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SYRIE. Preuves d’utilisation d’armes interdites par la Turquie au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – L’OSDH révèle des rapports médicaux confirmant l’utilisation par la Turquie d’armes internationalement interdites contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, appelle la communauté internationale à enquêter et à demander des comptes aux responsables de ces crimes. 
 
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a obtenu des informations documentées prouvant l’utilisation d’armes internationalement interdites dans le nord-est de la Syrie par les forces turques et leurs factions affiliées. Des sources médicales fiables ont révélé des rapports médicaux faisant état de plusieurs victimes parmi les combattants et les civils à la suite de bombardements et des ciblages directs opérés par les forces turco-jihadistes. Selon les rapports, que l’OSDH a obtenu une copie pour la soumettre aux acteurs internationaux afin d’enquêter sur la violation par la Turquie des conventions et accords internationaux concernant l’utilisation d’armes internationalement interdites ; un grand nombre de cas ont été soumis à des brûlures et [blessures] importantes résultant uniquement de l’utilisation d’armes non conventionnelles.
 
L’un des rapports obtenus par l’Observatoire syrien est le cas d’H.H., un combattant des Forces démocratiques syriennes (FSD) de 23 ans, qui a été blessé le 10 octobre alors qu’il escortait un convoi civil ciblé par la Turquie. Il a été blessé alors qu’il était à Ras al-Ain (Serê Kaniyê). Selon le rapport, (H) est arrivé à l’hôpital avec de graves brûlures aux pieds et aux mains, de la difficulté à avaler, une toux grave et des brûlures d’estomac. Le deuxième cas, dont l’OSDH a obtenu le rapport médical, concerne (A.H), un combattant des FSD âgé de 30 ans, blessé le 15 octobre, à Ras al-Ain après une attaque aérienne le visant. Il était inconscient mais se souvient de l’odeur de soufre et a vu des lumières rouges, et souffre de brûlures au visage, à la tête, aux mains, à la poitrine et au ventre.
 
Des sources médicales fiables ont fait état de plusieurs autres cas, dont celui de J.C., un combattant des Forces démocratiques syriennes âgé de 23 ans, blessé dans la zone industrielle de Ras al-Ain après une frappe aérienne turque dans cette zone. Il a perdu connaissance après le raid, mais il confirme qu’il se souvient encore de l’odeur de soufre et qu’il souffre de brûlures graves, de difficultés à avaler et de larmoiements. De plus, il y a eu le cas d’un combattant (A.H.) des FDS âgé de 19 ans, et il est l’un des cas graves, car il souffre de brûlures au deuxième et troisième degré sur 30% de son visage, et a confirmé dans son témoignage qu’il se rappelle avoir vu des feux jaunes et orange lors de sa blessure, dans la zone Alia Silos de la route M4, dans une attaque aérienne de la Turquie le 17 octobre 2019 à 3 ou 4 heures.
 
 
 

La crise humanitaire s’aggrave au Rojava

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Les trois secouristes du Heyva Sor exécutés par les mercenaires de la Turquie

ROJAVA / SYRIE – Après avoir perdu quatre de leurs secouristes exécutés par les forces turco-jihadistes, le Croissant-Rouge kurde (Heyva Sor a Kurdistanê) et l’Autorité de la santé du Rojava vivent une situation désastreuse et l’Observatoire syrien des droits humains (OSDH / SOHR) appelle les organisations humanitaires et la communauté internationale à intervenir immédiatement.
 
La situation médicale dans les régions nord et nord -est de la Syrie est dans un état catastrophiques en termes de mouvements et de soutien, à la lumière des attaques subies depuis le 9 Octobre 2019. Le Croissant-Rouge kurde et l’Autorité de la santé dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, essayent d’assurer les services de santé et de secours. Ils ont donné 4 martyrs à la suite de l’opération militaire turque (3 de l’Autorité de la santé qui ont été exécutés sur le terrain par des pro-turcs dans la région de Sluk au nord d’Al Raqqah, dont la quatrième appartient au Croissant-Rouge kurde, ont été tuées dans un attentat à la bombe visant la ville de Ras al-Ayn, en plus d’avoir blessé cinq autres secouristes lors de bombardements et de ciblage.
 
Leur travail consistant à fournir une aide pour les blessés et à transporter les corps a toujours été entravé par le ciblage continu, comme ce fut le cas lorsqu’ils essayaient de transporter les blessés et les corps de Ras al-Ayn alors qu’ils étaient assiégés par les factions pro-turques. Ils ont reçu hier un appel de détresse de la part d’habitants qui se rendaient dans le village d’Al-Alia, dans la campagne de Tal Tamr, pour évacuer les blessés et les personnes prises au piège sous des décombres et des cadavres. Cependant, le contrôle du village par les factions les empêche de s’y rendre, sans aucune réaction des organisations internationales, qui se sont à leur tour retirées du nord et du nord-est de la Syrie après l’accord conclu entre «l’administration autonome» et le régime syrien, car il s’agit d’organisations qui ne sont pas agréées par le régime syrien. Les Nations Unies apportent également leur soutien et n’aident que les organisations agréées par le régime syrien.
 
En conséquence, l’OSDH fait appel aux organisations humanitaires, à l’Union européenne, au Croissant-Rouge syrien et à la Croix-Rouge (branche syrienne); d’agir de manière urgente et rapide et fournir le soutien nécessaire aux zones situées au nord et au nord-est de la Syrie, notamment un soutien médical, l’évacuation des blessés et le transfert des corps des zones témoins d’opérations militaires, à l’instar des autres zones syriennes.
 
#Kurdes #riseup4rojava #DefendRojava

ROJAVA. Le communiqué des YPJ après le kidnapping d’une de leurs combattantes

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SYRIE / ROJAVA – Les YPJ annoncent le kidnapping d’une de leurs combattantes par les gangs de la Turquie près d’Ayn Issa et exhortent la communauté internationale à mettre fin à la barbarie turco-jihadiste dans le nord de la Syrie visant à chasser les Kurdes de leurs terres.
 
« Le soir du 21 octobre à 21h, les bandes djihadistes des forces turques ont attaqué le village de Mişrefa dans la région d’Ayn Issa (Serê Kaniyê). Il y a eu une lutte acharnée entre nos forces et les gangs djihadistes. Notre camarade Çîçek Kobanê a été blessée à la jambe et est tombée entre les mains des djihadistes d’Erdogan.
 
Notre camarade Çîçek est née à Kobanê. Elle a pris sa place pour défendre sa terre et son peuple dans la guerre contre l’EI. Dans la résistance actuelle, alors que les peuples du Nord et de l’Est de la Syrie défendent leur honneur, elle défend la dignité et l’existence même de son peuple. Sur les lignes de front d’Ayn Issa, elle a rejoint la résistance. Un cessez-le-feu a été déclaré, mais l’État turc occupant et les bandes djihadistes alliées n’ont pas mis fin à leurs attaques, ne respectant aucun code moral ou droit international. Face à ces actes meurtriers, la camarade Çîçek a expliqué sa décision en ces termes : « Nous ne laisserons pas ces gangs occuper nos villages et nos villes et détruire notre dignité. »
 
De la même manière que Daesh, les gangs alliés de l’Etat turc s’attaquent à l’existence même des femmes. Cette attaque brutale contre une jeune femme et sa défense de sa terre est une attaque contre toutes les femmes. En diffusant des vidéos comme celle du camarade Çîçek, ils veulent masquer leurs revers et leurs faiblesses face à notre résistance. La souillure de notre camarade Çîçek symbolise leur attitude envers toutes les femmes, en particulier celles du nord et de l’est de la Syrie.
 
Notre camarade blessée est tombée entre les mains des alliés djihadistes de l’Etat turc. Sa vie est en grand danger. Nous disons au monde entier que la vie de cette jeune femme est sous la plus grande menace. C’est ce qui ressort clairement des vidéos qui ont été diffusées par les gangs djihadistes en toute transparence sous les yeux du monde entier. Ces actes ignobles sont le résultat des accords politiques entre les États américain, russe et turc.
 
Sur cette base, nous disons qu’une intervention immédiate de la communauté internationale est nécessaire et urgente. Nous appelons toutes les femmes et les organisations internationales de défense des droits humains à élever la voix contre ces mercenaires brutaux au service de l’Etat turc. Se taire face à ces actes immoraux, c’est se faire complice de crimes contre l’humanité tout entière. Face à ces tentatives de briser la volonté des femmes, toutes les femmes doivent se lever et être une voix unie. »
 
Commandement général des YPJ
25 octobre 2019

Havrin Khalaf et l’esprit de la nation démocratique

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AUTONOMIE ET AUTORITÉ
 
Quelques jours après l’invasion du Rojava par la Turquie, la politicienne kurde Hevrin Khalaf a été assassinée. Dans cette interview de l’année dernière, elle partage ses réflexions sur la révolution du Rojava.
 
« Je m’appelle Hevrin, de Derik, une ville du Rojava. J’ai étudié et vécu là-bas, mais maintenant, mon travail est à Qamishlo. J’ai étudié le génie civil à Alep pendant cinq ans et j’ai terminé mes études en 2009. Après avoir travaillé pour le gouvernement pendant un an, la révolution a commencé. C’était en 2011.
 
Ma famille a le mérite de ma participation à la révolution du Rojava; ils sont patriotes et organisés depuis des années. Ils m’emmenaient toujours à des réunions et à des événements sociaux. En d’autres termes, je n’ai jamais été très loin d’une organisation politique et j’ai toujours eu de profondes racines dans notre société.
 
Cela peut être le cas partout au Moyen-Orient, mais surtout au Rojava, il existe toujours une unité et une solidarité fortes entre nos peuples. Vivre ensemble, ou ce que nous appelons la «vie en communauté», est toujours vivant et commun aujourd’hui. Je fais aussi partie de cette société communautaire. »
 
Ce sont les mots d’Hevrin Khalaf au printemps 2018 lorsque je l’ai rencontrée. Le 12 octobre 2019, trois jours après le lancement de son offensive militaire dans le nord de la Syrie, la Turquie a été brutalement assassinée. Selon des rapports de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, elle aurait été traînée hors de sa voiture et aurait été assassinée sur la route. Son autopsie révèle qu’elle a été abattue, frappée avec des objets lourds et traînée par ses cheveux jusqu’à ce que la peau de son cuir chevelu s’arrache.
 
Je ne sais pas combien de fois j’ai écouté nos enregistrements d’interviews depuis que j’ai entendu l’horrible nouvelle de la mort de Hevrin. Elle décrit le Rojava et sa lutte avec une telle fierté. Je voulais entendre ces paroles honorables, car elles expliquent également nombre des raisons de la guerre contre le Rojava et les Kurdes. Cet entretien est une tentative de justice pour le travail courageux accompli par Hevrin Khalaf pour son peuple et pour le peuple du Rojava.
 
J’ai rencontré Hevrin Khalaf (Hevrîn Xelef, en kurde) au printemps 2018, alors qu’elle était coprésidente du ministère de l’Économie de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, plus connue sous le nom de Rojava. La veille, elle avait perdu son camarade Gerdo, avec qui elle luttait depuis de nombreuses années; elle revenait de la maison de Gerdo à Tirbespîyê et je me souviens quand elle m’a appelé pour lui dire qu’elle était désolée d’être en retard et qu’elle était sur le chemin.
 
UNE LUTTE DE TOUTE UNE VIE
 
Alors que j’attendais Hevrin dans le jardin du ministère de l’Économie, assis à l’ombre d’un arbre, j’ai bavardé et fumé avec la femme responsable de l’Asayişa JIN, les forces de sécurité des femmes au Rojava. Elle avait l’air si forte et autonome que lorsque j’ai vu la bague à son doigt, je dois avouer que j’étais un peu surprise et lui ai demandé si elle était mariée. «Je suis mariée, mais mon mari travaille pour les forces de sécurité communautaires dans une autre partie du Rojava», a-t-elle déclaré. Un peu gênée, elle a confessé en riant: « Nous avons oublié que nous étions mariés une fois que la révolution s’est produite. »
 
Les femmes du Rojava ont toujours cherché à transformer la révolution, connue de tous en tant que révolution des femmes, en une révolution sociale. Hevrin s’est battue pour cela toute sa vie et a été assassinée alors qu’elle se battait pour cela.
 
J’avais déjà entendu parler de la beauté et de la dignité de Hevrin et, en effet, quand elle y arriva, ses yeux gonflés et sa tristesse de pleurer pour Gerdo ne pouvaient cacher sa beauté, ni sa fatigue ne gênait son hospitalité; en me saluant, elle a immédiatement demandé si j’avais faim et si j’avais quelque chose à manger.
 
Pendant mon séjour au Rojava, je n’ai eu aucune relation avec de l’argent; Chaque jour, je mangeais et buvais du thé dans les cuisines communes de l’une des nombreuses institutions locales ou maisons civiles le long du chemin. Là, il était évident que l’argent ne domine pas toutes les relations sociales. Parfois, les habitants du Rojava se moquaient de moi. plaisantant que si j’étais venu en temps de guerre et d’embargo, ils ne m’auraient donné que de la soupe.
 
UNE SOCIÉTÉ CONSTRUITE AUTOUR DE COMMUNES ET D’ASSEMBLÉES
 
Parallèlement à la révolution, une économie sociale avait été organisée au Rojava. Au moment de notre rencontre, Hevrin était porte-parole et coprésident du ministère de l’Économie pendant plus de deux ans.
 
L’organisation d’une économie sociale repose sur trois piliers importants. Le premier est l’économie pour les besoins sociaux, qui, contrairement à une économie capitaliste, ne vise pas à maximiser les profits. Le deuxième pilier est l’écologie et la production écologiquement responsable des besoins de la société. Le troisième pilier est la création et le contrôle d’un marché équitable. Ces trois piliers sont très importants pour l’économie sociale et nous voulons les concrétiser.
 
Le Rojava n’est pas seulement le territoire où se déroule une révolution, c’est aussi un territoire où l’idée d’une révolution est en train d’être redéfinie. Le Rojava est le lieu d’une révolution sociale; où la notion de «révolution classique» – basée sur l’idée de transformer la société par la prise de pouvoir – est rejetée.
 
Le mouvement kurde du Rojava refuse de prendre le pouvoir; au lieu de cela, il se mobilise au sein d’une modalité organisationnelle formant un réseau d’assemblées permettant aux citoyens de devenir les sujets de leurs processus décisionnels, offrant ainsi le principe de l’autodétermination pour l’autonomie. En d’autres termes, les Kurdes rejettent l’élément fondamental d’un État: son pouvoir de prendre et d’appliquer les décisions de haut en bas.
 
En d’autres termes, contrairement aux autres régions de la Syrie, les Kurdes ne sont pas simplement une autre faction armée, mais un mouvement populaire militant qui favorise l’autodétermination horizontale et l’autonomie par et pour la population du nord de la Syrie. Comme Hevrin l’a expliqué:
 
Nous devrions comprendre la principale différence entre la révolution dans le reste de la Syrie et la révolution dans le Rojava. Laissez-moi vous donner un exemple. Hier soir, il y a eu un rassemblement public. Il y avait un enseignant de Deraa. Vous connaissez probablement l’importance de Deraa en tant qu’étincelle qui a allumé le feu de la révolution syrienne en 2011.
 
Cependant, cela ne pouvait pas aller plus loin.
 
Hier, on nous a dit qu’à Deraa, après la libération de la ville du régime il y a sept ans, rien d’autre n’a été fait; pas d’organisation, pas de service, pas d’administration. Seul un groupe de soldats est arrivé pour régner. Cela signifie que quiconque a des armes peut avoir le pouvoir là-bas. Notre différence la plus importante est la suivante.
 
La première chose qui a été faite au Rojava, puis plus tard dans la région élargie du nord et de l’est de la Syrie après sa libération du groupe État islamique (DAECH / ISIS), a été la mise en place d’assemblées cantonales régionales en accord avec les personnes qui y vivent et qui sont les sujets de leurs propres décisions. La sanction de, ou la participation à ces assemblées par les forces armées, a été interdite par le contrat social du Rojava et du nord de la Syrie.
 
Le système populaire basé sur les assemblées à Rojava a pour but d’organiser un modèle anticapitaliste et autonome pour une société sans État, anti-patriarcale et écologique. L’autonomie démocratique, qui s’organise autour de la commune, n’est pas une organisation de parti politique ou un gouvernement, bien qu’elle reconnaisse les partis politiques. Les communes et les assemblées populaires, qui constituent les principaux organes de la société, constituent un gouvernement autonome.
 
L’ESPRIT D’UNE NATION DÉMOCRATIQUE
 
À la différence des conflits ethniques et religieux qui ont transformé le Moyen-Orient en zone de guerre, l’autonomie démocratique est garantie par les communes pour toutes les institutions du gouvernement autonome sur la base d’une «nation démocratique».
 
D’après le ton de sa voix, Hevrin avait capturé l’esprit de la nation démocratique, tout comme son camarade assyrien Gerdo:
 
Depuis que le mouvement a commencé à s’organiser, ils [les militants du mouvement kurde] expliquent la solution [autonomie démocratique] avec les écrits pénitentiaires d’Öcalan. Dans son travail, il existe une solution pour tout le Moyen-Orient et le Rojava. Donc, la solution politique est déjà là, il ne reste plus qu’à la mettre en œuvre.
 
C’est pourquoi, lors du renversement d’un système, vous devez remplacer ce qui existait auparavant par une vision alternative. Si vous n’avez pas d’alternative, ce que vous avez détruit pourrait devenir pire.
 
En d’autres termes, lorsque la révolution a commencé et que l’État est resté avec toutes ses institutions – il ne restait que dans quelques endroits – si nous n’avions pas eu notre système alternatif et si notre peuple n’était pas prêt, cela aurait été impossible pour nous réaliser une véritable libération en établissant simplement des institutions.
 
Pour construire ce système alternatif, nous avons commencé par Mala Gel [Maisons du peuple] et Mala JIN [Maisons des femmes]. Toutes les institutions de la société ont été créées séparément. Si notre société est reconnue, elle est surtout connue des organisations de femmes. Ainsi, quand les gens parlent de la révolution au Rojava, ils l’appellent la Şoreşa JIN [Révolution des femmes]. Les femmes ont commencé par construire les Maisons des femmes, dont le but était d’organiser le mouvement des femmes.
 
Elles ont été formées pour créer l’esprit commun des femmes et pour les émanciper des situations sombres et défavorisées dans lesquelles elles se trouvent souvent, et les faire devenir les leaders de cette révolution sociale. Parce que nous savons que lorsqu’une femme devient un leader, la société devient un leader avec elle et se transforme. La liberté des femmes et de la société sont interdépendantes.
 
Lorsque je suis entrée dans la révolution, j’ai d’abord occupé un poste dans l’académie Nurî Dersîm, où s’est formée la formation politique de la société. J’y ai travaillé pendant un certain temps. À cette époque, le gouvernement autonome avait été déclaré, mais auparavant mes camarades m’avaient suggéré de participer. Après la déclaration du gouvernement autonome, je suis devenu coprésident du ministère de l’Énergie.
 
Nous avons travaillé avec Mamoste Gerdo, que nous avons perdu hier, pendant trois mois. Nous travaillons avec Heval Gerdo depuis le premier jour du gouvernement autonome. Plusieurs fois, il disait: nous avons commencé la lutte ensemble et nous la finirons ensemble. Il était notre ami assyrien et une très bonne personne. Il était une très bonne personne en termes de moralité humaine.
 
Quand nous parlions des conditions de la nation démocratique, je lui disais toujours: vous étiez notre premier ami qui comprenait la nation démocratique même si elle ne faisait pas encore explicitement partie de notre programme politique. Parce qu’il a compris et réalisé cela; cela faisait partie de sa nature.
 
Il venait de la ville de Tirbespîyê et, dans cette ville, les gens vivaient ensemble en paix. J’observais donc sa nature dans ses relations avec les Arabes et les Kurdes, les musulmans et les assyriens. Il a répété à maintes reprises: « Serok [titre honorifique d’Abdullah Öcalan] nous en a informés et nous sommes donc très à l’aise avec cela. Nous ne savions pas qu’en tant qu’assyriens nous avions de tels droits; nous l’avions oublié, mais nous connaissons maintenant nos droits culturels et politiques grâce à ses écrits pénitentiaires. »
 
Gerdo a toujours dit qu’il fallait défendre le projet d’autonomie démocratique. Il l’a fait très discrètement, mais nous avons travaillé ensemble pendant plus de quatre ans dans l’esprit d’une nation démocratique. Il avait vraiment l’esprit de la nation démocratique.
 
S’il y a une bonne chose à propos de ce gouvernement autonome, c’est l’unité du peuple. Un assyrien travaille avec les Kurdes, un Kurde avec les Arabes. Ce n’était pas quelque chose qui aurait pu être réalisé facilement. Cela seul est une révolution.
 
TRANSFORMER LES RELATIONS DE GENRE
 
Hevrin avait appris de sa mère à être forte et révolutionnaire. En tant que telle, elle a rejoint la résistance dès le début de la révolution et a occupé divers postes. Lorsqu’elle a discuté de l’économie sociale avec moi, elle a déclaré qu’elle ne participerait plus à la dimension économique du mouvement.
 
Après la libération de régions comme Raqqa et Deir Ezzor, elle a été proposée pour être coprésidente du Parti Future Syrie (SFP), qui vise à établir un consensus social pour la paix et à éliminer l’hostilité générée historiquement par le parti Ba ‘. régime entre Kurdes et Arabes. Elle a abordé cette question avec désinvolture et j’ai pu dire qu’elle ne voulait pas quitter son travail d’organisation de l’économie sociale du Rojava et qu’elle ne voulait pas participer au SFP, mais qu’elle ne refuserait pas l’offre de ses camarades.
 
Elle a ajouté qu’elle avait le sentiment d’être étroitement liée aux personnes qui travaillaient dans le secteur économique et qu’elles avaient réussi à résoudre ensemble de nombreux problèmes réalistes. Cependant, étant donné que de nombreuses tribus arabes alignées n’ont pas accepté le système de coprésidence, elle savait qu’elle avait la responsabilité de prendre sa place au sein du parti afin de se battre jusqu’à ce qu’un tel système soit accepté.
 
« Le système de co-présidence ou de co-porte-parole est une praxis qui donne aux femmes et aux hommes des droits égaux en matière de parole et de prise de décision et qui est visible dans toutes les institutions et structures organisationnelles du mouvement de la liberté kurde et qui remonte à une décision. prises par une organisation de femmes kurdes dans les années 1990. C’est la première praxis de cette nature parmi les mouvements de liberté dans le monde. Hevrin a déclaré que l’adoption du système de coprésidence n’était pas facile et qu’il s’agirait d’un combat permanent:
 
Après la déclaration du gouvernement autonome, le travail des femmes est devenu de plus en plus important. Toutes les institutions de l’administration autonome accordent une attention particulière aux problèmes des femmes, mais il y a toujours une institution qui se concentre exclusivement sur les femmes. Nous n’encourageons pas la priorité des problèmes des femmes par rapport aux problèmes généraux, mais nous insistons pour que les problèmes des femmes soient pris en compte. compte dans chaque institution.
 
Afin de rallumer le feu éteint dans l’histoire des femmes, nous devons intervenir et soutenir les organisations de femmes de toutes les manières possibles. Jusqu’a quand? Jusqu’à ce que les femmes et les hommes puissent travailler ensemble de manière égale.
 
Par exemple, le système de coprésidence n’est pas accepté dans de nombreuses régions. Il n’a pas été suffisamment internalisé, même dans les nombreuses institutions que nous avons mises en place depuis le début de la révolution. En d’autres termes, se considérer mutuellement comme coprésidents, savoir que les décisions doivent être prises ensemble, est une idée et une pratique qui n’a pas encore été pleinement mise en œuvre dans notre culture.
 
Cela fonctionne très bien à certains endroits, mais n’oubliez pas qu’il n’est pas possible de changer une mentalité millénaire en seulement deux ans. Par exemple, lorsque nous parlons de coprésidents, ils nous disent immédiatement que ce droit n’est que le droit des femmes. Le système de coprésidence n’existe pas uniquement pour les femmes – parce que la nature du travail des femmes est de travailler collectivement, il garantit donc également les droits des hommes. Les femmes perçoivent le système de coprésidence comme un moyen de travailler avec les hommes, autrement dit, le droit de travailler ensemble est aussi une question de droits des hommes.
 
Par exemple, lorsque nous parlons de coprésidence dans les régions nouvellement libérées, certains ont l’impression de faire quelque chose pour les femmes, mais ce n’est pas le cas; la coprésidence, ce n’est pas seulement pour les femmes, c’est aussi pour les hommes. Il est vrai, par exemple, que la décision d’appliquer le système de coprésidence partout dans le monde a été conçue dans les espaces et actions organisationnels des femmes, mais nous avons dès le début reconnu que ce système serait non seulement bénéfique pour les femmes, mais également pour toutes les personnes de nord de la Syrie. Ainsi, tout le monde a le droit d’agir avec son camarade.
 
Ce type de système peut être perçu comme ceci au début parce qu’il n’y en a pas d’autre exemple dans le monde. Je suis parfois très surprise, par exemple, lorsque mes amis de sexe masculin disent : « Bon, ne discutons pas trop, il existe un système de coprésidence et nos amies ici ne devraient pas être offensées. Quand j’ai entendu cela, j’ai dit: « Nous devons accepter ce système, non pas parce que sinon les femmes pourraient être offensées, mais pour que les voix des hommes ne disparaissent pas dans la société ».
 
Co-présidence ne signifie pas détruire les hommes, mais transformer les relations de genre au sein de nos institutions et de la société. Dans les systèmes à une seule présidence, le président est un homme ou une femme. Par conséquent, afin de parvenir à une véritable transformation du gouvernement autonome, il était nécessaire de décider du système de coprésidence.
 
Par exemple, lorsque le gouvernement autonome a été déclaré, tous les ministères avaient un système présidentiel; un président et deux vice-présidents; il y a maintenant deux coprésidents et trois vice-présidents. Non seulement dans les ministères, mais dans toutes les institutions.
 
La coprésidence a débuté dans le canton de Cizre, puis dans Kobanê et maintenant, ce système a également commencé à Afrin. Cependant, bien entendu, l’assemblée cantonale d’Afrin avait également travaillé avec le système de coprésidence de facto depuis le début. En fait, même cela était étrange, par exemple, le premier président du canton de Cizre était un homme: Abdulkerim Saruhan; à Kobane aussi un homme: Enver Muslim; mais à Afrin c’était une femme: Hevi Mustafa. Hevi Mustafa avait un coprésident masculin, même si le gouvernement autonome n’avait pas encore décidé du système de coprésidence. Mais comme elle était une femme, le système de coprésidence a été adopté de facto. Cela n’a pas encore été mis en œuvre là-bas. Donc, cela nous dit que si le président est un homme, ils peuvent continuer en tant que système présidentiel, mais si le président est une femme, elle n’est pas autorisée à se passer d’un coprésident masculin. »
 
J’ai ri et elle a ri aussi; à ce moment-là, j’ai vu le beau sourire d’Hevrin qui reste sans aucun doute avec tous ceux qui l’avaient vue.
 

Des vétérans français ayant combattu DAECH appellent à sauver le Rojava

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FRANCE – Des volontaires français qui ont combattu DAECH / ISIS en Syrie appellent à sauver le Rojava.
 
Voici leur appel :
 
« Le 9 Octobre 2019, en décidant de retirer ses troupes de Syrie, Donald Trump a permis à la Turquie de lancer une invasion sur le territoire du Rojava, région du nord-est de la Syrie tenue par nos alliés Kurdes des Forces Démocratiques Syriennes (FDS). Après des années d’alliance et de nombreuses promesses, c’est un acte de trahison envers nos alliés auquel tout l’occident se trouve associé.
 
Nous, les volontaires français partis combattre les terroristes de l’Etat Islamique (EI) aux côtés des Kurdes de Syrie et d’Irak, lançons un appel au soutien actif de la France contre cette offensive militaire aux conséquences terribles, aussi bien pour les Kurdes que pour l’Europe.
 
Nous sommes des Français, partis volontairement rejoindre les rangs des Kurdes pour nous opposer au califat de l’EI, protéger notre pays et notre civilisation de la déferlante d’attaques terroristes islamistes. Nous nous sommes battus, l’arme à la main et épaule contre épaule avec les combattants kurdes pour éradiquer ce mal qui s’étendait à l’Est. Certains ont été tués, d’autres blessés, tous ont souffert. C’est le prix de la liberté et nous étions tous prêts à le payer pour défendre nos valeurs et notre mode de vie.
 
Les volontaires français signataires ne sont les porte-paroles ni d’une idéologie politique ni du peuple kurde ; nous ne sommes que des compatriotes, qui aimons notre pays. Nous avons passé de longues périodes totalement immergés dans la région, y avons appris à connaître la valeur de nos alliés, la force de nos ennemis et l’importance des enjeux réels qui basculent aujourd’hui en notre grande défaveur. C’est pourquoi nous ne pouvons rester silencieux alors que tous nos efforts, nos sacrifices, sont sur le point d’être réduits à néant et nos amis trahis. Nous sommes révoltés, écœurés.
Nous avons une dette envers les Kurdes. Ils étaient les principaux alliés de la coalition occidentale contre Al Qaida et l’EI dont la France était une composante majeure. Nos propres forces armées ont combattu sur le terrain avec les Kurdes, et notre victoire n’aurait pas été possible sans la guerre farouche que les FDS ont menée au sol sous le commandement kurde, face à un ennemi extrêmement puissant, innombrable et déterminé. Une guerre que les Kurdes ont menée avec un courage, une discipline, une morale et une loyauté exemplaires. Nous leur devons cette victoire ! Nous avons pu compter sur eux, ils doivent pouvoir compter sur nous !
 
Cette invasion turque est autant une attaque contre nos valeurs que contre le territoire et le peuple kurdes. Le Rojava n’a jamais inquiété militairement la Turquie qui, depuis la coupure de la route du djihad, a construit un mur frontalier sur toute la longueur du Rojava et n’a jamais enregistré aucune attaque ni aucun tir provenant du territoire kurde syrien. En revanche, le système politique mis en place par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, qui repose sur des valeurs civilisationnelles que nous, Français, partageons et jugeons universelles, telle que la démocratie, l’égalité homme/femme, la protection des libertés fondamentales, la laïcité, est une menace pour la Turquie d’Erdogan.
 
C’est ce Confédéralisme Démocratique, dont nous avons été témoins, que la Turquie veut détruire, alors que les populations de diverses ethnies, confessions, tribus, y ont toutes adhéré, pour vivre en paix dans leur pays. Le fait pour l’Occident d’abandonner les Kurdes à la mort et à l’occupation signifie aussi abandonner nos valeurs « universelles » face à l’expansion militaire de l’obscurantisme islamiste. Quel sera le message retenu par nos ennemis, et pire, par nos amis ?
Car ce qui attend le Rojava n’est pas une simple occupation militaire par l’armée turque, non, car Erdogan agit avec nos ennemis : les combattants déployés au sol contre les FDS sont pour la quasi- totalité des djihadistes, des groupes récemment encore affiliés à Al Qaida ou des anciens combattants de l’EI. Ces mêmes terroristes islamistes que nous avons eu tant de mal à chasser de ces terres reviennent avec la cruauté de leur extrémisme, aujourd’hui mêlée à celle de la vengeance. Le Rojava subira la même oppression que celle que subit la région d’Afrin, envahie en 2018 par la Turquie et ses supplétifs djihadistes. Cette région connaît depuis lors une arabisation et islamisation forcées. Au travers de cette nouvelle invasion, il s’agit tout simplement de dissoudre l’ethnie Kurde. Nous n’avons rien fait en 2018 et nous ne faisons rien aujourd’hui. Comment le justifier ?
 
Mais cette tragédie aura aussi des conséquences en Europe, car sympathisants et cellules dormantes de l’EI sont encore très présents dans les territoires qui sont aujourd’hui sous le contrôle des FDS. Or depuis le début de l’invasion turque, de nombreuses attaques coordonnées ont eu lieu, à Raqqa et en d’autres lieux que nous avions pourtant sécurisés. Plus de 800 djihadistes se sont enfuis des prisons et des milliers seront bientôt remis en liberté par les supplétifs commandés par Ankara, et prendront la direction des prochaines cibles du djihad, au Liban, en Irak et bien sûr en Europe. Les Kurdes ne pourront plus traquer et maîtriser les terroristes pour nous et l’Occident aura perdu tout contrôle sur cette menace.
 
N’oublions pas que ce sont les nombreuses victoires de l’EI en 2014, 2015 et 2016 qui avaient créé un engouement très important dans le monde musulman et poussé de très nombreux radicaux à rejoindre le califat, ou à manifester leur soutien en réalisant des attentats meurtriers dans le monde entier et particulièrement en France. Le renversement de situation que nous vivons aujourd’hui ne manquera pas de générer un nouvel enthousiasme parmi les islamistes, et les attentats, les massacres de masse seront plus nombreux que jamais.
 
Nous savons qu’Erdogan soutient le djihad et a l’ambition de faire renaître un Califat Ottoman. Nous savons que son régime est un danger pour la paix mondiale et la sécurité en Europe, il nous menace aujourd’hui ouvertement. La Turquie d’Erdogan membre de l’OTAN est un anachronisme : le maître d’Ankara consulte plus volontiers Moscou que Washington ou Paris, fait du chantage à l’immigration de masse, soutient les terroristes islamistes, viole régulièrement les droits de l’Homme, oppresse les minorités ethniques sur son territoire, enferme opposants politiques et journalistes. La Turquie d’Erdogan n’est plus notre alliée depuis longtemps, mais les Kurdes le sont. En 1938 la France a abandonné son alliée la Tchécoslovaquie entre les mains d’un Hitler belliqueux afin de sauver la paix. Elle y a perdu son Honneur, et n’y a pas gagné la paix. Nous savons Erdogan expansionniste, belliqueux, et dans la défiance de l’Europe, allons-nous répéter les erreurs du passé ?
 
La France est l’un des seuls pays occidentaux à avoir eu le courage de clamer son opposition face à l’invasion Ottomane d’Erdogan. Mais cela ne suffit pas. La France est une puissance mondiale, son action est attendue et appelée. Elle doit se conduire en leader pour trouver une solution à cette crise qui ne sera jamais apportée par Ankara. Mais il faut agir vite, car chaque jour compte !
 
Les Kurdes combattent farouchement mais ne tiendront pas plus de quelques semaines. Après, il sera trop tard. Nous, Volontaires, avons pris les armes contre DAECH. Mais aujourd’hui, impuissants, nous demandons aux dirigeants de notre pays d’agir par tous les moyens pour stopper cette inacceptable invasion, de protéger les civils du massacre et d’installer une zone d’exclusion aérienne sur le Rojava.
Protégez nos alliés du Rojava, sauvez l’Honneur de l’Occident, préservez le salut de l’Europe ! »
 
Signataires :
 
William / Roj Rojava
Guillaume / Serhat Bayard
Damien / Gelhat Azadi
Marc / Serhat Bakur
Gillian / Mexas Herekol
Florient / Sidar
Dimitri / Vlad
Frédéric / Tcheknas Roj
Olivier / Tekosher Alisher
Maxime / Gelhat Azadi

Appel à la création de plates-formes locales de défense des femmes du Rojava

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La campagne Women Defend Rojava a appelé à la création de plates-formes locales pour protester contre l’invasion du nord de la Syrie par la Turquie, témoin de graves crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de féminicides depuis son lancement le 9 octobre :
 
« Depuis le 9 octobre 2019, l’Etat turc et ses milices djihadistes attaquent la population de la région autonome du nord et de l’est de la Syrie (Rojava). Cette guerre d’agression illégitime de la deuxième plus grande armée de l’OTAN vise à détruire le projet confédéral démocratique dans le nord et l’est de la Syrie.
 
Les attaques de cette occupation visent particulièrement les projets progressistes et émancipateurs qui se sont développés au cours des sept dernières années dans la révolution des femmes. Alors que le gouvernement Erdogan annonçait ouvertement cette guerre et les plans d’occupation de la région, nous avons vu ces dernières semaines que la communauté internationale – y compris les organes de l’ONU – s’est contentée de belles paroles contre cette guerre.
 
La communauté internationale semble elle aussi profiter de cette guerre. L’accord sur les réfugiés de l’UE contribue à cofinancer la guerre d’occupation d’Erdogan.
 
Le Rojava est l’expression de ce à quoi pourraient ressembler les valeurs sociétales, la libération des femmes, l’autodétermination et une société écologique et libérée. C’est une alternative claire à l’Etat, au patriarcat et au capitalisme.
 
La région actuellement attaquée a construit un modèle de société dans lequel tous les peuples et toutes les communautés religieuses peuvent coexister et dans lequel les femmes et les hommes jouissent de l’égalité dans un système qui met en œuvre le principe des coprésidentes aux côtés des organisations autonomes de femmes. Avec un nouveau système éducatif, dans lequel la Jinelojî (la science des femmes et de la vie) joue un rôle important, une nouvelle conscience se crée pour communiquer des connaissances indépendantes des histoires patriarcales de colonisation et de pouvoir.
 
Un village de femmes nommé Jinwar a été créé, dans lequel des femmes et des enfants issus de différentes communautés vivent ensemble dans une économie écologiquement durable dans laquelle ils construisent leurs propres moyens d’éducation et de santé. La révolution des femmes est aussi multicouche et multidimensionnelle que les personnes qui la développent.
 
Les projets créés par les femmes du Rojava nous ont donné l’espoir et la force de nous organiser avec plus de force ici en Europe. Une fois de plus, nous avons vu à quel point nos luttes sont inter-reliées. Nous comprenons la guerre d’anéantissement en cours comme une attaque ciblée contre la révolution des femmes et contre nous.
 
Par des actions diverses et créatives, nous avons adopté une position claire contre cette guerre brutale. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue. La guerre continue cependant de faire rage. Nos activités n’ont pas encore suffi à mettre fin à cette guerre atroce. C’est pourquoi nous voulons être encore plus clairs dans notre lutte contre cette coalition de patriarches – Trump, Erdogan, DAECH, Poutine, Assad, Rouhani, Merkel, Macron et Seehofer. Nous voulons nous dresser contre eux à travers une organisation clairement féministe, écologique et antifasciste !
 
En créant une Plate-forme européenne des femmes pour la défense du Rojava, nous voulons défendre les valeurs créées par la révolution des femmes et les exprimer ici en Europe. Nous savons que nous devrons faire face à de nombreuses autres images de massacres et de guerres contre l’humanité si nous n’élevons pas la voix ici et maintenant. Nous savons que nous avons le pouvoir d’arrêter cette guerre et de changer le monde par notre lutte pour la dignité. Croyons ensemble en notre pouvoir et en l’idée d’un confédéralisme démocratique mondial des femmes et des personnes LGBTI+.
 
Ensemble, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre et soutenir la révolution des femmes au Rojava.
 
Répandons l’espoir que nos amis du Rojava nous ont donné dans le monde entier. Défendons nos amies qui luttent pour toutes les femmes du monde et qui nous ont héroïquement protégées des massacres de Daesh, grâce à notre pouvoir organisé partout dans le monde !
 
Organisez des réunions autonomes de femmes et de LGBTI+,
Créez votre comité local WOMEN DEFEND ROJAVA et participez à la plate-forme européenne WOMEN DEFEND ROJAVA PLATEFORM.
 
Les femmes qui se battent sont les femmes qui vivent !
 
Jin Jiyan Azadî ! »

2 novembre, Journée mondiale d’actions pour le Rojava

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La campagne internationale riseup4rojava appelle à une « Journée mondiale de résistance pour le Rojava » le samedi 2 novembre 2019 en réponse à l’invasion du Rojava par l’armée turque et ses alliés islamistes qui sèment la terreur parmi les civils, les femmes et les combattants kurdes. Dans de nombreux pays européens, il y aura une manifestation centrale dans les capitales.
 
Voici le communiqué pour la journée mondiale d’actions pour le Rojava :
 
« Le 9 octobre à 16 heures, l’armée d’occupation turque et ses alliés islamistes ont commencé leur guerre d’agression préparée de longue date contre les zones libérées du nord de la Syrie.
 
À 16 heures pile, des bombes pleuvaient sur les habitants des villes et des villages de la frontière. Les milices djihadistes ont commencé à avancer sous la direction de l’armée turque et ont tenté de pénétrer dans la zone frontalière. La Turquie parle d’une opération militaire visant à « sécuriser la frontière » et à établir un « couloir de paix », mais le fait est que l’armée turque et les mercenaires islamistes sous son commandement ne sont concernés par rien de moins que l’occupation de la zone entière, majoritairement kurde, le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Le régime d’Ankara parle de « lutte contre le terrorisme » et souligne que leur guerre d’agression ne concerne pas la guerre contre la population civile, mais le bombardement aveugle de colonies civiles, le pillage et les déportations massives de centaines de milliers de personnes, les exécutions arbitraires et l’enlèvement sauvage de centaines de civils parlent une autre langue. Plus la guerre contre le nord de la Syrie progresse, plus il devient clair ce qu’Erdogan signifie réellement, à savoir le nettoyage ethnique par l’expulsion violente de millions de personnes et le changement démographique à long terme de toute la région.
 
Dans le nord de la Syrie, à l’ombre de la guerre civile syrienne, un projet social révolutionnaire et démocratique s’est développé au cours des sept dernières années, qui a été une épine dans le pied des puissances et des États impérialistes de la région dès le tout début. Les sociétés du nord-est de la Syrie ont établi leur propre autonomie gouvernementale et créé une oasis de paix, fondée sur la coexistence égale de tous les groupes de la population locale, la libération des femmes, une économie écologique et une démocratie radicale. La Fédération démocratique du nord-est de la Syrie est devenue un exemple vivant d’un avenir pacifique et démocratique pour le Moyen-Orient, au-delà du despotisme local et du régime étranger. Enfin, les forces de défense des peuples du nord-est de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes, ont réussi à détruire les derniers vestiges du califat de DAECH basé en Turquie.
 
Aujourd’hui, les milices islamistes, pour la plupart des combattants de l’État islamique et d’Al-Qaïda, progressent à nouveau avec l’offensive de l’occupation turque dans le nord de la Syrie et répandent la peur et la terreur. Les États de la Coalition internationale, surtout les États-Unis d’Amérique, ont ouvert la voie à la guerre d’agression turque par le retrait coordonné de leurs troupes. Ils ont livré leurs anciens alliés à la destruction et sacrifié les peuples du nord-est de la Syrie à leurs sales intérêts. Les États du monde ont accepté de fermer les yeux pendant que l’armée d’occupation turque et ses djihadistes commettent un génocide avec des armes de l’OTAN.
 
Mais nous ne resterons pas les bras croisés à assister en silence aux massacres qui ont lieu aux yeux du monde d’aujourd’hui. Seul un mouvement anti-guerre large et résistant pourra arrêter cette guerre. Alors que les gens affluaient dans les rues du monde entier contre la guerre du Vietnam ou l’invasion américaine de l’Irak en 2003, la conscience de l’humanité doit aujourd’hui se révolter face à la barbarie turque dans le nord de la Syrie.
 
Le 1er novembre 2014, des millions de personnes dans le monde entier sont descendues dans la rue pendant une journée pour exprimer leur solidarité avec la résistance héroïque de Kobanê. Nous demandons que le 2 novembre de cette année soit une journée de résistance mondiale contre la guerre d’agression turque (…). Participez à des actions créatives et diverses de désobéissance civile, des manifestations, et bien d’autres encore, et envahissez les rues et l’espace public. Tant que la tuerie se poursuit, la résistance ne doit pas cesser.
 
La révolution dans le nord-est de la Syrie prévaudra, le fascisme sera anéanti ! »
 
#riseup4rojava

ROJAVA. Les femmes du village Jinvar appellent à l’aide

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes du village JINWAR ont besoin de votre solidarité. Elles viennent de lancer un appel aux dons que nous relayons ci-dessus.
 
« Chers amis, sympathisants du Village libre des femmes, en ces temps difficiles, nous avons besoin de soutien et d’aide, comme le sont tous les habitants du Rojava.
La chose la plus importante a faire est de se lever et s’organiser contre cette occupation dévastatrice de l’Etat turc et à soutenir à tous les niveaux l’administration démocratique autonome dans le nord et l’est de la Syrie.
 
Comme vous avez pu le constater précédemment, notre village s’est épanoui et s’est développé jour après jour. Nous pouvons être très fières de voir qu’avec un effort commun, une organisation et un travail quotidien, tant de choses ont déjà été réalisées.
 
Dernièrement, avant le début de la guerre, nous étions sur le point d’ouvrir un nouveau centre de soins à Jinwar et de nombreux travaux de reconstruction et de maintenance ont été effectués.
 
Particulièrement dans ces temps, nous avons également besoin de soutien matériel. Nous avons créé à cet effet un compte en Europe à partir duquel, vous pouvez faire un don.
 
IBAN : IT41Z36081081051381382383868693938398
BIC : PPAYITR1XXX
 
Pour transférer un don, veuillez nous contacter sur cet email.
 
solidarity.jinwar@gmail.com »

FRANCE. Manifestations en soutien aux Kurdes du Rojava

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PARIS – De nombreuses manifestations de soutien au Rojava sont prévues en France ce samedi 26 octobre.

Une vague d’indignation s’est abattue sur les peuples du monde entier devant l’invasion du Rojava par l’armée turque et ses alliés islamistes qui sèment la terreur parmi les civils, les femmes et les combattants kurdes. Plus de 300 000 Kurdes ont déjà fui le Rojava pour échapper au génocide. 
Partout dans le monde, les gens descendent dans la rue pour que cesse ce massacre et la tentative de nettoyage ethnique visant les Kurdes de Syrie. En France également, il y des manifestations pour le Rojava depuis plusieurs semaines.
Voici la liste (qu’on mettra à jour avec la confirmation d’autres rassemblements) des villes françaises où il y a des rassemblements en soutien au Rojava ce samedi 26 octobre:
Paris: 13h, Place de la République
Marseille: 14h, Canebière
Strasbourg: 14h, place de la gare
Lorient: 13h30, Place Aristide Briand
Toulouse: 14h, Place de la gare
Bordeaux: 14h, Maison écocitoyenne
Lyon: 16h30, Place Guichard, arrivée place Jean Macé 
La Rochelle: 13h, place de Gabut
Maubeuge: 14h, Place Vauban
Saint-Brieuc: 15h, Place Duguesclin (Si possible, porter une tenue noire)
Granville: 15h, Cours Jonville

FRANCE. Appel des parlementaires françaises en soutien aux femmes kurdes

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PARIS – Des dizaines de députées et sénatrices françaises signent un appel pour soutenir les femmes kurdes du Rojava, victimes de féminicides à cause de l’offensive turco-djihadistes.
 
Voici l’appel signé par des dizaines de parlementaires françaises :
 
« Nous exigeons que la Turquie cesse immédiatement son attaque, que la France et l’Europe dénoncent son offensive favorable à Daech.
 
Des combattantes kurdes de Syrie membres des Peshmergas et des YPG (unités de protection du Rojava) lors d’exercices militaires dans le nord de l’Irak à Dohuk, le 29 mars 2018.
Nous, parlementaires françaises, souhaitons apporter notre soutien plein et entier aux femmes kurdes qui, au Rojava, se battent pour leur droit et une société égalitaire. Elles se sont battues pour les principes universels que nous défendons. Alors que l’armée turque attaque lâchement les populations du Rojava, encouragée par le désengagement américain, notre devoir est de les soutenir.
 
La lutte pour une société égalitaire n’est pas le seul combat que ces femmes ont mené courageusement. Nombre d’entre elles ont également pris les armes contre les forces militaires et idéologiques profondément obscurantistes de Daech. L’attaque turque prend aujourd’hui le risque de faire renaître ce monstre, en libérant des centaines de combattants de Daech.
 
Nous pensons également à ces milliers de femmes mises en esclavage, y compris sexuel par Daech, et libérées par les forces kurdes.
Comme l’écrivent les femmes du Rojava: “Nous avons défendu la révolution des femmes avec nos sacrifices. Nous menons notre combat au nom des femmes du monde entier”. Nous le savons et les en remercions. Nous adressons à toutes ces femmes un salut profond venu de la République française, dont la vocation égalitaire nous tient particulièrement à cœur.
 
Nous pensons également à ces milliers de femmes mises en esclavage, y compris sexuel par Daech, et libérées par les forces kurdes.
 
À l’heure du combat qui se livre à présent, nous exigeons que la Turquie cesse immédiatement son attaque, que la France et l’Europe dénoncent son offensive favorable à Daech. Nous nous battrons inlassablement pour la liberté des femmes et la continuation de l’expérience féministe de transformation sociale et politique menée au Rojava.
 
Face à l’entêtement irresponsable d’Erdogan, nous appelons la France et l’Europe à prendre des sanctions politiques et financières lourdes contre la Turquie.
Dans l’immédiat, nous demandons une zone d’exclusion aérienne et la mobilisation d’une force internationale, sous l’égide de l’ONU, pour protéger la frontière et le peuple kurde. Face à l’entêtement irresponsable d’Erdogan, nous appelons la France et l’Europe à prendre des sanctions politiques et financières lourdes contre la Turquie.
 
Depuis la France, nous envoyons un salut fraternel et solidaire aux peuples de Syrie, et tout particulièrement aux femmes du Rojava, dont nous partageons les combats. »
 
Les signataires de cette tribune sont :
 
PANOT Mathilde, Députée LFI, Vice-présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale
 
AUBRY Manon, eurodéputée LFI
 
AUTAIN Clémentine, députée LFI
 
BATHO Delphine, députée Génération écologie
 
BENBASSA Esther, sénatrice EELV
 
BILLON Annick, sénatrice Union centriste
 
BLONDINE Maryvonne, sénatrice PS
 
BUFFET Marie-George, députée GDR
 
CHAIBI Leïla, eurodéputée LFI
 
COHEN Laurence, sénatrice CRCE
 
FAUCILLON Elsa, députée GDR
 
FIAT Caroline, députée LFI
 
FILLEUL Martine, sénatrice PS
 
GAILLOT Albane, députée apparentée LREM
 
GARRIAUD-MAYLAM Joëlle, sénatrice LR
 
JASMIN Victoire, sénatrice PS
 
KRIMI Sonia, députée LREM
 
LEPAGE Claudine, sénatrice PS
 
LIENEMANN Marie-Noëlle, sénatrice LFI
 
LUBIN Monique, sénatrice PS
 
MEUNIER Michelle, sénatrice P
 
MONIER Marie-Pierre, sénatrice PS
 
MÖRCH Sandrine, députée LREM
 
OBONO Danièle, députée LFI
 
PELLETIER Anne-Sophie, eurodéputée LFI
 
PRÉVILLE Angèle, sénatrice PS
 
RIVASI Michèle, eurodéputée EELV
 
ROSSIGNOL Laurence, sénatrice PS
 
RUBIN Sabine, députée LFI
 
TAILLÉ-POLIAN Sophie, sénatrice Génération.s
 
VAUNCEBROCK MIALON Laurence, députée LREM

SUISSE. Manifestation nationale à Berne pour le Rojava

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SUISSE – BERNE – Les Kurdes de Lausanne et des dizaines de partis et organisations suisses appellent à manifester ce samedi 26 octobre pour dénoncer l’offensive turque au Rojava et dans le Nord de la Syrie.
 
Voici le communiqué des organisateurs :
 
Devant l’opinion publique internationale, au siège même des Nations Unies, le Président turc a annoncé l’occupation du Nord-est de Syrie pour y installer son armée et ses mercenaires djihadistes avant de construire des « villes » où seront placées quelques millions de réfugiés, qui ne sont pas de la région. Le but premier annoncé est donc l’invasion du territoire d’un Etat étranger dans le but de déporter des réfugiés se trouvant en Turquie.
 
Pour toute critique formulée contre cette invasion, le régime autoritaire a eu comme d’habitude recours au chantage de trafic humain, qui est en soi un crime de droit international. Tant le Président turc que son Ministre de l’intérieur déclarent presque quotidiennement « Si l’Europe qualifie notre intervention comme une occupation, elle aura en quelques jours 400’000 nouveaux réfugiés syriens ».
 
Ces logiques guerrières génèrent des crimes contre l’humanité. Alors que depuis 2012, le monde entier assiste à la construction d’un nouveau paradigme des peuples du Nord-est de la Syrie ; un système de démocratie participative plurielle, fondé sur des valeurs écologiques et féministes naît du chaos. Une telle avancée historique n’aurait pas été possible sans la résistance des Unités de Défense du Peuple (YPG), qui constituent la principale composante des Forces Démocratiques de Syrie. Dans la résistance contre l’Etat islamique les Kurdes ont perdu plus de 11’000 combattants et ils ont plus de 24’000 blessés, dont la majorité sont devenus invalides, dans les combats contre cette organisation. Dans les villes et les villages libérés, des structures démocratiques participatives ont vu le jour.
 
La guerre d’agression menée par la Turquie vise à détruire ce projet d’émancipation, qui est devenu une source d’inspiration aux luttes démocratiques dans la région, par un nettoyage ethnique. Les bombardements des villes au Rojava causent des massacres dont les survivants doivent quitter leurs terres ancestrales pour laisser place à l’armée turque, à ses mercenaires djihadistes et à quelques millions de réfugiés, des futurs déportés par la force. Un autre but poursuivi par l’armée turque est de créer les conditions idéales pour que les cellules dormantes de l’EI se mobilisent dans la région. Actuellement, plus de 10’000 djihadistes sont attendent l’avancée de l’armée turque pour reconquérir les territoires perdus contre la résistance démocratique.
 
Dès le premier jour de l’agression, l’armée turque et les mercenaires djihadistes qui combattent dans ses rangs ont commencé à bombarder les installations d’approvisionnement en eau, en nourriture, les barrages et les centrales électriques. Les hôpitaux sont également bombardés, comme ce fut le cas à Afrin, au mépris des règles élémentaires du droit international humanitaire.
 
Pour l’armée turque et ses djihadistes criminels, il n’y a aucune distinction à faire entre civils et combattants. En une semaine, des centaines de civils, dont la plupart des enfants, des personnes âgées et des femmes, ont trouvé la mort sous les bombardements aériens. Plus de 165’000 personnes ont dû quitter leur domicile.
 
Contre l’occupation, la guerre d’agression du régime autoritaire turc, dirigé par une alliance islamiste et ultra-nationaliste, nous appelons à une manifestation nationale et invitons le Conseil fédéral, le Conseil national et le Conseil des Etats à :
 
– Condamner ouvertement l’occupation par l’armée turque et ses mercenaires djihadistes du Nord-est de la Syrie et de la ville d’Afrin ;
 
– Inviter la Turquie à mettre fin à l’occupation, de retirer toutes ses troupes et ses mercenaires djihadistes du Nord-est de la Syrie et de la ville d’Afrin ;
 
– S’engager pour une paix juste et équitable en Syrie, pour une nouvelle Syrie qui reconnaisse toutes les structures autonomes ;
 
– Reconnaître les Forces Démocratiques de Syrie et les organes démocratiquement élus de la Fédération des peuples du Nord-est de Syrie comme des acteurs et des interlocuteurs fiables importants, qui doivent avoir leur place à dans toutes les réunions et séances organisées sur la crise syrienne ;
 
– Contribuer aux efforts internationaux pour favoriser le retour volontaire des réfugiés de Syrie à leurs lieux d’origine ;
 
– Suspendre immédiatement les Accords de libre-échange avec la Turquie ;
 
– Stopper immédiatement toute livraison de matériel de guerre, y compris les produits intermédiaires et les pièces de rechange faisant aujourd’hui l’objet d’autorisations, et de cesser toute forme de collaboration militaire directe ou indirecte avec la Turquie ;
 
– Mettre tout en place pour la création d’un Tribunal international ad hoc chargé de juger les criminels de guerre, les anciens combattants de l’Etat islamique en mains des Forces Démocratiques de Syrie, et d’assurer qu’ils puissent purger leur peine dans leur pays d’origine ;
 
– Contribuer au rapatriement des familles des djihadistes étrangers se trouvant dans des camps de réfugiés contrôlés par les Forces Démocratiques Syrienne ;
 
– Contribuer et soutenir activement la récolte systématique de preuves sur les crimes de guerre commis en Syrie et leurs auteurs ; tout mettre en œuvre pour que les responsables soient jugés par devant une juridiction internationale, prononcer dans l’intervalle des sanctions ciblées (interdiction de voyage, blocage des comptes) ;
 
– Soutenir les organisations humanitaires œuvrant au Nord-est de Syrie, en particulier le Croissant-Rouge kurde ;
 
– Entretenir un dialogue actif avec les institutions de la Fédération du Nord-est de Syrie ;
 
 
Manifestation pour la paix et l’autodétermination et
contre l’attaque de la Turquie dans le nord de la Syrie
 
Samedi 26 octobre 2019 à Berne
 
Rassemblement : 13h30 Schützenmatte, début de la manifestation: 14h30
 
 
La manifestation soutenue par les organisations et partis politiques suivants :
 
Rojava Komitee – Bern
Europäische BürgerInnen Forum (Forum Civique Européen) Verein Städtepartnerschaft Basel-Van
BastA! – Basels starke Alternative
Parti Socialiste Suisse
SOLIFONDS
Komitee Brückenschlag Zürich-Amed/Diyarbakir
Open Eyes Balkanroute
Schweizerische Friedensrat SFR, Zürich
Solidarité sans frontières
Klimastreik Schweiz
Alternative Linke Bern
Gesellschaft für bedrohte Völker (GfbV) Schweiz Gewerkschaft Unia
IKuR Interessengemeinschaft Kulturraum Reitschule
Les Verts Suisse
Bewegung für den Sozialismus – BFS
Le Centre Europe Tiers Monde (CETIM)
UVA
RESOS
Solifon
PdA Zürich
Fist
Alternative Linke Zürich
Revolutionäres queer feministisches Bündnis Basel SolidaritéS Vaud
Les Verts Vaudois
Jeunnesse Socialiste Vaudois
Le POP Vaud
Parti Socialiste Vaudois
Partito Socialista Ticino
Forum Alternativo Ticino
MOLINO Lugano
Collettivo iolotto
Union Sciacca Ticino
Verdi di Ticino
POP Ticino
Schweizerischer Gewerkschaftsbund

La défense du Rojava

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Extraits d’une lettre de Bakhtiar Ali* pour les étudiants kurdes en Europe

La défense du Rojava n’est pas seulement une défense politique ou humaine, c’est une défense qui révèle le vrai visage du monde politique actuel. La politique turque est soutenue par Trump et la Russie. Ça c’est le début de la fin du visage humaniste que le globalisme politique voulait montrer de lui-même. La férocité de l’armée turque qui appartient à une plus grande férocité éparpillée dans toute la région, c’est l’intersection de la férocité d’un état nationaliste, allié du capitalisme barbare, et du nouveau globalisme.
Là l’état nationaliste turc veut, avec toute sa puissance, démontrer son dynamisme et affirmer qu’il n’y a pas de valeur politique plus grande que le nationalisme.

Le globalisme est un système dans lequel le commerce libre des marchandises et de l’argent est le plus important que tout. Ce n’est pas que Trump qui ne respecte pas les valeurs humaines, en fait, tout le système du globalisme est appuyé sur le déni d’humanité. Toutes les illusions du néolibéralisme à propos du globalisme en prétendant qu’il va créer des nouvelles valeurs politiques et éthiques, s’arrêteront ici. Le globalisme va de pair avec la férocité de cet état nationaliste. Par cette guerre l’état turc veut traverser la crise intérieure de sa société éparpillée et brisée. En ce moment, la Turquie est profondément brisée : un côté qui regarde vers l’occident et l’autre côté qui penche vers l’époque de khalife et veut réinstaller un état islamiste. La Turquie est dans la crise à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur. Dans cette situation Erdogan veut refaire peur aux kurdes. Pour cela, il a besoin d’une guerre pour tenir l’équilibre à l’intérieur et créer une unité fasciste dans une société éparpillée en jouant son rôle en tant que défenseur de la Turquie. Cet Etat a fondé son histoire sur la guerre, la négation de l’identité d’autrui et le conflit. C’est aux kurdes d’utiliser toutes les façons légitimes d’auto-défense. Maintenant, nous n’avons qu’une seule solution : dévoiler le visage fasciste de cet Etat. Aujourd’hui, notre calvaire éclaire de plus en plus les paradoxes intérieurs du système globaliste et démontre le côté immoral de l’occident. Nous n’avons qu’une vraie force : notre volonté et notre capacité de résistance. Nous n’avons plus d’autre solution que la volonté, la culture et l’innovation, la défense de valeurs humaines, et que d’insister sur la paix et de ne pas utiliser la force armée. La seule langue dans laquelle on doit dialoguer c’est celle qui insiste sur les droits humains et les droits des nations. Les fascistes ne doivent pas nous rendre fascistes. Je préfère mourir comme un homme que vivre comme un sauvage. La beauté de la lutte du Rojava c’est une lutte et une résistance qui sont issues de tous les droits humains. La défense du Rojava est la défense d’un peuple dont le destin est de lutter contre toutes les méthodes de fascisme sans perdre son humanité.

* Bakhtiar Ali est Auteur de roman « Le dernier grenadier du monde » traduit en français par Sandrine Traïdia, éditions métalié, 2019.

Bakhtiar ALI est né à Sulaimaniya, dans le Kurdistan irakien, en 1966. Il est devenu un romancier important dans les années 90. Ses livres sont des best-sellers en Iran et en Irak, il a reçu de nombreux prix littéraires au Moyen-Orient. Il est un des auteurs kurdes contemporains les plus connus. Il vit à Cologne depuis 1998. Il est traduit en farsi, en anglais, en allemand, en italien et en arabe.