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PARIS. Anne Hidalgo se rend au centre kurde pour un hommage aux victimes de l’attentat de la rue d’Enghien

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PARIS – Hier, la maire de Paris, Anne Hidalgo, accompagnée d’élus municipaux, s’est rendue au siège du Conseil Démocratique Kurdes en France (CDK-F) où militants kurdes ont été tués lors d’une attaque terroriste. Hidalgo a déclaré que « Paris sera toujours aux côtés des Kurdes qui se sont battus avec tant de courage pour notre liberté. Ne l’oublions pas. Ils sont ici chez eux » et qu’ils les soutiendront dans leur quette de justice pour les victimes.

Anne Hidalgo s’est recueillie devant les photos des victimes de la rue d’Enghien: Evîn Goyî (Emine Kara), qui est arrivée en France en 2019 après avoir combattu DAECH au Rojava; le musicien Mîr Perwer (Şirin Aydın), qui était persécuté en Turquie où il fut condamné 20 ans de prison pour sa musique engagée ; et Abdurrahman Kızıl, un patriote kurde dans la soixantaine pour qui le centre culturel kurde de Paris était sa deuxième maison.

 

 

 

Destruction d’une preuve dans l’affaire de l’attentat de la rue d’Enghien?

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PARIS – Hier soir, lors d’un contrôle de routine, des policiers découvrent un système d’écoute de communications à bord d’un véhicule à deux pas du centre kurde où un attentat terroriste à fait trois morts il y a une semaine. Les policiers ne font rien de mieux que d’exploser ce dispositif d’espionnage sophistiqué (des services secrets turcs?) ! Pour le bloggeur Claude Gourdon, il s’agit de destruction d’une preuve dans l’affaire de l’attentat de Paris qui a ciblé les Kurdes.

Les policier aurait également arrêté une femme qui se trouvait dans la voiture, sous l’emprise de stupéfiants. Est-ce que cette femme a un rapport avec celle qui aurait déposé le tueur sur les lieux du crime à bord d’une voiture et si oui, est-ce la même voiture?

Les détails de ce fait « étrange » ont été rapportés par Amaury Bucco, journaliste chez CNEWS.

Le billet de Claude Gourdon est à lire ici

 

Tuerie de la rue d’Enghien: Les Kurdes retournent 10 ans en arrière

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PARIS – Ironie du sort: le monde s’apprête à changer d’année à minuit, mais les Kurdes de France ont fait un bon en arrière de 10 ans avec le deuxième attentant terroriste qui les a frappés au coeur de Paris alors qu’ils n’ont toujours pas obtenu justice pour celui de 9 janvier 2013.

Il y a presque de 10 ans, le 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz (Sara), Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez (Ronahî) ont été abattues de plusieurs balles dans la tête par un espion turc dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, à Paris.

Le 23 janvier 2017 devait débuter le procès aux Assises d’Ömer Güney, le présumé coupable. Le suspect, qui était lié aux services de sécurité turcs à Ankara selon les informations obtenues par les avocats des familles des victimes, est décédé subitement en prison un mois avant le début du procès. Une nouvelle enquête a été ouverte à la demande des familles des trois victimes, mais la justice française est entravée dans son travail par le dossier classé « secret-défense » par l’État français.

C’est dans un tel climat de défaillance juridique que trois autres militants kurdes ont été victimes d’un attentat terroriste le 23 décembre 2022, 18 jours avant la date anniversaire du triple féminicide de 2013. Cette fois, au centre culturel kurde Ahmet Kaya, rue d’Enghien, toujours dans le 10e arrondissement de Paris.

Les victimes de ce deuxième assassinat politique sont: Evîn Goyî (Emine Kara), qui est arrivée en France en 2019 et qui travaillait après des Yézidis de Shengal au Rojava après avoir combattu au sein de la guérilla kurde; le musicien Mîr Perwer (Şirin Aydın), qui était persécuté en Turquie où il fut condamné 20 ans de prison pour sa musique engagée (comme Ahmet Kaya, il y a plus de 20 ans) ; et Abdurrahman Kızıl, un patriote kurde dans la soixantaine pour qui le centre culturel kurde de Paris était sa deuxième maison.

Pour la communauté kurde, ce deuxième attentat a également été fomenté par les services secrets turcs (MIT) et elle demande à l’État français de faire enfin toute la lumière sur ces deux crimes odieux.

En attendant le dénouement juridique de ces massacres anti-kurdes, les Kurdes de France et leurs amis manifestent tous les jours et organiseront une manifestation européenne à Paris le 7 janvier prochain, à l’occasion du 10e anniversaire du triple féminicide de la rue la Fayette, en plus de demander justice pour également les victimes de la rue d’Enghien.

RDV le samedi 7 janvier, à 10h, Gare du Nord, Paris

Manifestation organisée par le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F)

Cérémonie d’hommage aux militant.e.s kurdes victimes de l’attentat terroriste contre le CDK-F

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PARIS – ­Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) organise une cérémonie en hommage aux trois militant.e.s kurdes abattus lors de l’attentat terroriste contre le CDK-F survenu dans la rue d’Enghien. La cérémonie aura lieu le 3 janvier, à Villers-le-Belle.

Voici le communiqué du CDK-F annonçant la tenue de la cérémonie:

Mesdames, Messieurs,

C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous annonçons la tenue prochaine de la cérémonie de funérailles des trois militant.e.s kurdes victimes de l’attentat terroriste devant nos locaux le 23 décembre dernier.

Cette cérémonie sera l’occasion pour celles et ceux qui le souhaitent de rendre un dernier hommage à la représentante du Mouvement des Femmes kurdes Emine Kara (Evîn Goyî), au chanteur kurde Mîr Perwer et à Abdurrahman Kizil, avant que les corps des défunts ne soient rapatriés sur leurs terres natales. »

RDV le mardi 3 janvier 2023, 12h
Palace de Villers
12 Bis Avenue des Entrepreneurs
95400 Villers-le-Belle

Melihan Akdogan et Abdullah Ülmez, Coprésidents du CDK-F
Conseil Démocratique Kurde en France
16 Rue d’Enghien, 75010, Paris

Kurdes tués à Paris. « Les Kurdes ne sont pas des victimes! »

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Lettre ouverte d’un Kurde de France qui fut victime des violences policières lors du rassemblement du 23 décembre à Paris, juste après l’attentat terroriste qui a fait 3 victimes parmi les militants kurdes dans la rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris.

« Le 9 janvier 2013, nous avons perdu trois militantes kurdes révolutionnaires, Sakine Cansız, Leyla Leyla Şaylemez et Fidan Doğan, dans un massacre perfide à Paris. La République de Turquie et la France ont couvert ensemble ce massacre. Depuis dix ans, nous pleurons toujours les femmes kurdes. Elles ont fait partie de la lutte pour la liberté non seulement du peuple kurde mais aussi des peuples du monde… Alors que l’on préparait le dixième anniversaire de ce massacre, hier, à quelques rues de là, nous avons vécu un nouvel attentat. L’attaque contre le centre culturel kurde Ahmet Kaya nous a montré une fois de plus que ces attaques se poursuivront jusqu’à ce que le peuple kurde soit vraiment libre. Le centre culturel kurde Ahmet Kaya est un lieu que je visite plusieurs fois par semaine. Les personnes qui s’y trouvent sont mes amis, mes camarades et mes compagnons. J’aurais pu être là hier lors de cette attaque ou nous aurions tous pu y être.

Il ne s’agit pas d’une attaque individuelle et isolée. Nous le savons tous. Quinze minutes après l’attentat, nous avons commencé à nous rassembler dans la rue où se trouvait le centre culturel. J’y ai vu mes amis et mes camarades en pleine dépression nerveuse. J’ai passé ma vie dans les rues et les manifestations en Turquie et au Kurdistan du Nord, mais je n’ai jamais connu ce genre de contraction mentale et de colère. Parce que ce n’était ni la Turquie ni le Kurdistan du Nord, c’était Paris, la capitale de la France. Nous pensions que nos vies étaient en quelque sorte en sécurité, mais le massacre d’hier et l’approche loin d’être sérieuse de l’État français après coup nous ont montré une fois de plus que les États ont des contrats secrets contre le peuple kurde. Nous avons toujours été ceux qui ont été massacrés et les États continuent à nous mentir et à poursuivre les massacres perfides en couvrant les crimes des uns et des autres.

Lorsque nous, Kurdes, et nos amis avons appris la nouvelle hier, nous nous sommes rassemblés au bout de la rue où le massacre a eu lieu. Nous étions en colère, tristes, surpris et surtout, ils nous ont fait revivre nos vieux traumatismes. Nous nous sommes réunis pour montrer notre réaction justifiée, mais c’est nous qui avons été qualifiés de “terroristes” une fois de plus… La police française a enveloppé l’homme qui a perpétré le massacre et l’a emmené comme s’il s’agissait d’une attaque ordinaire. Ceux d’entre nous qui ont montré leur juste colère et leur réaction de manière pacifique ont été attaqués avec des gaz, des balles en caoutchouc et des matraques. Hier, comme dans d’autres villes de France, dans les rues de Paris, les femmes et les jeunes kurdes et leurs amis de tous les peuples du monde ont rempli les rues et les champs en disant “nous ne nous y ferons pas, nous ne l’accepterons pas, nous ne nous y soumettrons pas”. J’étais parmi eux à Paris. Pendant cette violente attaque policière contre cette communauté triste et pacifiste, je suis tombé sur le trottoir. Soudain, des coups de pied et des matraques ont commencé à voler vers moi. J’ai perdu connaissance en me relevant à peine du lieu de l’attaque et en atteignant un trottoir plus loin. Mon ami m’a porté, ils ont ouvert l’entrée d’un immeuble d’habitation et nous y ont emmenés. À l’intérieur, j’ai perdu connaissance pour la deuxième fois et nous sommes restés là un moment, puis, avec l’angoisse d’une troisième crise, nous sommes entrés dans la municipalité du Xe arrondissement de Paris, où l’équipe de premiers secours est intervenue.

Depuis 30 ans, je suis un militant actif au Kurdistan et en Turquie, j’ai passé ma vie dans les rues et les manifestations, mais je n’ai jamais été soumis à ce genre de violence policière. À l’heure actuelle, je ne peux pas utiliser mon bras gauche, ni les poignets de mes deux mains. J’ai de nombreuses blessures aux genoux et aux jambes… Nous le disons une fois de plus : nous, les Kurdes, ne sommes pas et ne serons pas des victimes. Nous sommes du bon côté de cette guerre. Toute l’humanité a vu et témoigné au Rojava que l’utopie de chaque individu kurde révolutionnaire, en particulier les femmes kurdes, est de construire une vie égale et libre pour les Kurdes avec tous les autres peuples, enrichie par toutes les différences. Cependant, il faut aussi dire que ceux qui nous applaudissent pendant que nous luttons ne sont pas avec nous lorsque nous mourons… Nous appelons une fois de plus tous les peuples, les femmes et les jeunes à être solidaires pour dire “stop” à cette guerre et à cette violence. »

Lettre publiée initialement sur le site « Hebdo Media Bask »

Colloque « Triple féminicide des militantes kurdes à Paris »

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PARIS – Le Conseil Démocratique Kurdes en France (CDK-F) organise un colloque à l’occasion du dixième anniversaire du triple meurtre des militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez à Paris.

Le colloque intitulé « Devoir de vérité et justice 10 ans après le féminicide à Paris des militantes kurdes Sakine CANSIZ, Fidan DOGAN et Leyla SAYLEMEZ » aura lieu le 12 janvier 2023, dans le 7e arrondissement de Paris.

Des proches des trois militantes tuées, des avocats des familles, des militants kurdes et des personnalités politiques et associatives françaises participeront à ce colloque de plusieurs heures.

Voici le communiqué du CDK-F concernant le colloque:

« Il y a 10 ans, le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan (Rojbîn) Dogan et Leyla Saylemez, étaient froidement assassinées dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan (CIK), au coeur de Paris. L’assassin arrêté près de deux semaines après le massacre s’est avéré être un agent des services de renseignement turcs (MIT). Cependant, du fait de ses atermoiements, la justice française a manqué une occasion cruciale de juger un crime politique commis en France, l’assassin étant mort mort en prison un mois avant la date de son jugement. Toutefois, de nouvelles évolutions ont contraint la justice à rouvrir une instruction pour identifier les commanditaires du triple assassinat, une instruction qui traine cependant en longueur, faute de volonté du gouvernement français de coopérer avec la justice en levant le secret-défense qui pèse sur les informations détenues par les services de renseignement français.

Alors que nous préparions ce colloque, ainsi que les différents événements prévus à l’occasion du 10ème anniversaire du triple assassinat des militantes kurdes, les Kurdes de France ont été endeuillés par un nouvel attentat meurtrier qui a tué trois militants kurdes, dont une représentante du mouvement des femmes kurdes, devant le siège du CDK-F, au 16 rue d’Enghien, encore dans le 10è arrondissement de Paris. Cet attentat terroriste ainsi que ses liens avec le triple féminicide seront inévitablement abordés tout au long de ce colloque. »

Programme du colloque :

Sous le haut patronage de Frédéric MATHIEU, député d’Ille-et-Vilaine, vice-Président de la délégation française à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe
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Jeudi 12 janvier 2023, de 9h00 à 18h00
Salle Victor Hugo – 101, rue de l’Université – 75007 PARIS

Inscription obligatoire par mail avant le 5 janvier 2023:
Envoyer vos nom, prénom, date et lieu de naissance à info@cdkf.fr

 

PARIS. Manifestion demain contre le massacre des femmes kurdes à Paris

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PARIS – Le Mouvement des femmes kurdes appelle à manifester demain, 30 décembre, à Paris contre les féminicides visant les femmes kurdes au coeur de l’Europe.

Le rassemblement aura lieu à 14 heures, aux Invalides.

« Notre vengeance sera la révolution des femmes »

Voici l’appel du Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F):

« Le Mouvement des femmes kurdes a, une nouvelle fois, été la cible d’une attaque terroriste en plein cœur de Paris. C’est avec beaucoup de douleur que nous avons appris que la représentante du Mouvement des femmes kurdes en France, Evîn Goyi (Emîne Kara), l’artiste Mîr Perwer (Mehmet Şirîn Aydin) et Abdurrahman Kizil y ont perdu la vie.

Cet homme est actuellement détenu pour « crime à caractère raciste ». Pour nous, il s’agit d’une « attaque terroriste », car l’expérience nous a montré que l’État fasciste turc répand sa guerre contre les femmes et le peuple kurdes – qui luttent pour la liberté et la démocratie – jusque dans les rues de Paris. Nous connaissons ceux qui ont ordonné les assassinats de Sakine Cansiz, Fidan Dogan, Leyla Saylemez à Paris, Deniz Poyraz à Izmir, Nagihan Akarsel à Süleymaniye et des dizaines d’autres [femmes kurdes].

Nous appelons toutes les femmes à participer au rassemblement que nous organiserons sous le slogan le slogan « Je suis Evîn » le vendredi 30 décembre, au métro Invalides, à 14h. »

ROJAVA. L’EI frappe mortellement les forces de sécurité entre Raqqa et Hassaké

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SYRIE / ROJAVA – Ce matin, des gangs de DAECH ont attaqué les forces de sécurité arabo-kurdes sur la route al-Karama, entre Raqqa à Hassaké. Un membre de sécurité a été tué, deux autres blessés lors de l’attaque menée par les gangs de l’EI / DAECH.

Jeudi, les forces de sécurité intérieure de Raqqa ont publié un communiqué concernant l’attaque armée visant une de ses patrouilles et déclaré qu’un de ses membres a été tué et deux autres blessés. Ils ont ajouté que « Cette attaque confirme que nos opérations de poursuite contre les cellules dormantes de l’EI dans la ville de Raqqa se déroulent actuellement à un rythme élevé, et ont serré les vis sur elles, c’est pourquoi les cellules dormantes actives dans la campagne de la ville pour aider d’autres éléments cellulaires pour s’échapper de la ville.

Ces attaques ne nous décourageront pas de continuer à poursuivre tous les éléments des cellules terroristes qui essaient de frapper la stabilité dans nos régions, d’intimider la sécurité de notre peuple. »

ANHA

Coiffeur poignardé à Roubaix: « Son seul motif était sa haine des Kurdes »

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LILLE – Le coiffeur Zîkrî Elî Avşîn a été grièvement blessé par un fasciste turc à Roubaix, au prétexte qu’il écoutait de la musique kurde. « Il voulait me tuer parce qu’il déteste les Kurdes. Je pense que je ne pourrais plus vivre ici. La probabilité que je sois à nouveau attaqué est trop grande. Le tueur de Paris est également sorti de prison et a attaqué des Kurdes. Personne ne peut garantir que cette personne ne refera pas la même chose », raconte Zikrî sur son lit d’hôpital.

Avşin Zikrî est né à Hewlêr (Erbil) au Kurdistan du Sud et vit à Lille depuis 2017. Il est maintenant hors de danger, mais les médecins disent qu’il aura besoin de soins de longue durée à cause des cinq coups de couteau reçus, dont un au cœur.

À l’hôpital de Lille, Avşin Zikrî a décrit l’agression dont il a été victime de la manière suivante : « Pendant que je travaillais, l’agresseur est arrivé vers 14 heures, il y avait de la musique kurde. Sans saluer, il a dit directement : « Pourquoi joue-t-on de la musique kurde ici, éteignez-la ou changez de chaîne.  » J’ai répondu : ‘Pourquoi la musique kurde te dérange-t-elle, que te fait-elle de mal? On joue de la musique kurde, française, anglaise, arabe et autre.’ Après cela, il a continué à se faire couper les cheveux. Quand il s’est levé, il m’a poussé. Et il a frappé un autre client kurde. »

Pour ne pas que la situation s’envenime davantage, il est sorti avec son ami client. La victime poursuit: « Il avait une paire de ciseaux à la main. Je suis sorti avec mon client kurde. Au bout de cinq à dix minutes, je l’ai entendu parler au téléphone en turc. Comme je pensais qu’il appelait ses amis, nous avons voulu partir. Mon ami (le client kurde attaqué par l’agresseur) est monté dans la voiture et j’étais sur le point de monter quand je l’ai vu arriver avec des ciseaux à la main. »

« L’agresseur voulait me tuer »

Avşin Zikrî dit qu’il n’a pas eu le temp de réagir : « Il m’a poignardé avec les ciseaux. Au début, je ne sentais presque rien, mais ensuite il a touché près du cœur. Il y avait beaucoup de sang. Je voulais appeler une ambulance. Les personnes présentes m’ont allongé par terre et il m’a encore attaqué. Il n’est parti que lorsque la police est arrivée. Son but était de me tuer. Après l’arrivée de la police et de l’ambulance, j’ai perdu connaissance à cause de la perte de sang (…). Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite. »

L’agresseur était clairement anti-kurde, dit Zikrî. « Je pense que je ne pourrais plus vivre ici. La probabilité que je sois à nouveau attaqué est trop grande. Le tueur de Paris est également sorti de prison et a attaqué des Kurdes. Personne ne peut garantir que cette personne ne refera pas la même chose », déclare Avşin Zikrî. Il demande à la justice française une peine maximale pour l’auteur.

« La seule raison était sa haine des Kurdes »

L’amie de Zikrî, Zana Selimi, a ajouté : « Les Turcs attaquent les Kurdes partout. Il sont nourri par le racisme. Ils sont anti-kurdes. Cette attaque n’était pas la première. Même si les Turcs assassinent tous les Kurdes, ils ne seront pas soulagés tant leur haine est grande. Avşin est une personne qui vit et travaille juste pour gagner sa vie. Le seul motif de l’agresseur était sa haine des Kurdes. Il voulait le tuer. Ce qui s’est passé ici est la continuation de l’attentat de Paris. L’agresseur est désormais en prison, mais s’il est libéré, le scénario parisien se répétera. Ces gens sont haineux. Même après dix ans, sa mentalité ne changera pas. »

ANF

PARIS. Livre d’or pour les victimes de l’attentat terroriste de la rue d’Enghien

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PARIS. La Mairie du 10e arrondissement de Paris a installé un livre d’or dédié aux condoléances aux victimes de l’attentat terroriste du 23 décembre visant les militants kurdes, dans la rue d’Enghien.

La Mairie du 10e arrondissement a également hissé le drapeau du Kurdistan au fronton du bâtiment municipal en hommage à Evîn Goyî (Emine Kara), Mîr Perwer (M. Şirin Aydın) et Abdurrahman Kizil, 3 militants kurdes tués au centre culturel Ahmet Kaya, à deux pas de la Mairie.

Adresse pour signer le livre d’or:

La Mairie du 10ème arrondissement de Paris
Accessible aux personnes à mobilité réduite par l’entrée située au 1, rue Hittorf
72, rue du faubourg Saint-Martin
75010 PARIS

PARIS. Manifestation demandant « justice » pour les Kurdes tués à Paris

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PARIS – Trois militants kurdes ont été tués et trois autres blessés le 23 décembre dans la rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. Les victimes de l’attaque sont Evîn Goyî (Emine Kara), membre du conseil exécutif du KCK, ancienne combattante YPJ dans la lutte contre l’EI et représentante du mouvement des femmes kurdes, le musicien Mîr Perwer (M. Şirin Aydın) et l’activiste Abdurrahman Kizil.

L’assassin William Mallet a été arrêté pour meurtre raciste. La communauté kurde ainsi que de nombreux politiciens et représentants de diverses organisations s’insurgent contre la thèse d’un auteur solitaire et exigent que le parquet national antiterroriste français (Pnat) mène l’enquête pour « assassinats à caractère terroriste et politique ».

Pour réitérer cette revendication, des manifestants sont à nouveau descendus dans la rue hier à Paris. Une banderole « Dix ans après le 9 janvier, l’État turc a de nouveau assassiné trois de nos amis à Paris » a été déployée place de l’Opéra, près du ministère de la Justice. Le 9 janvier 2013, les femmes kurdes Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez ont été abattues par un agent des services secrets turcs (MIT). Personne n’a été tenu responsable de ce massacre à ce jour.

« Attentat terroriste contre la communauté kurde »

Au cours de l’action de protestation, Berivan Firat a déclaré au nom du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) : « Nos amis ont été assassinés en plein Paris. Juste à côté de nous se trouve le ministère de la Justice. Il y a dix ans, Sara, Rojbîn et Ronahî ont été assassinées. Nous l’avons répété plusieurs fois : tant que ce massacre ne sera pas résolu, les Kurdes ne seront pas en sécurité. Et maintenant, des Kurdes ont de nouveau été assassinés. (…) C’est une attaque terroriste contre la communauté kurde. »

De nombreux musiciens kurdes ont participé à l’action avec leurs instruments et des chansons ont été interprétées après les discours. Des artistes kurdes manifesteront aujourd’hui (jeudi) devant le ministère français de la Culture.

ANF

« Le massacre de Paris a visé les femmes en lutte »

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L’attentat terroriste de la rue d’Enghien du 23 décembre dernier est une attaque contre le mouvement des femmes kurdes mais également une attaque contre les femmes qui luttent pour la libération des femmes et de la société, déclare le Bureau des femmes kurdes pour la paix (CENI).

Cenî – Bureau des femmes kurdes pour la paix a publié un communiqué appelant à participer aux actions « justice et vérité » et demande: « Faisons appel ensemble à l’État français et à la communauté internationale. Nous nous battrons jusqu’à ce que nous sachions la vérité sur les attentats ! Nous voulons que la communauté kurde et les femmes kurdes soient enfin protégées au lieu d’être criminalisées, déportées et assassinées. »

Dans un communiqué faisant appel aux « camarades, organisations et collectifs de femmes révolutionnaires », Cenî – Bureau des femmes kurdes pour la paix a déclaré:

« Avec l’attentat brutal du 23 décembre 2022 à Paris, au cours duquel trois personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées, une blessure profonde a été réouverte. Cela nous a douloureusement rappelé le triple féminicide de nos camarades Sara, Rojbîn et Ronahî, assassinées par les services secrets turcs (MIT) en 2013, également à Paris. La vérité sur le triple féminicide de 2013 n’a jamais été pleinement clarifiée. A ce jour, on s’interroge sur le rôle de l’État et des autorités françaises.

Avec cette attaque aussi, nous nous posons des centaines de questions : comment l’auteur a-t-il pu mettre la main sur autant de munitions ? Comment a-t-il pu planifier et mener à bien une telle attaque quelques jours après sa sortie de prison ? Et est-ce vraiment un hasard si dans cet attentat, une fois de plus, une figure féminine de haut rang du mouvement kurde, Evîn Goyi, a été assassinée ? Nous ne croyons pas qu’il s’agisse de coïncidences.

Actuellement, la violence contre les femmes kurdes s’intensifie partout : le régime iranien les tue et les arrête, l’armée turque les tue avec des armes chimiques et des drones, et en Europe, elles sont soumises à la criminalisation et au harcèlement des États de l’UE. Bien que le slogan révolutionnaire « Jin Jiyan Azadî » [slogan kurde signifiant femme, vie, liberté] soit évoqué par tout le monde en raison des manifestations en Iran, le silence est gardé lorsque ces mêmes femmes qui ont donné un sens au slogan sont assassinées.

Il y a deux mois, notre camarade Nagihan Akarsel a également été abattue par les services secrets turcs devant sa maison dans la ville de Slêmanî [au Kurdistan irakien]. Nous considérons ces attaques comme des attaques contre nous, le mouvement des femmes kurdes, mais aussi comme des attaques contre toutes celles qui s’organisent et luttent pour la libération des femmes et de la société.

Nous appelons tous les groupes et organisations féministes : Levons-nous et faisons entendre notre voix ! Exigeons ensemble des réponses ! Exigeons une enquête complète sur cette attaque brutale ! N’oublions pas Mîr Perwer, Abdurrahman Kizil et Evîn Goyi, ni nos camarades Sara (Sakine Cansiz), Rojbîn (Fidan Dogan) et Ronahî (Leyla Saylemez) tués en 2013.

Interpellons ensemble l’État français et la communauté internationale: Nous exigeons des réponses ! Nous nous battrons jusqu’à ce que nous sachions la vérité sur les attentats ! Et nous voulons que la communauté kurde et les femmes kurdes soient enfin protégées au lieu d’être criminalisées, déportées et assassinées. »

ANF