AccueilFemmesYPJ internationalistes : "Notre révolution"

YPJ internationalistes : « Notre révolution »

ROJAVA – Le bureau d’information des combattantes internationalistes des YPJ a publié un communiqué sur ce qu’elles entendent par « révolution ». 
 
Voici leur communiqué :
 
– Notre révolution –
 
Comment voyons-nous notre monde ? Quelle est notre réalité ? Le désir de réparer le monde n’est-il que le rêve naïf d’un enfant ? Sommes-nous capables de faire cela ? Que pouvons-nous, en tant que personne normal, pour changer la cruauté du monde ? Quel serait notre rôle individuel à cet égard ? Est-il peut-être déjà trop tard ? Les êtres humains sont-ils capables de survivre sans un gouvernement oppressif ? Pourquoi est-ce notre affaire lorsqu’il se passe quelque chose pour d’autres personnes, et particulièrement, pour les personnes vivant dans des lieux éloignés des nôtres ? Est-ce notre responsabilité de faire en sorte que leurs problèmes soient les nôtres ? Qu’est-ce que cela signifie: « je », « nous » ou « les autres » ? Le «mal» responsable de toute la cruauté dans le monde existe-t-il ? Ces questions qui reviennent souvent sont certainement importantes lorsque nous voulons comprendre comment mettre fin à la catastrophe climatique, au génocide, à l’esclavage, au fascisme et à la guerre. Il semble que nous pataugeons de plus en plus dans les problèmes. Et la manière de résoudre ces questions, tou.te.s les révolutionnaires du passé y ont travaillé, ainsi que celles et ceux d’aujourd’hui qui y travaillent encore.
 
Nous devons admettre que nous avons commis des erreurs dans le passé. Nous, les êtres humains, tou.te.s celles et ceux qui, depuis la construction de la ziggourat [temple babylonien], ont cherché un moyen de sortir de l’oppression, du pouvoir et de l’esclavage dans lesquels nous nous sommes catapultés. Nous avons essayé de nombreuses manières et les concepts sont devenus de plus en plus complexes. À son apogée, nous nous sommes retrouvés dans la tyrannie du socialisme réel. De nos jours, il semble absurde de construire une institution aussi oppressive, si éloignée de la liberté, et de penser que cela entraînerait la libération. Mais pourtant c’est exactement ce que la prétendue démocratie parlementaire utilise comme excuse, ce qui fait que certain.e.s réformistes restent collés au lieu de clore ce chapitre par la remarque suivante: cela ne peut pas fonctionner car le problème des systèmes oppressifs est le système oppressif lui-même.
 
Lorsque nous étudions la vision de « l’Utopie » de Thomas More d’il y a cinq cents ans, nous voyons déjà le souhait d’une société plus égalitaire et même d’autres belles idées. Mais elle est toujours traversée par un état d’esprit lourdement patriarcal, exploiteur et hiérarchique. Le résultat de cela est bien sûr, l’idée que la femme sert l’homme, les enfants servent les adultes, les esclaves servent tout le monde, les animaux sont une propriété privée avec laquelle les humains font ce qu’ils désirent car ils.elles en ont la possibilité. Mais on apprend.
 
Étienne de la Boetié a évoqué dans la « Servitude Volontaire », l’idée selon laquelle un tyran n’est pas en mesure d’opprimer les gens sans réussir à se faire accepter et aider par le peuple lui-même. Il a appelé à une résistance collective. Et ce fut un bon début. Néanmoins, il ne suffisait pas de créer une conscience plus profonde pour une véritable alternative.
Hanna Arendt affirme, en lien avec le génocide et les meurtres causés par le nazisme, la nécessité pour les individus de prendre la responsabilité de tout ce que nous faisons et de ce que nous ne faisons pas. La «banalité du mal», l’abandon institutionnalisé de notre responsabilité constante, est à la base de l’oppression structurelle. Ce point là, nous devons le comprendre afin de ne pas tomber dans le piège de l’esclave qui devient un support, en acceptant toute forme d’oppression. Nous devons donc résister.
 
En fait, comprendre que c’est nous qui sommes responsables de nos actes est inconciliable avec l’acceptation d’un gouvernement central. De plus, l’acceptation de l’exploitation et de l’injustice à travers le monde est, en bref, incompatible avec la lutte contre la servitude volontaire.
 
Nous aurions dû commencer à ce stade. Malheureusement, nous commettons souvent l’erreur de personnaliser notre ennemi. C’est plus facile que de commencer avec nous-mêmes. Et nous l’avons souvent fait: les prolétaires contre les représentant.e.s de la bourgeoisie, la masse communiste contre l’individu ou l’individualiste formé par le capitalisme contre sa société. La «propagande par le fait» n’est qu’un exemple parmi d’autres. Cela a révélé une belle idée, qui a montré par les actions, que les hégémonies en réalité ne sont pas omnipotentes et que nous, personnes normales, avons la capacité de nous autonomiser, de détruire leurs structures ou de les attaquer et donc d’inspirer de nouvelles idées et actions révolutionnaires. C’est certain que c’est une partie importante de la résistance, mais se concentrer seulement sur cela mène, et c’est malheureusement comme cela que l’a été, à rien.
 
Cette construction réductrice et dichotomique a été perpétuée par différents groupes: celles et ceux qui devaient bénéficier de la division entre le peuple, la société elle-même et les révolutionnaires- arrangeant plus particulièrement les premier.e.s. Ce groupe peut avoir deux raisons de le faire: soit parce qu’ils se trouvent dans une situation précaire qui rend nécessaire d’avoir un bouc émissaire pour détourner l’attention de la situation d’ensemble (par exemple, les États qui en voyant des tensions désignent les réfugiés), soit pour leurs propres intérêts personnels. Mais tombent au final esclaves de leur propre avidité. La société fait également sa part pour perpétuer cela, bien que généralement ce ne soit pas intentionnel. La société reproduit ce qu’elle a appris, non seulement en obéissant et en dirigeant, mais aussi en divisant les gens. C’est devenu un système qui fonctionne par lui même, produisant constamment la mentalité des nouvelles générations de serviteurs et de dirigeant.e.s, divisant en permanence le peuple. Bien sûr, il est dans l’intérêt des hégémonies existantes de maintenir ce processus solide. Les révolutionnaires eux et elles mêmes l’ont fait, soit en ne voyant pas les racines du problème -car incapable de l’exprimer correctement- soit en utilisant un moment de tension pour envoyer une masse mécontente, en colère, pour déclencher un soulèvement. Cette tactique à elle seule n’a jamais fonctionné dans le passé et la raison en est simple: dans le vide de pouvoir à suivre, les personnes qui ont seulement appris à être des «hiérarchistes», ne feraient que construire un nouveau système oppressif, car le soulèvement n’était pas dirigé par un changement de mentalité. Cela est arrivé dans un passé plus récent. Plus spécifiquement: un soulèvement doit commencer par les peuples qui souhaitent changer le système politique – par la destruction totale de l’ancien et la construction d’un nouveau avec une base complètement différente – et la société. L’un ne fonctionne pas sans l’autre car la simple réalité est que le nouveau système, créé par le peuple, sera identique au peuple lui même.
 
Chaque acte révolutionnaire est un processus d’apprentissage pour chacun.e, afin de changer nous- mêmes et notre environnement. Lentement et à chaque erreur commise, cette idée s’est cristallisée: à côté de l’étude attentive de l’histoire humaine, de la compréhension de la montée et de l’enracinement de l’exploitation, du développement politique et socio-historique, il y a d’autres besoins : en définitive la sincère et vrai auto-réflexion sur laquelle nous sommes arrivé à nous demander -à coté de l’importante analyse de ce que nous ne voulons pas, et ce que nous voulons éviter pour le futur- est: Qu’est-ce que nous voulons réellement à la place ?
Et la réponse sur laquelle nous sommes tou.te.s d’accord est simple: nous voulons tou.te.s vivre ! Et nous voulons vraiment vivre, pas seulement survivre !
 
Cela signifie qu’au lieu de nous concentrer sur la personnification de l’ennemi sous différentes formes de chauvinisme, nous devons établir un mouvement mondial pour une humanité fondée sur la liberté, fondé sur l’idée que les humains s’entraident au lieu d’un quelconque autre système oppressif. Peu importe où, peu importe la couleur, l’ethnie, la spiritualité, le genre auquel nous nous identifions. Le problème est que, de nos jours, nous sommes obligés de tout classer, que les gens seraient en manque de quelque chose si ils ou elles ne pouvaient pas se créer une claire identité, en se mettant dans des boîtes et – ceci est davantage le problème – en excluant d’autres. Cet outil, pour nous séparer les un.e.s des autres, est souvent utilisé et même développé par le capitalisme et les États. Créer un patriotisme d’État, un nationalisme, une guerre entre les peuples afin de garantir la loyauté envers l’État, et non plus envers les autres humains. Mais toutes ces catégories sont créées. Nous pouvons célébrer les diversités en tant que richesse de l’humanité sans haine, jalousie et chauvinisme. Et les humains le font. À chaque action, nous nous heurtons au mur que le système a construit entre nous, provoquant des éraflures à l’intérieur, le rendant plus poreux.
 
Chaque jour où les gens s’efforcent de briser ce mur est une preuve suffisante pour désarmer l’État, qui tente de nous faire croire que nous sommes comme des loups-garous, qui se déchirent naturellement les un.e.s les autres. Ceci n’était pas vrai dans le passé -car la période la plus longue de l’existence humaine est celle qui précède l’ère de la création du systême- et compte tenu de toutes les résistances, n’est pas vrai pour le présent. Combien de nos camarades ont lutté, chaque jour, sans douter une seconde si cela en valait la peine, ou même sacrifié leur vie, et qui le font pour la liberté de tou.te.s. Oui, nous avons été formés, élevés en tant que parfaits serviteurs, à être affamés et malades les un.e contre les autres. Mais cela ne pourra jamais arrêter notre résistance, ne mettra jamais fin au flot incessant à notre recherche de solutions, de projets, de tentatives et de soulèvements. Au contraire, il devient alors plus clair, plus fort, nous menant à sa confluence. Il grandit, et lorsque le jour de la révolution arrivera, se transformera soudainement en une puissante inondation… Nous ne sommes pas des loups-garous et nous n’avons pas besoin des États pour nous enchaîner. Nous avons besoin de créer ensemble une société fondée sur le respect mutuel, l’initiative personnelle, le sens de la responsabilité, des discours constructifs, la volonté d’apprendre, la solidarité et la communauté au lieu de la peur et ses enfants: jalousie, envie, avidité, et plus.
 
Tout comme la beauté de chaque femme qui devient visible lorsqu’elle jette le masque de son visage et commence à se battre. La beauté de la vie commune entre humains peut devenir vraie lorsqu’il s’agit de l’humain lui-même, et non de la couleur de la peau, la propriété privée, la carrière ou la position de pouvoir.
 
Tout cela étant dit, lorsque nous créons une société telle que décrite ci-dessus, il serait vain de couper la branche sur laquelle nous sommes tous assis, et détruire la Terre mère. Continuer à la traiter comme une propriété privée, l’exploiter et la tuer revient à notre propre mort. Et cela peu importe la façon dont nous nous traitons les un.e.s les autres. Nous devrions nous rappeler qu’elle est une partie vivante de nous-mêmes. Elle peut très bien vivre sans nous, mais nous, nous ne pouvons pas vivre ou même simplement survivre sans elle. Cela rend indispensable un changement fondamental de notre consommation, de prendre conscience de tout notre environnement. Mais il ne s’agit pas seulement de survivre. L’homme frappe la femme, qui frappe l’enfant, qui frappe le chien. Suite à cette métaphore la question est: où commence l’oppression? Où est la racine de l’esclavage? Cela commence-t-il vraiment avec les humains ou devons-nous aller plus loin ? Il est évident que nous devons questionner les fils d’Abraham. Pourquoi ils nous ont dit que Dieu avait ordonné à Adam de diriger toute vie. Ce point de départ, patriarcal, ouvre déjà la porte à l’oppression en général. Imaginons que si nous traitons la nature avec le respect qu’elle mérite, en prenant ce dont nous avons besoin et en cessant également d’exploiter les animaux, comment pourrions-nous alors en venir à l’idée de créer un esclavage entre humains? Nous pouvons rejeter la mentalité hiérarchique qui nous a été inculquée, et avec le temps, revenir à une relation avec la nature dans laquelle nous apprenons à traiter chaque être avec respect.
 
Rien de ce qui est écrit ci-dessus n’est nouveau. Ce n’est qu’un infime morceau d’illumination révolutionnaire acquis par un processus de révolution qui s’est fait sur le long terme.
 
Et de toutes ces idées, nous avons besoin d’un système politique. D’une manière appropriée d’organiser la société que nous voulons créer. Ce que les sociétés les plus naturelles savent depuis toujours, est en train de prendre forme dans les nouveaux concepts révolutionnaires d’organisation apatride du monde entier: un système confédéral de communautés autonomes. Ces communautés peuvent s’organiser et se construire comme elles l’entendent. Cette idée de base doit être développée, et chaque lieu doit le faire en fonction des circonstances des besoins culturels et locaux spécifiques. Il est logique que plus la prise de décision est centralisée, moins il est possible de faire participer celles et ceux qui en sont affectés. Dans un système décentralisé, un plus petit nombre de personnes peuvent participer davantage, être conscient.e des besoins et des souhaits des autres participant.e.s, d’autres groupes, des communes, des quartiers ou des villages. Le consentement est souvent possible, ce qui signifie rechercher la meilleure solution possible pour tout le monde, lorsqu’un processus de prise de décision est nécessaire. Les décisions en résumé sont alors prises par et pour tou.te.s, et non par et pour quelques-un.e.s ou la majorité. C’est la décomposition la plus simple pour laquelle la démocratie ne peut pas fonctionner dans un système centralisé. La démocratie d’État est une contradiction dans les termes. Mettre ces mots ensemble n’est pas différent du cynisme de celles et ceux qui possèdent non seulement ceux d’entre nous sous leurs tyrannies, mais influencent par leurs décisions les personnes qui n’ont jamais la possibilité de dire qu’ils.elles ne sont pas d’accord.
 
Deux exemples vivants sont déjà célèbres: Les zapatistes sont en train de rétablir et de redynamiser les communes fédérales démocratiques que les peuples autochtones du Mexique n’ont jamais voulu abandonner. Car c’était leur style de vie naturel. Abdullah Öcalan a élaboré l’idée du confédéralisme démocratique en tant qu’instrument, permettant d’instaurer une société libre sous la forme d’une nation démocratique. Il a développé cette approche dans le contexte, complexe, de la situation conflictuelle du Moyen-Orient et du terrorisme turc. En analysant de manière approfondit l’histoire locale du genre humain, les intérêts des États-nations et en particulier le rôle important et fondamental des femmes dans la libération des peuples, de la société à travers le monde. Ce ne sont en aucun cas les seuls exemples, mais pour l’instant, ce sont les plus connus et les plus développés.
 
Avec cela, nous avons déjà de beaux exemples de sociétés auto-libératrices. Tous les jours, nous commençons avec de nouveaux projets, construisons de nouvelles structures, commettons de nouvelles erreurs auxquelles nous devons constamment apprendre. Chaque fois que nous voyons des contradictions et que la théorie se heurte à la réalité, que nous trouvons des solutions. Chaque fois que nous sommes confrontés à des problèmes imprévus, que nous devons gérer petit à petit, nous nous rapprochons de ce que nous voulons.
 
Il est maintenant nécessaire de discuter de la résistance de l’ennemi contre un tel développement. Plus il y a de personnes impliquées dans le processus d’élimination de ce système, plus celles et ceux qui veulent le maintenir, sont soit en position d’abandonner, soit de trouver des moyens de détruire notre révolution. Ce n’est pas difficile à comprendre qu’elle manière sera utilisée pour atteindre leurs objectifs Et nous pouvons voir comment le système mondial réagit face aux insurrections. L’appareil d’oppression se développe, les lois changent, les concepts tels que l’USECT sont créés, toujours plus d’armes provenant des soi-disant États démocratiques sont envoyées pour mettre fin à de nombreuses insurrections. L’exemple le plus célèbre est celui de l’étroite collaboration entre les États de l’OTAN -en particulier l’Allemagne- avec les intérêts individuels de la Turquie. Pour cette raison nous devons donc résister ensemble. Le soutien mutuel est un acte de légitime défense. Outre les faits historiques concernant l’entrée du peuple kurde dans sa position d’opprimée, comment pouvons-nous ignorer qu’aujourd’hui, la pluie de bombes qui tombe sur les familles kurdes, détruisent leurs maisons et qui proviennent de nos pays ? Et notre acceptation, cette alliance meurtrière, notre servitude volontaire … Donc bien sûr, chaque insurrection pour la liberté est aussi notre insurrection. De ce fait, chaque massacre, génocide et acte terroriste commis par l’alliance d’ennemis qui vise à réduire le néant, sont des attaque contre chacun.e de nous. Et pas seulement ; chaque tentative d’exploitation et d’esclavage, où que ce soit dans le monde, est une attaque contre chacun.e de nous en tant qu’êtres humains.
 
Il y a tellement de façons de nous soutenir mutuellement, de nous apprendre, de nous inspirer, de travailler sur notre propre initiative et de créer un réseau. Ceci, ainsi que le combat physique qui est malheureusement parfois nécessaire, coude à coude avec nos ami.e.s, fait partie de notre légitime défense. Peu importe où et peu importe combien cela peut être difficile. Au Kurdistan, nous voyons jusqu’où l’ennemi est prêt à aller, il ne fait aucun doute qu’ils et elles sont décidées à vouloir achever cette révolution et inonder le sol du Kurdistan de notre sang. Si nous fixons un seuil de souffrance, de peur auprès duquel nous nous rendons lorsque l’on s’en approche, cela signifie que nous informons le système de notre limite, notre ligne et qu’il lui suffirait simplement de la traverser pour nous abattre Ici, à coup sûr, cela n’arrivera jamais. Plus nous comprenons cet objectif, notre objectif commun, en tant qu’humains libres du monde, plus les États et le système deviennent faibles. A l’intérieur de frontières construites et même au- delà.
 
Notre révolution collective, colorée et créative est ce que nous pouvons opposer au nationalisme émoussé, au fascisme, au patriarcat et au capitalisme. Avec espoir, courage et détermination. « Un autre monde est possible. » Lorsque nous prenons conscience qu’au final, toutes les analyses compliquées reviennent au principe le plus simple et le plus ancien de l’anarchisme: personne n’est libre tant que nous ne sommes pas libres ! (…)
 
Jin Jiyan Azadi ! Berxwerdan jiyan e !
 
Elefteriya Hambi et Güneş
28 avril 2019, Bureau d’information des combattantes internationalistes des YPJ