Accueil Blog Page 257

TURQUIE. Arrestation de neuf journalistes kurdes

0
TURQUIE / KURDISTAN – Ce matin, des raids policiers ont ciblé des travailleurs de la presse libre à Istanbul, Ankara et Urfa. Mehmet Aslan, journaliste de l’agence kurde, Mezopotamya (MA), a été arrêté lors de perquisitions à Ankara.

Lors des perquisitions à Istanbul, le journaliste de Yeni Özgür Politika, Erdoğan Alayumat, la journaliste du MA Esra Solin Dal, Enes Sezgin du journal Yeni Yaşam et les journalistes Saliha Aras, Yeşim Alıcı, Beste Argat Balcı et Şirin Ermiş ont été arrêtés. Le journaliste Doğan Kaynak a été arrêté dans la province kurde d’Urfa (Riha). 

« Ces attaques ne peuvent intimider les travailleurs de la presse libre! » 

L’Association des journalistes Dicle-Fırat (Dicle Fırat Gazeteciler Derneği-DFG) a publié un communiqué dénonçant l’arrestation des journalistes kurdes en Turquie en parallèle aux raids policiers belges cibant les télés kurdes Strek TV et Medya Haber à Bruxelles la nuit dernière.

Voici le communiqué de la DFG:

« Aujourd’hui, nous nous sommes réveillés à nouveau avec une opération d’arrestation contre des journalistes et des institutions de presse. Une descente de police a été menée dans la nuit dans les studios des centres d’information de Stêrk TV et Medya Haber TV en Belgique. De nombreux documents des deux chaînes de télévision ont été confisqués lors du raid.

Outre cette opération qui s’est déroulée en Europe, des opérations d’arrestation ont également été menées dans la matinée à Istanbul et Ankara contre des salariés de la presse libre. (…)

Tout d’abord, nous tenons à préciser que nous ne considérons pas comme une coïncidence le fait que les institutions médiatiques kurdes et les journalistes kurdes soient à nouveau pris pour cibles, au lendemain du 22 avril, qui est la Journée du journalisme kurde.

De même, ce serait une erreur de considérer ces opérations comme indépendantes du processus politique. Il semble que le pouvoir politique, qui n’arrive pas à digérer la situation issue des élections locales du 31 mars, envisage de sortir de l’impasse politique en se tournant à nouveau vers le peuple kurde. La première étape, comme toujours, a été de s’adresser aux employés de la presse libre et aux organes médiatiques. En tant que DFG, nous condamnons fermement les opérations menées contre les médias et les professionnels de la presse libre en Belgique, à Ankara et à Istanbul.

Nous sommes préoccupés par le fait que les attaques contre les activités journalistiques se soient étendues à l’Europe et qu’un pays européen qui s’est toujours vanté de sa liberté de pensée et d’expression soit désormais complice d’attaques visant nos collègues. Cela signifie également que l’approche européenne de la démocratie, de la liberté de pensée et d’expression est ouverte au débat. Dans cette direction; Nous tenons à souligner que nous ne resterons pas silencieux face aux opérations en cours.

Nous aimerions que vous le sachiez ; Nous continuerons à dénoncer toutes les politiques visant la démocratie et la liberté, en particulier les politiques de guerre, comme une nécessité sacrée de nos activités journalistiques et pour rapprocher la société de la vérité. Nous interpellons les centres de pouvoir ; Sachez que ces attaques ne peuvent pas dissuader les travailleurs de la presse libre. Abandonnez ces tendances maintenant.

C’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate de nos collègues détenus et appelons à la solidarité avec tous nos amis journalistes qui luttent pour révéler la vérité. »

BELGIQUE. La police perquisitionne les studios de deux télés kurdes

0
BRUXELLES – La nuit dernière, environ 200 policiers belges ont perquisitionné les bureaux des télés kurdes, StêrkTV et Medya Haber (Medya News) à Denderleeuw (Flandre orientale). La police a confisqué des ordinateurs et du matériel technique, coupé les câbles de diffusion et saccagé certains équipements. Il s’agirait d’une perquisitions menées dans le cadre d’une enquête sur le « financement du terrorisme » diligentée par le parquet national antiterroriste français. Les organisations kurdes d’Europes qui dénoncent l’attaque des télés kurdes ont appelé les autorités belges à « empêcher l’État turc d’exporter son conflit kurde en Belgique ». 

Ce raid a eu lieu quelques heures après la visite du président turc Erdoğan, en Irak et au Kurdistan irakien. Les militants kurdes accusent les autorités belges de vouloir réduire en silence la voix du peuple kurde en pleine guerre turque au Kurdistan, sans oublier qu’en mars dernier, les Loups Gris turcs de Belgique avaient attaqué les Kurdes en pleine célébrations du Newroz (Nouvel-an kurde). « Il ne s’agit pas d’une lutte contre le terrorisme, mais contre un peuple », écrit la doctoresse et ancienne élue kurde Dersim Dağdeviren sur X (ancien Twitter).

« L’attaque contre les chaînes de télévision kurdes, menée par la police fédérale belge, a eu lieu sans notification préalable à nos avocats et aux responsables de l’entreprise. Tard dans la nuit, alors que personne ne se trouvait dans le bâtiment, la police est entrée de force dans les bureaux, détruisant les outils de diffusion et le matériel de presse, notamment les ordinateurs. Nous condamnons cette attaque illégale et antidémocratique, qui a visé nos institutions de médias libres, qui représentent la voix du peuple kurde. Le moment de ce raid, coïncidant avec la Journée du journalisme kurde et le 126e anniversaire des médias kurdes, est particulièrement significatif, car il marque la poursuite des attaques organisées contre la presse kurde – en particulier depuis que la police turque a perquisitionné les domiciles des journalistes kurdes en Turquie à l’époque. en même temps », ont déclaré les employés de Sterk et Medya News TV dans un communiqué de presse au sujet de l’opération de police contre la presse kurde.
Les employés de Stêrk TV et Medya Haber TV, qui devaient célebrer aujourd’hui la journée de la presse kurde, ont réagi à l’intervention de la police dans leurs studios.

Stêrk et le comité consultatif de Medya News TV ont fait une déclaration concernant le raid policiers dans leurs studios en Belgique.
Dans le communiqué, il est indiqué que la Turquie a récemment tenté de « mettre en œuvre le concept qu’elle a créé concernant le génocide kurde ». 
Le communiqué poursuit « Les visites de la Turquie aux États-Unis, en Turquie, en Irak et en Iran, les accords conclus avec le PDK et la visite du président turc Erdoğan en Irak et aux Barzanis [dirigeants du Kurdistan irakien] sont les dernières tentatives pour mettre en œuvre ce concept de génocide. L’attaque contre Metina [une des régions où sont basés les combattants du PKK] constitue la dimension militaire de ce génocide.

Il est certain que ce concept est un concept d’attaque internationale. Le raid sur les studios Medya Haber et Stêrk TV en Belgique vers 2 heures du soir le 23 avril en est la preuve la plus concrète. Nos [studios] sont actuellement occupés par des centaines de policiers. Il ne nous est pas possible de garder le silence face à ce raid visant à faire taire la voix du peuple kurde. Nous appelons notre peuple à affluer vers les chaînes de télévision pour mettre fin à ce raid illégal. »

9 journalistes kurdes arrêtés à Ankara et Istanbul

Ce matin, des raids policiers ont ciblé des travailleurs de la presse libre à Istanbul, Ankara et Urfa. Mehmet Aslan, journaliste de l’agence kurde, Mezopotamya (MA), a été arrêté lors de perquisitions à Ankara.

Lors des perquisitions à Istanbul, le journaliste de Yeni Özgür Politika, Erdoğan Alayumat, la journaliste du MA Esra Solin Dal, Enes Sezgin du journal Yeni Yaşam et les journalistes Saliha Aras, Yeşim Alıcı, Beste Argat Balcı et Şirin Ermiş ont été arrêtés. Le journaliste Doğan Kaynak a été arrêté dans la province kurde d’Urfa (Riha).

Sterk TV, ou la télé en exil d’un peuple en lutte

STERK TV avait pris la suite de ROJ TV en 2012, elle–même créée en remplacement de Medya TV, empêchée d’émettre en 2004 et qui avait, pour les mêmes raisons, pris le relais en 1999 de MED TV, créée en 1994. « Dix-huit années de luttes, trois interdictions, des studios à Bruxelles saccagés le 4 mars 2010 par la police belge (…), des dizaines d’arrestations, des millions d’euros d’amendes, des emprisonnements (…), rien, ni personne ne peut arrêter la voix des Kurdes », écrivait André Métayer en février 2012, suite à la fermeture de l’espace satellitaire à ROJ TV, la télévision kurde en exil suite à l’intervention du gouvernement français et du Département d’Etat américain.

TURQUIE. Des livres ayant pour titre le mot « Kurdistan » saisis lors d’une foire du livre à Izmir

0
TURQUIE – Lors de la Foire du livre d’Izmir, des livres portant le mot « Kurdistan » dans leurs titres ont été confisqués par la police qui a également détenu le personnel du stand de Pirtuka Kurdî qui avait dénoncé la répression policière et la censure anti-kurde lors de la Foire du livre d’Izmir.
 
Des livres « interdits » et « dangereux »
 
La police turque a confisqué dimanche plusieurs livres comportant le mot « Kurdistan » dans leurs titres lors de la Foire du livre d’Izmir, les qualifiant de « interdits et dangereux ». Un membre de la librairie Pirtûka Kurdî a également été arrêté alors qu’il dénonçait la répression policière ciblant leur stand. Parmi les livres saisis, il y avait « Kurdistan 1915-1920 », « Kurdistan Fedaisi Muşlu Hilmi Yıldırım » et « Kurdistan Hükümeti ».
 
 
« La police nous a harcelés toute la journée et a ensuite pris des livres mentionnant le Kurdistan. Nous n’acceptons pas cette intolérance au nom de Kurdistan. Nous condamnons cette action », a déclaré Bawer Berşev*, coordinateur de Pirtûka Kurdî. Les bâtonniers des barreaux des villes kurdes ont également condamné la confiscation illégale des livres à cause du mot « Kurdistan ».
 
L’incident a mis en évidence l’intolérance persistante à l’égard de l’identité kurde et des récits historiques en Turquie. Les livres au centre de cette controverse explorent des périodes importantes mais controversées de l’histoire kurde, mises en avant par l’historien et auteur Sedat Ulugana.
Sedat Ulugana
Ulugana, qui a republié les écrits interdits du héros kurde Hilmi Yıldırım, a réagit sur X (ancien Twitter) à la censure déclarant qu’«il n’y a pas d’interdiction sur le livre, une banderole et une autorisation de publication ont été obtenues. Si la raison de cette action arbitraire réside dans les expressions « Kurdistan » et « Dersim », alors le Kurdistan et le Dersim sont des faits historiques, sociologiques et politiques. Vous devriez également interdire les livres [comportant le mot « Kurdistan »] écrits il y a 1000 ans, les édits de Soliman le Magnifique et le discours d’Atatürk. »
 
« Le livre, confisqué par le régime du parti unique en 1936, a été de nouveau confisqué hier. Un pays ne change-t-il jamais en 88 ans ? » a demandé Ulugana.
 
*Il y a dix ans, Bawer Bersev a créé Pirtuka Kurdi (Livre kurde), une librairie en ligne pour aider des millions de Kurdes de Turquie à accéder à des livres sur leur propre langue, leur histoire et leur culture.

IRAN. Les forces de sécurité ont violé et torturé des détenues membres des minorités ethniques

0
IRAN / ROJHILAT – L’ONG internationale de défense des droits humains, HRW dénonce le viol et torture des femmes kurdes, baloutches, azéries ou membres d’autres minorités ethniques dans les prisons et centres de détention.
 
 
« Les forces de sécurité iraniennes ont violé, torturé et agressé sexuellement des détenu-e-s lors de leur répression de manifestations à grande échelle en 2022 et 2023, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Ces graves abus s’inscrivent dans un schéma plus large de violations graves des droits humains, menées afin de réprimer la dissidence ».
 
Extraits de l’article de HRW daté de 22 avril 2024:
 
« En décembre 2023, Amnesty International a publié un rapport indiquant que les forces de sécurité « ont eu recours au viol et à d’autres formes de violence sexuelle » pour « intimider et punir des manifestantes pacifiques » ayant participé au mouvement de protestation « Femme, vie, liberté » en 2022. Human Rights Watch, Amnesty International et la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur l’Iran ont tous documenté séparément le recours par les autorités iraniennes à une forte et violente répression dans les régions où vivent des minorités ethniques.
 
Une femme kurde a déclaré à Human Rights Watch qu’en novembre 2022, deux membres des forces de sécurité (hommes) l’avaient violée, tandis qu’une collègue (femme) la maintenait au sol, facilitant ainsi le viol.
 
Un habitant kurde de la province de l’Azerbaïdjan-Occidental en Iran, âgé de 24 ans, a déclaré avoir été gravement torturé et violé à coups de matraque par des membres des services de renseignement dans un centre de détention secret en septembre 2022. Un homme de 30 ans vivant dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan-Oriental a affirmé avoir été battu avec d’autres manifestants en octobre 2022 par les forces de sécurité, qui leur ont bandé les yeux et les ont forcés à monter dans une camionnette ; avec un autre homme, il y subi un viol collectif.
 
Human Rights Watch a également documenté comment les forces de sécurité gouvernementales ont maitrisé et torturé d’autres manifestant-e-s détenu-e-s, dont les yeux avaient aussi été bandés. En octobre 2022, les autorités d’un centre de détention de la province du Sistan-et-Baloutchistan ont battu et agressé sexuellement une femme baloutche, qui a aussi vu le viol d’au moins deux autres femmes ; toutes ont été physiquement et psychologiquement traumatisées. »
(…)
La Mission d’établissement des faits des Nations Unies sur l’Iran devrait continuer à enquêter sur ces graves abus, parmi d’autres, dans le cadre de son examen de manière plus générale des violations répétées des droits humains commises par le gouvernement iranien, a déclaré Human Rights Watch.
 
« Les récits de viols brutaux et les conséquences traumatisantes durables de ces crimes devraient inciter les autres pays à répondre aux besoins des survivant-e-s ayant réussi à fuir l’Iran, en matière de santé physique et psychologique », a conclu Nahid Naghshbandi. « Ces récits devraient aussi inciter les Iraniens, que ce dans leur propre pays ou à l’étranger, à poursuivre leurs efforts visant la justice et l’obligation de rendre des comptes. »
 

IRAN. Une femme kurde tuée par l’explosion des minutions restant de la guerre Iran-Irak

0
IRAN / ROJHILAT – L’explosion des munitions provenant de la guerre Iran/Irak (1980-88) à Gilan-e Gharb, dans la province de Kermashan (Kermanshah), ont coûté la vie à Akhtar Moradi, une jeune femme kurde.
 
Selon un rapport obtenu par l’ONG de défense des droits humains, Hengaw, cet événement tragique s’est produit le dimanche 21 avril 2024 dans le village de Gur-e-Sefid à Gilan-e Gharb (Gialan), coûtant la vie à une jeune femme.
 
Akhtar Moradi a été transférée samedi 20 avril à l’hôpital Alzehra de Gilanegharb, où elle est décédée peu après son arrivée
 
D’après les informations fournies à Hengaw, la famille de cette jeune victime gagne sa vie en récupérant des matériaux réutilisables, dont du fer.
 
Les habitants des régions frontalières du Kurdistan entre l’Iran et l’Irak sont également menacées par les mines posées par les belligérants de la guerre 1980-88 qui font des victimes encore aujourd’hui.

KURDISTAN. La venue d’Erdogan provoque la colère des Kurdes

0
IRAK / KURDISTAN – Le président turc, RT Erdogan se rend aujourd’hui à Erbil (Hewler), capitale de la région autonome kurde d’Irak, après une visite officielle à Bagdad dans la matinée. Tandis que le KDP, parti du clan Barzanî au pouvoir au Kurdistan du Sud, déroule le tapis rouge pour Erdogan, le peuple kurde dénonce la venue d’un dictateur d’un État colonialiste qui massacre et réprime les Kurdes dans le Nord, au Rojava, à Shengal et aussi au Kurdistan irakien où son armée traque le PKK et dépeuple les villages kurdes.
 
Dès hier soir, en plus des drapeaux turcs érigés le long des rues principales d’Erbil, un drapeau turc a été projeté sur la façade de la citadelle d’Erbil, dans le centre-ville, dans le cadre des préparatifs pour accueillir Erdogan pour sa visite d’aujourd’hui.
 
Une conférence de presse anti-Erdogan bloquée à Suleymanîyê
 
Un important contingent de sécurité du parti UPK du clan Talabanî a bouclé le bureau du parlement irakien à Sulaimani, empêchant ainsi la lecture d’une lettre condamnant la visite du président turc Erdogan en Irak et dans la région du Kurdistan.
 
Les forces de sécurité ont expulsé de force les militants et les journalistes des locaux, menaçant d’arrestation toute personne en contact avec eux. Le journaliste Shwan Mohammed, les militants Stara Arif et Parwa Ali, ancien membre du Parlement du Kurdistan, ont été détenus et confinés dans des fourgonnettes de la police. Après une période de détention dans les véhicules, ils ont ensuite été transportés vers un lieu éloigné du lieu de l’incident.
Le mécontentement des Kurdes ne se limite pas à des rassemblements anti-Erdogan au Kurdistan. Sur les réseaux sociaux également, des millions de Kurdes expriment leur colère et dégout devant l’accueil réservé à Erdogan par le clan Barzanî.
« Quoi d’autre peut expliquer cela sinon une soumission totale à votre colonisateur ! Barzani salue la visite d’Erdogan en Irak en projetant le drapeau de l’État turc sur la citadelle d’Erbil. Cela ne signifie rien d’autre que la trahison de Barzani envers les Kurdes. Cela ne démontre rien d’autre que la volonté des Barzanis d’être le partenaire génocidaire d’Erdogan et de soutenir ainsi ses actions contre les Kurdes du Rojava. Sous ce drapeau, les Kurdes ont subi tous les effets de la politique annihilationniste de la Turquie, notamment les massacres, le culturecide, le lingucide, les déplacements forcés, le déni d’existence, etc. », a déclaré ce matin la chercheuse Rojîn Mûkrîyan sur son compte X (ancien Twitter).
Pour l’activiste kurde, Raman Nasirizadeh qui a partagé l’image illustrant notre article, « Barzani a vendu le Kurdistan à la Turquie La citadelle de Hewler a été illuminée aux couleurs du drapeau turc pour accueillir chaleureusement la visite d’Erdogan dans la ville. Ce n’est pas de la politique, c’est du business ».

FEMINICIDE. 15 femmes tuées en un mois en Iran

0

IRAN / ROJHILAT – En Iran, y compris dans les régions kurdes du pays, 15 femmes et deux fillettes ont été tuées, cinq femmes et deux enfants sont mortes dans des circonstances suspectes entre le 21 mars et le 20 avril 2024. Par ailleurs, dans la même période, les mollahs iraniens ont exécuté deux femmes prisonnières.

15 femmes tuées, cinq autres femmes mortes dans des circonstances suspectes

Les politiques oppressives de la République islamique d’Iran ouvrent la voie à la violence sexiste et au féminicide. L’agence NuJINHA a compilé les données sur les féminicides et les morts suspectes de femmes et de fillettes en Iran provenant de journaux et d’agences de presse du 21 mars 2024 au 20 avril 2024.

15 femmes et deux enfants ont été tués, cinq femmes et deux jeunes filles sont mortes dans des circonstances suspectes et deux femmes ont été exécutées en Iran entre le 21 mars et le 20 avril 2024, selon les données recueillies par NuJINHA Persan.

Les meurtres de femmes et les décès suspects de femmes et de fillettes sont les suivants :

· 26 mars : Une cardiologue est décédée dans des circonstances suspectes à l’hôpital Noorabad Delfan, dans la province du Lorestan.

· 27 mars : L’ancienne prisonnière politique Sara Tabrizi (20 ans) est décédée dans des circonstances suspectes après avoir été convoquée au tristement célèbre ministère iranien du Renseignement.

·28 mars : Une jeune femme est exécutée dans la prison centrale de Tabriz.

·29 mars : Une femme de 34 ans a été tuée par son mari dans la ville de Juybar.

·30 mars : Une femme a été tuée par son mari dans la ville de Semnan.

·1er avril : Une femme non identifiée a été tuée par son père dans l’un des villages d’Abadan, une ville de la province du Khuzestan.

· 2 avril : Une jeune femme a été tuée par son mari dans la ville de Tabriz.

·2 avril : Une jeune femme, étudiante à l’Université des Sciences Médicales de Yasuj, est décédée dans des circonstances suspectes.

·2 avril : Une femme a été tuée par son mari dans la province de Bouchehr.

·3 avril : Deux fillettes sont mortes dans des circonstances suspectes lorsqu’un incendie s’est déclaré dans leur maison située dans le village Gapi de Dargaz, une ville de la province iranienne du Khorasan Razavi. Leur mère a été grièvement blessée.

·3 avril : Une femme a été tuée par son mari dans la ville de Dargaz, province du Khorasan Razavi.

·4 avril : Une femme de 38 ans a été tuée par son mari au centre de transport d’Urmia-Naqadeh.

·8 avril : Quatre membres d’une famille, dont deux femmes et un bébé de 7 mois, ont été tués par des inconnus dans le village de Qomqaleh, dans la région kurde de Mahabad.

·8 avril : Le cadavre d’une enfant de 7 ans identifiée comme Elmira Zarei, portée disparue il y a un mois, a été retrouvé à Ispahan.

·9 avril : Une femme de 27 ans a été tuée par ses frères dans la ville arabe d’Ahvaz.

·11 avril : Une jeune femme identifiée comme Sarveh Sarve est décédée dans des circonstances suspectes à Javanrud.

· 13 avril : Une femme de 19 ans identifiée comme Marjan Hajizadeh a été exécutée dans la prison centrale de Zanjan.

·15 avril : Une femme de 59 ans a été tuée par son mari dans la ville de Khomeyn.

·16 avril : Une femme de 37 ans est tuée par son fiancé à Téhéran.

·18 avril : Une femme de 43 ans a été tuée par son mari à Ispahan.

·18 avril : Une jeune femme est tuée par son frère dans la ville de Saravan.

· 18 avril : Une jeune femme identifiée comme Nagin Bahram est décédée dans des circonstances suspectes dans la ville de Kermanshah.

·19 avril : Une femme de 50 ans a été tuée par un client dans son magasin de la ville de Shiraz.

TURQUIE. Une femme kurde de 81 ans emprisonnée pour terrorisme

0
TURQUIE / KURDISTAN – Makbule Özer, une Kurde âgée de 81 ans qui souffre de nombreuses maladies, a été de nouveau arrêtée suite au rapport médical prétendant qu’elle peut rester en prison.

Makbule Özer, 81 ans, qui a été arrêtée le 9 mai 2022 après que le tribunal l’a condamnée à 2 ans et 1 mois de prison de Van/Edremit pour avoir aidé « une organisation terroriste » et a été libérée le 7 septembre 2022 après un report de peine d’un an. Le rapport envoyé par l’Institut de médecine légale (ATK) a été examiné par la 3e Commission de spécialisation du ministère de la Justice.

La femme âgée a été arrêtée par la police ce matin suite à la décision de l’Institut de médecine légale qui prétend qu’elle peut rester en prison et emmenée à la prison de type T de Van.

TOULOUSE. Atelier: Colonisation et résistances au Kurdistan

0
TOULOUSE – Le 28 avril prochain, Enquête Critique, Serhildan, l’AFA Tolosa et le Conseil Démocratique Kurde de Toulouse (CDK-T) proposent une après-midi de formation et de discussions collectives autour du Kurdistan.
 
Le but est de se former collectivement afin de mieux comprendre l’histoire du colonialisme et de l’impérialisme, ses reconfigurations actuelles au Moyen-Orient et la lutte des peuples pour leur autonomie. À partir d’une présentation sur le mouvement de libération kurde, d’un atelier et d’une table ronde sur l’autodéfense populaire et ses différentes déclinaisons concrètes, nous chercherons à échanger nos informations et analyses et être ainsi mieux armé·es dans les luttes présentes et à venir.
Rendez-vous le 28 avril, à 13h30
 
ADRESSE
La Case de Santé
Place Arnaud-Bernard
TOULOUSE

Conférence en solidarité avec les universités du Rojava

0
L’État turc a intensifié ses attaques contre l’Administration démocratique autonome du nord et de l’est de la Syrie (DAANES)/Rojava depuis l’automne 2023. La dernière attaque, ciblant les infrastructures et les lieux civils du Rojava/DAANES, a rendu les conditions de vie encore plus difficiles. Les établissements d’enseignement supérieur sont également gravement touchés par ces attaques. L’État turc ne limite pas son assaut au seul territoire du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est, mais il profite également de toute opportunité pour afficher sa puissance pour empêcher toute tentative de solidarité avec le Rojava/DAANES et ses institutions.
 
C’est pourquoi le « Centre de Solidarité avec les Universités Alternatives » (CSAU) et les Universités du Rojava organisent un atelier conjoint intitulé « Des discours décoloniaux à la solidarité au sein du monde académique » avec des universitaires kurdes et européens qui collaborent avec les Universités du Rojava / Administration autonome de Syrie du Nord et de l’Est (AANES).
 
L’événement aura lieu en ligne le 16 mai 2024, entre 16h et 19h. La première partie de l’atelier est consacrée aux courtes conférences d’universitaires qui ont déjà réalisé des projets avec des universités du Rojava/AANES. Dans la deuxième partie, il y aura une table ronde pour permettre à tous les participants d’exprimer leurs idées sur le sujet.
 
 
Inscription obligatoire via ce lien :
 
Le lien pour la réunion en ligne sera envoyé aux participants inscrits la veille de l’événement.
PROGRAMME: 
Introduction du Centre de Solidarité avec les Universités Alternatives (CSUA)
 
Première partie
 
Série de brèves interventions
 
Nujîn Hesen, Université du Rojava :
Le rôle de l’université dans la transformation sociale pour la liberté
 
Götz Bachmann et Ulrike Flader, Université de Brême :
L’apprentissage dialogique comme possibilité pour la pratique décoloniale
 
Delphine Sangu, Université de Nantes :
« Bricoler » le monde : solidarité dans les théories et pratiques féministes d’Abya Yala
 
Mechthild Exo, Université Emden/Leer :
Expériences didactiques et effets sociétaux du transnational, cours de coopération
 
Dersim Dagdeviren, Kurde Akad e. V. :
Universités et militantisme : incompatibles ?
 
Maria Luisa Mastrogiovanni, Université de Bari, Italie : Pour une pédagogie transformatrice de la société entre théories décoloniales et intersectionnelles :
le mouvement éco-féministe italien
 
Alice von Bieberstein, Université Humboldt, Berlin : « Solidarité : réfléchir aux défis des différentes frontières »
 
2e partie
 
Table ronde avec tous les participants : Comment construire une coopération et une solidarité efficace avec les universités de l’AANES ?
 
Modération : Sardar Saadi
 
Des discours décoloniaux à la solidarité au sein du monde académique 16 mai 2024
Les discours universitaires se concentrent de plus en plus sur la décolonisation de la recherche et de l’enseignement. Un positionnement épistémologique et politique aux côtés des luttes anticoloniales et anti-patriarcales est ici important, car les théories décoloniales y trouvent leurs racines et leur ancrage essentiel. En fin de compte, il s’agit de changer les conditions de vie.
 
L’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie (DAANES) et ses universités proposent une pratique académique basée sur une structure sociale démocratique de base, anticoloniale et équitable entre les sexes. Les universités elles-mêmes sont également autogérées en interne par des conseils d’étudiants et du personnel de manière démocratique et réfléchissent de manière critique aux formes traditionnelles d’enseignement et d’examen.
 
Ces universités offrent donc de nombreux points de départ pour pratiquer le discours décolonial et les modèles pédagogiques alternatifs.
 
Les premiers partenariats universitaires ont déjà été établis. Suite à des collaborations en Allemagne, en France, au Royaume-Uni et en Autriche, l’Université de Binghamton (États-Unis) et l’Université d’Helsinki (Finlande) ont récemment lancé des projets communs avec l’Université du Rojava. De nouvelles coopérations sont souhaitables.
Tant en Turquie que dans l’ensemble du Moyen-Orient, le gouvernement turc mène une politique de guerre autocratique, impérialiste, inhumaine et anti-kurde. Nous savons que toute coopération avec des établissements d’enseignement autonomes, toute déclaration de solidarité contre les bombardements en violation du droit international, tout établissement de relations et d’échanges personnels est une épine dans le pied de cette politique de guerre.
 
La décolonisation des universités, de l’enseignement et de la recherche nécessite un positionnement – également pour la reconnaissance de modèles comme au Rojava/DAANES. Cet événement offre un espace pour discuter de l’importance des échanges universitaires libres au-delà des frontières de la sphère eurocentrique dominée par l’idéologie du libéralisme.
 
Table-ronde suivie d’échange avec le publique. Il y aura une traduction simultanée kurde-anglais/anglais-kurde. (Une traduction supplémentaire vers/depuis l’allemand est possible si nécessaire.)
 

PARIS. Appel à manifester contre la répression des Kurdes en France

0

 

PARIS – Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) & le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) appellent à manifester contre la répression ciblant les réfugiés kurdes, dont 3 ont été livrés à la Turquie par la France récemment. (RDV le 27 avril 2024, à 14h, place de la République)

Voici le communiqué appelant à manifester ce samedi:

La répression administrative à l’encontre des Kurdes doit cesser!

 

La répression administrative à l’encontre des Kurdes en France a franchi ces derniers temps un nouveau palier avec l’expulsion en moins de deux semaines de trois militants kurdes vers la Turquie, au mépris des principes fondamentaux inscrits dans la constitution française.

En dernier lieu, Serhat Gültekin, un jeune homme de 28 ans souffrant d’une maladie génétique grave et condamné en Turquie à des années de prison pour son activisme politique, a été dépouillé de ses droits les plus fondamentaux: littéralement enlevé par la police, il a été ligoté, bâillonné et livré comme un colis à la Turquie. Aujourd’hui, Serhat est enfermé dans les geôles d’Erdogan où il doit purger une peine de plus de six ans.

L’acharnement de l’administration française contre le jeune demandeur d’asile, au mépris du principe de non refoulement et des droits de la défense, témoigne d’une dégradation inquiétante de l’État de droit en France. Il s’agit là d’un déni total de droit et de justice, synonyme de collaboration avec le régime autoritaire d’Erdogan.

Se taire face à cette répression administrative, c’est permettre que d’autres militants kurdes soient envoyés dans la gueule du loup. Et la liste est longue des activistes kurdes frappés par des mesures de gel des avoirs, des retraits de statut par l’OFPRA et des procédures d’expulsion: des centaines d’hommes et de femmes exposés à une insécurité totale, vivant quotidiennement dans la crainte d’être livrés à une dictature dont ils se pensaient à l’abri.

Ne l’oublions pas: les Kurdes sont des victimes du terrorisme, comme ils l’ont été à deux reprises en France en 2013 et 2022; ils ont combattu le terrorisme, comme à Kobanê, Raqqa, Shengal et ailleurs, où la lutte contre l’obscurantisme djihadiste a coûté des milliers de jeunes vies. Le mouvement kurde est un mouvement de résistance contre l’oppression. Jamais ses militants n’ont représenté une menace pour l’ordre public français. Prétendre le contraire, c’est insulter les Kurdes et déshonorer les valeurs de la France.

Le CDK-F demande instamment aux autorités françaises de mettre fin à cette répression infâme qui n’a pas sa place dans un État de droit.

Nous appelons tous les défenseurs des droits humains, toutes les personnes attachées aux valeurs et principes de la République, à dénoncer avec nous l’attitude inique des autorités françaises à l’encontre des militants kurdes afin de faire barrière à de nouvelles livraisons à la dictature d’Erdogan.

Conseil Démocratique Kurde en France

 

Le journalisme kurde a 126 ans

0

Le premier journal kurde « Kurdistan » fut publié en Égypte, par Mikdad Badirkhan en 1898. Cette journée est célébrée comme la Journée du journalisme kurde qui a 126 ans aujourd’hui.

Des notables kurdes chassés de leurs terres, les frères Mikdad et Ebdulrehman, fils de Bedir Xan (Ou Bedir Khan) ont publié le premier journal kurde, « Kurdistan », le 22 avril 1898, au Caire.
La date de la création du journal « Kurdistan », fondé sous les auspices de la famille Bedirxan (BedirKhan), est célébrée comme étant le jour de la naissance de la presse kurde.
 
Le journal Kurdistan a émigré, après la 5ème édition, en raison de la situation politique en Égypte, d’abord à Genève, puis de nouveau au Caire et ensuite à Genève via Londres et Folkestone.

Le journal comportait quatre pages. Initialement, les éditeurs avaient l’intention d’enseigner les connaissances kurdes sur l’éducation et la culture.

La contribution culturelle la plus importante a été la publication de l’épopée Mem û Zîn d’Ehmedê Xanî. Les contributions politiques consistaient en des articles contre la politique du sultan ottoman Abdülhamid II et le rôle des Kurdes dans ces politiques. Le journal avait averti les Kurdes de ne pas se faire avoir par Abdulhamid II lors du génocide arménien. En avril 1902, le journal a cessé de paraître après 31 publications.

 

Le journal Kurdistan reste une source d’inspiration pour la presse kurde

 

Le journalisme kurde qui a débuté en exil il y a 126 ans a été confronté à la répression et aux pressions des régimes successifs. Les années 90 ont été des années sombres pour la société kurde et le journalisme kurde est devenu la voix de la douloureuse vérité et de ce qui se passait en Turquie et au Kurdistan du Nord. De nombreux journalistes kurdes ont payé de leur vie le prix de dire la vérité et de dénoncer ces crimes. Ils ont été assassinés, emprisonnés, harcelés, blessés. Les journalistes kurdes commémorent aujourd’hui tous les martyrs de la presse libre qui n’ont jamais cessé d’être la voix de la vérité, malgré la violation constante de leur droit fondamental, le droit à la vie.

 

De 1898 aux années 1990, des années 1990 à nos jours, la répression et la violence contre la presse kurde par le régime turc ont été constantes, et aujourd’hui ce n’est pas différent : des journalistes sont arrêtés et emprisonnés. Après la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, le gouvernement turc utilise l’état d’urgence pour empêcher arbitrairement les journalistes de faire leur travail. Ils ont fermé les journaux, magazines, agences de presse, chaînes de télévision et imprimeries qui diffusaient en kurde et de nombreux journalistes ont été emprisonnés. En Iran et même dans la région autonome kurde d’Irak, la presse kurde est victime des mêmes violences, dont la censure.