AccueilJournalismeLe journalisme kurde a 126 ans

Le journalisme kurde a 126 ans

Le premier journal kurde « Kurdistan » fut publié en Égypte, par Mikdad Badirkhan en 1898. Cette journée est célébrée comme la Journée du journalisme kurde qui a 126 ans aujourd’hui.

Des notables kurdes chassés de leurs terres, les frères Mikdad et Ebdulrehman, fils de Bedir Xan (Ou Bedir Khan) ont publié le premier journal kurde, « Kurdistan », le 22 avril 1898, au Caire.
La date de la création du journal « Kurdistan », fondé sous les auspices de la famille Bedirxan (BedirKhan), est célébrée comme étant le jour de la naissance de la presse kurde.
 
Le journal Kurdistan a émigré, après la 5ème édition, en raison de la situation politique en Égypte, d’abord à Genève, puis de nouveau au Caire et ensuite à Genève via Londres et Folkestone.

Le journal comportait quatre pages. Initialement, les éditeurs avaient l’intention d’enseigner les connaissances kurdes sur l’éducation et la culture.

La contribution culturelle la plus importante a été la publication de l’épopée Mem û Zîn d’Ehmedê Xanî. Les contributions politiques consistaient en des articles contre la politique du sultan ottoman Abdülhamid II et le rôle des Kurdes dans ces politiques. Le journal avait averti les Kurdes de ne pas se faire avoir par Abdulhamid II lors du génocide arménien. En avril 1902, le journal a cessé de paraître après 31 publications.

 

Le journal Kurdistan reste une source d’inspiration pour la presse kurde

 

Le journalisme kurde qui a débuté en exil il y a 126 ans a été confronté à la répression et aux pressions des régimes successifs. Les années 90 ont été des années sombres pour la société kurde et le journalisme kurde est devenu la voix de la douloureuse vérité et de ce qui se passait en Turquie et au Kurdistan du Nord. De nombreux journalistes kurdes ont payé de leur vie le prix de dire la vérité et de dénoncer ces crimes. Ils ont été assassinés, emprisonnés, harcelés, blessés. Les journalistes kurdes commémorent aujourd’hui tous les martyrs de la presse libre qui n’ont jamais cessé d’être la voix de la vérité, malgré la violation constante de leur droit fondamental, le droit à la vie.

 

De 1898 aux années 1990, des années 1990 à nos jours, la répression et la violence contre la presse kurde par le régime turc ont été constantes, et aujourd’hui ce n’est pas différent : des journalistes sont arrêtés et emprisonnés. Après la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016, le gouvernement turc utilise l’état d’urgence pour empêcher arbitrairement les journalistes de faire leur travail. Ils ont fermé les journaux, magazines, agences de presse, chaînes de télévision et imprimeries qui diffusaient en kurde et de nombreux journalistes ont été emprisonnés. En Iran et même dans la région autonome kurde d’Irak, la presse kurde est victime des mêmes violences, dont la censure.