TURQUIE – Suite à l’interdiction des commémorations du génocide arménien du 24 avril par le préfet d’Istanbul, avocate kurde et présidente de l’Association des droits de l’homme (IHD), Eren Keskin, a déclaré que le Parti AKP est devenu l’exécuteur de l’idéologie officielle dont il se plaignait autrefois.
En parallèle, le Comité contre le racisme et la discrimination de l’Association des droits de l’homme (İHD) a déclaré: « Nous invitons une fois de plus toutes les institutions de presse et ceux qui sont contre le génocide à exprimer notre demande et à dire : « Reconnaissez le génocide arménien, excusez-vous, indemnisez ! » et « Arrêtez de nier », le 24 avril 2023 à notre point de presse [qui sera] organisée devant la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme. »
Depuis 24 avril 2005, les défenseurs des droits humains tenaient chaque année leurs points de presse devant le bâtiment d’IHD d’Istanbul/Sultanahmet où les intellectuels arméniens étaient au devant de la scène; mais ces rassemblements ne sont plus autorisés depuis 2017. L’appel invitant le public devant l’İHD n’a pas encore reçu de réponse.
« Enlevez le mot génocide de votre déclaration »
Avocate et présidente de l’IHD, Eren Keskin, a parlé à Bianet de leur action de commémoration du génocide arménien et de la raison des interdictions.
« Nous avons organisé la première commémoration sous le nom de Comité İHD contre le racisme et la discrimination en 2005, en l’appelant « Génocide ».
Le titre que nous utilisons dans nos déclarations n’a jamais changé depuis ce jour : « Reconnaissez le génocide arménien, Excusez-vous, Indemnisez ! » C’était le titre de notre déclaration et c’était ce qui était écrit sur notre banderole. Et notre nom est inclus dans la liste. de ceux qui reconnaissent le génocide sur le Mémorial du génocide arménien.
Nous avons organisé ces journées de commémoration de 2005 à 2017. Nous avons principalement tenu nos événements de commémoration devant le bâtiment de Sultanahmet où les intellectuels arméniens ont été emmenés au début du génocide. Nous avons également tenu nos points de presse à [la gare] Haydarpaşa de l’endroit doù ils ont été déportés. »
« L’événement est dans le champ de la liberté de pensée »
Keskin explique qu’ils n’ont pas été empêchés d’organiser des commémorations jusqu’en 2017, mais qu’ils en ont été empêchés depuis. On leur demande de retirer leur demande de leur bannière. En 2017, les autorités turques leur ont demandé de tenir leur point de presse mais sans utiliser le mot « génocide ». Ils n’étaient pas d’accord et ont publié leur communiqué de presse.
Lors de la journée du souvenir en 2018, trois de leurs amis ont été placés en garde à vue et une enquête a été ouverte. Cependant, le parquet a conclu que la commémoration devait être évaluée dans le cadre de la liberté de pensée.
Keskin a ajouté: « Mais nous avons été empêchés depuis. En 2020, 2021 et 2022, nous avons tenu notre point de presse dans le bureau d’İHD à İstanbul en raison de la pandémie, sous la même bannière. Et cette année, nous prévoyons de tenir notre point de presse dans la rue, devant le bureau d’İHD à İstanbul. »
« L’AKP ne veut pas que quiconque exprime son opinion »
Eren Keskin estime que le gouvernement ne veut pas qu’un autre courant politique ou que les défenseurs des droits humains expriment leurs opinions en dehors de ceux qui soutiennent le gouvernement.
« Même la veillée des Mères du Samedi a été interdite, ce qui était la plus légitime pour de vastes pans de la société. Et en fait, tout cela s’est produit après le changement de politique du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
Rappelons-nous tous. Le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, avait fait une déclaration le 23 avril 2014, presque une excuse pour le 24 avril. L’AKP a alors commencé à mettre en œuvre une autre politique en s’entendant avec le Parti du mouvement nationaliste (MHP) et l’État profond. Une politique pro-turque et islamique a été mise en place et ils continuent dans cette voie », a déclaré Keskin.
Elle estime que l’interdiction des commémorations du 24 avril est à évaluer dans le même sens. « L’AKP est devenu l’exécuteur de l’idéologie officielle dont ils se plaignaient autrefois », a-t-elle déclaré.
Certains des 600 notables arméniens arrêtés et tués à partir de 24 avril 2015
Le poète et médecin militaire Rupen Çilingiryan, né en 1885 à Silivri, a été arrêté le 22 juin 1915 et est arrivé à Çankırı le 30 juin. Il n’a été inculpé d’aucune infraction. Çilingiryan, ainsi que son collègue poète Taniel Varujan (1884, Sivas) et d’autres personnes en exil, ont été tués le 16 août 1915 dans le village de Tüney dans la région de Kayalıdere à Çankırı.
Krikor Zohrab a été arrêté le 21 mai 1915 à Istanbul. Après avoir été envoyé dans différents endroits pendant son exil, il a été tué par des mercenaires à Urfa.
Nezaret Dağavaryan a été détenu à Istanbul le 24 avril 1915 et exilé à Ayaş près d’Ankara. Il a été tué à Urfa sur la route de la cour martiale de Diyarbakır.
IRAK / KURDISTAN – Le 24 avril 1974, la ville kurde de Qaladze fut bombardée par le régime irakien, tuant 134 civils, dont de nombreux d’étudiants et universitaires. Huit ans plus tard, le 24 avril 1982, lorsque les habitants de la ville se sont rassemblés pour commémorer les victimes de Qaladiza, deux femmes ont été tuées et nombreux habitants ont été blessés, d’autres arrêtés par le régime sanguinaire irakien.
Alors que la région autonome kurde d’Irak commémore les victimes de Qaladze, le président de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), Bafel Talabani, a publié lundi un communiqué à l’occasion du 49 e anniversaire du bombardement par le régime Baas irakien de la ville de Qaladiza et de l’université Sulaimani.
Talabani a déclaré : « Avec gloire, nous commémorons les martyrs de cette tragédie ».
« Nous rendons hommage au peuple combattant de Qaladiza qui est un exemple unique de lutte et de volonté de faire des sacrifices pour la gloire du Kurdistan », a-t-il déclaré.
Talabani a en outre déclaré que Qaladiza et son peuple courageux sont des symboles de la lutte contre l’injustice et l’oppression, ajoutant : « Ils avaient protégé le Kurdistan avec leur propre sang ».
Le dirigeant kurde a également souligné que le gouvernement devrait s’engager à indemniser les rescapés de Qaladiza et à offrir d’autres services.
« Nous saluons les âmes des martyrs de cette tragédie inoubliable. L’UPK n’oubliera pas vos souffrances et vos combats, elle sera fidèle à votre loyauté. Gloire et immortalité à tous les martyrs du Kurdistan », a conclu Talabani. (Information concernant le communiqué publié par le site Esta)
TURQUIE – « Je n’ai jamais vu des yeux aussi perçants que ceux de ces enfants », un soldat tuc qui a tué 3 fillettes kurdes-alévies lors du massacre de Dersim.
Le journal Agos a publié une lettre d’un soldat turc qui aurait participé au massacre des Kurdes-alévis de Dersim en 1937-38 et dans laquelle il évoque ses remords pour avoir tué des enfants innocents mais donne aussi des noms de ses supérieurs hiérarchiques.
« Nous avons éradiqué les graines des Arméniens, maintenant il ne reste plus que ces Kurdes et ces kizilbas. Si vous souhaitez que vos enfants vivent heureux dans ce pays, vous tuerez sans pitié. Le gouvernement, le président a donné l’ordre de raser cet endroit, de tout détruire. Je vous promets qu’aucun de vous ne sera poursuivi pour ce que vous ferez », le soldat cite un officier turc s’adressant aux soldats qui ne voulaient pas tuer les enfants et femmes kurdes – alévis lors du massacre de Dersim en 1938.
L’historien et sociologue turc Taner Akcam, auteur de plusieurs livres sur le génocide arménien, a publié une lettre qui aurait été écrite par un homme qui a servi dans la campagne militaire de 1937-1938 dans la province kurde de Dersim (rebaptisé en Tunceli par la suite).
Lettre du soldat turc qui avoue les massacres commis à Dersim
Dans son article paru le 22 avril dans le journal arménien Agos, Akcam affirme que la lettre appartient à un certain Ali Oz, qui a servi comme sergent et garde du corps du général de l’armée et gouverneur du Dersim Abdullah Alpdogan, connu sous le nom de « Boucher du Dersim ».
La lettre, écrite le 17 décembre 1946 à un « ministre Sukru », apparemment à la machine à écrire, est susceptible de constituer un document sur les crimes contre l’humanité commis pendant la campagne qui fit 13 000 à 30 000 morts selon les chiffres officiels, et jusqu’à 70 000 selon d’autres sources.
Oz rappelle au « ministre Sukru » dans son introduction que le général Alpdogan l’avait auparavant référé au ministre après sa libération du service militaire, et que le ministre l’avait aidé à trouver un emploi dans une entreprise publique.
Il poursuit en déclarant qu’il a récemment dû suivre une thérapie psychologique en raison de ses sentiments de culpabilité pour les choses qu’il avait faites pendant la campagne Dersim, qu’à un moment donné, le médecin lui a demandé de remettre ses aveux par écrit, et qu’il a maintenant peur que les aveux tombent entre de mauvaises mains et conduisent à ses poursuites.
Une partie de la lettre où il raconte au ministre ce qu’il a avoué pendant la thérapie se lit comme suit :
« Tersemek était différent, mon pacha a reçu des informations de Tersemek. Des femmes et des enfants se cachaient dans un endroit escarpé près du ruisseau, et les troupes demandaient comment ils devaient procéder. Pacha a dit, tuez-les, brûlez-les tous. Le lieutenant a rapporté deux heures plus tard. Les soldats s’abstenaient de faire du mal aux enfants et ils ne se conformaient pas aux ordres. Pacha était furieux. Nous sommes partis avec un camion plein de soldats. Tout le monde s’est mis au garde-à-vous. Il [Pacha] a commencé à frapper le lieutenant et les soldats. Il a proféré des malédictions et a ordonné [aux soldats] de abattre tout le monde. Les enfants et les femmes sont venus en criant et en pleurant, ils embrasser les bottes du pacha. Tous étaient en haillons. Il [Pacha] les avait bâillonnés et leurs mains et pieds liés en haut. (…) [Pacha a ordonné :] Maintenant, je vous le dit soldats, ces graines de kizilbas [Alevi] sont toutes des bâtards de traîtres, ce sont les enfants bâtards des meurtriers de vos compagnons ; si on les laisse grandir, ils continueront à assassiner vos frères. Ils doivent être éradiqués. Nous avons éradiqué les graines des Arméniens, maintenant il ne reste plus que ces Kurdes et ces kizilbas [Kurdes alévis habitant essentiellement dans la région de Dersim]. Si vous souhaitez que vos enfants vivent heureux dans ce pays, vous tuerez sans pitié. Le gouvernement, le président a donné l’ordre de raser cet endroit, de tout détruire, je vous promets qu’aucun de vous ne sera poursuivi pour ce que vous ferez. »
Chaque soldat devait à tour de rôle en tuer quelques-uns. Il y eut un silence parmi les troupes. Le lieutenant reçut l’ordre d’en amener deux et de commencer. Deux enfants furent amenés. Il leur tira une balle dans la tête. Tous deux moururent sur le coup. C’était à son tour de tirer sur le troisième, Salih de Diyarbakir a dit au commandant qu’il ne pourrait pas le faire. « J’ai mes propres enfants, ces enfants sont innocents », a-t-il dit. « Vous êtes de votre race, n’est-ce pas ? » Pacha l’a insulté et lui a tiré une balle dans la tête. Il a dit que tous ceux qui ne se conformeraient pas à ses ordres partageraient le même sort. Les soldats ont commencé à tuer les enfants et les femmes.
Après chaque exécution, le pacha lui-même tirait sur les têtes pour s’assurer qu’ils étaient morts. Les troupes n’avaient d’autre choix que d’obéir. Il restait trois filles. Il m’a appelé pour continuer, a dit que c’était mon tour. Les enfants se sont prosternés (…). Je les ai regardés dans les yeux. Je les ai tués toutes les trois. Leurs yeux ont percé [mon coeur]. Je ne peux pas oublier leurs yeux. 70, 80 enfants et 30 femmes ont été exécutés ce jour-là. Tous ont été jetés dans la rivière Murat, la rivière est devenue rouge de leur sang. Beaucoup de soldats ont vomi. J’ai tué beaucoup de gens, je les ai brûlés, mais je n’ai jamais vu des yeux aussi perçants que ceux de ces gosses. » (Via Gerçek News)
Génocide de Dersim
Dersim était une région culturellement distincte du reste du Kurdistan, en partie en raison de facteurs écologiques et géographiques, en partie à cause d’une combinaison de particularités linguistiques et religieuses. Certaines des tribus parlaient le dialecte kurmanci, mais la plupart parlaient le dialecte zazakî. Tous étaient membres de la croyance hétérodoxe alévie, ce qui les séparait socialement des Kurdes sunnites vivant à l’est et au sud (parmi lesquels il y avait à la fois des Kurdes parlant le zazakî et des Kurdes parlant le kurmancî).
Dersim était, au milieu des années 1930, la dernière partie de la Turquie qui n’avait pas été placée sous le contrôle du gouvernement central. Les tribus kurdes de Dersim n’avaient jamais été soumises par aucun gouvernement précédent ; la seule loi qu’ils reconnaissaient était la loi tribale traditionnelle. Les chefs tribaux et les chefs religieux exerçaient une grande autorité sur les roturiers, qu’ils exploitaient souvent économiquement. Ils ne s’opposaient pas au gouvernement en tant que tel, tant qu’il n’intervenait pas trop dans leurs affaires. En fait, de nombreux chefs renforçaient leur position en établissant des relations étroites avec les militaires et les policiers affectés dans la région. Il y avait une tradition de refus de payer des impôts – mais il y avait peu de choses qui pouvaient être taxées, car la région était désespérément pauvre. Les jeunes hommes évitaient le service militaire quand ils le pouvaient, mais en 1935, une proportion considérable d’entre eux ont en fait servi dans l’armée turque.
La campagne militaire contre Dersim a été montée en réponse à un incident relativement mineur, et il semblerait que l’armée ait attendu un prétexte direct pour punir les tribus. Un jour de mars 1937, un pont stratégique en bois a été incendié et des lignes téléphoniques coupées. Seyid Riza et les tribus associées ont été suspectés. L’armée peut avoir cru que c’était le début de la rébellion attendue. Une source turque mentionne qu’il y avait à la même époque un autre incident mineur ailleurs au Kurdistan et suggère une coordination entre les nationalistes kurdes.
Les premières troupes, envoyées pour arrêter les suspects, ont été stoppées par des hommes armés. Les confrontations ont rapidement dégénéré. Lorsque les tribus refusèrent de livrer leurs chefs, une grande campagne fut lancée. Les opérations militaires pour soumettre la région ont duré tout au long de l’été 1937. En septembre, Seyyit Riza et ses plus proches associés se sont rendus, mais le printemps suivant, les opérations ont été reprises avec encore plus de force. Elles ont été d’une violence et d’une brutalité sans précédent.
Le nombre de personnes massacrées variait entre 12 000, selon les chiffres officiels, et 70 à 90 000 selon les habitants de Dersim. Plus de 10 000 personnes ont été déportées.
En 2008, le Parlement européen a organisé une conférence sur le génocide de Dersim. Et le comité de la conférence « Dersim 38 » s’est adressé à la Cour pénale internationale.
Des initiatives personnelles ont également été prises par des victimes du génocide de Dersim. Par exemple, Efo Bozkurt, qui a perdu toute sa famille dans le massacre, a déposé une plainte en justice pour «crimes contre l’humanité» en 2010, mais sa plainte a été rejetée.
Le procureur général d’Hozat a décidé d’abandonner les procédures le 18 février 2011. Il a été déclaré que « le droit pénal turc en vigueur au moment des incidents qui se seraient produits à Dersim en 1938 n’incluait pas le génocide et les crimes contre l’humanité imputés par la plaignante ». Il a en outre été dit dans la décision que les prétendus cas de décès devaient être qualifiés d’« homicides » et relevaient donc du délai de prescription.
Dans les années 2010, un journal turc pro-gouvernemental Yeni Şafak a publié un document de renseignement top secret révélant que Mustafa Kemal (Atatürk) avait rencontré le leader de Dersim Seyit Riza la veille de son exécution, disant à Riza qu’il serait épargné s’il « demandait pardon ». Seyit Riza a refusé et a été pendu avec 6 de ses camarades tôt le lendemain matin. Le document prouve que les condamnations à mort ont été décidées à l’avance et les potences préparées. Le document mentionne que Mustafa Kemal a dit à Seyit Riza que les habitants de Dersim sont des « Turcs du Khorasan » et que les corps de Seyit Riza et de ses amis ont été brûlés après avoir été exposés en public.
Des documents révèlent que l’exécution de Seyit Riza et de six autres personnes après les massacres de Dersim a été menée en toute connaissance de cause par Mustafa Kemal. Le journal a déjà publié des documents affirmant : « Atatürk a été empoisonné par [le Premier ministre] Ismet Inönü. » Selon le document, Seyit Riza a été emmené voir Mustafa Kemal la veille de son exécution et a refusé de demander pardon.
À la mi-avril 2015, des fouilles ont commencé à Dersim sur un site où 24 personnes, dont des femmes et des enfants, auraient été assassinées lors des massacres de 1938. Des restes humains, dont 8 crânes, ont été retrouvés hier le premier jour de fouilles dans un fosse commune dans le quartier Hozat de Dersim, où 24 personnes de deux familles ont été brûlées vives en 1938. Les exhumations, effectuées en présence du procureur, d’experts et de membres des familles, ont été les premières fouilles à Dersim, 77 ans après le massacre. (ANF)
TURQUIE / KURDISTAN – Le mouvement des femmes kurdes est la cible principale du gouvernement AKP, dont la violence contre les femmes a atteint une dimension extrême.
Sous le gouvernement AKP, la violence contre les femmes a atteint une dimension extrême. La violence de l’État masculin a non seulement augmenté, mais elle est également pratiquée de manière très brutale. Les femmes ciblées par le gouvernement AKP sont soumises à des violences systématiques. Alors que les auteurs sont protégés lors des procès pour « bonne conduite » et « provocation injustifiée », les centres et refuges pour femmes ont été fermés. Les femmes qui résistent sont attaquées et arrêtées. Le régime d’Erdogan est responsable de milliers de féminicides en raison de ses politiques basées sur la domination masculine, écrit le site ANF qui ajoute « Contre ces impositions, la lutte de libération des femmes kurdes offre une perspective basée sur le dépassement du système social patriarcal, le développement d’une identité féminine libre dans tous les domaines de la vie et l’offre d’une vie alternative pour les femmes face à l’État-nation et à la modernité capitaliste. Le pouvoir de transformation des femmes kurdes au sein des mouvements de femmes en Turquie et dans le monde est devenu la boussole de la révolution des femmes au Moyen-Orient et donc la cible principale du régime AKP. »
ANF a documenté certains des meurtres de femmes kurdes sous le gouvernement AKP :
Sakine, Fidan et Leyla
Sakine Cansız (Sara), Fidan Doğan (Rojbin) et Leyla Şaylemez (Ronahi), pionnières de la lutte des femmes kurdes, ont été assassinées par les services secrets turcs (MIT) à Paris, le 9 janvier 2013. Le tueur à gages est décédé en détention et les commanditaires n’ont été ni inculpés ni condamnés.
Ekin Wan
Pendant les couvre-feux imposés par l’État turc dans de nombreuses villes du Kurdistan en 2015, les images du corps mutilé et dénudé de la combattante Kevser Eltürk (Ekin Wan), tuée lors d’affrontements en 2015 à Muş / Varto, ont été publiées sur les réseaux sociaux.
Dilek Dogan
Le 18 octobre 2015, une unité spéciale de la police a pris d’assaut l’appartement de Dilek Doğan à Istanbul et l’a assassinée. Le meurtrier a été condamné à sept ans et demi de prison pour négligence volontaire. La peine a ensuite été réduite à six ans et trois mois, avec une déduction pour bonne conduite.
Mère Taybet
Le 19 décembre 2015, Taybet Inan (Taybet ana) a été abattue par des tireurs d’élite pendant le couvre-feu dans le district de Silopi à Şirnak. Son corps est resté dans la rue pendant sept jours car la police a ouvert le feu sur toute personne qui s’approchait du corps pour le récupérer. Les funérailles n’ont pu avoir lieu que des semaines plus tard, sans que sa famille ne soit autorisée à y assister.
Sêvê, Fatma, Pakize
Le 4 janvier 2016, au cours des couvre-feux dans les villes du nord du Kurdistan, trois femmes ont été prises pour cible et abattues à Silopi : Sêvê Demir était membre du conseil d’administration du Parti des régions démocratiques (DBP), Fatma Uyar, coprésidente du Conseil populaire de Silopi et Pakize Nayır, une militante du mouvement des femmes kurdes KJA.
Havrin Khalaf
Hevrîn Xelef, secrétaire général du Parti Avenir de la Syrie, a été torturée et assassinée par des gangs du groupe terroriste islamiste Ahrar al-Sharqiya sur la route d’Ain Issa lors de l’invasion turque de Girê Spî (Tal Anyad) et de Serêkaniyê (Ras al-Ain) dans le nord de la Syrie le 9 octobre 2019. Le groupe fait partie de l’Armée nationale syrienne (ASN/SNA) – une coalition de gangs armés formés et équipés par la Turquie en remplacement de l’Armée syrienne libre (ASL).
Gulistan Doku
Gülistan Doku, étudiante à l’Université Munzur de Dersim, a disparu le 5 janvier 2020. Un jour plus tôt, son ex-petit ami, Zainal Abakarov, avait tenté de forcer l’étudiante de 21 ans, née à Amed (tr. Diyarbakır), à monter dans sa voiture. Doku a résisté et les passants avaient alerté la police. La police a rapidement écarté l’hypothèse de suspect concernant l’homme, dont le beau-père est un ancien policier L’affaire n’a toujours pas été résolue.
Ipek Er
Ipek Er, une jeune femme de 18 ans de Batman, a été poussée au suicide le 16 juillet 2020 après avoir été violée par le sous-officier Musa Orhan. Ipek a été hospitalisée pendant plus d’un mois et est décédé le 18 août 2020. La justice a brièvement fait arrêter l’auteur, mais il a été rapidement libéré car il ne risquait pas de fuir. Orhan est toujours en fuite aujourd’hui. En raison de leur participation à des manifestations contre la libération du violeur, 19 femmes ont fait l’objet d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste » (PKK). Quatre des femmes ont été arrêtées.
Deniz Poyraz
Deniz Poyraz a été abattue par le fasciste Onur Gencer dans le bureau du Parti démocratique des peuples (HDP) à Izmir, qui était sous surveillance policière 24 heures sur 24, le 17 juin 2021. Le procès du meurtrier est en cours.
Garibe Gezer
Garibe Gezer, torturée et violée en prison, est décédée dans des circonstances suspectes dans une cellule d’isolement le 9 décembre 2021. Garibe a tenté pendant longtemps de rendre publique la torture sexuelle qu’elle a subie systématiquement en détention, mais rien n’a été fait. Après sa mort, JinNews a publié des images des mauvais traitements infligés à Garibe Gezer. Les images montrent Gezer tiré par les bras et traîné sur le sol par des gardes.
Sakine Kulter
Sakine Külter, mère de cinq enfants, a été brutalement torturée et assassinée à Silopi le 15 mai 2022. L’auteur était Ibrahim Barkin, président d’une association de partisans des forces spéciales paramilitaires.
Nagihan Akarsel
Nagihan Akarsel, membre du Centre de recherche Jineolojî et rédactrice en chef du journal du même nom, a été abattue devant son domicile à Sulaymaniyah le 4 octobre 2022.
Evîn Goyî
Le 23 décembre 2023, Emine Kara (Evîn Goyî), membre du Conseil exécutif du KCK, a été assassinée à Paris avec le musicien Mîr Perwer (M. Şirin Aydın) et l’activiste kurde Abdurrahman Kızıl devant le Centre culturel Ahmet Kaya. Evîn Goyî a apporté une grande contribution au développement de la révolution des femmes au Rojava et a rendu un grand service à l’humanité dans la lutte contre DAECH.
SYRIE / ROJAVA – Les responsables kurdes ont déclaré qu’une femme a été poignardée grièvement dans dans la 6e section du camp al-Hol par des personnes qui dissimulaient leurs visages. On soupçonne les membres de l’Etat Islamique (DAECH / ISIS) détenus dans le camp où ils commettent régulièrement des meurtres.
La victime s’appelle Dûa îsmail, 27 ans. Elle est originaire d’Alep. Elle a été emmenée à l’hôpital d’Hassékê dans un état grave.
Les Forces de sécurité intérieure et les Forces démocratiques syriennes ont mené jusqu’à présent deux opérations humanitaires et de sécurité dans le camp. (ANF)
Le camp al-Hol, une « pépinière de djihadistes »
Il y a régulièrement des meurtres commis par les terroristes de DAECH dans le camp d’al-Hol abritant environ 56 000 proches des djihadistes de DAECH/ISIS, des déplacés syriens et des réfugiés irakiens. Al-Hole est qualifié de « pépinière de djihadistes » à cause de l’idéologie jihadiste perpétuée notamment par les femmes de DAECH qui inculquent le terrorisme islamiste de DAECH aux enfants présents dans le camp et massacrent celles et ceux qui ne vivent pas selon la charia islamiste.
SYRIE / ROJAVA – L’administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est dirigée par les Kurdes travaille activement pour assurer l’autonomie financière des femmes, en priorisant surtout les coopératives féminines.
Des coopératives agricoles créées par des femmes dans 8 villages de Qamishlo cultivent notamment du blé et de l’orge. Grace aux pluies abondantes de cette année, les femmes espèrent une bonne récolte.
Il existe 6 coopératives agricoles féminines dans le canton de Qamishlo : 3 d’entre elles à Derik, 2 à Girkê Legê, 2 à Tirbespiyê et 1 à Amûdê. Des coopératives Derik ont été établies dans les villages de Teqil Beqil, Eyn ‘iwar et Zehrewiye, tandis que les coopératives Girke Legê ont été établies dans le centre-ville. Les coopératives Tirbespiyê ont été créées dans les villages d’Eli Bedran et les coopératives Til Maruf et Amûdê ont été créées dans le village de Topis.
Fondées en 2015, les coopératives sont gérées par des assemblées et des administrations et opèrent sur des terres qu’elles louent chaque année au conseil économique de l’administration autonome. Après la récolte, la rente foncière est payée et les produits vendus.
Le blé et l’orge cultivés dans 8 villages
Cette année, du blé et de l’orge ont été semés dans les 8 villages. De la plantation à l’irrigation, de la récolte à l’envoi aux institutions compétentes, tout le travail est effectué par les femmes membres des coopératives. Des centaines de femmes exercent ces métiers dans les 6 coopératives. La coopérative d’Amûdê est gérée par 2 familles de réfugiés d’Afrin. La protection du territoire est assurée par les forces de sécurité intérieure.
IRAK / KURDISTAN – Cinq Kurdes ont été assassinés par des agents des renseignements turcs (MIT) ces 18 derniers mois au Kurdistan irakien. Le représentant du HDP au Kurdistan du Sud, Nasır Yağız, a pointé du doigt l’ONU qui ne fait rien pour arrêter ces assassinats politiques.
Les attaques contre les militants et intellectuels kurdes se poursuivent dans la région du Kurdistan irakien. L’agence des renseignements turcs (MIT) et les services secrets du Parti démocratique du Kurdistan (Parastin), sont tenus pour responsables des attentats. La cible principale de ces attaques sont les Kurdes réfugiés au Kurdistan du Sud en raison des persécutions politiques en Turquie. Cinq personnes ont été tuées dans des attaques ciblées depuis septembre 2021. La militante de Jineolojî Nagihan Akarsel a été abattue à Sulaymaniyah le 4 octobre 2022. Le 28 août 2022, les services secrets turcs ont tué l’auteur et historien Suheyl Xurşîd Ezîz, membre du Assemblée du mouvement Tevgera Azadî, devant sa maison à Kifrî. Le 17 mai 2022, Zeki Çelebi a été victime d’une attaque à main armée devant son restaurant à Sulaymaniyah et a succombé à ses blessures le lendemain. Le 17 septembre 2021, le membre du Comité des familles des martyrs, Yasin Bulut (Şükrü Serhed), a été assassiné à Sulaymaniyah. La veille, Ferhad Bariş Kondu a été grièvement blessé lors d’une attaque armée à Sulaymaniya. Plus récemment, Hüseyin Türeli a été abattu dans un centre commercial de Duhok le 18 avril.
Nasır Yağız, représentant du Parti démocratique des peuples (HDP) à Hewlêr (Erbil), a parlé à l’Agence Mezopotamya (MA) des attaques.
Yağız a déclaré que les attaques au Kurdistan du Sud font partie du concept d’anéantissement de l’État turc contre les Kurdes et a ajouté : « Ces attaques visent à intimider les Kurdes. Elles sont menées par le MIT en coopération avec des personnalités locales. Une attaque a été menée contre notre ami Hüseyin Türeli la semaine dernière. Ce meurtre politique a été commis dans un centre commercial. À ce jour, le gouvernement de la région du Kurdistan d’Irak n’a pris aucune mesure pour empêcher les meurtres. »
Les attaques visaient l’identité kurde, selon Yağız. « Les personnes assassinées sont nos amis qui ont des problèmes politiques et sont donc venus au Kurdistan du Sud. L’administration kurde est incapable de leur offrir des conditions de vie décentes car elle ne peut garantir la sécurité intérieure. C’est le gouvernement kurde du PDK qui encourage ces forces obscures. Le Kurdistan du Sud devrait en fait être l’endroit le plus sûr pour les Kurdes du Kurdistan du Nord, mais nos vies sont constamment en danger ici. Le but de ces attaques est la destruction de l’identité et de l’existence kurdes libres résistantes. »
Yağız a également critiqué le silence des Nations Unies concernant les attaques et a souligné que ce silence encourage les auteurs. La représentation du HDP à Hewlêr a eu divers entretiens à ce sujet, a déclaré Yağız, soulignant que les personnes politiquement persécutées originaires de Turquie au Kurdistan du Sud demandent d’abord l’asile au HCR et que l’organisation onusienne est donc directement responsable. « L’ONU ne remplit pas son devoir et sa responsabilité. Leur silence renforce le gouvernement local. Les Kurdes ne peuvent pas être protégés dans les zones kurdes. Le MIT a établi des centaines de bases au Kurdistan. Cela met en danger la vie des personnes qui se sont installées ici en vertu de la loi de l’ONU. »
TURQUIE – A Alanya, dans la province méridionale d’Antalya, un groupe de racistes turcs a arrêté un bus de passagers appartenant à une société de la province kurde de Batman. Trois personnes ont été blessées lors de l’attaque survenue hier soir.
Dans une des vidéos publiées sur Twitter, le conducteur du bus de la société Özlem Batman a déclaré que les assaillants les ont poursuivis sur l’autoroute, les ont arrêtés et accusés de ne pas avoir payé pour les courses que les passages avaient effectuées à Alanya peu de temps avant et les ont frappés. Il a ajouté qu’il leur a proposé de leur redonner de l’argent, même s’ils avaient déjà payé pour les achats mais qu’on les attaqués car ils étaient kurdes et que assaillants ont pris la fuite à bord de leurs véhicules avec lesquels ils les avaient poursuivis.
Plusieurs vidéos prises par des passagers montrent le chauffeur du bus, son assistant et un des passagers blessés. Le bus est arrivé à Batman après les premiers soins reçus par les blessés à l’hôpital.
TURQUIE – Aujourd’hui 23 avril, l’État turc célèbre la « fête des enfants » à travers tout le pays, y compris au Kurdistan du Nord (Bakûr) et dans le nord de Chypre depuis l’occupation de l’île par la Turquie en 1974, ce même État qui tue des enfants kurdes depuis un siècle à cause de leurs origines ethniques, sans parler de la date du 23 avril qui précède le 24 avril, la journée de commémoration du génocide arménien commis par l’Empire ottoman en 1915 et nié farouchement par les Turcs…
Rien que ces 20 dernières années, sous le gouvernement AKP, plus de 200 enfants kurdes ont été tués par les forces armées turques à l’intérieur des frontières de la Turquie. Des dizaines d’autres enfants kurdes ont été tués au Rojava, au Kurdistan irakien et à Shengal par les forces turco-jihadistes ces dernières années.
Photo: Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol et Berkin Elvan ne sont que 3 de ces enfants tués pour ne pas avoir été de « bons Trucs ». Cette « fête d’enfants » est un mensonge célébré sur des cadavres d’enfants kurdes, arméniens, syriaques, yézidîs ou arabes tués par l’empire ottoman hier, l’État turc aujourd’hui…
LAUSANNE – Le Centre culturel kurde de Lausanne continue sa série de conférences à l’occasion du centenaire du Traité de Lausanne qui a divisé le Kurdistan en quatre colonies.
En Suisse, les activités à l’occasion de l’anniversaire du Traité de Lausanne se poursuivent. Le traité de 1923 a établi la division en quatre parties du Kurdistan qui s’est poursuivie à ce jour. L’accord a été signé au Palais de Rumine, où s’est déroulée la semaine dernière une table ronde intitulée « Lausanne 1923 : où étaient les Kurdes ? ». La conférence « Jin Jiyan Azadî (femme, vie, liberté) » a également eu lieu hier au palais Rumine. Les intervenants étaient Elif Kaya du Comité Jineolojî et l’historien de l’art Matthieu Jaccard.
L’événement a commencé par une performance de l’artiste plasticienne Mîrkan Deniz. La politicienne Sevgi Koyuncu a ensuite informé de la série d’événements « Lausanne 2023 » qui se poursuivra avec une exposition entre le 28 avril et le 19 mai.
Dans son discours, architecte et historien d’art, Matthieu Jaccard a rappelé le génocide des Arméniens commis en 1915 par les ottomans et la journée internationale du commémoration du génocide arménien du 24 avril, déclarant que le danger de génocide avait été dirigé contre les Kurdes avec le traité de Lausanne, conclu il y a cent ans.
La militante Elif Kaya a d’abord présenté le Jineolojî et a déclaré que les Kurdes ont préservé leur langue et leurs traditions avec leur lutte malgré la menace de génocide qui dure depuis cent ans. L’intervenante a souligné que la révolution du Rojava était basée sur le paradigme de la liberté présenté par Abdullah Öcalan : « Malgré les massacres qui ont eu lieu, les Kurdes se sont levés et ils ont réussi à protéger leur identité, leur langue et leurs traditions et à créer une révolution des femmes . La philosophie « Jin Jiyan Azadî » est née au Rojava et est devenue aujourd’hui un slogan courant au Rojhilat [Kurdistan oriental], en Iran et dans tout le Moyen-Orient. La base en est la philosophie de la liberté d’Abdullah Öcalan. »
A la fin de la conférence, les intervenant ont répondu aux questions du public et l’événement s’est achevée par le slogan « Jin Jiyan Azadî ».
Anthropologue et historien kurde, Adnan Çelik affirme que le mouvement politique kurde de Turquie, bien que criminalisé et démantelé par le régime turc, constitue la force politique qui fera basculer l’issus des élections présidentielles et législatives turques du 14 mai 2023 qui se jouent entre l’Alliance populaire du président sortant Erdogan et l’l’Alliance nationale de Kemal Kiliçdaroglu. En apportant son soutien à Kiliçdaroglu, le mouvement kurde espère reconstituer « les espaces et des réseaux détruits ou perdus sur le terrain du social, des idées et de la solidarité », écrit Çelik dans son article dans le dossier de Sciences-po dédié aux élections législatives et présidentielles turques du 14 mai.
RENNES – Le 27 avril prochain, les Kurdes rennais et leurs ami.e.s organisent une soirée caritative en soutien aux rescapés du séisme du 6 février 2023 qui a frappé plusieurs régions du Kurdistan.
RDV le jeudi 27 avril, à 18h, au Babazula, 182, Avenue General Gorges S. Patton
Détails de la soirée donnés par le Comité Internationaliste Serhildan Roazhon:
« Le 27 avril, à 18 heures, Bar le Babazula nous organisons avec les Amitiés Kurdes de Bretagne et le Centre Démocratique Kurdes de Rennes une soirée de soutien aux victimes du séisme au Kurdistan.
Le 6 février, deux séismes frappaient une zone de 100 576 km2. Très vite, on parle dans les médias des populations syriennes et turques, victimes avec aujourd’hui plus de 56 000 décès à déplorer, des milliers de bâtiments détruits. Mais ce territoire dévasté, c’est avant tout le Kurdistan, où des années de colonisation ont empêché l’auto-détermination. Suite au séisme encore, les deux régimes, turcs et syriens essayent de contrôler la distribution de l’aide alors même que leurs gouvernements négligents et corrompus sont responsables de l’ampleur qu’a pris le désastre. Malgré cela, malgré la répression, la solidarité s’est déployée et les partis, syndicats, associations culturelles et religieuses s’auto-organisent pour mettre en pratique ce que propose le mouvement kurde depuis plus de 40 ans : une société qui peut s’organiser en parallèle de l’État, parce qu’elle le fait pour elle-même et par elle-même.
Pour en témoigner, des membres du Centre démocratique kurde de Rennes et des Amitiés Kurdes de Bretagne (qui se sont rendus sur place en février à l’occasion d’une délégation d’urgence) seront parmi nous.
Au programme : Buffet kurde, projection de photos, table de presse et ressources pour aller plus loin, concert de musique kurde
Toutes les recettes de la soirée seront reversées à l’association Roja Sor (partenaire du Croissant rouge kurde) ttps://rojasorfrance.com/
On compte sur vous pour venir nombreux et nombreuses »
Le Comité Internationaliste Serhildan Roazhon
Organisé par le Comité Internationaliste Serhildan Roazhon, le Centre Démocratique Kurde de Rennes (CDK-R) et les Amitiés Kurdes de Bretagne