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TURQUIE. Des soldats turcs ont torturé 4 bergers kurdes à Hakkari

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TURQUIE / KURDISTAN – Des soldats turcs ont torturé 4 bergers kurdes à Hakkari.

Le 25 juillet, des soldats turcs ont torturé et détenu 4 bergers kurdes dans le district de Derecik, à Hakkari (Colemêrg). Leur crime? Garder leurs moutons en bas de leur village Anadağ (Bêruh).

A Derecik (Rûbarok), 4 jeunes bergers qui emmenaient leurs moutons à un ruisseau pour les abreuver ont été attaqués et détenus par des soldats turcs.

Des militaires ont attaqué les jeunes qui emmenaient leurs moutons s’abreuver en bas du village de Bêruh du district de Rûbarok à Colemêrg. Alors que Serhat T, 16 ans, emmenait ses moutons au ruisseau à 500 mètres en contrebas du village, les soldats du poste de police de Yeşiltaş l’ont arrêté, battu et demandé: « Que fais-tu ici ? Pourquoi es-tu ici ? » Trois autres bergers qui se trouvaient avec Serhat et qui ont filmé la scène ont été également battus et détenus par les soldats.

Les soldats, qui ont confisqué les téléphones des jeunes pendant la détention, après avoir vu la photo de l’ancien coprésident du HDP Selahattin Demirtaş, qui est détenu à la prison d’Edirne derrière un téléphone, ont insulté Demirtaş et les jeunes, puis ont déchiré le photo.

Dans plusieurs régions kurdes, l’armée turque interdit à la population d’accéder dans les montagnes ou même dans leurs villages brûlés et évacués par l’armée dans les années 1990.

TURQUIE. Une femme tuée lors d’« affrontements » dans la ville kurde de Nusaybin

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TURQUIE / KURDISTAN – Hier soir, la police turque a fait une descente dans une maison du quartier de Selahattin Eyyubi, dans le district de Nisêbîn (Nusaybin) à Mardin. Pendant le raid, des explosions ont été entendues après les coups de feu. Une femme qui serait membre d’HPG (branche armée du PKK) serait morte lors d’affrontements [ou une exécution sommaire déguisée ?], une autre blessée. Après l’incident, de nombreuses maisons du quartier ont été fouillées et une femme du nom Bedia Adıgüzel a été détenue par la police turque.

L’agence de presse d’État Anadolu a affirmé que la femme tuée à Nusaybin était une combattante du PKK.

Hier, une femme, qui serait une combattante du PKK, a été tuée lors d’un « affrontement » avec la police des forces spéciales dans la ville turque à majorité kurde de Nusaybin, a annoncé l’agence de presse d’État Anadolu (AA).

La femme a été tuée dans l’affrontement qui a éclaté après que la maison dans laquelle elle est entrée a été encerclée et que la police des forces spéciales est intervenue, a ajouté AA. Deux armes de poing et des silencieux ont été saisis dans la maison.

L’agence de presse Mezopotamya (MA) a confirmé l’incident, affirmant qu’une maison à Nusaybin avait été prise d’assaut par la police et que plusieurs coups de feu avaient été entendus avant une explosion.

Une personne encore non identifiée a été tuée dans l’affrontement, et une autre a été blessée et capturée par la police, a ajouté MA.

Il a noté que d’autres maisons du quartier avaient également été prises d’assaut par la police et que les habitants de certaines d’entre elles étaient membres du groupe Mères de la Paix.

Les Mères de la paix est un mouvement de paix et de défense des droits des femmes qui promeut une solution démocratique et pacifique à la question kurde en Turquie et s’efforce de mettre fin au conflit armé entre les forces turques et les combattants kurdes.

Gerçek News

TURQUIE. Interdiction de 5 livres d’une maison d’éditions kurde

TURQUIE / KURDISTAN – Cinq livres édités par la maison d’éditions kurde Aram basée à Diyarbakir (Amed) ont été confisqués par la police turque.

Dans le cadre d’une opération policière à caractère politique basée à Amed, cinq livres – « Climat en colère », « Bese Anuş *», « Critique du syndicalisme et du travail démocratique et du confédéralisme », « Un passager perdu dans la ville de Şahmeran » et « Enfants au regard solaire » – publié par la maison d’éditions Aram ont été confisqués sans décision officielle d’interdiction d’impression, de distribution et de vente.

Le procureur chargé de l’enquête s’est adressé au deuxième tribunal pénal de paix de Diyarbakır et a demandé une ordonnance d’interdiction des livres, que le bureau du juge a rapidement rendue.

Une copie de la décision datée du 12 juillet a été communiquée aux éditions Aram. Les raisons de la confiscation étaient « la propagande d’une organisation terroriste [PKK] », « incitation à la haine et à l’inimitié », « faire l’éloge des crimes et des criminels ».

 

*Écrit dans les années 2000 à partir de témoignages, le roman biographique « Basê » retrace la vie de Besê Anuş (prononcer Bassé Anouche), une jeune femme kurde-alévie de la région de Maraş était un des premiers martyrs du PKK tombée en 1981, a été publié la première fois par les éditions Meyman en kurde et en turc.

TURQUIE. DEDAŞ licencie 50 travailleurs pour avoir protesté contre les mauvaises conditions de travail

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TURQUIE / KURDISTAN – Le fournisseur d’électricité opérant dans les régions kurdes de Turquie, DEDAŞ a licencié au moins 50 employés qui ont fait grève à Urfa pour protester contre les mauvaises conditions de travail ont été licenciés.

Les travailleurs de 6 villes où la société de distribution d’électricité DEDAŞ (Dicle Elektrik Dağıtım A.Ş.) opère a organisé un débrayage de 2 heures le 21 juillet contre les mauvaises conditions de travail.

On a appris qu’au moins 50 travailleurs d’Urfa qui ont participé à l’action ont été licenciés. Les travailleurs qui se sont rendus dans la matinée à la direction provinciale de l’établissement du district d’Eyyübiye à Urfa n’ont pas été autorisés à entrer dans le bâtiment et ont été informés par SMS qu’ils étaient licenciés.

ANF

ROJAVA. Les gangs de la Turquie demandent une rançon pour neuf civils qu’ils ont kidnappés à Girê Spî

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SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires de la Turquie demandent des rançons pour 9 civils qu’ils ont kidnappé dans la région kurde de Girê Spî.

Les habitants de Girê Spî occupée par la Turquie et des gangs jihadistes continuent à être victimes de violations et crimes de toute sorte commis par les forces occupantes. Des mercenaires pro-turcs ont enlevé neuf habitants de Girê Spî. Maintenant, ils extorquent une rançon pour la libération des otages.

La terreur continue des forces d’occupation dans la région montre à quel point la situation sécuritaire est devenue dramatique pour les civils. Les actions des mercenaires pro-turcs révèlent la stratégie promue par l’État turc pour financer leurs activités. Les demandes de rançon en sont un élément clé. Mais ces actions ne servent pas seulement des intérêts financiers, mais poursuivent aussi apparemment des objectifs politiques.

La population kurde en particulier subit la pression d’être expulsée par les mercenaires. En plus de financer les mercenaires, cela sert aussi à augmenter la pression sur la population kurde. Les mercenaires ne reçoivent qu’une partie de leurs revenus de l’Etat turc, mais en contrepartie ils semblent avoir carte blanche pour voler et faire chanter notamment la population kurde.

Les témoignages des otages libérés sont glaçants car ils témoignent d’une réalité brutale aux mains des ravisseurs. Les prisons surpeuplées sont le théâtre d’horribles tortures menées sous la direction de l’agence de renseignement turque (MIT). Des rapports répétés font état de décès causés par la torture.

ANF

TURQUIE. Arrestation de trois journalistes kurdes

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Les journalistes kurdes, Fırat Can Arslan, Delal Akyüz et Sibel Yukler ont été arrêtés par la police turque lors de raids menés à Izmir et Ankara. On ne sait pas s’ils seront transférés à Diyarbakir (Amed).

Dans le cadre d’une enquête ouverte par le bureau du procureur général de Diyarbakır, la police a perquisitionné le domicile du journaliste de l’Agence Mezopotamya (MA) Delal Akyüz à Izmir.

Dans le cadre de l’enquête lancée à Amed, le journaliste de MA Fırat Can Arslan a également été arrêté lors d’une perquisition à son domicile à Ankara. Le téléphone et l’ordinateur d’Arslan ont été saisis lors du raid.

La journaliste Sibel Yukler a également été arrêtée lors d’une descente à son domicile à Ankara.

Mezopotamya

TURQUIE. Le gouverneur d’Istanbul interdit une marche de défense de la langue kurde

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TURQUIE – Lundi, l’avocat Suphi Ozgen s’est rendu à Istanbul/Sultanahmet pour marcher jusqu’à Ankara afin d’exiger du parlement turc reconnaisse officiellement la langue kurde, mais la police l’a attaqué et l’a arrêté avant qu’il ne puisse faire un seul pas.

Une marche symbolique destinée à plaider pour la reconnaissance officielle de la langue kurde en Turquie et de ses droits a été interdite lundi par le gouverneur d’Istanbul.

Une manifestation exigeant la reconnaissance officielle de la langue kurde

L’avocat Suphi Ozgen, un éminent avocat et co-fondateur du Mouvement de la langue kurde (Hereketa Zimanê Kurdî – HEZKURD), avait annoncé qu’il marchera d’Istanbul à Ankara, dans l’intention d’attirer l’attention sur les droits linguistiques des Kurdes et de demander le statut juridique du kurde en Turquie.

Ozgen s’est rendu lundi dans le quartier de Sultanahmet à Istanbul pour commencer son voyage symbolique. Cependant, avant qu’il ne puisse faire un seul pas, il a été bloqué par la police, qui l’a empêché de commencer la marche.

Réagissant à l’interdiction, Ozgen a écrit sur Twitter pour exprimer sa détermination à poursuivre la lutte pour les droits linguistiques kurdes. (Gerçek News)

La langue kurde subit un génocide linguistique dans les quatre partis du Kurdistan colonisé: en Turquie, Iran, Irak et Syrie.

 

L’ancien chef des renseignement du Kurdistan irakien tué dans une explosion

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IRAK / KURDISTAN – Mohammed Mirza Sindi, ancien chef de Parastin, organisation des renseignements kurdes d’Irak, a été tué dimanche soir dans l’explosion de sa voiture dans la province de Duhok, dans la région du Kurdistan irakien. On ne sait pas encore s’il s’agit d’un attentat ou d’un accident.

L’explosion qui a tué le colonel Mohammed Mirza Sindi, ancien chef de l’organisation de renseignement Parastin, s’est produite à Zakho (Zaxo), une ville située dans la province de Duhok, vers 21h10, heure locale, mais on ne sait toujours pas la cause précise de l’incident.

Les forces de l’ordre locales se sont abstenues de faire des déclarations officielles jusqu’à ce que l’enquête aboutisse à des conclusions substantielles. Cependant, les premiers rapports suggèrent qu’ils n’ont pas exclu la possibilité qu’une attaque de drone ou un engin explosif soit à l’origine de l’explosion fatale.

L’unité de renseignement de Parastin occupe une position de premier plan dans la région et il est affiliée au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) au pouvoir.

Medya News

ROJAVA. La Turquie assoiffe les habitants d’Hassaké en mettant à l’arrêt la station d’eau d’Alouk

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SYRIE / ROJAVA – La souffrance des habitants de la ville d’Al-Hasakah continue, en raison de la rareté de l’eau et où la station d’eau d’Alouk, alimentant la région d’Al-Hasakah, est mise à l’arrêt par les forces turques et leurs mandataires, privant d’eau environ 1,2 million de personnes. L’administration kurde envoie des citernes d’eau de Qamishlo et Raqqa vers Hassaka pour que les habitants de la région aient au moins de l’eau potable.

Plusieurs camps abritant des personnes déplacées et des familles de l’Etat islamique ont été touchés par la mise en arrêt de la station d’eau d’Alok et les riverains se sont tournés vers l’achat d’eau à des réservoirs à des prix élevés s’élevant entre 15 et 20 000 livres syriennes, alors qu’ils se battent contre les chaleurs extrêmes que connaît la ville et du grand besoin des habitants en eau.

Compte tenu de cette situation catastrophique et de la pénurie d’eau persistante, les initiatives populaires de l’administration autonome se poursuivent pour répondre aux besoins des habitants. Elle a envoyé des dizaines de réservoirs d’eau d’Al-Qamishlo et d’Al-Raqqah à Al-Hasakah au cours de la semaine dernière, pour fournir de l’eau aux habitants qui souffrent de la pénurie d’eau en cours et de l’effondrement de la valeur de la livre syrienne. Les autorités kurdes qualifient les forces turques et leurs mandataires de criminels, appelant les puissances internationales et régionales à intervenir et à tenir la station d’Alouk à l’écart du dossier politique et militaire.

Via Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH ou SOHR)

Image via North Press

Les Kurdes de Turquie appellent à la reconnaissance de leurs droits à l’occasion du centenaire du Traité de Lausanne

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TURQUIE / KURDISTAN – Les partis politiques et les ONG de la province kurde de Diyarbakir se sont unis pour exiger la reconnaissance formelle de l’existence et des droits inhérents du peuple kurde à l’occasion du 100e anniversaire du Traité de Lausanne.

Les partis politiques et les ONG de la province turque à majorité kurde de Diyarbakir se sont unis pour exiger la reconnaissance formelle de l’existence du peuple kurde et de ses droits inhérents en tant que nation distincte, à l’occasion du 100e anniversaire du Traité de Lausanne, qui a formé la Turquie moderne après la Première Guerre mondiale.

Réunis au bureau de l’Association des journalistes du Sud-Est, des membres de partis importants, dont le Parti démocratique des peuples (HDP), le Parti de la gauche verte (Yeşil Sol Parti) et le Parti des régions démocratiques (DBP), entre autres, ont publié une déclaration commune soulignant la lutte séculaire du peuple kurde, exprimant l’importance du statut actuel des Kurdes dans le nord de la Syrie et appelant à la préservation de leurs réalisations.

La coprésidente du DBP, Saliha Aydeniz, a commencé son discours en condamnant le traité :

« Le Traité de Lausanne du 24 juillet 1923 est un nom synonyme de ténèbres, d’oppression sans fin, de génocide et de cruauté envers notre peuple. Nous condamnons fermement les signataires et les exécuteurs de ce traité, qui ne représentaient pas notre peuple et ignoraient sa volonté. Nous n’avons pas accepté et nous n’accepterons pas ce traité. Notre lutte pour vaincre le Traité de Lausanne, qui a entravé notre droit à l’autodétermination, se poursuivra. »

Elle a en outre souligné que la clé de la liberté pour le peuple kurde réside dans l’unité nationale, le dialogue et la solidarité, déclarant : « N’oublions pas qu’il y a un siècle, l’absence d’alliance nationale a conduit à la défaite du peuple kurde lors du processus de Lausanne. Nous pouvons gagner le 21e siècle avec des politiques qui établissent une alliance nationale, élargissent le cercle des amis et rétrécissent le cercle des ennemis. Avec ces politiques, la politique kurde peut surmonter les obstacles à la liberté nationale et rendre le traité de Lausanne nul et non avenu. »

Aydeniz a rappelé que la reconnaissance officielle du peuple kurde a été refusée : « Lors de la désintégration de l’Empire ottoman, les kémalistes, qui ont cherché le soutien des Kurdes au nom de la fraternité religieuse et ont promis que l’État à établir serait un État commun pour les Turcs et les Kurdes, ont complètement oublié leurs paroles après la signature du traité. La République de Turquie a été établie sur la base du turquisme, ignorant la structure multiculturelle, multiethnique et multireligieuse de la région. »

Elle a en outre souligné les politiques discriminatoires à l’encontre des Kurdes, déclarant : « La langue kurde a été officiellement interdite et l’objectif du Kurdistan était de se dépeupler des Kurdes. À cette fin, des massacres ont été planifiés. une politique stricte d’isolement qui ignore toutes les lois est mise en œuvre. »

Faisant appel aux organisations internationales, Aydeniz a exhorté les Nations Unies, le Conseil de l’Europe, l’Union européenne et d’autres organismes internationaux à soutenir la lutte du peuple kurde pour surmonter le dilemme de Lausanne. Elle a exprimé le désir du peuple kurde de vivre en harmonie avec toutes les communautés régionales, en particulier les peuples turc, persan et arabe, sur la base des principes d’égalité et de justice.

Elle a ajouté : « Depuis cent ans, nous avons entendu des déclarations répétées du type ‘Nous avons fondé la République ensemble, les Kurdes et les Turcs sont les deux éléments fondateurs de la République, nous avons mille ans de fraternité.’ Il est temps d’aller au-delà de cette rhétorique et d’embrasser le principe de fraternité. Au lieu d’une politique de guerre et de déni, des mesures devraient être prises pour une résolution pacifique et démocratique de la question kurde. Grâce à une nouvelle constitution, l’existence du peuple kurde et ses droits en tant que nation devraient être officiellement reconnus. Le peuple kurde a le droit de vivre librement et honorablement dans son propre pays, le Kurdistan, et cela est essentiel pour la paix et la stabilité de la région. »

Gerçek News

Déclaration finale des Kurdes rejetant le traité de Lausanne

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A l’occasion du 100ème anniversaire du Traité de Lausanne, les Kurdes et les autres peuples du Kurdistan ont participé à la Conférence de Lausanne qui a eu lieu les 22 et 23 juillet dans la ville du même nom. Lors de la conférence, les représentants kurdes ont de nouveau dénoncé ce traité qui les a privés d’État et les a livrés à un génocide étalé dans le temps. Ils demandent la reconnaissance officielle des droits élémentaires inhérents du peuple.

Les organisateurs de la conférence ont publié le communiqué suivant énumérant les demandes des Kurdes qui rejettent le Traité de Lausanne.

Le Kurdistan rejette le Traité de Lausanne !

Le processus du sinistre traité de Lausanne a été discuté en détail.
Il y a 100 ans, les dirigeants de l’État turc et de certains États européens (la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, le Portugal, la Belgique, la Serbie, la Croatie et la Slovénie, les pays qui sont devenus plus tard la Yougoslavie) et le Japon (tous les États du monde occidental) se sont assis autour d’une table et ont décidé du sort du Kurdistan.

Dans le processus de formation de ce traité sinistre, qui est une tache noire sur l’histoire et confirme la négation de notre nation, les Kurdes n’ont pas été vus, ils n’ont pas été évoqués, ils n’ont pas été écoutés, et les Kurdes n’ont pas eu l’occasion d’exprimer leurs souhaits, d’élire leurs représentants et de devenir partie au traité.

Face à cette réalité, dès le début, nous, les Kurdes et les autres peuples du Kurdistan, rejetons le traité de Lausanne, le reconnaissons comme illégitime et nul et non avenu !

Bien que 100 ans se soient écoulés depuis l’adoption du traité de Lausanne, ses conséquences destructrices pour les peuples du Kurdistan sont encore fraîches et douloureuses. Cela fait exactement 100 ans que le Kurdistan souffre… Cela fait également exactement 100 ans que notre peuple mène une lutte historique très difficile contre le colonialisme et cette fragmentation. Dans chaque partie du Kurdistan, qui a été divisé par le traité de Lausanne, une lutte de libération nationale a été menée et l’est encore. Cette lutte a entraîné le martyre de centaines de milliers de nos fils et de nos filles, que nous commémorons avec respect et à qui nous confirmons notre loyauté. De même, dans notre lutte historique de libération nationale, des dizaines de dirigeants pionniers ont été massacrés et capturés. Tout en commémorant les dirigeants assassinés, nous soutenons la lutte pour la libération des dirigeants capturés, en particulier Abdullah Öcalan.

Bien que les grandes souffrances aient commencé avec le premier traité de division, le traité de Kasr-ı Shirin, signé entre l’Iran et les Ottomans, elles ont été intensifiées par le traité de Lausanne. L’État iranien a implicitement soutenu l’État turc dans le re-découpage du Kurdistan, bien qu’il ne l’ait pas fait explicitement dans le processus du traité de Lausanne.

L’État turc, à son tour, par tous les moyens immoraux et inadmissibles, a créé le processus du traité de Lausanne et a atteint son objectif raciste inhumain.

Les États signataires du monde occidental ont ensemble victimisé les Kurdes et tous les peuples du Kurdistan et ont divisé le territoire du Kurdistan sur la carte ottomane en trois parties et en ont fait cadeau aux Turcs et aux Arabes.

Nous, les Kurdes et les peuples du Kurdistan, à l’occasion du 100e anniversaire de ce traité injuste et dénégateur, condamnons fermement l’État de Turquie et les autres États européens et le Japon qui sont parties à ce traité.

L’injustice faite à tous les peuples du Kurdistan continue aujourd’hui sous d’autres formes et malheureusement la politique de génocide est toujours soutenue par les pays signataires.

À l’occasion du 100e anniversaire du traité de Lausanne, l’État turc poursuit une politique Lausanniste et occupe les parties du Kurdistan qui se trouvent à l’intérieur des frontières officielles de l’Irak et de la Syrie, section par section, et fragmente à nouveau le Kurdistan en son sein. Au Kurdistan du Nord, il utilise tous les moyens et toutes les méthodes pour perturber la structure démographique et veut effacer le Kurdistan de la carte du Moyen-Orient et même de la carte du monde. Aujourd’hui, l’État turc, avec ses politiques lausannoises et sa violence militaire, veut expulser les Kurdes et tous les autres peuples du Kurdistan de leurs terres et liquider le Kurdistan à la fois politiquement et physiquement.

À l’occasion du 100e anniversaire du traité de Lausanne, les États signataires du monde occidental sont confrontés à un test moral et de conscience. Ils doivent prendre position contre les nouvelles politiques lausannistes de l’État turc et se racheter devant l’histoire et dans le cœur des Kurdes et de tous les peuples du Kurdistan.

Dans ce contexte, nous, les Kurdes et les peuples du Kurdistan, espérons et désirons que les Etats signataires du monde occidental annulent leurs signatures, le déclarent ouvertement et soutiennent le Kurdistan et sa juste lutte dans les circonstances actuelles.

Dans ce cadre, nous, les participants à la Conférence du Kurdistan à Lausanne, aimerions partager ces désirs et ces souhaits avec le public au nom de tous les peuples du Kurdistan.

Aujourd’hui, à l’occasion du 100e anniversaire du traité de Lausanne, nous, les Kurdes et tous les peuples du Kurdistan, sommes ici à Lausanne et nous rejetons fermement, ne reconnaissons pas et n’acceptons pas le traité de Lausanne !

Nous n’acceptons pas le démembrement du Kurdistan de quelque manière que ce soit et nous considérons les politiques de démembrement comme un grand crime contre l’humanité.
Quel que soit l’État qui a participé à cette désintégration, nous ne lui pardonnons pas en conscience et en morale.

Les Kurdes, comme tous les peuples, ont le droit à l’autodétermination. Malheureusement, ce droit légitime du peuple kurde n’a été reconnu ni hier, ni aujourd’hui. C’est avec cette mentalité que le traité de Lausanne a été imposé au peuple kurde et aux autres peuples du Kurdistan.

Malgré ce fait, dans la realpolitik du monde d’aujourd’hui, nous, les Kurdes et les autres peuples du Kurdistan, voudrions insister sur ce point ;

1. Le traité de Lausanne doit être annulé dans son intégralité dans un délai raisonnable.


2. Jusqu’à ce que le traité de Lausanne soit annulé :


A. Les parties du Kurdistan qui restent à l’intérieur des frontières des États de Turquie et de Syrie doivent être officiellement appelées Kurdistan et leur statut autodéterminé au sein de la Turquie et de la Syrie doit être reconnu.

B. La partie du Kurdistan qui reste à l’intérieur des frontières de la République fédérale d’Irak doit également être officiellement reconnue comme Kurdistan et reconnue comme telle, et les territoires qui ont été séparés des frontières du Kurdistan doivent être réunis au Kurdistan.

C. La partie orientale du Kurdistan est occupée par l’Iran depuis le traité de Kasr-i Shirin. Bien que l’Iran ne soit pas officiellement partie au traité de Lausanne, il a toujours soutenu le démembrement du Kurdistan et, dans cette position, a agi de facto comme une partie au traité de Lausanne. Par conséquent, l’État iranien doit reconnaître et mettre en œuvre le droit du peuple du Kurdistan oriental à l’autodétermination en tant que statut.

D. Ce statut d’autonomie du Kurdistan doit être reconnu au niveau international et représenté au sein du système des Nations unies.

3. Les États parties au traité de Lausanne doivent verser des indemnités pour compenser les griefs des peuples du Kurdistan. Un haut-commissariat devrait être créé au sein du système des Nations unies pour cette compensation.

4. Les Nations unies, l’Union européenne, les États-Unis et la communauté démocratique et humanitaire mondiale devraient faire pression sur l’État turc pour qu’il accorde une amnistie politique générale et qu’il mette pleinement en œuvre les dispositions du traité de Lausanne, qui sont relativement favorables aux Kurdes et aux minorités non musulmanes.

5. En tant que partie intégrante de la nation kurde, les Yazidis, qui se considèrent comme les Kurdes les plus anciens et qui sont des Kurdes non musulmans, devraient être reconnus comme des « minorités non musulmanes » et les droits accordés aux Arméniens et aux Assyriens-Chaldéens devraient également être accordés et appliqués aux Kurdes Yazidis.

6. Une commission internationale devrait être créée sous les auspices des Nations Unies, comprenant des représentants du peuple kurde, et cette commission devrait établir un dialogue avec les Etats parties au Traité de Lausanne, et un dialogue et des moyens pacifiques devraient être trouvés et mis en œuvre dans la pratique pour une solution conjoncturelle.

7. Pour atteindre tous ces objectifs, le peuple kurde et tous les peuples du Kurdistan doivent former une unité politique au plus haut niveau et les faiblesses et les déviations qui se développent en interne doivent être surmontées. L’étau que les ennemis ont placé autour du cou du peuple kurde ne peut être brisé que par l’établissement d’une grande unité nationale. À l’occasion du centième anniversaire du sinistre et négationniste traité de Lausanne, cette grande conférence des Kurdes et de tous les Kurdistanais appelle haut et fort l’avant-garde et la direction des Kurdes et des autres Kurdistanais à remplir leurs devoirs nationaux et territoriaux sans aucune excuse, à former la grande alliance du Kurdistan et à convoquer une conférence nationale kurditan à cette fin.

8. Une commission de coordination sera créée pour répondre à ces demandes.

9. Une commission d’experts sera créée et autorisée à créer une diplomatie commune du Kurdistan.

II. Les décisions

 

La Conférence de Lausanne a pris ces décisions d’une seule voix et d’un seul cœur

1. Un comité ou une commission d’experts sera mis en place pour suivre les décisions de la conférence et veiller à leur mise en œuvre concrète.

2. Des relations diplomatiques seront établies avec les États parties au traité de Lausanne, autres que la République de Turquie, et les injustices historiques commises à l’égard des Kurdes et des autres peuples du Kurdistan seront mentionnées et un soutien sera recherché auprès d’eux pour qu’elles soient réparées.

3. Un travail actif sera effectué en vue d’un traité international alternatif.

4. L’État turc est vivement encouragé à tenir ses promesses à l’égard des minorités non musulmanes, dans leur intégralité et sans discrimination.

5. En tant que membres de la nation kurde, les Yazidis, qui sont reconnus comme les Kurdes les plus anciens et qui sont des Kurdes non musulmans, devraient être reconnus comme des « minorités non musulmanes » et les droits accordés aux Arméniens et aux Assyriens- Chaldéens devraient être reconnus et appliqués aux Kurdes Yazidis.

6. Le gouvernement régional du Kurdistan et les dirigeants du Kurdistan occidental sont invités à créer un bureau chargé d’étudier le traité de Lausanne, ses conséquences et le redressement des griefs.

7. L’Union nationale et territoriale du Kurdistan sera créée en tant qu’organe consultatif, d’orientation et d’alerte avec la participation de toutes les dynamiques.

8. Les dirigeants politiques du Kurdistan du Sud et du Kurdistan de l’Ouest sont invités à supprimer toutes les barrières entre eux et à établir des relations politiques, économiques, sociales et culturelles de haut niveau entre eux.

9. La création d’une organisation commune pour la conduite conjointe de la diplomatie du Kurdistan sur la scène internationale.

10. L’Etat turc est invité à libérer tous les otages, prisonniers et détenus politiques, en particulier le leader du KCK, M. Abdullah Öcalan.

11. Les gouvernements turc, iranien et syrien sont invités à dialoguer avec les représentants du Kurdistan afin d’élaborer des solutions démocratiques et de reconnaître les droits légitimes du Kurdistan.

12. Le gouvernement de Bagdad est invité à respecter les droits de la région du Kurdistan garantis par la Constitution fédérale irakienne et à rattacher à la région du Kurdistan les zones qui en ont été séparées.

13. Le gouvernement de Bagdad est prié de reconnaître Shengal comme une région yazidie autonome.

14. Les Nations unies sont invitées à déployer une force de maintien de la paix entre le Kurdistan occidental et la Turquie.

15. Les Nations unies sont invitées à ouvrir un bureau pour représenter le Kurdistan.

Conférence de Lausanne sur le Kurdistan
24.07.2023 – Lausanne

Via le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F)

La révolution des femmes fleurit au Rojava

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La Commune internationaliste a déclaré dans un communiqué que la révolution des femmes initiée par les Kurdes du Rojava est en plein essor.

La Commune Internationaliste a publié un communiqué adressé aux femmes dans le monde, les invitant à rejoindre « la révolution des femmes du XXIe siècle [qui] est en train de fleurir au Rojava ».

Voici le communiqué de la Commune internationaliste:

« La révolution des femmes du XXIe siècle est en train de fleurir au Rojava. Depuis plus de 10 ans, les femmes et les différents peuples du nord-est de la Syrie luttent et se battent pour construire une vie alternative au capitalisme – en pleine 3e guerre mondiale.

Avec la crise du capitalisme qui atteint aujourd’hui son paroxysme, les attaques de ce système inhumain contre la révolution du Rojava s’intensifient. Des attaques militaires à l’embargo économique en passant par la guerre contre l’écosystème – les forces de l’État augmentent quotidiennement la pression sur le Rojava. Pourquoi? Parce que les forces de l’État, comme l’État turc ainsi que les forces impériales comme l’OTAN, ont compris que le Rojava représentait une alternative sérieuse à un système construit sur l’exploitation des humains et de la nature.

Le Rojava a fait ses preuves. Grâce aux efforts et aux sacrifices du peuple et surtout avec l’avant-garde des femmes, de nombreuses réalisations ont été faites que personne ne peut ignorer. Cette révolution a apporté la liberté que le peuple désirait depuis des centaines d’années sous l’oppression, l’occupation et le colonialisme. Aujourd’hui, le peuple du nord-est de la Syrie se gouverne, met en œuvre le système de coprésidence (qui signifie la double direction d’une femme et d’un homme dans chaque institution de l’auto-administration) et renoue avec la vie commune entre les différentes religions et ethnies de la région.

Le Rojava a attiré l’attention du monde entier en raison du succès de la lutte des forces de défense populaires contre l’Etat islamique. Surtout les forces féminines de défense (YPJ) diffusant le slogan « Jin Jiyan Azadî » sont devenues le symbole du Rojava. Ce sont surtout les jeunes femmes qui défendent non seulement la révolution et ses réalisations contre la forme la plus barbare de patriarcat, mais qui défendent essentiellement les valeurs de l’humanité.

Des jeunes femmes de la région ainsi que de différents continents ont travaillé pour la révolution et l’ont défendue jusqu’à aujourd’hui. D’Abya Yala à l’Europe – Des jeunes femmes viennent au Rojava pour soutenir la construction de la vie dans le cadre du paradigme de la libération des femmes, de la démocratie de base et de l’écologie.

Participer à ce processus, c’est s’inscrire dans un nouvel internationalisme. Les idées qui sont développées et réalisées ici, sont des solutions pratiques qui peuvent être adaptées à toutes les parties du monde. Aujourd’hui, le succès des révolutions partout dans le monde est étroitement lié au succès de la révolution du Rojava.

Le Rojava montre que c’est possible – et qu’il est la plus grande source d’espoir pour tous ceux qui recherchent un nouveau monde, une nouvelle vie, la justice et l’égalité. Par conséquent, défendre la révolution du Rojava, c’est défendre l’espoir d’une révolution partout dans le monde.

Nous ne voulons pas seulement être solidaires avec le peuple du Rojava, mais nous participons activement à la défense de la révolution, à la création d’une vie commune libre et au développement de solutions pratiques aux problèmes économiques, écologiques et autres, qui surviennent en raison de l’embargo, des attaques militaires et plus encore.

Nous, jeunes femmes du monde entier, nous réunissons au Rojava, au cœur de la lutte pour une belle vie créée par les mains du peuple lui-même

La révolution n’est pas définie par certains concepts théoriques, mais par notre façon de vivre. Dans la Commune Internationaliste, nous construisons une vie communautaire, en apprenant de la société qui nous entoure. Cela comprend le développement d’une véritable camaraderie basée sur le développement de personnalités révolutionnaires.

Nous appelons toutes les jeunes femmes du monde entier qui veulent apprendre, contribuer et faire partie de la révolution des femmes du 21ème siècle : Défendons ensemble cette révolution et ses acquis ! Venez au Rojava, rejoignez-nous dans la Commune Internationaliste et faites partie de la révolution du Rojava ! Ensemble, nous renforcerons la lutte internationaliste pour le Rojava et répandrons ainsi le feu de la révolution dans le monde entier !

Jin Jiyan Azadî [femme, vie, liberté] ! »