PARIS – Le journaliste Maxime Azadî interpelle l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et La France Insoumise (LFI) au sujet du nettoyage ethnique opéré par la Turquie dans le canton kurde d’Afrin, dans le Nord de la Syrie, où des associations liées aux Frères Musulmans et au Hamas construisent des colonies destinées à des Arabes et aux réfugiés palestiniens.
Voici la lettre ouverte de Maxime Azadî adressée à Rima Hassan et à LFI publiée sur X (Twitter):
A Rima Hassan et à LFI: Réinstallation des Palestiniens sur les terres kurdes
Selon Wikipédia, Madame #RimaHassan, vous êtes née dans le camp de réfugiés de Neirab, près d’#Alep. Vous attirez constamment l’attention sur les horribles massacres à #Gaza, mais il y a d’autres forces en coulisses qui profitent de ces massacres et du génocide des #Palestiniens. Par exemple, outre l’#Israël, le #Hamas, la #Turquie, les Frères Musulmans, le #Qatar… Des milliers de Palestiniens, issus du camp où vous êtes née, ont été réinstallés sur des terres kurdes occupées. La construction de ces colonies a été prise en charge par des associations palestiniennes et financée en partie depuis la bande de Gaza et la Cisjordanie.
En résumé, alors que la Cisjordanie et Gaza subissent une destruction massive, cette tragédie s’est transformée en une intervention démographique au #Kurdistan, encouragée par l’État turc et soutenue par le Qatar et le Koweït. Vous devriez également adopter une position contre l’utilisation des Palestiniens dans ces politiques de génocide, ainsi que contre leur implication volontaire ou forcée dans ces crimes. Vous êtes déjà la cible de nombreuses critiques ; je n’ai pas l’intention de vous demander de faire un effort dans ce sens, et je ne suis pas sûr que vous ayez la volonté de défier le fascisme turc, mais votre parti pourrait attirer l’attention sur l’occupation et le génocide perpétrés par l’État turc, enfin, si cela ne vous fait pas perdre des voix.
Pour en revenir au sujet ; selon le journal Yeni Özgür Politika basé à Francfort, des colonies palestiniennes ont été établies dans la ville et les environs d’Afrin, une région de Rojava occupée par l’État turc depuis 2018, avec l’argent et les contributions volontaires des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Ces colonies dans les terres kurdes reçoivent des noms arabes.
Les associations palestiniennes impliquées dans ces crimes sont majoritairement liées aux Frères Musulmans et au Hamas.
Pour établir des colonies, les oliviers, source de subsistance des Kurdes, ont été coupés, brûlés et pillés. On ne sait pas si les colons palestiniens ont joué un rôle dans ces crimes. Les Palestiniens réinstallés sur les terres kurdes étaient déjà des réfugiés en Syrie. Certains continuent de vivre dans des zones sous contrôle de Damas.
Rien qu’à Cindires, près d’Afrin, il y a 15 villages de colons palestiniens. D’autres colonies ont été établies dans les districts de Bilbil, Mabata, Sera, Siye et Raco.
Malgré les dénégations occasionnelles du Hamas et du Fatah, de nombreuses sources suspectent un soutien financier de la Palestine pour les colonies d’Afrin.
De plus, Khaled Meshaal, un dirigeant du Hamas, avait ouvertement soutenu l’occupation turque d’Afrin.
L’intervention démographique est d’une ampleur effroyable. L’occupation turque a déplacé 350 000 Kurdes, remplacés par des jihadistes, leurs familles et des réfugiés palestiniens. En janvier 2023, le nombre de colons était estimé à 500 000.
En conséquence, la population kurde de la ville est passée de 97 % en 2018 à 35-30 % après l’occupation.
La construction des colonies se poursuit et des dizaines de milliers d’autres personnes doivent être installées. On prétend que l’État turc, en complicité avec Israël et le Qatar, envisage de réinstaller les habitants de Gaza sur les terres kurdes. L’État turc souhaite sans aucun doute occuper toutes les terres kurdes et en changer la démographie. Ce n’est pas un secret. Cependant, on ne sait pas encore s’il parviendra à le faire en pratique.
Alors que le scandale du salut des Loups Gris turcs effectué à la fin du match Autriche -Turquie a provoqué un incident diplomatique entre la Turquie et l’Europe, un historien allemand déclare que l’organisation de l’extrême-droite turque, « Foyers Idéalistes » (Ülkücüler) connue sous le noms des Loups Gris (Bozkurtlar), a été implantée en Allemagne avec l’aide des services secrets allemands pour contrer le rôle d’avant-garde joué par des migrants kurdes et turcs dans l’organisation des grèves des travailleurs en Allemagne dans les années 1970.
L’historien et journaliste allemand Nikolaus Brauns a révélé le rôle joué par les services secrets allemands dans la création du mouvement des « Loups gris » en Allemagne. Les Loups gris sont considérés comme le plus grand mouvement d’extrême droite en Allemagne.
Après que des symboles associés à l’organisation d’extrême droite turque « Loups Gris » ont été affichés lors de la Coupe d’Europe, des voix publiques réclament l’interdiction de l’organisation en Allemagne.
Dans une interview à la chaîne de télévision allemande ZDF, l’historien et journaliste allemand Nikolaus Brauns décrit l’histoire du mouvement des « Loups Gris » en Allemagne, analysant le rôle joué par les services de renseignement allemands dans la fondation des « Loups Gris » en Allemagne.
Brauns explique que dans les années 1970, « de nombreux travailleurs migrants étaient organisés dans des organisations de gauche en Allemagne » et que les migrants kurdes et turcs jouaient un rôle d’avant-garde dans l’organisation des grèves des travailleurs.
Brauns continue en évoquant les rencontres qui ont eu lieu à cette époque entre l’homme politique allemand Franz Josef Strauß et l’ancien vice-Premier ministre turc Alparslan Türkeş. Il raconte qu’une réunion entre les représentants des États allemand et turc a eu lieu en 1978, au cours de laquelle ils ont convenu d’une lutte commune « contre le communisme en Turquie et en Allemagne ».
Braun poursuit en illustrant le rôle joué par les fonctionnaires allemands dans l’établissement des Loups Gris en Allemagne.
« Franz Josef Strauß a alors dit à Alparslan Türkeş qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avoir toujours un arrière-pays sûr en Allemagne », affirme Brauns.
Il souligne que « c’est bien un conseiller municipal de la CDU, qui était aussi l’expert de la Turquie auprès du Service fédéral de renseignement, […] qui a ensuite loué une salle pour l’événement fondateur de la Fédération turque en Allemagne ». La Fédération turque est considérée comme l’une des premières organisations légales des Loups gris en Allemagne. (Medya News)
Dans l’article suivant, le site Kurdish Center for Studies revient sur le scandale du salut des Loups Gris turcs effectué à la fin du match Australie-Turquie le 2 juillet dernier, déclarant qu’« On ne peut pas séparer le sport de la politique », avant de poursuivre ainsi:
Bien que nous aimions croire que les matchs de football sont des spectacles neutres et apolitiques, ils sont indissociablement liés à un contexte sociopolitique plus large auquel il est inévitable d’échapper (comme le savent tous les supporters kurdes d’Amedspor). La semaine dernière, cette idée a été pleinement mise en évidence, déclenchant un débat plus large sur la frontière entre la fin de l’expression de soi et le début du discours de haine violent.
Le 2 juillet au soir, le footballeur turc de 26 ans Merih Demiral a marqué deux buts pour la Turquie, menant son pays à la victoire contre l’Autriche lors de leur match de l’Euro 2024 à Leipzig en Allemagne. Cependant, après son deuxième but, il a célébré en courant vers les supporters turcs ravis dans les tribunes et a fièrement exécuté le salut des Loups Gris avec les deux mains. S’en est suivie une controverse internationale impliquant tout le monde, des fédérations de football aux ambassadeurs, en passant par les ministres nationaux et les présidents, laissant de nombreux fans occasionnels s’interroger sur le contexte plus large des signes de main de Demiral ?
Qui sont les Loups Gris ?
Les Loups Gris (Bozkurtlar), officiellement connus sous le nom de Foyers Idéalistes (Ülkü Ocakları), sont l’aile jeunesse paramilitaire néofasciste et virulemment raciste du Parti du mouvement nationaliste turc (MHP), qui fait partie d’une coalition au pouvoir avec le Parti de la justice et du développement (AKP) de Tayyip Erdoğan. Leur vision politique d’extrême droite est une combinaison d’islamisme conservateur, d’antisémitisme et de touranisme mythique hyper nationaliste, qui les voit comme les troupes de choc pour faire naître un monde turc uni des Balkans à la Sibérie. Leur xénophobie fanatique envers les Turcs non sunnites les a conduits à terroriser et à assassiner en fonction de l’ethnicité (Kurdes, Arméniens, Grecs, Assyriens et Arabes), de la religion (Alévis, Chrétiens et Juifs) et de la politique (toute personne de gauche politique). Ils financent leur tristement célèbre organisation criminelle par une combinaison de trafic d’armes, de trafic de drogue, de trafic d’êtres humains, d’extorsion et de soutien de l’État profond turc, qui les utilise pour intimider leurs adversaires dans toute l’Europe et en Turquie.
En tant qu’escadron de la mort paramilitaire soutenu par Ankara, les Loups gris ont reçu carte blanche depuis leur fondation en 1968 pour attaquer ouvertement les ennemis présumés de l’État turc. Cette bénédiction de l’État pour assassiner des milliers de ses opposants a donné lieu à une liste d’atrocités notables, notamment le massacre de la place Taksim (1977) – où ils ont assassiné 34 gauchistes, le massacre de Maraş (1978) – où ils ont assassiné plus de 100 Kurdes alévis, le massacre de Beyazıt (1978) – où ils ont fait exploser 7 étudiants de gauche, le massacre de Bahçelievler (1978) – où ils ont abattu 7 autres étudiants, le massacre de Çorum (1980) – où ils ont assassiné 57 jeunes alévis, et le massacre de Sivas (1993) – où ils ont brûlé vifs 35 intellectuels alévis à l’hôtel Madımak. Dans le cas de ce dernier, cela s’est produit le 2 juillet, ce qui signifie que lorsque les mains de Demiral ont dessiné la forme du Loup Gris devant des milliers de supporters rugissants sur le terrain de football [cela intervenait le jour où on commémorait le 31e anniversaires du massacre de Sivas où une foule a fait le même geste alors qu’on brûlait vives 35 personnes dans l’hôtel Madimak].
Loin de chez eux, dans la diaspora européenne, les Loups Gris ont tristement tenté d’assassiner le pape Jean-Paul II en 1981 et on les retrouve aujourd’hui souvent en train de distribuer des versions turques de Mein Kampf d’Adolf Hitler, de vandaliser des mémoriaux du génocide arménien ou de mener des attaques de foule contre les Kurdes – comme ils l’ont récemment fait en mars 2024 en Belgique contre des familles kurdes revenant des célébrations du Newroz.
C’est pour ces raisons que de nombreux Kurdes, Arméniens et autres cibles des Loups Gris génocidaires ont immédiatement déclaré que le salut des Loups Gris de Merih Demiral était similaire à celui de quelqu’un qui lance le Sieg Heil ! et que le groupe devait être considéré comme la version turque des néonazis. Il est intéressant de noter que le fondateur des Loups Gris, Alparslan Türkes (1917-1997), qui était un admirateur d’Hitler et des nazis, a décrit le geste de la main du loup en ce sens :
« Le petit doigt symbolise les Turcs, l’index symbolise l’Islam, l’anneau – ou le museau – symbolise le monde. Le point où les trois autres doigts se rejoignent est un timbre. Cela signifie que nous allons mettre le timbre turco-islamique sur le monde. »
L’équipe de football turque fait le salut nazi à Berlin, en Allemagne, lors des Jeux olympiques de 1936.
L’Allemagne réagit au geste de Demiral
En Allemagne, pays hôte de l’Euro 2024, où toute sympathie envers le nazisme est interdite, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a immédiatement appelé l’UEFA à punir Demiral pour ce geste, déclarant : « Les symboles de l’extrême droite turque n’ont pas leur place dans nos stades. Utiliser le Championnat d’Europe de football comme une plateforme pour le racisme est totalement inacceptable. Nous attendons de l’UEFA qu’elle enquête sur cette affaire et envisage des sanctions. »
Son indignation était justifiée, mais elle soulevait aussi la question plus vaste de savoir pourquoi son pays n’a pas interdit les Loups Gris comme d’autres l’ont fait en Europe ? D’autant plus que le groupe est suffisamment menaçant pour être surveillé par l’agence fédérale allemande, qui surveille leurs activités. Il s’agit également du plus grand groupe extrémiste d’Allemagne, avec plus de 12 000 membres estimés. De plus, le 20 mai 2021, le Parlement européen, dont l’Allemagne fait partie, a exhorté l’Union européenne à désigner les Loups Gris comme une organisation terroriste. Mais le gouvernement allemand ne l’a toujours pas fait.
Ailleurs en Europe, le groupe est actuellement interdit en France et son geste de la main est interdit en Autriche depuis 2019, où il est passible d’amendes pouvant aller jusqu’à 4 000 €. Le fait que Demiral ait exécuté son salut du loup contre le seul pays qui inflige spécifiquement des amendes aux personnes qui font ce geste (l’Autriche) est une autre ironie de ce drame général.
Demiral joue l’innocent
S’exprimant après le match, Demiral a défendu ce geste mais a prétendu qu’il s’agissait d’une expression apolitique de fierté nationale, déclarant :
« Cela a à voir avec cette identité turque, car je suis très fier d’être turc. Et je l’ai ressenti au plus haut point après le deuxième but. C’est ainsi que j’ai fini par faire ce geste. Je suis très heureux de l’avoir fait. J’ai vu des gens dans le stade qui faisaient ce signe. (…) »
Lorsqu’on lui a donné l’occasion de s’expliquer à nouveau sur ce geste, Demiral a répondu : « Comment puis-je expliquer cela ? Bien sûr, nous sommes tous turcs. (…) Nous sommes très fiers. Je suis très fier en tant que personne d’être turc. C’est donc ce que j’ai fait. C’était le sens de ce geste. C’est tout à fait normal. » Demiral a ensuite exprimé son espoir d’avoir « d’autres occasions de faire à nouveau le même geste ».
Plus tard dans la soirée, Demiral a publié un message sur X le montrant en train de célébrer le salut avec la phrase « ne mutlu Türküm diyene », ce qui signifie « Heureux celui qui se dit ‘je suis turc’ ». Cette phrase, inventée par Mustafa Kemal Atatürk (fondateur de la Turquie moderne), a une signification sinistre pour les minorités en Turquie, comme les Kurdes, les Arméniens, les Grecs et les Assyriens.
Si l’on pensait que Demiral n’était qu’un athlète désorienté, l’histoire montre qu’il n’est pas étranger aux controverses politiques. Il était également au cœur du dernier grand scandale du football turc , le 11 octobre 2019 , après un but de la Turquie contre l’Albanie lors d’un match de qualification pour l’Euro 2020. Demiral était l’un des joueurs turcs qui ont participé à un « salut militaire » controversé célébrant le dernier assaut d’Erdoğan contre les Kurdes. Le même jour, il a ouvertement déclaré sur Twitter son soutien à l’invasion turque du Rojava (nord de la Syrie), qui a conduit l’armée turque à envahir les villes kurdes de Serê Kaniyê et Girê Spî. Peu de temps après, des responsables français ont appelé à des sanctions contre l’équipe nationale turque.
Des soldats de l’armée turque saluent les Loups Gris pour célébrer leur invasion militaire imminente de la ville kurde d’Afrin au Rojava (janvier 2018).
Demandes de responsabilité
Après la dernière controverse autour de Demiral, de nombreux journalistes et observateurs ont exigé qu’il soit sanctionné par une suspension, voire une interdiction de pratiquer le sport. Le journaliste autrichien Michael Bonvalot a écrit : « Il arbore ouvertement le symbole des Loups Gris fascistes. Ces paramilitaires ont été responsables de milliers de morts et siègent aujourd’hui au gouvernement turc aux côtés de l’AKP d’Erdogan. Quand l’UEFA réagira-t-elle ? » De même, Duzen Tekkal, une journaliste germano-yazidie, s’est indignée de ce geste, affirmant qu’elle recevait depuis des années des menaces de mort de la part de membres des Loups Gris en Allemagne, déplorant : « Le fait que Merih Demiral fasse ici le salut du loup de l’extrême droite est une moquerie envers les victimes. »
L’expert politique turc Nick Ashdown a donné son analyse de la situation, en faisant remarquer :
« Il y a évidemment une énorme diaspora turque en Allemagne, et je suis sûr que beaucoup de gens de la diaspora auraient été heureux de voir le salut du loup. Mais beaucoup d’autres auraient été horrifiés de le voir, en particulier les membres de diverses minorités, comme la minorité kurde ou la minorité religieuse alévie. Ces groupes ont souvent été pris pour cible par les Loups gris et cette violence se produit également en Europe, où des groupes kurdes et des groupes turcs de Loups gris s’affrontent souvent dans les rues, en particulier lors de matchs sportifs ou d’événements similaires. »
Ashdown a ensuite décrit l’idéologie fasciste violente des Loups Gris, en notant :
« On pourrait le qualifier de groupe fasciste dans le sens où la violence est au cœur de son action. Il y a une obsession pour l’ordre et la sécurité, une sorte de vénération de l’État en tant que garant de cet ordre et de cette sécurité, et une idolâtrie des forces de sécurité et de l’armée. Il y a une hostilité envers les minorités et d’autres groupes extérieurs. C’est très nationaliste. »
Des nationalistes turcs brandissent le drapeau turc et saluent les Loups gris devant une fresque de l’EI dans la ville syrienne de Jarablus (2016).
La Turquie défend Demiral
Le gouvernement turc est l’un des groupes qui a soutenu sans équivoque les actions de Demiral. Le chef du MHP, Devlet Bahceli, a condamné l’enquête de l’UEFA sur le geste de Demiral, la qualifiant de « partiale et erronée », affirmant que l’UEFA participait à une « caravane maléfique » aux côtés de « groupes internes manifestement hostiles aux Turcs et à la Turquie ». Bahceli a reconnu que le geste était « le signe de Bozkurt » de son organisation (et non un symbole national innocent de fierté comme de nombreux Turcs l’ont prétendu sur les réseaux sociaux), mais a proclamé que « le signe du Loup Gris fait par (…) Merih (…) est le message de la nation turque au monde ».
Le gouvernement d’Erdoğan a convoqué le lendemain l’ambassadeur allemand à Ankara. Le porte-parole du parti au pouvoir, l’AKP, Omer Celik, a qualifié d’« inacceptables » les critiques contre Demiral. Pour tirer profit de la controverse, le leader turc Erdoğan a annulé sa présence au sommet de l’Organisation des États turcs (OET) qui se tenait en Azerbaïdjan le samedi 6 juillet, afin de se rendre à Berlin et d’assister au match de football entre la Turquie et les Pays-Bas.
Demiral suspendu, la Turquie défie
Suite à cet incident, l’UEFA a qualifié les actions de Demiral de « comportement inapproprié » et a nommé un inspecteur d’éthique et de discipline conformément à l’article 31 de son règlement disciplinaire pour enquêter sur l’affaire. Vendredi 5 juillet, l’UEFA a officiellement suspendu Demiral pour deux matchs, avec un communiqué indiquant :
« L’instance d’appel (de l’UEFA) a décidé de suspendre le joueur de la Fédération turque de football Merih Demiral, pour un total de deux (2) matches de compétition par équipes représentatives de l’UEFA pour lesquels il aurait autrement été éligible, pour non-respect des principes généraux de conduite, pour violation des règles fondamentales de bonne conduite, pour avoir utilisé des événements sportifs pour des manifestations de nature non sportive et pour avoir jeté le discrédit sur le sport du football. »
Cette interdiction exclut Demiral du quart de finale de son équipe contre les Pays-Bas samedi, et de la demi-finale, si la Turquie se qualifie.
La décision a été critiquée en Turquie, et la Fédération turque de football a fait appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). De son côté, le vice-président turc, Cevdet Yilmaz, a dénoncé la décision comme étant inacceptable et a appelé à sa « correction ».
Un militant turc, Emrah Çelik, fait le salut des Loups gris tout en tenant la tête décapitée d’un soldat syrien en mars 2020 (à gauche), un Turc à Istanbul lève un couteau et fait le salut des Loups gris tout en menaçant de tuer des réfugiés arabes à Istanbul le 1er juillet 2024 (à droite).
Interdisez-le également en dehors du terrain
Cette saga a ouvert de nombreuses plaies et a suscité un débat sur la question de savoir si l’Allemagne et le reste de l’Europe devraient interdire le geste de la main des Loups Gris comme l’Autriche ou interdire le groupe comme la France. En tant qu’organisation de recherche kurde basée en Allemagne, nous, au Centre d’études kurdes (KCS), croyons sans équivoque que les deux mesures sont nécessaires.
Le « salut du loup » n’est pas un geste inoffensif et ludique de « fierté turque », mais un acte d’intimidation ethnique représentant un gang criminel néofasciste notoire qui a terrorisé et assassiné des milliers de victimes innocentes. Si une nation comme l’Allemagne décide que l’autorisation du salut nazi est néfaste pour le tissu social parce qu’il constitue une menace directe pour la sécurité d’autrui, alors le salut des Loups gris remplit la même fonction. De plus, l’UEFA devrait décréter que tout futur joueur faisant ce geste de la main sera banni à vie, tout comme la Fédération hellénique de football l’a fait avec le footballeur Georgios Katidis lorsqu’il a fait le salut nazi en mars 2013 après avoir marqué un but. Dans ce cas, la fédération grecque de football a qualifié cela de « grave provocation » qui insultait « toutes les victimes de la bestialité nazie ».
De même, le salut des Loups gris est une insulte à toutes les victimes de la bestialité ultranationaliste turque, car ce geste continue d’être utilisé dans le monde entier pour célébrer leurs atrocités. En fait, juste un jour avant le geste sur le terrain de Demiral, une vidéo a émergé d’un homme turc à Istanbul brandissant un couteau et menaçant de tuer des réfugiés arabes tout en faisant le salut des Loups gris. De plus, nous avons vu le salut des Loups gris utilisé par le militant turc Emrah Çelik en avril 2020 après avoir décapité un soldat syrien, et par les soldats turcs alors qu’ils envahissaient la ville kurde d’Afrin en 2018, pour installer leur occupation brutale qui dure maintenant depuis 6 ans. De plus, lorsque les soldats azerbaïdjanais ont récemment pillé la ville arménienne de Stepanakert en Artsakh, ils ont fièrement exécuté le salut des Loups gris, tout comme les mercenaires djihadistes turcs l’ont fait à chaque fois qu’ils occupaient une nouvelle ville kurde au Rojava.
Il ne s’agit pas ici d’une question de liberté d’expression, mais de savoir si la société va ou non autoriser ouvertement des menaces de mort fascisantes contre des minorités ciblées en raison de leur appartenance ethnique ou religieuse. Et dans ce cas, nous, au KCS, pensons que le salut des Loups Gris (et leur organisation) devrait être définitivement interdit sur les terrains de football et dans les rues d’Europe.
Article de The Kurdish Center for Studies, version originale à lire ici:
IRAK / KURDISTAN – Les bombardements de l’armée turque stationnée à Girê Amediyê, ont provoqué un incendie sur la montagne Garê, dans la région autonome kurde d’Irak. Les soldats turcs ont empêché les villageois qui voulaient éteindre le feu qui s’est propagé à leurs vergers et vignobles.
Les attaques de l’armée d’occupation turque, qui se sont intensifiées ces derniers jours, visent non seulement les zones de guérilla mais tout le Kurdistan du Sud (nord de l’Irak).
Alors que les villages de Dergelê, Bazê et Mîska, dans la région de Metîna, ont fini par être incendiés après les bombardements menés par l’armée d’occupation turque, des incendies se sont maintenant déclarés dans les villages de Mijê, Kevne Mijê et Spîndarê, sur les pentes de la montagne Garê.
L’incendie déclenché par le bombardement des troupes turques stationnées à Girê Amediyê le matin a continué à faire rage tout au long de la journée, se propageant aux vignes, aux jardins et aux villages.
Les habitants locaux, qui veulent empêcher les incendies de se propager davantage, sont empêchés par les autorités du KDP et ne sont pas autorisés à intervenir sur les flammes.
La Turquie a massivement étendu ses opérations d’occupation dans la région du Kurdistan irakien au cours des dernières semaines et prépare son « offensive d’été » annoncée de longue date contre les guérilleros kurdes. Des concentrations massives de troupes ont lieu depuis plusieurs jours. Les effectifs sont renforcés et des chars sont déployés notamment à Amadiya et dans ses environs.
Au milieu du silence à Bagdad et Erbil, les forces turques ont installé des points de contrôle et commencé à effectuer des contrôles d’identité à Duhok, tout en évacuant de force de nombreux villages.
Dans un communiqué du 3 juillet, le Comité des relations extérieures de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a rapporté que l’État turc déploie des mercenaires de l’EI dans les zones qu’il cherche à occuper dans le sud du Kurdistan, en plus des gardes de village et des mercenaires de Roj.
« L’opinion publique internationale doit également en être consciente : ces gangs de l’EI, qui combattent actuellement les guérilleros du Kurdistan, sont sur le point de devenir un fléau pour l’humanité ; comme une bombe à retardement, ils causeront de grands dommages. Une réaction ferme doit être organisée contre l’invasion de l’Irak et du sud du Kurdistan par l’État turc et le déploiement de ces gangs fascistes de l’EI », a déclaré la KCK.
IZMIR – La présidente des associations culturelles alévies (AKD), Seher Şengünlü Yılmaz a été incarcérée à Izmir pour purger une peine disciplinaire de 3 jours de prison. Elle et d’autres responsables de l’AKD étaient intervenus pour mettre fin à une affaire de corruption présumée touchant une association culturelle alévie dans la province kurde de Gaziantep.
Les institutions alévies d’Izmir ont fait une déclaration à la presse devant le palais de justice d’Izmir concernant la peine de prison prononcée contre la présidente des Associations culturelles alévies (Alevi Kültür Dernekleri – AKD), Seher Şengünlü Yılmaz. Lors de la déclaration, une banderole « Seher Şengünlü Yılmaz n’est pas seule » a été déployée. Les dirigeants de la Fédération alévie Bektashi, le président de l’association culturelle Pir Sultan Abdal Cuma Erçe, la Fédération turque alévie, les associations démocratiques alévies, les dirigeants de la Fondation culturelle anatolienne Hacı Bektaş Veli, le député du Parti kurde DEM İbrahim Akın, le président du barreau d’Izmir Sefa Yılmaz et des représentants d’institutions civiles ont assisté à la conférence de presse.
NATURE – Comment la Turquie utilise la politique de la terre brûlée au service du colonialisme turc dans les régions kurdes de « Turquie » mais aussi au Kurdistan du Sud et au Rojava? Cette question trouve sa réponse dans l’article suivant.
Alors que nous assistons au réchauffement climatique, les incendies de forêts et de champs sont devenus un danger pour la société, la nature et notre planète dans son ensemble, partout dans le monde. De la Méditerranée aux côtes australiennes, de la Sibérie à l’Amazonie, chaque année, des milliers d’hectares de forêts et des milliers d’animaux brûlent sans défense, des villages deviennent inhabitables et les personnes qui tentent de lutter contre les incendies perdent la vie par manque de ressources et de moyens pour les arrêter. Les gouvernements, par leur manque de volonté et leur ignorance, en sont responsables.
Des tragédies comme celles-ci sont devenues monnaie courante en raison de la destruction d’écosystèmes entiers et de l’équilibre global de la nature. Mais au Kurdistan, la situation est allée plus loin. L’État turc utilise les incendies de forêts et la destruction de la nature comme tactique de guerre contre les populations de la région. Les Kurdes, mais aussi les populations arabes et chrétiennes de la région de Mésopotamie*, tentent de créer des tentatives de démocratie locale et d’autonomie, dont l’Administration démocratique autonome du nord-est de la Syrie n’est qu’un exemple. Au Kurdistan du Nord (en Turquie), les élections municipales ont renforcé une fois de plus la société civile et au Kurdistan du Sud et en Irak, les partis politiques et les habitants n’acceptent pas facilement l’intervention turque dans la région.
Tous ces facteurs constituent de sérieux obstacles à la politique expansionniste de l’Etat turc dans la région. Pour surmonter ces obstacles, il est clair que l’Etat a décidé de poursuivre sa politique de la terre brûlée.
Déjà dans les années 1990, les gouvernements turcs utilisaient cette politique génocidaire contre les forces de guérilla kurdes, brûlant de vastes zones de forêt et de villages, en particulier dans la région de Botan, située à la frontière entre la Turquie, la Syrie et l’Irak.
Cette politique est aujourd’hui également imposée par le gouvernement turc, dirigé par les partis AKP et MHP, mais sur une zone beaucoup plus vaste et avec des méthodes plus subtiles. Le 21 juin, de nouvelles attaques de ce type ont eu lieu dans les régions entre Amed (Diyarbakir) et Merdîn, brûlant plus de 5 000 hectares. Dans ces incendies, 15 personnes ont perdu la vie, 78 ont été blessées et des centaines de milliers d’êtres vivants ont été anéantis par les flammes. Plus de 1 000 moutons et chèvres ont été brûlés vifs, 200 ont dû être soignés pour des brûlures graves. D’innombrables plantes, fleurs, herbes locales, fourmis et ruches ont été brûlées.
Alors que l’État turc a affirmé que ces incendies étaient causés par la chaleur, des sources locales ont affirmé que l’incendie avait été provoqué par des câbles électriques défectueux. L’entreprise privée turque DEDAŞ, qui a presque le monopole de l’électricité en tant que fournisseur d’énergie dans la région, est responsable des déficiences de service telles que les coupures de courant continues, les problèmes de haute tension, le manque de renouvellement des infrastructures électriques et la négligence de la supervision de ces services par l’État. L’entreprise est connue pour négliger les travaux de réparation, en particulier dans les zones kurdes. Alors que le gouvernorat a déclaré qu’il s’agissait d’un feu de broussailles, les villageois, premiers témoins de l’incendie, ont parlé de la négligence de DEDAŞ. Il a également été signalé que les autorités de l’État ont tardé à intervenir, laissant les villageois seuls avec l’extinction de l’incendie, qui a à son tour conduit à de nombreux décès. Dans le même temps, dans les zones autour de la frontière turco-irakienne, des incendies de forêt allumés par l’armée turque ont été signalés, ainsi que des déforestations. Au Rojava, l’État turc et ses mercenaires ont brûlé des hectares de blé, causant de lourds dégâts aux agriculteurs pendant la saison des récoltes. Pour parler en chiffres, 1 500 hectares de terres cultivées et plus de 18 000 oliviers ont été brûlés dans le seul canton de Manbij. Des dégâts considérables ont également été causés à la nature et aux civils par l’incendie des champs par les forces militaires turques dans le canton de Cizire.
Cette façon de négliger et de risquer délibérément des catastrophes comme celles-ci est une pratique coloniale classique, qui vise à détruire les moyens de subsistance et à vider la région démographiquement, ouvrant la voie à la politique dite expansionniste. Les zones montagneuses touchées entre Amed et Merdîn jouent un rôle crucial pour tout l’écosystème entre l’Euphrate et le Tigre.
L’approche de l’État turc laisse entendre que la destruction de la nature va se poursuivre sous le gouvernement actuel de l’AKP-MHP et que des écosystèmes millénaires sont sacrifiés au nom d’intérêts politiques. Ce ne sont pas seulement les projets démocratiques de la région qui sont menacés, mais aussi la survie même de la région.
Pour éviter le pire, il est essentiel d’agir vite. Les écologistes, les environnementalistes et les défenseurs des animaux doivent reconnaître que l’État turc est l’un des acteurs les plus néfastes pour l’écologie et la nature dans la région.
*La Mésopotamie est une région historique de l’Asie occidentale située dans le système fluvial du Tigre et de l’Euphrate, dans la partie nord du Croissant fertile. Aujourd’hui, la Mésopotamie est connue sous le nom d’Irak actuel. Au sens large, la région historique de la Mésopotamie comprend également des parties de l’Iran, de la Turquie, de la Syrie et du Koweït actuels. (Via le site Make Rojava Green Again)
IRAN – Les journalistes Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi, qui ont été libérées sous caution après avoir payé des frais élevés, sont dans l’incertitude depuis six mois, sans date précise fixée pour la décision du tribunal.
Les journalistes Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi ont été libérées sous caution après un an de prison pour avoir couvert la mort de la jeune kurde Jina Mahsa Amini. Leur appel reste en attente 6 mois après le procès, risquant une réemprisonnement avec des peines potentielles de 12 à 13 ans.
Après plus d’un an de détention , Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont obtenu le 14 janvier une caution de 10 milliards de tomans (environ 200 000 euros) à l’issue de leur procès en appel. Malgré leur libération, un nuage d’incertitude persiste dans l’ attente de l’issue de leur appel. Au départ, des informations contradictoires ont été diffusées sur les raisons de leur libération, mais la justice iranienne a ensuite précisé par l’intermédiaire de son agence de presse qu’il s’agissait d’une mesure temporaire en attendant la décision en appel.
Depuis six mois, les journalistes sont dans l’incertitude, dans l’attente d’une décision définitive du tribunal. Le spectre persistant d’une réincarcération, avec des peines lourdes de 12 et 13 ans auparavant, continue de hanter Hamedi et Mohammadi et leurs familles.
Alors que Hamedi a repris son travail au Shargh Daily, Mohammadi s’est abstenue de toute activité journalistique par crainte d’une réincarcération potentielle. Ce risque a contraint les journalistes à s’autocensurer pour éviter de nouvelles accusations, notamment celles de ne pas avoir porté le hijab à leur libération, comme l’a documenté Women Press Freedom en janvier.
Depuis septembre 2022, date à laquelle ils ont été les premiers journalistes à rendre compte de la mort de l’étudiante kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue, l’engagement de Hamedi et Mohammadi en faveur de l’information du public a fait des ravages, entraînant leur arrestation. Condamnés en 2023 pour de multiples chefs d’accusation, ils purgent désormais la plus longue peine prévue par le code pénal iranien. Suite au mouvement de protestation Femme, Vie, Liberté de 2022, 87 journalistes ont été arrêtés, dont 11 sont toujours en prison. (Via Women Press Freedom)
TURQUIE / KURDISTAN – Mehmet Emin Soyal, arrêté à l’âge de 78 ans malgré ses problèmes de santé, a perdu la vie à l’hôpital.
Mehmet Emin Soyal (Mela), 78 ans, a été arrêté le 19 octobre 2023 dans la province de Şirnak. Il était accusé d’avoir « aidé l’organisation [terroriste] » et a ensuite été libéré. Gravement malade, il est décédé à l’hôpital.
Soyal, qui a été placé en détention malgré des problèmes de santé grave, dont l’insuffisance cardiaque, a été arrêté par le tribunal le 23 octobre 2023 et envoyé à la prison de type M de Batman. Suite à l’intervention de ses avocats, Soyal a été libéré le 6 novembre 2023.
« Vais-je regretter d’être kurde? »
S’adressant à l’agence Mezopotamya après sa sortie de prison, Soyal avait déclaré qu’il était attristé de laisser derrière lui ses amis emprisonnés et avait ajouté: « Je n’étais pas triste quand j’ai été arrêté. Vais-je regretter d’être Kurde après cet âge ? Je n’ai pas de regrets. Quand je suis sorti de prison, je me sentais triste. Parce que j’ai laissé mes amis derrière moi. Existe-t-il une plus grande cruauté que celle-ci ? »
Soyal, qui a été soigné pendant un mois dans l’unité de soins intensifs d’un hôpital privé de Batman (Êlih), est décédé. Le corps de Soyal a été inhumé dans sa ville natale d’Ereban, district de Hezex (İdil) à Şirnak.
SYRIE / ROJAVA – Le mois dernier, les forces turques et leurs mercenaires alliés ont tué 18 civils dans le canton kurde d’Afrin, à Girê Spi/Tal Abyed et Serêkaniyê/Ras al-Ain, en plus de cas d’enlèvement, d’agression et de saisie de biens.
Meurtres, enlèvements, torture, vols, pillages des biens des personnes déplacées de force de leurs maisons…, les crimes de l’occupant turc et de ses mercenaires continuent dans les zones syriennes sous l’occupation turque. L’agence ANHA a recensé les crimes commis dans ces régions au cours du mois de juin :
1 juin
Dans la ville occupée d’al-Bab, dans la campagne nord-est d’Alep, des mercenaires d’occupation turcs ont ouvert le feu sur deux jeunes hommes, blessant l’un d’eux au ventre et l’autre à la main.
4 juin
Les mercenaires de l’État d’occupation turc, la « police civile », ont enlevé des citoyens. Hanan Hasakah, 65 ans, habite le village de Miska, dans la ville de Janders, dans la région d’Afrin occupée, et Mohammad Horo, 58 ans, habite le village de Frereya, dans la ville de Janders.
Les mercenaires du Front du Levant, l’Etat d’occupation turc, ont enlevé le citoyen Tamam Safour (46 ans) à Afrin occupée. La Turquie l’a déporté de force vers les régions syriennes qu’elle occupe avec ses mercenaires, et a exigé de sa famille une rançon de 1 500 dollars américains en échange de sa libération.
Les autorités de l’État d’occupation turc ont déporté de force 22 personnes via le poste-frontière de Bab al-Salama dans la ville occupée d’Azaz, dans un nouveau groupe de réfugiés malgré la possession de cartes Kimlik en Turquie.
5 juin
L’armée d’occupation turque a massacré 15 migrants qui tentaient de traverser la frontière dans la campagne de Serêkaniyê/Ras al-Ain. Parmi eux se trouvait le jeune homme Yahya Ahmed Al-Khamis, 23 ans, originaire du village de Hemo, dans la campagne de la ville de Qamishlo. L’agence ANHA a rapporté son histoire le 8 juin.
6 juin
Après leur libération contre une rançon financière, les mercenaires d’occupation ont repris l’enlèvement des citoyens, Suleiman Hikmat, Jano Haji Khorshid et Muhammad Rashid Haj Omar, dans le village de Goran, affilié à la ville de Janders à Afrin occupée.
Les mercenaires de l’Etat d’occupation turc ont incendié des terres agricoles dans les villages de Mermin et Annaba, et les incendies se sont propagés aux terres des villages de Shuragha, Tatrash, Tanb et Malikiyah, affiliés à la ville de Sherawa dans la campagne occupée d’Afrin. De vastes zones de terres ont été brûlées.
Les mercenaires ont incendié le village de Basla, qui s’est ensuite déplacé vers la forêt du village de Soganka et des incendies s’y sont déclarés.
Un colon de la campagne sud d’Alep a vendu une maison appartenant au citoyen Issam Hussein, habitant du village d’Andariyah, dans la ville de Janders, située sur l’autoroute diesel de la ville d’Afrin, à un autre colon pour 1 500 dollars américains. Le colon avait saisi la maison après l’occupation d’Afrin par l’armée d’occupation turque et ses mercenaires, en 2018.
7 juin
Les mercenaires de l’Armée nationale syrienne (ANS) ont enlevé deux citoyens, Dalil Hassan Hajji (34 ans), du village de Baflor, dans la ville de Janders, et Jamal Hayyan (35 ans), de la ville de Homs, à un poste de contrôle près du village de Qastal Jindo à Shara, adjacent à la ville d’Azaz, après avoir été expulsés de Turquie par le passage de Bab al-Salama, au nord de la ville d’Azaz.
Des hommes armés venus de la Ghouta, dans la campagne de Damas /17/, ont coupé un olivier d’un champ appartenant au citoyen Muhammad Sheikh Mous, situé derrière la cantine al-Salam sur la route d’Alep, au nord-est de la ville d’Afrin.
8 juin
Les mercenaires de la « Division Hamzat » ont enlevé le citoyen Taher Mohammad Shukri (54 ans) du village de Darkir dans la ville de Mobata à Afrin occupée, alors qu’il se dirigeait du village vers la ville d’Afrin.
– Des mercenaires des services secrets turcs et de la « police militaire » de la ville de Rajo ont enlevé les citoyens Arif Rashid (70 ans), Omar Rashid Salah Ali (43 ans), Izzat Ismail Bilal (58 ans), Muhammad Mustafa Naasan (45 ans) et Ismail Bilal (37 ans), qui sont des résidents du village de « Kunde Kreh » dans la ville de Rajo à Afrin occupée.
11 juin
Un groupe de 10 personnes, dont une femme enceinte, ont été violemment battues par les « gendarmes turcs » alors qu’elles tentaient de traverser la frontière dans la campagne de la ville occupée de Serêkaniyê, ce qui a entraîné des fractures chez plusieurs personnes et une fausse couche chez la femme enceinte.
Les services de renseignements de l’occupation turque ont kidnappé l’avocat Akram Junaid, originaire du gouvernorat de Hama et résidant dans la ville de Janders, dans la région d’Afrin occupée, pour son discours sur la subordination des chefs mercenaires au service de la sécurité nationale turque et sur l’application des politiques d’occupation turques aux dépens des Syriens.
13 juin
Les mercenaires de l’occupation turque ont kidnappé le citoyen Adnan Nami (26 ans), du village d’Ain al-Hajar al-Kabir.
15 juin
Un mercenaire de l’occupation turque appelé « Hajj Abu Hisham » a attaqué le citoyen Azad Bilal, un habitant du village de Hajj Khalil à Afrin, et a causé des dommages à un magasin de commerce d’huile d’olive appartenant à son frère Amir Hussein Bilal dans la ville de Rajo à Afrin occupée, et lui a causé une blessure à l’avant-bras gauche après avoir été frappé avec un couteau tranchant.
17 juin
Les mercenaires de l’occupation turque ont enlevé les deux frères, Muhammad Zamji Murad (35 ans) et Faiq Zamji Murad (33 ans), des habitants de la ville de Kafr Safra, affiliée à la ville de Janders à Afrin occupée.
Les mercenaires de l’occupation turque, la « police militaire », ont enlevé le citoyen Imad Mustafa Khalil, du village de Hulila, dans la ville de Raju, dans la région d’Afrin occupée. Il avait été expulsé de force du territoire turc, de son domicile situé près du rond-point de Newroz, dans la ville d’Afrin.
Le corps d’un homme d’une cinquantaine d’années a été retrouvé sur un terrain agricole près d’un des postes de contrôle des mercenaires de l’Etat d’occupation turc au sud-ouest de la ville occupée d’Afrin. Il a été transféré à l’hôpital de la ville.
19 juin
L’occupation turque a saisi une propriété résidentielle appartenant à Zainab Muhammad Ahmed (60 ans), résidente du village de Matina « Al-Duha » dans la ville de Sharan dans la campagne occupée d’Afrin, dans le but de la transformer en caserne militaire pour ses forces stationnées au carrefour du village de Matina, à côté du bâtiment de la compagnie des eaux sur la route principale Kafr Janna-Bulbul. .
20 juin
Les mercenaires de l’occupation turque ont enlevé le citoyen Rizan Mohammad (44 ans), du village de « Shaktko » dans la ville de Shia à Afrin, à son domicile dans le quartier Mahmoudiyah de la ville d’Afrin, occupée depuis 2018 par la Turquie et ses mercenaires.
Les mercenaires de l’armée d’occupation turque ont tiré à balles réelles directement sur les deux jeunes hommes, Jamal Ali Kulen (26 ans) et Mohammad Walid Alikou (22 ans), qui circulaient à moto près du camp d’Afraza, sur le chemin du retour de la ville d’Afrin vers leur domicile dans le village de Darkir appartenant à la ville de Mobata, à la suite de quoi Jamal Colin a été tué.
Le ciblage a été suivi par l’enlèvement du citoyen Bakr Adnan Bakr, un habitant du même village, alors qu’il conduisait sa moto derrière les deux jeunes hommes, et il a été emmené vers une destination inconnue.
– Des mercenaires des services secrets turcs et de la « police civile » ont kidnappé le citoyen Nechirvan Mustafa Ali (37 ans), de la ville de Mobata à Afrin occupée.
23 juin
L’un des mercenaires de l’État d’occupation turc, appelé « Youssef », a kidnappé une mineure de 17 ans du village de Kabashin et l’a agressée sexuellement.
24 juin
Le mercenaire « Abou Imran » de « Ahrar al-Sharqiya » affilié à l’occupation turque, a violemment battu le citoyen Muhammad Brem, du village de Kiora dans la ville de Rajo, et l’a insulté et insulté devant sa famille. Lorsque sa belle-mère, Zainab Sheikho (85 ans), est intervenue pour résoudre le problème, elle a également été battue et a subi une crise cardiaque, après quoi elle a été emmenée dans un hôpital d’Afrin occupée alors qu’elle se trouvait dans un état grave.
25 juin
Les mercenaires de la « Division Hamzat », affiliés à l’occupation turque, ont violemment battu l’enfant Ahmed Maho (13 ans), du village de Bililko, dans la ville de Raju à Afrin occupée, dans le quartier de Mahmoudiyah, près de l’école al-Sinaa. Ce qui a provoqué chez l’enfant des troubles psychologiques, « de l’électricité dans le cerveau », selon les médecins et sa famille.
26 juin
Des mercenaires des services secrets turcs et de la « police civile » ont enlevé 4 citoyens dans le village de Diwa Fawqani, dans la ville de Janders, à Afrin occupée, dont deux frères et le maire du village. Il s’agit de « Ali Hassan (40 ans), qui est le mukhtar du village. Il est revenu après avoir payé une rançon, Hussein Hassan Hamoud (35 ans), Muhammad Hassan Hamoud (38 ans) et Muhammad Jumah Soro (40 ans). » Après que leurs maisons ont été perquisitionnées, pour réclamer leurs biens.
Les mercenaires de la « Police civile » de l’occupation turque ont enlevé le citoyen Yahya Taha Barakat (37 ans) et le mineur Adham Darwish Alloush (15 ans) de la population de Janders dans la ville occupée d’Afrin.
Le jeune homme, Harith Ibrahim Al-Alan, a été tué, et son père, le pharmacien Ibrahim Al-Alan, a été blessé, en plus d’Ibn Faisal Al-Abo, dans la ville occupée de Girê Spi, à la suite des combats qui se déroulent dans la ville entre les mercenaires d’occupation turcs, le Front du Levant et la police militaire.
28 juin
Les mercenaires de l’occupation turque, la « police militaire », ont enlevé le citoyen Mahmoud Ali bin Nour al-Din (1978), un habitant de la ville de Kakhara dans la ville de Mobata, de sa maison qu’il louait derrière l’hôpital Dersim dans la ville d’Afrin pour réclamer sa maison, qui est saisie par un chef des mercenaires « Lions de l’Est » à Afrin occupée.
29 juin
Les mercenaires de l’occupation turque ont kidnappé le jeune homme Rashid Samir Ali (24 ans), du village de Kura dans la ville de Janders, alors qu’il quittait son magasin de chaussures situé dans la ville de Janders, exigeant une rançon financière de 25 mille dollars américains de sa famille.
Des colons mercenaires de l’occupation turque, travaillant dans un atelier de couture près de la mosquée Cheikh Bakr dans le vieux quartier d’Afrin, ont agressé le jeune homme, Nidal Mohammad, du village de « Shekhorz » dans la ville de Bulbul, ce qui lui a valu des blessures à la tête et la casse de son téléphone.
PARIS – Le 2 juillet, le Barreau de Paris a voté à l’unanimité une résolution condamnant le déni des droits de la défense du leader kurde Abdullah Öcalan, détenu au secret depuis 40 mois, et de Veysi Aktaş, Hamili Yıldırım et Ömer Hayri Konar, détenus avec lui à la prison de haute sécurité de type F d’İmralı, dans l’ouest de la Turquie.
Voici le communiqué du Barreau de Paris concernant les violations des droits de la défense sur l’île-prison d’İmralı:
« Le barreau de Paris dénonce les violations des droits de la défense sur l’île-prison d’İmralı en Turquie.
Le barreau de Paris, représenté par l’ancien vice-bâtonnier Vincent Nioré, en présence de nos confrères François Devedjian et David Andic, a reçu le 25 juin 2024 notre confrère Rezan Sarica, avocat au barreau d’Istanbul, l’un des avocats de quatre personnes détenues sur l’ile prison d’İmralı en Turquie.
La dernière visite des avocats d’Abdullah Öcalan remonte au 7 août 2019.
Les trois autres détenus n’ont eu aucune visite depuis 2015.
Au total, les huit avocats de la défense n’ont pu avoir accès à leurs clients, ni physiquement ni par téléphone ni par correspondance.
Nos confrères ont adressé une lettre de protestation au ministre de la Justice de la République turque pour protester contre ces atteintes intolérables à l’exercice des droits de la défense, aux libertés fondamentales et à la dignité humaine.
Le barreau de Paris, préoccupé par le sort réservé aux quatre détenus de l’île-prison d’İmralı, s’associe aux protestations des avocats de la défense des détenus. »
IRAK / KURDISTAN – L’armée turque a transformé en bases militaires deux nouveaux villages qu’elle a occupés dans la province kurde de Dohuk, au Kurdistan du Sud.
Selon Roj News, des sources locales ont indiqué que l’armée turque avait occupé les villages de Karkan et Berivkan dans la région de Barwari Bala, à Dohuk. Elle a érigé des postes militaires et des postes de contrôle dans les environs des villages concernés.
Selon l’agence, les villageois qui souhaitent sortir de leurs villages doivent présenter des cartes d’identité.
Dans ses attaques continues contre le Kurdistan du Sud, la Turquie vise à occuper la région avec la participation des forces du PDK, profitant du silence du gouvernement irakien.
Pour cette raison, l’armée d’occupation turque a récemment déployé des milliers de soldats, de véhicules blindés, de chars et de canons, et continue de détruire des villages quotidiennement..
Les attaques se heurtent à une forte résistance des Forces de défense du peuple (HPG, branche armée du PKK) dans les zones de défense de la ville, où les HPG ont éliminé 46 soldats de l’armée d’occupation turque, au cours de 185 opérations au cours du mois de juin.
IRAN – Sharifeh Mohammadi, syndicaliste kurde emprisonnée à la prison de Lakan (prison centrale de Rasht) a été condamnée à mort par la justice iranienne pour « rébellion ».
Selon un rapport reçu par l’ONG des droits humains, Hengaw, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste de Rasht, a récemment été condamnée à mort par la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique iranien de Rasht. Ce verdict a été rendu par les juges Ahmed Darwish Goftar et Mehdi Raskhi. Mohammadi a été accusée de « rébellion » en raison de son implication dans le Comité de coordination pour la formation des organisations syndicales et de son affiliation présumée au parti Komala. La décision du tribunal se fonde sur les articles 211 et 287 du Code pénal islamique, ratifié en 2013.
Selon des documents obtenus par Hengaw, l’avocat de Sharifeh Mohammadi a été officiellement informée du verdict. Ce jugement peut faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême d’Iran dans les 20 jours suivant sa notification.
Les documents précisent également que « l’organisation de renseignement du pays est la seule autorité désignée pour identifier les membres des gangs. Tous les rapports du Département de renseignement de la province de Gilan et du Département de renseignement de la province du Kurdistan sont inclus dans le dossier, identifiant l’accusé comme membre du Parti Komala et du Comité de coordination ». Cela souligne le manque d’indépendance du système judiciaire iranien et met en évidence l’influence significative des institutions de sécurité sur le processus judiciaire.
Il est important de noter que l’audience pour les accusations contre Sharifeh Mohammadi a eu lieu le samedi 8 juin 2024, à la première branche du tribunal révolutionnaire islamique iranien à Rasht.
Selon un rapport précédent de Hengaw, Sharifeh Mohammadi, une femme Gilak de Rasht, a subi des tortures mentales et physiques aux mains des interrogateurs des services de renseignement iraniens à Sanandaj, qui cherchaient à lui extorquer des aveux forcés.
Le mardi 5 décembre 2023, Sharifeh Mohammadi a été arrêtée à son domicile à Rasht par les services de renseignement iraniens. Au cours des sept derniers mois (212 jours), elle a été détenue dans les prisons centrales de Sanandaj (Sînê) et de Lakan à Rasht, ainsi que dans des centres de détention gérés par les services de renseignement iraniens.