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La Turquie célèbre la fête des enfants, tout en tuant les enfants kurdes

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TURQUIE – Aujourd’hui 23 avril, l’État turc célèbre la « fête des enfants » à travers tout le pays, y compris au Kurdistan du Nord (Bakûr) et dans le nord de Chypre depuis l’occupation de l’île par la Turquie en 1974, ce même État qui tue des enfants kurdes depuis un siècle à cause de leurs origines ethniques, sans parler de la date du 23 avril qui précède le 24 avril, la journée de commémoration du génocide arménien commis par l’Empire ottoman en 1915 et nié farouchement par les Turcs…
 
Rien que ces 20 dernières années, sous le gouvernement AKP, plus de 200 enfants kurdes ont été tués par les forces armées turques à l’intérieur des frontières de la Turquie. Des dizaines d’autres enfants kurdes ont été tués au Rojava, au Kurdistan irakien et à Shengal par les forces turco-jihadistes ces dernières années.
 
Photo: Uğur Kaymaz, Ceylan Önkol et Berkin Elvan ne sont que 3 de ces enfants tués pour ne pas avoir été de « bons Trucs ». Cette « fête d’enfants » (en turc: 23 Nisan Ulusal Egemenlik ve Çocuk Bayramı. En français: la Journée de la souveraineté nationale et des enfants) est un mensonge célébré sur des cadavres d’enfants kurdes, arméniens, syriaques, yézidîs ou arabes tués par l’empire ottoman hier, l’État turc aujourd’hui…
 

La répression transnationale iranienne cible les défenseurs des droits humains kurdes

Décidément, les Kurdes sont pourchassés partout dans le monde par la Turquie, mais aussi par l’Iran, deux États colonisateurs qui occupent le nord et l’est du Kurdistan, tout en attaquant les acquis des Kurdes en Irak et au Rojava (N-E de la Syrie). Alors qu’on s’est réveillé avec les nouvelles de raids policiers menés la nuit dernière contre les studios des télés kurdes, StêrkTV et Medya Haber à Denderleeuw, près de Bruxelles, l’activiste Gordyaen Benyamin Jermayi revient sur la répression iranienne ciblant les défenseurs des droits humains kurdes, jusqu’en Europe.

Voici son article:

Le 7 avril 2024, l’ONG Hengaw, un observateur des droits humains dirigé par les Kurdes, a émis un avertissement concernant les « graves menaces que représente l’appareil de sécurité de la République islamique d’Iran pour la vie de ses membres ».

« Lors d’actions récentes des forces de sécurité iraniennes, plusieurs membres du conseil d’administration du Hengaw, dont Arsalan Yarahmadi et Jila Mostajer, une résidente d’Erbil (Hawler), la capitale du gouvernement régional du Kurdistan en Irak, ont été directement menacés de mort. disparitions forcées et assassinats par des agents du Corps des Gardiens de la révolution islamique », a déclaré l’ONG.

Ce ne sont pas des menaces vides de sens. Le gouvernement iranien cible depuis longtemps les militants politiques et les défenseurs des droits humains, les partis politiques et les organisations de défense des droits humains kurdes, en utilisant diverses stratégies répressives afin d’écraser les luttes pour les droits des Kurdes.

Parmi toutes ces stratégies, la répression transnationale se démarque. Depuis la création de la République islamique d’Iran en 1979, des agents de l’État iranien auraient tué ou enlevé plus de 540 dissidents en dehors du territoire iranien. 380 de ces attaques ont été menées dans la région du Kurdistan irakien (Kurdistan du Sud ou Bashûr en kurde). 28 se sont produits en Turquie et au Kurdistan du Nord ( Bakûr en kurde).

Même l’Europe, censée être une région « sûre » pour les dissidents et les réfugiés fuyant la guerre et les persécutions au Moyen-Orient, n’est pas totalement sûre. Deux des exemples les plus célèbres du réseau mondial d’assassins et de terroristes de l’Iran ciblant les opposants du régime à l’étranger sont les assassinats de deux anciens dirigeants du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (KDPI), Adburrahman Ghasmelu et Sadegh Sharafkandi. Ghasemlu a été tué le 28 décembre 1989 à Vienne. Sharafkandi a été tué aux côtés de deux autres membres du KDPI le 17 septembre 1992, au restaurant grec Mykonos à Berlin.

Le régime iranien utilise de nombreuses tactiques pour faire avancer sa campagne de répression transnationale sans précédent contre les dissidents kurdes, notamment des attentats à la bombe et d’autres attaques militaires ; intimidation et surveillance; harcèlement des membres de la famille; cyberattaques et désinformation en ligne ; exécutions extrajudiciaires et enlèvements ; pression juridique; et d’autres menaces et attaques coordonnées et systématiques. S’adressant à l’Institut kurde pour la paix, des dissidents et des militants ont décrit l’impact de telles menaces sur leur vie, leur travail et leurs communautés.

Bombardements et autres attaques militaires

Le PJAKle Komalale PDKI et d’autres partis politiques kurdes du Kurdistan oriental (Rojhelat en kurde ; faisant référence à la région du Kurdistan bordant l’Iran actuel) sont engagés dans un conflit armé actif avec l’armée iranienne depuis des décennies. L’État iranien considère ces partis comme une menace sérieuse pour son autorité et sa domination au Kurdistan oriental. Il attaque régulièrement des bases et des camps de réfugiés appartenant à ces partis dans la région du Kurdistan irakien. Ces attaques ciblent non seulement les forces armées des partis kurdes, mais constituent également une menace pour les civils qui vivent à proximité des bases et des camps des partis ainsi que pour les dissidents politiques non combattants.

Par exemple, le 28 septembre 2022, le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran a lancé une campagne massive d’attaques de missiles et de frappes aériennes contre les bases du KDPI, de Komala et du PAK à Koya, Altun Kupri et Zirgwez, au Kurdistan du Sud, en réponse au meurtre de Jina Amini. par la police des mœurs iranienne et les appels à la grève générale lancés par les partis et organisations kurdes.

Selon les autorités iraniennes, les frappes ont été menées « pour venger les actions terroristes en Iran ainsi que leur présence et leur implication dans la rébellion dans les régions du nord-ouest ». Cependant, les attaques ont fait 18 morts et 62 blessés, parmi lesquels des enfants et des civils.

Intimidation et surveillance

Les militants et organisations kurdes basés en dehors de l’Iran sont fréquemment la cible de contrôles, de surveillance, d’espionnage et d’autres tactiques d’intimidation menées par les agences de renseignement iraniennes, en particulier le ministère du Renseignement et l’Organisation de protection des renseignements du CGRI. Cela peut inclure une surveillance secrète, le suivi des mouvements des militants et la collecte d’informations sur leurs activités.

Un réseau bien organisé d’agents iraniens opère au Kurdistan du Sud. Ce réseau surveille et collecte principalement des données sur les militants et organisations kurdes exilés du Kurdistan oriental. Les partis d’opposition kurdes et les autorités du Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) ont arrêté certains de ces agents au cours des dernières années. Par exemple, le Parti de la liberté du Kurdistan (PAK) a capturé un agent iranien présumé dans la ville de Pirde, dans la région du Kurdistan du Sud, en 2019. En plus d’espionner pour le compte des services de renseignement iraniens, l’agent aurait eu l’intention de semer la discorde et la terreur parmi les peshmergas. et les membres du parti.

Wahid Roznavard, un jeune Kurde de Mahabad, a été blessé  à l’œil et au bras le 20 octobre 2022, lors des manifestations « Femme, Vie, Liberté ». Suite à sa blessure, le régime iranien a tenté de l’arrêter. Il a cependant pu s’enfuir en Turquie. Après y être resté plus d’un an, l’Allemagne lui a finalement accordé un visa humanitaire.

«Pendant mon séjour en Turquie, j’étais sous la surveillance des services de renseignement turcs et je ne pouvais pas sortir librement. J’ai reçu d’innombrables menaces en ligne provenant de comptes iraniens sur les réseaux sociaux. Afin d’obtenir plus de détails sur moi et sur où je me trouvais, ils ont arrêté mon frère, l’ont torturé et ont pris son téléphone portable. Depuis, leurs téléphones portables et leurs comptes sur les réseaux sociaux sont sous surveillance. Je ne peux pas les contacter directement à moins de créer de faux comptes et de les informer que je vais bien », a déclaré Roznavard à Kurdish Peace Institute.

Un journaliste kurde et militant des droits humains vivant en Allemagne, qui travaille depuis 2005 avec les médias kurdes au Kurdistan du Sud ainsi qu’avec les médias allemands et persans en Europe, s’est entretenu anonymement avec Kurdish Peace Institute (Institut kurde pour la paix). Il a décrit des menaces similaires.

« De 2005 à 2011, alors que je vivais au Kurdistan du Sud, le régime iranien a fait pression à plusieurs reprises sur ma famille pour qu’elle retourne en Iran ou quitte le Kurdistan du Sud. Dans le même temps, on m’a dit que si je retournais en Iran ou au Kurdistan oriental, je serai gracié et je ne ferais l’objet d’aucune poursuite. J’ai également reçu d’innombrables courriels de menaces et appels téléphoniques inconnus d’agents des renseignements iraniens. C’est pourquoi j’ai finalement dû demander l’asile en Allemagne avec l’aide de Reporters sans frontières », a déclaré le militant.

« Des inconnus ont menacé de me tuer sur Twitter lors des manifestations de novembre 2019 en Iran et au Kurdistan et ont affirmé savoir dans quel café j’allais habituellement. Au début des manifestations en 2022 et 2023, des cybercomptes iraniens m’avaient ciblé sur les réseaux sociaux pour avoir publié et couvert la situation au Kurdistan oriental. J’ai également été informé de ces menaces par la police allemande. De plus, il y a eu des tentatives d’accès à mes comptes de réseaux sociaux et de vol de mes données personnelles. »

Harcèlement des membres de la famille

Les autorités iraniennes dirigent souvent des menaces et des actes de harcèlement contre les membres des familles des militants en exil. Cela peut aller de menaces verbales à des actes plus graves tels que la détention arbitraire, les interrogatoires et même la torture. Cela exerce une pression énorme sur les militants et les membres de leurs familles et provoque des traumatismes.

L’État iranien utilise cette méthode pour forcer les militants qu’il ne peut physiquement atteindre à cesser leur travail contre le régime ou, parfois, à divulguer des données sur les organisations auxquelles ils sont affiliés. C’est l’une des cartes les plus importantes que le régime joue contre les Kurdes et autres dissidents. Il est présent dans presque tous les cas examinés.

« Les membres de notre famille – tous leurs parents mariés ou célibataires, parents, frères, sœurs et pères – sont appelés chaque mois dans les centres de sécurité iraniens et interrogés sur notre localisation, nos déplacements, notre mode de vie et les opérations de Hengaw », a déclaré Jila Mostajer à l’Institut kurde pour la paix la membre du conseil d’administration de Hengaw qui a elle-même été menacée de disparition et de meurtre.

« La pression a considérablement augmenté, surtout au cours des quatre dernières années. Les membres de notre famille ont été arrêtés et détenus à l’isolement pendant plusieurs jours, en plus de recevoir de fréquentes convocations. Par exemple, le jour de l’anniversaire de la mort de Jina Amini, mon frère a été enlevé par les services de renseignement iraniens et retenu captif pendant deux semaines », a poursuivi Mostajer.

« Depuis près de vingt ans, je milite dans la lutte kurde. J’ai été contraint de fuir ma ville natale d’Ourmia et de vivre six ans au Kurdistan du Nord avant de me rendre en Allemagne en 2018. Afin de faire pression sur moi pour que je cesse mon militantisme, les agents iraniens ont arrêté, torturé et emprisonné à plusieurs reprises deux de mes frères. pendant ce temps. Ils ont également menacé de violer ma sœur et de tuer les membres de ma famille dans la rue. En rendant ma mère stressée et anxieuse, ces agents l’intimidaient également. De plus, ma famille a été brutalement interrogée et intimidée à la frontière lorsqu’elle est venue me rendre visite au Kurdistan du Nord », a déclaré un écrivain, cinéaste et militant des droits humains kurde d’Ourmia, qui a également souhaité rester anonyme.

Farshad Gerdakaneh, athlète kurde, militant et célébrité des médias sociaux qui utilise l’humour pour critiquer le gouvernement iranien, affirme que les services de sécurité iraniens ont arrêté à plusieurs reprises ses parents, ses frères et sœurs, ses oncles et ses cousins ​​au cours des dernières années et ont fait pression sur eux. lui de cesser de publier des contenus critiques à l’égard du régime iranien.

Cyberattaques et désinformation en ligne

L’Iran est connu pour être une « superpuissance cybernétique » capable de projeter des cybermenaces dans le monde entier. Des pirates informatiques affiliés au gouvernement iranien, ou la Cyber-Armée iranienne, sont connus pour cibler les comptes et les sites Web des militants kurdes sur les réseaux sociaux. Leurs tactiques privilégiées incluent les tentatives de phishing, les attaques de logiciels malveillants et le recours à la désinformation pour saper la crédibilité et les activités des militants.

En 2022, le régime iranien a lancé une cyber-campagne massive contre les militants et organisations kurdes des droits humains qui rendaient compte des crimes commis par les forces de sécurité iraniennes au Kurdistan, au Baloutchistan et dans d’autres régions d’Iran lors du soulèvement « Femme, vie, liberté ».

L’ONG kurde de défense des droits humains, Hengaw, publié des milliers de rapports, de vidéos et d’images documentant la brutalité de l’État contre les manifestants et autres civils kurdes. Pour cette raison, Hengaw est rapidement devenu l’une des principales sources d’informations internationales partageant avec le monde des informations sur les manifestations au Kurdistan oriental et en Iran. Cela a fait de l’organisation et de ses membres des cibles du régime iranien.

Outre d’autres attaques et menaces, l’ONG a été confrontée à des cyberattaques sur ses comptes et son site Internet, ce qui a conduit à la censure des pages des réseaux sociaux qu’elle utilise pour faire connaître son travail.

Le régime n’est pas la seule force opposée aux efforts de Hengaw. Hengaw a également été confronté à des cyberattaques de groupes d’opposition nationalistes persans, notamment monarchistes, qui ciblent les réseaux sociaux et la messagerie privée de l’organisation. Ces attaques qualifient souvent Hengaw et ses membres de « terroristes », de « séparatistes » et de « nationalistes », les menaçant de mort, de viol, d’enlèvement et d’agressions physiques. Ces groupes publient également des images et des informations sur les lieux de résidence et les lieux de destination des membres de Hengaw.

« Les autorités iraniennes ont tenté à plusieurs reprises de pirater mes comptes sur les réseaux sociaux. Ils m’ont envoyé du spam : j’avais l’habitude d’obtenir des codes de vérification sur mon ancien téléphone pour Telegram et Instagram, signalant des tentatives de connexion non autorisées. J’ai finalement changé mon numéro de téléphone et je l’ai gardé privé après avoir signalé ces incidents à la police. Je reçois quotidiennement des menaces, qui s’intensifient chaque fois que je publie ou tweete quelque chose. En plus des défis auxquels ils sont confrontés en Turquie, il y a fréquemment de violentes menaces de viol et de décapitation », a déclaré Raman Nasirizadeh, spécialiste en informatique, militant kurde des médias sociaux et défenseur des droits humains de Marivan, au Kurdistan oriental.

Les groupes d’opposition ultranationalistes comme les pahlavinistes et les paniranistes, principalement basés dans la diaspora, organisent des attaques en ligne contre des comptes, des organisations et des individus kurdes, similaires à celles menées par des agents et des partisans du régime. Behrouz Boochani, un écrivain kurde primé qui critique rigoureusement le fascisme, la suprématie et le racisme irano-perses sur X (Twitter) et dans les médias, a été l’une des cibles les plus importantes de ces groupes iraniens ultra-nationalistes. Ces groupes ciblent généralement des individus tels que Behrouz Boochani, le qualifiant de « Kurde de Néandertal » ou utilisant d’autres termes désobligeants et sexistes, l’accusant d’être un séparatiste, un agent du Mossad ou un agent de la CIA, et le menaçant de mort ou de viol.

Attaques extrajudiciaires

Les militants kurdes vivant à l’étranger ont souvent été la cible d’actions extrajudiciaires de la part d’agents iraniens. Des agressions physiques, des enlèvements et des assassinats – tentés ou réussis – ont tous été signalés. Ces activités sont généralement menées en secret et sont souvent démenties par les autorités iraniennes.

En mars de cette année, un ancien prisonnier politique et poète de la province d’Ilam nommé Jakan Baran (Baqer Hosseini) a été kidnappé par des individus non identifiés à la frontière entre la Turquie et l’Irak alors qu’il tentait de fuir vers l’Europe. Baran était membre de Hengaw. Malgré les efforts de l’ONG et des amis de Baran, aucune information précise sur son état n’a été obtenue. Les personnes chargées de son transfert ont refusé de donner la moindre information. Cela fait craindre à beaucoup que Baran ne soit victime d’une disparition forcée.

Le 16 novembre 2023, à Erbil, capitale du Kurdistan du Sud, Sohrab Rahmati, militant politique kurde et membre du barreau de la région du Kurdistan irakien, a été la cible d’une tentative d’assassinat menée par des agents iraniens. Il a survécu à l’attaque avec des blessures. Rahmati avait notamment représenté des familles dont les proches avaient été victimes d’assassinats perpétrés par des agents de la République islamique dans la région du Kurdistan – notamment dans un cas où les auteurs de ces crimes avaient été condamnés.

Ces incidents ne se produisent pas uniquement au Kurdistan du Sud. Il y a eu plusieurs incidents similaires à travers l’Europe pour lesquels le régime iranien a été reconnu directement ou indirectement responsable. En juillet 2020, une bombe incendiaire a été lancée sur la maison de Soheila Fors-Kelhur, une femme politique kurde-suédoise et membre des démocrates-chrétiens suédois, après qu’elle ait reçu des appels téléphoniques menaçants faisant référence à ses critiques à l’égard du régime iranien. S’adressant aux médias, elle a déclaré que « pendant deux jours, des inconnus m’ont appelé. Ils ont dit : +Le régime iranien s’occupera de toi +. » Les appelants inconnus ont menacé de la tuer, elle et sa famille, en raison de ses activités contre le régime iranien.

« Droit » dans les pays démocratiques

L’Iran utilise son pouvoir politique dans d’autres pays pour manipuler les systèmes juridiques démocratiques, faisant pression sur ces gouvernements pour qu’ils extradent les militants kurdes ou restreignent leurs mouvements à l’échelle internationale. Ces actions reposent souvent sur des accusations ou des allégations politiquement motivées.

Un cas bien connu dans lequel le gouvernement iranien a tenté de profiter de son pouvoir juridique en Europe est celui de Raman Nasirizadeh, le militant des droits humains qui a déclaré avoir été victime de cybermenaces.

Nasirizadeh a demandé l’asile au Danemark il y a six ans. Après avoir participé à une manifestation devant l’ambassade à Copenhague, il a reçu une menace légale d’expulsion de la part de l’ambassade iranienne. Il a été accusé de « vandalisme » devant l’ambassade de la République islamique d’Iran dans le cadre d’un acte d’accusation émanant du parquet de Copenhague. Cet acte d’accusation a été émis alors que Nasirizadeh était présent devant l’ambassade de la République islamique d’Iran en juillet 2021, lors de manifestations contre une pénurie d’eau dans la province du Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran.

Nasirizadeh a souligné qu’il n’avait rien à voir avec l’incident qui a servi de justification à l’accusation – à savoir « la peinture sur les murs de l’ambassade ». Il a affirmé qu’il n’était pas au courant de ces activités avant la manifestation et qu’il en avait même informé la police afin de garder le rassemblement sous contrôle.

Dans la notification qui lui a été adressée en décembre 2022, il était indiqué que « le procureur se réserve le droit de demander l’expulsion ». Les sanctions proposées comprenaient une peine d’emprisonnement et une amende, soulignant le sérieux du système judiciaire danois dans le traitement de cette affaire. Au cours de la même période, les services de sécurité iraniens de Marivan ont régulièrement appelé la famille de Nasirizadeh, les menaçant de conséquences désastreuses en raison de ses activités contre le gouvernement iranien.

L’Iran adopte le même comportement en Irak, où il est encore plus puissant. « Le gouvernement iranien a demandé à plusieurs reprises et formellement aux gouvernements de l’Irak et du Kurdistan de nous renvoyer en Iran en tant que suspects. Ces demandes sont restées sans réponse de la part de ces gouvernements », a déclaré Jila Mostajer.

Les militants kurdes et leurs partisans s’efforcent souvent de sensibiliser l’opinion, de s’engager dans des actions de plaidoyer et de collaborer avec des organisations internationales de défense des droits humains pour se protéger et protéger les autres contre de telles menaces. Les réponses des pays hôtes, les initiatives diplomatiques et les garanties juridiques sont importantes pour garantir la sécurité et les droits des militants kurdes résidant à l’étranger. Cependant, les pays d’accueil ne parviennent souvent pas à protéger ces militants. Parfois, ils coopèrent avec l’État iranien en menaçant les militants d’expulsion ou de prison.

Répondre à la campagne de répression transnationale iranienne

Les pays occidentaux qui accordent une grande priorité aux droits humains peuvent et doivent prendre des mesures pour protéger les dissidents et militants kurdes de la répression transnationale iranienne. À ce jour, le soutien à ces individus et organisations a été limité.

« Nous et nos collègues n’avons reçu aucun soutien de la part du gouvernement régional du Kurdistan ou d’aucun pays européen, malgré nos appels répétés aux pays qui respectent les droits de l’homme et aux organisations d’aide aux personnes dont la vie est en danger », a prévenu Jila Mostajer.

« Par exemple, nous pensons que l’Iran a kidnappé notre collègue Jakan Baran, mais nous n’avons encore reçu aucune aide ou soutien pour retrouver sa localisation ou où il se trouve », a-t-elle poursuivi.

Malgré la complexité de la question, une réponse plus ferme à la menace de répression transnationale iranienne est possible. Les gouvernements pourraient :

  • Faire pression sur le gouvernement iranien pour qu’il respecte les droits de l’homme, y compris les droits des Kurdes, en utilisant les voies diplomatiques existantes. Cette pression peut être exercée par le biais de déclarations, de résolutions et d’engagements diplomatiques dans des forums internationaux tels que les Nations Unies.
  • Imposer des sanctions ciblées contre les responsables iraniens qui violent les droits humains, en particulier ceux qui ciblent les Kurdes et se livrent à une répression transnationale. Les interdictions de voyager, le gel des avoirs et les restrictions commerciales ne sont que quelques exemples de sanctions qui peuvent être mises en œuvre. Les sanctions généralisées, qui affectent l’ensemble de l’économie iranienne, ont cependant souvent un impact négatif sur les communautés kurdes en renforçant la pauvreté structurelle imposée par la politique de sous-développement du régime mise en place dans les régions kurdes.
  • Accorder l’asile aux militants kurdes qui risquent d’être persécutés par le gouvernement iranien. Cela implique d’accélérer les procédures d’asile et de garantir une protection adéquate aux demandeurs d’asile et à leurs familles à leur arrivée.
  • Offrir un financement et une formation aux organisations de la société civile kurde et aux défenseurs des droits humains. Cela permettra aux gouvernements d’améliorer leur capacité à documenter les violations des droits humains, à promouvoir la justice au niveau international et à aider les victimes.

Les organisations internationales et les ONG ont également un rôle à jouer dans la lutte contre la répression transnationale. Ces organisations peuvent :

  • Suivre et faites connaître la situation en Iran afin d’attirer l’attention sur toute violation ou menace que pourraient subir les militants kurdes ou d’autres groupes vulnérables en Iran. La publication de rapports, la planification de campagnes de plaidoyer et l’interaction avec les autorités nationales et internationales sont autant d’activités possibles dans ce cadre.
  • Offrir un soutien juridique aux militants kurdes persécutés. Ce soutien peut prendre la forme d’une documentation de cas, d’une représentation juridique et d’une défense de leurs droits devant les cours et tribunaux nationaux et internationaux.
  • Soutenir la reconnaissance et la défense des droits des Kurdes en Iran. Ces droits peuvent inclure le droit à la représentation politique, à l’autonomie linguistique, à l’autonomie culturelle et à d’autres droits humains fondamentaux qui ont été refusés aux Kurdes en raison de leur appartenance ethnique.

 

Article original à lire sur The Kurdish Peace Institute: Iran’s Transnational Repression Targets Kurdish Human Rights Defenders

Programme du 3e Festival culturel kurde de Paris

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PARIS – Du 25 mai au 1er juin 2024, venez profiter de la 3e édition du Festival culturel kurde de Paris, avec une programmation riche et variée allant de défilé folklorique aux concerts de musique ainsi que d’ateliers d’artisanats ou de découverte de la cuisine kurde.

Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F), en collaboration avec l’Institut de Réflexion et d’Études sur le Kurdistan (IREK), l’association Arts et Culture du Kurdistan (ACK), l’association France-Kurdistan et la Fondation Danielle Mitterrand, organise la troisième édition du Festival culturel kurde de Paris, parrainée par la ville de Paris et de son 10e arrondissement, ainsi que les communes de Mantes-La-Jolie (Yvelines) et de Montreuil (Seine-Saint-Denis).

Voici le programme du 3e Festival culturel kurde de Paris:
 
Samedi 25 mai
 
14h, Manifestation culturelle et défilé traditionnel, Centre Ahmet Kaya, 16 rue d’Enghien, Paris 10e 
 
 
Le Festival commencera en musique et couleurs avec un défilé folklorique depuis le 16 rue d’Enghien jusqu’au Carreau du Temple (4 rue Eugène Spuller). Tout au long du parcours, le Govend (danse folklorique) et la musique seront au rendez-vous pour animer la parade. Tenues traditionnelles kurdes chaleureusement recommandées.
 
16h, Cérémonie d’inauguration, Carreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller, Paris 3e
 
 
La cérémonie d’inauguration aura lieu dans la prestigieuse salle de spectacle du Carreau du Temple. Elle débutera par un discours d’accueil, suivi d’un documentaire sur les pratiques culturelles de la communauté kurde en région parisienne. La soirée se poursuivra avec un concert de Def (ou Erbane), un instrument caractéristique de la tradition musicale kurde. Et pour couronner le tout, le formidable groupe de Govend (danse folklorique) de Paris, Govenda Rojbîn, exécutera une performance chorégraphique exceptionnelle. (Entrée libre)
 
 
Dimanche 26 mai
 
12h, Expo, panels et buffet, Centre culturel kurde Ahmet Kaya, Paris 10e
 
 
Une première présentation portera sur les Dengbêj (Bardes kurdes), ces passeurs de culture dépositaires de la riche littérature orale kurde. Quand au second panel, il s’intéressera à l’histoire aussi méconnue que remarquable des Kurdes d’Iran, c’est à dire du Rojhilat ou Kurdistan oriental.
 
Le public pourra ensuite déguster un brunch de mets traditionnels kurdes, une expérience gastronomique inoubliable dans une ambiance conviviale et festive, offrant une occasion unique de rencontrer les autres participants et de discuter de la culture kurde. Ne manquez pas cette opportunité de goûter à l’hospitalité légendaire des Kurdes et de découvrir leur patrimoine culinaire riche et varié.
 
Parallèlement, l’on pourra contempler une exposition sur la langue kurde, ses dialectes, ses expressions, ses grands noms, … L’exposition sera visible jusqu’au 2 juin. (Entrée libre)
 
14h, concert de rue, ateliers d’arts manuels, Boulevard Bonne Nouvelle, Paris 10e
 
L’après-midi de cette deuxième journée du festival sera consacrée à des ateliers d’arts manuels en extérieur. Une occasion de s’initier au tissage des kilims (tamis kurdes), d’apprendre l’art de la coiffe kurde (kofî) ou de découvrir les tatouages traditionnels kurdes (deq).
 
La musique sera également au rendez-vous, avec un concert de rue donné par les chanteurs et musiciens de l’Association Art et Culture du Kurdistan (Çanda Kurd – Parîs). (Entrée libre)
 
Lundi 27 mai
 
19h, soirée musicale et buffet kurde, Espace Brassens, 18 Rue de Gassicourt, 78200 Mantes-la-Jolie
 
Le Festival s’invite cette année dans la ville de Mantes-la-Jolie avec un concert de Dengbêj (bardes kurdes) accompagné d’un buffet de spécialités culinaires kurdes. Une soirée qui promet d’être un beau moment de divertissement et de partage autour des traditions musicales kurdes. (Entrée libre)
 
Mardi 28 mai
19h, concert et buffet kurde, Mairie de Montreuil, Salle des Fêtes, Place Jean Jaurès
Cette année encore, la ville de Montreuil fait honneur au Festival en accueillant dans sa salle des fêtes un soirée musicale, avec la participation de plusieurs artistes kurdes bien décidés à vous offrir un beau spectacle. Nous avons hâte de vous retrouver dans ce lieu magnifique pour un beau moment de divertissement et de convivialité. Grâce au buffet qui accompagne cette soirée, vous ne risquez pas de rester sur votre faim. (Entrée libre)
 
Mercredi 29 mai
 
12h, Ateliers pour enfants, 16 rue d’Enghien, Paris 10e
 
Des animations pour enfants sont proposer pour les initier à la langue kurde à travers des jeux ludiques, aux jeux traditionnels, à la musique, danse et arts plastiques. Les enfants seront pris en charge par des animatrices et animateurs expérimentés. Au programme: parcours de jeux, atelier de percussions corporelles et de govend (rondes folkloriques kurdes), sans oublier l’indispensable pause déjeuner. (Entrée libre)
 
 
Jeudi 30 mai
 
19h, Expo-photos de Merwan Tiryaki, 16 rue d’Enghien, Paris 10e

Cette année, le Festival met à l’honneur un photographe kurde de grand talent. Âgé de 28 ans, Merwan Tiryakî est originaire de la région montagneuse de Bingöl (Çewlîg en kurde), au Nord-Kurdistan. C’est en 2016 qu’il a débuté sa carrière de photographe autodidacte. Muni d’un petit appareil photo, il a commencé à capturer les paysages et les scènes de la vie quotidienne dans son village natal. Sa passion pour la photographie, il dit la puiser dans son amour de la nature. Son œuvre reflète le regard tendre et humain qu’il porte sur la société rurale qui l’a vu grandir.

 

Réfugié en France depuis 2021, le jeune photographe dit vouloir montrer au monde la beauté des paysages humains du Kurdistan et la condition d’un peuple sans État. Nostalgique de son pays, il espère bientôt retourner dans un Kurdistan libre où il pourra poser son regard de photographe sur une société libérée de l’oppression. (Entrée libre)

L’exposition peut être visitée jusqu’au 7 juin

 
 
Vendredi 1er juin
 
19h, Concert final, Cirque d’Hiver Bouglione, 110 Rue Amelot, Paris 11e
 
Avec les groupes de musique Koma Amed, Deza Amed et Chopy

 

TURQUIE. Arrestation de neuf journalistes kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Ce matin, des raids policiers ont ciblé des travailleurs de la presse libre à Istanbul, Ankara et Urfa. Mehmet Aslan, journaliste de l’agence kurde, Mezopotamya (MA), a été arrêté lors de perquisitions à Ankara.

Lors des perquisitions à Istanbul, le journaliste de Yeni Özgür Politika, Erdoğan Alayumat, la journaliste du MA Esra Solin Dal, Enes Sezgin du journal Yeni Yaşam et les journalistes Saliha Aras, Yeşim Alıcı, Beste Argat Balcı et Şirin Ermiş ont été arrêtés. Le journaliste Doğan Kaynak a été arrêté dans la province kurde d’Urfa (Riha). 

« Ces attaques ne peuvent intimider les travailleurs de la presse libre! » 

L’Association des journalistes Dicle-Fırat (Dicle Fırat Gazeteciler Derneği-DFG) a publié un communiqué dénonçant l’arrestation des journalistes kurdes en Turquie en parallèle aux raids policiers belges cibant les télés kurdes Strek TV et Medya Haber à Bruxelles la nuit dernière.

Voici le communiqué de la DFG:

« Aujourd’hui, nous nous sommes réveillés à nouveau avec une opération d’arrestation contre des journalistes et des institutions de presse. Une descente de police a été menée dans la nuit dans les studios des centres d’information de Stêrk TV et Medya Haber TV en Belgique. De nombreux documents des deux chaînes de télévision ont été confisqués lors du raid.

Outre cette opération qui s’est déroulée en Europe, des opérations d’arrestation ont également été menées dans la matinée à Istanbul et Ankara contre des salariés de la presse libre. (…)

Tout d’abord, nous tenons à préciser que nous ne considérons pas comme une coïncidence le fait que les institutions médiatiques kurdes et les journalistes kurdes soient à nouveau pris pour cibles, au lendemain du 22 avril, qui est la Journée du journalisme kurde.

De même, ce serait une erreur de considérer ces opérations comme indépendantes du processus politique. Il semble que le pouvoir politique, qui n’arrive pas à digérer la situation issue des élections locales du 31 mars, envisage de sortir de l’impasse politique en se tournant à nouveau vers le peuple kurde. La première étape, comme toujours, a été de s’adresser aux employés de la presse libre et aux organes médiatiques. En tant que DFG, nous condamnons fermement les opérations menées contre les médias et les professionnels de la presse libre en Belgique, à Ankara et à Istanbul.

Nous sommes préoccupés par le fait que les attaques contre les activités journalistiques se soient étendues à l’Europe et qu’un pays européen qui s’est toujours vanté de sa liberté de pensée et d’expression soit désormais complice d’attaques visant nos collègues. Cela signifie également que l’approche européenne de la démocratie, de la liberté de pensée et d’expression est ouverte au débat. Dans cette direction; Nous tenons à souligner que nous ne resterons pas silencieux face aux opérations en cours.

Nous aimerions que vous le sachiez ; Nous continuerons à dénoncer toutes les politiques visant la démocratie et la liberté, en particulier les politiques de guerre, comme une nécessité sacrée de nos activités journalistiques et pour rapprocher la société de la vérité. Nous interpellons les centres de pouvoir ; Sachez que ces attaques ne peuvent pas dissuader les travailleurs de la presse libre. Abandonnez ces tendances maintenant.

C’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate de nos collègues détenus et appelons à la solidarité avec tous nos amis journalistes qui luttent pour révéler la vérité. »

BELGIQUE. La police perquisitionne les studios de deux télés kurdes

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BRUXELLES – La nuit dernière, environ 200 policiers belges ont perquisitionné les bureaux des télés kurdes, StêrkTV et Medya Haber (Medya News) à Denderleeuw (Flandre orientale). La police a confisqué des ordinateurs et du matériel technique, coupé les câbles de diffusion et saccagé certains équipements. Il s’agirait d’une perquisitions menées dans le cadre d’une enquête sur le « financement du terrorisme » diligentée par le parquet national antiterroriste français. Les organisations kurdes d’Europes qui dénoncent l’attaque des télés kurdes ont appelé les autorités belges à « empêcher l’État turc d’exporter son conflit kurde en Belgique ». 

Ce raid a eu lieu quelques heures après la visite du président turc Erdoğan, en Irak et au Kurdistan irakien. Les militants kurdes accusent les autorités belges de vouloir réduire en silence la voix du peuple kurde en pleine guerre turque au Kurdistan, sans oublier qu’en mars dernier, les Loups Gris turcs de Belgique avaient attaqué les Kurdes en pleine célébrations du Newroz (Nouvel-an kurde). « Il ne s’agit pas d’une lutte contre le terrorisme, mais contre un peuple », écrit la doctoresse et ancienne élue kurde Dersim Dağdeviren sur X (ancien Twitter).

« L’attaque contre les chaînes de télévision kurdes, menée par la police fédérale belge, a eu lieu sans notification préalable à nos avocats et aux responsables de l’entreprise. Tard dans la nuit, alors que personne ne se trouvait dans le bâtiment, la police est entrée de force dans les bureaux, détruisant les outils de diffusion et le matériel de presse, notamment les ordinateurs. Nous condamnons cette attaque illégale et antidémocratique, qui a visé nos institutions de médias libres, qui représentent la voix du peuple kurde. Le moment de ce raid, coïncidant avec la Journée du journalisme kurde et le 126e anniversaire des médias kurdes, est particulièrement significatif, car il marque la poursuite des attaques organisées contre la presse kurde – en particulier depuis que la police turque a perquisitionné les domiciles des journalistes kurdes en Turquie à l’époque. en même temps », ont déclaré les employés de Sterk et Medya News TV dans un communiqué de presse au sujet de l’opération de police contre la presse kurde.
Les employés de Stêrk TV et Medya Haber TV, qui devaient célebrer aujourd’hui la journée de la presse kurde, ont réagi à l’intervention de la police dans leurs studios.

Stêrk et le comité consultatif de Medya News TV ont fait une déclaration concernant le raid policiers dans leurs studios en Belgique.
Dans le communiqué, il est indiqué que la Turquie a récemment tenté de « mettre en œuvre le concept qu’elle a créé concernant le génocide kurde ». 
Le communiqué poursuit « Les visites de la Turquie aux États-Unis, en Turquie, en Irak et en Iran, les accords conclus avec le PDK et la visite du président turc Erdoğan en Irak et aux Barzanis [dirigeants du Kurdistan irakien] sont les dernières tentatives pour mettre en œuvre ce concept de génocide. L’attaque contre Metina [une des régions où sont basés les combattants du PKK] constitue la dimension militaire de ce génocide.

Il est certain que ce concept est un concept d’attaque internationale. Le raid sur les studios Medya Haber et Stêrk TV en Belgique vers 2 heures du soir le 23 avril en est la preuve la plus concrète. Nos [studios] sont actuellement occupés par des centaines de policiers. Il ne nous est pas possible de garder le silence face à ce raid visant à faire taire la voix du peuple kurde. Nous appelons notre peuple à affluer vers les chaînes de télévision pour mettre fin à ce raid illégal. »

9 journalistes kurdes arrêtés à Ankara et Istanbul

Ce matin, des raids policiers ont ciblé des travailleurs de la presse libre à Istanbul, Ankara et Urfa. Mehmet Aslan, journaliste de l’agence kurde, Mezopotamya (MA), a été arrêté lors de perquisitions à Ankara.

Lors des perquisitions à Istanbul, le journaliste de Yeni Özgür Politika, Erdoğan Alayumat, la journaliste du MA Esra Solin Dal, Enes Sezgin du journal Yeni Yaşam et les journalistes Saliha Aras, Yeşim Alıcı, Beste Argat Balcı et Şirin Ermiş ont été arrêtés. Le journaliste Doğan Kaynak a été arrêté dans la province kurde d’Urfa (Riha).

Sterk TV, ou la télé en exil d’un peuple en lutte

STERK TV avait pris la suite de ROJ TV en 2012, elle–même créée en remplacement de Medya TV, empêchée d’émettre en 2004 et qui avait, pour les mêmes raisons, pris le relais en 1999 de MED TV, créée en 1994. « Dix-huit années de luttes, trois interdictions, des studios à Bruxelles saccagés le 4 mars 2010 par la police belge (…), des dizaines d’arrestations, des millions d’euros d’amendes, des emprisonnements (…), rien, ni personne ne peut arrêter la voix des Kurdes », écrivait André Métayer en février 2012, suite à la fermeture de l’espace satellitaire à ROJ TV, la télévision kurde en exil suite à l’intervention du gouvernement français et du Département d’Etat américain.

TURQUIE. Des livres ayant pour titre le mot « Kurdistan » saisis lors d’une foire du livre à Izmir

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TURQUIE – Lors de la Foire du livre d’Izmir, des livres portant le mot « Kurdistan » dans leurs titres ont été confisqués par la police qui a également détenu le personnel du stand de Pirtuka Kurdî qui avait dénoncé la répression policière et la censure anti-kurde lors de la Foire du livre d’Izmir.
 
Des livres « interdits » et « dangereux »
 
La police turque a confisqué dimanche plusieurs livres comportant le mot « Kurdistan » dans leurs titres lors de la Foire du livre d’Izmir, les qualifiant de « interdits et dangereux ». Un membre de la librairie Pirtûka Kurdî a également été arrêté alors qu’il dénonçait la répression policière ciblant leur stand. Parmi les livres saisis, il y avait « Kurdistan 1915-1920 », « Kurdistan Fedaisi Muşlu Hilmi Yıldırım » et « Kurdistan Hükümeti ».
 
 
« La police nous a harcelés toute la journée et a ensuite pris des livres mentionnant le Kurdistan. Nous n’acceptons pas cette intolérance au nom de Kurdistan. Nous condamnons cette action », a déclaré Bawer Berşev*, coordinateur de Pirtûka Kurdî. Les bâtonniers des barreaux des villes kurdes ont également condamné la confiscation illégale des livres à cause du mot « Kurdistan ».
 
L’incident a mis en évidence l’intolérance persistante à l’égard de l’identité kurde et des récits historiques en Turquie. Les livres au centre de cette controverse explorent des périodes importantes mais controversées de l’histoire kurde, mises en avant par l’historien et auteur Sedat Ulugana.
Sedat Ulugana
Ulugana, qui a republié les écrits interdits du héros kurde Hilmi Yıldırım, a réagit sur X (ancien Twitter) à la censure déclarant qu’«il n’y a pas d’interdiction sur le livre, une banderole et une autorisation de publication ont été obtenues. Si la raison de cette action arbitraire réside dans les expressions « Kurdistan » et « Dersim », alors le Kurdistan et le Dersim sont des faits historiques, sociologiques et politiques. Vous devriez également interdire les livres [comportant le mot « Kurdistan »] écrits il y a 1000 ans, les édits de Soliman le Magnifique et le discours d’Atatürk. »
 
« Le livre, confisqué par le régime du parti unique en 1936, a été de nouveau confisqué hier. Un pays ne change-t-il jamais en 88 ans ? » a demandé Ulugana.
 
*Il y a dix ans, Bawer Bersev a créé Pirtuka Kurdi (Livre kurde), une librairie en ligne pour aider des millions de Kurdes de Turquie à accéder à des livres sur leur propre langue, leur histoire et leur culture.

IRAN. Les forces de sécurité ont violé et torturé des détenues membres des minorités ethniques

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IRAN / ROJHILAT – L’ONG internationale de défense des droits humains, HRW dénonce le viol et torture des femmes kurdes, baloutches, azéries ou membres d’autres minorités ethniques dans les prisons et centres de détention.
 
 
« Les forces de sécurité iraniennes ont violé, torturé et agressé sexuellement des détenu-e-s lors de leur répression de manifestations à grande échelle en 2022 et 2023, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ces graves abus s’inscrivent dans un schéma plus large de violations graves des droits humains, menées afin de réprimer la dissidence ».
 
Extraits de l’article de HRW daté de 22 avril 2024:
 
« En décembre 2023, Amnesty International a publié un rapport indiquant que les forces de sécurité « ont eu recours au viol et à d’autres formes de violence sexuelle » pour « intimider et punir des manifestantes pacifiques » ayant participé au mouvement de protestation « Femme, vie, liberté » en 2022. Human Rights Watch, Amnesty International et la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur l’Iran ont tous documenté séparément le recours par les autorités iraniennes à une forte et violente répression dans les régions où vivent des minorités ethniques.
 
Une femme kurde a déclaré à Human Rights Watch qu’en novembre 2022, deux membres des forces de sécurité (hommes) l’avaient violée, tandis qu’une collègue (femme) la maintenait au sol, facilitant ainsi le viol.
 
Un habitant kurde de la province de l’Azerbaïdjan-Occidental en Iran, âgé de 24 ans, a déclaré avoir été gravement torturé et violé à coups de matraque par des membres des services de renseignement dans un centre de détention secret en septembre 2022. Un homme de 30 ans vivant dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan-Oriental a affirmé avoir été battu avec d’autres manifestants en octobre 2022 par les forces de sécurité, qui leur ont bandé les yeux et les ont forcés à monter dans une camionnette ; avec un autre homme, il y subi un viol collectif.
 
Human Rights Watch a également documenté comment les forces de sécurité gouvernementales ont maitrisé et torturé d’autres manifestant-e-s détenu-e-s, dont les yeux avaient aussi été bandés. En octobre 2022, les autorités d’un centre de détention de la province du Sistan-et-Baloutchistan ont battu et agressé sexuellement une femme baloutche, qui a aussi vu le viol d’au moins deux autres femmes ; toutes ont été physiquement et psychologiquement traumatisées. »
(…)
La Mission d’établissement des faits des Nations Unies sur l’Iran devrait continuer à enquêter sur ces graves abus, parmi d’autres, dans le cadre de son examen de manière plus générale des violations répétées des droits humains commises par le gouvernement iranien, a déclaré Human Rights Watch.
 
« Les récits de viols brutaux et les conséquences traumatisantes durables de ces crimes devraient inciter les autres pays à répondre aux besoins des survivant-e-s ayant réussi à fuir l’Iran, en matière de santé physique et psychologique », a conclu Nahid Naghshbandi. « Ces récits devraient aussi inciter les Iraniens, que ce dans leur propre pays ou à l’étranger, à poursuivre leurs efforts visant la justice et l’obligation de rendre des comptes. »
 

IRAN. Une femme kurde tuée par l’explosion des minutions restant de la guerre Iran-Irak

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IRAN / ROJHILAT – L’explosion des munitions provenant de la guerre Iran/Irak (1980-88) à Gilan-e Gharb, dans la province de Kermashan (Kermanshah), ont coûté la vie à Akhtar Moradi, une jeune femme kurde.
 
Selon un rapport obtenu par l’ONG de défense des droits humains, Hengaw, cet événement tragique s’est produit le dimanche 21 avril 2024 dans le village de Gur-e-Sefid à Gilan-e Gharb (Gialan), coûtant la vie à une jeune femme.
 
Akhtar Moradi a été transférée samedi 20 avril à l’hôpital Alzehra de Gilanegharb, où elle est décédée peu après son arrivée
 
D’après les informations fournies à Hengaw, la famille de cette jeune victime gagne sa vie en récupérant des matériaux réutilisables, dont du fer.
 
Les habitants des régions frontalières du Kurdistan entre l’Iran et l’Irak sont également menacées par les mines posées par les belligérants de la guerre 1980-88 qui font des victimes encore aujourd’hui.

KURDISTAN. La venue d’Erdogan provoque la colère des Kurdes

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IRAK / KURDISTAN – Le président turc, RT Erdogan se rend aujourd’hui à Erbil (Hewler), capitale de la région autonome kurde d’Irak, après une visite officielle à Bagdad dans la matinée. Tandis que le KDP, parti du clan Barzanî au pouvoir au Kurdistan du Sud, déroule le tapis rouge pour Erdogan, le peuple kurde dénonce la venue d’un dictateur d’un État colonialiste qui massacre et réprime les Kurdes dans le Nord, au Rojava, à Shengal et aussi au Kurdistan irakien où son armée traque le PKK et dépeuple les villages kurdes.
 
Dès hier soir, en plus des drapeaux turcs érigés le long des rues principales d’Erbil, un drapeau turc a été projeté sur la façade de la citadelle d’Erbil, dans le centre-ville, dans le cadre des préparatifs pour accueillir Erdogan pour sa visite d’aujourd’hui.
 
Une conférence de presse anti-Erdogan bloquée à Suleymanîyê
 
Un important contingent de sécurité du parti UPK du clan Talabanî a bouclé le bureau du parlement irakien à Sulaimani, empêchant ainsi la lecture d’une lettre condamnant la visite du président turc Erdogan en Irak et dans la région du Kurdistan.
 
Les forces de sécurité ont expulsé de force les militants et les journalistes des locaux, menaçant d’arrestation toute personne en contact avec eux. Le journaliste Shwan Mohammed, les militants Stara Arif et Parwa Ali, ancien membre du Parlement du Kurdistan, ont été détenus et confinés dans des fourgonnettes de la police. Après une période de détention dans les véhicules, ils ont ensuite été transportés vers un lieu éloigné du lieu de l’incident.
Le mécontentement des Kurdes ne se limite pas à des rassemblements anti-Erdogan au Kurdistan. Sur les réseaux sociaux également, des millions de Kurdes expriment leur colère et dégout devant l’accueil réservé à Erdogan par le clan Barzanî.
« Quoi d’autre peut expliquer cela sinon une soumission totale à votre colonisateur ! Barzani salue la visite d’Erdogan en Irak en projetant le drapeau de l’État turc sur la citadelle d’Erbil. Cela ne signifie rien d’autre que la trahison de Barzani envers les Kurdes. Cela ne démontre rien d’autre que la volonté des Barzanis d’être le partenaire génocidaire d’Erdogan et de soutenir ainsi ses actions contre les Kurdes du Rojava. Sous ce drapeau, les Kurdes ont subi tous les effets de la politique annihilationniste de la Turquie, notamment les massacres, le culturecide, le lingucide, les déplacements forcés, le déni d’existence, etc. », a déclaré ce matin la chercheuse Rojîn Mûkrîyan sur son compte X (ancien Twitter).
Pour l’activiste kurde, Raman Nasirizadeh qui a partagé l’image illustrant notre article, « Barzani a vendu le Kurdistan à la Turquie La citadelle de Hewler a été illuminée aux couleurs du drapeau turc pour accueillir chaleureusement la visite d’Erdogan dans la ville. Ce n’est pas de la politique, c’est du business ».

FEMINICIDE. 15 femmes tuées en un mois en Iran

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IRAN / ROJHILAT – En Iran, y compris dans les régions kurdes du pays, 15 femmes et deux fillettes ont été tuées, cinq femmes et deux enfants sont mortes dans des circonstances suspectes entre le 21 mars et le 20 avril 2024. Par ailleurs, dans la même période, les mollahs iraniens ont exécuté deux femmes prisonnières.

15 femmes tuées, cinq autres femmes mortes dans des circonstances suspectes

Les politiques oppressives de la République islamique d’Iran ouvrent la voie à la violence sexiste et au féminicide. L’agence NuJINHA a compilé les données sur les féminicides et les morts suspectes de femmes et de fillettes en Iran provenant de journaux et d’agences de presse du 21 mars 2024 au 20 avril 2024.

15 femmes et deux enfants ont été tués, cinq femmes et deux jeunes filles sont mortes dans des circonstances suspectes et deux femmes ont été exécutées en Iran entre le 21 mars et le 20 avril 2024, selon les données recueillies par NuJINHA Persan.

Les meurtres de femmes et les décès suspects de femmes et de fillettes sont les suivants :

· 26 mars : Une cardiologue est décédée dans des circonstances suspectes à l’hôpital Noorabad Delfan, dans la province du Lorestan.

· 27 mars : L’ancienne prisonnière politique Sara Tabrizi (20 ans) est décédée dans des circonstances suspectes après avoir été convoquée au tristement célèbre ministère iranien du Renseignement.

·28 mars : Une jeune femme est exécutée dans la prison centrale de Tabriz.

·29 mars : Une femme de 34 ans a été tuée par son mari dans la ville de Juybar.

·30 mars : Une femme a été tuée par son mari dans la ville de Semnan.

·1er avril : Une femme non identifiée a été tuée par son père dans l’un des villages d’Abadan, une ville de la province du Khuzestan.

· 2 avril : Une jeune femme a été tuée par son mari dans la ville de Tabriz.

·2 avril : Une jeune femme, étudiante à l’Université des Sciences Médicales de Yasuj, est décédée dans des circonstances suspectes.

·2 avril : Une femme a été tuée par son mari dans la province de Bouchehr.

·3 avril : Deux fillettes sont mortes dans des circonstances suspectes lorsqu’un incendie s’est déclaré dans leur maison située dans le village Gapi de Dargaz, une ville de la province iranienne du Khorasan Razavi. Leur mère a été grièvement blessée.

·3 avril : Une femme a été tuée par son mari dans la ville de Dargaz, province du Khorasan Razavi.

·4 avril : Une femme de 38 ans a été tuée par son mari au centre de transport d’Urmia-Naqadeh.

·8 avril : Quatre membres d’une famille, dont deux femmes et un bébé de 7 mois, ont été tués par des inconnus dans le village de Qomqaleh, dans la région kurde de Mahabad.

·8 avril : Le cadavre d’une enfant de 7 ans identifiée comme Elmira Zarei, portée disparue il y a un mois, a été retrouvé à Ispahan.

·9 avril : Une femme de 27 ans a été tuée par ses frères dans la ville arabe d’Ahvaz.

·11 avril : Une jeune femme identifiée comme Sarveh Sarve est décédée dans des circonstances suspectes à Javanrud.

· 13 avril : Une femme de 19 ans identifiée comme Marjan Hajizadeh a été exécutée dans la prison centrale de Zanjan.

·15 avril : Une femme de 59 ans a été tuée par son mari dans la ville de Khomeyn.

·16 avril : Une femme de 37 ans est tuée par son fiancé à Téhéran.

·18 avril : Une femme de 43 ans a été tuée par son mari à Ispahan.

·18 avril : Une jeune femme est tuée par son frère dans la ville de Saravan.

· 18 avril : Une jeune femme identifiée comme Nagin Bahram est décédée dans des circonstances suspectes dans la ville de Kermanshah.

·19 avril : Une femme de 50 ans a été tuée par un client dans son magasin de la ville de Shiraz.

TURQUIE. Une femme kurde de 81 ans emprisonnée pour terrorisme

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TURQUIE / KURDISTAN – Makbule Özer, une Kurde âgée de 81 ans qui souffre de nombreuses maladies, a été de nouveau arrêtée suite au rapport médical prétendant qu’elle peut rester en prison.

Makbule Özer, 81 ans, qui a été arrêtée le 9 mai 2022 après que le tribunal l’a condamnée à 2 ans et 1 mois de prison de Van/Edremit pour avoir aidé « une organisation terroriste » et a été libérée le 7 septembre 2022 après un report de peine d’un an. Le rapport envoyé par l’Institut de médecine légale (ATK) a été examiné par la 3e Commission de spécialisation du ministère de la Justice.

La femme âgée a été arrêtée par la police ce matin suite à la décision de l’Institut de médecine légale qui prétend qu’elle peut rester en prison et emmenée à la prison de type T de Van.

TOULOUSE. Atelier: Colonisation et résistances au Kurdistan

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TOULOUSE – Le 28 avril prochain, Enquête Critique, Serhildan, l’AFA Tolosa et le Conseil Démocratique Kurde de Toulouse (CDK-T) proposent une après-midi de formation et de discussions collectives autour du Kurdistan.
 
Le but est de se former collectivement afin de mieux comprendre l’histoire du colonialisme et de l’impérialisme, ses reconfigurations actuelles au Moyen-Orient et la lutte des peuples pour leur autonomie. À partir d’une présentation sur le mouvement de libération kurde, d’un atelier et d’une table ronde sur l’autodéfense populaire et ses différentes déclinaisons concrètes, nous chercherons à échanger nos informations et analyses et être ainsi mieux armé·es dans les luttes présentes et à venir.
Rendez-vous le 28 avril, à 13h30
 
ADRESSE
La Case de Santé
Place Arnaud-Bernard
TOULOUSE