Accueil Blog Page 305

GRENOBLE. Ciné-discussion sur la libération des femmes dans les résistances kurdes

0

GRENOBLE – Ce soir, il y aura une projection/discussion autour du documentaire Jiyan’s Story : Women’s Revolution, qui raconte l’histoire de la combattante Jiyan Tolhildan (Salwa Yusuf), qui a consacré 20 ans de sa vie à la lutte kurde avant d’être tuée par un drone de la Turquie au Rojava en 2022.

À travers sa vie relatée dans le film se donne à voir le sens profond du principe « Jin, Jiyan, Azadi » (Femme, Vie, Liberté) au cœur du paradigme de libération du mouvement kurde. La résistance du peuple kurde est porteuse d’espoir au-delà des frontières du Nord Est Syrien qu’elle a libéré par la lutte armée. Elle l’est toujours, et peut-être avec encore plus de force, alors que, depuis début octobre, le gouvernement turc bombarde de nouveau la province et ses infrastructures civiles.

Elle nous oblige et nous aide à penser les moyens de notre propre émancipation du système capitaliste.

À la suite de la projection, nous aimerions donc, en nous inspirant de la vision politique proposée par le mouvement kurde, discuter ensemble d’un certain nombre de sujet : Que signifie la libération des femmes dans le mouvement kurde, et comment s’en emparer? Comment rester uni face à la montée des post-fascismes? Comment redonner du sens à l’internationalisme depuis nos luttes locales et réussir à lutter ensemble au-delà des frontières tout en tenant compte des contextes singuliers ?

RDV ce samedi 27 janvier 2024 à 19h00
À la Capsule
20 Rue Boucher de Perthes
38000 Grenoble

TURQUIE. Le Barreau d’Amed signale la torture des filles en prison

TURQUIE / KURDISTAN – Le centre pour les droits de l’enfant du barreau de Diyarbakir, qui a enquêté sur les violations des droits des filles dans la prison de la province kurde de Diyarbakir, a déclaré que les filles avaient été torturées et maltraitées et que leur vie privée avait été violée.

Le Centre des droits des enfants du Barreau d’Amed a annoncé lors d’une conférence de presse le rapport qu’il a préparé à la suite de son enquête sur les accusations de « violations des droits des filles » dans la prison pour femmes de Diyarbakır. Annonçant le rapport lors de la réunion tenue au Barreau d’Amed, la secrétaire du Centre des droits de l’enfant du Barreau d’Amed, Büşra Güger, a déclaré que 15 entretiens avaient eu lieu avec 9 filles entre septembre 2023 et janvier 2024 dans le cadre du rapport. Notant qu’ils ont observé que les enfants étaient cohérents dans leurs transferts, Güger a déclaré : « Lors des entretiens ; Il a été conclu que les enfants ont été exposés à la torture et à des mauvais traitements, que leurs droits à la vie privée, à l’alimentation, à la communication, à la participation aux activités internes, à l’accès aux soins et aux traitements de santé, aux pétitions et à l’information ont été violés (…). Ces détentions étaient contraires à la législation et à la dignité humaine. » 
« Les enfants fouillés à nu et menottés lors de transferts vers des hôpitaux »
Déclarant que les filles ont déclaré avoir été soumises à des fouilles à nu et que les déclarations des enfants se confirmaient et étaient cohérentes, Güger a souligné qu’au cours de la réunion, il avait renforcé son opinion selon laquelle les fouilles à nu étaient effectuées régulièrement par la prison, de nombreux détenus Les droits des enfants, en particulier la vie privée, ont été violés et le personnel n’a pas agi conformément à la législation contre les violations des droits. Güger a déclaré qu’ils avaient engagé une procédure judiciaire concernant les fouilles à nu et d’autres problèmes de manque de soins et qu’ils suivaient l’évolution de la situation. Soulignant que les enfants étaient menottés lors du transfert vers les hôpitaux, Güger a déclaré : « Les déclarations selon lesquelles les enfants ont été menottés lors du transfert vers les hôpitaux montrent clairement que cette situation est devenue systématique et que la législation nationale et internationale n’est pas appliquée. » 
« Les cellules ne sont pas réchauffées »
Déclarant que la détention d’enfants dans une prison pour femmes entraîne des violations des droits et que les enfants séjournent dans des cellules d’une capacité de 11 personnes, Güger a expliqué que le chauffage des cellules est inadéquat et que les produits d’hygiène ne sont pas fournis en quantité suffisante et assez fréquemment. pour le nettoyage des salles et l’hygiène personnelle. Güger a déclaré que les enfants connaissent une grande pauvreté et une pauvreté menstruelle pour les filles en prison en raison du manque de produits suffisants pour le nettoyage et l’hygiène personnelle et des prix très élevés de la nourriture. 
Soulignant qu’il existe également un problème nutritionnel en prison, Güger a déclaré : « D’après les expériences que nous avons acquises dans de nombreuses études dans le domaine des droits de l’enfant, la privation de liberté ; Cela a des effets négatifs sur le développement mental, physique et social des enfants. Les enfants privés de liberté et envoyés en prison ne peuvent pas achever leur développement de manière saine pour des raisons telles que des zones de jeu, de bibliothèque et d’étude inadéquates, trop de contacts avec des détenus ou des condamnés qui ne font pas partie de leur groupe d’âge et qui sont présumés d’avoir commis divers délits, et également d’être privés de leur environnement familial et social. En outre, étant donné que le système de justice pour mineurs ne prévoit pas de mesures visant à développer les enfants de manière à les tenir à l’écart de la criminalité, le simple fait de les institutionnaliser ne répond pas à l’objectif de prévention des crimes contre les enfants. »
« Des modèles d’exécution alternatifs devraient être créés »
Notant qu’ils recommandent la création de modèles d’exécution alternatifs dans lesquels les enfants qui entrent dans le système judiciaire ne sont pas privés de leur liberté et que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être au centre du système judiciaire, Güger a déclaré qu’ils sont contre tous les violations des droits et souligné qu’ils suivront de près la procédure judiciaire qu’ils ont engagée. 

Neuf ans plus tard, la résistance historique de Kobanê contre l’EI continue de résonner

0

SYRIE / ROJAVA – Neuf ans après la libération de Kobanê, la ville kurde du nord de la Syrie, de l’État islamique (EI), sa résistance historique et ses efforts de reconstruction continuent d’illustrer l’esprit d’unité et de défi.

Neuf années se sont écoulées depuis la libération de la ville kurde de Kobanê, dans le nord de la Syrie, de l’État islamique (EI), marquant un moment important dans l’histoire de la région. Sara Xelîl, du Conseil des femmes du canton de l’Euphrate, a souligné l’unité qui a conduit à la libération de la ville, dans une lutte devenue emblématique de la résistance contre l’oppression de l’Etat islamique (EI ou DAECH).

L’Etat islamique, formé en 2013, a rapidement pris le contrôle de plusieurs villes d’Irak et de Syrie, dont Raqqa en janvier 2014 et Mossoul en juin 2014. Le groupe a ensuite ciblé Kobanê, une ville de Syrie qui avait déclaré son autonomie après la guerre civile de 2011. La résistance de la ville aux attaques de l’Etat islamique, qui a débuté le 14 septembre 2014 et a duré 134 jours, a été sans précédent. Malgré d’immenses défis, Kobanê a finalement été libéré le 26 janvier 2015, jour désormais reconnu pour son importance historique.

La libération de Kobanê n’était pas seulement une victoire militaire mais aussi un symbole de la résilience kurde. De nombreux jeunes kurdes et sympathisants internationaux ont participé à la libération, plusieurs d’entre eux sacrifiant leur vie au cours du processus.

Malgré le passage du temps, les frappes aériennes turques sur la région n’ont pas cessé. Cependant, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) a travaillé sans relâche pour reconstruire la ville sur ses ruines. Sara Xelîl, représentante du Parti de l’Union démocratique (PYD) et du Conseil des femmes du canton de l’Euphrate, a souligné l’esprit inflexible des habitants de Kobani. « Durant cette période, une unité significative est apparue parmi les Kurdes », a-t-elle déclaré.

Xelîl a rappelé l’appel à la mobilisation lancé par le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, en faveur de Kobani, qui a conduit à une solidarité généralisée. « Les gens ont tourné leur attention vers Kobani suite à l’appel. Des communes et des comités comme le Comité de défense, le Comité de santé et le Comité de réconciliation ont été formés. Malgré les attaques incessantes, la détermination des Kurdes à lutter pour leurs droits reste inébranlable. Même si le monde reste silencieux, nous sommes prêts à poursuivre notre lutte pour nos droits », a souligné Xelîl.

ROJAVA. Il y a 9 ans, les Kurdes libéraient Kobanê des mains de DAECH

0

SYRIE / ROJAVA – Il y a neuf ans jour pour jour, les combattants kurdes ont libéré la ville de Kobanê après 4 mois de combats acharnés face aux jihadistes de DAECH lourdement armés. Aujourd’hui, cette ville héroïque et l’ensemble des zones autonomes du Rojava sont dans le viseur de l’État turc qui veut envahir la région pour mettre fin à la révolution féministe et pluraliste dans le Nord et l’Est de la Syrie.

La petite ville de Kobanê a été attaquée par les terroristes de DAECH le 15 septembre 2014. Alors que le monde entier s’attendait à une capitulation rapide des combattants kurdes, ces derniers ont livré une lutte acharnée, faisant subir aux terroristes islamistes leur première défaite depuis l’instauration du « califat islamique » en Syrie et en Irak. Dès lors, les femmes kurdes sont devenues le cauchemar des jihadistes qui pensent qu’ils ne peuvent aller au paradis s’ils sont tués par des femmes.

Le 15 septembre 2014 au matin, l’EI a lancé une attaque sur le front sud. L’offensive menée jusque-là sur trois fronts s’est alors étendue sur les fronts sud-est et sud-ouest, avec un grand déploiement de combattants djihadistes lourdement armés.

LE SIÈGE DE KOBANÊ

Les mercenaires de l’Etat islamique ont lancé la première attaque contre la ville de Kobanê dans la nuit du 14 au 15 septembre. Le siège durera jusqu’au 26-27 janvier 2015. Ces mois de batailles verront une défense des valeurs de l’humanité avec un esprit épique d’abnégation qui est entré dans l’histoire.

Le matin du 15 septembre, l’Etat islamique a lancé une attaque sur le front sud. Contrairement aux attaques simultanées précédentes sur les trois fronts, les gangs de l’Etat islamique ont désormais déployé des armes et des militants dans les parties sud-est et sud-ouest également, et ont lancé une offensive sur cinq fronts.

« NOUS ALLONS GAGNER CETTE GUERRE »

Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte de l’ampleur de l’offensive et de l’immense inégalité des forces en présence. Les commandants des YPG (Forces de Protection du Peuple) et des YPJ (Forces de Protection des Femmes) ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une attaque ordinaire. Ils/elles devaient combattre une armée colossale avec des moyens techniques et humains dérisoires. Les djihadistes qui avaient concentré toutes leurs forces et leurs armes autour de Kobanê comptaient occuper la ville en très peu de temps. « Ce ne sera pas une bataille ordinaire, mais une confrontation entre la sauvagerie à dominante masculine et la volonté spirituelle de la modernité démocratique. Nous allons gagner cette guerre », avait alors proclamé Meryem Kobanê, commandante des YPJ.

ARÎN MÎRKAN DEVIENT UN SYMBOLE À MISHTENUR

Après avoir attaqué avec des armes lourdes la colline de Mishtenur, au sud de Kobanê, un lieu sacré pour les habitants de la région, les gangs de l’EI en ont pris le contrôle le 5 octobre, non sans avoir affronté une résistance acharnée des combattants YPG/YPJ durant plusieurs jours. La commandante des YPJ Arîn Mîrkan était furieuse que la colline de Mishtenur soit tombée sous le contrôle des djihadistes. Convaincue qu’il fallait frapper durement les gangs qui assiégeaient Mishtenur, elle a réussi à atteindre leur point de rassemblement où elle a déclenché les explosifs qu’elle portait sur elle, tuant des dizaines de djihadistes. Les gangs de l’EI ont alors compris qu’ils ne pourraient pas prendre la ville en une semaine et qu’ils allaient vivre un enfer à Kobanê.

UN ENFER POUR l’EI

Après Mishtenur, les troupes de l’organisation terroriste ont commencé à entrer dans le quartier de Kaniya Kurda par l’est. À l’ouest, la colline Izae était tombée sous leur contrôle, et les combattants des YPG/YPJ avaient pris position dans les tranchées creusées dans la colline Til Sheir. Au sud, les gangs avaient atteint le cimetière de Martyr Dicle, près de l’entrée de la ville.

La commandante des YPJ Meryem Kobanê avait alors déclaré : « Daesh va maintenant entrer dans la ville par Kaniya Kurda. Mais cette ville sera un enfer pour lui. »

Voyant que Kobanê n’était pas tombée après une semaine, les médias turcs et le gouvernement AKP (Parti de la Justice et du Développement du président turc Erdogan) ont tenté de faire croire que la ville tomberait « automatiquement » si les terroristes atteignaient le centre. « Kobanê est sur le point de tomber », s’était d’ailleurs félicité le Premier ministre de l’époque, l’actuel président Recep Tayyip Erdoğan, lorsque l’EI a pénétré dans la ville. Alors qu’Erdoğan se frottait les mains à cette idée, la commandante générale des YPJ, Meysa Ebdo, lui a répondu : « Kobanê ne tombera que dans ses rêves. La résistance ne fait que commencer, Kobanê sera un enfer pour Daesh et ses partisans. »

La promesse de Meysa Ebdo s’est concrétisée au fur et à mesure de la résistance inouïe des YPG/YPJ contre l’avancée des hordes de Daesh.

Après deux mois de résistance, les combattants kurdes sont passés à l’offensive. À partir du début du mois de décembre, ils ont progressivement nettoyé le centre-ville de la présence des djihadiste et fini par récupérer la colline de Mishtenur, réalisant ainsi le rêve d’Arîn Mîrkan et de nombreux autres combattantes et combattants kurdes tombés dans cette lutte contre l’obscurantisme. Après Mishtenur, la seconde opération de grande envergure a été menée sur le front sud. Elle a permis d’éradiquer totalement les djihadistes de cette zone.

LE COUP FINAL

Le deuxième jour de l’opération, le commandant du front est, Mazlum Kobanê, a déclaré : « Nous annoncerons très bientôt la libération », et c’est ce qui s’est passé. Le troisième jour de l’opération, les préparatifs ont été achevés pour donner le coup final, fatal, aux bandes de Daesh. L’annonce de la libération de la ville devait avoir lieu le jour anniversaire de la déclaration du canton, le 27 janvier.

L’opération Kaniya Kurda a alors commencé. Quelques heures après le début de l’opération, des chants de victoire ont commencé à retentir, retransmis par la radio. « Bijî Serok Apo » (vive le leader apo), « Bijî Berxwedana Kobanê » (vive la résistance de Kobanê), criaient les combattants. Puis l’un d’eux a laissé échapper sa joie : « Les amis ont pris Kaniya Kurda ! »

Kobanê devait être déclarée libre après la prise de Kaniya Kurda. Les combattants étaient agités par l’excitation. Ce n’était pas facile. Pendant plus de quatre mois, ils s’étaient battus bec et ongles, le doigt sur la gâchette en permanence, dans le froid, sans sommeil, avec peu de nourriture, des munitions insuffisantes. Insistant toujours pour vivre librement, affrontant la mort, une résistance défiant presque les lois de la nature.

LE DRAPEAU DES YPG FLOTTE AU-DESSUS DE KANIYA KURDA

Les combattants kurdes se sont précipités sur la colline de Kaniya Kurda (fontaine kurde) pour y planter un drapeau géant des YPG.

« Sur la colline de Kaniya Kurda d’où ils [les djihadistes] sont entrés dans la ville, nous annoncerons au monde entier que Kobanê est un enfer pour Daesh ». Ces paroles de Meryem Kobanê sont devenues réalité au 134e jour de la résistance acharnée. La résistance kurde a marqué un tournant crucial dans l’histoire. Il y a désormais un « avant Kobanê » et un « après Kobanê ».

ANF

KURDISTAN. Un champ gazier de Souleimaniyeh ciblé par des roquettes

0

IRAK / KURDISTAN Les tirs de roquettes de type Katioucha qui ont visé le champ gazier de Khor Mor dans la province kurde de Souleimaniyeh le 25 janvier ont provoqué des coupures d’électricité.

Étant donnée les attaques répétées menées contre la région autonome kurde d’Irak par l’Iran, on soupçonne les groupes affiliés à l’Iran d’être derrière cette nouvelle attaque qui n’a pas encore été revendiquée.

Suite à l’attaque du champ gazier de Silêmaniyê hier, un incendie s’est déclaré sur une partie du champ la production qui a provoqué une coupure d’approvisionnement en gaz des centrales électriques et plongé dans le noir plusieurs localités.
Une attaque de roquettes a été menée hier soir contre le champ de gaz naturel de Kor Mor, dans le district de Çemçemal de la ville de Silêmaniyê, au sud du Kurdistan. Alors que la production dans le champ s’est temporairement arrêtée après l’attaque, de nombreuses maisons sont restées sans électricité en raison du manque d’approvisionnement en gaz vers les centrales électriques.
La société énergétique basée aux Émirats arabes unis (EAU), Dana Gas, a annoncé dans son communiqué que la production du champ s’était temporairement arrêtée après l’attaque. Le ministère de l’Électricité de la région du Kurdistan a déclaré dans un communiqué que la production d’électricité s’est également arrêtée en raison de l’arrêt de la production de gaz.
Aucun groupe ni individu n’a pour l’instant revendiqué la responsabilité de cette attaque.

 

Levée du secret-défense concernant le triple assassinat de militantes kurdes à Paris

0

PARIS – Par une question écrite, le sénateur Ian Brossat interpelle le ministre de la justice au sujet de la levée du secret défense concernant l’assassinat de trois militantes kurdes tuées à Paris le 9 janvier 2013.

Voici la question écrite de Ian Brossat et publiée dans le JO Sénat le 25 janvier 2024

M. Ian Brossat interroge M. le garde des sceaux, ministre de la justice au sujet de la levée du secret défense concernant le triple assassinat de militantes kurdes à Paris, Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, membres du parti des travailleurs du Kurdistan, dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013 dans le 10e arrondissement de Paris. Cette affaire continue de susciter des interrogations et des inquiétudes, notamment en raison du poids du secret défense qui semble entraver l’enquête.

Les familles des victimes ont été reçues par le juge d’instruction antiterroriste en mai 2023 et il est impératif que les éléments nécessaires à la manifestation de la vérité soient mis à disposition de la justice. Les circonstances de ces assassinats, la possible implication des services secrets turcs, le décès du principal suspect Omer Güney en détention, ainsi que de nouveaux éléments provenant de Belgique, soulèvent des questions cruciales quant à la résolution de cette affaire.

Dans ce contexte, il lui demande s’il souhaite enfin donner suite aux demandes de levée du secret défense sur les informations susceptibles d’éclairer l’enquête en cours.

Il est de la plus haute importance que la justice puisse avoir accès à toutes les données pertinentes, y compris celles relevant des ministères de la défense (direction générale de la sécurité extérieure et direction du renseignement militaire) et de l’intérieur (DGSI), afin de faire toute la lumière sur cette affaire et d’apporter une réponse satisfaisante aux familles des victimes.

IRAN. Au moins 22 femmes exécutées en 2023

0

IRAN – En 2023, 829 prisonniers, dont 183 Baloutches et151 Kurdes, ont été exécutés en Iran. Parmi mes prisonniers exécutés figurent également 22 femmes et cinq enfants.

En 2023, au moins 22 femmes ont été exécutées dans diverses prisons iraniennes, ce qui représente 2,7 % du nombre total d’exécutions. Selon le Centre de statistiques de l’ONG de défense des droits humains Hengaw, 68 % de ces femmes ont été condamnées à mort par le système judiciaire de la République islamique d’Iran pour homicide. Les accusations comprenaient une femme condamnée à mort pour espionnage au profit d’Israël et trois femmes condamnées à mort pour des crimes liés à la drogue. Malheureusement, aucune information détaillée sur les accusations portées contre les trois autres femmes n’est disponible.

Les prisons d’Ispahan et de Birjand ont connu le plus grand nombre d’exécutions de femmes, chacune avec quatre cas. En outre, deux femmes ont été exécutées chacune dans les prisons de Mashhad, Rajaei Shahr, Karaj et Kerman, et une femme chacune dans les prisons de Rasht, Zahedan, Qom, Kahnuj, Hamadan, Yasuj, Urmia et Ghezel Hesar.

Comment la Turquie annexe plusieurs zones du Rojava

0

SYRIE / ROJAVA – La Turquie grignote les territoires du Nord de la Syrie depuis que ses forces armées et ses mercenaires islamistes ont mis le pied dans la région. Cette annexation illégale des territoires du Rojava se fait à l’ombre de massacres et d’expulsions des populations kurdes/yézidie, assyrienne, arménienne qu’elle remplace par des colons, dont des Palestiniens, déportés d’ailleurs.

La Turquie étend ses frontières sur 15 kilomètres dans le nord-est de la Syrie, notamment à Ras al-Ayn, Tell Abyad et Afrin. Des mesures de sécurité, telles que des tranchées et des murs, sont en cours et ont un impact sur les zones autonomes dirigées par les Kurdes.

La Turquie a entamé le processus d’établissement de nouvelles frontières, s’étendant sur 15 kilomètres de profondeur dans les régions du nord-est de la Syrie sous son contrôle, comme l’a rapporté jeudi l’agence de presse Hawar (ANHA).

Ces régions, frontalières avec la Turquie, comprennent Ras al-Ayn (Serêkaniyê), Tell Abyad (Girê Spi), Suluk, Jarabulus, al-Bab et Afrin (Efrîn). Des sources de sécurité de ces territoires sous contrôle turc font état d’activités continues de creusement de tranchées et de construction de murs. La première phase consiste à construire ces murs et tranchés à l’est de la ville de Ras al-Ayn, avec des plans d’extension vers Tell Abyad.

 

L’effort de construction fait partie d’un plan plus large qui comprend des développements similaires à Jarabulus, Al-Bab, Azaz et Afrin. Les tranchées, s’étendant du nord au sud, délimitent les frontières entre les régions sous contrôle turc et les zones d’administration autonome dirigées par les Kurdes.

 

Selon l’ANHA, le gouvernement turc aurait confié la protection de ces tranchées à la première brigade de la soi-disant armée nationale. Ce groupe est dirigé par Abu Ahmed Zakour, un des hauts cadres du groupe terroriste Hay’at Tahrir al-Sham (HTS).

 

Récemment, Zakour a été accusé par Abu Muhammad al-Julani, le chef du groupe, d’avoir divulgué des informations au Sultan Murad, une organisation affiliée aux services de renseignement turcs. À la suite d’une opération militaire contre lui, Zakour s’est enfui à Azaz et s’est rendu aux services de renseignement turcs. Il commande désormais un contingent de 500 hommes qui est entré dans les zones occupées de Tell Abyad et Ras al-Ayn le 17 janvier.

 

Les réactions locales à ces évolutions ont été extrêmement préoccupantes. Dans le village de Daudiyeh, à l’est de Ras al-Ayn, des images ont montré des villageois exprimant leur mécontentement et leur colère envers les forces turques et les mercenaires associés.

Les Kurdes de Turquie exigent une enquête sur les disparitions forcées

0

TURQUIE / KURDISTAN – Les hommes politiques kurdes Ebubekir Deniz et Serdar Tanış ont été arrêtés par des gendarmes turque dans la province de Şırnak en 2001. Depuis, leurs proches ne les ont plus jamais revus. Les forces armées et paramilitaires turcs sont tenus responsables des disparitions forcées des milliers de Kurdes dans les années 1990.

Les députés kurdes du Parlement turc exigent une enquête sur les disparitions forcées d’hommes politiques, d’hommes d’affaires et de dirigeants communautaires kurdes au plus fort du conflit entre le pays et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans les années 1990.

Au moins 1 353 personnes ont disparu après avoir été placées en détention, ont déclaré les députés du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (Parti DEM) de la province de Şırnak (Şirnex), dans le sud-est du pays, dans l’enquête qu’ils ont soumise au Parlement.

Il y a plus de 17 000 meurtres non résolus dans l’histoire du pays au cours de la même période, dont une part importante est attribuée aux forces de l’État au cours du même conflit.

Une femme porte la photo des hommes politiques kurdes Ebubekir Deniz et Serdar Tanış

L’enquête a été lancée à l’occasion du 23e anniversaire de la disparition de deux hommes politiques kurdes, Ebubekir Deniz et Serdar Tanış, qui avaient fait l’objet de menaces après avoir créé la branche locale d’un parti pro-kurde depuis fermé dans le district de Silopi (Silopiya) de Şırnak.

Deniz et Tanış sont sans nouvelles depuis le 25 janvier 2001 et ont été vus pour la dernière fois alors qu’ils se dirigeaient vers l’avant-poste de gendarmerie. Alors que les autorités ont d’abord nié avoir arrêté ces hommes politiques, la pression de la société civile a conduit le gouverneur de Şırnak de l’époque à admettre qu’ils avaient brièvement « visité » le commandement de la gendarmerie.

Une précédente enquête s’est soldée par un non-lieu en février 2004, ont déclaré les députés Ayşegül Doğan, Mehmet Zeki İrmez et Nevroz Uysal Aslan.

« Des milliers de disparitions et de meurtres, y compris ceux de Tanış et Deniz, n’ont toujours pas été mis en lumière et ont malheureusement été passés sous le tapis. Les crimes contre l’humanité ne peuvent être dissimulés par des politiques d’impunité et de prescription », ont déclaré les députés.

« Il existe divers réseaux illégaux au sein de l’État qui se sont organisés en mafia, et ces gangs ont eu recours à toutes sortes d’actes inhumains afin de détruire la volonté des habitants de cette région », a déclaré Adnan Kaplan, coprésident du parti DEM Silopi, lors d’une manifestation dans la province pour marquer cet anniversaire.

Le Parti de la démocratie du Peuple (HADEP) avait à l’époque obtenu un soutien massif au sein de la communauté, et ses membres, dont Tanış et Deniz, ont été pris pour cible « afin de l’empêcher de faire de la politique », a ajouté Kaplan. « Ils ont été soumis à des traitements inhumains, leurs familles ont été menacées et emprisonnées. »

IRAN. Grève de la faim de 61 prisonnières politiques de la prison d’Evin

0

IRAN – 61 prisonnières politiques de la prison d’Evin lancent une grève de la faim pour protester contre l’exécution de Mohammed Qabadlo et Farhad Salimi. La grève de la faim des prisonniers a reçu le soutien de militants des droits humains et d’artistes.

Le 23 janvier, Mohammed Qabadlo et Farhat Salimi, captifs depuis 14 ans, ont été exécutés par le régime iranien. Alors que les réactions contre le régime iranien se sont multipliées en raison des exécutions, 61 prisonnières politiques de la prison d’Evin ont annoncé lors d’un appel téléphonique avec leurs familles qu’elles entameraient une grève générale de la faim le 25 janvier contre l’exécution de deux jeunes.

Suite à la décision des prisonnières d’entamer une grève de la faim, de nombreux artistes et militants ont annoncé qu’ils soutiendraient la grève de la faim par des déclarations faites sur leurs comptes de médias virtuels. Parmi ceux qui ont fait des déclarations figurent l’artiste Mehdi Yarrahi, le journaliste Masih Alinejad, le poète Hassan Homayun et la prisonnière politique kurde, Zainab Jalalian.

Stop aux exécutions

Mehdi Yarrahi, qui a été arrêté le 30 août 2023 après avoir protesté contre l’obligation du foulard en Iran avec la chanson qu’il a composée, et qui a ensuite été libéré sous condition, a déclaré sur les réseaux sociaux : « Moi, avec 61 femmes prisonnières d’opinion à Evin, pour protester contre l’exécution de Mohammed Qabadlo, « je vais entamer une grève de la faim. »

L’artiste rap Tomaj Salehi, emprisonné pour les chansons qu’il a écrites et composées, a annoncé qu’il entamerait une grève de la faim pour soutenir les membres de sa famille à travers un message qu’il a envoyé. La déclaration faite par la famille de Salehi sur son compte officiel est la suivante : « Après le meurtre de Mohammad Qabadlo et Farhad Salimi, Salehi entamera une grève de la faim avec 61 prisonniers politiques dans le quartier des femmes de la prison d’Evin. Arrêtez les meurtres. »

Havana Tamisi, épouse du prisonnier politique kurde Muhsin Mazlum, a déclaré : « En tant que libertaire et opposant au régime de la République islamique, je déclare ma grève de la faim avec 61 prisonnières à Evin. Désormais, non seulement mon époux Muhsin Mazlum, mais aussi des centaines des prisonniers dans tout l’Iran attendent d’être exécutés. Ce gouvernement et ses meurtres inhumains doivent cesser. »

Le poète Hassan Homayun a fait la déclaration suivante sur les réseaux sociaux  : « Je ne mangerai ni ne boirai le jeudi 25 janvier pour soutenir les 61 prisonnières de la prison d’Evin. »

APCE: La torture systématique dans les prisons turques contredit l’affirmation de « tolérance zéro »

0

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a publié un rapport soulignant une augmentation significative de la torture et des mauvais traitements dans les centres de détention turcs, y compris dans les régions kurdes. Cette augmentation contraste fortement avec la politique de tolérance zéro affichée par le pays à l’égard de telles pratiques. Les conclusions appellent à une action et à des réformes immédiates, mettant en évidence une tendance inquiétante qui s’étend également à d’autres pays comme la Russie et l’Azerbaïdjan.

Dans un récent rapport, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a souligné une augmentation significative des incidents de torture et de mauvais traitements dans les centres de détention turcs, en contradiction avec la politique de tolérance zéro déclarée par le pays. La résolution, adoptée le 24 janvier, souligne la tendance inquiétante en Turquie et met en lumière des problèmes similaires dans d’autres pays, notamment en Russie et en Azerbaïdjan.

Le rapport, préparé par le parlementaire chypriote Constantinos Efstathiou, révèle une augmentation déconcertante des cas de torture en Turquie, notamment dans les processus impliquant des arrestations, des détentions, des interrogatoires et des contrôles de foule par les forces de sécurité. Cette recrudescence contraste fortement avec la position officielle des autorités turques contre la torture et les mauvais traitements. Les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans des affaires impliquant le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan et d’autres sont cités comme des exemples nécessitant une surveillance étroite de la part du Conseil de l’Europe.

Après l’accent mis sur la Turquie, le rapport met également en lumière les problèmes systémiques en Russie et en Azerbaïdjan. L’APCE a condamné le recours généralisé à la torture dans ces États, citant des exemples tels que l’« Affaire Terter »* en Azerbaïdjan et les abus commis dans les prisons russes.

La résolution souligne la nécessité urgente d’une action concrète, recommandant des réformes juridiques pour criminaliser la torture et les mauvais traitements, garantir la responsabilité et protéger les plaignants. Il plaide en faveur de garanties procédurales fondamentales dès le début de la détention, notamment l’accès à un avocat indépendant et à un examen médical.

(*) L’affaire Terter fait référence à une série de violations présumées des droits de l’homme en Azerbaïdjan, en particulier dans la ville de Terter, qui ont été révélées en avril 2021. Selon l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), au moins 78 citoyens azerbaïdjanais ont été arrêté et condamné à des peines de prison allant de 12 à 20 ans.
De nombreuses allégations de torture ont été formulées, notamment de nombreux cas de torture commise contre des détenus par des militaires et des civils azerbaïdjanais. Il semblerait que 11 personnes soient mortes en détention suite à la torture. Le nombre total de détenus et de personnes décédées sous la torture est inconnu et l’affaire a été classée secret d’État.

KURDISTAN. Les peshmergahs du PDK accusés d’avoir attaqué la guérilla kurde

0

IRAK / KURDISTAN – Les forces du parti au pouvoir au Kurdistan irakien, le PDK, ont été rejointes par des avions turcs dans une attaque contre une unité de guérilla kurde, au cours de laquelle deux membres de la guérilla ont été blessés.

Deux membres des Forces de défense du peuple (HPG, branche armée du PKK) ont été blessés mercredi dans la région de Zap, au Kurdistan irakien, lorsque leurs véhicules ont été attaqués par des peshmergags (combattants) affiliés au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) au pouvoir dans la région, a rapporté Roj News citant une déclaration du HPG.

Les forces de Zerevani du PDK ont ciblé deux véhicules HPG en route vers Girê Amediyê à l’aide de mitrailleuses montées sur véhicule, qui ont ensuite été rejoints par des avions de reconnaissance turcs armés, a indiqué le groupe.

L’attaque fait suite à un ordre du commandant du commando Zerevani, le général Aziz Veysi, qui a ordonné à ses soldats de tirer à vue sur tout membre du HPG ou du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon les médias locaux.

« Il est honteux qu’une force kurde serve à ce point les puissances envahissantes, alors que nous continuons à lutter contre l’État turc qui a envahi le Kurdistan », a déclaré la HPG.

HPG a également déclaré que les troupes turques avaient ciblé leurs forces dans la partie occidentale de la même région, à l’aide de drones armés. Entre le 21 et le 25 janvier, la région de Gare a été bombardée 13 fois, Metina cinq fois, Xakurké cinq fois et Zap trois fois.