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SYRIE : Lutte pour le pouvoir ou partage du pouvoir entre Arabes et Kurdes ?

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SYRIE / ROJAVA – Stabiliser et reconstruire la région diversifiée et complexe du nord-est de la Syrie peut s’avérer encore plus difficile que de vaincre l’Etat islamique.
 
Par Amy Austin Holmes et Wladimir van Wilgenburg
 
La victoire des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur le califat de l’État islamique en mars a permis aux FDS le contrôle effectif du tiers de la Syrie. Englobant 20 698 kilomètres carrés du nord et de l’est de la Syrie, il s’agit d’un vaste terrain de la taille de la Virginie occidentale, soit trois fois la taille du Koweït. Quelque cinq millions de personnes y vivent, dont des Arabes, des Kurdes, des chrétiens syriaques, assyriens et chaldéens, ainsi que des Yézidis et des Turkmènes. Stabiliser et reconstruire cette région diversifiée et complexe peut s’avérer encore plus difficile que de vaincre DAESH / ISIS.
 
Les défis sont nombreux. Assad continue de refuser toute concession à la région, bien que ses forces aient perdu le contrôle du nord il y a plus de sept ans. Erdogan continue de menacer de l’envahir. Les cellules dormantes de DAESH mènent régulièrement des attaques. Et de nombreux pays à travers le monde refusent de reprendre leurs propres citoyens qui ont volontairement adhéré à l’Etat islamique, forçant ainsi l’auto-administration à nourrir et à héberger des milliers de combattants étrangers arrêtés pour une durée indéterminée.
 
Compte tenu de l’énormité des défis et de la précarité de la situation, il est de la plus haute importance de bien calibrer et mettre en œuvre la politique américaine à ce moment décisif. Récemment, certains analystes se sont demandé si l’auto-administration était capable de gouverner efficacement. En un article intitulé « La lutte du pouvoir entre le pouvoir arabe et kurde dans le nord-est de la Syrie », Elizabeth Tsurkov et Esam Al-Hassan ont prétendu que les Kurdes ne souhaitaient pas partager le pouvoir avec leurs homologues arabes, que les FDS n’étaient pas en mesure de négocier la politique tribale et que l’auto-administration n’était pas dirigée par des professionnels expérimentés, mais par des cadres idéologiques. Sur la base de nos propres recherches approfondies dans le nord-est de la Syrie, nous estimons que ces affirmations offrent au mieux une compréhension superficielle de la réalité sur le terrain et, au pire, risquent d’attiser les tensions, plutôt que de les analyser de manière impartiale. En fin de compte, les auteurs recommandent que la Coalition internationale composée de soixante-dix-neuf membres utilise son influence pour faire pression en faveur d’une « véritable administration autonome ». Nous convenons que la coalition doit accroître son soutien à l’administration autonome.
 
Tsurkov et Al-Hassan utilisent des sources anonymes pour affirmer que certains commandants kurdes des FDS estiment que les Arabes sont « profondément tribaux, enclins aux conflits internes, sans principes et indignes de confiance ». Ils disent cela bien que les Arabes, les Kurdes et les Chrétiens aient combattu côte à côte au sein des FDS pour vaincre DAESH. Environ onze mille membres des FDS ont été tués au combat et sont enterrés côte à côte dans des cimetières de la région.
 
Les forces des unités de protection du peuple (YPG) ont coopéré avec des groupes armés exclusivement arabes ou à majorité arabe tout au long du conflit. Les YPG ont commencé à recruter activement des Arabes depuis au moins la fin de 2012, au cours d’une série de combats pour le contrôle de la ville de Ras al-Ayn (Serekaniye en kurde) le long de la frontière turque. Cet effort a commencé des années avant la création des FDS en octobre 2015. De plus, les Arabes ont continué à rejoindre le SDF même après la défaite du califat en mars. Actuellement, au moins plus de la moitié des combattants des FDS sont des Arabes. Un certain nombre de commandants régionaux sont également des Arabes, bien que la plus haute direction des FDS soit toujours kurde. C’est en partie parce que ce sont les Kurdes qui ont fourni le leadership initial dans la lutte contre l’Etat islamique à Kobanê. En conséquence, les FDS tentent actuellement de résoudre le problème du manque de leadership local en créant des écoles de formation militaire. Le commandant actuel du conseil militaire de Deir Ezzor est Abu Khawla (un arabe) qui dirige environ 4 000 combattants. Cependant, tout le commandant de la région orientale est Chia Firat (un Kurde). En outre, tous les commandants et commandants de bataillon à Deir Ezzor sont des Arabes, bien que des commandants kurdes les accompagnent.
 
Contrairement à ce que prétendent les auteurs, les dirigeants kurdes ont souvent été sensibles aux préoccupations des Arabes. Le nom même de l’entité dirigeante a même changé en conséquence: en décembre 2016, le terme kurde «Rojava» a été abandonné au profit de la Syrie du Nord, provoquant la colère de nombreux nationalistes kurdes. De plus, les colons arabes installés par le régime d’Assad dans les années 1970 dans la province de Hasakah pour remplacer des villages kurdes ont été autorisés à rester.
 
En 2018, le système fédéral a été aboli et le centre administratif ou la capitale a été déplacé de Qamishli vers la ville arabe d’Ain Issa. Le logo officiel de l’administration est en arabe, kurde, syriaque et turc. Les bâtiments importants sont gardés par les forces de sécurité arabes aux côtés des Kurdes. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles l’administration a utilisé un programme de régime modifié sans idéologie baathiste. L’opposition syrienne a fait de même dans les zones qu’elle contrôle et a modifié le programme scolaire baathiste.
 
Si les Kurdes se méfiaient des Arabes, comme le prétendent les auteurs, pourquoi ont-ils déplacé le centre administratif dans une ville arabe, recruté activement des Arabes au sein des FDS et utilisé les forces de sécurité arabes pour protéger des bâtiments et des installations critiques, même dans les villes à majorité kurde ? En revanche, l’opposition syrienne basée à l’étranger jusqu’à ce jour refuse de supprimer le mot «arabe» de la République arabe syrienne, maintenant ainsi l’idéologie baathiste qui non seulement marginalise mais nie l’existence même de non-Arabes en Syrie.
 
Politique tribale
 
Bien que les FDS soient accusés de ne pas comprendre le caractère tribal de Deir Ezzor par un chef de tribu cité anonymement dans l’article, M. Haian Dukhan affirme que les FDS ont été les plus efficaces pour traiter avec les tribus par rapport à la Turquie et au gouvernement syrien. Le 3 mai 2019, le Conseil démocratique syrien (DDC) a organisé un forum auquel ont assisté cinq mille dignitaires de soixante tribus syriennes. Même avant la création des FDS, les YPG travaillaient auprès des tribus Shammar, Jabbour, Amesayel et Sharabiyya et les recrutaient depuis début 2013. Le conseil militaire de Deir Ezzor est composé principalement de combattants de la tribu al-Shai’tat.
Pendant des décennies, les Kurdes syriens ont été soumis à de nombreuses formes de châtiments collectifs : Hafez al-Assad a dépouillé des centaines de milliers de Kurdes de leur citoyenneté, DAESH a émis une fatwa forçant tous les Kurdes à évacuer Raqqa car les YPG ont coopéré avec la coalition, et la Turquie a déplacé de force des Kurdes de leurs maisons en Afrin. Malgré ces antécédents de punition collective, les Kurdes refusent de se livrer à des actes de vengeance ou de punition collective contre d’autres. Les FDS refusent également de permettre aux tribus arabes de Deir Ezzor, dont certaines veulent punir collectivement d’autres tribus qu’elles considèrent comme coupables de collaborer avec DAESH, de le faire. C’est la raison pour laquelle les FDS ont restreint le rôle des combattants tribaux al-Shai’tat dans les derniers mois de l’opération Baghouz, car DAESH a massacré des centaines de ses membres en 2014. En juillet, des membres de la tribu al-Shai’tat ont exécuté une personne qui avait avoué le meurtre d’un membre de la tribu, un incident que les FDS n’ont pas pu empêcher.
 
Cadres
 
Le rôle des cadres du Parti des travailleurs kurdes (PKK) dans l’article est également exagéré. Depuis 2011, les cadres du PYD ont dirigé le processus de mise en place des auto-administrations locales. Beaucoup d’entre eux étaient des Syriens de la région qui n’avaient pas été formés à Qandil et qui ne se sont jamais battus en tant que guérilleros. De nouvelles académies ont été ouvertes pour former ce qu’ils appellent des «cadres locaux». Le système communal n’est pas dirigé par de simples cadres, mais par des Kurdes et des Arabes locaux sympathiques au nouveau système.
 
Le Conseil législatif de Deir Ezzor à lui seul compte trois cent membres (aucun d’entre eux n’est kurde), tous issus de Deir Ezzor et choisis par leurs tribus locales. Le conseil a été formé lors d’une conférence générale après des mois de réunions entre les communautés locales, y compris les deux principales confédérations tribales (Bagara à l’ouest et Agaidat à l’est), alors que des opérations militaires intensives étaient en cours contre les derniers fiefs de l’Etat islamique.
 
Bien que Tsurkov et Al Hassan présentent les cadres comme des étrangers qui ne connaissent pas bien la région, il existe de nombreux exemples de cadres qui ont réussi à faire la médiation lors de conflits. Par exemple, en juin 2019, un conflit entre les clans al-Bujamil et al-Buferio, qui a duré plus de trente-six heures, n’a été résolu que par l’ intervention des tribus et des FDS. Lorsque Deir Ezzor était dirigé par des factions rebelles, celles-ci n’ont pas pu empêcher les factions djihadistes rivales de prendre le contrôle d’une grande partie du gouvernorat. Sans les FDS, il existe un risque réel que des factions djihadistes telles que HTS (Hayat Tahrir al-Cham, ancien al-Nosra) et DAESH reviennent à Deir Ezzor. À Idlib, les factions rebelles n’ont pas pu résister à la domination de HTS.
 
Dans les zones sous contrôle turc, la Turquie a souvent été incapable d’arrêter les querelles internes entre rebelles. Par exemple, à Al-Bab, Ahrar al-Sharqiya, une faction originaire de Deir Ezzor, s’est battue contre d’ autres factions l’an dernier. En août 2017, ce groupe a menacé des soldats américains. Amener de tels groupes à Deir Ezzor ne mènerait pas à plus de stabilité. Compte tenu du nombre de factions rivales sur le terrain, une structure de commandement centralisée – que les FDS ont développée et adaptée aux conditions locales – est absolument nécessaire.
 
Éducation
 
Les auteurs affirment en outre que des professionnels instruits refusent de rejoindre l’administration pour des raisons politiques. Ils ne mentionnent pas d’incitations économiques telles que les disparités salariales. Bien que les salaires versés par l’administration autonome soient meilleurs que ceux offerts par le régime syrien ou la Turquie dans les mêmes secteurs, beaucoup préfèrent travailler pour des ONG ou pour le secteur privé car les salaires sont encore plus élevés. Par exemple, les employés de l’auto-administration gagnent entre 100 et 350 dollars par mois. En revanche, les ONG paient entre 500 et 2 100 dollars par mois.
 
En dépit de ces difficultés, l’auto-administration comprend en réalité de nombreuses personnes possédant un diplôme universitaire et plusieurs années d’expérience professionnelle. Le Conseil civil de Deir Ezzor (CDC) est co-dirigé par M. Ghassan Al Youssef, titulaire d’un doctorat. en économie, et Layla Hassan, diplômée en littérature arabe. Lors d’une visite à Deir Ezzor en mars, nous avons rencontré un certain nombre de membres de la Self Administration. Nous avons visité un hôpital avec un médecin, le docteur Hussam Al-Ali, qui travaille pour l’administration autonome en tant que responsable des services médicaux et de santé. Nous avons également visité une école avec Kamal Moussa, responsable de l’éducation. Il était difficile de ne pas être impressionné par leur professionnalisme et leur détermination à reconstruire leurs écoles et leurs hôpitaux malgré des menaces constantes et peu d’aide extérieure. Les autres membres du CDC comprennent Tariq Rashid, chef des affaires humanitaires, et Said Al-Said, chef du comité de la justice, qui sont tous deux avocats, et Jihad Ligi, chef des services municipaux, ingénieur civil. Ils travaillent pour l’administration malgré les menaces de mort émanant de l’Etat islamique, de Damas et de la Turquie. En résumé, l’affirmation selon laquelle l’administration autonome n’emploie pas de professionnels qualifiés est inexacte.
 
L’auto-administration du nord-est de la Syrie a un travail en cours, en particulier dans les régions nouvellement libérées comme Deir Ezzor, qui a souffert pendant des années sous le règne de l’Etat islamique. Si les États-Unis veulent assurer la défaite durable de l’État islamique, nous devrions encourager les soixante-dix-neuf membres de la Coalition mondiale à accroître leur soutien financier et politique en faveur de la stabilisation et de la reconstruction. La coalition elle-même a reconnu que DAESH cherchait à accroître «le recrutement en exploitant le mécontentement populaire suscité par le manque d’infrastructures dans les zones urbaines déchirées par la guerre». Cela devrait inclure un investissement dans l’infrastructure d’éducation civile de la région, l’alphabétisation dans le cadre de la formation des FDS et encourager la promotion des officiers diplômés des académies militaires des FDS sur la base du mérite. Les responsables de la coalition internationale devraient également faire pression sur la Turquie et l’Irak pour qu’ils ouvrent les frontières pour la livraison de biens humanitaires, y compris des fournitures scolaires, afin que toutes les écoles soient entièrement équipées pour la rentrée scolaire de septembre. L’objectif primordial devrait être de rendre les communautés du nord-est de la Syrie résilient contre toute réémergence possible de l’EI. Cela nécessitera des forces de sécurité professionnelles, inclusives et efficaces. Les États-Unis ont une rare occasion d’avoir un impact positif sur le développement humain de la région. Il est temps d’agir.
 
Article publié en anglais ici

Cemil Bayik : Les habitants du nord de la Syrie doivent se préparer à la guerre

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Cemil Bayik, un haut cadre du PKK, décrit l’Etat turc avec son caractère expansionniste comme un problème fondamental pour le Moyen-Orient et dit : « L’Etat turc est un danger pas uniquement pour les Kurdes, mais pour tous ».
 
Selon le coprésident du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), Cemil Bayik, l’État turc attaque le mouvement de libération kurde parce que c’est un rempart contre ses objectifs anti-kurdes. Cependant, les attaques ne sont pas dirigées uniquement contre le PKK (Le Parti des travailleurs du Kurdistan). La Turquie tente de légitimer son agression en dénonçant la présence du PKK au Kurdistan du Sud et en représentant la Syrie du Nord comme une menace pour la sienne. Cependant, cela ne correspond pas à la vérité, dit Bayik et demande : « Le PKK est-il également présent en Méditerranée orientale ou en Libye ? »
 
ANF s’est entretenu avec Cemil Bayik sur les derniers développements. Voici des extraits de l’interview.
 
Selon Bayik, il est clair que l’alliance AKP-MHP avec sa grande image de la Grande Turquie ne peut survivre sans guerre : « L’attitude envers le peuple kurde n’a pas changé. Ils continueront à pratiquer une politique sale contre les Kurdes et poursuivront leur occupation et leurs massacres. L’oppression des peuples en Turquie se poursuivra également. Ils veulent donc détruire tout ce qui porte le nom de « Kurde » ou de « Kurdistan », reconstruire l’Etat-nation, reconquérir le territoire ottoman et atteindre à nouveau les frontières du pacte national. À cette fin, ils mènent une guerre au Moyen-Orient, tentant de renforcer leur position dans la région. Le 23 juin (lors des élections), ils ont subi un coup dur. Puis ils ont fait de la guerre la base de leur politique, pour cacher leur faiblesse, pour paralyser les forces démocratiques et pour rester au pouvoir.
 
Le problème n’est pas le PKK
 
L’État turc essaie d’atteindre son objectif en faisant valoir cela : « Nous n’avons rien contre les Kurdes, nous nous opposons au PKK seulement et nous le combattons. La fragmentation des Kurdes a toujours été une tactique cruciale du fascisme turc. Tout au long de son histoire, le fascisme turc a cherché à détruire les Kurdes. Les acteurs kurdes qui se tiennent à côté de Erdoğan et Bahçeli devraient le savoir très bien. Ils sont dirigés contre eux-mêmes, contre leur propre peuple, pas contre le PKK. Ils ne doivent rien à l’État turc et n’ont pas à le servir. Sans le PKK, ils n’auraient réalisé aucun gain aujourd’hui. (…)
 
La haine de la Turquie n’est pas seulement contre les Kurdes de Bakur (Kurdistan du Nord) ou le PKK, elle est dirigée contre tout le peuple kurde. Cette réalité est clairement visible à Bachour (Kurdistan du Sud) et à Rojava (Kurdistan de l’Ouest). Certains Kurdes du Rojava et du Kurdistan du Sud disent : « C’est vrai, l’Etat turc attaque parce que le PKK est ici. Si le PKK n’existait pas, de telles attaques n’auraient pas lieu. Pour ceux qui le pensent, je voudrais souligner la situation en Libye et en Méditerranée orientale. Il n’y a pas de PKK en Libye, mais tout le monde sait que la Turquie est la cause des problèmes là-bas. Il ne s’agit donc pas de la présence du PKK. Le PKK défend la dignité du peuple kurde. C’est pourquoi la Turquie attaque. Turquie attaques de tous les Kurdes en la personne du PKK. Les Kurdes devraient le voir et ne pas se mettre au service de l’État fasciste turc.
 
La Turquie est dangereuse pour tous
 
La Turquie parle actuellement d’un « corridor de paix ». Actuellement, les peuples du nord et de l’est de la Syrie vivent en fraternité. Ils veulent créer et développer leur propre système démocratique. La Turquie est un ennemi de la démocratie et des libertés. C’est un ennemi de la fraternité et des peuples. La Turquie a conçu son propre plan et agit en conséquence. La base de ce plan est la question de savoir comment diviser au mieux les Kurdes, comment séparer les Kurdes du Bakur de ceux du Bashur et de ceux du Rojava. Dans le cadre de ce plan, les Kurdes doivent être expulsés et remplacés par d’autres personnes que la Turquie considère comme « favorables ».
 
Bien comprendre l’objectif de la Turquie
 
Quand la Turquie continue de parler d’envahir le nord de la Syrie, elle dit aussi : « Nous allons détruire cette région et y installer les réfugiés syriens ». Dans le même temps, elle prévoit d’y déployer ses propres milices. Nous pouvons voir la mise en œuvre de ce plan dans le cas d’Afrin. Le peuple kurde doit comprendre exactement cette réalité et s’y opposer avec toutes ses possibilités. Les peuples du nord de la Syrie doivent également comprendre exactement l’objectif de la Turquie. En ce sens, les peuples de la région doivent concrétiser davantage leur fraternité et développer davantage la lutte à travers leur organisation.
 
Les gens devraient se préparer pour la résistance à l’occupation
 
Il est maintenant nécessaire de construire des forces d’autodéfense contre une invasion turque, la défense et la sécurité. Si ce n’est pas le cas, il y aura un grand danger. Il ne semble pas que la paix sera assurée en Syrie dans un avenir proche. Au Moyen-Orient, la troisième guerre mondiale ravage le Moyen-Orient et elle se poursuivra. Cette guerre peut s’étendre encore plus. C’est pourquoi il ne s’agit pas de trouver une solution pacifique. Personne ne devrait s’accrocher à un tel espoir et se tromper. Par conséquent, le peuple et les forces de défense du nord de la Syrie doivent se préparer à la guerre. La défense doit être étendue à tous les égards. C’est ce qui doit arriver. Il n’y a pas d’autre moyen d’empêcher l’invasion par la Turquie.
 
En cas d’invasion de la Syrie du Nord, ce sera pire qu’à Afrin
 
La coalition, la Russie et la Syrie doivent saisir cette réalité. Les peuples arabes doivent aussi le comprendre. Les Kurdes, avec les Arabes, doivent courageusement s’opposer à l’invasion turque. L’Etat turc veut creuser un fossé entre la population kurde et la population arabe. Ils veulent utiliser des milices et des Arabes coopérants pour l’occupation du nord et de l’est de la Syrie. On dit que des endroits comme Girê Spî, Şêxler et Serêkaniyê ne sont pas des terres kurdes mais arabes. Ils disent qu’ils y installeront les Arabes qui ont fui en Turquie. Ils veulent répéter ce qu’ils ont fait à Efrin. Tout le monde sait ce que l’Etat turc et ses milices ont fait au peuple d’Efrin. Tout le monde voit comment les Kurdes en particulier, mais aussi tous les autres peuples, sont opprimés. Si la Turquie envahit le nord de la Syrie, ce sera pire qu’à Efrin. Tout le monde doit le comprendre. Par conséquent, toutes les options doivent être utilisées pour renforcer la résistance. »
 
ANF
 
 
 

Mobilisation pour le Rojava menacé d’invasion par la Turquie

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FRANCE – Dans un communiqué publié aujourd’hui, la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan appelle à mobilisation contre les menaces d’invasion du Rojava par la Turquie :

Le Rojava en grand danger : Menaces d’offensives militaires turques contre l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie

« Après des mois de menaces proférées par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le danger d’une invasion turque au nord de la Syrie semble imminent. L’armée turque avait déjà envahi le canton d’Afrin en janvier 2018, et annexé les villes syriennes de Jarablous et Al bab. Depuis plusieurs semaines, elle occupe une partie du Kurdistan d’Irak, y établissant de nombreuses bases militaires tout particulièrement dans la région de Dohuk, frontalière avec la Syrie.
 
Les pourparlers entre les USA et l’Etat turc viennent de se conclure par un accord en faveur de la création « d’une bande de sécurité contrôlée conjointement par la coalition internationale et la Turquie ». Concrètement ce sont les grandes villes de la l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES, autrement appelée « Rojava »), de Derick à Kobanê, en passant par Qamishlo, sa capitale qui passeraient sous contrôle de la Turquie d’Erdogan et de son pouvoir dictatorial. Au passage, cela permettrait au pouvoir turc, de faire main basse sur les précieux champs pétroliers de Rumeilan, à proximité de la frontière.
 
Bien que les détails de cet accord ne soient pas encore connus, il est évident que c’est l’existence politique et matérielle de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie qui est en grand danger.
 
En outre la Turquie ne manquerait pas de libérer les milliers de terroristes de Daesh, aujourd’hui détenus par les forces kurdes.
 
Nous appelons toutes les associations, partis et syndicats qui soutiennent cette expérience démocratique, féministe et anticapitaliste à se mobiliser aux côtés de nos camarades kurdes, ce samedi 10 août à Paris et partout en France.
Nous exigeons du gouvernement français, qui a tant remercié les FDS (Forces démocratiques syriennes) pour leurs énormes sacrifices dans le combat contre Daesh, qu’il prenne fermement position contre cette invasion. »
 
Communiqué de Coordination Nationale Solidarité Kurdistan :
Alternative Libertaire – Amis du Peuple Kurde en Alsace – Amitiés Corse Kurdistan – Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB) – Amitiés Kurdes de Lyon Rhône Alpes – Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK) – Association Solidarité France Kurdistan – Centre d’Information du Kurdistan (CIK) – Collectif Azadi Kurdistan Vendée – Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) – Ensemble – Mouvement de la Jeunesse Communiste de France – Mouvement de la Paix – Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F) – MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié́ entre les Peuples) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste Français (PCF) – Réseau Sortir du Colonialisme – Union Démocratique Bretonne (UDB) – Union Syndicale Solidaire – Solidarité & Liberté Provence.

« De nombreux membres de l’EI dans les rangs des mercenaires de la Turquie à Afrin »

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SYRIE / ROJAVA – «Certains de ces individus travaillent en coopération directe avec les services de renseignement turcs (MIT), et tous font partie d’une chaîne de commandement [liée] directement à Ankara et au président Recep Tayip Erdogan.»
 
Plus de 40 anciens membres de DAECH travaillant actuellement à Afrin au sein des forces soutenues par la Turquie ont été identifiés dans une base de données publiée par le centre d’information du Rojava (Rojava Information Center, RIC en anglais).
 
Il s’agit notamment de commandants, de chefs de brigade, d’officiers recruteurs et de coordonnateurs travaillant directement avec les services de renseignement turcs. La base de données comprend leur rôle au sein de DAECH, leur nouveau rôle au sein des forces djihadistes soutenues par la Turquie dans la région d’Afrin, leur emplacement actuel, des informations biographiques et, dans certains cas, des photographies des personnes en question.
 
Certains noms et photos ont été obtenus par le Centre d’information du Rojava et des chercheurs de l’OSINT (L’Open Source Intelligence) à l’aide d’informations publiées sur Telegram par des chaînes d’opposition d’Afrin, d’autres ont été fournis par le Bureau des relations étrangères du nord-est de la Syrie et d’autres encore ont été identifiés dans des recherches présentées au Forum international sur DAECH.
 
Les noms inclus dans la base de données incluent : Ismaïl Firas al-‘Abbar, qui était commandant de DAECH à Deir-ez-Zor avant de devenir chef de brigade soutenu par la Turquie à Efrin ; Basil Nayef al-Shehab, qui a combattu les YPG avec DAECH à Kobanê avant de devenir commandant dans la brigade du Sultan Murad soutenue par la Turquie et de participer à l’occupation d’Efrin : et Abu al-Baraa al-Ansari, commandant de DAECH à Deir-ez-Zor, qui est maintenant commandant de la milice Ahrar al-Sharqiya soutenue par la Turquie.
 
A travers Afrin, des groupes comme Ahrar al-Sharqiya et la Brigade du sultan Mourad imposent la charia et se livrent à l’extorsion, à l’enlèvement, au meurtre, à la torture, au viol et à la violence sexuelle, ce qui peut constituer des crimes de guerre selon les Nations unies.
 
Le rapport peut être consulté ici pour plus d’informations sur les atrocités commises par ces milices djihadistes et l’ampleur du soutien de l’Etat turc à leurs actions.
 
Le chercheur du centre d’information du Rojava, Joan Garcia a déclaré :
 
« Cette base de données ne montre qu’une fraction de la profondeur et de l’étendue de la collusion turque avec DAECH. De nombreux commandants et combattants éminents du DAECH opèrent maintenant ouvertement en tant que commandants dans des milices financées, armées, entraînées et contrôlées par la Turquie.
 
Certains de ces individus travaillent en coopération directe avec les services de renseignement turcs (MIT), et tous font partie d’une chaîne de commandement allant directement à Ankara et au président Recep Tayyip Erdogan.
 
Certains sont connus pour avoir traversé la Turquie après avoir quitté DAECH alors que leur défaite devenait apparente, prenant le chemin du retour sur la « route du djihadisme » qui a amené des dizaines de milliers de combattants djihadistes et leurs familles en Syrie via le sol turc, en collusion tacite et active avec l’Etat turc. [Sur le papier], la Turquie fait partie de la Coalition internationale contre DAECH. En réalité, c’est un État qui parraine le financement du terrorisme et soutient des dizaines de milliers de combattants jihadistes, dont beaucoup ont des liens directs avec DAECH. »
 
 

GRÈCE. Les réfugiés kurdes de Lavrio menacés par la Turquie

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GRÈCE – Appel à la mobilisation contre la fermeture du camp de réfugiés kurdes à Lavrio, en Grèce, à la demande de la Turquie.
 
La Turquie mène la vie dure aux Kurdes, où qu’ils soient sur cette planète. Les réfugiés kurdes de Lavrio risquent de se trouver sans toit après que la Turquie les ait accusés d’être membre d’une organisation terroriste (kurde].
 
Lavrio accueille des réfugiés kurdes et turcs depuis plus de 35 ans maintenant. Aujourd’hui, plus aucune ONG, ni le gouvernement grec apportent de l’aide aux réfugiés kurdes qui comptent uniquement sur la solidarité des activistes.
 
« La menace d’ Erdogan pèse aussi sur les deux camps kurdes de Lavrio en Grèce. Fin juillet la télé turque a utilisé un de nos docs vidéos sur Lavrio pour détourner les images et présenter le camp comme étant entre les mains de terroristes. Le nouveau gouvernement grec s’apprête à fermer les camps de réfugiés et bien entendu les deux de Lavrio. Il faut se mobiliser pour sauver les camps de Lavrio.
 

Les deux camps de Lavrio sont en danger

En effet, le président( Erdogan) islamiste de Turquie, meilleur soutien e DAESH a lancé une campagne de dénonciation des deux camps de réfugiés kurdes. Fin juillet une télévision turque a détourné des images d’un de nos reportages sur les camps. Dans ce document la télévision turque dénonce un camp de terroristes (350 terroristes sur 400 habitants). Le journaliste turc parle de camp d’entraînement armé pour les femmes combattantes. Dans son empressement a filmer le camp de terroristes le journaliste ne s’aperçoit pas qu’il filme en même temps le commissariat de police qui se situe dans le m^me bâtiment que le camp kurde. Comment imaginer que la police et le gouvernement grec acceptent qu’un camp d’entraînement militaire kurde de se situe dans les même locaux que la police ? Erdogan et sa bande de « chiens de garde » de la télévision sont tellement promptes à monter une manipulation qu’ils s’auto- discréditent.

Malheureusement le nouveau gouvernement grec annonce déjà qu’il veut fermer les camps de réfugiés y compris ceux de Lavrio.

Nous ne devons pas avoir la mémoire courte. Les combattants kurdes de Syrie et de Turquie ont été utiles lorsqu’il s’agissait d’ éradiquer DAESH. Des milliers d’entre eux ont donné leur vie. Par leur sacrifice ils nous ont protégé des potentiels attentats perpétrés par DAESH en Europe et plus particulièrement en France.

Vous aussi vous pouvez soutenir les kurdes de Lavrio. Les kurdes n’ont pas besoin de discours de soutien . Ils ont besoin d’actes concrets de solidarité. Agissez …

La solidarité est l’arme du peuple », a écrit sur Facebook l’activiste français Jacques Leleu.

Pour assurer la paix en Syrie, il faut empêcher la Turquie d’attaquer le Rojava

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L’Administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est (AANES) a publié un communiqué suite aux menaces d’invasion du Rojava par la Turquie. Elle a appelé l’ONU et les instances internationales à empêcher l’agression turque qui sera « préjudiciable à la paix et à la sécurité internationale. »
 
Voici le communiqué de l’AANES : 
 
« L’État turc menace de manière permanente et continue d’agresser les zones gérées par l’AANES. Ces menaces ont récemment accru avec la mobilisation de forces militaires turques à la frontière nord de la Syrie, à l’est de l’Euphrate. Le but de la Turquie est de déjouer le projet démocratique et de déstabiliser la sécurité et la coexistence des composantes du peuple syrien.
 
Ce qui s’est passé à Afrin il y a plus d’un an, lorsque le régime turc et les milices terroristes sous les ordres de la Turquie ont attaqué la ville, est le meilleur témoin de l’hypocrisie et des mensonges de ce régime.
 
L’AANES condamne et dénonce les menaces irresponsables du régime turc et souligne que l’administration, avec toutes ses composantes ethniques et religieuses, s’unira pour faire face à ces menaces et leur résistera de toutes les manières possibles, pour défendre la sécurité, la stabilité et la coexistence dans cette région où vivent plus de cinq millions de personnes, y compris des déplacés et réfugiés, sans oublier les milliers d’éléments terroristes de Daech (ISIS) détenus dans nos prisons.
 
Les peuples du nord et de l’est de la Syrie ont combattu le terrorisme mondial et donné des milliers de martyrs et de blessés dans ce combat. Aujourd’hui, la communauté internationale discute de la situation d’Idlib et oublie les menaces turques qui pèsent sur nos régions.
 
Nous assurons au monde entier que nous soutenons l’unité du territoire, des composantes et des peuples syriens et que notre projet politique est un projet démocratique et non sécessionniste.
 
Nous appelons la communauté internationale, l’ONU et les organisations humanitaires à s’acquitter de leur devoir, à faire cesser les menaces turques et empêcher cette agression préjudiciable à la paix et à la sécurité internationale. »
 
Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie
5 août 2019

ROJAVA. Le camp de jihadistes d’al-Hol menacé en cas d’offensif turc en Syrie

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ROJAVA / SYRIE – Un offensif turc dans le nord-est de la Syrie pourrait forcer les forces arabo-kurdes à abandonner le camp d’al-Hol contenant des dizaines de milliers de membres de l’Etat islamique (EI), a averti un responsable du camp.
 
La Turquie est sur le point de lancer une offensive militaire à l’est de l’Euphrate pour écraser l’alliance arabo-kurdes YPG et FDS qui ont nettoyé la région de l’Etat islamique (EI).
 
Les YPG sont une composante importante des Forces démocratiques syriennes (FDS), qui, avec l’appui des États-Unis, a expulsé DAESH / ISIS de larges pans du nord-est de la Syrie, rassemblant ainsi de nombreux membres de DAESH et leurs familles dans le camp d’al-Hol.
 
« Si la Turquie attaque, nous perdrons le contrôle du camp », a déclaré Tol Hildan, coordinateur des médias pour les YPG, à Middle East Eye.
 
Al-Hol détient environ 70 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants. La plupart sont des Syriens et des Irakiens, mais il y a également des milliers de prisonniers d’autres pays dont des Occidentaux. Ces prisonniers vivaient dans des zones contrôlées par DAECH, et beaucoup continuent à professer leur soutien à DAESH.
 
Le camp se trouve sur un territoire contrôlé par les FDS soutenues par les Etats-Unis et dominée par les YPG kurdes, que la Turquie considère comme une branche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avec laquelle elle est en guerre depuis des décennies.
 
La Turquie menace depuis longtemps d’envahir le territoire syrien contrôlé par les FDS à l’est de l’Euphrate, mais ces dernières semaines, les menaces ont augmenté avec les renforts militaires turcs massés à la frontière du Rojava.
 
Les responsables turcs et américains sont bloqués dans des pourparlers sur la possibilité de créer une « zone de sécurité » le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie car la Turquie veut à tout prix entrer au Rojava. Ce qui signifie tout simplement un génocide pour les Kurdes syriens, comme on l’a vu à Afrin.
 

Dilan Cudi : Une artiste kurde indomptable jetée en prison

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TURQUIE – « Toutes les expos que j’avais prévues pour réaliser mes rêves se sont déroulées sans moi. Les sculptures que j’ai essayé de réaliser sont restées inachevées. Mes sculptures en argile sont séchées et fissurées depuis longtemps. Mais ce dont j’ai le plus besoin ici, c’est un peu de boue… »

L’artiste kurde emprisonnée, Dilan Cûdî Saruhan, condamné à neuf ans de prison pour « être membre d’une organisation terrorste », a déclaré dans une lettre : « Je n’abandonnerai pas mon esprit et ma pensée libres et je ne m’assagirai jamais. »
 
La Turquie est devenue un pays réprimant sévèrement l’art. Ce pays, qui est en haut du podium dans tous les domaines avec sa répression, ses violations des droits humains et ses arrestations, est également à la pointe avec ses artistes en prison. Dans ce pays où les tribunaux sont sous pression politique, les journalistes, les politiciens, les défenseurs des droits, ainsi que les artistes sont qualifiés de «membres d’une organisation» ou de faire de la « propagande » et placés dans des prisons. L’un d’eux est l’artiste Dilan Cûdî Saruhan. Saruhan est emprisonnée à la prison pour femmes fermée de Bakırköy depuis décembre 2017 et accusée d’avoir été membre d’une organisation. Saruhan a écrit une lettre à propos de sa situation et a ajouté : « Bien que les pratiques ici visent à l’isolement (…) de l’esprit, je résiste à cela. Parce que j’ai une grande foi en l’art et en la vie. »
(…)
 
Un article écrit par Zehra Doğan
 
 

Une unité de Peshmergas rejoint les forces yézidies à Shengal

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KURDISTAN DU SUD – SHENGAL – L’unité de Peshmergas (Sirya) a rejoint les unités de résistance de Shengal (YBŞ).
 
L’unité a rejoint les YBS lors du service commémoratif tenu hier à Shengal en l’honneur des victimes de l’attaque menée par l’Etat islamique contre les Yézidis le 3 août 2014.
 
Sirya était sous le commandement des Peshmerga de Shengal sous le contrôle du PDK et était resté dans la région depuis la libération de Shengal jusqu’au 18 octobre 2017, date à laquelle les milice chiite Hashd Al Shaabi a pris le contrôle de la région.
 
L’unité de Peshmerga dirigée par Ismail Nemir
 
Nemir a parlé de la décision de rejoindre le groupe et a déclaré qu’il avait décidé de rejoindre les YBŞ, car le PDK ne leur avait pas donné leurs droits depuis le génocide de 2014.
 
Nemir a déclaré qu’ils se battaient depuis le début contre les gangs de l’Etat islamique dans la montagne de Shengal : « Avec toutes nos ressources, nous voulions servir notre peuple honnêtement. Mais les promesses qui nous ont été faites n’ont jamais été tenues. Après les problèmes que nous avons eu, nous avons décidé de rejoindre les YBŞ. Au moment du génocide, ces combattants ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour la liberté du peuple, afin de le préserver d’un massacre. Je promets de servir les habitants de Shengal avec tout ce que j’ai. »
 

ROJAVA. L’expansionnisme turc déguisé en « zone de sécurité »

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SYRIE / ROJAVA – L’État turc continue de menacer d’occuper le nord et l’est de la Syrie. Aujourd’hui, une délégation militaire américaine s’entretient avec les responsables turcs en Turquie sur la « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie.
 
Alors que l’Etat turc continue de menacer d’envahir le nord et l’est de la Syrie sous le nom de « zone de sécurité », une délégation de militaires américains est aujourd’hui arrivée en Turquie pour des entretiens. Les deux parties discuteront du plan de résolution préparé par l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est et des plans d’occupation imposés par l’Etat turc.
 
Le 22 juillet, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey, a eu des entretiens avec des responsables turcs à Ankara. Au même moment, Kenneth McKenzie, commandant du Commandement central américain (CENTCOM), a rencontré le général Mazlum Abdi, commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), et des représentants de l’administration autonome à Ain Issa.
 
Deux plans différents
 
L’administration autonome propose une zone de cinq kilomètres de profondeur, en dehors des villes frontalières. La Turquie, quant à elle, impose une zone pour atteindre 30 à 35 kilomètres de profondeur, autant dire tout le Rojava. Après des entretiens avec l’envoyé américain Jeffrey, les représentants de l’État turc ont rejeté la proposition, arguant qu’elle était inadéquate et ont menacé de faire la guerre contre le Rojava.
 
Erdoğan Nous allons détruire le couloir de la terreur ! – Bahçeli : Nous allons brûler a Syrie du Nord !
 
Alors que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a qualifié les plans américains d’insatisfaisants, le président Erdoğan a déclaré au sujet des négociations sur une zone de sécurité : « Quoi qu’il arrive, nous sommes déterminés à détruire le couloir de la terreur dans l’Euphrate oriental. Nous n’avons pas besoin de permission pour cela. »
 
Le partenaire de la coalition Erdoğan, Devlet Bahçeli, chef du MHP (Parti du mouvement nationaliste), a déclaré : « La Syrie du Nord doit être incendiée, il faut leur montrer la force des Turcs ».
 
Explications de James Jeffrey
 
Jeffrey s’est ensuite rendu dans les États européens en tant que membre de la coalition anti-EI. A son retour à Washington, il a déclaré qu’il n’était pas possible de parvenir à un accord avec la Turquie sur une zone de sécurité. Lors d’une conférence de presse du département d’État américain, il a déclaré que les États-Unis étaient liés par leur promesse de ne pas autoriser une attaque contre les forces démocratiques syriennes (FDS). Il a répondu à la question de savoir si la garantie américaine pour le SDF a persisté : « Nous nous engageons à tenir notre parole que ceux qui combattent à nos côtés ne seront attaqués par personne. Cela inclut la Turquie. »
 
Entretiens à Ankara
 
La deuxième série de pourparlers sur la zone de sécurité prévue se déroule aujourd’hui en Turquie. Une délégation militaire américaine s’entretiendra avec des responsables turcs sur la « sécurité des frontières ». Pendant ce temps, les activités militaires de la Turquie se poursuivent, en particulier à la frontière avec Şêxler, Kobanê, Girê Spî et Serêkaniyê. Alors que l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est s’est concentrée sur les activités diplomatiques, les populations et les forces militaires de la région continuent de se préparer à une attaque d’invasion par la Turquie.
 
Rêves néo-ottomans d’Afrin à Kirkouk
 
La Turquie est à la recherche d’une nouvelle édition du pacte national Misak-i Milli avec son plan d’occupation. Jusqu’à présent, l’Etat turc a occupé Jarablus, Azaz, al-Bab, Idlib et Afrin, et veut maintenant occuper la ligne allant de Manbij à Şêxler, Kobanê, Girê Spî, Serêkaniyê, Dirbêsiyê, Amûdê, Qamişlo et Dêrîk à l’est de l’Euphrate, puis à Kirkuk et Mosul.
 
Étape vers une solution politique
 
L’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est déclare à chaque occasion qu’elle ne veut pas de guerre. Le plan qu’ils ont présenté est considéré comme une étape en faveur d’une solution politique. Comme l’a dit Aldar Xelîl du TEV-DEM, leurs efforts pour trouver une solution se concentrent sur les initiatives diplomatiques. C’est également l’objectif du plan proposé, que Xelîl résume ainsi :
 
« La zone de sécurité peut atteindre jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres et n’impliquera pas les villes. La zone peut être sous la supervision de la Coalition internationale ou de l’ONU. La sécurité dans la zone n’est pas la responsabilité des YPG/YPJ et des FDS, mais celle des forces affiliées aux conseils locaux. Les forces de la coalition internationale peuvent patrouiller la région. La présence de militaires turcs ne peut être acceptée, mais la présence des représentants civils est envisageable avec la coalition. »
 
La Turquie veut prendre le contrôle de la route du transport international
 
La Turquie, quant à elle, impose une « zone de sécurité » de 30 à 35 kilomètres en profondeur à l’intérieur de la région. La Turquie cherche à prendre le contrôle de la voie de circulation internationale (Rotko) qui se trouve à une trentaine de kilomètres au sud de la ligne reliant Şêxler, Kobanê, Girê Spî, Serêkaniyê, Dirbêsiyê, Amûdê, Qamişlo et Dêrîk en Euphrate orientale.
 
Cette route, qui relie les routes du Kurdistan du Sud à Alep, Damas et les pays arabes, revêt une grande importance pour les rêves néo-ottomans et Misak-i Milli de l’Etat turc. Avec la prise de cette route, qui est une route commerciale importante, la Turquie prévoit également, comme deuxième ou troisième étape de son plan d’occupation, de transporter le pétrole de Kirkouk et Deir ez-Zor vers la Méditerranée.
 
Le premier but est Girê Spî
 
La première cible d’occupation de la Turquie est Girê Spî (Tal Abyad). En prenant la ville, l’Etat turc vise à atteindre Ain Issa, qui est considérée comme la capitale de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. La Turquie espère que la prise de l’Ain Issa ouvrira la voie à Raqqa. Par cette offensive, la Turquie cherche à couper Kobanê, Cizirê, Raqqa, Tabqa, Manbij et Deir ez-Zor les uns des autres comme prochaines étapes du plan d’occupation.
 
Zone de guerre étendue
 
Dans une récente déclaration, le général Mazlum Ebdi, commandant des Forces démocratiques syriennes, a déclaré que si l’armée turque attaquait le Rojava, cela se transformerait en une grande guerre. « S’il y a une attaque contre nous, la frontière de 600 km se transformera en front de bataille. Cela signifierait une deuxième période de guerre civile en Syrie. »
 
Interrogé sur la mesure dans laquelle la population résistera à une invasion turque, Aldar Xelîl, membre du bureau exécutif du TEV-DEM, a déclaré que les habitants de la région avaient résisté et maintenu cette position depuis le début de la guerre syrienne avant d’aoujter : « Ces gens ont déjà connu trop de guerres. Afin de les sauver d’une nouvelle guerre, nous nous concentrons sur le travail diplomatique. En cas d’attaque, cependant, le peuple résistera. Ils s’y préparent. À l’heure actuelle, nous attirons beaucoup de sensibilité de la part de l’opinion publique démocratique, ainsi que des quatre parties du Kurdistan et de notre peuple vivant à l’étranger. Cependant, les gens se défendront jusqu’au bout contre une occupation. »
 

La Turquie s’apprête à écraser les Kurdes syriens qui ont vaincu DAECH

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On n’en finit pas de remercier les Kurdes

 
SYRIE / ROJAVA – Le silence coupable de l’Occident devant l’invasion d’Afrin par la Turquie donne des ailes à Erdogan qui veut anéantir les Kurdes syriens qui ont vaincu DAESH / ISIS…

ROJAVA. L’armée turque a bombardé des villages à Shehba et Bab

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ROJAVA – Le régime turc a multiplié ses attaques contre le nord de la Syrie. Des informations venant du sol indiquent que l’armée turque a attaqué, avec des obus et des armes lourdes, contre les villages de Sheikh Isa, Hirble et Semuqa dans le canton de Shehba tard dimanche soir.
 
Les forces turques ont simultanément pris pour cibles les villages de Zuwyan, Xirbet êaalê, Til Cîcan et Til Medîq situés sur la ligne al-Bab. Les détails sur le bombardement ne sont pas encore disponibles.
 
Avant cette nouvelle vague d’attaques, le président turc Erdoğan avait annoncé que la Turquie lancerait une nouvelle opération d’invasion contre la région.
 
Par ailleurs, en parallèle aux menaces d’invasion turques, les cellules dormantes de DAESH / ISIS ont intensifié leurs attaques dans les régions du Rojava protégées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde.