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KURDISTAN. Le Centre de Ma Music fête ses sept ans

TURQUIE / KURDISTAN – Le centre de musique kurde, Ma Music, entre dans sa 7ème année. Mesud Gever, professeur de musique, a déclaré qu’ils ne laisseraient pas le peuple kurde sans musique face à l’assimilation forcée mise en place par l’État turc.

MA Music est active depuis le 3 mars 2017 et avec son slogan « Musique pour tous, musique partout », elle vise à développer la musique kurde. MA Music, qui comprend le chœur de femmes, le chœur d’enfants, l’orchestre MA et l’Orchestre du rythme naturel, a donné un enseignement musical en kurde au sein de son centre « Zarok Ma », à des milliers d’enfants, des bébés à naître (des couples de parents attendant un bébé participent aux cours pendant la grossesse) depuis sa fondation.

Le Conservatoire Aram Tigran, créé en 2010 au sein de la municipalité métropolitaine de Diyarbakir (Amed), a été fermé en novembre 2016 avec la nomination d’un administrateur de la municipalité. Les musiciens kurdes, restés au chômage après la fermeture du conservatoire, ont continué leur travail à la maison Dengbêj pendant environ 4 mois. Des musiciens kurdes ont fondé l’académie Ma Music le 3 mars 2017 pour systématiser leur travail. Les employés de la Ma Music ont créé le Chœur de femmes, le Chœur d’enfants, l’orchestre MA, l’orchestre des rythmes naturels, Zarok Ma et l’académie des dengbêj (conteuses ou troubadours kurdes) en 7 ans. Durant cette période, des milliers d’enfants et de jeunes ont reçu une éducation musicale kurde. Ma Music fêtera demain son 7ème anniversaire.

Mesud Gever, professeur de musique, a parlé de ses 7 années de travail et de ses objectifs futurs.

« De la musique partout et pour tous »

Rappelant que le Conservatoire Aram Tigran a été fermé après la nomination d’un administrateur dans la municipalité métropolitaine d’Amed, Gever a déclaré qu’ils avaient poursuivi leurs études chez eux pendant un certain temps. Déclarant qu’ils ne pouvaient pas répondre de manière adéquate aux besoins de la musique kurde avec le travail qu’ils effectuaient chez eux, Gever a ajouté : « C’est pourquoi, nous avons fondé Ma Music le 3 mars 2017. Notre devise principale était de ne pas laisser les enfants et les jeunes de ce peuple sans musique kurde. Nous avons décidé de dire ‘De la musique partout et pour tous’ ».

« Notre langue et notre musiques subissent l’assimilation »

Soulignant qu’ils ont réalisé de nombreuses innovations dans Ma Music en 7 ans, mais que cela ne suffit pas, Gever a déclaré : « Il y a toujours des interdictions sur le kurde. Et en raison des opportunités limitées, nous ne sommes pas là où nous souhaitons ou rêvons d’être, tant en termes de nombre que au niveau d’éducation. Parce que notre place est petite, nous ne pouvons pas recevoir autant d’étudiants que nous le souhaiterions, et comme la demande est forte, nous créons des files d’attente pour les formations. Notre culture, notre langue et notre musique sont sujettes à l’assimilation. Nous luttons également contre cela. Mais nous ne sommes toujours pas à un niveau suffisant ».

Notant qu’il y a eu une augmentation du nombre de personnes recevant une formation depuis son ouverture, Gever a déclaré qu’il n’y avait plus assez de places pour eux et qu’il fallait prendre les inscriptions dans l’ordre.

« Nous ouvrirons un nouveau centre pour les enfants »

Déclarant que leur lutte contre les politiques d’assimilation à l’égard de la langue, de la culture et de la musique kurdes se poursuivra, Gever a déclaré : « La manière d’y parvenir passe par l’institutionnalisation. Plus il y aura d’institutionnalisation, plus forte sera votre résistance à l’assimilation. Nous ouvrirons le centre Çand Ma pour les enfants de Sur [quartier historique d’Amed] le 17 mars et nous en ferons don en cadeau pour servir les enfants de Sur. Nous ne laisserons pas ces personnes et ces enfants sans musique contre les politiques d’assimilation de la langue, de la musique et de la culture kurdes ».