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La langue kurde est en danger

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PARIS – A l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle célébrée ce 21 février, la militante franco-kurde, Rosa Ozbingol tire la sonnette d’alarme, déclarant qu’à cause de l’interdiction d’apprendre la langue kurde, cette dernière est menacée de mourir, comme des milliers d’autres langues avant elle. Mais contrairement à ces milliers de langues disparues car elles n’avaient plus assez de locuteurs, le kurde a plusieurs dizaines de millions de Kurdes qui sont interdits d’apprendre leur langue maternelles. En effet, les États colonisateurs qui occupent le Kurdistan interdisent formellement l’apprentissage du kurde pour mener à bien le génocide kurde…
 
Voici le cri de coeur de Rosa Ozbingol:
 
AU SECOURS LA LANGUE KURDE EST EN DANGER !
 
L’UNESCO est l’un des premiers à avoir pris en compte les dégâts que peut causer la disparition de certaines langues.
 
L’ancienne Directrice Générale de l’UNESCO, Irina Bokova (télécharger son discours de 2015 préconisait la connaissance de trois langues : la langue maternelle (la seule qui permette une alphabétisation rapide et optimale et dans laquelle tout un chacun est à l’aise), la langue de l’Etat dans lequel on vit (pour travailler, participer à la vie culturelle ou économique) et une langue internationale. Mais voilà, « selon que vous serez puissant ou misérable », la situation est très inégale : certains ont pour langue maternelle une langue internationale et s’en contentent, d’autres doivent démontrer leurs talents en langue pour progresser dans tous les domaines d’activité.
 
Sur les plus de 6000 langues que compte le monde aujourd’hui, un quart aura disparu avant la fin du siècle. Quelles sont les causes de la disparition ?
 
• la langue ne se transmet plus de génération en génération,
• les gens qui la parlent ne la valorisent pas,
• l’utilisation de la langue est réduite à quelques domaines d’activité (à la maison, aux champs),
• le gouvernement ou les institutions ne lui donnent pas de statut officiel et la méprisent,
• la documentation en cette langue est faible ou de mauvaise qualité,
• la langue s’adapte mal aux nouveaux domaines (ex. informatique) et médias,
•il n’y a pas (ou peu) de matériel d’enseignement ou d’apprentissage de cette langue,
• les taux de locuteurs dans la population globale est faible, il y a peu de locuteurs natifs.
 
Apprenons et transmettons de génération en génération notre langue kurde. Travaillons ensemble pour rendre notre langue maternelle kurde nationale et internationale.

Libérez le « Mandela kurde » pour la paix au Kurdistan

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Criminalisé par la Turquie et ses alliés occidentaux, Abdullah Ocalan – que certains qualifient de « Mandela kurde » – croupie sur l’île prison d’Imrali, en Turquie, depuis plus de 23 ans. Les Kurdes et leurs amis exigent depuis 23 ans qu’il soit libérer pour résoudre la question kurde. Mais la Turquie, l’Europe et les USA refusent tout net cette demande. Ils préfèrent la continuation de la guerre au Kurdistan et le massacre des Kurdes et des Yézidis, qu’ils soient au Kurdistan du Bakûr, dans le Nord de l’Irak, à Shengal et au Rojava…

 
L’ami des Kurdes, André Métayer rappelle que sans Ocalan, on ne peut espérer avoir la paix au Kurdistan et exige sa libération immédiate.
 
« Pourquoi, après 23 ans d’enfermement, où tout est fait pour qu’il soit l’oublié de l’Histoire, Abdullah Öcalan suscite-t-il toujours autant d’attention – pas toujours bienveillante – dans le monde et de ferveur chez les Kurdes, toutes générations confondues ? Pourquoi Abdullah Öcalan, président du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a fait l’objet d’un véritable complot international, reste-t-il l’interlocuteur incontournable de l’Etat turc en vue d’un règlement politique de la question kurde ?
 
Un complot international visait à éliminer Öcalan de la scène politique
 
Abdullah Öcalan, né en 1949, était, lors du coup d’État de 1980 fomenté en Turquie par une junte militaire, secrétaire général d’un tout nouveau parti créé le 27 novembre 1978, le PKK. Les premières actions de guérilla sur le sol de Turquie de ce mouvement de résistance, qu’il dirigea depuis la Syrie où il s’était réfugié, commencèrent dès 1984. Il fut livré à la Turquie le 15 février 1999 au terme d’une machination internationale politico-barbouzarde, mise à exécution au Kenya alors qu’il faisait route vers l’Afrique du Sud. Abdullah Öcalan est condamné à la peine capitale par la Cour de sûreté d’Ankara, le 29 juin 1999, lors d’un procès que la Cour européenne des Droits de l’Homme jugera “inéquitable” : la peine de mort (abolie entre temps) sera commuée en détention à perpétuité. Abdullah Öcalan est depuis détenu dans une île de la mer de Marmara, l’île-prison d’Imrali, connue pour avoir embastillé des personnalités célèbres comme le premier ministre turc Adnan Menderes (exécuté en 1961) ou encore le célèbre réalisateur de films Yilmaz Güney. C’est alors qu’il devint le leader incontesté du peuple kurde.
 
Öcalan, homme d’Etat
 
Le procès d’Abdullah Öcalan va marquer un tournant dans le conflit turco-kurde et donner à l’accusé une tribune pour faire connaître au monde entier les raisons de son combat et les solutions qu’il préconise :
 
Il n’est pas dans mon propos de répondre point par point, dans le détail, au réquisitoire de Monsieur le Procureur Général, mais de me pencher sur la question principale, à savoir la possibilité d’aménager un compromis et de trouver une solution historique à la question kurde, incluant le PKK en tant qu’instigateur du dernier soulèvement qu’on peut qualifier de guerre à moyenne portée et dans lequel j’ai œuvré pour créer les conditions d’une paix négociée.
 
Il dit plus loin :
 
Un peuple peut vivre sur plusieurs Etats et plusieurs peuples peuvent cohabiter à l’intérieur d’un même Etat, à condition qu’il soit démocratique. (“Ma Défense” 1999).
 
Il propose ni plus ni moins l’abandon de la lutte armée en échange de garanties législatives et constitutionnelles. C’est dans ce contexte particulièrement difficile qu’Abdullah Öcalan est apparu publiquement en homme d’Etat, alors que d’aucuns ne voulaient voir en lui qu’un chef de guerre “tueur d’enfants” qu’il fallait pendre haut et court. Ses ennemis ont brocardé ses propos et certains de ses amis n’ont vu que la plaidoirie d’un lâche voulant sauver sa peau. Le Monde du 10 novembre 1999 titra imprudemment ” Abdoulla Ocalan, la fin d’un mythe”… Pourtant, il était patent qu’Abdullah Öcalan, fort du soutien du peuple kurde, allait s’imposer comme un interlocuteur incontournable avec lequel la Turquie devrait négocier. Il aura fallu 14 ans de cachot avant que ce message d’Öcalan de 1999, actualisé lors du Newroz 2013, ne soit audible pour la presse et la communauté internationale. Vingt-trois années sont passées, il a écrit plusieurs livres, traduits en plusieurs langues, notamment sur le “confédéralisme démocratique”, une forme d’autonomie politique et culturelle qui permettra aux Kurdes de s’autogouverner sans remettre en cause l’intégrité territoriale de chacun des pays dans lesquels ils se trouvent. L’Union des communautés du Kurdistan (KCK), aujourd’hui Congrès pour une société démocratique (DTK) en est une première application, Si le processus, farouchement combattu par le président Erdoğan, est bloqué en Turquie, il est à la base de l’organisation de la société mise en place au Rojava (Kurdistan de Syrie). Aujourd’hui, sa position est globalement comprise, approuvée et plébiscitée. »
 
Publié sur le site Amitiés Kurdes de Bretagne

ROJAVA. Neuf autres Kurdes enlevés à Afrin par les gangs de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Les forces turques et les mercenaires alliés continuent de commettre des crimes dans le canton kurde d’Afrin qu’ils ont envahi en 2018 en violation du droit international.
 
Des sources locales rapportent que les mercenaires de Faylaq al-Sham soutenus par la Turquie ont enlevé Şakir Şêxo, 36 ans, du village de Jalama dans le district de Jindires à Afrin.
 
Dans le village de Badina, dans le district de Rajo, Xelîl Mihemed Mistefa, 22 ans, a été enlevé au motif qu’il avait un lien avec l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. Mistefa aurait été enlevé par le groupe paramilitaire « Police militaire ».
 
Le frère de Xelîl Mihemed Mistefa, Ajar Mistefa, avait également été enlevé par les envahisseurs il y a deux mois. Son sort reste encore inconnu.
 
D’autre part, les mercenaires Firqat al-Hamza affiliés à la Turquie ont enlevé cinq civils, dont une femme et un homme âgé, du village de Qude dans le district de Rajo.
 
Bien que les séquelles des personnes enlevées ne soient pas connues, elles ont été identifiées comme étant Hisên Mihemed Hemo (75 ans), Selah Menan Şêxo, Şukrî Hisên Bakîr (50 ans), Mihemed Mihemed Heyder, Asya Hisên Mûsa (60 ans).
 
Jeudi, les frères Mihemed Fayiq Henan (38 ans) et Hisên Hisên Fayiq Henan ont été enlevés jeudi par les forces turques dans le village de Berbene, dans le district de Rajo.
 
La Turquie a instauré un régime de terreur et de corruption dans toutes les régions qu’elle a occupées, notamment à Afrin, qui est envahie depuis mars 2018. Des crimes tels que les enlèvements, les exécutions, la torture, les pillages, les migrations forcées sont devenus monnaie courante dans la ville, qui est devenu un foyer de crimes de guerre.
 
Selon ce que l’Organisation des droits de l’homme Afrin – Syrie a documenté, plus de 8 063 civils ont été enlevés pendant quatre ans d’occupation, le sort de plus d’un tiers d’entre eux est encore inconnu et des centaines d’entre eux ont été libérés en échange d’une énorme rançon.
 
Plus de 655 civils ont perdu la vie, dont 498 personnes tuées à la suite des bombardements turcs, 90 ont perdu la vie sous la torture et plus de 696 ont été blessées à la suite des bombardements turcs, dont 303 enfants et 213 femmes.
 
Plus de 333 900 oliviers et divers arbres forestiers ont été abattus et plus d’un tiers de la superficie destinée à la culture, estimée à plus de 11 000 hectares, a été brûlé depuis l’occupation d’Afrin.
 
 

Le peuple kurde a réussi à préserver son existence grâce à sa langue

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SYRIE / ROJAVA – Les enseignants du kurde déclarent que le Rojava vit une étape historique dans le contexte de la renaissance de la langue maternelle. Ils ont expliqué que cela affectera d’autres parties du Kurdistan dans les années à venir.
 
Le 21 février de chaque année marque la Journée internationale de la langue maternelle, selon l’UNESCO, qui l’a officiellement approuvée en 1999.
 
Le peuple kurde est soumis à des processus d’assimilation, d’extermination physique et culturelle et de privation des droits les plus élémentaires. Il est interdit d’apprendre la langue kurde au Kurdistan d’Est, et la peine de mort est prononcée contre quiconque participe à des activités en langue kurde alors que parler la langue kurde en Turquie est considéré comme un crime où des milliers de Kurdes ont été emprisonnées ces dernières années sous l’inculpation d’avoir écouté des chansons kurdes ou de parler la langue kurde.
 
De plus, l’Etat d’occupation turc et ses mercenaires pratiquent un génocide contre la présence kurde dans les zones qu’il occupe au Rojava (Afrin, Girê Spî et Serêkaniyê), et la langue kurde y est interdite.
 
À ce sujet, l’agence ANHA a rencontré Nashtman Haji Murad, et Darwish Alo, deux enseignants kurdes de l’Académie Shehid Vian Amara, qui ont parlé de l’importance de la langue maternelle à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle.
Les deux enseignants ont déclaré que le peuple kurde a réussi à préserver son existence grâce à sa langue.
(…)
 

Genre et militantisme au Kurdistan d’Iran: Les femmes kurdes du Komala 1979-1991

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PARIS – En Occident, on parle volontiers des combattantes kurdes, de leur bravoure, de leur sens du sacrifice face à leurs ennemis sans foi ni loi, comme on l’a vu avec les soldats turcs ou les mercenaires islamistes qui les décapitaient, les torturaient, violaient, même leurs cadavres et qui filmaient leurs actes barbares. Bien que moins médiatisées, les femmes kurdes se sont engagées également au sein de l’appareil politique kurde, malgré la répression étatique visant les partis politiques kurdes, d’où les arrestations des femmes politiciennes kurdes, y compris des députées et maires élues.
 
Installée à Paris depuis quelques années, la chercheuse et présidente de l’ONG « Kurdistan Human Rights Network – KHRN » (Réseau pour les Droits humains au Kurdistan) Fatemeh Karimi a écrit de nombreux articles sur les femmes kurdes du Rojhilat, partie est du Kurdistan colonisée par l’Iran. Karimi vient de publier son livre «Genre et militantisme au Kurdistan d’Iran: Les femmes kurdes du Komala 1979-1991» chez Harmattan.
 
Cet ouvrage se penche sur le combat des femmes kurdes au sein de Komala* pour la liberté et contre l’obscurantisme ainsi que les multiples formes de discrimination qu’elles subissent en tant que Kurdes, femmes et peshmergas (combattantes).
 
 
« Genre et militantisme au Kurdistan d’Iran: Les femmes kurdes du Komala 1979-1991 » a été publié chez Harmatan (Collection « Peuples cultures et littératures de l’Orient »), sous la direction de la poétesse et universitaire Nazand Begikhani qui remercie l’Institute Kurde de Paris et Sophie Moussé pour leur aide précieuse apportée à la publication du livre.
 
*Komala (Komalay Shorshgeri Zahmatkeshani Kurdistani Iran) : Comité des révolutionnaires du Kurdistan iranien, fondé en 1969, à Téhéran, en Iran. Peu de temps après la révolution iranienne en 1979, le Komala a lancé une guérilla contre l’Iran. Jusqu’à la fin des années 1980, ce parti d’origine marxiste contrôlait des zones autonomes au Rojhelat (Kurdistan de l’Est, en Iran). Un système politique organisé sur la base de communes était mis en place. Suite à d’intenses répressions, et à la guerre Iran-Irak entre 1980-1988, le Komala a dû se réfugier, comme le PDKI, dans les montagnes kurdes irakiennes. Après avoir gelé la guérilla pendant quinze ans, le Komala a repris la guérilla contre l’Iran depuis désormais un an et demi. (Via mars infos)

Les Kurdes accueillent la Journée internationale de la langue maternelle

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Interdits de parler leur langue maternelle depuis près d’un siècle, les Kurdes mènent une lutte acharnée pour la survie de leur langue et pour eux la Journée internationale de la langue maternelle du 21 février est une occasion plus importante que les autres peuples qui ne sont pas soumis à de telles interdictions…
 
L’Association de recherche sur la langue et la culture de Mésopotamie (MED-DER) organise aujourd’hui à Yenişehir / Amed (Diyarbakir) dans le cadre de la Semaine de la langue maternelle qui se déroule du 17 au 23 février.
 
Le programme d’une semaine a été organisé pour marquer le 21 février, Journée internationale de la langue maternelle.
 
Des représentants de nombreux partis politiques et organisations de la société civile de la ville participeront au festival. (ANF)
 
Voici une « anecdote » sur l’interdiction de la langue kurde en Turquie
Nous sommes dans les années 1980, dans une région kurde sous occupation turque où parler kurde est interdit.
 
Un paysan kurde court à la boulangerie de son village au retour de son champ et voudrait acheter un pain avant le coucher du soleil qui est proche, car dans cette région kurde, l’État turc a décrété un état d’urgence avec couvre-feu au coucher du soleil. Le paysan lance à la hâte « ka nanakî, bi tirkî*» en kurde, qu’on pourrait traduire en « un pain, en turc » Ce pauvre paysan ne sait pas parler le turc mais il faut bien qu’il achète son pain d’une façon ou d’une autre.

Maintenant, imaginons un instant que cette scène ait lieu en France, pendant l’occupation nazie : Un paysan corrézien de retour de son champ, court à la boulangerie de son village. Le soleil va bientôt se coucher, or, il y a le couvre-feu à la tombée de nuit. Les Nazis ont interdit de parler le français et ont imposé la langue allemande dans tout le pays mais notre paysans corrézien ne parle pas un mot d’allemand. Alors, il dirait, vraisemblablement : « Un pain, en allemand ».

En effet, l’État turc avait interdit le kurde dans tout le pays, y compris dans les régions kurdes et ce, depuis la création de la Turquie en 1923. Même au sein de leurs foyers, les Kurdes ne pouvaient parler leur langue sous peine d’être arrêtés et/ou torturés, en plus de payer une amende. (L’État turc avait dépêché des fonctionnaires à cet effet dans tout le Kurdistan.)

Encore aujourd’hui, en Turquie, les Kurdes ne peuvent recevoir un enseignement dans leur langue maternelle.

« Ka nanakî bi tirkî / Bana türkçe bir ekmek ver » est le nom d’une nouvelle de Cezmi Ersöz, écrivain et journaliste kurde.

DEBAT. Les villes du Kurdistan: Guerre, destruction et reconstruction de l’Empire ottoman à la République de Turquie

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PARIS – L’Institut kurde de Paris accueille le débat « Les villes du Kurdistan: guerre, destruction et reconstruction de l’Empire ottoman à la République de Turquie » le 26 février 2022.
 
Mustafa ÇELEBİ, Doctorant en urbanisme à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, et Serhat ÖZHAN, Doctorant en génie urbain à l’université Gustave Eiffel, informeront le public sur la destruction et reconstruction des villes kurdes par les forces occupantes depuis l’Empire ottoman.
 
Hamit BOZARSLAN, historien et professeur à l’EHESS, assurera la modération lors du débat.
 
« Cette présentation se concentre sur les transformations spatiales et sociales dans les villes qui ont été soumises à une grande destruction après la guerre, pendant les dernières années de l’Empire ottoman et toute la durée de la République de Turquie. En outre, elle attire l’attention sur les pratiques de la même tradition politique dans le même territoire mais dans deux siècles différents concernant la guerre, la destruction, l’administration et les aménagements des villes et les changements spatiaux et sociaux.
 
Dans la première partie, le cas de la ville de Van est examiné. Les dynamiques de l’urbanisation de la région de la dernière période ottomane jusqu’à 1915, la destruction spatiale et sociale causée par la guerre russo-ottomane de 1915 et le génocide arménien sont discutés. A travers des analyses iconographiques et spatiales, la réorganisation de la ville, les tentatives de relocalisation et le changement de la structure socio-spatiale de Van que les « modernistes » de Jeunes Turcs ont voulu réaliser dans la période post-génocide, sont expliqués.
 
La deuxième partie de la présentation se focalise sur les processus de destruction et de reconstruction d’après-guerre qui ont eu lieu dans 12 villes du Kurdistan de Turquie (Dargecit, Nusaybin, Sirnak, Surici, Cizre, Silopi, Hezex, Gever, Bismil, Derik, Silvan, Lice) en 2015 et 2016.
 
Les dynamiques politiques et sociales de la région de la période ottomane à nos jours sont abordées, puis les pertes humaines dues à la guerre, les dimensions de la destruction dans les villes, les processus de reconstruction sont présentés dans une perspective synthétique. Par la suite, des situations particulières (règlements juridiques, décrets-lois, expropriation de terres, etc.) et des éléments marquants (UNESCO, symboles historiques et culturels) notamment dans les villes de Sur, Cizre, Şırnak et Nusaybin, qui ont été affectées par la guerre et la destruction, sont décrites. Dans la dernière partie, les processus spatiaux et les effets de la destruction de la guerre qui ont eu lieu dans la même période sont détaillés à travers le cas de Nusaybin. Cette partie se compose de Kayyum, de contradictions juridiques dans le processus de planification et de TOKI (Administration du développement du logement social en Turquie) et explique de manière concrète les comportements autoritaires et les pratiques urbanistiques de l’État en cas d’urgence. »
 

RDV le samedi 26 février, à 15 heures
Institut kurde de Paris
106 rue La Fayette, 75010 Paris

TURQUIE. La militante kurde, Sevil Rojbin Çetin est détenue depuis juin 2020, sans jugement

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TURQUIE / BAKUR – Torturée et arrêtée le 26 juin 2020, Sevil Rojbin Çetin se trouve toujours en prison, sans jugement. Le procès de la militante kurde a été reporté au motif que les témoins secrets n’avaient pas assisté à l’audience.
 
L’audience du procès intenté contre Sevil Rojbin Çetin, militante du Mouvement des femmes libres (Tevgera Jinên Azad – TJA) et membre du Parti démocratique des peuples (HDP) pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK] », s’est tenue au 2e tribunal pénal de Van.
 
Çetin a assisté à l’audience via le système d’information audio et visuel (SEGBİS) de la prison de Diyarbakır (Amed), où elle est détenue. L’audience s’est déroulée en présence de son avocat et de sa famille et a été suivie par le député HDP Van Muazzez Orhan, ainsi que par la co-maire de la municipalité de Tusba, Ayşe Minaz, qui a été destituée par l’État turc.
 
Audience reportée
 
Çetin a répété ses déclarations, tandis que ses avocats ont exigé sa libération. Le conseil du tribunal a décidé de maintenir Çetin en prison au motif que les témoins secrets n’avaient pas assisté à l’audience. Le procès a été reporté au 12 mai.
 
Rojbin Çetin a été arrêtée lors d’une perquisition à son domicile à Diyarbakır le 26 juin 2020, Journée de lutte contre la torture et de solidarité avec les victimes de la torture. Lors de son arrestation, les policiers l’ont torturée en lâchant un chien contre elle. La détention de Çetin a été prolongée à trois reprises.
 
 

ROJAVA. Une jeune Yézidie sauvée des gangs de DAECH qui voulaient l’emmener en Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Les forces arabo-kurdes ont sauvé une jeune femme yézidie des mains des terroristes de DAECH qui voulaient l’emmener en Turquie. La jeune femme a retrouvé sa famille à Shengal où elle avait été capturée il y a 8 ans avec des milliers de femmes et enfants devenus esclaves de DAECH.
 
Une jeune femme nommée Roza Emin Bereket, qui a été sauvée de l’Etat islamique, a déclaré : « Ils ont décidé de nous emmener en Turquie. Mais les FDS nous ont sauvés en chemin. »
 
Roza Emin Bereket, une jeune femme yézidie capturée par des mercenaires de l’Etat islamique il y a 8 ans et secourue au Rojava par les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), a retrouvé sa famille à Shengal.
 
La cérémonie par laquelle la jeune femme a été réunie avec sa famille a eu lieu à Shengal où DAECH a commis un génocide il y a 8 ans. Roza, dont le père, la mère et les frères et sœurs sont toujours portés disparus après avoir été enlevés par l’Etat islamique, a été accueillie par son oncle.
 
La jeune femme a déclaré : « Le 3 août 2014 est le jour le plus noir de notre vie. Lorsque les mercenaires de l’Etat islamique ont attaqué Shengal, ils ont massacré notre peuple, l’ont séparé les uns des autres. Ils ont violé des femmes et les ont vendues sur des marchés aux esclaves. (…) Ils ont utilisé la torture psychologique. J’étais à Deir ez-Zor. Ils avaient décidé de nous emmener en Turquie. Je remercie les FDS et les forces Asayish [Forces de sécurité intérieur] de nous avoir sauvés. Ils nous ont amenés au camp de Kobanê où vivaient les réfugiés yézidis. Ils ont parlé avec Şêx Faruk, l’un des anciens des Yézidis. Puis ils m’ont emmenée à Shengal, chez famille, je les remercie beaucoup.
 
J’étais très heureuse de voir ma famille. Mais je suis triste parce que je ne peux pas voir ma mère. Mais je crois que les FDS la libérera et je pourrai l’accueillir. »
 
La grand-mère de Roza, Xense Xelef, a remercié les FDS d’avoir ramener sa petite-fille.
 
L’oncle de la jeune femme a déclaré : « Roza est ma nièce. Elle a été capturée par des mercenaires de l’Etat islamique avec tous les membres de sa famille. Deux de ses sœurs et un frère ont également été secourus. Mais sa mère, son père et quelques autres frères et sœurs sont restés aux mains de l’État islamique. Roza a été sauvée il y a un mois. Elle est restée avec les Yézidis au Rojava. Maintenant Roza est là. Je suis éternellement reconnaissant à tous ceux qui ont aidé. »
 

SYRIE. Un agent travaillant pour les renseignements turcs arrêté à Manbij

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SYRIE / ROJAVA. Un terroriste travaillant pour les renseignements turcs (MIT) ont arrêté à Manbij avec des armes, des munitions et des stupéfiants. Il était chargé de commettre des attentats et d’assassiner des civils ainsi que des responsables militaires et politiques de l’Administration autonome arabo-kurde. (D’autres sources parlent de 4 terroristes capturés.)
 

Les unités antiterroristes (YAT) du Conseil militaire de Manbij ont frappé des mercenaires sous commandement turc qui mènent des attaques dans la région. Selon le communiqué du YAT, un agent des services secrets turcs (MIT) a été arrêté. L’agent présumé du MIT est Khaled Muhammad Salama (Abu Uday).

Le communiqué indique qu’il a été « déterminé qu’il avait été recruté comme agent par les services secrets turcs MIT à Manbij ». L’homme était surveillé depuis le 3 janvier 2022 et a finalement été arrêté jeudi.

Attaques planifiées contre des politiciens

Parmi les documents saisis figurent des photos du domicile du vice-président du Parti Avenir de la Syrie, Abu Araj. Apparemment, l’agent arrêté planifiait une attaque contre la maison du politicien. Une photo des coordonnées où il avait posé une mine a également été découverte. Ces documents sont utilisés pour prouver au MIT que les ordres ont été exécutés. Au cours de l’interrogatoire, ses deux épouses, Amal Nema et Nagham Sobhi, ont confirmé le lien de Salama avec le MIT.

Salama était en contact permanent avec l’agent du MIT Abu Ibrahim Azaz, qui lui avait également fourni la mine à utiliser dans l’attaque contre la maison du politicien Abu Araj. Salama a envoyé à Azaz des photos de la cible. Après l’arrestation de Salama, Azaz a contacté sa femme, Amal Nema, et a exigé que la bombe soit remise à quelqu’un qu’il enverrait. Nema a également été arrêté. Elle a admis sa participation lors de l’interrogatoire. Leurs déclarations ont été confirmées par la deuxième épouse de Salama, Nagham Sobhi.

Armes et stupéfiants saisis

Le YAT a saisi les objets suivants dans la maison : deux fusils d’assaut Kalachnikov, une mitrailleuse BKC, huit chargeurs Kalachnikov, deux RBC, deux lance-roquettes B7, trois grenades B7, des munitions BKC, un bombe, trois kilogrammes d’héroïne, etc.

 

LYON. Soutien à la campagne «Justice pour les kurdes» le dimanche 27 février

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LYON – Les militants kurdes de Lyon et leurs ami.e.s organisent une journée d’information le dimanche 27 février sur la situation des luttes de libération au Kurdistan et sur l’avancée de la révolution sociale au Moyen Orient. RDV à midi, au Centre culturel Mésopotamie, 11 rue Mazagran.
 
« Alors que les bombardements turcs s’intensifient en Syrie et en Irak. Que la répression s’abat sur les soutiens ici comme ailleurs. Il est plus que temps d’exiger le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne.
 
Dimanche 27 février à l’association culturelle Mésopotamie convivialité et soutien aux luttes internationalistes seront au programme à partir de 12h.
 
Alors que les bombardements turcs s’intensifient en Syrie et en Irak. Que la répression s’abat sur les soutiens ici comme ailleurs. Il est plus que temps d’exiger le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne.
 
C’est dans ce cadre qu’une campagne « Justice pour les kurdes » est lancée au niveau international.
 
L’association culturelle Mésopotamie vous invite à venir signer la pétition, partager des spécialités kurdes, échanger sur la situation des luttes de libération au Kurdistan et sur l’avancée de la révolution sociale au Moyen Orient.
 
Venez nombreuses et nombreux. »
 

TURQUIE. Attaque armée contre un bureau du parti HDP

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TURQUIE – Le bureau du Parti démocratique du peuple (HDP) à Adana/Yüreğir a été attaqué par une ou plusieurs assaillants dans la nuit de 17 février qui ont tiré des coups de feu et lancé des explosifs contre le local. Ce parti d’opposition « pro-kurde » est régulièrement victime d’attaques armées qui ont déjà fait des morts et des blessés.
 
Le bureau du Parti démocratique du peuple (HDP) à Adana/Yüreğir a été attaqué par une ou plusieurs assaillants dans la nuit de 17 février qui ont lancé des explosifs contre le local.
 
L’attaque a également provoqué un incendie qui a été éteint par les riverains, tandis que des membres du HDP se sont rendus au bâtiment du district et ont averti la police.
 
De temps en temps, des attaques racistes sont perpétrées en Turquie contre les bâtiments du HDP. Le 17 juin, un assaillant armé a pris d’assaut le bâtiment du HDP dans la province d’Izmir en Turquie et a tué la militante Deniz Poyraz.
 
Le 28 décembre, encore une fois, un assaillant armé à Istanbul, en Turquie, a tenté en vain de prendre d’assaut un bureau du HDP et n’a été arrêté que lorsque la police est arrivée après une longue attente.