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Une avocate veut saisir l’ONU face aux meurtres d’enfants kurdes par des blindés de l’armée turque

TURQUIE / KURDISTAN – Avec le soutien de divers groupes de défense des droits, l’avocate kurde Yasemin Soydan entend déposer une pétition auprès de l’ONU pour le retrait des blindés militaires et des armes lourdes des localités kurdes de Turquie, suite à la mort d’environ 385 enfants.
 
Des enfants kurdes dont la mort est attribuée à la présence de véhicules blindés et d’armes lourdes sont régulièrement tués dans les rues des localités kurdes de Turquie. Ces décès sont désormais inscrits à l’ordre du jour des Nations Unies. Yasemin Soydan, une avocate kurde rattachée à l’Association des Avocats pour la Liberté (Özgürlük için Hukukçular Derneği-ÖHD), est à l’avant-garde de cette initiative.
 
S’adressant dimanche à Artı Gerçek, l’avocate Soydan a annoncé son intention de adresser une pétition à l’ONU concernant le taux alarmant de décès d’enfants dans les régions kurdes attribués aux blindés militaires et aux armes lourdes dans les centres urbains.
 
Soydan, connue pour son travail de plaidoyer en tant que membre de la Commission des droits et de la mémoire des enfants de l’association turque des Avocats pour la liberté, a souligné la gravité de la situation. Faisant référence à un rapport intitulé « Ils auraient été nos amis s’ils n’avaient pas été tués », qu’elle et deux autres collègues ont rédigé en 2021, elle a détaillé certains noms et histoires des centaines d’enfants tués ou blessés dans les régions kurdes entre 2000 et 2020.
 
« Ces années ont vu près de 385 enfants mourir et environ 850 blessés », a fait remarquer Soydan. « La manière dont ils sont morts a évolué en fonction de l’évolution des paysages politiques. Initialement, les conflits dans les zones rurales ont fait des victimes à cause des mines terrestres et des bombes. Cependant, l’afflux de véhicules blindés dans les zones urbaines a marqué une nouvelle ère, avec une augmentation du nombre d’enfants mourant après avoir été heurtés par ces véhicules ».
 
Soydan a souligné le besoin urgent d’agir, déclarant : « La présence de véhicules blindés et d’armes lourdes dans les régions kurdes est devenue une normalité pénible. Ces instruments de conflit doivent être supprimés pour rétablir la sécurité des enfants ».
 
Soulignant le manque d’attention des organismes internationaux, Soydan a critiqué les Nations Unies pour leur négligence à l’égard des questions relatives aux enfants kurdes. Elle a souligné la nécessité de placer cette question au premier plan du débat mondial et a annoncé son intention de demander à l’ONU le retrait des véhicules blindés et des armes lourdes des zones urbaines à majorité kurde.
 
« Nous devons nous attaquer aux causes profondes de ces décès d’enfants en plus d’engager des poursuites pénales dans ces cas-là », a insisté Soydan. « La Turquie, en tant que signataire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, doit prendre des mesures immédiates pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants kurdes. Cela implique de lever les réserves sur les droits linguistiques et culturels et de favoriser un environnement paisible et propice au développement de l’enfance ». (Medya News)