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TURQUIE. Report de la décision dans l’affaire Kobané

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TURQUIE – Plus de 100 personnalités politiques kurdes, dont 18 sont emprisonnés depuis 2016, sont poursuivis par la justice turque dans l’affaire Kobanê. On leur reproche d’avoir organisé des manifestations de solidarité (qui ont été ensanglantées) au Kurdistan turc et en Turquie pour Kobanê alors que la ville était encerclée par DAECH et qu’Erdogan se frottait les mains en espérant une victoire des terroristes islamistes. Ils sont tenus responsables des meurtres de civils qui ont eu lieu en marge des manifestations pacifiques pro-Kobanê.
 
Verdict reporté

 

Les partisans du mouvement kurde attendaient demain une décision dans le procès historique de Kobané. Mais la nouvelle vient d’arriver : le verdict, attendu le 17 avril, a été reporté. Le procès, qui se déroule dans la ville d’Ankara, a décidé de la poursuite de détention les coprésidents du Parti démocratique du peuple (HDP), Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş, en prison pendant plus de sept ans dans l’attente d’un verdict. Au total, 18 des 108 accusés sont toujours détenus.
 
 
Le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM), dirigé par les Kurdes, avait lancé un appel à la solidarité la semaine dernière, avant le verdict prévu à Ankara.
 
108 hommes politiques kurdes sont jugés pour avoir prétendument incité aux troubles en 2014, qui ont éclaté contre l’incapacité du gouvernement turc à répondre au siège de Kobané par l’EI. L’accusation s’est penchée sur des tweets envoyés aux partisans du HDP appelant à la solidarité.
 
Une série de manifestations s’ensuit en soutien aux habitants de Kobané. Les tensions se sont accrues après que le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, a annoncé publiquement que « Kobané est sur le point de tomber ». Plusieurs décès sont survenus en raison de la violence dans les rues. Toutefois, la majorité des 48 personnes tuées étaient des partisans du HDP.
 
Les poursuites contre les 108 personnalités politiques ont été dénoncées comme une attaque politique contre le HDP et comme faisant partie d’une stratégie de l’État visant à fermer le parti . Demirtaş a résumé le ridicule des accusations lors de son témoignage en janvier 2024. Il a déclaré au tribunal que « nos efforts pour l’éradication de la violence et des traumatismes sont qualifiés de terrorisme ».
 
Les accusations portées contre les accusés incluent « pillage », « meurtre », « incendie de drapeaux », « blessure d’un agent public avec une arme à feu » et « perturbation de l’unité nationale et de l’intégrité du pays ». Les accusés risquent plusieurs peines de réclusion à perpétuité aggravée.
 
Öztürk Türkdoğan, co-porte-parole de la Commission des lois, a déclaré à ses partisans que la défense avait été informée par le greffier du tribunal que le verdict n’aurait pas lieu le 17 avril. Mais qu’un « examen des détenus » aurait lieu à la place.
 
Selon Türkdoğan, la défense se présentera au tribunal demain comme prévu et exigera la libération des prisonniers restants. Il a spécifiquement souligné la nécessité urgente de libérer l’ancienne co-maire de la municipalité métropolitaine de Diyarbakır (Amed), Gültan Kışanak, et l’ancien coprésident du Parti des régions démocratiques (DBP), Sebahat Tuncel.
 
Kışanak et Tuncel sont toutes deux emprisonnées depuis 2016. Leur peine d’emprisonnement dépasse désormais sept ans, la peine maximale imposée aux personnes en prison en attente de jugement.
 
Human Rights Watch (HRW) a récemment qualifié l’emprisonnement de Kışanak et Tuncel de « violation flagrante du droit international des droits humains », tandis que la Cour européenne des droits de l’homme a statué que le maintien en détention de Demirtaş et Yüksekdağ est illégal et a pour effet « d’étouffer le pluralisme » et limiter la liberté du débat politique, qui est au cœur même du concept de société démocratique.
 
Türkdoğan a confirmé que la déclaration de soutien aux accusés devant la salle d’audience du campus Sincan se déroulerait comme prévu. Il a déclaré aux médias turcs : « Nous espérons que nos amis seront libérés demain et que la Turquie reviendra sur la voie de l’État de droit. »

 

 

« Imrali est un état de chaos dans tous les sens du terme »

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PARIS – « La détention et l’isolement de longue durée sans droit à l’espoir sont une forme de mort à long terme. Tout État qui met à l’isolement la personne détenue devrait être poursuivi pour acte de torture et de barbarie », a déclaré Etienne Lesage, vice-président de l’Association Défense Sans frontière – Avocats Solidaires et membre du Barreau de Paris, s’est entretenu avec l’agence kurde ANF sur l’aspect juridique de l’isolement sur l’île prison d’Imrali.
 

Depuis plus de trois ans, nous sommes sans nouvelles d’Abdullah Öcalan. Le leader du peuple kurde est détenu en isolement dans la prison de l’île d’Imralı depuis plus de 25 ans.

Öcalan, dont le droit de voir un avocat et sa famille a été usurpé dans son ensemble, est soumis à un état de privation absolue de communication depuis plus de 3 ans. Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), qui a le seul pouvoir d’entrer à Imrali, ouvre de facto la voie à un approfondissement de l’isolement d’Imrali par son silence sur la question.

La campagne « Liberté pour Öcalan, solution politique à la question kurde », lancée mondialement le 10 octobre, continue de se propager dans le monde entier dans sa deuxième phase.

Etienne Lesage, vice-président de l’Association Défense Sans frontière – Avocats Solidaires et membre du Barreau de Paris, s’est entretenu avec l’ANF sur l’aspect juridique de l’isolement d’Imrali.

« La Turquie devrait être jugée pour crime de torture »

Lesage a déclaré que les conditions d’isolement d’Abdullah Öcalan sont inhumaines et constituent un traitement dégradant pour la dignité humaine. Il a ajouté : « Cet isolement est un cri lancé à la Convention européenne des droits de l’homme. La Turquie a non seulement signé cet accord, mais est également membre du Conseil de l’Europe. Par conséquent, la pratique de la Turquie constitue une violation flagrante de cette convention. qui imposent l’isolement aux détenus devraient être jugés pour crimes de torture et de barbarie, car cet isolement est une forme de torture. »

« La justice internationale doit prendre position »

Soulignant que l’État turc a également violé le droit international avec ses pratiques contre Abdullah Öcalan, l’avocat Lesage a déclaré : « La justice internationale doit condamner et dénoncer cette violation sans être soumise à aucune pression diplomatique. Le maintien en détention et l’isolement d’Abdullah Öcalan constituent un traitement inhumain et dégradant et sont équivaut à de la torture au regard du droit international. »

« Le CPT devrait prendre position sur la protection des droits de l’homme »

Lesage a poursuivi : « La position du CPT à l’égard d’Imrali est ambiguë. Son approche nous révèle l’existence d’un conflit entre les relations diplomatiques et la protection des droits de l’homme. Cet état de conflit devrait être résolu en faveur des droits de l’homme et non en faveur de un régime autoritaire. Le silence de l’Europe sur cette question en raison des relations diplomatiques est inquiétant. C’est pourquoi les avocats de tous les pays européens devraient rappeler à l’Europe son devoir de respecter le droit international. »

« Une détention prolongée de plus de 25 ans n’est compatible avec aucune loi »

L’avocat Lesage a ajouté : « Il est important de garantir la liberté d’Abdullah Öcalan, car une personne ne peut pas être maintenue dans des conditions aussi dures pendant 25 ans. Le maintien en détention, voire l’emprisonnement à vie, est incompatible avec le droit européen. Une détention à long terme et dénuée de sens est inhumaine et dégradante. traitement et une violation du droit international. »

« La détention de longue durée est une condamnation à mort »

Soulignant que tout prisonnier devrait avoir le droit d’espérer, Lesage a déclaré : « La détention de longue durée dénuée de sens n’existe pas dans les conventions et pratiques européennes. La détention de longue durée, comme la peine de mort, est considérée comme une pratique inhumaine et dégradante. est une forme de mort prolongée qui ne donne pas au prisonnier le droit à l’espoir. Une perspective de détention qui ne reconnaît pas le droit à l’espoir est une insulte aux conventions internationales. »

 

TURQUIE. Des soldats masqués menacent des civils kurdes à Semdinli

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TURQUIE / KURDISTAN – Les civils kurdes sont quotidiennement menacés par l’armée turque, a déclaré Öznur Bartın, députée du parti DEM, partageant des images d’un récent incident au cours duquel des soldats masqués ont harcelé des civils kurdes de Hakkari et ont tiré en l’air pour les intimider.
 
Des soldats turcs ont arrêté des civils kurdes voyageant dans un minibus à Şemdinli, dans la province de Hakkari (Colemêrg), sous prétexte d’un « contrôle », puis les ont harcelés et menacés. Öznur Bartın, députée du parti DEM Hakkari, a partagé une vidéo 
filmée par un des passagers du véhicule.
 
 
Les images, diffusées sur X, montrent un soldat masqué tirant en l’air alors qu’il affronte le groupe de civils non armés, restés à l’intérieur du véhicule.
 
« Il ne se passe pas un jour à Hakkâri, Şemdinli, sans une injustice de la part de l’armée ou de la police. (…) Le même village, le même endroit a été à plusieurs reprises sous le feu des projecteurs, mais l’oppression n’a pas cessé. Le climat de peur est devenu l’épine dorsale du gouvernement », a déclaré Bartın en réponse à l’incident.
 
Le comportement intimidant affiché par le soldat turc n’est pas sans rappeler les tactiques utilisées par l’Organisation de renseignement et de lutte contre le terrorisme de la gendarmerie (JİTEM) du gouvernement turc dans les années 1990 en Turquie, au cours desquelles les forces spéciales ont harcelé, enlevé et assassiné des milliers de civils kurdes.
 
Le journaliste turc Cevheri Güven a récemment révélé des liens présumés entre des personnalités clés des services de renseignement militaires turcs et d’anciens membres du JİTEM, soulignant un réseau d’influence complexe affectant la politique de sécurité du pays et le conflit turco-kurde. Une escalade des tactiques d’oppression contre les habitants de Hakkari cette semaine indique une violence systémique continue contre la communauté kurde de Turquie.
 
Sinan Oğan, un homme politique ultranationaliste turc bien connu, a mis en garde le 13 avril contre l’imminence de l’état d’urgence déclaré par le gouvernement turc dans les régions du sud-est de la Turquie à majorité kurde et dans les régions frontalières contestées. Des « mouvements migratoires » sont également probables, a-t-il ajouté. L’état d’urgence a été imposé dans les provinces à majorité kurde pendant 15 ans, de 1987 à 2002.

TURQUIE. Libération d’un ado kurde arrêté pendant la résistance de Van

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TURQUIE / KURDISTAN – Muhammed Orhan, un jeune Kurde arrêté pendant la résistance de Wan, a été libéré.
 
Muhammed Orhan (18 ans), arrêté lors de la résistance contre le coup d’État électoral de l’AKP à Wan et devenu le symbole de la résistance avec son sourire, a été libéré. Orhan avait été arrêté le 4 avril pour,« appartenance à une organisation terroriste [PKK] ».
Actuellement, il y a des milliers de jeunes et de mineurs kurdes dans les geôles turques. Leur crime? Demander leurs droits élémentaires: s’auto-gouverner, parler leur langue, vivre leur culture…

TURQUIE. Arrestations dans les milieux kurdes

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ISTANBUL – 6 personnes, dont des membres du parti kurde DEM, ont été arrêtées lors de perquisitions à Istanbul.
La police a perquisitionné de nombreux domiciles dans le quartier Gaziosmanpaşa d’Istanbul. Six personnes, dont des membres du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (DEM Parti), ont été arrêtées.
 
Les personnes accusées d’être membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) sont Mehmet Sıdık Mertoglu, Ahmet Korkmaz, Resul Kaytaz, Besim Semerci, Murat Arslan et Mustafa Kara.
 
Les détenus sont au centre antiterroriste de la gendarmerie de Maslak et seront prochainement transférés au tribunal.

TURQUIE. L’équipe de football kurde, d’Amedspor en route vers la première ligue

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TURQUIE – Le club de football représentant la ville kurde de Diyarbakır (Amed), Amedspor a remporté hier une victoire clé qui le rapproche du championnat de la deuxième ligue qui lui permettra d’accéder à la première ligue turque de football. Avant le match opposant Amedspor à Kastamonuspor, et à la lumière des violences racistes envers l’équipe kurde, le maire Kastamonu a pris position contre le racisme, implorant les habitants de réserver un accueil pacifique à l’équipe d’Amedspor.
 
Les supporters d’Amedspor, une équipe de football représentant la kurde de Diyarbakır (capitale du Kurdistan du Nord), ont célébré dimanche une victoire 1-0 contre Kastamonuspor, une équipe de Kastamonu, une formation de tendance conservatrice du nord de la Turquie. Suite à des flambées historiques de violence raciste contre les supporters d’Amedspor, Hasan Baltacı, le maire de Kastamonu, a surpris la communauté kurde en partageant un message appelant à la retenue et en accueillant l’équipe pour son match à l’extérieur.
 
 
Des scènes de liesse ont rempli les rues de Diyarbakır, les supporters regardant le match sur des écrans érigés uniquement pour l’occasion. Pour les habitants, Amedspor représente non seulement les exploits sportifs de la ville, mais aussi une identification plus large avec le mouvement kurde. Le 31 mars, le Parti pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM), pro-kurde, a remporté d’importantes victoires locales à travers le pays, marquant un gain pour la représentation kurde, tandis que le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a remporté les élections à Diyarbakır.
 
Alors que l’attente pour le match Kastamonuspor-Amedspor s’est accélérée samedi, le maire Hasan Baltacı a fait une déclaration publique inattendue : « N’oublions pas que le sport est amour, amitié et fraternité. Pour cette raison, le représentant de Diyarbakır, Amedspor, est notre rival sur le terrain et notre invité dans notre ville ».
 
Les précédents incidents de violence raciste contre l’équipe kurde comprenaient des arrestations massives, des violences collectives et des provocations basées rappelant la violence d’État ciblant les Kurdes dans les années 1990, au plus fort du conflit turco-kurde.
 

L’ONU tenue responsable de la détérioration de la situation humanitaire dans les camps du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – L’ONU est responsables de la détérioration de la situation humanitaire dans 111 camps dans le nord et l’est de la Syrie accueillant plus de 25 000 familles, selon les responsables kurdes syriens.
 
Plus de 25 000 familles déplacées des régions syriennes vivent dans des conditions difficiles dans la région nord-est de la Syrie, dans 111 camps sans aide suffisante après que le Programme alimentaire mondial et l’Organisation mondiale de la santé ont suspendu l’aide humanitaire et les secours aux camps, ce qui porte atteinte à leurs droits fondamentaux.
 
Cette cessation de l’aide s’est accompagnée du besoin urgent d’assurer un abri adéquat, un assainissement adéquat et un accès adéquat à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et à l’éducation.
 
L’assistance fournie par les agences des Nations Unies aux camps situés dans les zones de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie varie d’un camp à l’autre, laissant certains d’entre eux sans assistance suffisante ou continue.
 
Bien que certaines organisations internationales fournissent une aide limitée, de multiples lacunes ont conduit à la détérioration des services de santé et d’hygiène et à des pénuries de produits de base pendant les périodes de chaleur et de froid extrêmes. Cela suscite des inquiétudes quant à l’étendue de l’assistance aux personnes déplacées.
 
À l’heure où l’administration autonome ne peut pas subvenir à tous les besoins des déplacés et où les camps ont atteint leur capacité maximale, surtout depuis les attaques turques contre les infrastructures du nord et de l’est de la Syrie et leurs attaques contre les stations d’eau, de gaz et d’électricité qui approvisionnaient les camps ont conduit à une aggravation de la crise et de la situation encore plus.
 
41 camps dans le canton de Manbij
 
Il existe 41 camps dans le canton de Manbij accueillant 2 584 familles, dont la plupart viennent des zones contrôlées par le gouvernement de Damas, de la campagne de l’Est. d’Alep, Safira, al-Bab, Deir Hafir et Maskanah à Homs.
 
Darwish Ali al-Jassem, un résident du camp Rasm al-Akhdar, dans l’est d’Alep, originaire de Deir Hafer, a déclaré à l’agence ANHA : « La situation est inacceptable dans le camp en ce qui concerne les infrastructures et d’autres choses. L’école n’a pas un personnel complet et il y a un dispensaire pour soigner les patients, on y trouve à peine des médicaments et le dispensaire ne peut pas accueillir toute cette densité de population ».
 
Al-Jassim a expliqué : « Les tentes sont usées. Elles n’ont pas été remplacées depuis 4 ans et nous en souffrons énormément. Elles ne protègent pas de la chaleur de l’été ni du froid de l’hiver. Les rideaux sont usés et ne peuvent pas nous protègent pendant la pluie et le froid, et la plupart des habitants ne peuvent pas les remplacer en raison de leurs prix élevés et de leur incapacité à les acheter, en plus de la propagation des maladies dues aux vagues de froid et à l’humidité ».
 
11 camps à Tabqa
 
Le canton de Tabqa compte 11 camps accueillent 4 136 familles.
 
La personne déplacée de la ville de Hama, Miteb al-Zalifan, qui vit dans le camp de Tuwayhinah, a déclaré à propos des conditions de vie dans le camp de Tuwayhinah : « Nous souffrons grandement du manque de nourriture, de l’absence de points médicaux fixes, et une pénurie de médicaments, en particulier pour les maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension artérielle ».
 
Al-Zalifan a appelé « les organisations internationales concernées par les droits humains à fournir des fournitures adéquates aux résidents du camp, notamment des tentes, des paniers de nourriture et des produits de nettoyage. Il a également appelé l’Administration Démocratique Autonome à augmenter l’approvisionnement en pain et à installer des points médicaux dans le camp 24 heures sur 24 ».
 
9 camps à Deir ez-Zor
 
 
 
Il existe 11 camps dans le canton de Deir ez-Zor. Le nombre de familles dans ces camps a atteint 6 077 familles réparties dans toute la campagne de la province de Deir ez-Zor.
 
L’agence ANHA a rencontré Khazna al-Fayyad, une femme déplacée des zones contrôlées par le gouvernement de Damas à Deir ez-Zor, et l’une des résidentes du camp informel de Safira, dans la campagne occidentale de Deir ez-Zor, qui a déclaré : « Nous avons Nous sommes déplacés depuis six ans et la situation a commencé à empirer par rapport à avant, mais nous souffrons désormais d’une pénurie de services nécessaires ».
 
Khazna al-Fayyad espère que « les conditions dans le camp s’amélioreront », soulignant la nécessité de fournir des centres éducatifs à l’intérieur du camp pour garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants.
 
50 camps à Raqqa
 
Il existe 50 camps dans le canton de Raqqa, répartis dans la campagne du canton de Raqqa et abritant 13 000 familles. Ils souffrent de conditions humanitaires difficiles à l’intérieur des camps, compte tenu du faible soutien des organisations internationales dans la région. L’Administration civile démocratique du canton de Raqqa cherche à trouver une alternative et à répondre aux besoins des résidents du camp.
 
Les efforts de l’AANES
 
Pour parler des conditions dans les camps, des moyens de trouver des solutions pour les améliorer et des moyens permettant aux déplacés de retourner dans leurs zones d’origine en garantissant leurs droits, le co-chef du Bureau des Affaires et des Personnes Déplacées de l’Administration Démocratique Autonome du nord et de l’est de la Syrie, Cheikhmus Ahmed, a déclaré à l’agence ANHA : « Les camps dans les régions du nord et de l’est de la Syrie souffrent de conditions difficiles à la lumière de l’inaction des Nations Unies et de son annonce de suspendre l’approvisionnement en aide humanitaire et humanitaire. l’aide sanitaire, et aussi avec le Programme alimentaire mondial qui a cessé de fournir un soutien aux camps, et l’Organisation mondiale de la santé a également annoncé officiellement sa réduction et la cessation de son soutien aux camps en termes de santé ».
 
Al-Ahmad a noté : « Les bombardements turcs sur les infrastructures et la destruction des stations d’électricité, d’eau, de gaz et de pétrole ont conduit à une réduction du soutien à ces camps et à une aggravation de la crise là-bas, en particulier avec le début de la saison estivale
 
L’administration autonome cherche, conformément aux normes humanitaires, le retour sûr et digne de toutes les personnes déplacées et des réfugiés qui ont été déplacés par la force des armes pendant les conflits de l’occupation turque et de tous ceux déplacés de l’intérieur de la Syrie en conséquence. de la guerre en cours. 
 
Sur cette base, l’administration autonome se coordonne avec toutes les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme concernant le retour de toutes les personnes déplacées et réfugiés dans leurs régions pour un retour sûr et digne dans le cadre d’un règlement politique pour eux. L’administration retire ces personnes déplacées des camps et essaie de les intégrer dans la société et de compter sur elles-mêmes pour trouver des moyens de subsistance qui leur permettent de vivre en dehors de ces camps ».
 

IRAN. Fermeture d’une librairie dirigée par une femme à cause du « non-respect du hijab islamique »

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IRAN / ROJHILAT – Dans la ville kurde de Sanandaj (Sînê), le régime iranien a fermé la librairie Zhira, dirigée par la militante des droits des femmes Zhina Modares Gorji, à cause du « non-respect du hijab islamique ».
 
Les autorités municipales de Sanandaj, dans la province du Kurdistan, ont bouclé aujourd’hui une librairie appelée Zhira, invoquant le « non-respect du hijab islamique », a appris le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN).
 
La librairie, dirigée par Zhina Modares Gorji, ancienne prisonnière politique et militante des droits des femmes, a été fermée en vertu des articles 27 et 28 de la loi sur la réglementation des corporations.
 
Le 15 avril, les autorités ont informé Modares Gorji de la fermeture imminente, en lui donnant un préavis de 24 heures.
 
Depuis le 15 avril, la police chargée de surveiller les établissements et lieux publics a bouclé les locaux, ainsi que plus de 20 autres établissements commerciaux à Sanandaj, tous fermés pour « délits administratifs (non-respect du hijab islamique) ».
 
Modares Gorji, un militant bien connu, a été arrêté à deux reprises par les forces de sécurité lors du soulèvement antigouvernemental « Femme, Liberté » et est actuellement en liberté condistionnelle.
 

En 3 mois, les attaques turco-iraniennes ont fait 14 victimes civiles au Kurdistan d’Irak

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IRAK / KURDISTAN – Les forces turques et iraniennes ont attaqué la région autonome kurde d’Irak au moins 373 fois entre le 1er janvier et le 1er avril 2024, faisant 14 victimes civiles (huit morts et six blessés), selon l’ONG « Équipes communautaires d’artisans de la paix » (Community Peacemaker Teams – CPT).
 
Alors que Bagdad et Hewler restent silencieux sur les attaques de la Turquie et de l’Iran contre le Kurdistan du Sud, l’agence de presse Roj signale que les attaques turques ont causé la mort de 9 civils et la blessure de 4 autres depuis le début de l’année 2024.
 
Voici les statistiques de Roj sur les attaques et les assassinats perpétrés par l’État d’occupation turc depuis le début de cette année :
 
Le 18 janvier, la militante Faryal Suleiman (Zelal Ceger) a été assassinée par des hommes armés à moto dans le quartier de Sarganar, dans la ville de Kirkouk, où elle se trouvait dans le sud du Kurdistan pour rendre visite à des organisations s’occupant des affaires féminines.
 
Le 20 février, un drone de l’État d’occupation turc a bombardé le mont Sayar dans le village de Kafya dans la région de Dinart à Agrî, entraînant le martyre de deux civils et de 2 membres des peshmergas Arif Taha (61 ans) et Bashir Omar Ali (68 ans), et un autre civil a été blessé.
 
Le 29 du même mois, l’État d’occupation turc a bombardé une voiture appartenant au Comité du Conseil des Familles des Martyrs à Sengal, ce qui a entraîné le martyre de Saadoun Mirza Ali, père de 3 enfants.
 
Le même jour, l’État d’occupation turc a mené une attaque armée dans la rue 60 mètres devant le restaurant Debashan, à Sulaymaniyah, qui a conduit au martyre du médecin Abdulkadir Sabri Toprak, un habitant de Bitlis, dans le nord du Kurdistan. Il s’était réfugié au Kurdistan du Sud depuis près de 13 ans en raison des persécutions politiques en Turquie. Il travaillait dans un hôpital et avait été menacé à plusieurs reprises par les services de renseignement turcs avant son assassinat.
 
Le 8 mars, des avions militaires appartenant à l’armée d’occupation turque ont bombardé le village de Dayuka, situé à l’intérieur des frontières de la ville de Shiladzi, dans la région de Dohuk, provoquant le martyre des civils Araz Faraj (29 ans) et Saeed Mubarak (35 ans) en plus de blesser le frère de ce dernier, Saleh Moubarak.
 
Le même jour, l’État d’occupation turc a bombardé le district de Şengal avec un drone, ce qui a entraîné le martyre de Majdal Hassan Khalaf, membre des unités de protection de Shengal.
 
Le 2 avril, un drone de l’État d’occupation turc a bombardé une voiture près du camp de Sardasht, dans le district de Şengal, blessant deux citoyens.
 
Il a également bombardé une maison dans le quartier de Shahrbajir à Sulaymaniyah, ce qui a conduit au martyre du jeune homme, Muhammad Saeed.
 
Malgré les crimes et massacres continus commis par l’occupation turque et sa violation de la souveraineté du Kurdistan du Sud et de l’Irak, les gouvernements intérimaires du Kurdistan du Sud et le gouvernement central continuent de garder le silence sur ces crimes.

Célébrations de la fête de Çarşema Sor (Nouvel-an yêzidi)

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IRAK / SHENGAL – Les Êzdis célèbrent leur nouvel-an Mercredi Rouge (en kurde: Çarşema Sor) au milieux des cicatrices du génocide commis par DAECH en août 2014 et les attaques de drones turcs contre les Yézidis pour vider Shengal de sa population autochtone.
 
Le Congrès des sociétés démocratiques du Kurdistan en Europe (KCDK-E) a publié un message de félicitations à l’occasion de Çarşema Sor, souhaitant qu’elle soit célébrée « dans un Kurdistan libre, aux jours de joie et de paix, lorsque Shengal retrouvera son statut [d’autonomie] ».
 
Çarşema Sor, qui tombe le mercredi 17 avril de cette année, annonce la renaissance de la nature et les bons jours de la nouvelle année, est un jour de paix et de fraternité au lieu de guerres et de massacres.

Selon le calendrier yézidi, nous sommes en l’an 6 774.

Le nouvel an yézidi, Çarşema Sor ou Çarşema Serê Nîsanê, est célébré au printemps, le premier mercredi du mois d’avril selon les calendriers julien et séleucide, c’est-à-dire le premier mercredi du 14 avril ou après selon le calendrier grégorien.

Durant les célébrations du Çarşema Sor (prononcer Charshama Sor), les Yézidis se rendent en masse au temple Laleş qui abrite la tombe de Cheikh Adi, mort en 1162 et allument 365 bougies.

Charshama Sor a pour but de commémorer la création de l’univers et de célébrer la nature et la fertilité.

Le patrimoine religieux yézidî

Les Yézidis, ayant perdu la majeure partie de leur patrimoine religieux à la suite d’invasions continuelles, tirent leurs connaissances des traditions religieuses. C’est écrit dans le discours de la Genèse :
 
« Notre Seigneur a commencé à créer l’Univers le vendredi.
 
Le samedi, il a commencé à élaborer la robe (…).
 
Il a terminé son travail le mercredi »
 
Le premier mercredi d’avril du calendrier oriental est un jour férié pour les Kurdes yézidis et s’appelle le « Mercredi rouge » ou le Nouvel An yézidi. La fête coïncide avec la saison printanière de la propagation et la croissance des fleurs de toutes les couleurs, les formes et l’abondance de roses rouges et d’anémones dans la nature, qui poussent au printemps, selon les chercheurs et les érudits yézidis.
 
La mythologie yézidie dit que l’univers était sombre et brumeux et que la terre était couverte d’une couche de glace. Dieu a envoyé « le Roi Ta’wes » le mercredi sur la terre pour y vivre, sous la forme d’un oiseau, dans la région de Sheikhan, dans le sud du Kurdistan couverte d’une couche de glace. Il a atterri sur l’arbre d’Hiro de la fierté divine. Ensuite, la puissance du Créateur a fait fondre la couche de glace par la chaleur du soleil, et la face de la terre sur la vérité et décoré la terre avec un bouquet de fleurs et roses en rouge, jaune et vert. Par conséquent, ce jour a été considéré comme le début du printemps et ils l’ont appelé le Nouvel An yézidi.
 
Selon les érudits religieux, jusqu’en 612 av. J.-C., les Kurdes célébraient ce jour comme une fête religieuse seulement, mais après que le peuple kurde qui s’est libéré des empires les plus puissants de cette époque et a créé l’empire kurde Mediya, ce jour est devenu une fête nationale et religieuse en même temps, de sorte que le Sheikh « Adi bin Musafir al-Hakkari » qui est la référence religieuse des Yazidis et sa tombe sont à Lalesh (Laleş), lieu saint du yazidisme situé au Bahdinan (Behdînan), dans la province de Ninive, au Kurdistan d’Irak.
 
Le Mercredi Rouge
 
Ce jour-là, un rituel spécial a lieu, où les Yézidis se lèvent tôt, portent leurs plus beaux vêtements et sacrifient chacun un animal en fonction de leur statut économique : « moutons, veaux et autres » et décorent les entrées de leurs maisons de fleurs.
 
Pendant que les femmes préparent la nourriture, les jeunes hommes et les jeunes femmes peignent douze œufs durs, trois œufs dans la couleur des saisons, et les mettent dans un plat au centre de la maison. L’œuf symbolise la terre sphérique. Les Yézidis connaissaient la terre sphérique avant de voir le monde. Les œufs sont un signe de la terre gelée, la coquille d’œuf brisée symbolise la fonte de la couche de glace de la surface de la terre, et la coloration de l’œuf est le signe des couleurs des roses et des fleurs qui ont éclose avec l’arrivée du roi Ta’wes, le printemps est le commencement de la vie.
 
Les Yézidis visitent les tombes de leurs défunts la veille du Mercredi rouge. Les femmes emportent avec elles des œufs, des sucreries et des fruits, qui sont distribués entre elles et aux pauvres.
 
Il y a une vieille tradition de cette fête, y compris s’abstenir de creuser le sol et de labourer pendant le mois d’avril, car les plantations, les fleurs, et la plupart des plantes fleurissent ce mois-ci. On interdit aussi les mariages en avril et estime que amener une mariée apporte malheur à la maison, car on pense que le mois d’avril est la mariée de l’année et qu’il ne faut pas rivaliser avec elle.
 
Quand les Yézidis jouent au jeu du haggan et brisent les œufs, ils recréent l’histoire de la création où la perle a éclaté et où le monde matériel (soleil, terre, étoiles) a vu le jour (théorie du big-bang ?)
 
Les fleurs rouges sauvages sont accrochées sur les portes des maisons et des sanctuaires pour la même raison qu’une couronne serait utilisée à Noël.
 

La population des Kurdes yézidis est estimée à environ un million de personnes vivant majoritairement dans le Kurdistan du Sud, en Syrie, Turquie, Russie, Arménie, Géorgie,  Allemagne et dans d’autres pays européens.

Depuis le génocide yézidi commis par l’Etat Islamique (DAECH – EI) en août 2014 à Shengal, les Yézidis donnent encore plus d’importance à leurs fêtes.

Pour en savoir plus : Yezidis international

TURQUIE. Bienvenue au QG de DAECH à Istanbul/Başakşehir

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TURQUIE – Un immense camp d’entraînement de cinq étages pour les recrues de l’Etat islamique a été découvert à Istanbul. La police antiterroriste a trouvé sur place environ 70 enfants orphelins nés de membres de l’État islamique (DAECH / ISIS), de l’argent, des armes et des militants qui avaient été emprisonnés après des attentats terroristes sur le sol turc. Un activiste kurde déclare que « chaque fois que vous lisez que la Turquie a arrêté un nombre X de combattants de l’État islamique, les journaux turcs en font la une des journaux – mais ils ne rapportent jamais que ces terroristes (…) ont été libérés peu de temps après ».

Un immense « camp d’entraînement » de cinq étages pour les recrues de l’Etat islamique abritant environ 70 enfants nés de parents liés à l’Etat islamique, des armes à feu et de la monnaie turque a été découvert à Istanbul en juillet 2023. Ces révélations ont fait pression sur les autorités turques pour qu’elles expliquent comment une opération terroriste d’une telle ampleur a pu avoir lieu dans la plus grande ville du pays, d’autant plus que certains des militants de l’EI impliqués ont déjà été arrêtés puis relâchés en raison de leur implication dans des attaques terroristes antérieures sur le sol turc.

Selon la presse turque, le bâtiment était utilisé par une cellule de 12 membres de l’EI ayant des liens avec la branche DAECH-Khorasan, qui s’est fait un nom après le massacre meurtrier du mois dernier à Moscou, ainsi qu’une récente attaque contre un église catholique d’Istanbul. Lorsque la police a perquisitionné le bâtiment l’été dernier, elle a découvert qu’il était utilisé comme « madrasa » ou école islamique illégale, pour près de 70 enfants dont les parents étaient morts alors qu’ils combattaient pour l’État islamique ; que les membres de la cellule s’entraînaient au tir dans une zone forestière voisine, tandis que des preuves ont également été trouvées montrant des femmes liées à l’État islamique pratiquant avec des armes à feu ; et que les membres de la cellule avaient déjà combattu activement aux côtés de l’État islamique en Syrie et s’étaient engagés dans des activités liées à la fusillade dans une discothèque d’Istanbul en 2017, qui a fait 39 morts. Les autorités ont également confisqué des armes automatiques, des pistolets et deux millions de livres turques.

Certains des hommes arrêtés lors du raid de 2023 avaient déjà passé des années en détention en Turquie en raison de leurs liens avec les attentats de 2017, ce qui soulève de nouvelles questions quant à la manière dont ils ont pu opérer en toute impunité au cœur d’Istanbul.

Scharo Maroof, fondateur du projet indépendant de surveillance des crimes de guerre Kurdistan Monitor, faisait partie des observateurs qui ont soulevé des questions autour de cette découverte. « Chaque fois que vous lisez que la Turquie a arrêté [des combattants] de l’Etat islamique, les journaux turcs en font la une des journaux. Mais ils ne rapportent jamais que ces terroristes de l’Etat islamique ont été libérés peu de temps après », a-t-il écrit sur son compte X (ancien Twitter).

Le soutien tacite de la Turquie à l’EI est depuis longtemps un secret de polichinelle. Pendant la lutte contre l’Etat islamique, Brett McGurk, l’envoyé spécial américain pour la lutte contre l’Etat islamique, s’est plaint sur les réseaux d’information américains que les autorités turques n’avaient rien fait pour empêcher le transit des combattants de l’Etat islamique vers la Syrie via la Turquie. De nombreux observateurs sont allés plus loin, affirmant que la Turquie soutenait activement les combattants de l’Etat islamique contre les Kurdes au nord et à l’est de la Syrie.

Les commandants des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées aux États-Unis et dirigées par les Kurdes, ont continué de tirer la sonnette d’alarme sur la facilitation tacite par la Turquie des activités de l’EI, qui s’aligne souvent sur les objectifs politiques turcs en ciblant les régions laïques et démocratiques dirigées par les Kurdes en Syrie. « Certaines grandes puissances au pouvoir soutiennent l’EI, leur donnent des ordres et les dirigent », a déclaré le porte-parole des FDS, Loqman Khalil, dans une récente interview. « L’attaque contre la prison de Sinaa montre que l’EI est organisé et qu’il dispose de forces qui le soutiennent. Peut-être que l’EI attend une opportunité ou un ordre et agira le moment venu. »

L’incapacité mondiale à condamner ou à s’opposer à la destruction par la Turquie d’infrastructures humanitaires vitales dans le nord et l’est de la Syrie a été une aubaine pour l’EI et a permis au groupe terroriste de se réorganiser, a-t-il ajouté. (Medya News)

ALLEMAGNE. A Filderstadt, trois membres des Loups Gris turcs candidats aux élections locales sous les couleurs du parti SDP

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ALLEMAGNE – Les Loups Gris turcs ont infiltré également le Parti social-démocrate d’Allemagne (SDP). En effet, au moins trois candidats du parti ayant des liens avec l’extrême droite turc, se présentent aux élections municipales et du district à Filderstadt, a révélé le journal WELT. Cela a suscité des inquiétudes quant à l’utilisation possible de lieux religieux à des fins nationalistes et a remis en question l’engagement du SPD dans la lutte contre l’extrémisme, souligné par Ali Ertan Toprak, un militant kurde d’Allemagne.
 
Ce lien est apparu à l’approche des élections locales, soulevant des questions sur la position du SPD contre l’extrémisme de droite et sur l’influence des idéologies extrémistes au sein de la politique locale en Allemagne.
 
Les candidats du SPD, qui se présenteront aux prochaines élections locales et départementales à Filderstadt le 9 juin, auraient des liens avec les Loups gris, un groupe interdit, identifié comme extrémiste. Des photographies confirmant ces affiliations ont été mises au jour, démontrant la participation des candidats à des activités liées au groupe nationaliste turc.
 
L’année dernière, les services de renseignement allemands ont défini les loups gris comme une menace pour la sécurité nationale et deux soldats ont été expulsés de l’armée allemande en raison de leurs liens avec l’organisation, tandis que le tribunal administratif de Cologne a statué que les autorisations d’armes pouvaient être révoquées pour les membres des loups gris. 
 
Nils Schmid, membre du SPD au Bundestag, a publiquement exprimé ses regrets suite à sa participation à un événement dans une mosquée géré par une association liée aux Loups gris.
 
« Je comprends les critiques que j’ai reçues suite à ma visite à la mosquée de Filderstadt-Bernhausen et je les prends au sérieux. C’était une erreur de participer à cet événement rapide », a reconnu Schmid sur les réseaux sociaux après que la visite ait été critiquée par le « Stuttgarter Zeitung » et WELT.
 
L’enquête de WELT a en outre révélé que les liens du SPD de Filderstadt avec les Loups gris sont plus substantiels qu’on ne le pensait auparavant. Le Deutsch-Türkische Freundschaftsverein Filderstadt, lié à la visite, fait partie d’une fédération étroitement liée au Parti du mouvement nationaliste (MHP), parti d’extrême droite turque allié du président turc Erdoğan.
 
L’une des candidats, Gülten İlbay, 47 ans, a été représentée sur plusieurs images en train de faire le « salut des loup gris », un geste reconnu des loups gris turcs. Ces photos, publiées entre juin 2018 et décembre 2023, présentent également des portraits de personnalités éminentes du parti de l’extrême-droite turque MHP, soulignant ses liens profonds avec le groupe.
 
Cette révélation a également suscité des inquiétudes quant à l’utilisation possible de lieux religieux à des fins nationalistes et a remis en question l’engagement du SPD dans la lutte contre l’extrémisme, souligné par Ali Ertan Toprak, leader de la communauté kurde d’Allemagne.
 
« Cela affaiblit notre lutte collective contre l’extrémisme de droite lorsque le SPD, d’un côté, appelle à interdire les loups gris au Bundestag, et de l’autre, place des candidats ayant de telles idéologies sur les listes électorales locales », a commenté Toprak, soulignant l’incohérence dans la position du SPD contre l’extrémisme.

 

 

Les Loups gris*, une organisation paramilitaire affiliée au Parti du mouvement nationaliste (MHP) en Turquie, ont été décrits en 2019 par l’Office fédéral allemand pour la protection de la Constitution comme « la plus grande organisation d’extrême droite d’Allemagne ». Le MHP est un allié de l’AKP d’Erdoğan.
 
*L’idéologie des Loups Gris du Mouvement Ülkücü (Idéalistes, le nom complet est « Foyers idéalistes », en turc: Ülkü Ocaklari) repose sur une exaltation de la « race », de la langue, de la culture et de la nation turques. Les autres peuples de Turquie sont considérées comme une force de division de l’unité du pays et sont donc combattus. L’idéologie des Ülkücü est largement façonnée par les images de l’ennemi et les théories du complot. L’éventail des ennemis « internes » et « externes » s’étend des Kurdes, des Grecs et des Arméniens aux Juifs, des Européens et des Chinois aux États-Unis et au Vatican.