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IRAN. Un avocat kurde envoyé en prison pour purger sa peine

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IRAN – Khosrow Alikordi, un avocat kurde résidant à Mashhad, a été arrêté et emmené à la prison de Vakilabad pour commencer à purger sa peine d’un an de prison.

Selon un rapport obtenu par l’ONG Hengaw, Khosrow Alikordi, un avocat en exercice, a été arrêté et transféré à la prison de Vakilabad le samedi 17 février 2024, après avoir été convoqué par la branche d’exécution des verdicts du ministère révolutionnaire et public. Bureau du procureur de Mashhad.

Auparavant, Khosrow Alikordi avait été condamné à un an d’emprisonnement par la première chambre du tribunal révolutionnaire de Mashhad, ainsi qu’à deux ans d’exil, une interdiction de voyager de deux ans, une interdiction de pratiquer le droit pendant deux ans et une interdiction de deux ans d’accéder au cyberespace.

En février, cet avocat a été convoqué à la section 901 du parquet révolutionnaire de Mashhad concernant des accusations portées dans une autre affaire.

Il est à noter que Khosrow Alikordi a été initialement arrêté et emmené à la prison de Vakilabad le 1er août 2023, à la suite d’une convocation à la branche 901 du parquet révolutionnaire de Mashhad. Par la suite, le 5 août 2023, il a obtenu une liberté provisoire sous caution en attendant la conclusion de la procédure judiciaire.

En outre, Khosrow Alikordi a déjà été condamné à une amende de 21 millions de tomans dans une partie de son dossier pour « publication de mensonges » par la 3e chambre du tribunal pénal de Mashhad.

Tout au long de sa carrière, cet avocat a représenté de nombreux prisonniers politiques et familles qui demandent justice pour leurs proches tués par la République islamique d’Iran.

IRAN. Un civil meurt suite à l’explosion d’une mine à Sumar

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IRAN / ROJHILAT – Iraj Mahmoudi, blessé lors de la récente explosion d’une mine dans la ville de Sumar, est décédé.

Selon un rapport reçu par l’ONG kurde Hengaw, le lundi 12 février 2024, après une semaine d’hospitalisation à Ilam, Iraj Mahmoudi, 39 ans, du district rural de Vizhenan, Gilan-e Gharb, dans la province de Kermanchah (en kurde Kirmaşan), a succombé à ses  blessures subies lors de l’explosion d’une mine à la frontière de Sumar.

L’explosion, survenue le 6 février 2024, dans la région de Ban-Sarat à Sumar Qasr-e Shirin, a également coûté la vie à deux autres individus, dont l’un a été identifié comme étant Mohammad Mahmoudi (50 ans).

En 2023, selon les données du Centre de statistiques et de documents de Hengaw, au moins sept décès et 20 blessures ou mutilations ont été signalés en raison de l’explosion de mines ou d’engins non explosés, avec 26 incidents enregistrés le long des frontières d’Ilam et de Kermanshah, du Kurdistan et d’Ourmia (Azerbaïdjan occidental).

IRAN. La détresse d’une famille kurde dont le père est kidnappé depuis 15 mois

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IRAN / ROJHILAT – Aujourd’hui, cela fait 455 jours depuis la disparition forcée d’Osman Mameh, un Kurde de Bukan kidnappé par les forces armées iraniennes pendant le mouvement « femme, vie, liberté » (Jin, Jiyan, Azadi). Sa femme s’est rendue à toutes les institutions judiciaires, sécuritaires et gouvernementales de la République islamique d’Iran, en vain. Ses enfants, aux prises avec l’absence du père de famille qui subvenait aux besoins financiers de la famille, vivent dans la misère et souffrent de problèmes émotionnels et de santé.

Selon un rapport reçu par l’ONG Hengaw, Osman Mameh, 56 ans, de Bukan, est porté disparu depuis un an et trois mois. Sa famille n’a reçu aucune information sur l’endroit où il se trouve, malgré ses efforts incessants pour obtenir des réponses.

Durant cette période, l’épouse d’Osman Mameh s’est rapprochée du gouverneur de Bukan, du service de renseignement local et même de l’institution extra-légale associée au leader de la République islamique d’Iran, connue sous le nom de Beite Rahbar, soit seule, soit avec ses enfants. Cependant, toutes ces institutions ont refusé de fournir la moindre information.

L’enquête menée par Hengaw a révélé que certains membres de la famille et proches parents d’Osman Mameh ont été menacés par les agences de sécurité pour qu’ils cessent de le chercher.

Le fardeau financier résultant de la disparition d’Osman Mame a causé d’importantes difficultés à sa famille, car il était le principal soutien de famille. De plus, l’épouse d’Osman Mameh souffre de migraines, l’aîné a des problèmes cardiaques et le plus jeune souffre d’une grave dépression.

À ce jour, Osman Mameh n’a eu aucun contact avec sa famille et aucun document n’a été fourni depuis son enlèvement.

Avant sa disparition forcée, Osman Mameh était employé dans une ferme avicole de la ville de Dukan, située dans la région du Kurdistan irakien.

Osman Mameh, un habitant de Bukan, a été victime d’une disparition forcée par les forces gouvernementales dans la soirée du vendredi 18 novembre 2022.

La disparition forcée, un crime contre l’humanité, implique l’arrestation et la dissimulation d’un individu par des entités gouvernementales ou politiques sans divulgation de son sort ou de son lieu de résidence à ses familles ou à la société. Cette tactique est fréquemment utilisée pour susciter la peur, la terreur ou comme moyen de faire taire et de pénaliser les adversaires politiques. La disparition forcée constitue une grave violation des droits de l’homme, infligeant de profondes souffrances et une incertitude aux familles et aux connaissances des victimes, les laissant dans un état de détresse et d’ambiguïté.

Se référant à l’article 2 de la Convention pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, Hengaw tient le gouvernement iranien pour responsable de la disparition forcée d’Osman Mameh et exige des comptes de la République islamique, exigeant un accès immédiat aux services juridiques, aux avocats et aux communications avec sa famille et des soins de santé pour Osman Mameh.

ALLEMAGNE. Rassemblement historique kurde pour Öcalan

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ALLEMAGNE – Plus de 40 000 Kurdes ont défilé aujourd’hui à Cologne, en Allemagne, demandant la libération d’Abdullah Öcalan, chef historique de PKK détenu en isolement carcéral sur l’île prison d’Imrali, en Turquie depuis 25 ans.

Le dirigeant kurde Abdullah Öcalan est détenu dans la prison de haute sécurité de l’île d’Imralı depuis le 15 février 1999, date à laquelle il a été kidnappé au Kenya et emmené contre son gré en Turquie. Les avocats n’ont pas eu de nouvelles de lui, ni des trois autres clients qui se trouvent actuellement dans cette même prison « spéciale » après l’appel téléphonique interrompu du 25 mars 2021. Depuis lors, Öcalan et trois de ses codétenus n’ont pas rencontré d’avocat, ni visites familiales, ni appel téléphonique, ni fax, ni lettre. La dernière réunion de famille avec Öcalan a eu lieu le 27 avril 2020, et la dernière réunion avec ses avocats du cabinet d’avocats Asrın, basé à Istanbul, remonte au 7 août 2019, il y a plus de 4 ans et demi.

Des dizaines de milliers de personnes en provenance d’Allemagne et de villes européennes se sont rassemblées aujourd’hui à Cologne pour une manifestation centrale visant à protester contre le complot international à l’occasion de son 25e anniversaire. La manifestation était organisée dans le cadre de la campagne internationale « Liberté pour Abdullah Öcalan, une solution politique à la question kurde » lancée le 10 octobre 2023. La manifestation était organisée par les institutions et organisations démocratiques kurdes d’Europe et était soutenue par des hommes politiques,  d’intellectuels, écrivains, universitaires et artistes de renommée internationale.

 

Des dizaines de milliers de personnes venues de nombreux pays ont commencé à se rassembler tôt le matin à Cologne. Le lieu de rendez-vous de la marche et du rassemblement organisés pour marquer le 25e anniversaire de la remise d’Abdullah Öcalan à la Turquie le 15 février 1999 par un complot international était devant le DGB-Haus.

Avec des affiches et des banderoles du leader du peuple kurde Abdullah Öcalan, d’innombrables personnes du Kurdistan et leurs amis se sont ensuite rassemblés en solidarité dans la Siegburger Str Deutzer Wert, au bord du Rhin, où doit avoir lieu le rassemblement.

Des dizaines de milliers de personnes ont alors commencé à défiler avec des affiches géantes d’Abdullah Öcalan.

La foule a traversé le pont Severinsbrücke, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Öcalan », « Öcalan libre », tout en scandant « Mille salutations à İmralı », « Biji Serok Apo » (Vive le leader Öcalan).

Groupes internationalistes

Des groupes internationalistes de 7 pays différents, dont ceux qui ont participé à la 8e « Longue marche internationaliste pour la liberté d’Abdullah Öcalan » de Bâle à Strasbourg, ont également pris part à la marche.  

Alors que l’enthousiasme et la forte participation à la marche ont attiré l’attention, les tendances provocatrices de la police allemande contre les groupes internationalistes ont suscité la réaction des masses.

Alors que des dizaines de milliers de personnes traversaient le pont Severinsbrücke sur le Rhin, les secousses du pont provoquèrent la panique.

Les manifestants ont défilé dans les rues de Cologne avec des photos d’Abdullah Öcalan et ont atteint le chantier naval Deutzer Werft où a eu lieu le rassemblement final.

Le rassemblement a commencé avec l’hymne nationale kurde « Ey Raqib » et une minute de silence. Ahmet Karamus, coprésident du KNK (Congrès national du Kurdistan), coprésidents du KCDK-E (Congrès des sociétés démocratiques du Kurdistan en Europe), Zübeyde Zümrüt et Engin Sever, représentants des institutions kurdes démocratiques européennes, hommes politiques kurdes vivant en exil, artistes, associations de femmes Des organisations ont participé au rassemblement.

Ensuite, les coprésidents du KCDK-E, Zübeyde Zümrüt et Engin Sever, se sont adressés à la foule.

« Nous libérerons le leader Öcalan »

Zübeyde Zümrüt a déclaré : « Nous envoyons des milliers de salutations au leader Apo (Abdullah Öcalan) et à ses camarades dans cette région. Aujourd’hui, vous avez marqué l’histoire à Cologne, en Allemagne. 4 régions du Kurdistan se lèvent pour la liberté du leader Apo. Aujourd’hui, vous avez est entré dans l’histoire. Il y a 25 ans, les forces du complot international ouvraient une page noire pour le peuple kurde. Mais aujourd’hui, en Allemagne, le peuple kurde et ses amis ont ouvert une nouvelle page. Ils ont écrit une nouvelle histoire. Un nouveau pas a été franchi pour la liberté. Le peuple kurde n’a jamais cédé à l’oppression depuis 1925 jusqu’à aujourd’hui. Avec la campagne pour la liberté lancée par les amis du peuple kurde le 10 octobre, notre peuple est partout. Tout le monde est en action pour la lutte sociale, diplomatique et juridique pour la liberté. du Leader Apo. Notre peuple est dans la rue. Nous libérerons le Leader Apo. »

« Un leader international »

S’exprimant ensuite, Engin Sever a évoqué la campagne internationale lancée le 10 octobre 2023 pour la libération d’Abdullah Öcalan et a déclaré : « Notre leader est en captivité depuis 25 ans. L’objectif était de nous faire oublier le leader Apo. rues pour leur leader, et personne ne peut briser sa volonté. Leader Apo n’est plus le seul leader du peuple kurde. Il est désormais un leader international. 2024 sera l’année de la liberté de Leader Apo. Leader Apo sera libre en 2024. et il sera parmi son peuple à Amed. »

Après les discours des coprésidents du KCKD-E, la chorale musicale TEV-CAND a présenté au public des chansons composées pour Abdullah Öcalan.

Message des amis du peuple kurde

Le rassemblement s’est poursuivi avec les messages des amis du peuple kurde.

Kariane Westrheim, présidente de la Commission civique de l’Union européenne (EUTCC), a lu son message et a déclaré ce qui suit : « Nous sommes réunis ici pour commémorer le 25e anniversaire de l’enlèvement d’Abdullah Öcalan au Kenya et de son transfert en Turquie dans des conditions extrêmement dégradantes. Plus nous réfléchissons au conflit kurde en cours et à la recherche de la paix dans la région, plus nous comprenons l’importance de la liberté d’Abdullah Öcalan. La décision prise par les États européens, y compris le gouvernement allemand, il y a 25 ans, de refuser l’asile à Öcalan en L’Europe reste une grave erreur aux conséquences considérables : cette décision a non seulement privé Öcalan de sa liberté, mais a également conduit à une escalade de la violence au Kurdistan et à la perte de milliers de vies.

De plus, des institutions telles que l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et le CPT ont la responsabilité partagée de réparer cette injustice historique. Leur intervention et leur plaidoyer en faveur de la liberté d’Öcalan pourraient constituer une étape importante vers la réconciliation et une paix durable dans la région. En outre, il est crucial de reconnaître le rôle du soutien européen dans le glissement de la Turquie vers l’autocratie au cours des 25 dernières années. Le soutien des États et des institutions européennes a permis l’érosion des valeurs démocratiques et le renforcement des tendances autoritaires en Turquie.

Alors que nous sommes confrontés aux conséquences des décisions passées, il existe également une possibilité de réparation et de correction. En défendant la liberté d’Öcalan et en reconnaissant les erreurs du passé, les États européens peuvent démontrer leur engagement en faveur de la justice, de la paix et des principes démocratiques. L’engagement inébranlable d’Öcalan en faveur de la paix et son appel à des négociations, même dans des conditions inhumaines, soulignent l’urgence et l’importance de cette affaire.

Depuis sa cellule d’Imralı, le prisonnier politique Abdullah Öcalan a écrit de nombreux livres et articles exprimant ses opinions politiques et philosophiques, telles que le confédéralisme démocratique, le féminisme radical et l’autodétermination kurde.

Avec ses écrits, il est non seulement un enseignant pour son propre peuple, mais bien plus encore, il est un enseignant pour le monde ! »

Représentant indien : exigeons que les responsables des crimes contre l’humanité soient tenus responsables

Jagori Grameen, représentant du mouvement 1 Billion Rising en Inde, a déclaré : « Vive les amis et les camarades. Nous sommes tous ici pour exiger la libération immédiate d’Abdullah Öcalan, philosophe, écrivain et militant visionnaire emprisonné le 15 février 1999. Les citoyens kurdes de ce monde poursuivent leur lutte révolutionnaire pour construire un nouvel ordre mondial – une démocratie fédérale. sans états. Aujourd’hui, nous sommes solidaires avec eux. Nous ne demandons pas, nous exigeons la libération immédiate d’Abdullah Öcalan et de tous les penseurs, militants des droits de l’homme, écrivains et journalistes, avocats, femmes et hommes qui travaillent sans relâche pour la dignité de toute vie humaine, pour la justice, pour une politique inclusive. et pratiquez partout dans le monde. Exigeons ensemble que les responsables des crimes contre l’humanité soient tenus responsables afin que notre voix et notre revendication communes trouvent un écho dans tous les parlements du monde. »

Jonasson : Nous exigeons que la communauté internationale cesse de soutenir le terrorisme d’État turc

Ögmundur Jonasson, ancien ministre de la Justice d’Islande et membre de la délégation internationale d’Imralı a déclaré : « Depuis longtemps, j’entends la voix du peuple kurde. J’entends la voix d’un peuple qui veut protéger sa culture. J’ai entendu la voix d’un peuple qui veut protéger sa culture. J’ai entendu la voix d’un peuple qui veut protéger sa langue. Et j’ai entendu la voix d’un peuple qui veut protéger sa liberté de l’oppression. . J’ai entendu cette voix quand j’étais jeune homme en Islande. Plus tard dans ma vie, lorsque je suis arrivé à Strasbourg en tant que membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, j’ai entendu à nouveau la voix kurde. Mais maintenant les voix Les voix se multiplient à l’intérieur des bâtiments du Parlement, où les représentants kurdes tentent de nous réveiller sur ce qui se passe au Kurdistan, et il y a celles à l’extérieur qui portent le même message, toujours prêtes, toujours sur leurs gardes, toujours présentes, chaque jour. jour, pour faire entendre cette voix.

Nous sommes ici pour exiger que la communauté internationale cesse de soutenir le terrorisme d’État turc. Ce n’est pas le moment d’oublier ou de pardonner ces crimes, c’est le moment de tendre un véritable rameau d’olivier pour voir si nous pouvons relancer l’expérience démocratique à Imrali et, espérons-le, les portes s’ouvriront alors pour une véritable réconciliation. Cela ne sera pas seulement bénéfique pour les Kurdes ; La Turquie en a besoin, le Moyen-Orient en a besoin, le monde en a besoin. Une guerre ici déclenchera une guerre là-bas. C’est ainsi que fonctionne le domino. Mais de la même manière, la paix ici peut conduire à la paix ailleurs. Un domino tombe sur un autre, puis l’un suit l’autre, ouvrant ainsi la voie à la paix. C’est ce que nous voulons : donner une chance à la paix.

C’est pourquoi je dis avec vous : Liberté pour Abdullah Öcalan – Paix au Kurdistan. »

Mapelli : Une nouvelle vision nous vient d’un homme enfermé dans une prison

Le message du rédacteur en chef des éditions Punto Rosso, Roberto Mapelli, disait : « Quel genre de monde nous offre le système de civilisation dans lequel nous vivons ? Un monde une fois de plus plongé dans la guerre, où le génocide est redevenu une situation normale. Le capitalisme décolle son masque : il doit travailler sans démocratie pour continuer à exploiter la nature et le travail, et il utilise la nation et l’État pour imposer sa domination sur la société, tout comme il l’a fait dans les années 1930 pour surmonter la grande crise. L’existence même de la planète et de l’humanité est en danger. L’humanité a le droit de se défendre. Elle a le droit d’exister en paix.

Une nouvelle vision doit donc adopter une nouvelle façon de penser son avenir. Et cette nouvelle vision nous vient d’un homme enfermé dans une prison où il ne peut pas voir le monde et n’a apparemment pas d’avenir. Président Öcalan.

(…) Ce qu’Öcalan appelle le confédéralisme démocratique est celui où les différences peuvent être comparées sur un pied d’égalité sans rivaliser pour centraliser le pouvoir.

Et seule une telle démocratie peut sauver le monde de la guerre et peut-être donner une chance de survie à la pensée de l’Europe occidentale, qui se détruit elle-même en essayant d’enseigner aux autres ce que sont la liberté et la démocratie. »

Des messages de nombreuses organisations internationales amies et de groupes de gauche de Turquie ont également été lus lors du rassemblement.

ÉCOCIDE. La tragédie minière d’Erzincan menace le fleuve Euphrate

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TURQUIE / KURDISTAN – Le 13 février, un glissement de terrain a emporté la mine d’or du village Çöpler, dans la province kurde d’Erzincan. Au moins neufs travailleurs sont portés disparus sur le site tandis que les experts préviennent que le cyanure et l’acide sulfurique utilisés dans la mine se sont répandus sur une superficie de 1 000 hectares et risquent de contaminer les eaux du fleuve Euphrate.

Le président de la Chambre des ingénieurs géologues, Hüseyin Alan, a mis en garde contre un désastre environnemental imminent à Erzincan (Erzîngan), en Turquie, en raison de la négligence suite à un accident minier impliquant Canadian SSR Mining et Anagold Mining de Çalık Holding.

Hüseyin Alan

Trois jours après une catastrophe minière à Erzincan (Erzîngan), en Turquie, les inquiétudes s’intensifient alors que neuf travailleurs restent coincés sous un sol chargé de cyanure à la suite d’un glissement de terrain sur le site d’Anagold Mining, un partenariat entre Canadian SSR Mining et Çalık Holding. Hüseyin Alan, président de la Chambre des ingénieurs géologues, a critiqué le non-respect des avertissements des experts, soulignant le risque d’une catastrophe environnementale prolongée impliquant la contamination de l’eau, du sol et de l’air si les mesures nécessaires ne sont pas mises en œuvre.

Selon Alan, le glissement de terrain, constitué de matériaux lavés au cyanure et à l’acide sulfurique, menace de polluer le fleuve Euphrate, situé à seulement 300 mètres de la mine. L’incident fait suite à une brèche survenue en juin 2022, au cours de laquelle un tuyau transportant du cyanure dans la mine d’or a éclaté, libérant des déchets toxiques dans le barrage d’İliç (Licik) sur l’Euphrate.

Malgré les avertissements répétés des experts concernant les dangers de la mine, Alan a déclaré que ces préoccupations avaient été rejetées à la fois par l’entreprise et par les autorités, qui considéraient ces objections comme des obstacles au développement de la Turquie. À la suite d’une fuite de cyanure en juin 2022, les opérations de la mine ont été interrompues pendant environ 7 à 8 mois par le ministère de l’Environnement, de l’Urbanisme et du Changement climatique, pour reprendre sous prétexte d’amélioration des mesures de sécurité.

Alan a sonné l’alarme quant à l’infiltration potentielle de cyanure et de métaux lourds dans les eaux souterraines et de surface, mettant en garde contre les conséquences désastreuses pour l’agriculture et la santé publique dans la région. Il a critiqué le manque de surveillance et d’application strictes de la part des autorités, attribuant la crise actuelle aux pratiques incontrôlées des sociétés minières. Prévoyant un héritage de pollution durable sans intervention immédiate et efficace, Alan a appelé à une réévaluation des politiques minières de la Turquie afin de prévenir de futures tragédies environnementales et humaines.

 

 

TURQUIE. Les mères du Samedi cherchent les assassins de Ridvan Karakoç

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ISTANBUL – Au cours de leur 986ème semaine d’action sur la place Galatasaray, les Mères du samedi ont exhorté l’État turc à leur livrer les noms des assassins de Ridvan Karakoç, un homme politique kurde tué sous la torture à Istanbul il y a 29 ans.

Rıdvan Karakoç, 34 ans, vivait avec sa famille à İstanbul. Il était actif dans les partis politiques kurdes ainsi que dans les organisations culturelles dans les années 90. Au début de 1994, il a appris qu’il serait arrêté parce que quelqu’un avait donné son nom lors de son interrogatoire en détention.

La police a gardé la maison de sa famille sous surveillance constante. Parfois, des policiers entraient dans la maison et battaient sa famille. Pendant ce temps, ils ont menacé la famille en disant : « Nous tuerons Rıdvan s’il ne se rend pas ! »

Bien que Rıdvan ne puisse pas rendre visite à sa famille, il est resté en contact avec eux et avec son avocat. Il a appelé sa famille pour la dernière fois le 15 février 1995. C’est la dernière fois qu’ils ont eu de ses nouvelles. Le même jour, la surveillance de la maison de la famille Karakoç a été levée.

La famille de Ridvan Karakoç s’est rendue à tous les bureaux pour obtenir des informations sur Rıdvan. Toutefois, leurs efforts sont restés sans réponse. Après une recherche intensive pendant 110 jours, la famille a retrouvé le corps torturé de Rıdvan Karakoç enterré dans la section des inconnus du cimetière Altinşehir, à Istanbul.

Au cours des 29 dernières années, aucune procédure judiciaire n’a été engagée pour le dossier de Ridvan par le procureur de Beykoz. Asiye Karakoç, la mère de Rıdvan décédée il y a huit ans, a cherché les assassins de son fils jusqu’à sa dernière souffle.

 

Depuis 28 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Il y a 28 ans, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

 

Les médias allemands accusés d’hostilité envers les Kurdes à l’instar des médias d’Erdogan

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ALLEMAGNE – Civaka Azad, le Centre kurde pour les relations publiques, basé en Allemagne, a critiqué la description faite aujourd’hui par les médias allemands de la marche de la communauté kurde à Cologne, les accusant d’adopter un discours proche de celui des médias turcs à la solde du président turc Erdoğan. L’organisation kurde a souligné l’accent mis par les médias sur la présence policière et les le discours désobligeant qui cible le leader de la guérilla kurde Abdullah Ocalan tenu en otage en Turquie depuis 25 ans.

 

Civaka Azad critique la couverture médiatique des médias allemands concernant le rassemblement kurde d’aujourd’hui à Cologne, qui plaide pour la libération d’Abdullah Öcalan

Civaka Azad, le Centre kurde des relations publiques, basé en Allemagne, a critiqué la couverture médiatique allemande de la marche de la communauté kurde de samedi à Cologne, qui plaide pour la libération du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, qui a été mis en isolement. depuis 25 ans sans aucun signe de vie depuis trois ans.

La dénonciation de Civaka Azad visait les tactiques de représentation rappelant celles employées par les médias turcs sous l’administration du président Recep Tayyip Erdoğan, en se concentrant particulièrement sur les reportages préalables aux événements par d’éminents médias allemands.

L’organisation a spécifiquement souligné la couverture médiatique du Tagesschau, qui, selon elle, donne un ton inquiétant en mettant l’accent sur le déploiement d’unités de police sans solliciter les commentaires des organisateurs de l’événement, et suggère un récit biaisé.

Civaka Azad a en outre réprimandé Tagesschau pour avoir énoncé de manière inexacte les objectifs du PKK, notant que le groupe est passé des revendications d’État à la défense du confédéralisme démocratique, un concept englobant la démocratie de base, l’égalité des sexes et la durabilité environnementale. Le centre kurde a demandé une correction pour refléter avec précision ces objectifs politiques évolués.

La critique s’est étendue à Express24, que Civaka Azad a accusé d’hostilité pure et simple dans ses reportages, qualifiant la manifestation de « rassemblement de masse pour le chef d’un groupe terroriste ». Ce titre, selon Civaka Azad, non seulement dénature des milliers de manifestants, mais se lance également dans la diffamation pure et simple, qualifiant les participants de « partisans du terrorisme ». L’organisation a condamné cette représentation comme une provocation sans fondement, remettant en question l’intention derrière un tel journalisme incendiaire.

Soulignant un article spécifique coproduit par AI « Klara Indernach » et le journaliste local Adnan Akyüz, Civaka Azad a comparé le ton et le contenu à ceux qui pourraient être célébrés par la presse d’Erdoğan en Turquie, le qualifiant d’exemple frappant de racisme anti-kurde au sein du pays. Médias allemands. La critique de l’organisation a souligné une question plus large de responsabilité des médias et l’impact du cadrage narratif sur la perception du public, en particulier concernant la représentation des communautés minoritaires et immigrées. Akyüz a auparavant travaillé pour le grand quotidien turc Hürriyet, où il publiait des articles faisant l’éloge de l’administration d’Erdoğan.

Rejoignant Civaka Azad dans sa critique, KON-MED, la Confédération des communautés kurdes d’Allemagne, a également exprimé son mécontentement face à la couverture médiatique allemande de la marche kurde. À travers son compte Twitter officiel, KON-MED a souligné son attente et sa demande de « reportages sincères et honnêtes » sur ce qu’il décrit comme une « manifestation juste et significative pour la paix, la liberté et la démocratie ».

KON-MED a critiqué le discours médiatique actuel comme étant loin d’être constructif ou factuel, l’accusant de favoriser une atmosphère négative.

TURQUIE. Une femme politique kurde emprisonnée candidate à la mairie d’Ankara

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TURQUIE – Le parti DEM a choisi Öztürk Türkdoğan et la politicienne détenue Gültan Kışanak comme candidats co-maires de la municipalité métropolitaine d’Ankara. Dans son message de candidature, Kışanak a déclaré qu’ils construiront des ponts de la paix entre les peuples « de Diyarbakır à Ankara, et d’Ankara vers toute la Turquie ».

Gültan Kışanak et Öztürk Türkdoğan

 

DEM parti a dévoilé ses candidats aux mairies de 14 villes. Pour la capitale turque Ankara, il propose comme co-maires Öztürk Türkdoğan, ancien co-président de l’Association des droits de l’homme (İHD), et la femme politique kurde détenue depuis 2016 Gültan Kışanak.

L’ancienne maire de la municipalité métropolitaine d’Amed, Gültan Kışanak, détenue dans la prison de Kandıra depuis 8 ans, a envoyé un message par l’intermédiaire de ses avocats concernant sa nomination en tant que candidate co-maire pour Ankara, déclarant qu’ils construiront des ponts de la paix entre les peuples « de Diyarbakır à Ankara, et d’Ankara vers toute la Turquie ».

« Position d’İmralı : une solution politique démocratique est essentielle »

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« J’essaie de faire de la place aux Kurdes, de résoudre le problème kurde. Je dis que je peux éliminer la possibilité d’un conflit en une semaine, je peux le résoudre, j’ai confiance en moi, je suis prêt pour une solution. Cependant, l’État et la mentalité étatique doivent également faire ce qui est nécessaire ».

Le collectif international, Serhildan revient sur 25 ans d’isolement carcéral imposé par la Turquie au leader kurde Abdullah Ocalan et 25 ans de lutte menée par le peuple kurde pour une solution pacifique à la question kurde.

Voici l’article de Serhildan:

Le leader du PKK, Abdullah Öcalan, décrit son action en faveur de la paix dans la cellule d’isolement où il est détenu depuis 25 ans, comme la « position d’İmralı ». Ce 15 février 2024, cela fait 25 ans qu’il a été arrêté et emprisonné . À cette occasion nous traduisons et publions un article de l’agence Mezopotamya qui revient sur l’historique de la lutte d’Abdullah Öcalan pour la paix ainsi que les multiples trahisons et refus de négociations de l’État turc.

 

Cela fait maintenant 3 ans qu’Öcalan est détenu incommunicado. Son dernier contact avec l’extérieur a été un appel de 5 minutes avec son frère. Ses derniers entretiens avec ses avocats datent de l’été 2019.

Abdullah Öcalan a permis à la résurrection des Kurdes en fondant le PKK en 1978 en affirmant haut et fort : « le Kurdistan est une colonie ». [Par son travail], il a porté les Kurdes et leur revendications identitaires et statutaires au niveau international. C’est en achevant le processus qu’il définissait comme une résurrection par la lutte armée que le leader du PKK s’est ensuite efforcé de chercher une solution politique pour la transition vers un « processus de libération » dans les années 1990.

Première étape : nous sommes prêts pour une solution politique

Le premier pas dans cette direction a été le cessez-le-feu unilatéral déclaré pour la première fois en 1993. Annonçant cette initiative lors d’une conférence de presse dans la Bekaa [Liban] le 19 mars 1993, Abdullah Öcalan a déclarait : « Nous voulons affirmer que nous sommes prêts à une éventuelle solution politique ». Cependant, la mort suspecte du président de l’époque, Turgut Özal, et l’incident des « 33 soldats » à Bingöl (1) ont rendu cette initiative infructueuse.

Attentat à la bombe en réponse à la solution

Après la mort d’Özal, l’État, passé dans d’autres mains, a répondu aux appels à une solution politique en accentuant la guerre. Pendant cette période, des attaques, incendies de villages, des meurtres en pleine rue – jamais élucidés – et une politique de disparitions forcées ont été lancées contre le PKK sous le nom « d’opérations transfrontalières » . Ces attaques n’ayant donné aucun résultat, en 1995, les autorités, par le biais d’intermédiaires, ont demandé un cessez-le-feu à Abdullah Öcalan. Répondant positivement à cette demande, celui-ci a annoncé le 15 décembre 1995 que le PKK avait déclaré un cessez-le-feu. Pendant ce processus, différentes tentatives de solution politique ont été poursuivies, mais le cessez-le-feu a été interrompu le 6 mai 1996, à la suite d’un attentat à la bombe près de la maison où Abdullah Öcalan séjournait à Damas. Ce dernier, dont la mort avait été annoncée au monde entier mais qui avait survécu par chance, a déclaré le même jour sur MED TV : « Nous disons “paix, fraternité”, nous disons “mettons fin à cette guerre” et nous recevons des bombes en retour ».

La conspiration après le troisième cessez-le-feu

En 1998, Necmettin Erbakan, le président du Parti de la prospérité, arrivé au pouvoir [en Turquie], a transmis indirectement une demande de cessez-le-feu unilatéral du PKK. Ferme dans sa position de recherche d’une solution politique, Abdullah Öcalan l’a alors déclaré pour la troisième fois le 1er septembre de la même année, journée mondiale de la paix. Les puissances mondiales, ne peuvant réaliser leur objectif d’anéantissement via cette solution politique, ont alors décidé de liquider totalement [le mouvement]. Mettant en œuvre une conspiration internationale, les États-Unis ont commencé à exercer une pression politique et diplomatique sur la Syrie, où se trouvait Abdullah Öcalan. Le gouvernement de Damas cédant aux pressions, Abdullah Öcalan a dû quitter la Syrie le 9 octobre 1998. Le complot international s’est mis en œuvre étape par étape. Abdullah Öcalan, arrivé en Grèce le même jour, a maintenu le cessez-le-feu pendant 130 jours, jusqu’au 15 février 1999, date à laquelle il est enlevé et emmené en Turquie, ce qu’il a qualifié de « crucifixion ». PKK a alors annoncé la fin du cessez-le-feu unilatéral.

De grands efforts de paix dans une cellule solitaire

Abdullah Öcalan, avec trois cessez-le-feu déclarés entre 1993 et 1998, avait cherché à envoyer un message à l’État : le problème ne pouvait être résolu que par le dialogue politique et non par des méthodes militaires. Il a maintenu cette position sur l’île d’İmralı, malgré l’isolement. Au cours de ses procès, qui ont débuté à Imralı en 1999, le leader du PKK a fait une déclaration et une défense qu’il a publié sous le titre « Le dilemme de la solution et de la non-solution dans la question kurde ». Malgré sa condamnation à mort, Abdullah Öcalan a poursuivi avec une grande détermination le processus qu’il avait lancé unilatéralement de sa propre initiative et appelé « Grand effort de paix ». Le 1er septembre 1999, il déclare un cessez-le-feu pour la quatrième fois et appelle au retrait des forces armées de la frontière.

Groupes de solution démocratique

Malgré des conditions sévères d’isolement, Abdullah Öcalan prend des mesures pour faire venir en Turquie deux groupes en faveur de la paix, depuis Qandil et Mexmûr [Bashur] et l’Europe, qu’il appelle « groupes pour la paix et la solution démocratique ». Le 1er octobre 1999, le premier groupe de Qandil est arrêté dès son arrivée en Turquie et tous ses membres sont condamnés à des peines de prison. Le 29 octobre 1999, les membres du deuxième groupe, entrés en Turquie en provenance d’Europe, sont également arrêtés et condamnés à des peines de prison allant de 7 à 15 ans chacun.

Une main tendue pour la paix, en vain

Malgré ces arrestations, Abdullah Öcalan a continué d’insister sur la recherche d’une solution en déclarant « Je me bats pour la paix. La guerre pour la paix est plus difficile que la guerre à l’extérieur ». Il a présenté entre autres le « projet de paix » le 20 janvier 2000, le « plan d’action urgent pour la démocratie et la paix » le 4 novembre 2000, la « déclaration de revendications urgentes » le 19 juin 2001 et une « déclaration de solution urgente » le 22 novembre 2002 au président de la République, au président du Parlement, au Premier ministre, au chef d’état-major général et à tous les partis politiques au cours du processus de cessez-le-feu qui s’est poursuivi jusqu’en 2004. Malgré tous ces efforts, la main tendue pour la paix l’a été en vain.

Déclaration de réconciliation et de solution

Après 1999, Abdullah Öcalan, dont toutes les tentatives de résolution de la question kurde avaient jusqu’alors été rejetées par l’État, appelle le gouvernement de l’AKP, arrivé au pouvoir lors des élections du 3 novembre 2002, à négocier. Il annonce le 13 août 2003 une déclaration de solution en 10 points, sous le nom « Déclaration de réconciliation et de solution ». Abdullah Öcalan qualifie cette déclaration de « feuille de route » et en propos les évaluations suivantes : « Si le gouvernement accepte le dialogue et la solution sur cette base, le processus de paix se développera mutuellement jusqu’en 2005. Lorsque ce programme de mesures sera accepté, un cessez-le-feu bilatéral clair sera le premier pas vers une solution démocratique. »

Malgré l’initiative, aucune mesure positive n’est prise par le gouvernement, tandis que le système d’isolement de l’île d’İmralı est renforcé. Face à cette approche, le PKK met fin à cinq ans de cessez-le-feu le 1er juin 2004.

La repentance imposée contre les efforts de paix

Abdullah Öcalan, qui continue à insister sur une solution démocratique à la question kurde face à l’aggravation de la guerre, rédige ensuite la « Feuille de route pour la paix » , en 2005. Le PKK exige la promulgation d’une loi sur la participation démocratique pour que ses forces armées quittent les montagnes, ce à quoi le gouvernement AKP répond par une loi sur « le retour à la maison », qui comprend l’imposition de repentances [pour les militants.es du PKK].

Insistance sur la démocratisation de la Turquie

Abdullah Öcalan, qui a poursuivi ses appels à la paix en réponse au conflit tout au long de l’année, souligne dans les messages qu’il envoie au public par l’intermédiaire de ses avocats en 2006 que la guerre ne serait pas une solution et affirme : « Nous voulons que l’effusion de sang cesse et que la Turquie soit démocratisée. Depuis plus de dix ans, nous poursuivons nos efforts en faveur de la paix, mais le point que nous avons atteint est évident : le sang continue de couler. Malgré tous mes efforts de paix, ils pensaient que je n’étais pas sincère. Mais malgré cela, j’ai poursuivi mes efforts avec persévérance ».

L’AKP poursuit sur la guerre, sans résultats

Après avoir échoué à obtenir des résultats avec son insistance à poursuivre la guerre contre la politique de paix d’Abdullah Öcalan, l’AKP commence à prendre des mesures pour un nouveau processus de paix par l’intermédiaire du MİT [services de renseignements turcs]. Ce processus est entamé en 2008 à İmralı entre le sous-secrétaire du MİT Emre Taner et Abdullah Öcalan. Il se poursuit par une série de réunions connues sous le nom de « pourparlers d’Oslo » entre les dirigeant·e-s de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) et des représentants de l’État à Oslo, la capitale de la Norvège, pays coordinateur.

Si nous trouvons une solution, le futur s’ouvrira pour la Turquie

L’année 2009, au cours de laquelle les pourparlers se poursuivent, est également marquée par des débats sur la question de savoir si un nouveau processus devrait s’engager sur la question kurde. Le président de l’époque, Abdullah Gül, déclare que « de bonnes choses se produiront » au niveau de la question kurde, lors de sa visite à Téhéran le 11 mars 2009. Lors de sa visite à Prague le 9 mai, il affirme : « Que vous l’appeliez terrorisme, Sud-Est ou question kurde, c’est la question la plus importante de la Turquie et elle doit être résolue », insistant donc sur les négociations démocratiques. Abdullah Öcalan, qui analyse les déclarations de M. Gül lors de ses rencontres avec ses avocats en 2009, déclare : « Les déclarations de M. Gül sont importantes. Surtout si l’on considère l’histoire des relations turco-kurdes, elles peuvent avoir des conséquences qui peuvent jouer un rôle historique. Je prendrai mes responsabilités à cet égard (…) Ils ne doivent pas avoir peur. Si ces deux peuples, le peuple kurde et le peuple turc, ne se battent pas l’un contre l’autre, personne ne peut nous faire quoi que ce soit. Si nous résolvons ce problème en tant que deux peuples, la voie de la Turquie sera tracée et la Turquie deviendra le premier pays du Moyen-Orient. »

Proposition de constitution de 1921 en vue d’une solution

A cette époque, Abdullah Öcalan, propose au gouvernement turc la Constitution de 1921 (2) comme base de travail pour résoudre la question kurde. Il déclare : « S’il doit y avoir une solution, la Constitution de 1921 doit être prise comme base. Je ne reconnais aucun autre document que celui-ci (…) La Constitution de 1921 est une constitution dans un cadre démocratique ; c’est un document de libération nationale commune aux Kurdes et aux Turcs. Cette constitution est la constitution commune des Kurdes et des Turcs. Elle prévoit l’autonomie des Kurdes ».

« La voie de la politique démocratique doit être ouverte ».

À la lumière de tous ces développements, le KCK annonce un cessez-le-feu le 31 mai 2009 afin d’ouvrir la voie à une solution pour le gouvernement AKP. Le 15 août, Abdullah Öcalan, afin de contribuer au processus lancé par le gouvernement d’ouverture vers les Kurdes, d’unité nationale et de fraternité, présente au public sa « feuille de route » de 156 pages, composée de 10 rubriques principales. Elles font état de ses principes de nation démocratique, de république démocratique, de constitution démocratique et de solution démocratique. Avec cette feuille de route, Abdullah Öcalan lance l’appel suivant à l’État : « Une mentalité démocratique, une discussion démocratique, un fonctionnement démocratique, une politique démocratique, une organisation démocratique et une constitution démocratique sont nécessaires pour résoudre [le] problème. Ce problème ne peut être résolu sans une constitution démocratique. S’il y a des négociations démocratiques, la solution se développera. Soyez courageux à cet égard, ouvrez la voie à une solution politique démocratique. Ouvrez la voie à une politique démocratique. Ouvrez la voie à la paix. Ouvrez la voie à la négociation démocratique. »

Proposition de solution démocratique en trois étapes

Abdullah Öcalan affirme alors que la proposition de solution démocratique en trois étapes – exposées dans la feuille de route lors de ses entretiens avec les avocats en 2009 – est un projet visant à assurer l’avenir de la Turquie à long terme et déclare : « La première étape consiste à ce que l’État garantisse tous les droits des Kurdes. Il devra nous rassurer et nous convaincre sur cette question. Nous prouverons à l’État que nous ne sommes pas des séparatistes. […] Deuxièmement, nous déclarerons que nous n’utilisons pas la violence comme méthode. L’État acceptera également une solution démocratique et prendra en compte les cinq dimensions des Kurdes. Il permettra aux Kurdes de se gouverner eux-mêmes. Si tel est le cas, le retrait de la frontière sera réalisé dans un deuxième temps. Dans un troisième temps, l’État traduira les assurances qu’il a données dans une législation légale et élaborera une constitution, des lois et des règlements. Il modifiera la législation existante. Dans la mesure où l’État fera [cela], il y aura des résultats. »

Troisième groupe de paix pour la sincérité

Abdullah Öcalan […] demande alors qu’un nouveau groupe de paix soit envoyé en Turquie. […] À son appel, 34 personnes, dont 4 enfants de Qandil et Mexmûr, entre en Turquie le 19 octobre 2009 par la porte frontalière de Habur, dans le district de Silopî de la province de Şirnex. Il est accueilli par plus de 50 000 personnes, ce qui agace les groupes nationalistes. L’arrivée du deuxième groupe en provenance d’Europe est annulée en raison de la pression exercée par ces forces et de l’incapacité du gouvernement à soutenir ce processus. Peu après, des poursuites sont engagées contre 30 personnes du premier groupe et 17 d’entre elles sont arrêtées.

Ces politiques de l’AKP ne produiront pas de résultats

Après l’arrestation des membres du groupe de paix et l’échec de toutes leurs tentatives, Abdullah Öcalan analyse la situation lors de ses réunions avec ses avocats […] : « L’AKP a distrait tout le monde pendant sept ans en appelant a une initiative démocratique pour la solution à la question kurde. Avec cela, ils ont également bénéficié de nombreux votes [à l’occasion de divers scrutins]. Ils ont ainsi détourné l’attention des Kurdes, de l’Europe et des États-Unis. Mais il est désormais clair qu’il s’agit d’un jeu pour nous liquider. Les Kurdes devraient également s’en rendre compte. Ces politiques de l’AKP ne donneront plus de résultats. Le comportement du CHP et du MHP n’apportent [eux non plus] rien de nouveau à la société. »

Des milliers d’arrestations dans le cadre de l’opération contre le KCK

La Cour constitutionnelle de Turquie ordonne la dissolution du Parti de la société démocratique (DTP) le 11 décembre 2009. Ahmet Türk et Aysel Tuğluk (3) sont déchus de leurs sièges parlementaires. Le 25 décembre, des milliers d’hommes et femmes politiques kurdes, dont les avocats d’Abdullah Öcalan, sont arrêtés dans le cadre d’enquêtes menées sous le nom « d’opérations KCK ».

Grève de la faim contre l’isolement d’Imralı

Ce processus est suivi par un renforcement de l’isolement sur l’île d’İmralı et Abdullah Öcalan n’est plus autorisé à rencontrer ses avocats après le 27 juillet 2011. Les prisonniers et prisonnièes du PKK et du PAJK entament alors une grève de la faim le 12 septembre 2012 afin de protester contre l’aggravation de l’isolement sur l’île d’İmralı et l’absence de nouvelles. Suite à cette action, qui dure 68 jours, avec la participation de milliers de personnes, l’AKP est obligé de frapper à nouveau à la porte d’İmralı.

2013 : « cela fait 20 ans que je travaille pour la paix »

Abdullah Öcalan, que son frère Mehmet Öcalan a rencontré sur l’île d’İmralı, déclare alors que les grèves de la faim ont atteint leur but et appelle à y mettre fin. Tayyip Erdoğan, le Premier ministre de l’époque, annonce peu après dans un programme télévisé qu’il est en pourparlers avec Abdullah Öcalan. Par la suite, Ahmet Türk, alors coprésident du Congrès de la société démocratique (DTK), et Ayla Akat, députée d’Êlih du Parti de la paix et de la démocratie (BDP), se rendent sur l’île d’İmralı le 3 janvier 2013 et y rencontrent Abdullah Öcalan. Cette rencontre, au cours de laquelle Abdullah Öcalan déclare qu’il travaillent pour la paix depuis 20 ans, marque le début d’un soi-disant « processus de solution », qui s’étend jusqu’au 5 avril 2015. Avec le développement d’une atmosphère propice à une solution démocratique, le 21 mars 2013, lors du Newroz, Abdullah Öcalan appelle son peuple : « Désormais, laissez les armes se taire et laissez les idées et la politique s’exprimer ». Sa déclaration est intitulée « Adieu aux armes ».

Un tournant historique : l’accord de Dolmabahçe

L’étape la plus concrète et le tournant historique du dialogue et de ces négociations qui ont duré près de deux ans a été le consensus de Dolmabahçe, signé le 28 février 2015. Après l’annonce de cet accord, qui comprenait des articles sur la résolution démocratique et constitutionnelle de la question kurde, tout le monde s’attendait à ce que des mesures concrètes soient prises en vue d’une solution. Mais le résultat est contraire. Un jour après le message d’Abdullah Öcalan du 21 mars 2015, encore une fois lors du Newroz, dans lequel il déclare se préparer à appeler à « déposer les armes », Erdoğan, président de l’AKP, déclare qu’il ne reconnaît pas le « consensus de Dolmabahçe ». (4)

L’AKP renoue avec le concept de guerre

Avec la déclaration d’Erdoğan, les pourparlers entamés le 3 janvier 2013 prennent fin le 5 avril 2015 et l’AKP renoue avec la guerre. À l’approche des élections du 7 juin 2015, les attentats à la bombe contre les bureaux de Mersin et d’Adana du Parti démocratique des peuples (HDP) et l’attentat à la bombe contre le rassemblement du parti à Amed marquent une période de renouveau du conflit. N’ayant pas obtenu les résultats escomptés lors des élections, l’AKP met en œuvre ce concept de guerre et décide d’organiser de nouvelles élections. Le 1er novembre, au cours de la période précédant les nouvelles élections, un massacre a lieu à Suruç, dans le district de Pirsûs à Riha le 20 juillet 2015, au cours duquel 33 jeunes perdent la vie1. Le 24 juillet 2015, l’AKP, prétextant la mort de deux policiers dans le district de Serêkaniyê (Ceylanpınar) deux jours avant, lance la guerre totale.

Un plan de destruction des Kurdes est en œuvre

Il est alors révélé que l’AKP a décidé d’un plan en 10 étapes de destruction des Kurdes lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale du 30 octobre 2014. Dans le cadre de ce plan, les député·e·s du HDP sont arrêté·e·s et leur immunité parlementaire levée ; des administrateurs et administratrices sont nommé·e·s dans les municipalités dirigées par le Parti des régions démocratiques (DBP) et les coprésident·e·s arrêté·e·s. [A la suite de la déclaration d’autonomie dans plusieurs villes, celles-ci] sont rasées et des couvre-feux sont décrétés au Kurdistan. Entre 2013 et 2015, Abdullah Öcalan avait prévenu que le mécanisme du coup d’État serait activé si une solution n’était pas trouvée. La tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, conséquence de l’insistance de l’AKP sur la guerre, vient alors confirmer cet avertissement.

Position d’Imralı : la solution démocratique est essentielle

Dans un contexte de guerre qui s’aggrave, l’AKP impose l’État d’urgence. Lors du référendum de 2017, la constitution turque est modifiée, d’un régime parlementaire à un régime présidentiel : un « régime à homme unique ». Pendant cette période de répression intense, le système d’İmralı se transforme en un système d’isolement absolu. En 2019, après une pause de 8 ans, des visites d’avocats ont lieu sur l’île d’İmralı, à 5 reprises. Celles-ci interviennent sous la pression de l’opinion publique suite aux grèves de la faim qui ont débuté le 8 novembre 2018 sous la direction de la coprésidente du DTK, Leyla Güven. Celles-ci se sont étendues à toutes les prisons en raison de l’absence de nouvelles d’Abdullah Öcalan, pour qui les visites de la famille et les visites d’avocats ont été empêchées. En maintenant sa position sur la paix et la solution, Abdullah Öcalan souligne alors la nécessité d’une profonde réconciliation sociale et d’une négociation démocratique pour résoudre les problèmes et envoie le message suivant au public lors de son entretien avec son avocat le 2 mai 2019 : « (…) Notre position d’İmralı est déterminée à poursuivre la voie d’expression que nous avons énoncée dans la Déclaration de Newroz de 2013 en l’approfondissant et en la clarifiant. Pour nous, une paix honorable et une solution politique démocratique sont essentielles. »

Lors de réunions qui se tiennent le 22 mai et le 12 juin, Abdullah Öcalan répète une fois de plus que la solution doit se baser sur une paix honorable et une politique démocratique. Lors de la réunion du 12 juin, le leader du PKK souligne que l’existence et le développement du peuple kurde sont « synonymes de renforcement du peuple turc » et affirme : « nous devrions agir en fonction de cette réalité ». Abdullah Öcalan déclare également que cette unité « ouvrirait la voie à la démocratie et à la paix pour tous les peuples du Moyen-Orient ».

Appel à la sagesse de l’État : prêt pour une solution

Lors de sa dernière rencontre avec ses avocats le 7 août 2019, Abdullah Öcalan déclare qu’il est prêt à trouver une solution et ajoute : « J’essaie de faire de la place aux Kurdes, de résoudre le problème kurde. Je dis que je peux éliminer la possibilité d’un conflit en une semaine, je peux le résoudre, j’ai confiance en moi, je suis prêt pour une solution. Cependant, l’État et la mentalité étatique doivent également faire ce qui est nécessaire »

Ce problème est à la fois politique et juridique

 Abdullah Öcalan n’a pas été autorisé à rencontrer ses avocats depuis cette date. Il n’a pu bénéficier que d’un appel téléphonique interrompu abruptement avec son frère Mehmet Öcalan le 25 mars 2021. Réagissant à la manière dont cette réunion s’est déroulée et au fait qu’il n’a pas été autorisé à rencontrer ses avocats, Abdullah Öcalan a alors lancé un avertissement « (…) Comment ce problème se posera-t-il à l’avenir ? Ce problème ne peut être résolu que par la loi. S’il doit y avoir une rencontre, elle doit se faire avec les avocats. Car cette situation est à la fois politique et juridique. »

Aucune nouvelle d’Abdullah Öcalan n’est parvenue au cours des 35 mois qui ont suivi cet appel téléphonique interrompu. Avec le renforcement de l’isolement, contre les efforts de paix et de solution qu’Abdullah Öcalan définit comme la position d’İmralı, l’absence de solution au problème kurde reste le problème le plus brûlant de la Turquie.

Depuis le 9 octobre 2023, une campagne internationale pour la libération d’Abdullah Öcalan bat son plein. Depuis le 27 Novembre 2023, les prisonniers et prisonnières politiques sont en grève de la faim tournante dans les geôles turques. Sans nouvelle d’Abdullah Öcalan ils et elles menacent d’entamer un « jeûn de la faim à la mort » (refusant de prendre du sucre).

(1) – Soldat tué dans une embuscade

(2) – En application du traité de Sèvre qui prévoit l’autonomie du Kurdistan

(3) – Ahmet Türk ex président du DTP, ancien maire de Mardin, ancien député et Aysel Tuğluk est l’ex présidente du DTP et ancienne député.

(4) – Le consensus de Dolmabahçe » marque l’aboutissement d’un travail de discussions officielles de près de 2 ans entre le PKK et le gouvernement par l’intermédiaire du HDP

TURQUIE. Journalistes kurdes détenus face aux questions intrusives lors d’interrogatoires

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TURQUIE / KURDISTAN – La récente détention et les interrogatoires de journalistes kurdes à Izmir, axés sur leurs activités journalistiques de routine, ont une fois de plus mis en évidence les défis croissants qui pèsent sur la liberté de la presse en Turquie, en particulier pour la presse kurde.

La récente détention de journalistes kurdes à Izmir a mis en lumière les pratiques inquiétantes des autorités turques en matière d’interrogatoire, notamment sur leurs activités journalistiques. Le 13 février, des journalistes de l’agence Mezopotamya et de l’agence féminine JINNEWS, entre autres, ont été arrêtés et soumis à des interrogatoires portant sur leur conduite professionnelle.

Les journalistes détenus ont été amenés au palais de justice vendredi à 8 heures du matin, heure locale, et menottés par derrière, une méthode habituellement évitée, sauf pour les dissidents politiques. Ils ont été soumis à ces conditions inconfortables pendant quatre heures, comme le rapporte l’association Media and Law Studies (MLSA).

Les avocats présents au palais de justice, représentant diverses organisations juridiques et de défense des droits de l’homme, dont l’Association des droits de l’homme (İHD), la MLSA et l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), ont demandé de toute urgence au procureur de retirer les menottes inversées. La demande a finalement été accordée.

Au cours des interrogatoires, les journalistes ont été interrogés sur leurs reportages, leurs sources et même leurs conversations téléphoniques, ce qui a alerté sur les atteintes à la liberté de la presse. Les questions s’étendaient à leur couverture des protestations ouvrières et des manifestations publiques, ainsi qu’à leurs activités sur les réseaux sociaux et à leurs associations avec d’autres journalistes.

Un aspect frappant de l’interrogatoire a été la tentative de lier les activités journalistiques de routine, telles que les reportages sur les questions environnementales ou les droits des travailleurs, avec des « activités organisationnelles [liées au PKK] », dans le but de lier leur conduite professionnelle à une accusation terroriste. Cette approche a suscité un débat sur la mesure dans laquelle l’État peut enquêter sur les devoirs professionnels des journalistes sous couvert de lutte contre le terrorisme.

Les interrogatoires ont également porté sur la vie personnelle des journalistes, s’intéressant à leurs affiliations politiques, à leurs antécédents de voyages ou encore à leur possession de passeports ou de permis de conduire, qui semblaient déconnectés de leurs responsabilités professionnelles. Ces questions ont renforcé les inquiétudes concernant la criminalisation du journalisme en Turquie, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets sensibles comme les droits des Kurdes ou la dissidence politique.

Les représentants légaux d’organisations comme la MLSA et l’IHD ont condamné ces détentions comme une atteinte à la liberté journalistique. Elles soutiennent que qualifier la collecte d’informations et les reportages « d’activités suspectes » porte atteinte au rôle fondamental de la presse dans une société démocratique.

TURQUIE. Une pièce de théâtre en kurde interdite à Istanbul

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ISTANBUL – « Qral û Travîs », l’adaptation kurde de la pièce de Sam Bobrick « Travis Pine » (Un homme du peuple), a été interdite à Istanbul/Şişli une heure avant la levée des rideaux. La censure de la langue kurde est à l’œuvre à travers les interdictions de concerts et spectacles kurdes en Turquie et au Kurdistan du Nord sous l’occupation turque.

La pièce « Qral û Travîs », traduite en kurde par Şano Ar, a été interdite par le gouvernorat du district d’Istanbul/Şişli sans justification, une heure avant la représentation. C’est la troisième fois que la cette pièce est interdite. Elle a été interdite par le bureau du gouverneur du district de Patnos en janvier et dans la province de Gaziantep (Dîlok) un jour seulement avant sa représentation prévue le 11 février.

 

Affiche de Qral û Travîs, avec les comédiens Deniz Özer et Bahoz Özsunar

*Travis Pine, un citoyen désillusionné au chômage et très déçu par le gouvernement américain, reçoit la visite d’un agent du FBI qui est là pour tenter de lui faire arrêter d’écrire des notes désagréables au président car cela le déprime énormément et affecte sa capacité à diriger le gouvernement. pays. Pour tenter de le faire arrêter, Travis est nommé à trois postes importants, dont celui de secrétaire d’État.

PARIS. Expo-photo: L’odyssée culturelle des Juifs kurdes

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PARIS – L’Institut kurde de Paris organise une exposition de photos sur l’odyssée culturelle des Juifs kurdes.

Vernissage le 24 février à 16h, au siège de l’Institut kurde de Paris, 106 Rue La Fayette, 75010 PARIS

Exposition ouverte au public du 26 février au 15 mars 2024
du lundi au vendredi de 14h à 19h

L’odyssée culturelle des Juifs kurdes

Les Juifs du Kurdistan peuvent s’enorgueillir d’une histoire profonde qui remonte à l’Antiquité. Au huitième siècle avant notre ère, les Assyriens ont conquis le Royaume du Nord d’Israël et ont réinstallé de force des Juifs dans la région reconnue plus tard comme le Kurdistan. Jusqu’au milieu du XXe siècle, des communautés juives, parlant divers dialectes de la langue néo-araméenne, ont prospéré dans les quatre parties du Kurdistan. La majorité de ces communautés étaient concentrées dans le Kurdistan irakien, notamment dans des villes comme Zakho, Amadiya, Aqra, Dohuk, Arbil, Kirkouk et Suleimanieh. Ils habitaient des zones rurales sous la protection de tribus kurdes et cherchaient refuge auprès des chefs de tribus kurdes. Cependant, leur situation est devenue plus précaire avec la réorganisation du Moyen-Orient après la Première Guerre mondiale et l’émergence ultérieure d’États-nations dans la région du Kurdistan.

Bien que l’immigration des Juifs kurdes en Palestine ait commencé progressivement au milieu du dix-huitième siècle, elle s’est poursuivie jusqu’au milieu du vingtième siècle, pour culminer avec leur dernière migration massive vers Israël en 1951-1952, lors de l’opération Ezra et Nehemiah. Au cours de cette opération, des milliers de Juifs irakiens ont été transportés par avion en Israël. Selon certaines estimations, la population actuelle des Juifs kurdes et de leurs descendants en Israël s’élève à environ 150-200 000 personnes.

Bahar Baser, Duygu Atlas, Guliz Vural et Mesut Alp ont voyagé en mai 2023 en Israël. Tout au long de cette période, l’équipe de recherche a interviewé et photographié des membres de la communauté juive kurde, numérisé des photographies de famille et participé activement à des activités communautaires telles que des cours de danse kurde, des spectacles de rue et de la cuisine traditionnelle. L’objectif principal de ce projet est de comprendre comment ces Kurdes et leurs descendants naviguent entre leurs diverses identités religieuses et ethniques tout en établissant une communauté transnationale dynamique en Israël. En outre, le projet vise à faire la lumière sur leur passé à travers leurs souvenirs et leurs liens nostalgiques avec la patrie qu’ils ont laissée derrière eux, en explorant si et comment les marqueurs de la kurdité sont transmis aux générations suivantes.

Équipe du projet

Bahar Baser est professeur associée en politique du Moyen-Orient à la School of Government and International Affairs de l’université de Durham, au Royaume-Uni. Elle est spécialisée dans les études sur les diasporas, la consolidation de la paix et la transformation des conflits, avec un accent régional sur le Moyen-Orient. Mme Baser est l’auteur de nombreuses publications sur l’activisme et la mobilisation des diasporas apatrides en Europe. Elle est rédactrice en chef de la série Kurdish Studies publiée par Lexington Books et co-rédactrice en chef de la série Diasporas and Transnationalism publiée par Edinburgh University Press.

Duygu Atlas a terminé ses études doctorales à l’École d’histoire de l’Université de Tel-Aviv en 2019, avec une thèse intitulée « Turkey’s Jewish Minority between Turkey and Israel from 1948 to the 1990s : L’impact d’Israël sur une communauté de la diaspora et sa formation identitaire. » Ses recherches portent sur les minorités kurdes et juives en Turquie et, plus récemment, sur les Juifs kurdes en Israël. Elle a publié de nombreux ouvrages sur ces sujets. En outre, Mme Atlas a travaillé comme chercheuse au Moshe Dayan Center for Middle Eastern and North African Studies de l’université de Tel Aviv, ainsi qu’au Van Leer Jerusalem Institute, où elle a également été rédactrice en chef adjointe du Journal of Levantine Studies. Elle est la fondatrice du projet d’histoire orale sur les médias sociaux, Onlyherstory, qui recueille les récits de vie de femmes « ordinaires » en Turquie.

Mesut Alp est diplômé du département d’archéologie du Proche-Orient de l’université d’Ege. Il a participé à de nombreuses fouilles en Anatolie et en Mésopotamie du Nord, a travaillé au musée de Mardin et a été chargé de cours à l’université Artuklu de Mardin. Il produit des contenus bilingues (kurde et turc) sur l’histoire et l’archéologie de l’Anatolie et de la Mésopotamie du Nord sur sa chaîne YouTube. Sa pièce Gilgamesh a été mise en scène par le Théâtre royal flamand (KVS) en mars 2022 et a été présentée pour la première fois aux Pays-Bas et en Turquie.

Guliz Vural est une experte reconnue en photographie politique, connue pour ses précédents projets de photojournalisme intitulés « Journey in the Death Boat », « Remaining », « Journey with Refugees » et « Bunk » , qui documentaient la vie des réfugiés et leurs périlleux voyages. Elle a reçu de nombreux prix, dont le « Upcoming Masters of Photography » en Allemagne. Vural a notamment été la première journaliste à traverser la Méditerranée à bord d’un bateau aux côtés de réfugiés.

Ce projet a été financé par le Council for British Research in the Levant (CBRL).