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Christine Prunaud: « La cause des Kurdes nous concerne tous »

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FRANCE – La sénatrice française, Christine Prunaud appelle la France et l’Europe à agir face au drame humanitaire qui a lieu dans le nord de la Syrie envahi par la Turquie et ses allies jihadistes. 
 
« Avec l’autorisation de Trump, la Turquie est entrée en guerre dans le Nord-est de la Syrie.
 
Au mépris du droit international, Erdogan attaquent les kurdes, et qualifie cette invasion militaire d’« opération source de paix » : le comble du cynisme !
 
La paix, c’est pourtant ce que tentaient de faire ces combattantes et combattants kurdes dans la province du Rojava. Après avoir lutté avec la coalition internationale contre DAESCH, les kurdes du nord syrien demeurent le symbole d’une tentative d’un Etat libre, laïque et démocratique au Moyen Orient. Rappelons-nous bien, que si l’état islamique n’existe plus aujourd’hui, c’est en grande partie grâce eux.
 
La montée d’un nettoyage ethnique, la fin de l’autonomie des Kurdes, la négation de leurs droits, seraient selon Erdogan une nécessité vitale pour la sécurité de la Turquie. La sécurité des Kurdes, elle, vient de voler en éclats en même temps que la création de cette fameuse zone de sécurité. Pour eux, cette zone de sécurité équivaut à une zone de péril et de mort. Depuis le début de l’offensive turque, on compte plus d’une centaine de morts et de blessés et 160 000 civils déplacés dont 70 000 recensés par l’ONU à ce jour.
 
L’offensive de la Turquie contre les forces kurdes [YPJ / YPG] et les forces démocratiques syriennes [FDS] soulève légitimement l’indignation.
 
L’abandon programmé des Kurdes syriens ne constitue pas seulement une faute morale, mais une faute stratégique.
 
Pour protéger leur vie, les Kurdes ont accepté un pacte avec Bachar Al Hassad via la Russie. Mais la Russie de son côté laisse faire Erdogan.
 
Etats-Unis ou pas, Russie ou pas, Erdogan avance inlassablement, se moquant totalement de la coalition internationale, de l’ONU et de l’OTAN, en s’alliant sans vergogne avec des milices islamistes contre les Kurdes.
 
Pourquoi se priverait-il ? A chacune de ses offensives, pas d’anticipation pour gérer le conflit autrement, ni de sanction réelle de la communauté internationale ! Le jeudi 24 octobre, les « sanctions de Trump » sont déjà levées.
 
Les Kurdes en Syrie seraient favorables au plan allemand visant à créer une zone de sécurité sous contrôle international dans le nord du pays. Cela signifie t’il un déploiement d’une force internationale ? Mais laquelle ?
 
Dans tous les cas le peuple kurde n’a plus de territoire, ou si peu, dans la dite zone de sécurité, maintenant établie de fait. Les kurdes survivront-ils à cette guerre par procuration ?
 
Ces hypocrisies doivent cesser. Tout comme notre participation à l’OTAN, avec des alliés qui ont tourné le dos à nos amis Kurdes. L’OTAN n’est qu’un espace de marché, les Alliances d’hier sont modifiées comme un jeu de carte, dont les kurdes sont les premières victimes.
 
Le Groupe CRCE [Le Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste au Sénat français] persiste dans sa volonté d’installer un couloir humanitaire avec interdiction de survol aérien par la Turquie et d’exiger un cessez-le feu. Pour cela, des sanctions financières lourdes, un blocus, une mise au ban de la Turquie peuvent être appliqués : les avoirs personnels de Recep Tayyip Erdogan doivent être saisis. Et la Turquie est un important partenaire commercial de l’Union européenne. Nous avons donc les moyens d’agir.
 
Plus largement, l’Europe doit faire preuve d’unité, de détermination et de cohésion. Emmanuel Macron a annoncé au Conseil européen une éventuelle rencontre à Londres entre Boris Johnson, Angela Merkel, lui-même et Erdogan afin de colmater les brèches et reconstituer une coalition.
 
La Diplomatie est décidément un art difficile à comprendre ou du moins à suivre ! La cause des Kurdes nous concerne tous.
 
Face à l’urgence de la situation faut-il désespérer de l’influence de notre gouvernement dans ce conflit ? »
 
Christine Prunaud
13 novembre 2019
 
Christine Prunaud est sénatrice des Côtes-d’Armor et membre de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Rencontre Erdogan-Trump: Qu’est-ce qui a pesé plus lourd que les Kurdes syriens?

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Le mercredi 13 novembre, le président américain Donald Trump recevait le président turc R.T. Erdogan alors que la Turquie mène une guerre visant le déplacement des Kurdes du Rojava depuis le 9 octobre dernier.
 
Les détails de la rencontre qui a eu lieu à la Maison Blanche n’ont pas été dévoilés au public, mais on devine aisément, qu’en tant qu’homme d’affaire avide, Trump a fait passé ses intérêts personnels avant les considérations humaines devant le drame qui se joue actuellement au Rojava. Malgré les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les forces turco-jihadistes au Rojava, le président turc a le soutien total de son homologue américain, même si des voix s’élèvent au sein du camp républicain, appelant Trump à sanctionner la Turquie pour son invasion militaire visant le déplacement des Kurdes syriens.
 
Trump, qui est visé par une procédure de destitution (impeachment), semble jouer le tout pour le tout sur le dossier Turquie alors que le même jour, lors d’une première journée d’auditions publiques au Congrès américain visant à déterminer si le président républicain doit être destitué, William Taylor, un témoin clef, a apporté de nouveaux éléments renforçant les soupçons contre Trump. (Voir l’article du Monde). 
 
Après leur rencontre en tête-à-tête, Trump et Erdogan ont donné une conférence de « presse » devant un parterre de journalistes choisis spécialement afin d’éviter les questions indélicates qu’on aurait pu poser aux deux hommes. Ainsi, on les a pas inquiétés avec des questions inutiles du genres « Pourquoi la Turquie attaque les kurdes Syriens? », « Qu’en est-il de l’utilisation par les forces turco-jihadistes d’armes chimiques visant les Kurdes, dont des enfants? », « Que vont devenir les plus de 300 000 Kurdes chassés jusqu’à présent par l’offensive turque dans le nord de la Syrie? », « Peut-on qualifier de « génocide » ce qui arrive aux Kurdes syriens » ou encore « Que pense Trump des gangs islamistes de DAECH et d’al-Nosra enrôlés dans l' »Armée Nationale Syrienne » formée par la Turquie? »
 
Quelles questions honteuses, n’est-ce pas ? C’est pourquoi, nous disons « chignon bas » devant ces deux hommes que rien ne semble pouvoir arrêter et qui tiennent entre leurs mains le destin des centaines de millions de personnes aux Etats-Unis et au Moyen-Orient…
 

La Turquie a chassé les Arméniens de Girê Spî et transformé leur église en QG des gangs islamistes

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SYRIE / ROJAVA – Des familles arméniennes des villes de Serêkaniyê (Ras al-Aïn) / Tel Abyad ont été déplacées et leur église a été transformée un quartier général militaire pour la Turquie et ses mercenaires. La coprésidente du Bureau des religions et des croyances affirme que l’assassinat à Qamishlo du prêtre arménien Hosib Bidoyan et de son père Hanna Bidoyan est étroitement lié à la politique d’élimination des minorités religieuses menée par la Turquie.
 
Plus de 300 000 personnes, majoritairement des Kurdes, ont été déplacées des territoires occupés par la Turquie et ses mercenaires. Afin d’achever les changements démographiques systématiques sur lesquels la Turquie travaille, elle s’est efforcée de déplacer la composante arménienne et a causé des dommages massifs à son église.
 
L’église catholique arménienne de la ville de Tel-Abyed a été détruite pendant l’occupation de la ville par DAECH / ISIS entre 2013 et 2015, et a perdu beaucoup de ses caractéristiques en tant que prison et quartier général militaire pour mercenaires à cette époque.
 
Pendant la libération de la ville par les unités de protection du peuple et des femmes (YPG, YPJ), la plupart des minorités sont revenues, en particulier les Arméniens orthodoxes, où l’administration autonome a commencé la restauration et la construction, mais la situation n’est maintenant pas différente de celle de la période où DAECH contrôlait la région. L’église a été transformée en quartier général des mercenaires islamistes de la Turquie après avoir mené des opérations de sabotage à l’intérieur et chassé les familles arméniennes de la ville.
 
La coprésidente du Bureau des religions interconfessionnelles dans l’administration autonome, Aziza Khanafar, a déclaré que « L’attentat terroriste contre le prêtre catholique arménien à Qamishlo Hosib Bidoyan et son père Hanna Bidoyan, est liée à la politique de meurtre et déplacement adoptée par la Turquie et ses mercenaires, et pour compléter le processus du changement démographique et l’élimination des minorités dans la région.
 
La ville de Tel-Abyad abritait 30 familles arméniennes avant l’attaque des mercenaires contre la ville, mais elles ont été complètement déplacées et se sont réfugiées dans des zones plus sûres dans d’autres villes comme Raqqa, Hasakah et Qamishlo. »
 
Khanafar a appelé la communauté internationale à prendre des mesures contre les attaques visant les lieux de culte dans les zones occupées par la Turquie et à appliquer les lois et conventions internationales qui garantissent le respect des lieux culturels et des lieux de culte qui sont visés par la Turquie et ses mercenaires.
 
De nombreux villages et villes du nord et de l’est de la Syrie abritent de nombreux lieux de culte et sanctuaires religieux et historiques qui témoignent de la diversité ethnique et culturelle des siècles passés, et sont les symboles culturels des composantes, confessions et peuples de cette région qui ont vécu en voisinage les uns des autres.
 

Le conseil municipal de Choisy-le-Roi apporte son soutien aux Kurdes

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CHOISY-LE-ROI – Le conseil municipal de Choisy-le-Roi vient de voter un vœu de soutien aux Kurdes
 
Lors d’une séance de ce mercredi 13 novembre, le conseil municipal de Choisy-le-Roi, une commune du département du Val-de-Marne, a voté à l’unanimité un vœu en soutien aux Kurdes et aux peuples de Syrie et de Turquie.

Voici le vœu en soutien aux Kurdes :  

« Solidarité avec les peuples de Turquie et du Kurdistan syrien
 
Considérant que l’invasion du Kurdistan syrien par la Turquie, entamée le 9 octobre, accompagnée par des supplétifs djihadistes, sans aucune légalité internationale a pour conséquences des crimes contre les droits humains et le risque de nettoyage ethnique des peuples kurdes, arméniens, chaldéens et arabes du Kurdistan syrien (Rojava) ;
Considérant que les Kurdes de Syrie, avec les forces arabes, ont aussi constitué la principale force armée, alliée de la coalition internationale, pour lutter contre l’Etat islamique et que l’invasion turque ouvre un nouveau foyer de guerre qui renforcera l’État islamique, notamment par la libération de djihadistes qui menace directement nos concitoyen.ne.s ;
Considérant la saisie par l’Etat turc de 15 communes HDP (Parti démocratique des peuples) depuis août 2019 (Diyarbakır, Mardin, Van, Hakkari, Yüksekova, Kulp, Kayapınar, Bismil, Kocaköy, Karayazı, Nusaybin, Erciş et Cizre) et l’arrestation arbitraire d’élu.e.s municipaux dans plusieurs villes de l’Est de la Turquie ;
Considérant que notre ville s’est engagée en 2016, aux côtés des démocrates turcs et kurdes, lorsque le Maire de Choisy-le-Roi a parrainé Gültan Kisanak et Firat Anli, co-maires de Diyarbakir, ville à majorité kurde et que notre ville est attachée à la démocratie, à la lutte pour les droits des femmes et l’écologie que défend l’expérience de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie ;
Considérant l’appel de la communauté kurde et de l’association France Kurdistan à un engagement des communes en France pour arrêter la politique guerrière d’Erdogan.
 
Le Conseil municipal de Choisy-le-Roi, réuni en séance le mercredi 13 novembre 2019 :
 
Soutient solennellement les peuples de Turquie et de Syrie, particulièrement du Rojava, les Maires destitué.e.s et les élu.e.s muncipaux arrêté.e.s ;
Demande à la France d’agir pour placer le Kurdistan syrien sous protection international et obtenir la libération des élu.e.s municipaux HDP en Turquie ainsi que les parlementaires détenu.e.s, comme Selahattin Demirtaş ;
S’engage à se tenir aux côtés des démocrates de Turquie et de Syrie, et à poursuivre les efforts pour la libération de Gültan Kisanak toujours emprisonnée. »

Image Wikipedia

FRANCE. Nouvelles manifestations pour le Rojava ce samedi 16 novembre

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FRANCE – De nouvelles manifestations de soutien aux Kurdes du Rojava sont prévues ce samedi 16 novembre dans plusieurs villes françaises.
 
RDV à
 
Toulouse: 12h, au métro Capitole
 
Bordeaux: 13h, à la Maison écocitoyenne
 
Rennes: 13h30, Place du Colombier
 
La Rochelle: 14h, place de Gabut (la grande roue)
 
Strasbourg: 14h, Place Kleber
 
Paris: 15h, Place de la République
Lyon: 15h30, Place Jean Macé
 
 
 
 

Faut-il être Kurde pour s’indigner devant ce qui se passe au Rojava ?

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Alors que la France pleure ses victimes du 13 novembre 2015, une citoyenne française soutenant les Kurdes du Rojava, massacrés et chassés de leurs terres en ce moment-même, crie son indignation devant l’inaction de la communauté internationale.
 
« Je ne suis pas kurde
 
Je n’ai jamais mis les pieds à Afrin ni au Rojava. Et même si mes amis kurdes disent de moi que je suis une Kurde d’origine française, mes liens avec eux sont avant tout des liens du cœur.
 
Je ne fais pas partie du plus grand peuple apatride au monde : plus de 40 millions de personnes sans Etat, sans droits et sans reconnaissance internationale.
 
Ni mes ancêtres ni moi n’avons vécu la promesse de l’Europe faite en vertu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, d’un Etat kurde comme d’un Etat arménien dans le Traité de Sèvres en 1920. Je n’ai pas vu la fin du rêve d’un Kurdistan libre par le traité de Lausanne en 1923 ni la trahison de la promesse d’Atatürk d’une autonomie kurde au lendemain de la guerre contre la Grèce.
 
Je n’ai pas vécu l’éclatement de ma famille, de mes proches, de mes racines et de mon histoire sur quatre nouveaux Etats par la création de frontières fixées au gré des intérêts économiques européens qui sont pour les Kurdes autant de murs de Berlin.
 
Mon existence, mon histoire millénaire et mes hauts lieux historiques comme le village d’Hasankeyf vieux de 12 000 ans, n’ont pas été niés ou détruits.
 
Je n’ai pas été privée d’identité ni même de documents officiels prouvant mon existence ou appartenance à un Etat m’empêchant ainsi de circuler librement (300 000 Kurdes n’avaient pas de carte d’identité en Syrie).
 
Je n’ai jamais eu peur d’être emprisonnée quand je parlais dans ma langue maternelle. On ne m’a jamais interdit de l’enseigner à mes enfants.
 
Je ne suis pas persécutée depuis près d’un siècle et n’ai pas subi les nombreuses répressions turques dont celle de Dersim (1938) parce que j’étais Kurde ou alévie (entre 70 000 et 90 000 morts, 10 000 déplacés).
 
Je n’ai pas subi le génocide de l’Anfal (1988 – Saddam Hussein a tué 182 000 civils kurdes dont 5 000 gazés à Halabja).
 
Je n’ai pas subi une politique ordonnant le déplacement des Kurdes, leur interdisant l’accès à l’éducation, à la propriété et à l’emploi et les privant de leurs droits civiques (Plan Mohamed Taleb Hilal en Syrie – 1963).
 
Je n’ai pas peur en allant manifester ni des représailles contre ma famille ni des inconnus depuis que trois militantes kurdes féministes et ferventes laïques Sakine Cansiz, Fidan Doğan et Leyla Söylemez ont été assassinées en plein Paris par un Turc que la justice française sait, preuves à l’appui, être téléguidé par le MIT, le service secret turc.
 
Je n’ai pas perdu un de mes proches dans la guerre contre Daesh depuis 2014 comme presque toutes les familles kurdes de Syrie qui ont vu mourir 11 000 des leurs et revenir 23 000 blessés ou mutilés.
 
Alors oui, je ne suis pas kurde pour toutes ces raisons.
 
Au mieux je ne peux qu’imaginer ce que les Kurdes peuvent ressentir de cette nouvelle et ultime trahison des USA, puis de la Russie mais également de l’Europe qui les livre pour la troisième fois en trois ans, à la fureur d’Erdoğan et à ses supplétifs issus des rangs de Daesh ou d’al-Qaïda pour la plupart.
 
J’ai du mal à imaginer ce que les Kurdes peuvent ressentir en voyant le meurtre de Hevrin Khalaf, jeune femme de 35 ans, politicienne œuvrant pour un Moyen Orient laïque et démocratique, pacifiste et féministe, filmé et diffusé avec fierté par des membres de l’Armée Syrienne Libre, supplétifs islamistes de l’armée turque. Son corps disloqué au-delà de l’imaginable a été retrouvé avec des marques de viol, de lapidation et de tortures d’une extrême et rare violence. Hélas elle n’est pas la seule à avoir subi un tel acharnement.
 
Je ne peux imaginer ce qu’un peuple, dont 5000 des siens ont déjà été gazés, doit revivre quand tombent sur des civils innocents des bombes au phosphore pourtant interdites.
 
Mais tout ceci se passe si loin de chez nous n’est-ce pas ? Et pourtant, ce qui se passe là-bas nous concerne directement et aura un impact sur l’Europe qu’on le veuille ou non et certainement bien plus que sur la Russie et les Etats Unis pour qui tout ceci n’est que dommages collatéraux.
 
Parce que les Kurdes sont comme la communauté de l’anneau qui lutte contre le Mal qui s’étend partout sur la terre du Milieu. Ce mal qui se nourrit de la destruction qu’il provoque, ce mal que l’on nomme terrorisme islamiste et qui s’étend bien au-delà de l’Orient. Les Kurdes sont ce rempart qui nous protégeait au prix de leurs vies. Et au lieu de leur en être reconnaissant, nous les avons trahis une nouvelle fois. Pauvres fous que nous sommes !
 
Nous laissons désormais la voie libre au terrorisme pour s’étendre jusqu’en Europe. Car c‘est notre mode de vie qui est également menacé. C’est notre vision d’un monde libre laïque et démocratique qui est la cible de l’expansionnisme islamiste qui rêve d’un monde sous la charia. Et l’exception française est la cible idéale.
 
Les frontières turques sont perméables. Les liens entre Turquie et islamisme ont été maintes fois prouvés et le financement par la Turquie établi. Ce n’est certainement pas un hasard si Al Bagdadi, leader présumé de Daesh a pu circuler librement en Turquie et a été tué en zone sous contrôle turc. Erdoğan d’ailleurs utilise contre l’Europe exactement les mêmes armes que Daesh : utiliser nos peurs en semant la terreur ! Et que craint plus que tout l’Europe ? Que la Turquie ouvre ses frontières pour «submerger» l’Europe des 3,5 millions de réfugiés syriens qu’elle «accueille». Le fera-t-elle vraiment ? Rien n’est moins sûr. Avec discernement et pour alimenter nos peurs, elle distille régulièrement le doute en laissant échapper quelques vagues de migrants mais jamais trop. Car ne l’oublions pas, les réfugiés syriens sont nécessaires voire indispensables à Erdoğan pour changer la démographie du Kurdistan. Ils sont même la clé de voûte de son projet. D’ailleurs, la Turquie s’est vite trouvé un autre levier : les djihadistes de nationalité européenne.
 
Depuis toujours, la réponse à la question kurde d’Erdoğan qui ne rêve que de retrouver la splendeur de l’Empire ottoman, est et a toujours été la suivante :
 
1 – Éliminer toutes les forces armées de résistance kurde soit plus de 50 000 personnes.
 
2 – Changer la démographie du Kurdistan en l’arabisant avec les 3,5 millions de réfugiés
 
3 – Confier la gouvernance de la région aux « Syriens » qui ne sont ni plus ni moins que les djihadistes d’al Qaïda ou de Daesh que nous combattons et qui se sont réfugiés en Turquie.
 
C’est exactement ce qu’il fait déjà à Afrin et qui est connu de toute la communauté internationale !
 
Alors abandonner les kurdes pour qu’ils finissent massacrés ou entassés dans des camps, c’est bien plus que perdre notre humanité et nos valeurs, le sens de l’honneur et celui de la parole donnée.
 
C’est perdre tout ce qui construit une société pour aller vers le chaos ! J’attends autre chose de la France comme la très grande majorité des français, une autre vision des relations avec nos alliés à travers le monde, un autre choix de société. »
 
Christine Valain – Citoyenne française et membre de l’association humanitaire Soleil Rouge France – RojaSor
 
PS – Je dédie ce texte à Charb, à l’équipe de Charlie Hebdo ainsi qu’à tous ceux, Kurdes et autres, que le terrorisme islamiste a tués, pour qu’ils ne soient pas morts en vain.

Image : Zîn Kobanê (Suad Cimo), commandante des YPJ tombée le 13 octobre lors de combats contre l’invasion turque dans le village de Siluk, près de la ville frontalière de Girê Spî (Tal Abyad).

La Turquie décime les mairies kurdes d’HDP

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TURQUIE / BAKUR – La Turquie a destitué quatre autres maires kurdes du HDP ce mercredi dans le cadre de la répression grandissante visant le Parti démocratique des peuples (HDP), portant à 20 le nombre de maires démis de leurs fonctions après leur élection en mars 2018.
 
La maire de Diyarbakır/Yenişehir, Belgin Diken, le maire de Hazro; Ahmet Çevik, la maire de Şırnak / İdil, Songül Erden, et le maire de la municipalité d’Akpazar , à Dersim / Mazgirt, Orhan Çelebi ont été destitués par le pouvoir turc qui les a remplacés par les préfets de ces villes. Ces « kayyums » du pouvoir turc sont l’exemple de la violation de la volonté des millions de Kurdes qu’il qualifie de « terroristes ».
 
Le HDP est le seul parti du parlement turc à s’être opposé à l’offensive lancée le 9 octobre contre le Rojava, dans le nord-est de la Syrie.

Le message des femmes kurdes à l’occasion du 25 novembre

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ROJAVA – A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, le Mouvement de Femmes de la Syrie du Nord-Est (Kongra Star) appelle toutes les femmes à la solidarité contre les attaques génocidaires de l’Etat turc qui veut détruire le modèle féministe et avant-gardiste du Rojava.
 
Voici l’appel du Kongra Star :
 
« A toutes les femmes résistantes qui sont en quête de liberté
 
Le 25 novembre 1960, en République dominicaine, le dictateur du pouvoir souverain, Trujillo, massacra les soeurs Mirabal. La dictature a déclaré les sœurs Mirabal son ennemi juré et les a massacrés par un complot. Leur résistance et leur mort ont intensifié la lutte contre la dictature fasciste. Six mois après leur assassinat, le pouvoir organisé du peuple a mis fin à la dictature.
 
Aujourd’hui encore, les sœurs Mirabal restent l’une des plus grandes sources d’espoir pour toutes les femmes du monde dans la lute pour vaincre la violence masculine souveraine organisée, le fascisme et les dictatures par une force féminine organisée.
 
Aujourd’hui, notre région est devenue l’arène de guerre des forces internationales hégémoniques. Nous, les femmes de la région, subissons les formes de violence les plus organisées, les plus lourdes, les plus brutales et les plus intenses sur cette scène de guerre. Dans sa guerre génocidaire et colonialiste lancée le 9 octobre par la Turquie en Syrie du Nord-Est, on a été témoins d’utilisation d’armes chimiques interdites, de la torture, en passant par les attaques organisées, les viols, les féminicides, les déplacements forcés et les massacres de femmes et d’enfants qui subissent de multiples formes de violence.
 
L’une des plus grandes catastrophes écologiques, politiques, sociales, économiques, démographiques et culturelles que l’histoire a connues se produit actuellement dans le nord-est de la Syrie et au Rojava (Kurdistan de l’Ouest]. En fait, nous sommes face à la domination masculine organisée, armée et systémique représentée par la dictature fasciste Erdogan et ses gangs. La violence a toujours été un moyen de s’emparer de la révolution des femmes du Rojava. Les femmes résistent aux attaques brutales visant le Rojava et le nord de la Syrie avec le pouvoir organisé des femmes. La résistance des femmes luttant dans tous les domaines mène à la construction d’une société libre-démocratie.
 
Le 12 octobre, la co-présidente du Parti « Future Syrie », Havrin Khalaf a été exécutée avec 8 autres personnes qui se trouvaient à ses côtés. Son corps a été torturé. Hevrîn Xelef, l’une des pionnières politiques de la révolution des femmes, luttait pour l’unité démocratique et la paix honorable du peuple dirigé par les femmes à Raqqa que Daesh avait proclamée sa capitale.
 
En la personne d’Hevrîn Xalef, on a visé représentation égale et une coprésidence du nouveau modèle de vie et de politique dirigé par le Mouvement des femmes kurdes. Le 14 octobre, Dayê Aqîde est partie en direction de à Serêkanî en tant que membre de l’Assemblée de la justice pour femmes afin d’être un bouclier humain pour défendre son pays contre les forces d’invasion. Elle a perdu la vie dans le convoi, qui a été bombardé par les avions de guerre turcs. En sa personne, on a frappé le lien et l’amour des femmes à la terre. Contre ces attaques, comme par le passé, les YPJ font preuve d’une résistance glorieuse contre le fascisme de l’Etat turc, qui a pris l’Etat islamique à ses côtés.
 
La combattante des YPJ, Amara, était l’une de milliers de camarades qui avaient auparavant vaincu DAECH. Le 21 octobre, elle a perdu la vie alors qu’elle se battait contre des gangs de l’Etat islamique qui se sont unis au fascisme de l’AKP [Parti au pouvoir en Turquie]. Des gangs qui ont été vaincus par le courage du cœur féminin ont torturé son corps sans vie. Cette attaque contre sa personne visait le pouvoir organisé de légitime défense des femmes. Amara des YPJ, Hevrîn Xalef et Dayê Aqîde sont devenues les nouveaux symboles de la lutte contre la violence masculine systémique.
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C’est pourquoi, en tant que Kongra Star, nous dédions les activités de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes à Amara, Hevrîn Xalef et Dayê Aqîde du 25 novembre au 10 décembre.
 
A l’occasion des événement du 25 novembre de cette année, nous appelons toutes les femmes du monde à renforcer la lutte jusqu’au ce qu’on mette fin au règne d’Erdoğan et à toutes les dictatures en s’appropriant la mémoire de ces trois femmes courageuses qui mettent à jour la lutte des sœurs Mirebal. »
 
La Coordination du Kongra Star
12 novembre 2019
 

« La Turquie est responsable de l’attaque de Qamishlo et du meurtre d’un prêtre »

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SYRIE / ROJAVA – L’administration autonome de la Syrie du Nord-Est tient l’État turc responsable de l’attaque sanglante de Qamishlo et du meurtre du prêtre arménien Hovsep Petoyan et de son père Abraham Petoyan.
 
Hier, six civils kurdes, dont une journaliste et un membre du Comité des arts et de la culture de la région de Cizîrê, ont été tués et 42 autres blessés dans un attentat à la voiture piégée à Qamishlo. Le même jour, le prêtre catholique arménien Hovsep Petoyan et son père Abraham Petoyan ont été abattus dans leur voiture alors qu’ils circulaient sur la route reliant Hesekê à Deir ez-Zor, dans le nord-est de la Syrie. L’organisation terroriste DAECH / ISIS a revendiqué l’assassinat des prêtres.
 
L’administration autonome a fermement condamné les attaques et a tenu l’État turc responsable des morts qui en ont résulté. « Le but de ces attaques est le même que celui de l’invasion turque. »
 
Faisant remarquer que l’Etat turc avait empêché l’éradication de la terreur de l’Etat islamique, l’administration autonome a déclaré dans un communiqué que les mercenaires djihadistes en avaient profité pour se lancer dans des attaques.
 
Le communiqué a souligné que tous les peuples et groupes religieux de la région étaient menacés par les attaques d’invasion de l’Etat turc, ajoutant: « Les peuples assyrien et syriaque vivant à Til Temir sont confrontés aux massacres de l’Etat turc et de leurs mercenaires. Alors que les attaques de la Turquie sur la population chrétienne de la région se poursuivent, le prêtre Hosvep Petoyan Bidoyan et son père Abraham Petoyan ont été assassinés par l’Etat islamique. »
 
L’administration autonome a présenté ses condoléances à la population arménienne et aux familles des martyrs et a appelé la coalition internationale à intensifier sa lutte contre l’agression de la Turquie dans le nord de la Syrie et à la réactivation des cellules de l’Etat islamique grâce à l’invasion turque.
 

Des drones américains ont filmé les crimes des gangs de la Turquie au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Dans un article paru dans le journal The Wall Street Journal, on rapporte que des militaires américains ont présenté des images filmés par des drones américains montrant les gangs de la Turquie commettre des crimes contre des civils lors de l’offensive militaire turque au Rojava.  
 
Des responsables militaires américains déclarent qu’ils ont vu des images de drones en direct le mois dernier qui semblaient montrer des mercenaires islamistes soutenus par la Turquie qui visaient des civils lors de leur assaut contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie. Les attaques que les Américains ont présentées dans un rapport à leurs commandants seraient des crimes de guerre, selon des responsables américains.
Selon le journal, les vidéos de surveillance américaines de deux incidents ont été incluses dans un rapport interne rédigé par des fonctionnaires du département d’État et faisant état de préoccupations concernant quatre cas crédibles de crimes de guerre.

PARIS. Soirée kurde ce samedi 16 novembre

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PARIS – Une soirée de débat, spectacle, film et concert de musique autour des Kurdes aura lieu ce samedi 16 novembre à la Cité internationale des arts, dans le 18ème arrondissement de Paris.
(Entré gratuite)

Cette soirée est organisée dans le cadre du 3ème festival Visions d’exil qui a lieu entre le premier et 30 novembre.
 
La soirée se déroule en 4 parties :
 
17h → Film: Les chants du pays de ma mère
(Gomgashtei dar Aragh) de Bahman Ghobadi
 
Pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988), un groupe de musiciens kurdes iraniens se lance à la recherche de Hanareh, une chanteuse à la voix magique qui est passée de l’autre côté de la frontière, au Kurdistan irakien. Durant leur quête, ils vont être confrontés à toute l’horreur de ce que subit le peuple kurde. La vie, elle, continue avec humour.
 
19h → Spectacle: « Happy Dreams – Une histoire kurde » par Aram Taştekin
 Le Port du Kurdistan
Aram Taştekin

Puisant dans les traditions des dengbejs, les chanteurs-conteurs traditionnels kurdes – et dans les techniques théâtrales contemporaines, Aram Taştekin saute à pieds joints dans une langue qu’il parle depuis peu, le français. Il invite son auditoire à voyager dans son histoire : son enfance dans les montagnes du Kurdistan, sa vie d’artiste antimilitariste dans un pays en guerre et ses premiers moments en France. Pour lui qui se débat entre le kurde interdit et le turc imposé, le français est une langue avec laquelle il a la liberté de jouer.
 
20h → Débat: l’art kurde en exil
 
Avec Aram Taştekin acteur-auteur et Engin Sustam, auteur d’Art et subalternité kurde, L’émergence d’un espace de production subjective et créative entre violence et résistance en Turquie (L’Harmattan, 2016).
Modération Ariel Cypel
Engin Sustam
 
21h30 → Concert de musique kurde: Trio Rusan Filiztek
 
Originaire de Diyarbakir (Amed), Rusan Filiztek est un stranbej, ce qui signifie en kurde un musicien et chanteur virtuose. Très tôt initié au saz – instrument de la famille des luths à long manche –, il approfondit sa connaissance des musiques kurdes durant des séjours au Moyen-Orient, poussant jusqu’en Arménie, en Géorgie et en Sibérie pour collecter les répertoires anciens. Travaillant aux côtés de Jordi Savall, Solon Lekkas ou Tony Gatlif, il est aussi invité à jouer dans de nombreux festivals. Ses compositions s’inspirent de différents folklores, du jazz oriental, du baroque et de la tradition.
 
Rusan Filiztek
Saz, oud et chant – Rusan Filiztek, Guitare Flamenco -François Aria, percussions – Neset Kutas.
 
RDV à la Cité internationale des arts
Site de Montmartre
15 rue de l’Abreuvoir
75018 Paris
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Les soldats turcs ouvrent le feu sur des manifestants à Kobanê: un mort et 4 blessés

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ROJAVA – KOBANÊ – Les soldats turcs ont ouvert le feu ce midi contre les civils kurdes protestant contre la patrouille militaire turco-russe à Kobanê.

Selon les premières informations fournies, une femme âgée a été tuée tandis que quatre autres civils ont été blessés par les tirs des soldats turcs.