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Question kurde. Le chef du CHP appelle le gouvernement à « assumer ses responsabilités »

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TURQUIE – Le président du parti CHP, Özgür Özel a appelé le gouvernement turc à « assumer ses responsabilités et à être courageux » dans la résolution de la question kurde suite à « l’appel historique » d’Abdullah Ocalan.

Lors de sa visite au président du parti Yeniden Refah (Nouveau Bien-être), Fatih Erbakan, vendredi, le président du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a commenté « l’appel à la paix et à la société démocratique » du fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, rendu public par la délégation du parti DEM à İmralı le 27 février.

Özel a déclaré : « La question kurde ne peut pas être résolue si Erdoğan abandonne ce qu’il a dit dans le passé et déclare « il n’y a pas de question kurde » alors que les Kurdes du pays expriment l’existence de cette question. Pour trouver une solution à cette question, il est absolument nécessaire de mener un travail au sein du Parlement dans lequel aucun parti n’est exclu et où la société civile et tous les segments de la société sont représentés. Le début et la fin de ce travail sont la démocratisation. »

Appelant le gouvernement à prendre ses responsabilités, Özel a déclaré : « Les citoyens de la République de Turquie savent et voient ce qui se passe. Je ne trouve pas normal qu’un parti au pouvoir et le président du pays se moquent des sens de la nation en 2025. Ce n’est pas une nation qui peut être trompée de cette façon, et dont l’intelligence peut être sous-estimée. Si vous devez faire un travail, vous devez en assumer la responsabilité et faire preuve de courage. La nation vous a donné le devoir et l’autorité de le faire. »

Özel a déclaré qu’ils ne se dérobent pas à leur devoir concernant le nouveau processus et a attiré l’attention sur le rôle et le silence du président Recep Tayyip Erdoğan. 

Le chef du CHP a déclaré : « Les positions des acteurs sont claires. La position d’un seul, en revanche, semble floue. Il sait tout, mais il se fait passer pour un grand-père qui entend quand cela l’arrange et est sourd quand cela ne l’arrange pas. Il faut maintenant faire preuve de sincérité. Tout le monde sait où vous en êtes dans ce processus. Vous êtes au cœur de celui-ci. Vous devez laisser de côté votre agenda secret et assurer la sincérité, l’ouverture et la transparence. Allons-nous attendre qu’un enfant sorte et crie que le roi est nu ? Personne ne doit tromper personne. Nous trouvons extrêmement insincère la façon dont Recep Tayyip Erdoğan mène des négociations d’agenda secret, reste à l’écart et suit le processus avec lâcheté et fait peser tous les risques politiques sur son partenaire, cherchant à tirer un avantage politique du processus s’il s’avère qu’il lui apporte un avantage. Il doit être clair, ouvert et courageux. 

Pour le bien du peuple du pays, s’il n’y a pas d’effusion de sang, si les visages des gens sourient, si les mères ne pleurent pas, si la paix revient, si les Kurdes se débarrassent des problèmes qu’ils connaissent, s’ils se sentent citoyens à part entière et égaux de ce pays, nous sommes là ». (ANF)

Appel historique kurde. « La balle est désormais dans le camp de l’État turc »

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SYRIE / ROJAVA – L’homme politique kurde syrien, Salih Muslim a déclaré que si la Turquie prenait des mesures en faveur de la démocratisation, il n’y aurait pas besoin d’armes. « Le leader Öcalan a ouvert la porte à la politique démocratique, le reste dépendra des mesures que prendra l’État turc », a-t-il ajouté.

Salih Muslim, membre du Conseil présidentiel du Parti de l’union démocratique (PYD), a déclaré à l’ANF, à la suite de l’appel historique d’Abdullah Öcalan le 27 février, que garantir la liberté physique d’Öcalan était essentiel pour que cette étape historique progresse. Il a ajouté : « Le leader Apo [Abdullah Öcalan] a lancé un appel historique, et maintenant la balle est dans le camp de l’État turc. »

Le leader Apo doit être en contact direct avec le PKK

Salih Muslim a souligné que le leader Apo a ouvert la porte à une solution politique à la question kurde : « Désormais, la responsabilité incombe à l’État turc. Le leader Apo a appelé le PKK à tenir un congrès et à se dissoudre. Pour cela, le leader Apo doit être en contact direct avec le PKK et déterminer la voie à suivre. La réalisation de ce congrès dépend de la démonstration par la Turquie de sa volonté. »

La question kurde peut être résolue par la politique

Muslim a déclaré que le leader Apo a clairement expliqué pourquoi ils ont lancé une lutte armée, et a ajouté : « La lutte armée a commencé pour assurer la sécurité du peuple dans le contexte de l’autodéfense. Si l’État prend des mesures démocratiques dans les domaines politique, culturel, linguistique et sécuritaire, la question kurde peut atteindre un stade où elle peut être résolue par la politique. Si le processus avance de cette manière, il n’y aura plus besoin de lutte armée. La question kurde est maintenant discutée au niveau international et est devenue un problème mondial. Par conséquent, le peuple kurde a atteint un niveau où il peut mener des luttes politiques et diplomatiques. »

Un changement en Turquie se répercutera sur le Kurdistan

Muslin a déclaré que l’État turc est celui qui mène l’hostilité contre le peuple kurde dans les quatre parties du Kurdistan. Il a poursuivi : « Si une solution ne peut être trouvée aujourd’hui en Syrie, et que l’Irak et l’Iran sont dans le chaos et la crise, l’État turc en est responsable. Car la Turquie ne veut pas que le peuple kurde obtienne ses droits. Dans ce contexte, s’il y a un changement en Turquie, il se répercutera directement sur les autres parties du Kurdistan. Par conséquent, lorsque les dirigeants prennent une décision, ils prennent en compte l’opinion de tous, y compris du PDK, de l’UPK et d’autres partis. En effet, la question kurde peut être résolue par l’organisation et la lutte politiques et sociales. »

L’avancement de ce processus apportera une solution à la Syrie

« C’est pour cette raison que la porte vers une solution politique a été ouverte. C’est une étape très importante et gratifiante. La présence de l’Etat turc en Syrie a été un obstacle à la réalisation des droits du peuple kurde. L’avancement d’un tel processus signifie qu’une solution sera également trouvée en Syrie, et que le fait que la Turquie s’abstienne d’intervenir en Syrie mènera à des développements positifs », a déclaré Muslim.

La liberté physique d’ Öcalan doit être garantie 

L’Etat turc doit prendre des mesures concrètes pour que le congrès du PKK puisse avoir lieu, a déclaré Salih Muslim, ajoutant : « Le PKK a déjà déclaré que le congrès ne pouvait avoir lieu tant que la liberté physique du leader Apo n’était pas garantie. Par conséquent, les conditions de vie du leader Apo doivent immédiatement changer, il doit être libéré d’Imrali et sa liberté physique doit être garantie afin que l’étape historique qu’il a franchie puisse se poursuivre. Le leader Apo a lancé un appel historique et la balle est désormais dans le camp de l’Etat turc. Ainsi, ce processus progressera étape par étape. Le leader Apo a ouvert la porte à la politique démocratique ; le reste dépend des mesures que prendra l’Etat turc. Ces mesures devraient commencer par des mesures telles que la libération des prisonniers politiques et la fin des administrateurs nommés par le gouvernement. Ces mesures doivent être prises ensemble. De plus, il faut comprendre qu’il s’agit d’un processus à long terme qui ne peut pas être conclu en un seul jour. »

L’État turc doit appeler à un cessez-le-feu

Salih Muslim a souligné qu’il était inacceptable que l’État turc appelle au désarmement tout en poursuivant ses attaques. Il a déclaré : « L’État turc attaque d’un côté et dit de l’autre : « Déposez vos armes ». Si les attaques continuent, comment le PKK peut-il déposer les armes ? La position de l’État turc est un appel à la reddition. Les guérilleros et le peuple kurde n’accepteront pas cette reddition. Si l’État turc veut le désarmement, il doit écouter la déclaration historique du leader Apo. Depuis 1984, l’État turc mène des attaques incessantes contre les guérilleros. Les guérilleros sont engagés dans l’autodéfense, ils ne sont pas en position offensive. Par conséquent, l’État turc doit déclarer un cessez-le-feu. Suite à l’appel du leader Apo, l’État turc doit prendre des mesures. La première phase de cette étape est la déclaration d’un cessez-le-feu. Si un cessez-le-feu pratique est mis en œuvre, il conduira également le PKK à prendre d’autres mesures. »

Chacun doit s’acquitter de ses devoirs et de ses responsabilités

Salih Muslim a lancé un appel : « La solution de la question kurde a atteint une nouvelle étape. Dans ce nouveau processus, chacun a des devoirs et des responsabilités. Le peuple kurde et les autres communautés doivent avant tout aborder cette question avec un sens du devoir et de la responsabilité. Nous traversons un processus délicat et notre fardeau est lourd. Nous considérons que les mesures prises sont importantes et exprimons notre espoir pour l’avenir. » (ANF)

KURDISTAN. MA MUSIC: Une école de musique qui grandit avec un esprit collectif

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TURQUIE / KURDISTAN – École de musique kurde, MA MUSIC a touché 30 mille enfants avec un esprit collectif en 8 ans, a ouvert de nombreux centres et a publié 3 manuels importants pour la musique kurde. Le coordinateur de l’académie de Ma Music et chef de l’orchestre, Şêrko Kanîwar a déclaré que leur travail était « une goutte d’eau dans l’océan » et a critiqué les responsables locaux : « Nous pouvons réparer l’asphalte en 2 heures, mais si nous perdons la culture, nous ne pourrons pas la regagner même si nous mobilisons toutes nos ressources. »

 

Şerko Kanîwar et le chœur d’enfants MA Zarok

 

Ma Music, qui a été créé après la fermeture du Conservatoire Aram Tigran, créé en 2010 au sein de la municipalité métropolitaine de Diyarbakir (Amed), a été fermé en novembre 2016 avec la nomination d’un administrateur de la municipalité. Les musiciens kurdes, restés au chômage après la fermeture du conservatoire, ont continué leur travail à la maison Dengbêj pendant environ 4 mois. Des musiciens kurdes ont fondé l’académie « Ma Muzik » le 3 mars 2017 pour systématiser leur travail. Les employés de la Ma Music ont créé le Chœur de femmes, le Chœur d’enfants, l’orchestre MA, l’orchestre des rythmes naturels, Zarok Ma et l’académie des dengbêj (conteuses ou troubadours kurdes) au fil du temps. Durant cette période, des milliers d’enfants et de jeunes ont reçu une éducation musicale kurde. Fondée avec pour devise « Musique pour tous, Musique partout », Ma music œuvre pour « Ne pas les enfants de ce pays sans musique » le thème principal de ses œuvres, en opposition aux politiques d’assimilation qui se sont approfondies depuis la création de l’État turc. Ma Music qui accomplit son travail de manière collective, se prépare à fête ses 8 ans d’existence.

 

En fait, chaque élément, des portes aux fenêtres, de la peinture à la décoration, des tables et des chaises aux instruments de musique, témoigne d’un grand effort de la part des élèves et des enseignant-e-s. L’esprit collectif des enseignants et des élèves a permis à de nombreuses études importantes de voir le jour au cours de ces 8 années.

 

Ma Orchestra (Orchestre Ma) a été le premier à être créé au sein de Ma Music. Il fut suivi par Jin Ma, un groupe de femmes musiciennes. Plus tard, Zarok Ma (orchestre d’enfants) et Çand Ma (centre culturel) ont été créés pour les enfants. Les études ne se sont pas limitées à cela ; Egîdê Cimo Ma a récemment été inauguré à Istanbul, « là où vit la majorité des Kurdes ». L’école de musique, qui a touché des milliers d’enfants dans chaque ville avec Gerok Ma, a également organisé des ateliers dans de nombreux pays européens, notamment en Allemagne.

 

Ensemble de femmes de JIN MA Music

 

L’école de musique a atteint à ce jour plus de 30 000 enfants grâce à ses activités en constante croissance. De nombreux enfants et jeunes ayant grandi dans ces ateliers poursuivent aujourd’hui leur parcours en tant qu’instructeurs dans des écoles de musique. Hors bénévoles, un total de 35 personnes travaillent actuellement activement à l’école de musique. 25 d’entre eux sont impliqués dans des activités culturelles et artistiques. 90 pour cent des employés de l’école de musique sont des personnes qui ont commencé comme étudiants et qui ont ensuite continué comme professeurs.

 

Trois manuels de musique importants

 

En plus des activités culturelles et artistiques, le travail du livre continue de créer une mémoire pour la musique kurde. Après les manuels « Hînkera zerb û rîtmên Kurdî (Rythme zerb et kurde) » et « Metoda kemane (Méthode de violon) », une autre étude importante a été entreprise pour l’éducation musicale des enfants. Le manuel « Repertuara Stranbêjîyê (Répertoire de chants kurdes) » a été publié avec le slogan « Milyonek Pirtûk, Milyonek Zarok (1 million de livres, 1 million d’enfants) ».  

 

Le manuel « Repertuara Stranbêjîyê (Répertoire de chants kurdes) »

 

L’académie propose actuellement des formations dans de nombreux domaines tels que le def (dafà, le violon, le piano, le kemenche, le santur, le tembûr (saz) et le dengbejî. En raison d’une forte demande, de nombreux élèves sont sur les listes d’attente.

 

Şêrko Kanîwar
L’objectif principal de l’école de musique pour les années à venir est de mettre en œuvre un projet d’école de musique appelé Gund Ma. Des discussions et des études sont en cours pour mettre en œuvre ce projet de longue haleine et exigeant.

 

L’agence Mezopotamya a discuté des événements qui ont eu lieu au cours de cette période de 8 ans avec le coordinateur musical de Ma, Şêrko Kanîwar, qui a été activement impliqué dans tous les processus depuis le Conservatoire Aram Tigran jusqu’à la création de l’école de musique.
Şêrko Kanîwar a déclaré que le travail qu’ils ont accompli au cours de cette période de 8 ans leur a donné de l’espoir, mais que cela n’a pas été suffisant. Kanîwar a expliqué la raison en ces termes : « Nous avons préparé un rapport il y a deux mois. Nous avons examiné combien de personnes nous avons atteintes avec Gerok Ma. Nous avons vu un chiffre qui nous a satisfaits, mais nous avons quand même dit : « Ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. » Nous avons atteint plus de 30 mille personnes. C’est un chiffre qui nous donne de l’espoir. Cependant, le nombre d’enfants vivant dans les seules villes du Kurdistan s’élève à 3,2 millions. Compte tenu de ce chiffre, nous pouvons dire que le nombre de personnes que nous avons touchées est faible. »
Soulignant qu’ils ont été confrontés à de nombreux inconvénients lors de la création de Ma Music, Kanîwar a déclaré que l’élimination de certaines opportunités, notamment après les administrateurs, leur a rendu la tâche très difficile. Kaniwar a déclaré : « Après la fermeture du conservatoire, nous avons dû dispenser un enseignement payant. On nous demande toujours : « Est-ce que seuls les enfants de la classe moyenne ou les enfants riches reçoivent un enseignement ? » Non, plus de la moitié de nos étudiants ont des bourses. Nous les demandons à ceux qui en ont les moyens ».

 

Kaniwar, qui a déclaré s’être fixé comme objectif d’atteindre 300 enfants la première année de création, a déclaré : « Cependant, plus de 1 200 personnes se sont inscrites un an plus tard. Aujourd’hui, il n’y a plus de place dans de nombreuses branches. Il y a beaucoup de gens qui font la queue. Nous avons dépassé notre objectif. Nous avions préparé un plan stratégique pour 10 ans. Nous pouvons dire que nous en avons réalisé 80 %. Cela nous ouvre la voie pour élaborer un plan sur 80 ans et nous donne de l’espoir. »  
Kanîwar, qui a déclaré que de nombreux étudiants acquièrent de la force en tant qu’instructeurs après une certaine période d’études, a déclaré : « 80 à 90 % des personnes qui travaillent ici sont des diplômés d’ici. C’est quelque chose qui nous donne de l’espoir. Cela montre que notre travail n’est pas vain. Au fur et à mesure que nous obtenons nos diplômes, notre travail s’étend. Nous continuons notre travail pour tous ceux qui peuvent travailler dans la cuisine musicale kurde. » 
Selon Kaniwar, le plus gros problème auquel les travailleurs de Ma Music sont confrontés depuis sa fondation est l’économie. Notant que le travail effectué par Ma Music est équivalent au travail effectué par un ministère dans un pays, Kaniwar a déclaré : « Nous essayons de transmettre la langue et la culture interdites de ce peuple aux nouvelles générations. Ma Music ne peut pas réaliser ces travaux sans un projet, un soutien ou un revenu économique. Tous ces travaux sont un revenu important. Notre électricité a été coupée à plusieurs reprises. Parfois, les travailleurs n’ont pas pu trouver d’argent pour se déplacer d’un endroit à un autre. Oui, ce sont des difficultés. Cependant, notre travail continue. La raison en est que nous sommes spirituellement satisfaits. Cette spiritualité maintient notre motivation vivante. Nous considérons l’autre difficulté comme une difficulté technique. »  
Kanîwar, qui a affirmé que les problèmes économiques rencontrés pourraient être surmontés, a déclaré : « Cette situation n’aurait pas pu se passer comme ça. Il y a beaucoup d’hommes d’affaires riches. Il y a ceux qui nous soutiennent, sans aucun doute. La Chambre de commerce et d’industrie, TMMOB… Cependant, si les hommes d’affaires kurdes avaient apporté un grand soutien, peut-être que 20 succursales de MA Music auraient été ouvertes à l’heure actuelle. Nous aurions atteint 3 millions d’enfants, pas 30 000. Nous aurions imprimé 300 livres, pas 3 livres. » 
Kanîwar a déclaré que non seulement les hommes d’affaires mais aussi les gouvernements locaux ont une grande responsabilité. Il a déclaré que les gouvernements locaux n’ont pas non plus fourni un soutien suffisant. Kaniwar a souligné que ce qu’il entendait par soutien n’était pas « simplement aider une association, je parle de mobilisation ». 
Kanîwar a souligné que les gouvernements locaux ont « échoué » en termes de soutien aux institutions culturelles et artistiques au cours de la période de 11 mois, et a déclaré : « Plus d’enfants auraient pu être atteints dans toutes les villes du Kurdistan au cours de la période de 11 mois. Les gouvernements locaux ont échoué dans les activités culturelles et les activités culturelles pour les enfants au cours de la période de 11 mois. Certaines municipalités fournissent un soutien dans la mesure de leurs propres moyens. Cependant, lorsque nous examinons la situation générale, cela n’est pas suffisant. » 
Kanîwar a poursuivi ainsi : « Personne ne dit qu’il ne faut pas poser d’asphalte ou construire des parcs. On peut réparer l’asphalte en deux heures. Mais si nous perdons la culture, l’art, la langue et la musique kurde, nous ne pourrons pas les récupérer même en mobilisant les ressources économiques du monde entier. A quoi cela servirait-il si nous gagnions la municipalité de New York ? Ce serait inutile. Il faut la critiquer sévèrement sur ce point. Car les gouvernements locaux sont obligés de soutenir et de maintenir les organisations culturelles et artistiques civiles. Comment ? En soutenant leurs projets. Nous parlons d’une période perdue de 11 mois. Le travail accompli n’est pas suffisant. Nous parlons de 3 millions 200 000 enfants. Regardons combien de municipalités ont enseigné la musique kurde à combien d’enfants en 11 mois ; lorsque la réponse à cette question sera donnée, nous verrons également l’image des municipalités à ce stade. »
Soulignant que cette responsabilité incombe non seulement aux gouvernements locaux mais aussi aux politiciens, Kaniwar a déclaré : « Il y a une faiblesse dans la politique. Quand nous nous réveillons le matin, la première chose que nous faisons est de nettoyer notre maison et d’attendre des invités. Nous ne disons pas : « Laissez-moi d’abord cuisiner, puis nettoyer la maison. » Il est écrit sur les armoires des institutions publiques : « Le premier à être sauvé en cas d’incendie. » Le feu s’est abattu sur notre maison kurde. Chaque jour, une de nos personnes âgées meurt. Nos histoires et nos souvenirs meurent avec elle. Nous perdons une mémoire culturelle. Dans la politique kurde, cette situation (langue, culture, art…) ne fait pas partie des premières choses à sauver. Bien que cela soit théorique, ce n’est pas le cas dans la pratique. Dans la pratique, la protection et le développement des institutions culturelles et artistiques sont en 4ème ou 5ème position. Dans certains endroits, cela ne figure même pas sur la liste. Cette situation devrait être la première. »   
Kanîwar a également donné des informations sur les principaux travaux qu’ils réaliseront dans la période à venir. Kanîwar a déclaré que leur objectif était de faire du projet « 1 million d’enfants, 1 million de livres » un succès. Kanîwar, qui a déclaré qu’ils se concentreraient plus tard sur le projet Gund Ma (Ma village), a poursuivi ainsi : « Gund Ma nécessite un travail important et complet. Il nécessite un soutien international. Tous les Kurdes doivent soutenir ce travail. Nous n’avons aucun doute à ce sujet. Lorsque nous avons voulu laisser pierre sur pierre aux enfants de ce pays, nous avons vu que les Kurdes et tout le monde ont dit « je suis partant » dans la mesure de leurs propres forces. Maintenant, notre travail et nos négociations continuent pour cela. Nous avons deux alternatives. Devrions-nous établir le village sur les rives du Tigre ou du côté de Qerejdax ? Nous avons identifié quelques endroits. Les organisations de la société civile sont également prêtes à apporter leur soutien. Elles veulent être partenaires dans cette tâche. » 

L’appel d’Öcalan vu par la presse internationale

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La presse internationale a salué l’« appel historique » d’Abdullah Öcalan, affirmant qu’il pourrait mettre fin à un conflit qui dure depuis des décennies.

L’appel historique du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a été largement relayé par la presse internationale. L’agence de presse Reuters, basée au Royaume-Uni, a décrit son appel comme « une démarche qui pourrait avoir des conséquences politiques et sécuritaires de grande envergure pour la région ». Euronews, basée en France, a souligné l’influence d’Öcalan sur le PKK, tandis qu’Al Monitor a souligné que « de nombreux défis demeurent ».

Le Gardien

Le journal britannique The Guardian a couvert l’appel historique d’Abdullah Öcalan avec le titre : « Le chef du PKK appelle le groupe militant kurde à désarmer, signalant le début d’une paix fragile avec la Turquie. »

Le rapport comprend l’analyse suivante : « Le message d’Öcalan aura également un impact sur les groupes armés kurdes liés au PKK, en particulier les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les États-Unis, qui combattent les militants de l’EI et contrôlent une vaste zone, notamment deux grandes villes de l’est de la Syrie. Sa déclaration semble accroître la pression et isoler les FDS, qui sont depuis longtemps la cible des attaques turques et sont engagées dans des affrontements avec les milices soutenues par la Turquie en Syrie. »

Reuters

L’agence de presse britannique Reuters a décrit l’appel d’Abdullah Öcalan comme « une décision qui pourrait avoir des conséquences politiques et sécuritaires de grande envergure pour la région ». L’agence a également déclaré : « L’appel d’Öcalan pourrait également avoir des implications pour la région du Kurdistan irakien, où le PKK est basé, ainsi que pour la Syrie voisine, qui est entrée dans une nouvelle phase après l’éviction de Bachar al-Assad en décembre après 13 ans de guerre civile. » La région est également une importante zone de production pétrolière, ce qui ajoute un niveau de complexité supplémentaire à la situation.

Le New York Times 

Le journal américain The New York Times a souligné l’incertitude qui entoure la réponse à l’appel d’Abdullah Öcalan. Il a déclaré : « Il y a peu d’indications sur ce qui va se passer ensuite. On ne sait pas encore qui supervisera le respect de l’appel d’Öcalan, ce qui arrivera aux combattants qui y répondront, ou ce que le gouvernement a proposé, le cas échéant, en échange du désarmement, car ces questions n’ont pas été largement débattues en public. »

Euronews

L’agence de presse Euronews, basée en France, a commenté l’appel d’Abdullah Öcalan en déclarant : « Cet appel a le potentiel de mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 40 ans et a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. L’organisation devrait tenir compte de l’appel d’Öcalan, mais certaines factions au sein du groupe ont indiqué qu’elles pourraient y résister. »

 The Middle East Eye

Le journal britannique The Middle East Eye a souligné que des responsables du PKK avaient déjà déclaré qu’ils tiendraient compte du message d’Abdullah Öcalan et agiraient en conséquence. Le journal ajoute : « Tout au long de ce processus, Erdoğan est resté en retrait, permettant à Bahçeli de prendre les risques politiques. De nombreux responsables à Ankara pensent que la motivation du gouvernement pour engager des négociations avec Öcalan est liée à l’escalade des tensions régionales entre Israël et l’Iran. »

Al Monitor

Selon un article d’Amberin Zaman, publié dans le quotidien Al Monitor, basé à Washington, « la déclaration d’Öcalan, attendue avec impatience par les Kurdes de la région, marque le début d’un processus qui, espèrent-ils, comprendra la libération de prisonniers politiques de haut rang, dont le leader kurde le plus populaire du pays, Selahattin Demirtaş, ainsi qu’une amnistie pour les combattants du PKK. Cependant, de nombreux défis restent à relever ». (ANF)

L’« appel historique » du leader kurde et la situation syriennes vus par la presse arabe

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MOYEN – ORIENT – Les analystes estiment que les Kurdes se dirigent vers un processus de paix avec la Turquie et préparent le climat politique à des réformes constitutionnelles. Parallèlement, les autorités de Damas sont confrontées à de nouveaux défis dans la formation d’un gouvernement.

Ce matin, les journaux arabes ont souligné l’appel historique du leader Abdullah Ocalan et le mécanisme de formation du nouveau gouvernement syrien.

Plus qu’une trêve entre Erdogan et les Kurdes

Le journal Al-Arab, basé à Londres, a ouvert son édition avec l’appel historique du leader Abdullah Ocalan, transmis par une délégation du Parti de l’égalité et de la démocratie d’Imrali lors d’une conférence de presse.

Le journal a noté que l’appel du leader Öcalan indique que les Kurdes se dirigent vers un processus de paix avec la Turquie pour la première fois depuis des décennies, ouvrant la voie à des réformes politiques ou à des élections anticipées qui pourraient accorder au président Recep Tayyip Erdogan un autre mandat.

Dans le même temps, Al-Quds Al-Arabi a écrit sur le même sujet que le leader Öcalan s’est transformé en défenseur de la démocratie et de la paix. Le journal a suggéré que cette évolution pourrait ouvrir la voie à un règlement historique tant attendu, après des années de conflit qui ont fait des dizaines de milliers de morts, de blessés et de répercussions importantes pour la Turquie et ses voisins.

Des recommandations non contraignantes… Un gouvernement national syrien sera-t-il formé ?

Sur le front syrien, Al-Araby Al-Jadeed a écrit que les politiques du nouveau gouvernement sont trop faibles pour faire face aux défis auxquels il est confronté. Le journal a critiqué le gouvernement pour avoir ignoré les appels à la formation d’une armée nationale, placé des dirigeants étrangers à la tête de certaines de ses unités et ignoré la présence de plus de sept mille officiers déserteurs, ainsi que de milliers de membres de l’armée du régime qui n’ont pas été impliqués dans des crimes et des meurtres. Le journal a également pointé du doigt les politiques défectueuses concernant l’économie et le travail.

Le journal estime que les défis auxquels est confrontée la nouvelle administration syrienne nécessitent une phase de transition différente de l’approche actuelle. Si la majorité syrienne est d’accord avec l’administration sur la nécessité d’assurer la sécurité, il existe un désaccord sur la manière de gérer la période de transition. L’administration est également accusée de mettre à l’écart les droits et les revendications des Syriens depuis 2011, alors que de nouvelles revendications émanent de différents groupes sociaux. (ANHA)

Mazlum Abdi : la Turquie n’aura plus d’excuse pour attaquer si la paix est conclue

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des FDS, Mazlum Abdi, a déclaré que la paix entre le Mouvement kurde et la Turquie éliminerait le prétexte de la Turquie pour attaquer le Rojava.

Le commandant général des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazlum Abdi, a participé à une conférence de presse au National Press Club à Washington, DC via Zoom, où il a discuté de la situation en Syrie et dans le nord et l’est de la Syrie, ainsi que de l’appel historique d’Abdullah Öcalan.

Abdi a déclaré : « L’appel de M. Öcalan était destiné au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et à ses guérilleros. Il n’était pas spécifiquement destiné à notre région. Il a transmis le même message au Kurdistan du Sud (Başûr) et à d’autres régions, y compris la nôtre. »

Abdi a souligné que le message d’Öcalan représente une évolution positive et un appel à la paix, ajoutant que s’il était mis en œuvre, il renforcerait davantage la démocratie en Turquie.

Abdi a ajouté : « Les relations entre le PKK et la Turquie, ainsi que l’instauration de la paix, auront également un impact sur notre région. Si ce processus réussit, il aura un effet positif sur nous et la Turquie n’aura aucune justification pour attaquer notre région. » (ANF)

Salih Muslim: « Pas besoin d’armes si les attaques contre nous cessent »

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SYRIE / ROJAVA – Salih Muslim, membre du Conseil présidentiel du Parti de l’union démocratique (PYD), a déclaré : « Il n’y aura plus besoin d’armes si les attaques contre les Kurdes cessent. Nous nous joignons à cet appel car dans l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, nous avons pris les armes uniquement pour nous défendre. »

A propos de l’appel lancé par le leader Abdullah Öcalan, Muslim a déclaré : « Cet appel n’est pas inattendu. Historiquement, le peuple kurde a eu recours à la lutte armée comme moyen légitime d’autodéfense. Si la société est assurée de sécurité et a la possibilité de s’organiser, elle n’aura plus besoin d’armes. »

Dans une interview accordée à Al Arabiya, il a ajouté : « M. Abdullah Ocalan croit fermement que l’action politique est la meilleure voie à suivre. Nous partageons cette position car dans le nord et l’est de la Syrie, nous avons porté des armes uniquement pour nous défendre. Si les attaques contre nous cessent, nous déposerons les armes – nous ne sommes pas des partisans de la guerre. » (ANHA)

IRAN. Dix prisonniers kurdes exécutés le mercredi à Kermanshah et Ghezel Hesar

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IRAN / ROJHILAT – Le régime iranien a pendu au moins dix prisonniers kurdes hier dans les prisons de Kermashan et de Karaj.

Mercredi, au moins dix prisonniers kurdes condamnés à mort pour meurtre avec préméditation et trafic de drogue ont été exécutés dans les prisons de Dizelabad à Kermanshah (Kermashan) et de Ghezel Hesar à Karaj. Jusqu’à présent, Hengaw a vérifié l’identité de sept d’entre eux.

Selon un rapport reçu par l’ONG Hengaw, à l’aube du mercredi 26 février 2025, sept prisonniers kurdes ont été exécutés dans la prison centrale de Kermanshah (prison de Dizelabad). Les identités de quatre d’entre eux ont été confirmées : Milad Moradi (27 ans), Ali Cheshmeh-Sefidi (31 ans), Mohammad Fereidouni et Behrouz Safari Qaleh-Zanjiri (36 ans). Tous avaient déjà été condamnés à mort pour des accusations similaires de « meurtre prémédité ».

Dans le même temps, trois prisonniers de Kermanshah ont également été exécutés pour des accusations liées à la drogue, et Hengaw est en train de confirmer leur identité.

Selon des sources de Hengaw, Milad Moradi, un habitant de Kermanshah, avait été détenu pendant deux ans ; Ali Cheshmeh-Sefidi, également de Kermanshah, pendant six ans ; Mohammad Fereidouni pendant quatre ans ; et Behrouz Safari Qaleh-Zanjiri pendant quatre ans avant d’être condamnés à mort par la justice de la République islamique d’Iran.

Le même jour, trois autres prisonniers ont été exécutés à la prison de Ghezel Hesar, à Karaj. Il s’agit d’Alireza Basati-Nia (23 ans, habitant Ilam, à Téhéran), Sajad Eghbali Garavand (de la région de Garavand, dans le comté de Kuhdasht) et Mostafa Hajir Behrouz (40 ans, originaire d’Asadabad, dans la province de Hamadan).

Une source proche de la famille de Hajir Behrouz a déclaré à Hengaw : « Mostafa Hajir Behrouz a été arrêté il y a cinq ans pour trafic de drogue et condamné à mort. Son exécution a été menée en secret, sans que sa famille en soit informée. »

En outre, Alireza Basati-Nia a été arrêté il y a deux ans, et Sajad Eghbali Garavand il y a trois ans, tous deux accusés de « meurtre prémédité », et ont ensuite été condamnés à mort.

Au moment de la rédaction du présent rapport, l’exécution de ces dix prisonniers kurdes n’avait pas été annoncée dans les médias d’État, en particulier ceux affiliés au pouvoir judiciaire. (HENGAW) 

TURQUIE. Ocalan demande la dissolution du PKK

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TURQUIE – Une délégation du DEM Parti vient de lire l’« appel historique » du fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan qui demande la dissolution du PKK.

La délégation du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM) d’İmralı a rencontré aujourd’hui le chef du PKK, Abdullah Öcalan, pour la troisième fois à la prison de l’île d’İmralı. Ahmet Türk, Pervin Buldan, Sırrı Süreyya Önder, Tülay Hatimoğulları, Tuncer Bakırhan, Cengiz Çiçek et Faik Özgür Erol ont assisté à la 3e réunion.

Le message d’Ocalan a été lu en kurde par Ahmet Türk et en turc par Pervin Buldan.

Voici l’intégralité du message d’Ocalan:
« Le PKK est né au XXᵉ siècle, à une période de l’histoire marquée par une violence extrême, marquée par deux guerres mondiales, dans l’ombre de l’expérience du socialisme réel et de la guerre froide mondiale. Le déni explicite de la réalité kurde, la restriction des droits et libertés fondamentaux – en particulier la liberté d’expression – ont joué un rôle déterminant dans l’émergence et le développement du PKK.
 
 
Cependant, la théorie, le programme, la stratégie et les tactiques adoptés par le PKK se sont retrouvés écrasés sous le poids des dures réalités du siècle et du système du socialisme réel. L’effondrement du socialisme réel dans les années 1990 en raison de ses dynamiques internes, la remise en question du déni de l’identité kurde dans le pays et les avancées en matière de liberté d’expression ont affaibli la signification fondatrice du PKK, le menant à des répétitions excessives.
 
 
Tout au long d’une histoire de plus de mille ans, les relations entre Turcs et Kurdes ont été définies par la coopération et l’alliance mutuelles. Pour préserver leur existence et résister aux forces hégémoniques, Turcs et Kurdes ont jugé essentiel de maintenir cette alliance volontaire.
 
 
Les deux derniers siècles de la modernité capitaliste ont été principalement marqués par des tentatives visant à briser cette alliance. Les forces concernées, en fonction de leurs intérêts de classe, ont joué un rôle clé dans l’avancement de cet objectif. Ce processus s’est accéléré avec les interprétations unilatérales de la République. Aujourd’hui, la tâche fondamentale est de reconstruire cette relation historique, devenue extrêmement fragile, sans exclure l’esprit de fraternité ni le respect des croyances.
 
 
Le besoin d’une société démocratique est inévitable. La fermeture des canaux de la politique démocratique a contribué à l’émergence et à l’assise du PKK, qui représente le mouvement insurrectionnel armé le plus long et le plus étendu de l’histoire de la République.
 
 
Les résultats inévitables des dérives nationalistes extrêmes, telles que la création d’un État-nation séparé, la fédération, l’autonomie administrative ou des solutions strictement culturelles, ne peuvent répondre à la sociologie historique de la société.
 
 
Le respect des identités, la liberté d’expression, l’auto-organisation démocratique de chaque segment de la société en fonction de ses structures socio-économiques et politiques ne sont possibles que dans le cadre d’une société et d’un espace politique véritablement démocratiques.
 
 
Le deuxième siècle de la République ne pourra assurer une continuité fraternelle et durable que s’il est couronné par la démocratie. Dans la recherche et la mise en place d’un système politique, il n’existe pas d’alternative à la démocratie. Le consensus démocratique est la voie principale.
 
 
Le langage de l’ère de la paix et de la société démocratique doit être développé en adéquation avec cette réalité.
 
 
L’appel lancé par M. Devlet Bahçeli, la volonté exprimée par M. le Président de la République et la réponse positive des autres partis politiques à cet appel ont créé un environnement propice à l’appel au désarmement que je lance à présent et dont j’assume la responsabilité historique.
 
 
Comme le ferait volontairement toute communauté et tout parti moderne dont l’existence n’a pas été abolie par la force, convoquez votre congrès et prenez votre décision : tous les groupes doivent déposer les armes, et le PKK doit se dissoudre.
 
 
J’adresse mes salutations à tous ceux qui croient en la coexistence et qui entendent mon appel. »
 
 
Ce message était accompagné de la note additionnelle suivant de M. Öcalan transmise par l’intermédiaire de la délégation d’Imrali: « Il ne fait aucun doute que le dépôt des armes et la dissolution du PKK nécessitent dans la pratique la reconnaissance de la politique démocratique et d’un cadre juridique approprié. »
 
 

TURQUIE. La délégation d’İmralı dévoile l’« appel historique » d’Abdullah Öcalan

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TURQUIE – Peu de temps après leur retour de l’île prison d’İmralı, la délégation d’İmralı a dévoilé l’« appel historique » d’Abdullah Öcalan qui appelle le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à déposer les armes…

Une photo d’Abdullah Ocalan entouré des membres de la délégation d’Imrali du DEM Parti a également été publiée sur les réseaux sociaux.

Abdullah Ocalan entouré des membres de la délégation du DEM Parti

Une délégation de 7 membres a tenu une réunion avec le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, dans la prison fermée de haute sécurité de type F d’Imralı plus tôt dans la journée. La délégation était composée de Sırrı Süreyya Önder, Pervin Buldan, des coprésidents du parti DEM Tülay Hatimoğulları et Tuncer Bakırhan, Ahmet Türk, du député du parti DEM d’Istanbul Cengiz Çiçek et de l’avocat Faik Özgür Erol du cabinet d’avocats Asrin.

La délégation d’İmralı organise une conférence de presse à l’hôtel Elit World à Istanbul pour transmettre un appel historique d’Öcalan.

Détails à venir…

La diaspora kurde, par « Études kurdes »

PARIS – « Études kurdes », revue semestrielle de recherches, a sorti son 17e numéro dédié à la diaspora kurde

Dans ce numéro, vous trouverez les auteurs et autrices suivant-e-s:

Michel Bruneau
Spécificité de la diaspora kurde parmi les diasporas de peuples sans État-nation

Veysi Dag
Stateless Diaspora Diplomacy and State Building: A Comparative Case Study of Jewish Diplomacy in Europe and the United States prior to 1948 and Kurdish Diplomacy in Europe Today

Tony Rublon
Les camps de Lavrio et Maxmur : au coeur d’un champ de l’exil

Thomas Schmidinger
Diversity in the Kurdish Diaspora. The Austrian example

Rémi Carcélès
The differential development of Kurdish mobilizations in France

Salih Akin
Langue, exil et résistance : le rôle de la diaspora dans le renouveau du kurde

Janroj Yilmaz Keles , Muslih Irwani , Necla Acik , Jiyar Aghapouri
From the West to the Kurdistan Region: Exploring the Complexities of Gendered Kurdish Return Mobilities

Nazand Begikhani, Lucie Drechselova
Gendered Perspectives on the Kurdish Diaspora

Östen Wahlbeck
Future Developments of the Kurdish Diaspora in Europe

Vous pouvez acheter la revue « Études kurdes » à l’Institut Kurde de Paris,
106, rue la Fayette, 75010 PARIS

Pour tout contact avec la revue « Études kurdes », écrivez leur via l’adresse électronique etudeskurdes@gmail.com ou par téléphone au (+33) 01.48.24.64.64

Les articles de ce numéro sont également en ligne, sur le site d’« Études kurdes » ici:
https://www.etudeskurdes.org/ouvrage/n-17-la-diaspora-kurde/

L’appel historique d’Abdullah Öcalan : à quoi s’attendre

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Le fondateur et dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, s’apprête à lancer un « appel historique » (…), après des mois de négociations renouvelées pour mettre fin à 40 ans de conflit turco-kurde. Cet appel aura également des conséquences graves [en plus de la Turquie et du Kurdistan] pour la Syrie et la région du Moyen-Orient. Que dit-on du timing, du format et du contenu de ce message ?

 

Les Kurdes de Turquie sont victimes de violences, de persécutions et d’assimilation depuis la fondation de la République turque moderne. En 1978, Öcalan et ses camarades ont réagi en fondant le PKK. À l’époque, ils réclamaient un État kurde indépendant. Aujourd’hui, Öcalan et le PKK rejettent complètement les États-nations et luttent pour l’autonomie locale et les droits des Kurdes dans les frontières existantes.

Le PKK a mené ses premières attaques armées contre des cibles militaires turques en 1984. Depuis, quatre décennies de guerre ont coûté des milliards de dollars à la Turquie, déstabilisé ses voisins et ses relations avec ses alliés, et entraîné la perte de plus de 40 000 vies. Les causes sous-jacentes de la violence restent largement ignorées.

Cela pourrait bien changer. Dans le cadre des négociations de paix en cours, Öcalan devrait faire une déclaration qui contribuera à mettre un terme définitif à la guerre et à ses causes profondes.

Cette déclaration pourrait constituer un pas important vers la paix, la stabilité et la prospérité en Turquie. Elle pourrait avoir le même poids en Syrie, où la recherche par la Turquie d’une solution militaire à la question kurde a eu un impact sur la lutte mondiale contre l’EI et menace désormais les efforts visant à intégrer les Kurdes syriens au sein du nouveau gouvernement après la chute du régime Assad.

Quand le message sera-t-il partagé ?

Au début, des rumeurs circulaient selon lesquelles Öcalan prendrait la parole le 15 février, 26e anniversaire de sa capture et de son emprisonnement. Cela n’a pas eu lieu. Le week-end du 15, le parti DEM a participé à des réunions liées aux pourparlers de paix, rendant visite aux dirigeants kurdes irakiens à Erbil et à Sulaymaniyah pour partager les vues d’Öcalan. Une fois ces réunions terminées, les dirigeants du DEM ont déclaré qu’ils demanderaient à rencontrer Öcalan une troisième fois.

Le 24 février, la députée du parti DEM, Gulistan Kilic Kocyigit, a annoncé l’ordre des événements qui précéderaient la déclaration d’Ocalan.

« Notre délégation se rendra dans quelques jours à Imrali [la prison de haute sécurité où est détenu Öcalan]. Nous nous attendons à ce qu’ils déposent les demandes nécessaires dans quelques jours. Les préparatifs pour la demande sont en cours. Au cours de cette visite, des informations sur les visites effectuées au Kurdistan du Sud et les discussions qui ont eu lieu seront transmises à M. Öcalan. Après cette réunion, le calendrier de l’appel historique que fera M. Öcalan sera également clarifié », a-t-elle déclaré.

A la date du 25 février, on ne sait pas encore quand cette visite aura lieu. Le parti DEM n’a pas encore dit que sa délégation avait demandé ou reçu l’autorisation de rencontrer les Kurdes. Le message d’Öcalan ne devrait pas arriver après le Newroz, le nouvel an kurde qui tombe le 21 mars.

Comment le message sera-t-il présenté ?

De nombreuses sources ont affirmé que le message d’Öcalan prendrait la forme d’une vidéo.

Le 20 février, le ministre turc de la Justice, Yilmaz Tunc, a déclaré que la loi turque n’autorise aucun prisonnier à s’adresser au public de cette manière.

Le parti DEM n’est pas d’accord. Les dirigeants du parti ont critiqué l’approche de Tunc, soulignant que la lettre de la loi n’a pas empêché le gouvernement d’interdire à Öcalan de rencontrer ses proches et ses avocats pendant des années. Ils soutiennent que la base juridique pour un message vidéo existe bel et bien.

Le PKK, pour sa part, n’a laissé aucune ambiguïté sur le type de déclaration qu’il attend.

« Ce doit être un message vidéo. Nous, les cadres, les militants, les combattants de ce mouvement, notre peuple, nos amis, tous les segments démocratiques, toute la société, tous les peuples, devons pouvoir entendre et écouter l’appel et la déclaration de la bouche du leader Apo [Abdullah Öcalan]. Ils doivent pouvoir voir le leader Apo. C’est seulement cela qui nous convaincra, nous les combattants, notre peuple, les forces de la démocratie, l’ensemble de l’opinion publique »a déclaré Bese Hozat, coprésidente du KCK.

Que dira Öcalan ?

Les dirigeants turcs ont clairement appelé Öcalan à « déclarer la fin du terrorisme », mais aucun conflit armé ne peut être mis fin par un seul message d’un seul dirigeant politique. Cette déclaration, prise à elle seule, ne risque pas de mettre fin à quoi que ce soit. Les responsables kurdes présentent plutôt cet appel comme un ensemble de mesures qui créeront des conditions dans lesquelles la lutte armée et le mouvement armé n’auront plus de raison d’être.

« Nous pensons qu’une feuille de route émergera, dans laquelle tous les habitants de ce pays pourront vivre sur un pied d’égalité, en éliminant le terrorisme, la violence et la perception de menaces à la sécurité. Les armes n’en sont qu’une très petite partie, un résultat… [Ocalan] annoncera une feuille de route visant à faire passer la résolution de la question kurde d’une base violente à une base politique, légale et démocratique »a déclaré le co-président du parti DEM, Tuncer Bakirhan, dans un exemple représentatif de cette perspective.

Les positions adoptées par Öcalan lors des précédents cycles de dialogue, ainsi que les commentaires sur les négociations en cours faits par des responsables kurdes ces dernières semaines, donnent un aperçu général de certains sujets que le message d’Öcalan pourrait inclure : un cessez-le-feu, un cadre juridique pour les négociations en Turquie, la restructuration du PKK et le statut du nord-est de la Syrie.

Cessez-le-feu

L’action la plus concrète qui devrait figurer dans le message est un cessez-le-feu. Dans sa feuille de route de 2009, document qui a servi de base aux négociations antérieures connues sous le nom de « processus d’Oslo », Ocalan a indiqué qu’une « période permanente de non-action » était la première étape vers la paix. L’appel au cessez-le-feu était au cœur de son message de Newroz [nouvel-an kurde] de 2013, où il déclarait que « la période de lutte armée se termine et la porte s’ouvre à la politique démocratique… Nous avons atteint le point où les armes doivent se taire et où les idées et la politique doivent parler ».

Le PKK exige que le cessez-le-feu soit bilatéral, comme l’était celui de 2013-2015.

« Comment pouvons-nous mettre le désarmement à l’ordre du jour tant qu’il n’y a pas de cessez-le-feu ? Les armes sont utilisées tous les jours et nous nous protégeons avec des armes. Il faut donc d’abord créer le terrain. Comment créer le terrain ? Tout d’abord, il peut y avoir un cessez-le-feu bilatéral »a déclaré le commandant du HPG Murat Karayilan dans une interview accordée à Sterk TV le 6 février.

La Turquie a rarement répondu aux cessez-le-feu unilatéraux du PKK. Étant donné la durée des négociations d’aujourd’hui et l’intensité des discussions sur le contenu de l’appel, il est probable que, si un cessez-le-feu est annoncé, les deux parties auront mutuellement prévu de le respecter. Les conditions de cessez-le-feu rendront les prochaines étapes plus tenables politiquement pour toutes les parties.

Cadre juridique

L’une des principales critiques adressées au dernier processus de paix a été l’incapacité à impliquer le Parlement turc et à créer une base juridique formelle sur laquelle les négociations auraient pu avoir lieu. Cette fois, toutes les parties semblent penser qu’une approche différente est nécessaire.

Pour Öcalan, la participation parlementaire est un élément central de la Feuille de route de 2009. Dans ce document, il écrit que « le travail du gouvernement et de la Grande Assemblée nationale de Turquie sera essentiel » pour parvenir à une solution. Quant aux mesures spécifiques, il appelle le parlement à approuver la création d’une Commission vérité et réconciliation qui « préparerait des propositions susceptibles de lever les obstacles juridiques », notamment en élaborant une loi d’amnistie pour faciliter le désarmement et la réintégration du PKK.

Des sources du parti DEM ont suggéré qu’Ocalan croyait toujours à l’importance de l’action juridique et parlementaire. Les rencontres avec les partis politiques qui ont suivi la visite de la délégation d’Imrali le 28 décembre auraient eu lieu à sa demande.

« Öcalan considère qu’il est très important que cette question soit débattue au Parlement. Il considère qu’il s’agit d’un processus juridique démocratique pour une Turquie démocratique », a déclaré un responsable du parti DEM à l’agence Mezopotamya après la réunion de la délégation DEM Imrali du 22 janvier.

Le 23 février, la coprésidente du DEM Parti, Tulay Hatimogullari, a déclaré que les recommandations d’Öcalan comprenaient « la création d’une commission comprenant principalement les partis politiques représentés au parlement, la construction de son infrastructure et le travail sur un travail axé sur les solutions ».

Sur cette base, l’appel d’Öcalan pourrait inclure à la fois des propositions pour un cadre parlementaire dans lequel le processus pourrait progresser et des propositions pour des réformes juridiques plus immédiates et spécifiques.

Les mesures juridiques immédiates proposées dans l’appel pourraient inclure l’adoption d’une loi visant à décriminaliser la participation aux négociations et à supprimer les obstacles à l’engagement. Il est également probable qu’Ocalan demande un changement dans ses propres conditions, destinées à faciliter sa participation au processus.

Le cadre parlementaire proposé pourrait prendre la forme d’une commission similaire à celle décrite par Hatimogullari. Cette commission pourrait être chargée de travailler sur des questions juridiques essentielles à un règlement politique : lois d’amnistie, garanties des droits et de l’identité des Kurdes et réformes des lois utilisées pour criminaliser la participation politique des Kurdes. Elle pourrait également participer à l’élaboration éventuelle d’une nouvelle constitution.

Restructuration du PKK

A l’instar du gouvernement turc, le PKK devra procéder à des changements institutionnels pour faciliter les négociations de paix. Les dirigeants kurdes ont laissé entendre qu’ils pourraient eux aussi se préparer à des réformes qui pourraient ouvrir la voie à un règlement politique.

Le 22 février, le coprésident du KONGRA-GEL, Remzi Kartal, a fait allusion à l’histoire de la restructuration du PKK en discutant d’une lettre d’Ocalan que les dirigeants du KNK et du KCDK-E en Europe avaient reçue.

« Le mouvement de résistance, c’est-à-dire le PKK, a toujours voulu changer et développer ses moyens de lutte. Dans cette optique, de nombreuses tentatives ont été faites pour réaliser des changements stratégiques et des changements organisationnels fondamentaux. Notre organisation, notre mouvement, a pris position à ce sujet. Dès le début, nous avons apporté tout notre soutien au processus que Leader Apo est en train de développer et, en tant que mouvement et organisation, nous nous engageons à mener à bien notre travail dans tous les domaines »a déclaré Kartal.

Dans une interview du 6 février, Murat Karayilan, expliquant pourquoi le PKK exige la libération d’Öcalan, a suggéré que la décision de désarmer nécessiterait un congrès du PKK. « À part le leader Apo, personne d’entre nous ne peut le faire, à savoir convoquer un congrès pour déposer les armes, convaincre tous les amis et obtenir leur consentement », a déclaré Karayilan.

Dans son message, Öcalan pourrait demander au PKK d’organiser un congrès et de partager ses vues sur les décisions que ce congrès devrait prendre. Il pourrait s’agir de décisions relatives à l’usage de la force armée et à la structure politique potentielle du mouvement après la guerre.

Nord-est de la Syrie

Il y a dix ans, les succès remportés par les Kurdes syriens dans la guerre contre l’EI avaient compliqué les négociations de paix entre la Turquie et le PKK. Cette fois, l’issue des négociations en Turquie aura de graves répercussions sur les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, qui cherchent à conclure un accord de réintégration avec le gouvernement de transition syrien.

En 2014, Öcalan aurait déclaré aux autorités turques que « le Rojava est une ligne rouge ». En mai 2019, dans le cadre des négociations entre les États-Unis, la Turquie et les FDS, il a déclaré que « dans le cadre des FDS, les problèmes en Syrie devraient être résolus en évitant une culture de conflit, avec des garanties constitutionnelles données dans le cadre de l’intégrité territoriale de la Syrie ». Il a également exhorté les FDS à respecter les préoccupations sécuritaires de la Turquie.

Cette fois, selon un responsable anonyme du parti DEM cité par JINNEWS en janvier, « M. Abdullah Öcalan estime que, dans la mesure où l’autorité générale et le statut de la Syrie ne sont pas encore clairs, le Rojava, en particulier les Kurdes et les autres peuples, ne devraient pas être mis dans des situations où ils seraient confrontés à des menaces. Il met l’accent sur la formation d’une solution décentralisée. »

Öcalan pourrait réitérer ces sentiments dans son message. Il pourrait notamment souligner l’importance de répondre aux griefs des Kurdes syriens dans le cadre des frontières, des institutions et du contexte politique de la Syrie. Il est également probable qu’il réaffirme l’importance d’une désescalade avec la Turquie.

Il ne devrait pas donner de directives plus précises aux Kurdes syriens sous cette forme. Selon le parti DEM, la direction des FDS a reçu une lettre d’Ocalan le 17 février ou avant. Le même jour, les FDS, le SDC et le DAANES ont tenu une réunion au cours de laquelle ils ont réitéré leur intention d’intégrer le futur gouvernement syrien et les forces de sécurité et de résoudre les problèmes en suspens avec le gouvernement de transition par le dialogue.

Par Meghan Bodette, directrice de recherche à Kurdish Peace Institute (Institut kurde pour la paix). Elle est titulaire d’une licence en sciences du service extérieur de l’université de Georgetown, où elle s’est spécialisée dans le droit international, les institutions et l’éthique. Ses recherches portent sur les relations internationales et la coopération entre les deux pays.

Article original (en anglais) à à lire sur le site de Kurdish Peace Institute: Abdullah Ocalan’s ‘Historic Call’: What to Expect