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ROJAVA. Administration autonome du canton de l’Euphrate : Protégeons Kobanê !

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SYRIE / ROJAVA – L’administration autonome du canton de l’Euphrate a appelé à la solidarité avec la ville kurde de Kobanê, « forteresse de résistance où l’EI a été vaincu au nom de la dignité humaine » qui est menacée d’invasion par la Turquie.
 
Dans un communiqué de presse, l’Administration autonome du canton de l’Euphrate a évoqué les attaques de l’État turc, les menaces continues contre Kobanê et les développements plus larges en Syrie.
 
La version kurde de la déclaration a été lue par Egîd Nasiro, professeur de langue et littérature kurdes, tandis que la version arabe a été délivrée par Leyla Ehmed, une responsable du PYD.
 
« Nous restons pleinement engagés dans le dialogue comme moyen de parvenir à des solutions durables aux crises en cours, en veillant à ce que les peuples syriens puissent vivre ensemble dans la liberté et la sécurité. L’Administration autonome du canton de l’Euphrate, aux côtés de ses partis et institutions, réitère sa volonté de s’engager dans toute solution constructive.
 
Ces derniers jours, les attaques incessantes contre le nord et l’est de la Syrie, ainsi que d’autres territoires syriens, se sont poursuivies. L’État occupant turc, en particulier, a mené des agressions inhumaines contre notre peuple à Shehba et Manbij, entraînant la mort brutale de nombreuses femmes, enfants et civils âgés. Ces atrocités se sont déroulées sous les yeux du monde entier. Notre peuple a subi des actes horribles tels que des décapitations, des brûlures, des tortures et d’autres crimes barbares. En réponse, les combattants des FDS, des YPJ et des conseils militaires locaux ont monté une résistance héroïque et inflexible contre les envahisseurs. »
 
L’État turc a utilisé des frappes aériennes, des drones et des technologies de pointe pour soutenir ses mercenaires, déclenchant des attaques impitoyables contre la population de la région. En conséquence, nos populations à Shehba, Manbij, Ain Issa et dans les zones rurales autour de Kobanê ont été soumises à des massacres.
 
Il est clair que l’objectif de l’État turc est l’anéantissement des peuples de cette région. Ses tentatives d’occuper le Rojava s’inscrivent dans cette vision génocidaire. Son hostilité persistante envers l’administration autonome découle de cet objectif même. Tout comme la révolution populaire du 19 juillet a commencé à Kobanê, le fasciste Erdoğan a lâché des mercenaires de l’EI pour attaquer la ville. Après leur défaite, Erdoğan a proféré à plusieurs reprises des menaces contre Kobanê car la ville reste un symbole de leur échec.
Kobanê est aujourd’hui confrontée à de graves dangers et menaces. Dans ce contexte, la communauté internationale ne doit pas oublier comment les mercenaires de l’EI ont été vaincus de manière décisive à Kobanê par les combattants de la ville, apportant espoir et soulagement à l’humanité. Ce succès est dû au peuple de Kobanê et à ses défenseurs. Il est désormais temps de se tenir aux côtés de Kobanê ».
 
L’Administration autonome du canton de l’Euphrate a appelé « tous les individus et organisations démocratiques et épris de liberté du monde entier, la coalition internationale et la communauté internationale à soutenir Kobanê et à défendre la dignité de l’humanité qu’elle représente ».

La Syrie risque de replonger dans la guerre civile alerte une ONG syriaque

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EUROPE – Une ONG syriaque met en garde contre un nouveau conflit armé en Syrie après la prise du pouvoir par des groupes salafistes et exhorte la communauté internationale à « exercer une pression sur ces groupes salafistes » afin d’empêcher « une nouvelle vague de migration et une reprise de la guerre civile (…) ».
 
L’Union syriaque européenne* vient de publier le communiqué** suivant concernant la situation politique et militaire en Syrie après la chute du régime de Bachar al-Assad:
 
« La situation en Syrie est très critique, et à ce rythme, le pays risque de reculer de 50 ans. La prise de contrôle de la Syrie par des groupes djihadistes est le résultat d’un vide d’autorité, mais aussi des erreurs de l’opposition.

À présent, la gestion du pays par ces groupes salafistes, à qui cela profitera-t-il réellement ? Cette situation sera particulièrement difficile pour les Syriaques (car ils sont chrétiens), les Yézidis, les Druzes, les Kurdes, ainsi que pour les musulmans démocrates et laïques. Elle sera encore plus dure pour toutes les femmes. C’est pourquoi il est impératif de former un gouvernement inclusif, englobant toutes les richesses et diversités de la société syrienne.

Par ailleurs, la communauté internationale doit exercer une pression sur ces groupes salafistes. Sans cela, une nouvelle vague de migration et une reprise de la guerre civile sont des risques imminents. »

 

*Fondée à Bruxelles en mai 2004, l’Union syriaque européenne (European Syriac Union) œuvre à la défense des droits du peuple syriaque
 
**Communiqué publié sur Twitter (X)

FRANCE. Cinq personnes, dont deux réfugiés kurdes, abattues près de Dunkerque

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FRANCE – Samedi après midi, cinq personnes sont mortes dans une fusillade entre Wormhout et Loon-Plage, près de Dunkerk. Hamid Ghorbani et Hadi Rostami, deux réfugiés kurdes originaires de Marivan (Kurdistan iranien), sont parmi les victimes. L’assassin présumé, un homme d’une vingtaine d’années, s’est rendu aux gendarmes après le massacre.

Selon l’association humanitaire Utopia 56 (cité par AFP), les personnes dans le camp sont terrorisées et n’osent plus sortir, après avoir assisté à la mort des deux réfugiés.

Des milliers de migrants espérant se rendre au Royaume-Uni se trouvent dans la région de Grande-Synthe, dans la banlieue de Dunkerque (Nord), et Calais. Ils vivotent dans des conditions inhumaines, dormant à dans la boue, et sont régulièrement chassés par les gendarmes français. Certains tentent de traverser la Manche dans des bateaux gonflables. Ce qui cause des tragédies, quand les bateaux surchargés dégonflent en pleine mer.

SYRIE. Une ONG déclare que 800 femmes et filles yézidies sont emprisonnées à Idlib

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SYRIE / ROJAVA – Une ONG kurde déclare que le groupe islamiste HTC garde en captivité 800 femmes et filles yézidies capturées par DAECH à Shengal, pendant le génocide yézidi d’août 2014.
 
Selon une organisation kurde syrienne de défense des droits humains, l’Organisation de libération du Levant (Hayat Tahrir al-Cham – HTC ou HTS), qui a renversé le régime syrien d’Assad, tient dans une prison d’Idlib 800 femmes et filles yazidies capturées par l’EI à Shengal (Sinjar).
 
Azad Jalal, directeur de l’Organisation pour le développement des droits humains du Kurdistan occidental en Syrie, a déclaré que : « Jabhat al-Nosra, qui est maintenant devenue Hayat Tahrir al-Sham (HTS), possède une prison qui existe encore aujourd’hui ; nous avons des informations selon lesquelles 800 femmes et filles yazidies qui avaient été capturées par l’EI [à Sinjar] sont désormais détenues dans cette prison. »
 
Information divulguée par Kurdistan Watch
 
 Photo d’archive 

ROJAVA. La Turquie bloque les cars venus évacuer les civils à Manbij

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SYRIE / ROJAVA – Les mercenaires syriens sous commandement de la Turquie bloquent les cars et ambulances venus évacuer les civils voulant quitter Manbij à cause de l’invasion turque.

Un convoi de cars et d’ambulances envoyé par les autorités kurdes du Rojava pour évacuer les civils qui voulaient quitter Manbij dans le cadre du cessez-le-feu conclu sous l’égide de la coalition internationale a été bloqué.

Il a été rapporté que 10 bus et 6 ambulances se dirigeant vers la ville ont été arrêtés par des gangs de l’Armée nationale syrienne (ANS / SNA) liés à l’État turc près du pont Qereqozaq.

Les gangs de la SNA n’ont pas laissé passer le convoi, inventant de diverses excuses.

SYRIE. Les forces arabo-kurdes dénoncent les fake news d’Al Jazeera

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SYRIE / ROJAVA – Les forces arabo-kurdes accusent la chaîne de télévision qatari de propager de fausses informations dans le but de salir leur image. En effet, les FDS déclarent qu’Al Jazeera a récemment prétendu que Maher al-Assad, militaire syrien, frère cadet de l’ancien président Bachar al-Assad, a fui vers l’Irak avec l’aide des forces arabo-kurdes, alors que des milliers de soldats d’Assad sont partis en Irak depuis les zones de Deir Ezzor tenues par l’ancien régime syrien.
 
Voici le communiqué des Forces démocratiques syriennes (FDS) publié sur Twitter (X) par Farhad Shami, attaché de presse des FDS:
 
« Avertissement – ​​Al Jazeera Net a récemment publié de fausses informations selon lesquelles Maher al-Assad aurait fui vers l’Irak via les régions du nord et de l’est de la Syrie, avec l’aide de nos forces. Cette affirmation est totalement fausse et semble faire partie d’une campagne visant à inciter à la violence contre nos forces et la population du nord et de l’est de la Syrie.
 
Durant cette période, la frontière dans la région occidentale de Deir Ezzor était ouverte et le poste frontière d’Al-Qaim entre la Syrie et l’Irak était pleinement opérationnel. Plus de trois mille soldats et officiers de l’armée de l’ancien régime baasiste ont quitté la région de Deir Ezzor et le désert syrien pour l’Irak. Ils ont été accueillis par l’armée irakienne, ont reçu l’hospitalité et ont été transférés dans des lieux sûrs. Il n’y avait pas besoin de voies de contrebande, contrairement aux affirmations d’Al Jazeera Net.
 
En outre, le site a faussement accusé nos forces de complicité avec la quatrième division de l’ancien régime baathiste dans le trafic de drogue. Ces allégations découlent d’une profonde animosité du rédacteur en chef envers nos régions et notre peuple. En réalité, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont été la seule force à combattre les cellules du régime et les trafiquants de drogue, menant de nombreuses opérations pour traquer ces criminels, confisquer leur matériel et détruire leurs réseaux.
 
Nous exhortons tous les médias à faire preuve d’exactitude et d’objectivité dans leurs reportages, en particulier en ces temps difficiles pour la Syrie et son peuple. Il est essentiel d’éviter de diffuser des informations dénuées de fondement logique et conformes à l’éthique journalistique.
 
Centre des médias des FDS
14 décembre 2024″

ROJAVA. On s’attend à une attaque imminente contre Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie a refusé le cessez-le-feu proposé les Forces démocratiques syriennes (FDS) sous l’égide de la coalition internationale anti-EI. On s’attend à une attaque imminente  de l’État turc et ses mercenaires syriens contre la ville kurde de Kobanê.

Des discussions ont eu lieu concernant le déplacement du tombeau du sultan Suleiman Shah du village d’Ashmi, à l’ouest de Kobané. Cependant, la Turquie aurait demandé une bande de terre d’un kilomètre dans la zone pour y stationner des armes lourdes et établir une base, ce qui a retardé l’accord.
 
Le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes, Mazloum Abdi, a déclaré dans une émission spéciale diffusée sur la télévision Ronahi qu’un cessez-le-feu serait conclu entre les Forces démocratiques syriennes et l’État d’occupation turc et ses mercenaires grâce à la médiation de la coalition internationale. Il a également souligné qu’ils étaient prêts à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour déplacer le mausolée de Suleiman Chah.
 
Selon des sources bien informées, des pourparlers ont eu lieu pour déplacer le sanctuaire du sultan Suleiman Shah (grand-père du fondateur de l’Empire ottoman Osman Ier) du village d’Ashmi, à l’ouest de Kobanê, mais l’État occupant a demandé à se voir attribuer un kilomètre de terrain dans cette zone, où il compte déployer des armes lourdes et construire une base, ce qui a empêché de parvenir à un accord. L’accord de cessez-le-feu n’est donc pas entré en vigueur. (ANHA)

ROJAVA. L’invasion turque chasse 121 000 civils de la campagne nord d’Alep

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SYRIE / ROJAVA – Un cadre kurde du Rojava a déclaré que les attaques des forces turco-jihadistes ciblant le canton de Shahba, dans le Nord d’Alep ont fait fuir 121 000 civils vers Tabqa et Raqqa notamment. Il a appelé l’ONU à l’aide pour subvenir aux besoins de ces déplacés internes.
 
Şêxmûs Ehmed, co-président du Département des affaires migratoires de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est (AANES), a déclaré que 25 000 familles, soit 121 000 personnes au total, ont quitté le canton d’Afrin-Shehba pour les zones d’administration autonome. Il a appelé l’ONU et d’autres organisations à venir en aide aux réfugiés.
 
 
Şêxmûs Ehmed, co-président du Département des affaires migratoires de l’Administration autonome
 
La vie de plus de 200 000 personnes a été mise en danger par les attaques menées par l’État turc et ses gangs contre Shehba et Tall Reefat le 29 novembre. Suite à la décision d’évacuation prise par l’Assemblée du canton d’Afrin-Shehba afin d’assurer la sécurité publique, 121 000 personnes ont été installées dans les zones sous le contrôle de l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie.
 
S’adressant à l’ANF, Şêxmûs Ehmed a déclaré : « Les Nations Unies et d’autres organisations devraient apporter leur soutien à la région. Toutefois, ce soutien ne devrait pas se limiter à une aide financière. Une position politique devrait être adoptée contre l’État turc occupant et ses gangs, et les occupants responsables de cette oppression devraient être jugés. »
 
Deux centres principaux établis à Tabqa et Raqqa
 
Soulignant que les habitants d’Afrin ont été soumis à la migration forcée à deux ou plusieurs reprises, Şêxmûs Ehmed a déclaré : « Afin de comprendre les raisons des massacres et d’éviter des massacres plus importants, les gens ont été évacués vers des zones sûres affiliées à l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. Toutes les institutions et organisations de l’Administration autonome ont déclaré la mobilisation. En outre, un bureau de crise a été créé pour aider les réfugiés. Les institutions et les personnes vivant dans la région se sont mobilisées et ont pris des mesures. »
 
Ehmed a indiqué que deux centres principaux ont été établis à Tabqa et Raqqa pour accueillir les réfugiés, et a ajouté : « Les premiers jours ont été très difficiles. De grands efforts ont été faits pour bien accueillir les réfugiés. Bien que le niveau souhaité n’ait pas été pleinement atteint, ces derniers jours un certain ordre a été établi. Tabqa et Raqqa, qui ont été déterminés comme les premiers centres, ont ensuite permis à nos gens d’Afrin d’être transférés vers les cantons de l’Euphrate et de Cizre. De cette façon, nous avons pu surmonter les difficultés rencontrées, du moins dans une certaine mesure. »
 
Şêxmûs Ehmed a également évoqué les besoins des réfugiés, signalant que « l’un des problèmes les plus difficiles est d’installer nos migrants. En général, nous avons installé des tentes, les avons placées dans des écoles, utilisé des stades et des mosquées, mais ce n’est pas une situation qui va durer indéfiniment. Il est essentiel de créer des conditions de vie permanentes. Il est également extrêmement important que les femmes et les enfants reçoivent de bons soins de santé. Notre priorité doit être de créer des zones d’installation adéquates et de fournir des soins de santé.
 
 
Une organisation efficace est nécessaire pour bien accueillir les réfugiés. Les gens sont dispersés dans presque toutes les villes, villages, écoles, etc. dans le nord et l’est de la Syrie. Par conséquent, il est essentiel que les comités liés à ces migrations soient préparés. Ces comités doivent atteindre chaque personne, ou il faut s’assurer que les réfugiés peuvent atteindre ces comités. Une structure organisationnelle efficace doit être établie dans ce cadre. Cependant, cette organisation ne doit pas être laissée uniquement aux institutions et organisations de l’administration autonome, aux communes ; notre peuple doit également faire de son mieux.
 
Il ne faut pas laisser une seule personne de côté. Il faut apporter le soutien nécessaire pour répondre aux besoins de chaque réfugié et créer de nouveaux espaces de vie. Bien sûr, ces problèmes peuvent prendre beaucoup de temps et ne sont pas des situations qui peuvent être résolues en peu de temps. Il ne s’agit pas de venir en aide à une ou deux personnes, mais à des centaines de milliers de personnes. Je crois que nous surmonterons cette situation difficile grâce à une bonne organisation.
 
25 mille familles, soit 121 mille personnes au total, ont rejoint la région d’administration autonome démocratique, a déclaré Ehmed, ajoutant que « un grand nombre d’entre elles sont actuellement regroupées à Tabqa. Viennent ensuite Raqqa, le canton de Cizre et Kobanê. La plupart de nos gens ont ouvert leurs maisons aux réfugiés, les ont hébergés pendant des jours et leur ont fourni un soutien matériel et moral. Nous tenons à remercier tout notre peuple pour le soutien apporté par les habitants de la région dans un environnement de crise et de chaos ».
 

Arabes et Turkmènes parmi les civils poussés à l’exil

 
« La grande majorité des personnes déplacées sont des Kurdes, mais il y a aussi des Arabes et des Turkmènes, a déclaré Ehmed, ajoutant que « le nombre de nos gens qui ont atteint la région est assez élevé, et cette situation dépasse la capacité financière de l’Administration autonome. Heyva Sor a Kurdistan [l’ONG humanitaire Croissant kurde] a fourni un grand soutien. Dans ce contexte, il est essentiel que les institutions et organisations internationales compétentes apportent également un soutien à la région. Nous avons un besoin urgent de fournitures médicales et nos hôpitaux n’ont pas la capacité de gérer un nombre aussi élevé de réfugiés. Les Nations Unies et d’autres organisations devraient apporter un soutien à la région. Cependant, ce soutien ne devrait pas se limiter à une aide financière. Une position politique doit être adoptée contre l’État turc occupant et ses gangs, et les occupants responsables de cette oppression doivent être jugés ». (ANF)

TURQUIE. Un otage kurde libéré après 33 ans de captivité

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TURQUIE – Dijwar Ismail, prisonnier kurde originaire du Rojava âgé de 64 ans et souffrant de nombreuses maladies, a été libéré après 33 ans de captivité. Dijwar Nesri İsmail devrait être expulsé vers le Rojava où sa famille l’attend avec impatience.
 
 
Le prisonnier de la liberté, Dijwar Nasri Ismail (Ridwan Ismail), né dans le village de Sanjaq Saadoun dans la ville d’Amuda, au Rojava,a été arrêté le 17 septembre 1991, au Kurdistan du Nord par l’État colonialiste turc.
 
En raison de son combat au sein du mouvement de libération kurde au Kurdistan du Nord, les autorités turques l’ont condamné à la réclusion à perpétuité.
 
Selon la législation turque, les prisonniers condamnés à la réclusion à perpétuité peuvent être libérés après 30 ans de détention. Cependant, bien que la peine de Dijwar Nesri İsmail ait officiellement pris fin le 5 septembre 2021, l’administration pénitentiaire a reporté sa libération de trois ans sous divers prétextes.
 
Selon les informations obtenues auprès de la famille de Dijwar, il a finalement été libéré après avoir passé 33 ans dans la prison de type T n°1 de la ville d’Afyonkarahisar, en Turquie.
 
Dijwar Ismail, aujourd’hui âgé de 64 ans et souffrant de multiples maladies, a été transféré dans un centre de migration alors que sa famille attend avec impatience son retour chez lui. (ANHA)

TURQUIE. Deuxième interdiction du livre « Les Filles de Kobanê » dédié aux YPJ

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TURQUIE – Le livre de Gayle Tzemach Lemmon, « Les Filles de Kobanê : une histoire de rébellion, de courage et de justice » dédié aux combattantes kurdes ayant joué un rôle crucial dans la lutte contre DAECH à Kobanê, a été interdit en Turquie pour la deuxième fois.
 

Le livre accusé de faire de la propagande terroriste

 
Un tribunal interdit la publication d’un livre sur les combattantes kurdes à Kobané
Un tribunal de Diyarbakır a ordonné l’interdiction et la confiscation du livre « The Daughters of Kobani: A Story of Rebellion, Courage, and Justic » (Les Filles de Kobanê : Une histoire de rébellion, de courage et de justice), écrit par la journaliste et auteure américaine Gayle Tzemach Lemmon.
 
La décision du 4e tribunal pénal de paix de Diyarbakır fait suite à une décision similaire prise par le 4e tribunal pénal de paix d’Izmir en mars 2023, qui avait également interdit et ordonné la saisie du livre.
 
La maison d’édition Avesta, qui distribue la version turque du livre (Kobane’nin Kızları) en Turquie, a critiqué l’absence de notification des deux interdictions. Dans un communiqué sur les réseaux sociaux, l’éditeur a déclaré : « Sans que la première interdiction ne nous ait été officiellement communiquée, le 4e tribunal pénal de paix de Diyarbakır a maintenant émis une autre interdiction, datée du 17 octobre 2024, en vertu de la décision n° 2024/7039. Cette deuxième interdiction, comme la première, n’a pas encore été officiellement délivrée à notre maison d’édition. »
 
Publié à l’international, The Daughters of Kobanê s’appuie sur des centaines d’heures d’entretiens et de reportages de terrain menés par Gayle Tzemach Lemmon. Il raconte l’histoire de femmes combattantes kurdes qui ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’EI dans la ville kurde syrienne de Kobanê en 2014 et 2015.
 
Kobané, située dans le nord de la Syrie, est devenue un symbole de la lutte contre l’EI après que les Unités de défense du peuple (YPG) ont réussi à repousser un siège de l’EI qui a duré des mois. Bien que saluées à l’échelle internationale pour leurs efforts, les YPG sont considérées par la Turquie comme la filiale syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). (Bianet)

TURQUIE. Une musicienne arrêtée pour avoir insisté sur le nom « Dersim »

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TURQUIE – L’artiste Pınar Aydınlar a été arrêtée à Istanbul pour avoir insisté sur le nom de la province kurde de Dersim qui fut remplacé par le nom turc Tunceli. Elle est accusée d’avoir fait de « l’apologie du terrorisme ».
 
 

L’artiste Pinar Aydınlar, qui a déclaré « Ce n’est pas Tunceli*, c’est Dersim pour nous » et a ouvert une photo de Seyit Rıza lors d’une réunion tenue à Istanbul, a été arrêtée. Des intellectuels ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête du parquet général d’Istanbul sur « l’éloge du crime et du criminel ».

La musicienne Pınar Aydınlar a été arrêtée après s’être produite sur scène avec une affiche de Seyid Rıza lors de son concert hier dans le cadre du programme « Rassemblements culturels de Tunceli » organisé par la municipalité métropolitaine d’Istanbul (İBB).

Le parquet général d’Istanbul a ouvert une enquête contre Aydınlar et les organisateurs de l’événement pour « éloge d’un crime et d’un criminel », conformément à l’article 215 du Code pénal turc, ce qui pourrait entraîner une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans.

Lors de sa prestation, Aydınlar a exprimé son admiration pour Seyid Rıza, en déclarant : « Je m’incline mille fois avec respect devant la mémoire de Seyid Rıza, qui a dit : « Je ne me suis pas incliné devant vous [à ses bourreaux avant sa pendaison] », et devant la mémoire de ceux que nous avons perdus. Alors que nous ne pouvons même pas visiter la tombe de notre leader ou connaître son emplacement, nous disons encore une fois à ceux qui détruisent la nature de Dersim : « Nous sommes les petits-enfants de Seyid Rıza. Nous sommes ici. »

Dans une publication Instagram contenant un extrait du concert, Aydınlar a écrit : « Nous sommes les petits-enfants de Seyid Rıza. »

« Pour nous, c’est Dersim, pas Tunceli », a-t-elle écrit, exprimant son rejet du nom officiel de la ville, une position largement adoptée dans la région.

Après l’événement, Aydınlar a annoncé sur son compte de réseau social qu’elle avait été placée en détention.

Seyid Rıza, un chef et une figure religieuse alévie zaza-kurde, a été exécuté le 15 novembre 1937 pour avoir mené une rébellion dans la région de Dersim durant les premières années de la république.

 
*Entre 1937 et 1938, l’État turc a massacré près de 70 000 Kurdes alévis dans la région de Dersim et chassé des milliers d’autres tandis qu’il rebaptisait Dersim en « Tunceli » (Main de bronze) du nom de l’opération militaire de l’époque. Dans la foulé, la quasi totalité des noms des localités kurdes du Kurdistan sous colonisation turque ont été remplacés par des noms turcs. Idem pour les prénoms et noms de famille kurdes…

SYRIE. Les forces turques ont intensifié les crimes contre les femmes du Rojava

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SYRIE / ROJAVA – L’Etat colonialiste turc a un casier judicaire chargé en matière de crimes de guerre ciblant les femmes kurdes, qu’elles soient des civiles ou des combattantes armées. Les récentes attaques armées turques contre les zones syriennes contrôlées par les forces arabo-kurdes ont donné lieu à de nouveaux crimes de guerre envers les femmes.
 
Alors qu’on assiste à une nouvelle escalade de violence systématique contre les femmes commis par les forces armées turco-jihadistes au Rojava, le Rassemblement des Femmes de Zenobia a annoncé le martyre de trois de ses membres dans la ville de Manbij, à la suite d’une attaque lancée par l’État turc et ses mercenaires sur le canton.
 
Le 10 décembre 2024, le Rassemblement des femmes de Zenobia a publié une déclaration officielle pleurant les martyres Qamar al-Sud, Aisha Abdul Qader et Iman, les décrivant comme des combattantes qui ont consacré leur vie à défendre la dignité de leur peuple et de leur terre contre l’agression turque.
 
Qamar al-Sud, Aisha Abdul Qader et Iman

 

L’attaque contre les femmes pionnières est « une extension de la politique visant à cibler les femmes »

Le communiqué indique que le crime contre les trois martyres représente une extension de la politique systématique menée par l’État d’occupation turc contre les femmes dans le nord et l’est de la Syrie, soulignant que les femmes qui jouent un rôle central dans la construction et l’organisation de leurs sociétés sont devenues une cible principale de cette violence.

Le Rassemblement des Femmes de Zenobia a expliqué que l’occupation turque ne vise pas seulement les femmes dirigeantes, mais cherche également à détruire les mouvements de femmes, qui sont l’un des principaux piliers de la société du Nord et de l’Est de la Syrie, qui connaît une expérience remarquable en matière d’autonomisation des femmes et de renforcement de leur rôle de leadership.

Dossier noir d’une « série d’assassinats horribles »

La dernière attaque n’est qu’un épisode d’une longue série de crimes visant les femmes dirigeantes de la région.

La région d’Afrin a été le théâtre de l’un des crimes les plus odieux lorsque l’armée d’occupation et ses mercenaires ont mutilé le corps de la combattante Barin Kobani, ce qui a déclenché une vague de ressentiment mondial.

L’assassinat de la femme politique Hevrin Khalaf, secrétaire générale du parti de la future Syrie, alors qu’elle se dirigeait vers Raqqa.

Ciblage des militantes Heboun Mala Khalil, Zahra Barkal et Amina Wesi dans le village de Halanj à Kobanê.

L’assassinat de la commandante en chef des forces antiterroristes, Jiyan Tolhildan, et de ses deux camarades dans une attaque visant leur convoi.

Ciblant la coprésidente du Conseil de Qamishlo, Yusra Darwish, et son adjoint, Liman Shweish.

Ces crimes démontrent clairement un modèle de violence dirigé contre les femmes dirigeantes dans le but de saper le rôle des femmes dans la construction d’une société libre et égalitaire.

Messages de l’occupation turque : « La violence pour terroriser la société »

L’escalade actuelle de la violence de l’État d’occupation turc témoigne d’une volonté de consolider les messages de terreur contre les femmes dans le nord et l’est de la Syrie. En ciblant les femmes dirigeantes, l’occupation cherche à détruire tout symbole de force et d’autonomisation que les femmes représentent dans cette partie du monde.

Les observateurs des affaires syriennes confirment que les récentes attaques ont des dimensions stratégiques et politiques visant à entraver les efforts d’organisation communautaire dans la région et à saper l’expérience démocratique menée par les femmes à travers les institutions civiles et les conseils populaires.

Appels à une intervention internationale « Assez de silence »

Face à la récurrence de ces crimes, les voix des organisations de défense des droits humains et des communautés internationales de femmes s’élèvent pour demander des comptes à la Turquie et mettre un terme à ses crimes en Syrie. Ces groupes exigent l’imposition de sanctions internationales au régime turc et font pression sur lui pour qu’il respecte les lois internationales qui interdisent de cibler les civils, en particulier les femmes.

Le Rassemblement des femmes de Zenobia a conclu sa déclaration en renouvelant son engagement à poursuivre la lutte, et a souligné que le martyre des militantes Qamar, Aisha et Iman ne les dissuadera pas de continuer à défendre la liberté et la dignité. Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour protéger les femmes du nord et de l’est de la Syrie contre la violence systématique turque.

Un message de défi et de lutte

Face à cette tragédie, les femmes du Nord et de l’Est de la Syrie demeurent un symbole de ténacité et de lutte, déterminées à protéger leurs acquis et à achever le chemin des martyrs afin de parvenir à une société démocratique fondée sur l’égalité et la justice.

Le martyre de Qamar, Aisha et Iman ne représente pas une fin, mais plutôt un nouveau départ pour une résistance continue contre l’occupation et ses politiques oppressives. (ANHA)