Accueil Blog Page 267

TURQUIE. Erdogan a confisqué la municipalité kurde de Van

0
TURQUIE / KURDISTAN – La commission électorale provinciale de Van a remis le mandant d’élection au candidat de l’AKP Abdulahat Arvas, qui avait perdu les élections face aux candidats (selon le système de co-maires femme/homme) du DEM Parti, Abdullah Zeydan et Neslihan Şedal qui ont obtenu 55,48 % des voix, contre les 27,15% du candidat de l’AKP. Le régime turc va confisquer toutes les mairies kurdes, comme elle l’a fait lors des élections précédentes.  
 
Le dimanche 31 mars, Erdogan – hors la loi – a reçu une gifle électorale dans les régions kurdes, malgré la fraude massive qu’il avait mise en place. Aujourd’hui, il port un coup d’État contre la municipalité métropolitaine de Van gagnée par le candidat du DEM parti Abdullah Zeydan. En effet, le vendredi 29 mars, le ministère de la Justice aurait contesté la restitution des droits précédemment perdus de Zeydan, cinq minutes avant la fermeture des bureaux, deux jours avant l’ouverture du scrutin. Nous nous retrouvons face à un des micmacs du régime turc pour ne pas reconnaitre les représentants légaux du peuple kurde.

Le parti DEM a annoncé le 2 avril que le ministère de la Justice avait contesté la restitution des droits précédemment perdus de Zeydan quelques minutes avant la fermeture des heures légales, deux jours avant l’ouverture du scrutin.

Cette annonce intervient après que le parti DEM a remporté une victoire sans précédent à Van, remportant les 14 conseils locaux de la province et s’assurant une avance décisive à l’assemblée générale provinciale lors des élections locales qui ont révélé un changement significatif dans le soutien du public par rapport au parti au pouvoir en Turquie.

Même si l’éligibilité de Zeydan a été confirmée par le Conseil électoral suprême (YSK) avec l’achèvement de toutes les procédures juridiques et l’adoption d’un examen juridique, l’objection de dernière minute du ministère de la Justice a conduit à un recours en justice contre la décision de restaurer ses droits interdits.

Malgré l’objection du ministère, la décision qui avait initialement rétabli ces droits a été annulée, rétablissant de fait l’interdiction des droits civils de Zeydan, y compris le droit de se présenter aux élections.

Dans un communiqué, le parti DEM a souligné sa victoire à Van comme une réussite historique et a souligné que l’annulation de la décision du tribunal de restaurer les droits civils de Zeydan portait atteinte au principe de sécurité juridique et méconnaissait la volonté du peuple, la décrivant comme une manœuvre qui annule le processus démocratique.

Le parti a exigé le retrait immédiat de cette décision, la qualifiant d’illégale et d’affront à l’expression démocratique de la population de Van. Il appelle toutes les forces démocratiques à s’opposer à cette tentative de renverser la volonté du peuple, réitérant que le respect du choix du peuple est un principe fondamental de la démocratie.

 

Le CHP va-t-il soutenir de nouveaux Erdogan?
Est-ce que l’opposition CHP se mobilisera-t-il contre le mauvais perdant Erdogan pour l’empêcher de violer de nouveau la volonté du peuple kurde ou est-ce que les Kurdes seront-ils obligés de boycotter le simulacre d’élections qui les mettent hors-jeu systématiquement avec la complaisance tous les partis politiques de Turquie ?
 
Dimanche, le Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM) avait remporté une victoire écrasante avec 75 villes, dont 3 villes métropolitaines et 7 chef-lieux de province, qui l’ont plébiscité, tandis que que les faux électeurs du AKP lui avaient ravi 12 autres localités kurdes…

TURQUIE. Appel à soutenir les mairies kurdes contre Erdogan qui veut les confisquer

0
TURQUIE / KURDISTAN – Le parti kurde DEM et le parti kémaliste CHP sont les grands gagnants des élections locales qui ont eu lieu le 31 mars dernier. Mais Erdogan, qui avait déjà confisqué les mairies kurdes en nommant illégalement des administrateurs à la place maires élus, tente de nouveau confisquer la volonté du peuple kurde. En plus d’avoir fait voter plusieurs dizaines de soldats turcs dans les villes kurdes, il veut maintenant annuler l’élection des élus kurdes. Une tentative a déjà lieu dans la province de Van où on apprend que le droit légal d’Abdullah Zeydan, qui a été élu co-maire de la municipalité métropolitaine de Van, a été retiré suite à l’objection du ministère de la Justice, 5 minutes avant la fin de la journée de travail, 2 jours avant les élections…
 
Erdogan ne respecte manifestement pas l’État de droit et attaque le peuple kurde de nouveau. Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) invite les collectivités locales de France « à réaliser des projets de jumelage et de coopération avec les mairies dirigées par le DEM Parti, afin de contrer les tentatives du gouvernement turc de miner à nouveau la volonté du peuple kurde ».
 
Voici le communiqué du CDK-F daté d’aujourd’hui:
 
Élections municipales en Turquie : un nouvel élan pour les Kurdes
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France tient à souligner l’importance cruciale des récentes élections municipales en Turquie, en particulier dans les régions kurdes. Les deux précédentes élections municipales ont été suivies de la saisie des municipalités kurdes par le gouvernement turc. Les co-maires démocratiquement élus ont été arbitrairement destitués, arrêtés et remplacés par des administrateurs d’État, ce qui a profondément affecté la démocratie dans ces régions.
 
Selon les résultats non encore définitifs, le DEM Parti a réalisé une percée significative en remportant 78 municipalités. Cette victoire marque un changement notable dans le paysage politique régional. Il convient de noter que la stratégie électorale du DEM Parti a non seulement renforcé la position kurde dans la région du Kurdistan, mais a également influencé les résultats dans les grandes villes de Turquie telles qu’Istanbul, Izmir ou Ankara. Il faut bien l’admettre, c’est en grande partie grâce aux voix du DEM Parti que le CHP a remporté ces municipalités majeures.
 
Ce scrutin marque un recul historique pour l’AKP d’Erdogan, qui n’avait pas connu une telle baisse de popularité depuis 20 ans. Une situation qui s’explique principalement par la politique de guerre obstinée menée par Erdogan contre les Kurdes, et par la crise économique et la pauvreté grandissante qui en découlent.
 
Face à cette situation, nous appelons la diplomatie française à rompre son silence persistant concernant la question kurde en Turquie. Il est impératif que la France s’engage activement dans un processus visant à résoudre la question kurde et à défendre la démocratie et les droits fondamentaux de tous les peuples de Turquie, y compris des Kurdes.
 
Nous tenons à féliciter le DEM Parti pour ses victoires significatives, notamment pour la reprise des municipalités kurdes injustement placées sous la tutelle de l’État turc depuis 2016. Ces succès électoraux symbolisent un rejet clair de la mainmise de l’État sur les collectivités locales et une affirmation de la volonté démocratique du peuple kurde.
 
Enfin, nous lançons un appel aux municipalités françaises pour qu’elles se mobilisent en soutien aux municipalités kurdes du DEM Parti. Afin de contrer les tentatives du gouvernement turc de miner à nouveau la volonté du peuple kurde, nous invitons les collectivités locales à réaliser des projets de jumelage et de coopération avec les mairies dirigées par le DEM Parti.
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France reste déterminé à soutenir la lutte pour la démocratie et l’autodétermination du peuple kurde.

KURDISTAN. Un groupe turc revendique l’incendie du marché de Duhok

0

KURDISTAN – Un incendie massif a ravagé lundi matin le bazar Chale, à Duhok, brûlant plus de 100 magasins et faisant des victimes. Des fascistes turcs disent avoir provoquer l’incendie et menacent de brûler tout le Kurdistan si les Kurdes du Sud ne se soumettent pas à l’État turc.

Au moins 24 équipes de protection civile, comprenant plus de 400 membres, ont participé à l’extinction de l’incendie qui a ravagé l’ancien bazar et fait un mort et cin blessés. La cause de l’incendie n’a pas encore été déterminée.

Le site fasciste turc, Ahd-ı Milli Teşkilatı (Organisation nationale du Pacte) a revendiqué la responsabilité de l’incendie et menacé de brûler tout le Kurdistan du Sud, si les Kurdes d’Irak ne se soumettent pas à l’État impérialiste de Turquie. Le même site avait également revendiqué d’autres incendies qui ont ravagé des bazars d’Erbil et de Kirkouk entre octobre 2023 et janvier 2024.

Les autorités kurdes n’ont pas encore commenté les affirmations du groupe fasciste turc.

TURQUIE. Un jeune du Rojava kidnappé et torturé pour que sa famille collabore avec l’État turc

0
TURQUIE – Le réfugié kurde, Ali Veli était porté disparu après sa libération de la prison d’Erzincan. Sa famille vivant à Qamishlo a reçu une vidéo de torture d’Ali et un appel dans lequel les bourreaux du jeune homme menacent la famille de tuer Ali si son père ne collabore pas avec l’État turc.
 
Ali Veli (19 ans), était porté disparu depuis 13 mars, jour de sa libération de la prison de type L d’Erzincan. Sa famille vivant à Qamishlo a reçu une vidéo de leur fils torturé et un appel depuis un numéro turc. Dans la vidéo, on entent le jeune captif mais aussi une voix turque menaçant la famille de tuer Ali et leur envoyer des images insoutenables, si d’ici une semaine le père de famille ne collabore pas avec l’État turc.
 
Ali Veli dit qu’on l’a emmené dans un centre en Syrie. Il doit être dans un des centre de torture de services secrets turcs (MIT) dans les territoires occupés de Syrie.
 
Quand la famille d’Ali avait contacté la prison d’Erzincan, on leur avait dit que le jeune homme avait été envoyé à un centre de refoulement, sans leur donner l’adresse du centre en question.
 
La famille a enregistré l’appel téléphonique et l’a envoyé avec la vidéo de torture à l’Association des droits humains (IHD) en Turquie. (Information publiée par l’agence Mezopotamya)

Musique kurde au festival « Un Week-End avec Elles »

0

Le festival Un Week-End avec Elles organise une journée conférence- projection spéciale Kurdistan, avec un accent mis sur la place des femmes dans la lutte kurde et le génocide kurde (al-Anfal). Mais la veille, il y aura une soirée musicale kurde avec les chanteuses Ayse Borak et Bayan Mohammadi.

Pour sa 17e édition qui aura lieu du 7 au 12 avril 2024, le festival tarnais 100% féminin, Un Week-End avec Elles accueillera le 6 avril 2024 la journaliste Béatrice Dillies, autrice du livre « Un génocide oublié, la voix brisée du peuple kurde », et l’universitaire Nazand Begikhani pour parler du génocide kurde commis par le dictauer irakien Saddam Hussein et de la place centrale des femmes dans la lutte de libération au Kurdistan. La journée se poursuivra avec la projection du documentaire « J’étais une esclave yézidie, pourquoi l’esclavage » de David Evans.

Soirée kurde au festival « Un Week-End avec Elles »
Le vendredi 5 avril, le festival « Un Week-End avec Elles » organise une soirée de concert et repas kurdes. Les musiciennes invitées sont Ayse Borak et Bayan Mohammadi accompagnée par le groupe Mîrkut pour l’occasion.
 
PROGRAMME
 
Repas (8€)
19h30
Entrée : Kotilks (boule de boulgour farcie à la viande) + bol de salade kurde
Plat traditionnel : biryani, composé de riz aux vermicelles, poulet, pommes de terre, amandes, raisins secs et piment.
Dessert : pâtisserie orientale et thé vert ou thé à la menthe
 
 
Aysel Borak
20h
 
Aysel Borak présentera la culture kurde à travers des chansons traditionnelles, dans un format acoustique.
 
Bayan Mohammadi + Mîrkut
22h30
 
Le groupe Mîrkut vous invite à un voyage anachronique au temps des chants kurdes populaires et festifs. Le groupe revisite ce répertoire avec un son groove/rock/psychédélique. La chanteuse kurde exilée en France, Bayan Mohammadi se joindra au groupe à l’occasion du festival « Un week-end Avec Elles » pour une création inédite.
 
ADRESSE
Salle multiculturelle de Técou
24 Chemin des Martisses
81600 TECOU

TURQUIE. Les faux électeurs d’Erdogan ont fait perdre 12 communes kurdes au DEM Parti

0
 
TURQUIE / KURDISTAN – 46 901 électeurs mobiles (soldats et policiers) ont été inscrits illégalement sur les listes d’électeurs dans 31 localités kurdes. Ces soldats transportés en masse ont fait élire des maires AKP ou MHP à la tête de 12 communes kurdes. Le DEM parti a annoncé qu’il contestera les résultats des élections des villes où des soldats et policiers venus d’ailleurs ont voté illégalement. Dans un pays où les institutions étatiques fonctionnent de manière démocratique, les élections seront annulés dans tous les bureaux de vote où il y a eu ce genre d’irrégularité, mais comme Erdogan contrôle tout l’appareil étatique, on craint que les recours formulés par DEM parti soient rejetés par le Conseil Électoral turc (Yüksek Seçim Kurulu – YSK), comme ce fut le cas lors des élections précédentes.
 
L’effet des « électeurs mobiles » transféré illégalement dans les villes où le parti DEM est arrivé en tête, les parti AKP et MHP ont remporté 12 communes kurdes. Le parti DEM déposera un recours pour ces communes.
 
Bien que le parti DEM ait remporté la plupart des sièges où ont voté les « électeurs mobiles », des résultats non officiels ont montré que l’AKP ou le MHP sont arrivés en tête dans 12 provinces et districts. Le parti DEM contestera les résultats des élections dans ces 12 communes.
 
Les 12 villes concernées sont:
 
BATMAN/GERCÜŞ
 
AKP: 1 360
 
DEM Parti: 1306
 
écart : 54
 
électeurs mobiles : 274
 
DİYARBAKIR/EĞİL
 
AKP: 4 589
 
DEM Parti: 4 372
 
écart: 217
 
électeurs mobiles: 1129
 
DİYARBAKIR/HAZRO
 
AKP: 4 083
 
DEM Parti: 3 712
 
écart: 371
 
électeurs mobiles: 797
 
HAKKARİ/ÇUKURCA
 
AKP: 1 506
 
DEM Parti: 1404
 
MHP: 883
 
Parti Zafer: 405
 
CHP: 379
 
écart: 102
 
électeurs mobiles: 3 235
 
HAKKARİ/GEVER/ESENDERE
 
AKP: 1 022
 
DEM Parti: 531
 
écart: 491
 
électeurs mobiles: 953
 
HAKKARİ/ŞEMDİNLİ
 
AKP: 4 064
 
DEM Parti: 3 739
 
écart: 325
 
électeurs mobiles: 1886
 
KARS
 
MHP:16 384
 
DEM Parti: 13 120
 
écart: 3 264
 
électeurs mobiles: 3 842
 
MARDİN/SAVUR
 
AKP: 6 015
 
DEM Parti: 5 248
 
écart: 767
 
électeurs mobiles: 978
 
SİİRT/ERUH
 
AKP: 2 857
 
DEM Parti: 2 125
 
écart: 732
 
électeurs mobiles: 1071
 
ŞIRNAK centre
 
AKP: 18 33
 
DEM Parti: 15 553
 
écart: 2 480
 
électeurs mobiles: 6 541
 
ŞIRNAK/BEYTÜŞŞEBAP
 
AKP: 2 169
 
DEM Parti: 1215
 
écart: 954
 
électeurs mobiles: 828
 
ŞIRNAK/ULUDERE
 
AKP: 2 681
 
DEM Parti: 2 575
 
écart: 106
 
électeurs mobiles: 1409
 

TURQUIE. Une maire kurde obtient le plus grand nombre de votes en pourcentage

0
TURQUIE / KURDISTAN – La candidate du Parti DEM pour la municipalité kurde de Batman, Gülistan Sönük, a reçu le plus grand nombre de voix dans toute la Turquie avec une victoire à 64,52 % des votes exprimés dans sa ville. La province kurde de Batman est le meilleur exemple de résistance féminine face à l’idéologie obscurantiste et misogyne de la colation islamo-fasciste à la tête de la Turquie. En effet, dans sa ville, Erdogan avait misé sur le parti islamiste HUDA-PAR (ancien Hezbollah responsable de nombreux meurtres politiques dans les régions kurdes pendant les années 1990). C’est le retour en force de l’esprit « Jin, Jiyan, Azadi » (femme, vie, liberté) dans les villes kurdes, malgré la fraude massive mise en place par les gangs d’Erdogan. (Résultats provisoires des élections à voir ci-dessous)
 
 

Dès 2016, Erdogan a fermé 93 centres pour femmes dans les villes kurdes

Après la tentative de coup d’État du 15 juillet, le gouvernement turc s’en est pris à la lutte des femmes et leurs acquis. Il a essayé d’éliminer l’existence des femmes dans tous les domaines où elles étaient organisées et une des première chose qu’il a fait a été de fermer tous les centres (93) pour femmes qui avaient été ouverts par les municipalités kurdes.

Avec le décret-loi n° 674 signé le 1er septembre 2016, les préfets et les sous-préfets des villes kurdes ont reçu le pouvoir de nommer des administrateurs aux municipalités kurdes, ainsi que le pouvoir de saisir les biens mobiliers et immobiliers des municipalités et de suspendre de leurs fonctions les employés municipaux. Après ce décret, les communes dirigées par le parti kurde DBP ont commencé à être saisies le 11 septembre 2016. Des administrateurs ont été nommés dans 95 municipalités, dont 3 villes métropolitaines, 7 provinces, 63 districts et 22 villes. 93 co-maires kurdes ont été jets en prison. Près de 15 000 travailleurs et fonctionnaires kurdes travaillant dans le secteur public et dans les municipalités du Kurdistan ainsi que près de 300 dirigeants ont été expulsés. Outre les députés, des centaines de membres de conseils municipaux et de conseils généraux provinciaux, ainsi que plus de milliers de dirigeants de partis et d’employés travaillant dans des organisations provinciales et de district ont été emprisonnés. L’une des institutions que le gouvernement a ciblées et tenté d’éliminer avec l’aide des administrateurs était les centres pour femmes des municipalités.

Deuxième période d’administrateurs 

Le 19 août 2019, les co-maires des municipalités métropolitaines de Diyarbakir (Amed), Mardin et Van ont été démis de leurs fonctions et les gouverneurs de province ont été nommés administrateurs. Les nominations d’administrateurs ont ensuite inclus 48 municipalités supplémentaires. Des centaines de membres du conseil ont été arrêtés et des dizaines d’autres ont été arrêtés. Au total, durant cette deuxième vague de anti-kurde, 88 membres du conseil municipal et 17 membres du conseil général provincial ont été suspendus de leurs fonctions. Lors de la deuxième nomination des administrateurs, les centres pour femmes kurdes ont de nouveau été pris pour cible.

Par exemple, la responsable d’unité travaillant au Département des politiques féminines à Van et 11 femmes qui étaient responsables dans d’autres départements et unités ont été suspendues. La responsable du département des politiques féminines de la municipalité métropolitaine d’Amed a été arrêtée et démise de ses fonctions. Özlem OZEN, la directrice de DIKASUM, une association de femmes kurdes, attachée à la mairie métropolitaine de Diyarbakir et membre du DOKH (Demokratik Özgür Kadın Hareketi – Mouvement démocratique des Femmes libres) a été démise de ses fonctions. La responsable du département des femmes de la municipalité de Mardîn a été démise de ses fonctions et bannie de la fonction publique. Un directeur masculin a été nommé au service des femmes et de la jeunesse de la municipalité métropolitaine de Mêrdîn.

 
Voici les résultats des élections locales du 31 mars au Kurdistan du Nord:
Le Parti DEM a remporté 3 municipalités métropolitaines malgré les votes des soldats transportés d’autres régions et est devenu le premier parti aux élections des conseils provinciaux dans 9 villes.

 

Le Parti de l’égalité du peuple et de la démocratie (Parti DEM) a remporté les municipalités métropolitaines de Diyarbakir (Amed), Van (Wan) et Mardin (Mêrdîn), selon des résultats non officiels. Il est également devenu le premier parti à siéger aux conseils provinciaux dans 9 provinces.

 

Ces villes comprennent Şirnak (Şirnek), Siirt (Sêrt), Batman (Êlih), Agri (Agirî), Igdir (İdîr) et Kars (Qers), où l’AKP a transporté des milliers de soldats et de policiers. Le parti DEM est devenu le deuxième parti à Bingol (Çewlig).

ELECTIONS EN TURQUIE. Les Kurdes ont chassé Erdogan de leurs villes

0
TURQUIE / KURDISTAN – Ni les fraudes massives, ni la violence étatique n’ont pu fléchir le peuple kurde lors des élections municipales* du 31 mars 2024. Leur parti DEM a raflé les 12 provinces du Sud-Est de la Turquie (Kurdistan du Nord). Dans les métropoles turques où il y a une grande diaspora kurde, cette dernière a préféré voter pour les Kémalistes contre Erdogan.
 
Maintenant, il y a deux questions qu’on se poser côté kurde. Est-ce qu’Erdogan les laissera diriger leurs villes ou est-ce qu’il nommera de nouveau des administrateurs à la places des élus kurdes qu’il avait emprisonnés lors des élections précédentes? La deuxième question est de savoir si Erdogan prendra la main tendue par les Kurdes pour la paix au Kurdistan.
 
Voici les résultats des élections locales du 31 mars au Kurdistan du Nord:

Le Parti DEM a remporté 3 municipalités métropolitaines malgré les votes des soldats transportés d’autres régions et est devenu le premier parti aux élections des conseils provinciaux dans 9 villes.

 

Le Parti de l’égalité du peuple et de la démocratie (Parti DEM) a remporté les municipalités métropolitaines de Diyarbakir (Amed), Van (Wan) et Mardin (Mêrdîn), selon des résultats non officiels. Il est également devenu le premier parti à siéger aux conseils provinciaux dans 9 provinces.

 

Ces villes comprennent Şirnak (Şirnek), Siirt (Sêrt), Batman (Êlih), Agri (Agirî), Igdir (İdîr) et Kars (Qers), où l’AKP a transporté des milliers de soldats et de policiers. Le parti DEM est devenu le deuxième parti à Bingol (Çewlig).

 

Les résultats des 12 provinces sont les suivants

 

Van  
DEM Parti: 55.17
AKP: 27.9
Mardin
DEM Parti: 53.77
AKP: 24.91
Diyarbakir
DEM Parti: 62.49
AKP: 17.09
Agri
DEM Parti: 46,19
AKP: 26,25
Sirnak
DEM Parti: 55.31
AKP: 24.23
Siirt
DEM PARTİ: 41.08
AKP: 36.25
Batman
DEM Parti: 55.97
AKP: 17.36
Bitlis
DEM Parti: 35.34
AKP: 32.09
Mus 
DEM Parti: 43.34
AKP: 25.24
Kars
DEM Parti: 24.58
AKP: 21.92
Igdir
DEM Parti: 45.03
AKP: 24.73
Hakkari
DEM Parti: 54.11
AKP: 28.11
Bingol
DEM Parti: 19.83
AKP: 33.11

TURQUIE. Fraudes massives et violences dans les provinces kurdes

0
TURQUIE / KURDISTAN – Les élections municipales de Turquie sont émaillées de violences et de fraudes massives dans les régions kurdes où des candidats et assesseurs kurdes ont été agressés, l’un d’entre eux tué, en plus des dizaines de milliers de soldats et policiers transportés dans la région pour voter illégalement afin d’empêcher les Kurdes de se gouverner.
Soldats & policiers turcs emmenés à voter illégalement dans un bureau de vote de Sirnak
Ce matin, une personne a été tuée et 11 autres blessées lors d’élection du chef (muhtar) du village Ağaçlıdere, à Sur, dans la province kurde de Diyarbakır. La victime s’appelle Emin Çelik, 43 ans, il était assesseur du parti kurde DEM.

 

Emin Çelik, assesseur du DEM Parti tué avec une arme à feu dans le village d’Ağaçlıdere
La chanteuse et candidate du parti DEM à Mardin / Ömerli, Devrim Demir a été aspergée de gaz lacrymogène par la police turque. La journaliste Özgür Aksoy qui couvrait la scène a été arrêtée.
Journalistes menacés
 
 
Devrim Demir recevant les premiers soins après l’attaque policière
 
Argent contre vote
Par ailleurs, dans le district de Ceylanpınar, à Şanlıurfa, plusieurs personnes qui ont voté pour le parti AK en échange d’argent ont partagé des photos de leurs bulletins tamponnés pour AKP dans un groupe WhatsApp qui a près de 300 membres.

Des électeurs votant pour l’AKP contre de l’argent à Şanlıurfa/Ceylanpınar
Un cas similaire de corruption a été révélé dans le district de Çınar (Xana Axpar) de Diyarbakır où le candidat de l’AKP, Davut Arzu, aurait conclu un contrat de 2 millions de livres turcs avec des chefs de quartiers (muhtar) et les imams en échange de 1 200 voix.
Le contrat de 2 millions de livres turcs qui serait signé avec des chefs de quartiers (muhtar) et les imams en échange de 1 200 voix
Au moins 46 901 « électeurs importés » ont voté dans les provinces kurdes

La porte-parole du Parti de Parti DEM, Ayşegül Doğan, déclaré qu’ils ont compté 46 901 électeurs mobiles (soldats et policiers) inscrits dans 31 localités kurdes. Elle a souligné que les « électeurs mobiles » étaient une usurpation de volonté et un coup d’État contre les urnes et appelé l’opposition turque à agir contre ces fraude électorale mise en place dans les région kurdes. Elle a déclaré : « Cela ne devrait pas être uniquement la question du parti DEM ; dans une partie de la Turquie, dans une géographie, le droit de vote d’un peuple est entravé par un coup porté à leur droit de revendiquer leur volonté ».

Les 31 circonscriptions où 46 901 électeurs mobiles ont voté sont:

Ağrı centre : 4 168
Taşlıçay: 204
Batman Hasankeyf: 280
Gercüş: 274
Adaklı: 99
Bitlis centre: 51
Bitlis Tatvan: 726
Dersim Mazgirt Akpazar: 127
Diyarbakır Eğil: 1 129
Diyarbakır Hazro: 797
Diyarbakır centre: 1 929
Elazığ Karakoçan: 519
Erzurum Karaçoban: 312
Çukurca: 3235
Derecik: 1979
Hakkari Yüksekova Esendere: 953
Şemdinli: 1886
Iğdır: 4382
Kars centre : 3842
Mardin Dargeçit: 570
Savur: 978
Mersin Akdeniz: 460
Muş Malazgirt: 609
Siirt Eruh: 1071
Kurtalan: 688
Pervari: 33
Siirt centre : 6 328
Şırnak Beytüşşebab: 828
Güçlükonak: 494
Şırnak centre: 6 541
Uludere: 1 409

Les militantes kurdes signalent que, comme les élections précédentes, le régime turc recours à la fraude massive pour gagner les élections dans les régions kurdes, violant la volonté du peuple kurde qui lutte pour ses droits fondamentaux, dont le droit d’élire ses propres représentants et non pas des administrateurs nommés par Erdogan qui spolient les provinces kurdes et privent la population des services de base.
 

 

 

 

Élections en Turquie: fraude massive dans les régions kurdes

0
TURQUIE / KURDISTAN – Alors qu’on vote pour les élections locales en Turquie aujourd’hui, on assiste à de nombreuses fraudes électorales dans les régions kurdes où le gouvernement d’Erdogan a envoyé plusieurs milliers de soldats et policiers pour qu’ils inversent les résultats en votant dans les provinces kurdes de Mardin, Diyarbakır, Hakkari et Şırnak acquises au parti DEM. Depuis hier, les militants kurdes publient sur les réseaux sociaux les images de soldats et policiers turcs transférés en car dans les régions kurdes spécialement pour changer le résultat des élections.

Argent contre vote

Par ailleurs, dans le district de Ceylanpınar, à Şanlıurfa, plusieurs personnes qui ont voté pour le parti AK en échange d’argent ont partagé des photos de leurs bulletins tamponnés pour AKP dans un groupe WhatsApp qui a près de 300 membres.

Des électeurs votant pour l’AKP contre de l’argent à Şanlıurfa/Ceylanpınar
Un cas similaire de corruption a été révélé dans le district de Çınar (Xana Axpar) de Diyarbakır où le candidat de l’AKP, Davut Arzu, aurait conclu un contrat de 2 millions de livres turcs avec des chefs de quartiers (muhtar) et les imams en échange de 1 200 voix.
contrat de 2 millions de livres turcs avec des chefs de quartiers (muhtar) et les imams en échange de 1 200 voix
 
Les militantes kurdes signalent que, comme les élections précédentes, le régime turc recours à la fraude massive pour gagner les élections dans les régions kurdes, violant la volonté du peuple kurde qui lutte pour ses droits fondamentaux, dont le droit d’élire ses propres représentants et non pas des administrateurs nommés par Erdogan qui spolient les provinces kurdes et privent la population des services de base.

KCK: Les agresseurs des Kurdes en Belgique étaient les membres de l’EI turc

0
Tout en exigeant des gouvernements européens qu’ils adoptent une réponse adéquate aux récentes attaques des Loups Gris turcs en Belgique, l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) exhorte les Kurdes à éviter de répondre aux provocations et d’user uniquement d’actions légales. KCK a déclaré que ceux qui avaient attaqué les Kurdes en Belgique étaient les gangs de l’État islamique de Turquie.
 

Le 24 mars, des Kurdes, principalement des familles du Rojava, ont été attaqués par des centaines de fascistes turcs dans la ville belge de Heusden-Zolder, alors qu’ils revenaient des célébrations du Newroz. Des dizaines de Kurdes ont été menacés d’être brûlés dans une maison où ils s’étaient réfugiés et certains ont été grièvement blessés lors de l’attaque.

Le Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistanê – KCK), a publié une déclaration condamnant les attaques de la foule contre les Kurdes en Belgique, ainsi que l’incitation du régime turc, appelant à une réaction sous la forme d’une protestation démocratique contre ces attaques.

Le communiqué du KCK publié samedi comprend les éléments suivants :

« Sur le chemin du retour après les célébrations locales du Newroz, des citoyens kurdes de Belgique ont été attaqués par des foules fascistes, racistes et sectaires. Les auteurs de l’assaut avaient l’intention de tuer des Kurdes non armés en encerclant une maison dans laquelle les gens cherchaient refuge. L’attaque a fait de nombreux blessés parmi les Kurdes, dont certains sont actuellement dans un état critique. L’attaque est toujours en cours. Tayyip Erdogan et les médias turcs spécialisés dans la guerre travaillent très dur pour alimenter ces attaques. Nous condamnons fermement ces agressions racistes et fascistes issues d’une idéologie anti-kurde. Cette attaque était une tentative de massacre. Les maisons ont été incendiées et ceux qui s’y trouvaient devaient être brûlés vifs. Cette tentative de massacre est le reflet du massacre de Madimak.

L’administration fasciste de l’AKP-MHP, enragée et hystérique face à la lutte croissante de notre peuple, a organisé et planifié l’attaque en Belgique. L’intention était d’inciter la population à la peur et à l’intimidation, de détourner l’agenda populaire par des provocations, de dresser la population contre les gouvernements concernés et, en fin de compte, de saper la résistance croissante du peuple. C’est ainsi qu’est née la tentative de massacre en Belgique : l’administration AKP-MHP, furieuse et impuissante face au mouvement de libération grandissant, a saisi Newroz comme une opportunité pour prendre de telles mesures.

Notre peuple a exprimé une position très ferme contre le colonialisme et la trahison des collaborateurs, en célébrant Newroz avec une passion et une implication immenses dans les quatre régions du Kurdistan et au-delà. Ils ont une fois de plus démontré leur engagement envers le mouvement de libération et le leader Apo [Abdullah ÖCalan] envers le monde. Le Newroz de cette année a révélé la conscience historique de notre peuple et démontré l’échec de la politique fasciste et meurtrière du gouvernement AKP-MHP. Le gouvernement AKP-MHP, plongé dans la politique de génocide contre les Kurdes, commet de nouvelles horreurs en raison de la frustration et de la défaite auxquelles il est confronté. L’attentat en Belgique montre que de nouveaux projets sont poursuivis par le gouvernement AKP-MHP, qui continue d’insister sur le génocide du peuple kurde. L’un des principaux objectifs de ces attaques est de provoquer le peuple kurde, en particulier la jeunesse, afin de le pousser à riposter, en le présentant selon le récit établi par le régime fasciste turc.

Lancée par nos amis internationaux le 10 octobre 2023, la campagne mondiale pour la liberté a obtenu un soutien considérable de la part des citoyens du monde entier, en particulier des femmes, des opprimés et de l’opinion publique démocratique. Cela a en outre servi à universaliser la lutte du peuple kurde. Face à cette lutte en cours, le gouvernement nationaliste, raciste et fasciste AKP-MHP, qui envisage de tenter l’occupation du Kurdistan et le génocide des Kurdes, s’est heurté à des obstacles majeurs. Ces forces fascistes mettent en œuvre toutes sortes de politiques d’isolement, d’isolement cellulaire et de génocide contre le leader Apo. L’objectif du gouvernement AKP-MHP était de provoquer en planifiant l’attaque en Belgique, d’influencer l’agenda de nos peuples en Europe et d’empêcher la campagne mondiale pour la liberté de progresser davantage, réalisant que si elle continue avec son succès actuel, le le régime fasciste ne sera pas en mesure de maintenir sa politique. C’est la principale raison derrière l’attaque d’une foule aussi fasciste, raciste et sectaire en Belgique.

La nature de la menace que font peser sur l’Europe l’État turc et la coalition AKP-MHP est devenue une fois de plus évidente avec l’attentat en Belgique. Les auteurs de cette attaque partagent le même état d’esprit que l’Etat islamique.

L’EI est dirigé et soutenu par l’État turc et le gouvernement AKP-MHP, ce qui représente une menace pour tout le monde. Les intérêts de l’État turc et du gouvernement AKP-MHP sont le principal moteur des attaques de l’État islamique. Le fait que l’attaque en Belgique ait eu lieu juste après les atrocités commises à Moscou n’est pas une coïncidence. Le gouvernement AKP-MHP entend créer un environnement déchiré par la guerre afin de réaliser ses objectifs néo-ottomans, en particulier le génocide du peuple kurde, et de transformer chaque site en un champ de bataille sanglant, poussant l’Europe à obéir à leurs exigences.

Nous pensons qu’il est raisonnable et bon que le gouvernement belge tente de mettre fin à de nouvelles provocations à cet égard. Néanmoins, il est impératif de découvrir, dénoncer et exposer clairement les motivations qui sous-tendent ces attaques de la part du gouvernement dirigé par l’AKP-MHP. L’approche des États européens face aux atrocités commises contre les Kurdes n’est jamais totalement transparente. Non seulement cette approche obscurcit la vérité, mais elle ouvre également la porte à davantage d’agressions et d’atrocités. Dans toute l’Europe, l’administration AKP-MHP rassemble, équipe et attaque les personnes aux convictions racistes, fascistes et sectaires. Rien n’est fait pour les arrêter, même si cela est fait publiquement.

Nous exigeons un changement de politique de la part des gouvernements européens, en particulier de l’État belge. Il est impératif de reconnaître que ces gangs de l’EI, fascistes, racistes et fanatiques, n’attaquent pas seulement les Kurdes mais aussi la population européenne. En outre, nous exhortons notre peuple à s’abstenir de tout comportement provocateur ou de recourir à des moyens autres que les actions et efforts démocratiques. »

 
L’idéologie des Loups Gris du Mouvement Ülkücü (Idéalistes, le nom complet est « Foyers idéalistes », en turc: Ülkü Ocaklari) repose sur une exaltation de la « race », de la langue, de la culture et de la nation turques. Les autres peuples de Turquie sont considérées comme une force de division de l’unité du pays et sont donc combattus. L’idéologie des Ülkücü est largement façonnée par les images de l’ennemi et les théories du complot. L’éventail des ennemis « internes » et « externes » s’étend des Kurdes, des Grecs et des Arméniens aux Juifs, des Européens et des Chinois aux États-Unis et au Vatican.
 

TURQUIE. Les mères du Samedi exigent la vérité dans l’affaire de disparition de Talat Türkoğlu

0
ISTANBUL – Les mères du Samedi qui se rassemblent chaque semaine sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour s’enquérir du sort de leurs proches disparus et assassinés en détention et pour exiger que les auteurs soient poursuivis, ont demandé ce qui est arrivé à Talat Türkoğlu, un socialiste d’Istanbul porté disparu en avril 1996 et dont un ancien agent du JITEM a avoué le meurtre sous la torture de Turkoglu par des policiers.
 
Talat Türkoğlu, avait été arrêté et jugé à plusieurs reprises dans le passé pour des délits politiques. Les policiers civils le surveillaient. Le 29 mars 1996, Talat Türkoğlu a voyagé en bus d’Istanbul à Edirne, une ville proche de la frontière avec la Grèce, pour rendre visite à des proches. Pendant son trajet vers Edirne, le bus a été arrêté par une voiture et une personne de cette voiture est montée dans le bus. Avant son arrivée à Edirne, la même voiture a de nouveau arrêté le bus et la personne qui était montée dans le bus plus tôt est revenue à la voiture. Cette voiture a suivi Talat Türkoğlu jusqu’à son arrivée chez ses proches à Edirne.
 
Le 1er avril 1996, Talat Türkoğlu quitta Edirne pour Istanbul. Il n’est pas arrivé chez lui et a disparu depuis. En entrant chez elle, le cinquième jour après la disparition de son mari, son épouse remarqua que la porte d’entrée était ouverte et que sa télévision était allumée. Selon elle, les personnes qui sont entrées chez elle l’avaient fait avec la clé de son mari.
 
Zeynep Yıldız, membre de la commission contre les disparitions en détention de l’Association des Droits de l’Homme (IHD), a lu un communiqué de presse lors de la 992e veillée des Mère du Samedi.
 
Elle a déclaré: « Talat Türkoğlu, 45 ans, connu pour son identité socialiste, a été vivant à Avcılar, Istanbul. Il s’est rendu à Edirne pour rendre visite à sa mère le 29 mars 1996. Il a raconté à ses frères qu’il avait été suivi par des policiers en civil depuis Istanbul jusqu’à la porte de sa maison à Edirne. Ils ont également été témoins de cette situation alors qu’il séjournait chez sa famille. Il a décidé de rentrer chez lui à Istanbul le 1er avril 1996 et on n’a plus jamais eu de nouvelles de lui. Toutes les tentatives de la famille Türkoğlu, de l’Association des Droits de l’Homme et d’Amnesty International ont échoué. Les autorités officielles ont déclaré que Talat Türkoğlu n’avait pas été arrêté et que l’on ne savait pas où il se trouvait. En 1997, les aveux de Kasım Açık, membre du JİTEM, ont été repris dans la presse. Kasım Açık, qui a donné des informations détaillées sur la description, la montre, les vêtements, les chaussures et le portefeuille de Talat, a déclaré qu’il avait été interrogé par une équipe de policiers, de soldats (…) à Çadurkent, près d’Edirne, et que son corps, qui avait été torturé, a été jeté dans la rivière Meriç. (…)
 
En résumé, bien que tous les recours aient été tentés en droit interne concernant la disparition de Talat Türkoğlu en détention, le dossier a été clos par prescription. À l’occasion du 28e anniversaire de sa disparition en détention, nous exigeons que toutes les décisions de prescription prises dans le dossier Talat Türkoğlu, contraires au droit international, soient levées et que le dossier soit rouvert et qu’une enquête et des poursuites efficaces soient menées. Peu importe le nombre d’années qui passent, nous ne cesserons pas d’exiger justice pour Talat Türkoğlu et toutes nos disparus, et de rappeler que l’État doit agir selon les normes du droit universel. »
 

Depuis près de 29 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Mères du Samedi est un groupe de militants qui cherchent à connaître le sort de leurs proches disparus en garde à vue dans les années 1980 et 1990 et exigent des comptes pour ces disparitions.

En mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.