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Drones iraniens dotés de moteurs austro-canadiens?

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ROTAX, la filiale autrichienne de l’entreprise canadienne Bombardier Produits Récréatifs (BRP), a-t-il du sang kurde sur les mains? En effet, sur la photo d’un drone iranien qui s’est écrasé le 28 septembre* dernier contre le siège d’un parti kurde d’Iran à Koya, au Kurdistan irakien, on y voit le mot ROTAX écrit sur son moteur.

 

En 2020, BRP avait suspendu la vente de ses moteurs à la Turquie quand l’Arménie fut attaquée par des drones Turcs Bayraktar TB2 avec moteur Rotax, «le temps de mieux évaluer la situation».

 

Le 28 septembre 2022, le Corps des Gardiens de la révolution islamique a mené des attaques de drones et de missiles contre la région kurde de Koya, dans le nord de l’Irak, faisant 18 morts, dont des enfants et des femmes (dont une enceinte), et 58 blessés. L’Iran accuse les partis kurdes iraniens installés au Kurdistan irakien d’être derrière les protestations anti-régime qui secouent le pays depuis le meurtre de Jina Mahsa Amini le 16 septembre dernier.

La photo du drone iranien portant le moteur ROTAX a été publiée par le photographe de guerre et reporter Afshin Ismaeli. Le même moteur ROTAX a été découvert sur un drone utilisé par la Russie en Ukraine où il s’est écrasé récemment.

L’Union européenne qui prend des mesures restrictives à l’encontre de l’Iran devrait commencer par balayer devant sa porte en sanctionnant les entreprises occidentales qui font du business avec l’Iran si elle veut être cohérant.

SYRIE. Retour de plus d’un million de personnes à Raqqa depuis sa libération

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SYRIE / ROJAVA – Il a cinq ans, les forces arabo-kurdes libéraient Raqqa, « capitale » auto-proclamée du groupe terroriste État Islamique devenue un champ de ruine minée. Depuis, l’administration civile de Raqqa a reconstruit 50% de la ville avec les maigres moyens qu’elles ont. Cela a permis le retour de plus d’un million de civils qui avaient dû fuir Raqqa.

Au cours des cinq années qui ont suivi la libération de Raqqa, plus d’un million de personnes sont revenues dans la ville. Un grand nombre de projets, de coopératives et de conseils ont été créés.

Il y a seulement cinq ans, Raqqa était une ruine. DAECH avait miné la ville et s’était battu dans chaque maison de sa « capitale ». Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réussi, avec de lourdes pertes, à libérer Raqqa, qui était malheureusement connue pour ses centres de torture, ses marchés pour les Yézidis réduits en esclavage et ses sites d’exécution. La ville a été libérée le 20 octobre 2017. L’offensive sur la ville a duré 166 jours.

L’une des premières étapes après la libération a été la création du Conseil civil de Raqqa. Il a coordonné la reconstruction de la ville. Avant la reconstruction, cependant, il fallait déminer la ville. Des milliers de mines ont été désactivées et de nouvelles routes sorties des ruines.

Reconstruction terminée à 50%

Dans la ville, presque entièrement détruite et gravement endommagée en termes d’infrastructures, le Conseil civil reconstruit les bâtiments détruits en cinq ans et répare les maisons endommagées avec l’aide des comités qu’il a mis en place. L’électricité et l’eau ont été fournies au centre-ville et aux zones rurales.

Selon Saddam al-Ali, co-président du Comité du gouvernement local et des communautés du Conseil civil de Raqqa, 50% des services tels que la reconstruction, l’électricité et l’approvisionnement en eau ont déjà été achevés. Lors de la reconstruction du système d’infrastructure, de grandes quantités de débris ont été retirées du centre-ville, les rues ont été pavées, nettoyées et un système d’éclairage a été installé.

Pont de Raqqa reconstruit

Al-Ali a déclaré à l’agence de presse ANHA que le pont de Raqqa, qui relie le centre-ville à la périphérie sud, a été reconstruit. De plus, neuf ponts ont été construits autour de la ville en 2022, certains traversant des canaux d’irrigation et des barrages, portant le nombre de ponts à 16.

La construction des routes progresse

En particulier, la reconstruction des routes a joué un rôle important et a fait de grands progrès en 2022. 8 000 mètres cubes d’asphalte ont été utilisés pour la construction de routes en ville et 10 000 mètres cubes d’asphalte à la campagne. Le programme de construction de routes est achevé à 75 %. 3 000 demandes de réparations et de nouveaux bâtiments ont été approuvées.

Travaux de restauration

Raqqa est une ville ancienne. Les premiers vestiges de peuplement remontent à l’an 6 000 av. De l’ancien empire babylonien à l’hellénisme jusqu’à l’Antiquité tardive, Raqqa était connue comme une ville sous différents noms. En 639, la ville est conquise par les armées musulmanes et rebaptisée ar-Raqqa. Raqqa a été convertie en une ville modèle d’architecture islamique et, avec ses bâtiments chrétiens, islamiques et juifs, a été considérée comme un trésor historique de diverses confessions. Cependant, la plupart des bâtiments historiques ont été détruits par le régime Baath, mais surtout par le soi-disant État islamique et la lutte pour libérer la ville. Avec des ressources limitées, le gouvernement autonome a pu restaurer complètement quatre lieux historiques et en restaurer partiellement 13 autres. Le Comité des Affaires Religieuses a rétabli la Maison des Martyrs

Retour à Raqqa

Au cours de la reconstruction, des centaines de milliers d’habitants sont revenus dans la ville. Selon les registres du Conseil civil, le nombre de personnes qui sont revenues dans la ville en cinq ans a atteint 900 000. Il y a aussi 25 familles chrétiennes parmi les rapatriés. Outre les rapatriés, le nombre de déplacés internes à Raqqa est estimé à 16 000, mais il est en fait probablement beaucoup plus élevé.

Développements dans le domaine économique

L’un des travaux les plus importants du Conseil civil de Raqqa a été la reconstruction de l’agriculture et de l’industrie. Avant la guerre, Raqqa revêtait une importance particulière dans ce contexte.

Le coprésident du Comité économique du Conseil civil de Raqqa, Raşad Kurdo, a déclaré que de nombreux projets avaient été mis en œuvre, notamment l’usine de transformation d’huile d’olive dans le nord de la ville, l’usine de séchage de la ville, l’usine de coton, la construction dans les zones rurales de six entrepôts de fruits secs et de céréales, une usine de fourrage, une usine de poix et un moulin.

En cinq ans, 380 autorisations d’implantation d’installations industrielles ont été délivrées. De plus, de l’huile était distribuée pour faciliter le travail dans les usines et les installations industrielles. Kurdo a également noté que 108 boulangeries ont été ouvertes pour répondre aux besoins quotidiens de la population.

Développements dans le secteur agricole 

L’agriculture irriguée joue un rôle important à Raqqa. Il s’agit notamment des projets al-Raid et al-Belih. Ce sont deux des plus grands projets d’irrigation du nord et de l’est de la Syrie. La Commission de l’agriculture et de l’irrigation a remis en service 24 pompes d’irrigation complètement détruites. L’agriculture irriguée est pratiquée sur 93 000 hectares de terres à Raqqa, tandis que 190 000 hectares de terres sont cultivées avec de l’eau de rivière et 140 000 hectares de terres sont cultivées avec de l’eau de puits.

La récolte de blé en 2022 rapportera 120 000 tonnes. L’année dernière, la récolte de coton a rapporté 25 000 tonnes et la récolte de maïs 75 000 tonnes. La « Société de Développement de l’Agriculture Sociale » a modernisé une usine de séchage de riz d’une capacité de 1 800 tonnes par jour. La culture du riz doit également être encouragée.

Reconstruire le système de santé

L’un des domaines de travail les plus importants du conseil civil est le développement des soins de santé. Avec le soutien du Conseil de la santé du nord et de l’est de la Syrie, des hôpitaux et des centres de santé détruits ont été reconstruits et mis en service, tandis que de nouveaux hôpitaux et centres de santé ont ouvert leurs portes. Une maternité et un hôpital pour enfants, une clinique Heyva Sor a Kurde et 30 centres de santé ont été ouverts dans le centre-ville et à la campagne, des équipes d’urgence, des ambulances, des infirmières et des médecins ont été embauchés.

Éducation et enseignement

Avec la reconstruction, près de 140 000 élèves sont retournés dans les écoles et environ 6 000 enseignants et administrateurs ont été déployés dans 380 écoles, dont des écoles élémentaires, intermédiaires et secondaires. La coordination des universités du nord et de l’est de la Syrie a également ouvert l’université Sharq à Raqqa.

« La vie est revenue grâce au travail du Conseil civil »

Abduselam Hemsorik, membre du Présidium du Conseil civil de Raqqa, a déclaré que la vie dans la ville pourrait être reconstruite grâce à la coopération du Conseil civil et des rapatriés, déclarant à l’ANHA : « La Syrie du Nord et de l’Est est un lieu unique dans lequel germent la démocratie et la vie commune pour toutes les régions du Moyen-Orient. »

Construire la nation démocratique

L’un des développements les plus importants de la ville se déroule dans la sphère politique. Alors que l’administration de la ville est composée de toutes les composantes de la population de manière démocratique à la base et se concentre sur l’organisation d’une coexistence pluraliste, les partis politiques et diverses organisations non gouvernementales travaillent à la mise en œuvre du projet de nation démocratique.

Zilîxa Ebdî, membre de l’assemblée générale du parti Avenir de la Syrie, explique qu’il y a beaucoup d’intérêt à Raqqa pour la mise en œuvre du projet de nation démocratique. C’est le résultat de la coopération de différentes identités, cultures et visions du monde à Raqqa.

LORIENT. Manifestation contre l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan

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LORIENT – Hier, le monde entier a vu des images terrifiantes montrant un combattant kurde à l’agonie après avoir été exposé aux armes chimiques turques au Kurdistan irakien. Cela fait des années que les ONG kurdes des droits humains demandent à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) d’enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques au Kurdistan irakien où sont basés les combattants du PKK. Malgré les preuves et la mort de dizaines de combattants kurdes, l’OIAC a refusé d’enquêter pour ne pas froisser le régime turc. De Saddam à Erdogan, les Kurdes sont gazés depuis des décennies mais la communauté internationale préfère les ignorer.

Nous vous invitons à venir manifester avec nous pour dénoncer les crimes de guerre turcs au Kurdistan et pour appeler l’ONU à agir d’urgence pour les stopper.

RDV le vendredi 21 octobre, à 19h, Place Aristide-Briand (devant FNAC)

Non à l’impunité pour les crimes de la Turquie!
Vive la solidarité entre les peuples!

Association kurde de Lorient

ROJAVA. Une fosse commune découverte à Afrin, près d’une prison tenue par les gangs de la Turquie

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SYRIE / ROJAVA – Une fosse commune a été découverte dans le canton kurde d’Afrin, près d’une prison tenue par des gangs syriens sous commandement de la Turquie, rapportent les sources locales.

Des habitants du canton d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, ont signalé la découverte d’une fosse commune près d’une prison notoire dirigée par un groupe de mercenaires soutenu par la Turquie, a rapporté mardi l’agence de presse Hawar (ANHA).

L’ANHA a cité des sources locales qui ont déclaré que la fosse commune avait été découverte près du village de Kafarjanah, qui était jusqu’à récemment dirigé par le Front Shamia, un groupe djihadiste qui fait partie de l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA) soutenue par la Turquie.

La Turquie a envahi le canton kurde d’Afrin lors de l’opération rameau d’olivier en 2018. Depuis, la région est témoin de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et d’écocide.

Un rapport de 2018 d’Amnesty International a déclaré que la Turquie avait donné aux mercenaires la liberté de commettre de graves atteintes aux droits humains contre des civils.

La semaine dernière, des djihadistes de Tahrir al-Sham (HTS), branche syrienne d’al-Qaïda, ont pris d’assaut le canton d’Afrin et ont saisi de vastes zones à des groupes soutenus par la Turquie.

Medya News

Campagne: Masques à gaz pour la guérilla kurde face aux armes chimiques de la Turquie

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Nous avions relayé il y a quelques temps cette campagne de dons pour achats de masques destinés aux combattants kurdes victimes d’attaques chimiques de l’armée turque. Suite aux récentes images insoutenables de combattants exposés aux armes chimiques turques, nous la repartageons.

Grâce à vos dons, des masques seront achetés par des militants en Europe et acheminés au Kurdistan irakien.

 

Campagne « Masques à gaz pour les guérilleros »
 

Une campagne de dons pour l’achat de masques à gaz a également été lancée par des militants européens depuis quelques années via le site Widerstandsnetzwerk.org (Réseau de Résistance).

Dons sur le compte bancaire suivant: BE 58 3101 1646 7279, mention « Gaz masks »

 
Grâce à la campagne « Masques à gaz pour la guérilla » , des centaines de masques ont et été délivrés aux combattants kurdes jusqu’à présent. 
 
 
Le site appelle aux dons et explique les raisons de leur campagne ainsi:
 
« La guerre du fascisme turc contre la guérilla kurde dans les montagnes s’est intensifiée cette année, notamment dans le sud du Kurdistan. Il y a quotidiennement des bombardements aériens et des attaques d’artillerie contre les positions de la guérilla. Les attaques de l’armée turque sont également menées avec des agents de guerre chimique – des gaz toxiques ! La campagne « Masques à gaz pour la guérilla » a déjà pu livrer plus de 700 masques à gaz et d’innombrables filtres dans les montagnes. Mais il en faut encore beaucoup d’autres. C’est pourquoi nous recommençons à courir pour collecter le plus d’argent possible !
 
Parce que la victoire de la guérilla signifie la chute du fascisme turc!
 
Depuis le début de l’année, la Turquie a intensifié la guerre au Kurdistan du Sud. L’armée turque tente par tous les moyens de prendre le contrôle des zones de guérilla. Il y a des bombardements quotidiens dans les montagnes et les villages de montagne. Cependant, les guérillas en donnent à la Turquie pour son argent.
 
La guérilla du 21ème siècle a développé de nouvelles stratégies et tactiques afin de réduire à néant les attaques de l’ennemi apparemment surpuissant. L’une d’entre elles consiste à déterminer l’heure et le lieu de la confrontation du côté de la guérilla. Les méthodes sont aussi variées qu’efficaces, qu’il s’agisse d’attaques aériennes, d’opérations de sabotage ou d’infiltration de bases ennemies. La deuxième plus grande armée de l’OTAN n’est pas en mesure de briser la résistance héroïque des guérilleros dans les montagnes.
 
L’État turc s’appuie sur des attaques aériennes: outre des tonnes d’explosifs, il utilise également des agents de guerre chimique. Le centre de presse du HPG (l’unité de guérilla du PKK) a déclaré : « Depuis près de cinq mois, l’État turc n’a pas pu briser la résistance de la guérilla, malgré la technologie d’armement la plus moderne. Il continue de commettre chaque jour des crimes de guerre en violation des droits de l’homme par l’utilisation de gaz toxiques et chimiques. » En deux jours seulement, plus de 18 attaques ont été enregistrées dans la région d’Avaşîn avec des armes chimiques. Le gaz toxique est également utilisé pour frapper les bunkers et les grottes des guérilleros qui ne peuvent pas être détruits par des bombardements conventionnels. »
 
HPG est alerté et appelle une assistance immédiate. C’est pourquoi nous disons: la guérilla a besoin de masques à gaz ! Afin de pouvoir continuer à apporter des masques à gaz en montagne, nous appelons aux dons. L’argent sera utilisé pour [acheter] des filtres et des masques à gaz.
 
Défendre la perspective révolutionnaire au Kurdistan, c’est aussi renforcer les forces révolutionnaires ici et (…) défendre la révolution au Kurdistan ! »
 
Pour des dons, contactez le site Widerstandsnetzwerk.org ici: La guérilla a besoin de masques à gaz

HRW: Civils, réfugiés blessés, tués, déplacés par les attaques iraniennes en Irak

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IRAK / KURDISTAN DU SUD – Human Rights Watch confirme que les attaques meurtrières iraniennes ont fait des victimes civiles et provoqué le déplacement de population sur le du Kurdistan irakien.

L’ONG internationale de défense des droits humains, HRW a publié un rapport sur les attaques de missiles, d’artillerie et de drones iraniens qui ont fait des victimes parmi les réfugiés et les civils au Kurdistan irakien en septembre dernier.

Voici le rapport de HRW:

Irak : les attaques iraniennes tuent des civils dans la région du Kurdistan

Certaines des attaques lancées par les Gardiens de la révolution iraniens contre les bureaux des partis d’opposition iraniens dans la région du Kurdistan irakien fin septembre ont frappé des villes et des villages où les partis ne menaient aucune activité militaire, selon des résidents locaux, a déclaré Human Rights Watch. Selon les médias, les attaques ont tué au moins 16 personnes, blessé des dizaines d’autres et déplacé des centaines de familles.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran a revendiqué la responsabilité des attaques contre les bureaux des partis d’opposition iraniens, qualifiant les cibles de « bases terroristes ». Mais des habitants et des témoins ont déclaré à Human Rights Watch que certaines des attaques ont frappé des villes et des villages où les partis d’opposition ne menaient aucune activité militaire. Human Rights Watch n’a pas pu vérifier si les sites touchés dans les régions montagneuses accueillent des activités d’entraînement militaire par les partis d’opposition ciblés, comme l’ont affirmé les autorités iraniennes.

« Les attaques des Gardiens de la révolution iraniens contre des zones résidentielles dans la région du Kurdistan irakien font partie d’une longue histoire d’attaques meurtrières contre des civils, y compris pendant la guerre en Syrie », a déclaré Adam Coogle, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Les pays qui cherchent à tenir l’Iran responsable de sa répression brutale ces derniers jours devraient également veiller à ce que les responsables du meurtre aveugle de civils à l’étranger soient également tenus responsables. »

Les attaques contre les groupes d’opposition dans la région du Kurdistan irakien ont coïncidé avec des manifestations généralisées en Iran qui ont commencé le 16 septembre, à la suite du décès de Jina Mahsa Amini après son arrestation par la « police des mœurs » iranienne pour son hijab « inapproprié ». Les autorités iraniennes ont répondu à des semaines de manifestations par une violence brutale , tuant et blessant des centaines de manifestants.

Le 24 septembre, les gardiens de la révolution ont bombardé les bureaux des partis d’opposition iraniens dans le district de Sidakan, au nord-est de la ville d’Erbil. Les attaques visaient le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI) et le Parti Komala du Kurdistan iranien, qui n’ont pas fait de victimes. Mais les médias indiquent que les résidents irakiens et les réfugiés iraniens ont depuis abandonné six villages voisins.

Le KDPI a été formé en 1945 et le parti Komala en 1969, tous deux en tant que partis sociaux-démocrates. Les deux parties se sont déjà engagées dans un conflit armé en Iran et auraient toujours des branches armées.

Le 28 septembre, l’armée iranienne a de nouveau frappé les bureaux du KDPI et du parti Komala dans le district de Koya du gouvernorat d’Erbil et le complexe résidentiel de Zargwezalla dans le gouvernorat de Sulaymaniyah.

« Nous sommes un parti politique, pas un groupe militaire », a déclaré Fuad Khaki Baygi, membre du PDKI, à Human Rights Watch. « [Les autorités iraniennes] tentent de détourner l’attention des manifestations en Iran, elles ont donc recouru à des bombardements aveugles dans des zones peuplées de civils dans la région du Kurdistan irakien.

Selon l’UNICEF, les attaques à Koya ont frappé une école dans une colonie de réfugiés, blessant deux enfants et tuant une femme enceinte. Human Rights Watch a identifié la femme comme étant Reyhane (Shima) Kanaani.

« Notre maison est à un kilomètre et demi du siège du parti », a déclaré Zanyar Rahmani, le mari de Kanaani, qui travaille dans les bureaux du KDPI qui ont été attaqués. « [Nous vivons] dans un camp de réfugiés, où vivent principalement des femmes et des enfants. La zone où ma femme et moi vivons n’est pas un lieu militaire, c’est un quartier résidentiel pour les civils. »

Kanaani était enceinte de 36 semaines de leur fils, qu’ils ont nommé Waniar, a déclaré son mari. Après l’attaque, les médecins ont fait accoucher Kanaani puis l’ont opérée des blessures à l’arrière de la tête et une hémorragie interne. Elle est morte de ses blessures. Waniar a subi des lésions cérébrales et est également décédé. « Mon fils était en bonne santé [avant l’attaque], jusqu’à ce moment-là, toutes les échographies montraient qu’il était en bonne santé », a déclaré Rahmani.

Human Rights Watch a interrogé un policier irakien qui travaille à l’hôpital de Koya et n’a aucune affiliation avec les partis d’opposition ciblés. « Le 28 septembre, je travaillais à l’hôpital », a-t-il déclaré. « J’ai vu une femme enceinte qui a été blessée [par l’attaque], j’ai entendu dire qu’elle était décédée plus tard. J’ai aussi vu des enfants blessés et des agents de sécurité qui travaillaient au siège du parti. »

L’officier de police a déclaré que les bureaux du parti se trouvaient dans un quartier résidentiel où vivent de nombreux réfugiés iraniens. « Nous ne les avons jamais vus faire des activités militaires au quartier général car il est situé dans un quartier résidentiel », a déclaré l’officier de police. « Je sais qu’ils ont des activités militaires, mais dans les montagnes, pas dans les villes. »

Un autre habitant de Koya qui n’a aucune affiliation avec les partis politiques ciblés a déclaré à Human Rights Watch que les bureaux ciblés sont uniquement des bureaux politiques et n’accueillent pas d’activités militaires.

Dans le gouvernorat de Sulaymaniyah, des drones et des missiles iraniens ont frappé les bureaux politiques du parti Komala du Kurdistan iranien, situés dans le complexe résidentiel de Zargwezalla. « Notre bureau se trouve dans un quartier résidentiel », a déclaré Mohammed Hakemi, un membre du Komala. « Nous n’avons aucune activité militaire. Les résidents du complexe sont tous des réfugiés d’Iran (…). Il a dit que le parti ne mène pas d’activités militaires hors du bureau qui a été touché.

« J’étais dans le bureau de Komala à Zargwezalla quand un drone a frappé juste derrière nous », a déclaré Anwar Qobadi, un autre membre de Komala. Qobadi est également un réfugié qui a déclaré à Human Rights Watch qu’il avait quitté l’Iran en 2010 après avoir subi des violations des droits humains par les autorités iraniennes, ajoutant que les occupants du complexe résidentiel de Zargwezalla sont tous des réfugiés.

Après que le premier drone a frappé derrière leur bureau, Qobadi et deux collègues ont fui le bâtiment. « Une minute plus tard, un missile et un autre drone ont frappé le bureau, et des éclats d’obus m’ont touché au dos », a-t-il déclaré. « Mes collègues ont également été blessés et le bâtiment a été détruit. Personne n’a été tué. »

L’Iran a déjà attaqué les bureaux politiques des partis d’opposition iraniens basés en Irak. En septembre 2018, des missiles iraniens ont frappé le siège de deux partis kurdes iraniens à Koya, tuant au moins 14 personnes, selon les médias locaux.

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Qu’attend l’OIAC pour enquêter sur les armes chimiques turques utilisées au Kurdistan?

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Depuis la publication hier d’images d’agonie d’un combattant kurde exposé aux armes chimiques turques, le peuple kurde est en émoi tandis que les organisations et partis politiques kurdes appellent de nouveau à une enquête internationale sur les armes chimiques turques utilisées au Kurdistan.

Le HDP appelle l’OIAC a enquêter sur les armes chimiques turques

Le Parti démocratique des peuples (HDP) a appelé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et les Nations unies (OIAC) à travailler plus efficacement concernant l’accumulation de preuves de l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan irakien.

Le HDP a publié un communiqué concernant les preuves d’utilisation d’armes chimiques par la Turquie contre les combattants du PKK dans la région autonome kurde d’Irak.

Mercredi, les Forces de défense du peuple (HPG, branche armée du PKK) ont diffusé des séquences vidéo montrant deux guérilleros souffrant de symptômes graves après une attaque turque à l’arme chimique.

Les images, publiées sur le site d’information de l’ANF, renforcent les affirmations selon lesquelles la Turquie utilise des armes chimiques dans ses opérations militaires contre la guérilla kurde.

« Ces développements inquiètent les habitants de la région et ouvrent la porte à d’éventuels massacres », déclare le HDP, ajoutant que l’utilisation de produits chimiques est contraire à la Convention de Genève et constitue un crime de guerre.

Medya News

Amnesty International: Les prisonniers torturés de la prison d’Evin ont un besoin urgent de protection internationale

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Après le meurtre récent de prisonniers dans la prison d’Evin abritant de nombreux otages politiques, Amnesty International exhorte les autorités iraniennes à autoriser les observateurs internationaux indépendants à accéder sans entrave aux prisons iraniennes pour enquêter sur les violences, meurtres et torture dont sont victimes les prisonniers en Iran.

IRAN. Les prisonniers torturés de la prison d’Evin ont un besoin urgent de protection internationale

Amnesty déclare que « Les autorités iraniennes doivent immédiatement autoriser des observateurs internationaux indépendants à accéder sans entrave aux prisons iraniennes pour enquêter sur le recours déchirant à la force illégale par les forces de sécurité à la prison d’Evin à Téhéran le 15 octobre 2022 et pour protéger les prisonniers contre de nouveaux homicides illégaux, la torture et d’autres mauvais traitements. Ce dernier incident meurtrier met une fois de plus en évidence le besoin urgent de s’attaquer à la litanie de crimes commis par les autorités iraniennes par le biais d’un mécanisme indépendant d’enquête, de signalement et de responsabilisation. »

Le régime iranien est entré dans un nouveau cycle de violence aveugle après le meurtre de Jina Mahsa Amini le 16 septembre dernier qui a déclenché des manifestations anti-régime parties d’abord des régions kurdes d’Iran qui menacent le règne des mollahs iraniens.

PARIS. Les Kurdes manifestent contre les armes chimiques turques au Kurdistan irakien

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PARIS – Aujourd’hui, la publication d’images terrifiantes montrant un combattant kurde à l’agonie après avoir été exposé aux armes chimiques turques au Kurdistan irakien a fait l’effet d’une bombe parmi la diaspora kurde qui va manifester partout en Europe contre les crimes de guerre turques et contre l’inaction / complicité de la communauté internationale face à l’État turc.

Le samedi 22 octobre, les Kurdes manifesteront à:

PARIS – 14h – Place de la République

TOULOUSE – 19h – Capitole

MARSEILLE – 13h – Canebière

BIENNE – 18h30 – Gare

 

L’appel à manifester a été lancé par le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) qui condamne cet énième crime de guerre turc commis sur le sol kurde.

Voici le communiqué du CDK-F publié ce jour:

Crime de guerre : La Turquie utilise des armes chimiques contre des combattants kurdes

C’est avec beaucoup de colère et de tristesse que nous avons appris aujourd’hui le décès de 17 combattants kurdes suite à l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque.

En effet, depuis plusieurs années, l’armée turque mène des opérations transfrontalières contre le Sud-Kurdistan (Kurdistan irakien). Sans succès, elle a procédé à de multiples reprises à l’utilisation d’armes chimiques contre les combattants des Forces de défense du Peuple (HPG, branche armée du PKK).

Aujourd’hui, les HPG, ont publié l’identité de 17 de leurs combattants tombés suite à l’utilisation d’armes chimiques par la Turquie dans la région de Zap. Pour étayer leur déclaration, les HPG ont également publié des images montrant leurs combattants souffrir de troubles respiratoires graves et de troubles neurologiques et neurocomportementaux.

Depuis le mois de février 2021, les HPG ont publié de multiples images démontrant l’utilisation d’armes chimiques par les soldats turcs dans le sud-Kurdistan.

Malgré d’innombrable preuves scientifiques, de multiples rapports d’analyses médicales, des images, les instances internationales compétentes n’agissent pas dans ce contexte.

Depuis deux ans, les organisations kurdes et internationales tentent d’attirer l’attention sur l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques interdites, qui constituent des crimes de guerre. Dans un rapport récent, l’Association internationale des Médecins pour la Prévention de la Guerre nucléaire (IPPNW), une organisation réputée pour son indépendance, a appelé l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) à enquêter sur ces rapports.

Il incombe à l’OIAC, et en particulier à son directeur général, de tenir son État membre, la Turquie, pour responsable de ces crimes. Cependant, à l’heure actuelle, le directeur général et les États membres de l’OIAC, par leur silence, continuent de tolérer et de faciliter la poursuite des crimes de guerre du régime Erdogan, malgré l’aveu public du ministre turc de la défense Hulusi Akar reconnaissant l’utilisation d’armes interdites dans les attaques contre les Kurdes en Irak.

L’OIAC existe pour éliminer les armes chimiques et la menace de leur utilisation, et ne devrait pas se laisser influencer par des pressions politiques. Plus tôt cette année, l’OIAC a publié une déclaration pour commémorer le 35e anniversaire de l’attaque aux armes chimiques de 1987 contre les Kurdes de Sardasht, en Iran, et a demandé que des mesures soient prises pour « veiller à ce que des tragédies comme celle de Sardasht ne se répètent pas ». Dix ans après cette horrible attaque, l’OIAC a été fondée et, aujourd’hui, 193 pays se sont engagés à respecter la convention sur les armes chimiques. Face aux crimes de guerre en cours, l’OIAC doit remplir sa mission et prendre des mesures urgentes, que l’auteur des attaques illégales aux armes chimiques d’aujourd’hui soit ou non un membre de l’OTAN.

L’OIAC a montré sa volonté d’enquêter sur les récentes allégations d’utilisation d’armes chimiques dans la région. À Douma et dans la Ghouta en Syrie, sur la base d’indications d’utilisation d’armes chimiques, l’OIAC s’est mobilisée et a envoyé une délégation pour enquêter sur la situation. L’action internationale visant à prévenir les crimes de guerre et à faire respecter les traités internationaux ne doit pas être mise en œuvre de manière sélective. En matière des droits humains, les actions ne peuvent et ne doivent pas être menées en fonction d’intérêts politiques. Il est maintenant temps pour l’OIAC d’entendre l’appel du peuple kurde et des experts internationaux, y compris l’IPPNW, et de s’attaquer à l’utilisation d’armes chimiques par l’armée turque. L’utilisation d’armes chimiques par la Turquie et tous les États membres de l’OIAC doit faire l’objet d’une enquête, être condamnée et cesser immédiatement.

C’est pourquoi, nous demandons incessamment aux organisations de la société civile française, aux experts en la matière, aux partis politiques d’agir pour pousser l’OIAC à enquêter sur l’utilisation d’armes chimiques et faire condamner la Turquie pour crimes de guerre.

Nous appelons par ailleurs les médias français à mettre fin au silence assourdissant quant à la question de l’utilisation d’armes chimiques contre les combattants kurdes au Sud-Kurdistan.

Conseil Démocratique Kurde en France

IRAN. Manifestants kurdes tabassés, menacés et soumis à la torture psychologique

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IRAN / ROJHILAT – Les manifestants kurdes arrêtés, dont des adolescents et des militantes des droits des femmes, sont soumis au chantage et à la violence psychologique et menacés de violences sexuelles par des gents des services de renseignement iraniens pour les faire taire et, dans certains cas, les forcer à espionner d’autres manifestants, déclarent des détenus libérés.

Les détenus disent que les centres de détention gérés par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à Sanandaj (Sînê) sont bien pires que ceux du ministère du renseignement ou de la police de sécurité.

Des milliers de personnes, dont des citoyens ordinaires, des défenseurs des droits humains, des avocats, des journalistes, ainsi que de nombreux étudiants et de lycéens, ont été arrêtées dans l’une des répressions les plus violentes que la République islamique ait déclenchées depuis la révolution de 1979.

Une militante avec plus de 15 ans d’expérience dans la lutte pour les droits des femmes dans les régions kurdes de l’ouest de l’Iran (Rojhelat) faisait partie des personnes arrêtées à Sanandaj au début des manifestations déclenchées par la mort de Jina Mahsa Amini pendant sa garde à vue le 16 septembre.

Sama, dont le nom a été changé pour des raisons de sécurité, a enduré deux semaines d’interrogatoires des agents du ministère des Renseignements. Étant donné que le bureau du ministère à Sanandaj ne dispose pas d’installations pour détenir les femmes détenues pendant la nuit, elles ont été remises à la prison générale de la ville après de longs interrogatoires, ce qui leur a permis de parler à d’autres militantes et détenues.

Une cinquantaine d’autres manifestantes et militantes étaient arrêtées au moment de l’arrestation de Sama et étaient toutes détenues à la prison générale. Là, Sama a pu entrer en contact avec d’autres prisonnières et offrir des conseils sur la façon d’endurer la torture psychologique qu’elles subissaient.

« Les détenus allaient de jeunes femmes de 19 ans à des femmes dans la soixantaine », a déclaré Sama à Rudaw via une application de messagerie cette semaine. « Ils m’emmenaient tous les matins de la prison au bureau d’interrogatoire les yeux bandés et je revenais à la prison après le crépuscule. »

Sama, dans la quarantaine, a déclaré que sur la cinquantaine de détenues dans l’établissement, celles qui étaient emmenées pour des interrogatoires étaient pour la plupart des activistes. Elles avaient les yeux bandés à partir du moment où elles quittaient la prison générale dans un véhicule jusqu’à leur arrivée dans la salle d’interrogatoire d’un autre établissement.

« Nous étions interrogées pendant quatre à cinq heures au total et le reste du temps, nous étions détenues dans une cellule d’isolement. »

Dans la salle d’interrogatoire, Sama a décrit les interrogateurs comme semblant d’être effrayés par la vitesse à laquelle les protestations grandissaient et s’intensifiaient.

« Ils se sont excusés et ont dit qu’ils ne voulaient pas voir des gens comme moi dans la salle d’interrogatoire, mais il y a eu des protestations et ils ont dû suivre les instructions et la procédure », a déclaré Sama. Elle n’a pas été physiquement torturée et n’a entendu parler d’aucune torture ou maltraitance dans l’établissement, mais a déclaré que la torture psychologique y était intense.

Cependant, ceux qui ont été détenus à l’unité de renseignement du CGRI partagent une histoire différente. Ils disent avoir fait l’objet de chantage et de menaces d’agressions sexuelle pour les forces à abandonner les manifestations.

Une tactique qui a été utilisée contre les manifestantes remises aux services de renseignement du CGRI par la police a été de les faire chanter avec le contenu de leurs propres téléphones qui leur ont été confisqués de force.

Rebin Rahmani de l’ONG Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a entendu de nombreux témoignages de manifestants, femmes et hommes, détenus par les forces de sécurité.

« Les détenus libérés sont terrifiés et ne veulent parler à personne », a déclaré Rahmani à Rudaw. « Ils parlent d’isolement, de manipulations légères et de menaces de soumission à des températures froides dans les cellules. » Rahmani a déclaré que d’après les témoignages que son organisation a recueillis, il n’y a aucune preuve que les femmes détenues aient été soumises à la torture physique, sauf lors d’arrestations violentes, lorsqu’elles sont transférées en prison. Cependant, il a déclaré que certains des hommes détenus avaient été sévèrement battus.

« Les coups pendant les arrestations ont été sauvages même pour les femmes et nous avons des témoignages de personnes dont les jambes et les bras ont été brisés par les agents lors de l’arrestation. »

Rahmani a déclaré qu’en particulier, les services de renseignement du CGRI ont menacé les adolescents détenus d’agressions sexuelles et les ont forcés à retourner aux manifestations afin d’espionner les participants.

« Une autre tactique a été utilisée contre des manifestantes ordinaires qui ne sont pas bien connues, les agents fouillent dans leurs téléphones et trouvent une photo de la manifestante avec un homme », a déclaré Rahmani. « Ensuite, ils menacent les manifestantes, disant que si elles n’arrêtent pas de participer aux manifestations ou d’espionner pour eux, des appels anonymes seraient passés à leurs familles pour leur dire qu’elles avaient des relations sexuelles avec des hommes. »

« Ce type de chantage est bien pire pour ces jeunes femmes que les coups ou la torture », a déclaré Rahmani, ajoutant que certaines d’entre elles ont parlé des risques auxquels elles sont confrontées si les agents des services de renseignement parlent à leurs parents de relations sexuelles qui peuvent parfois même être fausses. « Les détenues les plus vulnérables sont les manifestantes moins connues du public. »

« Une autre femme qui avait des photos en pyjama dans son téléphone s’est fait dire par les agents » à quel point elle était douce et qu’elle serait très bonne pour le sexe », a ajouté Rahmani.

Au fil des jours, les autorités ont commencé à libérer un petit nombre de détenus, mais ont déclaré qu’elles amèneraient de nouveaux détenus presque quotidiennement alors que les manifestations à l’extérieur de la prison se poursuivaient.

La ville de Sanandaj, qui est officiellement la capitale de la province du Kurdistan, est sans doute devenue l’épicentre de la récente vague de protestations en Iran. Des protestations ont été déclenchées en réaction à la mort de Mahsa Zhina Amini aux mains de la police des mœurs à Téhéran.

Les autorités iraniennes ont fait d’énormes efforts pour délégitimer les manifestations en essayant de prouver les liens entre les manifestants avec des groupes d’opposition et des puissances étrangères telles que les États-Unis ou Israël. Les hauts gradés du CGRI ont accusé les groupes d’opposition kurdes d’être à l’origine des manifestations et ont même attaqué avec des missiles et des drones les bases de ces groupes dans le nord de l’Irak en septembre dernier.

Sama, qui a été interrogée par six personnes différentes, déclare que les interrogateurs étaient des experts incontestés de la manipulation et ont tenté de lui faire porter des accusations, mais elle a refusé.

« Les interrogateurs essaient de vous relier au monde extérieur ou aux partis d’opposition kurdes ou à l’opposition générale en dehors de l’Iran », a déclaré Sama. « À un moment donné, je me suis énervée et j’ai dit que plus de 100 villes avaient manifesté et j’aimerais savoir quelles autres excuses vous allez utiliser pour d’autres manifestants dans des villes en dehors des zones kurdes. »

« Vous devez comprendre qu’il s’agit d’un mouvement populaire et qu’il n’est pas lié à l’extérieur de l’Iran. »

Sama dit que certains jeunes manifestants sans expérience antérieure d’incarcération se sont effondrés et étaient prêts à accepter toutes les accusations portées par les interrogateurs. Certains ont même été forcés de subir des interviews filmées mises en scène qui n’ont pas encore été diffusées et on ne sait pas si elles le seront.

Elle a ajouté que les autorités étaient particulièrement préoccupées par les manifestations qui se déroulaient dans les villes de Qorveh et de Bijar car la majorité des habitants y sont kurdes, mais chiites.

« C’est la première fois que des militants de ces deux villes se joignent aux manifestations et cela a effrayé les autorités quant à l’unité du peuple », a déclaré Sama. Les autorités ont également traité les manifestants de ces villes plus durement que ceux des autres villes.

Au moment de la libération de Sama, qui s’est soldée par une caution excessive, aucun des militants de Qorveh ou de Bijar n’avait été libéré car le montant de leur caution était encore plus élevé.

Pendant ce temps, malgré la répression, les manifestations se poursuivent à travers le pays et en particulier dans les zones kurdes, les autorités lançant une cyber-campagne massive contre les militants pour saper le mouvement.

Mardi, plusieurs manifestations ont eu lieu dans les universités de Téhéran, Shiraz et dans les provinces du nord.

Rudaw: Kurdish protesters in Iran face beating, blackmail, sexual violence, psychological torture

 

Road to Rojava: voyage aux sources de la révolution féministe du Rojava

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Les co-réalisateurs du documentaire Road to Rojava (La route du Rojava), Danny Mitchell et Ross Domoney ont suivi l’écrivaine Janet Biehl – collaboratrice et compagne du théoricien libertaire Murray Bookchin – lors d’un voyage au Rojava où un modèle féministe et écologique largement inspiré des idées de Bookchin a vu le jour.

 

Road to Rojava: Une écrivaine américaine explore une révolution féminine en Syrie et ses liens avec son défunt compagnon 

Le journaliste Marc Campbell a interviewé les réalisateurs du documentaire Road to Rojava avant sa sortie prochaine.

Nous partageons avec vous son interview: 

Le slogan « Jin, Jîyan, Azadî » résonne une fois de plus dans le monde entier, alors que les femmes iraniennes l’appellent dans les rues pour protester contre le meurtre de Jîna Mahsa Amini par le célèbre « police des mœurs ».

Le département d’État américain a même tweeté vendredi montrant son soutien aux femmes iraniennes avec une traduction en anglais des trois mots – « Femme, vie, liberté ».

Mais c’est bien sûr le mouvement des femmes kurdes et les femmes kurdes du nord et de l’est de la Syrie qui, avec les Unités de défense des femmes des YPJ, ont développé la philosophie de libération des femmes qui a donné naissance au slogan « Jin, Jîyan, Azadî ». C’était leur cri de guerre dans leur victoire durement disputée sur l’État islamique (DAECH / ISIS).

Après la défaite de l’EI, les Kurdes, les Arabes, les Chrétiens et d’autres habitants de la région que nous connaissons affectueusement sous le nom de Rojava, désormais organisés sous le nom d’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES), se sont mis à renforcer leurs libertés nouvellement retrouvées dans une société façonnée par les idées et la philosophie du dirigeant kurde emprisonné Abdullah Öcalan.

Ces idées sont basées sur la notion d’autonomie démocratique et impliquent et incluent une démocratie communautaire radicale de base, l’écologie sociale et, au cœur de cela, les idées de libération et de liberté des femmes. Par conséquent, le mouvement révolutionnaire basé sur les idées d’Öcalan est souvent qualifié de révolution des femmes.

Certains aspects de l’idéologie derrière ces politiques ont été influencés par le penseur et écrivain anarchiste américain Murray Bookchin, qui est malheureusement décédé en 2006 avant de pouvoir constater par lui-même comment ses idées ont influencé les théories d’Öcalan sur la nation démocratique.

Mais comme nous l’apprennent aujourd’hui nos deux invités, l’ancienne partenaire de Bookchin, Janet Biehl, a pu se rendre au Rojava pour constater par elle-même comment les idées du théoricien politique ont été reçues et mises en pratique par les habitants du nord et de l’est de la Syrie.

The Road to Rojava, un nouveau film documentaire co-réalisé par nos invités, est l’un des résultats des voyages de Biehl dans la région. Un autre résultat est bien sûr le roman graphique de Janet, Their Blood Got Mixed (Leur sang s’est mêlé).

Pour toutes les raisons ci-dessus, et avec les attaques omniprésentes de la Turquie qui continuent de menacer le projet révolutionnaire dans le nord et l’est de la Syrie, La route vers le Rojava ne pourrait pas être plus opportune ou d’actualité, nous sommes donc ravis et honorés d’être rejoints aujourd’hui par le co-réalisateurs du film, Danny Mitchell et Ross Domoney, pour nous parler du film qui sortira bientôt.

Danny Mitchell, co-réalisateur et producteur de The Road to Rojava, est un réalisateur de documentaires indépendant basé à Londres. Il réalise des films axés sur les personnages, impliquant des problèmes sociaux et politiques. Les sujets des films vont de la crise économique en Islande à la poursuite des soldats de la guérilla à travers le processus de paix en Colombie. Ses films ont été présentés dans des festivals de cinéma du monde entier.

Le co-réalisateur Ross Domoney est un cinéaste indépendant britannique plusieurs fois primé. Son travail documentaire se concentre sur les questions de droits de l’homme, les pays en conflit et l’effet des protestations politiques sur les villes, les autorités et les mouvements clandestins. Son travail a été publié par le Guardian, ITV, Al Jazeera, Field of Vision, le Wall Street Journal, Evening Standard, le Daily Mirror, TimeOut et Discovery Channel pour n’en citer que quelques-uns.

Kim Longinotto, qui a été productrice exécutive du film, n’a malheureusement pas pu nous rejoindre, mais est reconnue comme une documentariste britannique primée aux BAFTA et Sundance pour ses films mettant en lumière le sort des femmes victimes d’oppression et de discrimination.

Danny et Ross ont expliqué comment ils se sont rencontrés pour la première fois lors de la première du film documentaire de Carne Ross, The Accidental Anarchist, qui comprend une longue section sur le Rojava. En raison de leur intérêt commun pour la révolution dans le nord et l’est de la Syrie, les deux cinéastes ont collaboré pour trouver l’idée d’un film basé sur les voyages de Biehl. Road to Rojava est le résultat de leur collaboration.

L’achèvement du film en 2022 est incroyablement opportun et d’actualité, car le slogan « Jin, Jîyan, Azadî » (Femmes, Vie, Liberté) continue de résonner dans les villes de tout l’Iran lors des manifestations nationales qui ont suivi la mort de la femme kurde. Jina Amini.

Les cinéastes ont voyagé à la source de ce slogan « Jin, Jîyan, Azadî » dans le nord de la Syrie, où il est évidemment bien plus qu’un simple slogan mais plutôt une philosophie de la libération et de la liberté des femmes. Ils ont expliqué un peu plus l’aspect de la liberté des femmes qui est devenu central dans l’histoire du film documentaire.

Janet s’est rendue dans les administrations autonomes du nord et de l’est de la Syrie pour explorer l’héritage de Bookchin, sa défunte partenaire de 19 ans, dont les idées philosophiques ont contribué à inspirer la révolution des femmes dans la région. C’était aussi un voyage dans une région encore en train d’accepter la vie après ISIS.

Ce fut sans aucun doute une expérience chargée d’émotion pour Janet et même pour les réalisateurs qui en ont été témoins, et Ross et Danny ont expliqué l’impact personnel et émotionnel profond du projet, non seulement pendant le processus de tournage mais aussi pendant le montage.

Danny et Ross expliquent ces impacts dans le podcast, ainsi que leurs sentiments et leurs pensées alors qu’ils arrivent à la fin du projet et leurs espoirs pour le film.

Les cinéastes ont également développé certains des points techniques du journalisme d’investigation et de la réalisation de films, qui peuvent être un processus coûteux même dans la phase de post-production. Alors que le tournage de The Road to Rojava est terminé, quelques touches techniques finales du film sont encore nécessaires, et un appel au financement participatif a été lancé pour le faire franchir la ligne d’arrivée et l’amener à un public beaucoup plus large.

Podcast à écouter sur Medya News New Film: The Road to Rojava

 

Debbie Bookchin: La Turquie est engagée dans un nettoyage ethnique au Rojava

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La journaliste et écrivaine américaine, Debbie Bookchin a déclaré que la Turquie commet un nettoyage ethnique visant les Kurdes du Rojava car le président turc Erdogan considère le système démocratique, féministe et écologique du Rojava comme une menace pour lui-même.

Debbie Bookchin, secrétaire générale du Comité d’urgence du Rojava aux États-Unis, s’est entretenue avec l’ANF. Debbie Bookchin, qui a noté que la guerre d’Erdogan contre le PKK est en fait une guerre menée contre tout le peuple kurde et qu’il s’agissait en fait d’un autre exemple grotesque de nettoyage ethnique.

Soulignant que tant que la Turquie reste membre de l’OTAN, la Coalition ne fera rien pour la fermeture de l’espace aérien de la Turquie au Rojava, Bookchin a déclaré : « Bien sûr, nous pouvons exercer une pression sérieuse pour imposer des sanctions à Erdogan. Avec ces pressions, Erdogan peut prendre du recul dans les opérations militaires et aborder à nouveau les pourparlers de paix avec le PKK. En ce moment, nous voyons clairement que l’État turc commet de graves massacres dans la région. Il essaie de dékurdifier la région et d’y installer les « réfugiés » en Turquie comme ils l’ont fait à Afrin. »

Le système du Rojava vu comme une menace par la Turquie

Soulignant qu’Erdogan considère le système démocratique, féministe et écologique du Rojava comme une menace pour lui-même, Bookchin a déclaré : « Nous voyons clairement qu’Erdogan a bafoué les droits humains. Les chefs d’État occidentaux devraient aujourd’hui avoir honte de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, tout en gardant le silence sur les attaques d’Erdogan contre le peuple kurde et le Rojava. Nous continuerons à nous battre. Nous espérons que nous réussirons dans la période à venir afin de changer l’approche politique de l’Occident envers la région. »

ANF