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AFRIN : Des filles kurdes mariées de forces par des mercenaires de la Turquie

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SYRIE/ROJAVA – AFRIN – Des informations en provenance d’Afrin font état de mariages forcés imposés par des milices islamistes soutenues par la Turquie à des familles de jeunes filles kurdes dans le canton d’Afrin qui est sous l’occupation turque depuis plus d’an un.

Un Kurde du village de Xazyana a envoyé un appel à l’aide aux organisations internationales pour sauver sa fille de 16 ans, qui a été demandée en mariage par un mercenaire sous la menace d’une arme, alors qu’il est déjà marié à deux autres femmes.

Un autre membre de la milice a forcé un jeune homme à rompre avec sa fiancée de 17 ans pour la prendre sous la menace d’une arme.

Par ailleurs, deux cas de viols ont également été signalés dans les villages de Çeqela-Shaykh Al Hadid et de Kaxrê-Mabatli.

Egîd Hesen

Dix enseignants kurdes enlevés à Afrin

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ROJAVA – AFRIN – Dix enseignants kurdes ont été enlevés par les forces d’occupation à Afrin. On ignore où ils se trouvent.
 
Dans le canton d’Afrin, dans le nord de la Syrie, occupé par l’État turc et les djihadistes pro-turcs, dix enseignants kurdes, dont sept femmes, ont été enlevés.
 
Selon JINNEWS, les enseignants étaient employés dans trois écoles différentes du district d’Achrafiyah et ont été enlevés après les heures de classe. On ignore où ils ont été emmenés. Une des enseignantes serait enceinte.
 
Les noms de certains des enseignants enlevés sont : Sediqa Xelil, Ronahi Şêxsîdî, Behzat Xelil, Reşit Bayram, Ronya, Berivan, Nesrin et Juliyet.
 
Les forces d’occupation ont interdit la langue kurde dans les écoles d’Afrin et les enfants sont obligés de parler arabe.
 

BORDEAUX: Un réfugié d’Afrin violenté lors d’un contrôle de titre de transport puis arrêté

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BORDEAUX – Bavê H Xelíl, un réfugié kurde d’Afrin, a été attaqué violemment lors d’un contrôle car il n’avait pas de titre de transport.
Plaqué au sol, il a manqué d’oxygène. (D’ailleurs, on l’entend crier « oxygène » ! dans la vidéo prise lors du contrôle.)

L’image contient peut-être : 1 personne, barbe et gros planLe réfugié kurde, Helil est diabétique et souffre de stress post traumatique après avoir été torturé dans les prisons du régime syrien à Alep, en Syrie.

Helil a été gardé à vue pendant 24 heures par la police qui lui a retiré son insuline qu’il doit s’injecter régulièrement. Il a également été insulté pour ne pas bien parler en français par la police qui lui a dit qu’il ferait mieux de retourner en Syrie.

Il a déclaré : « Ils m’ont fait ça juste parce que je suis entré dans le tram sans carte. C’est un pays de droits de l’homme et de libertés. »

La famille de Xelil va contacter un avocat ce lundi pour voir la suite à donner à cet incident honteux.

L’image contient peut-être : Salah Afrin, assis, herbe, enfant, chaussures, arbre, ciel, plein air et natureSon frère Salah, présent lors du contrôle, a écrit « J’étais devant lui et le regardais. Malheureusement, j’étais handicapée, je n’avais ni l’énergie ni la force pour l’aider, j’ai juste pleuré et pleuré. Mon frère est diabétique et souffre d’autres problèmes de santé: il achetait des roses pour les gens de la rue et leur offrait des fleurs. Jekhakh a dit qu’il n’avait pas l’argent pour acheter un billet de tram. »

Merci la France !

TURQUIE : Arrestations massives des membres d’HDP à la veille des élections municipales

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Des observateurs et journalistes étrangers refoulés, l’opposition privée de faire campagne à la télévision, électeurs fantômes, des responsables et des assesseurs du parti HDP emprisonnés, ses sympathisants attaqués – les citoyens de la Turquie se préparent à « voter » demain…
 
La police turque a arrêté de nombreux cadres et des assesseurs du HDP dans de nombreuses villes dont au moins de 32 à Istanbul, à la veille des élections municipales de ce dimanche.
 

Le gouvernement turc joue le scénario d’arrestations et d’intimidations contre le parti démocratique des peuples (HDP) à chaque période électorale en Turquie depuis 2015 mais l’Europe qui se dit « démocratique » ferme les yeux et acceptera les résultats électoraux – qui risquent d’être truqués – à nouveau.

Image ANHA

 

Hommage à Qazi Muhammad, Président de la République kurde de Mahabad

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Il y a 72 ans jour pour jour, le leader kurde, Qazi Muhammad a été exécuté par le régime iranien.
 
Qazi Muhammad était un dirigeant kurde iranien qui a fondé le Parti démocratique du Kurdistan iranien et dirigé la République kurde de Mahabad. Il a été pendu par la dynastie Pahlavi pour « trahison » le 31 mars 1947.
 
Qazi Muhammad a exercé les fonctions de président de la République de Mahabad en 1946. Il était également le fondateur du Parti démocratique kurde d’Iran, créé après que ses adhérents eurent ressenti le besoin d’un parti plus transparent.
 
La République de Mahabad a été un État kurde autonome éphémère du Rojhilat (Kurdistan d’Est) dans l’Iran actuel, du 22 janvier au 15 décembre 1946.
 
La ville de Mahabad fut la capitale de la république du même nom ayant un petit territoire, dont Mahabad et les villes adjacentes de Piranshahr et Naghadeh.
 
Un an plus tard, après le retrait des Soviétiques d’Iran, la République kurde fut écrasée par le gouvernement central iranien.
 
Une des filles de Qazi Muhammad, Efat Ghazi, a été tuée par une lettre piégée à Västerås, en Suède, en 1990. La lettre était destinée à son mari, l’activiste kurde Emir Ghazi. Certains analystes ont émis l’hypothèse que le gouvernement iranien aurait pu être impliqué dans l’assassinat.

Sezai Temelli : Les résultats des élections turques affecteront également la Syrie

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Le coprésident du HDP, Sezai Temelli, a déclaré que la société turque avait réagi négativement aux politiques extérieures du gouvernement turc, ce qui a prouvé son échec, notant que le changement qui sera apporté lors des prochaines élections turques aura un impact sur la situation syrienne.
 
Le coprésident du HDP, Sezai Temelli, a accordé une interview à l’agence de presse Hawar (ANHA) sur les préparatifs des élections municipales en Turquie le 31 mars et sur l’évaluation de la situation politique turque envers la Syrie, notant que les autorités turques tentaient de cacher leur effondrement économique par une politique de guerre.
 
Temelli a déclaré« D’une part, notre parti continue à faire campagne et les candidats de notre parti luttent contre les pressions exercées par les agents nommés par les autorités turques à la place des maires kurdes qui ont été chassés des municipalités que le HDP a gagnées aux dernières élections et rejette les politiques de guerre qu’ils essaient de créer. D’autre part, l’AKP a créé une atmosphère d’hostilité directe contre notre parti en coopération avec les forces de sécurité et ceux qui nous ciblent dans un langage menaçant.
La Turquie, d’une part, essaie de sortir de l’obscurité. D’autre part, cette obscurité, qui lui a été imposée par les autorités, entrave le développement de la Turquie et son ouverture vers la liberté et la démocratie. »
 
Le peuple déjouera les tours de passe-passe du pouvoir lors des élections
 
Temelli a déclaré que dans la phase de conflit vécue par la Turquie, le bien l’emportera, et a noté qu’en Turquie, le coût de la vie augmente de jour en jour, et que l’autorité ne peut pas développer de solutions et a ajouté : « En Turquie, le peuple aspire à se sortir de la pression et l’injustice, et il y a un état de colère en Turquie en raison des prix élevés causés par la détérioration de la lire turque. Les autorités turques essaient de cacher ces problèmes en suivant la politique de guerre et en essayant un langage de menaces pour prolonger leur vie. »
 
La Turquie essaie de poursuivre la politique de guerre
 
« L’autorité turque est politiquement secouée et nous sommes dans une période où il n’y a pas de sortie de la crise économique, politique et sociale qui sévit dans le pays. Jusqu’à présent, l’AKP essaie d’exploiter les guerres internes et externes pour rester au pouvoir le plus longtemps possible.
 
Si Daech est vaincu en Syrie aujourd’hui, les autres groupes terroristes ne peuvent pas se protéger même à Idlib, cela indique une forte prise de conscience et une volonté de la part du peuple syrien qui a commencé à prendre des mesures importantes et significatives pour résoudre et mettre fin à sa crise, » a déclaré Temelli.
 
Le pouvoir en Turquie ne veut pas trouver une solution à la crise syrienne
 
Sur la question syrienne, Temelli a déclaré : « Le pouvoir en Turquie ne veut pas trouver une solution à la crise syrienne, et aux raisons de la crise causée par l’échec de la politique turque, et la seule solution à la crise syrienne est dans les mains de son peuple, donc ils doivent trouver une solution commune et la communauté internationale doit soutenir ce type de solution. »
 
Temelli a déclaré que l’étape de changement qui s’en vient en Turquie sera apportée par les élections locales, qu’elle aura inévitablement un impacte sur la situation syrienne également, et qu’elle ouvrira la voie à une solution démocratique en Syrie.
 
La résistance des grévistes de la faim est une réaction contre l’isolement et le silence
 
Temelli a souligné que le peuple kurde intensifie sa lutte à tous les niveaux. « A ce stade sensible, le peuple kurde a renforcé sa résistance contre l’isolement et le silence face à l’injustice infligée au peuple kurde. Le peuple kurde continue de lutter depuis longtemps dans cette région, mais malheureusement, il y a encore un black-out et un silence international à ce sujet, et bien que les conditions de santé des grévistes traversent une phase très grave, nous n’avons vu aucune réaction de la communauté internationale et des organisations des droits humains.
 
il y a un fait qui doit être réalisé par tous, s’il n’y a pas de solution à la cause kurde, il ne peut y avoir de paix en Turquie et au Moyen Orient. »
 

LYON : Manifestation en solidarité avec les Kurdes en grève de la faim

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LYON – En l’espace d’une semaine, 5 Kurdes, dont 4 prisonniers politiques dans les prisons turques, ont mis fin à leur vie alors que plus de 7 000 prisonniers sont toujours en grève de la faim contre l’isolement d’Abdullah Ocalan et que le gouvernement turc reste de marbre devant leurs demandes.
 
Devant l’inaction du pouvoir turc et les institutions européennes, les organisations kurdes descendent de nouveau dans la rue en espérant sensibiliser l’Europe interviendra auprès de la Turquie pour éviter d’autres morts et trouver un issu pacifique à la question kurde en Turquie.
 
A Lyon, les Kurdes et leurs ami-e-s se rassembleront le mercredi 3 avril.
 
RDV à 19h30
Place de la République
 

Grèves de la faim kurdes : écrire au Comité européen pour la prévention de la torture

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Alors que la situation des grévistes de la faim devient de plus en plus désespérée et que le monde continue de détourner le regard, le Congrès national du Kurdistan (KNK) a lancé un appel pour que les gens écrivent au Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) en lui demandant d’accomplir son devoir fondamental.
 
Sarah Glynn de Scottish Solidarity with Kurdistan fournit une lettre (la version en anglais est ici) type à ceux qui soutiennent les demandes des militatns kurdes en grève de la faim à envoyer au CPT suite à l’emprisonnement et à l’isolement du dirigeant kurde Abdullah Ocalan.
 
LETTRE DE MODÈLE :
 
CPT – Conseil de l’Europe
 
Secrétaire exécutif du CPT, M. Regis BRILLAT
 
F – 67075 Strasbourg Cedex,
 
Courriel: Regis.BRILLAT@coe.int
 
Chef de division du CPT en Turquie
 
M. Michael NEURAUTER
 
Courriel: Michael.NEURAUTER@coe.int
 
Monsieur Regis Brillat
 
Je vous écris pour vous exprimer ma profonde préoccupation devant le manque d’action concrète du Conseil de l’Europe et du Comité pour la prévention de la torture concernant le déni continu par la Turquie du droit fondamental d’Abdullah Ocalan de recevoir la visite de sa famille et de ses avocats. Nous apprécions votre rapport récent sur cette question, mais s’il doit être plus que des mots creux, il doit être suivi d’action. Le CPT doit insister sur le droit de visiter Ocalan en prison, puis publier rapidement un rapport de suivi et, surtout, faire pression sur la Turquie pour qu’elle mette en œuvre vos conclusions.
 
Des millions de Kurdes reconnaissent Ocalan comme leur chef. Il n’est pas nécessaire d’être kurde pour reconnaître l’impact considérable de ses idées sur la mise en place de pratiques démocratiques dans le nord de la Syrie, la construction de ponts entre différents groupes ethniques et – en particulier – la garantie que les femmes peuvent prendre une part entière dans la société. Au cours des deux dernières décennies, Ocalan a tenté à plusieurs reprises de négocier un avenir pacifique et respectueux pour les Kurdes de Turquie. Le respect qu’il commande lui-même fait de son rôle un élément essentiel de tout accord de paix entre les Kurdes et le gouvernement turc.
 
L’importance d’Ocalan s’étend bien au-delà de la communauté kurde, mais le problème immédiat est tout simplement une affaire d’abus des droits de l’homme par un membre du Conseil de l’Europe. L’isolement d’Ocalan est contraire à la législation européenne sur les droits de l’homme, aux règles de l’ONU Mandela relatives au traitement minimal des prisonniers politiques et à la constitution turque.
 
Comme vous le savez sûrement, des milliers de Kurdes ont réagi à l’incapacité du monde à tenir compte de cela en entamant une grève de la faim illimitée. 14 d’entre eux se trouvent à Strasbourg car ils estiment que le Conseil de l’Europe peut et doit agir pour aider. À mesure que les semaines se suivent, leur force et leur santé sont visiblement en train de faiblir. Nous nous attendons à de mauvaises nouvelles chaque jour, et pourtant la taille et la détermination du mouvement ne font que devenir plus fortes.
 
Cette demande d’aide met à l’épreuve la démocratie européenne et les valeurs civilisées. Les grévistes de la faim ont risqué leur vie dans l’espoir que le monde les écoute et que le Conseil de l’Europe et le Comité pour la prévention de la torture agissent de manière à défendre les droits humains fondamentaux. Ils sont prêts à mener leur grève de la faim jusqu’au bout, mais ils ne veulent pas mourir. Je vous exhorte à ne pas les laisser tomber et à ne pas laisser tomber les principes fondamentaux sur lesquels ces institutions sont fondées.
 
Cordialement,
 
Vos noms
 
 

Selahattin Demirtas : s’il vous plaît, allez voter

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L’ancien coprésident du HDP, Demirtaş, est apparu sur Twitter deux jours avant les élections municipales en Turquie : « Je ne serai peut-être pas avec vous le soir de l’élection, mais je regarderai le même écran que vous dans ma cellule. »

Selahattin Demirtaş a appelé les électeurs à se rendre aux urnes dans une déclaration sur Twitter. Il a également envoyé un message à travers le journal Yeni Yaşam la semaine dernière en déclarant : « Portez votre croix si nécessaire, mais allez aux urnes et votez, ce qui signifie : « Non au fascisme ». Les résultats des élections peuvent offrir une opportunité pour la démocratie et la paix de se développer. »

N’oubliez pas le passé, mais l’avenir est plus important

Demirtaş a déclaré ce qui suit dans ses tweets de ce matin :

« Bonjour à tous. Je sais que parfois lors du processus électoral, vous vous êtes mis très en colère, vous vous êtes rebellés, mais nous sommes maintenant dans une situation où ces humeurs doivent être surmontées. Les bureaux de vote seront ouverts dimanche. Lorsque vous vous rendez aux urnes, n’emportez pas avec vous des débats politiques superficiels. Laissez-les derrière vous.

Le passé n’est pas sans importance. Nous ne devrions jamais oublier le passé, ce que nous avons vu et vécu. Mais l’avenir est plus important. Pour un avenir meilleur, j’appelle tous nos électeurs à soutenir la stratégie électorale du HDP.

Vous êtes les déterminants directs de cette élection. Nous avons une occasion historique à notre porte de montrer notre effet déterminant non seulement dans les villes que nous allons reprendre aux administrateurs, mais partout ailleurs. Les bulletins stratégiques que nous voterons dans les villes où nous n’avons pas nommé de candidat seront les indicateurs de notre pouvoir.

En votant pour le candidat que notre parti indique dans les endroits où le HDP n’a pas présenté de candidats, vous déterminerez les résultats des élections.

Je m’adresse à de jeunes amis, surtout ceux qui voteront pour la première fois. Ne jamais penser : « Qu’est-ce que mon vote va changer ? » Veuillez vous rendre aux urnes et voter. Je vous fais confiance. Mes précieux citoyens, je ne pas serai peut-être avec vous le soir de l’élection, mais je regarderai le même écran dans ma cellule à Edirne. Pour voir vos votes qui nous rendront tous heureux des résultats, sincères salutations. »

L’appel de Demirtaş à la Cour européenne des droits de l’homme aura lieu en septembre

La Cour européenne des droits de l’homme a annoncé qu’elle avait accepté l’appel de la Turquie contre la décision de la CEDH concernant l’emprisonnement de Demirtas. Mahsuni Kahraman, un avocat de Demirtaş, a déclaré que la Cour européenne des droits de l’Homme avait accepté non seulement l’appel de la Turquie mais aussi celui de Demirtaş.

Dans la déclaration d’hier, la CEDH a déclaré que l’audition aura lieu le 18 septembre 2019.

Bianet

 

 

1 800 universitaires du monde entier solidaires des Universitaires pour la Paix en Turquie

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Plus de 1 800 universitaires du monde entier, dont Noam Chomsky et Judith Butler, ont signé une lettre ouverte de soutien à l’académicienne Füsun Üstel et à tous les autres universitaires pour la paix, qui risquent la prison pour avoir signé la déclaration de paix.

Plus de 1 800 universitaires du monde entier ont lancé un appel en faveur d’Universitaires pour la paix renvoyés des universités et risquant la prison pour avoir signé la déclaration intitulée : « Nous ne ferons pas parties de ce crime ».

Se référant à l’universitaire Füsun Üstel, première universitaire pour la paix dont la peine de 15 mois de prison a été confirmée par la cour d’appel, la lettre ouverte de soutien signée par plus de 1 800 universitaires exprimant leur « solidarité avec les universitaires et les étudiants qui sont visés par le régime en Turquie pour avoir exercé leur liberté de parole et leur liberté universitaire ».

Rédigée sous la forme d’une lettre ouverte et lancée le 12 mars 2019, la pétition lance un appel à tous les universitaires du monde entier « à utiliser tous les moyens disponibles pour  soutenir les Universitaires pour la paix, y compris le gel des collaborations universitaires avec des établissements d’enseignement supérieur et des universités complices qui visent délibérément la liberté universitaire ».

Ce verdict est un dangereux précédent

Voici le texte intégral de la lettre ouverte signée par plus de 1 800 universitaires du monde entier, dont Noam Chomsky et Judith Butler :

« En tant que membres des communautés académiques du monde entier, nous condamnons fermement la condamnation de l’académicienne Füsun Üstel de l’Université Galatasaray à 15 mois de prison.

Füsun Üstel a été accusée de « propagande en faveur d’une organisation terroriste » (article n° 7/2 de la loi turque contre le terrorisme n° 3713), car elle a signé, avec plus de deux mille autres universitaires en Turquie, la déclaration « Universitaires pour la Paix », qui critique les actions militaires dans les régions kurdes du pays.

Sur les 1 387 audiences tenues à ce jour à l’intention des signataires de la déclaration d’Universitaires pour la paix, 141 cas ont été tranchés. 102 de ces universitaires ont été condamnés à 15 mois ; 15 à 27 mois ; 14 à 22 mois ; 5 à 18 mois ; et 5 à 25 mois ou plus de prison.

Parmi ces audiences, 37 ont fait l’objet d’un appel et celle de Füsun Üstel est la première d’entre elles à avoir eu lieu, ce qui constitue un dangereux précédent. 124 autres signataires attendent actuellement leur première audience.

Geler les collaborations universitaires avec les établissements d’enseignement supérieur complices 

Nous appelons le gouvernement turc à suspendre immédiatement les procès de tous les signataires de la déclaration des Universitaires de la Paix : « Nous ne ferons pas partie à ce crime ». Nous demandons aux autorités d’exonérer immédiatement l’académicienne Füsun Üstel et les 140 autres universitaires condamnés à la prison pour avoir adressé une pétition à leur gouvernement.

Nous exprimons notre solidarité avec les universitaires et les étudiants qui sont pris pour cible par le régime turc pour avoir exercé leur liberté d’expression et leur liberté académique et nous appelons les universitaires du monde entier à utiliser tous les moyens disponibles pour les soutenir, y compris le gel des collaborations universitaires avec des établissements d’enseignement supérieur et des universités complices qui visent délibérément la liberté universitaire.

Avals d’établissements et de groupes

En plus de plus de 1 800 universitaires, dont Noam Chomsky, Şeyla Benhabib, Steven Pinker, Judith Butler et Bruce Alberts, les institutions et groupes suivants appuient également la pétition :

Institut de recherche sur la Turquie, Réseau de solidarité universitaire, Forum Transregionale Studien, Article 19, Liberté mondiale d’expression, Université Columbia, Universitaires pour la paix – Amérique du Nord, Universitaires pour la paix – Roya

Bianet

 

Elections Turquie : « Le gouvernement répand la peur alors que l’opposition donne de l’espoir »

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TURQUIE – Le professeur Ali Akarca de l’Université de l’Illinois à Chicago s’exprime sur le climat électoral, les discours des partis et l’effet possible de la situation économique sur les élections : « Répandre la peur parmi les électeurs au lieu de leur donner de l’espoir ne donne pas de résultat positif ». Akarca souligne que dans le passé, c’était l’AKP qui donnait espoir aux électeurs, tandis que l’opposition faisait appel à leurs craintes. Akarca pense que l’AKP va perdre des voix lors de cette élection.

Deux différences avec les élections précédentes

Q : Après les élections présidentielles et législatives du 24 juin 2018, il y a eu de nouveau des alliances entre les partis dans cette élection. Par rapport aux élections précédentes, quelles différences observez-vous par rapport à cette élection en termes d’atmosphère générale et de discours politique ?

R : Outre les alliances, deux différences ressortent. Premièrement, le gouvernement avait l’habitude de donner de l’espoir aux électeurs, tandis que l’opposition répandait la peur parmi eux. Cette fois, la situation est inversée. Lors des précédentes élections, l’AKP déclarait qu’elle triplait le revenu par habitant et qu’elle allait continuer à l’augmenter en disant : « Nos performances passées sont la garantie de nos performances futures ».

Le CHP, par contre, disait que la laïcité et la république étaient sur le point de disparaître et que le peuple ne pourra pas vivre comme il l’entend. Si l’on regarde les exemples précédents, on peut dire que le fait de semer la peur parmi les électeurs plutôt que de leur donner de l’espoir n’a pas donné de résultats positifs.

Les partis d’opposition s’en sont rendu compte en 2015 et ont abandonné ce discours depuis lors

Depuis le référendum sur le système présidentiel en 2017, l’Alliance du peuple (l’alliance formée par l’AKP au pouvoir et son allié, le Parti du mouvement nationaliste/MHP) utilise de plus en plus l’argument que nous sommes sous une menace existentielle. La deuxième différence est que l’AKP, depuis 2015, applique de manière excessive l’économie électorale*, ce qu’il n’a pas fait dans ses deux premiers mandats.

Ce qui encourage les politiciens à appliquer l’économie électorale, c’est le fait que les électeurs ne regardent que l’année écoulée lorsqu’ils évaluent la situation de l’économie et accordent plus d’importance à la croissance qu’à l’inflation.

Bien entendu, l’existence d’un potentiel d’économie électorale ne signifie pas que l’économie électorale sera appliquée, car elle provoque des fluctuations dans l’économie. S’il n’y a pas besoin d’économie électorale, il ne sert à rien de provoquer l’instabilité. De plus, la diminution des taux d’inflation provoqués par ces politiques nécessite la prise de « drogues fortes ». Pour cette raison, les partis ne préfèrent pas appliquer la politique électorale si leur maintien au pouvoir n’est pas en danger. Jusqu’en 2015, il n’y avait pas un tel danger pour l’AKP et il n’appliquait pas l’économie électorale.

Q : Comment les menaces influenceront-elles les électeurs ? Le président Erdoğan a menacé les dirigeants de l’opposition de « s’adresser au pouvoir judiciaire », le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu a affirmé qu’ils avaient déterminé 378 candidats de l’opposition affiliés aux « organisations terroristes » et qu’ils allaient les démettre même s’ils sont élus. Comment pensez-vous que la position de l’Alliance populaire contre les partis d’opposition influencera les électeurs ?

R : Si vous vous souvenez bien, je vous ai dit dans notre entrevue avant les élections du 7 juin 2015 que beaucoup d’électeurs votent de façon stratégique, c’est-à-dire pour leur deuxième choix plutôt que pour leur premier choix. S’ils le font, c’est parce qu’ils veulent équilibrer le pouvoir du gouvernement. Si le gouvernement donne l’impression qu’il est trop fort et qu’il utilise ce pouvoir de façon excessive, cela va susciter chez les électeurs le désir d’équilibrer ce pouvoir, et ce serait au détriment du gouvernement. En d’autres termes, il y aurait un retour de bâton.

L’influence de la situation économique sur les votes de l’AKP

Q : L’année dernière, les taux d’inflation, le chômage et les prix des monnaies ont augmenté. Le produit intérieur brut a diminué. Dans notre interview avant les élections de juin 2015, vous avez dit : « Chaque augmentation de un pour cent du revenu réel par habitant augmente les votes du parti au pouvoir de 0,8 %, chaque augmentation de un pour cent du taux d’inflation diminue ses votes de 0,12 % ». Alors, peut-on dire que cette élection sera plus difficile pour l’AKP que les élections précédentes ?

R : Oui, pour l’AKP, ce sera l’élection dans les pires conditions économiques de son mandat, à l’exception des élections locales de 2009.

Selon une mesure économétrique plus précise, chaque augmentation de 1% du revenu réel par habitant rapporte au parti au pouvoir 1% des voix, s’il s’agit d’un gouvernement uni partite. Chaque augmentation de 1 % de l’inflation entraîne une diminution de 0,15 % de la part du vote du parti. S’il gouverne le pays avec d’autres partis, ces chiffres deviennent 0,50 et 0,12.

Comme la croissance par habitant est négative, que les taux d’inflation sont élevés et qu’il n’y a qu’un parti au gouvernement, il faut s’attendre à ce que l’AKP perde des voix à cause de la situation économique. Les pertes qui seront causées par le vote stratégique et l’attrition causée par le fait d’être au pouvoir devraient être ajoutées. L’avantage de détenir le pouvoir annule certains de ces avantages, mais pas tous.

2002 et aujourd’hui

Q : Serait-ce un point de rupture comme les élections de 2002, lorsque l’AKP est arrivé au pouvoir après une crise économique ?

R : Premièrement, nous voyons des points de rupture comme les élections de 2002 en Turquie, après l’enquête Clean Hands de 1994 en Italie et après la crise de la dette de 2015 en Grèce, une ou deux fois en un siècle. Une grande partie des électeurs soutiennent un parti qui représente leurs intérêts économiques et leur vision du monde et ont tendance à voter pour le parti pour lequel ils ont voté lors de l’élection précédente.Donc, je ne pense pas que ce sera un point de rupture.

*Dans le jargon politique turc, le terme « économie électorale » désigne un parti gouvernemental qui prend des mesures telles que l’introduction d’amnisties fiscales ou l’augmentation des prestations sociales pour obtenir plus de voix, généralement des mois ou des semaines avant une élection.

**Cette interview a été initialement publiée en turc et traduite en anglais par Bianet. Il a été raccourci et édité pour plus de clarté.

Bianet

 

Ravachol : « Médiatisation de la médiocrité et tribune pour une barbouze »

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Récemment, de nombreux articles et vidéos ont été publiés sur un certain « Ravachol », un Français qui avait rejoint les YPG kurdes en Syrie mais qui est rentré en France depuis.
 
Des Français qui l’ont connu en Syrie crient à l’imposture et nous demandent de mettre les choses au clair pour que ce « Ravachol » retrouve la place qu’il mérite : l’oubli.
 
Voici le texte écrit à ce sujet par « Ivan Lundqvist », un autre Français qui était chez les YPG:
 
« Médiatisation de la médiocrité et tribune pour une barbouze.
 

La situation syrienne a amené, depuis quelques années, nombre d’acteurs improbables à s’exprimer dans les médias. Un engouement particulier pour les volontaires occidentaux partis aux côtés des kurdes pour combattre DAESH a conduit des journalistes, au professionnalisme douteux, à interroger n’importe lequel de ces volontaires. Et parfois les pires. Ni travail analytique, ni témoignage authentique, simplement une recherche de sensationnalisme.

Depuis l’année dernière (2018), on retrouve souvent Abdourahmane Ravachol, alias Abdourahmane Kurdî, alias Pîling, ancien volontaire français engagé au sein des YPG, qui après avoir passé 5 mois à l’arrière en 2017 est revenu au Rojava une seconde fois en 2018, pour 5 mois de nouveau, en partie sur le front de Deir-Ezzor, avant d’être finalement invité à quitter le Kurdistan suite aux différents problèmes qu’il posait. Ces problèmes parlons-en : Pîling n’est pas seulement un jeune « anarcho-communiste » un peu excité venu faire la guerre et jouer au héros sur Facebook et dans les médias. Il est aussi un mythomane dont les récits de batailles épiques sont absolument tous… Faux. Mais pas faux comme « romancés », non, faux comme « sortis de nulle part ». Ni duel de snipers, ni missions spéciales d’assassinat derrière les lignes ennemies, ni survie miraculeuse après une embuscade, ni histoire d’amour avec une cadre YPJ, etc. Pîling a connu sur le front ce que la plupart des volontaires ont connu, l’ennui, l’attente, la routine. Et peut-être deux ou trois opérations militaires mais face à l’ampleur de son fantasme malsain de combats épiques, on ne sait plus.

Pîling joue et se joue, continuellement, dans ses interviews, comme ce combattant un peu traumatisé mais toujours solide, qui ressent le manque du champ de bataille et de l’action, qui ne sera plus jamais le même, sauf pour prendre des selfies en uniforme tous les deux/trois jours. D’ailleurs si DAESH l’affiche dans ses vidéos de propagande en mettant sa tête à prix, ce n’est pas parce que ce cher bouffon passe son temps à publier sur internet des photos de lui à visage découvert et qu’il se la raconte partout, non non, selon lui c’est parce qu’il a tué tellement d’islamistes que le Califat le voit comme une cible prioritaire. Ah cher Pîling.

Et si seulement la farce que tu es s’arrêtait là… Mais non. Il ne te suffisait pas d’être un mytho vantard, il a fallu en plus que tu sois une balance. Plus qu’une balance d’ailleurs, un indic objectif de la DGSI. Et ça, pour nous volontaires internationalistes et militants révolutionnaires, c’est impardonnable. Tu as d’abord reconnu avoir quelques étroits contacts avec les renseignements. Puis en te poussant un peu, on s’est vite aperçu que tu les gratifiais d’un rapport hebdomadaire pendant que tu étais au Rojava. Il a fallu te piquer ton téléphone pour tomber sur les mails que tu envoyais à ton « commandant » comme tu l’appelais. Finalement, au vu des témoignages recoupés, et des ennuis que nos différents camarades ont eu à leur retour en France, l’évidence est apparue : tu nous as tous minutieusement balancé aux flics, tout en jouant ton double jeu de bon camarade en nous alertant que « les renseignements s’intéressent à vous de près ». Merci vraiment, heureux de le savoir. Cela aurait peut-être moins été le cas si tu n’avais pas balancé tous les détails de notre formation, de nos organisations, de nos identités… Et sans vergogne, tu continues pourtant à fanfaronner dans les médias à chaque occasion qui se présente à toi.

Tu oses mêmes contacter des camarades, un peu naïfs, pour les « recruter » pour les YPG officiellement, et faciliter leur fichage chez tes nouveaux maîtres. Tu as au moins l’honnêteté de reconnaître que la police n’est pas ton ennemie lorsque tu nous dit que « à l’heure actuelle, l’ennemi c’est DAESH. L’État français est un allié dans la
guerre contre le terrorisme ». C’est noté, on sait maintenant à quoi s’en tenir avec toi.
 
Alors rends nous service, casse toi de nos luttes, kurdes ou françaises.
Ne reviens pas. Ne parle plus. Terre toi. Fais toi oublier. Pendant que tu nous nuis, nos camarades subissent la menace d’attaques ciblées de l’EI ou de l’Etat turc derrière nos lignes en Syrie, ou celle d’une répression féroce en France.
Et tes amis journalistes s’en foutent bien de ces gens là. »
 

Image : capture d’écran via France info