ROJAVA. Hommage à Havrin Khalaf

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SYRIE / ROJAVA – Il y a six ans jour pour jour, Havrin Khalaf, femme politique kurde, fut violée et lapidée par les mercenaires de la Turquie alors qu’elle travaillait pour une Syrie démocratique, féministe et pluraliste. À l’occasion du sixième anniversaire du martyre d’Hevrin Khalaf, secrétaire générale du Parti de l’Avenir de la Syrie, les femmes et les dirigeantes du parti ont rappelé son combat, son esprit humanitaire et ses positions politiques. Elles ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sa mission de construction d’une Syrie démocratique et pluraliste, gouvernée par la paix et la stabilité, ajoutant que Hevrin Khalaf restera vivante dans le cœur des Syriens et que son message continuera à servir de phare guidant tous ceux qui luttent pour la liberté, l’égalité et la construction d’une patrie digne des sacrifices de ses fils et de ses filles.
 
Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, la politicienne kurde a été violée et lapidée par les membres du « Bataillon 123 » de la milice djihadiste « Ahrar al-Sharqiya », allié de la Turquie. Ses bourreaux ont aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.
 
Le meurtre d’Hevrîn Xelef (Havrin Khalaf) a été l’un des nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par l’occupation turque dans la région.
Depuis le début de l’opération « Printemps de la paix » jusqu’à aujourd’hui, malgré toutes les preuves documentant les crimes de l’État turc et malgré tous les appels et demandes des organisations des droits humains et des partis politiques pour que justice soit faite pour le meurtre brutal et cruel d’Hevrin, le silence règne toujours. Le monde entier a vu la méthode abominable dans laquelle elle a été assassinée. Pourtant, rien n’a été fait pour empêcher ces milices de continuer à répandre la peur et la destruction et de commettre de nouveaux crimes contre la population civile, en particulier les femmes et les enfants, dans les territoires occupés.

SYRIE. Mazloum Abdi : Les FDS rejoindront l’armée syrienne

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SYRIE / ROJAVA – Le commandant général des forces arabo-kurdes du Rojava, Mazloum Abdi a déclaré qu’ils allaient engager des pourparlers en vue de l’intégration de leurs leurs combattants à l’armée syrienne.  Dans l’un des développements politiques et militaires les plus significatifs depuis la signature de l’accord du 10 mars, le commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, a annoncé vendredi soir que ses forces « feront partie de l’armée syrienne », signalant le début d’une nouvelle phase de négociations entre l’Administration autonome de la région du nord et de l’est de la Syrie (AANES) et le gouvernement syrien nouvellement formé, après des mois de tension et de manœuvres. L’annonce a été faite lors d’une cérémonie officielle marquant le 10e anniversaire de la fondation des FDS, où Abdi a déclaré : « Notre comité militaire se rendra bientôt à Damas pour discuter de l’intégration des FDS. » Il a ajouté : « Dans le cadre de cette coordination, nous continuerons de lutter contre Daech sur tout le territoire syrien. » Les observateurs ont décrit les remarques d’Abdi comme la déclaration la plus claire depuis le début des contacts ouverts entre les deux parties, reflétant un changement progressif dans l’approche des deux parties quant à l’avenir des relations entre les FDS et l’armée syrienne, en particulier dans un contexte d’évolution politique et sur le terrain dans le pays. La déclaration d’Abdi a coïncidé avec une initiative officielle syrienne notable. Mardi, le ministre syrien de la Défense, Marhaf Abu Qasra, a annoncé un cessez-le-feu et l’arrêt immédiat des hostilités le long de toutes les lignes de contact entre l’armée syrienne et les FDS dans les régions du nord et du nord-est de la Syrie – un accord que les forces gouvernementales syriennes ont violé avant même que l’encre ne sèche. L’annonce est intervenue peu de temps après une réunion entre Abou Qasra et Abdi à Daramsuq, dans le cadre d’une série de séances intensives organisées par les comités conjoints de coordination des deux parties depuis la signature de l’accord du 10 mars entre le président syrien Ahmad al-Sharaa et Mazloum Abdi, en présence de hautes personnalités militaires et politiques des deux côtés, dont le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shaybani. L’accord, considéré comme un tournant dans les relations entre Daramsuq et la AANES, prévoyait l’intégration des institutions civiles et militaires du nord et de l’est de la Syrie à la structure de l’État syrien, tout en garantissant des droits constitutionnels aux seuls Kurdes, excluant les autres peuples syriens comme les Syriaques (Chaldéens, Assyriens et Araméens) et omettant des dispositions claires sur le retour des personnes déplacées et la participation de tous les Syriens au processus de transition, que le président al-Sharaa avait fixé à cinq ans. L’accord réaffirmait également le rejet des plans de partage et l’engagement à combattre ce qu’al-Sharaa appelait les « vestiges de l’ancien régime » et les « organisations terroristes ». Après l’accord de mars, les négociations entre les deux parties ont débuté publiquement pour la première fois. Cependant, de profonds désaccords sont rapidement apparus, notamment sur deux points clés. Le statut des FDS Le AANES a insisté pour que les FDS conservent leur caractère militaire distinct au sein de l’armée syrienne, semblable aux forces Peshmergas dans la structure fédérale irakienne, un arrangement fermement rejeté par Daramsuq (Damas), qui exigeait une intégration complète sous un commandement centralisé unique. La forme de gouvernance AANES a appelé à un système décentralisé accordant aux régions de larges pouvoirs administratifs, tandis que le gouvernement syrien continue de maintenir une politique stricte de centralisation. Ces différends ont bloqué les cycles de négociations précédents, malgré les canaux de communication en cours, d’autant plus que les pressions régionales et internationales des deux côtés se sont intensifiées pour parvenir à un accord national avant qu’un règlement politique plus large ne prenne forme. Le moment choisi par Abdi pour cette annonce – à l’occasion du 10e anniversaire de la fondation des FDS – était porteur d’une forte symbolique pour les forces qui ont émergé au milieu du chaos du conflit syrien en 2015 et ont ensuite évolué vers une alliance multiethnique, parmi lesquelles le Conseil militaire syriaque, qui a joué un rôle de premier plan dans la défaite de l’organisation terroriste DAECH avec le soutien de la Coalition mondiale dirigée par les États-Unis. Au cours de la dernière décennie, les FDS sont devenues la puissance militaire dominante dans le nord et l’est de la Syrie, devenant une force d’équilibrage cruciale sur le terrain qui ne peut être ignorée dans aucun règlement futur, que ce soit par Daramsuq (Damas) ou par les acteurs régionaux et internationaux. Cette ouverture mutuelle renouvelée intervient alors que la Syrie connaît depuis le début de l’année de profondes transformations politiques, marquées par un remaniement de l’influence régionale, une relative désescalade des confrontations directes et l’ouverture de canaux de négociation entre Daramsuq (Damas) et plusieurs acteurs locaux et internationaux. Les analystes estiment que la visite prévue du comité militaire des FDS dans la capitale syrienne représente le début d’une phase de négociations plus pratique et clairement définie que les cycles précédents, d’autant plus que les deux parties ont compris que l’usure militaire et politique ne peut pas continuer indéfiniment. Pendant ce temps, les puissances régionales, principalement la Turquie, observent ce rapprochement avec prudence, considérant toute intégration potentielle entre les FDS et l’armée syrienne comme un possible changement dans l’équilibre des pouvoirs dans le nord de la Syrie, en particulier dans les zones frontalières. Les semaines à venir constitueront un véritable test pour évaluer la volonté du gouvernement syrien de parvenir à un cadre consensuel garantissant une intégration organisée des FDS dans l’armée syrienne tout en préservant une partie de leur spécificité organisationnelle et politique. Dans un pays épuisé par la guerre et la division, ce processus – s’il réussit – pourrait représenter un tournant vers la reconstruction d’une institution militaire syrienne unifiée, capable d’accueillir diverses composantes et de mettre fin à la fragmentation militaire qui a défini le paysage syrien au cours de la dernière décennie. Renforçant l’engagement continu de Washington dans le dossier syrien, le Sénat américain a adopté le National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’exercice 2026, qui comprend une disposition claire allouant 130 millions de dollars pour soutenir les FDS et l’Armée syrienne libre, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme et de renforcement de la stabilité dans le nord et l’est de la Syrie. La législation, d’une valeur totale de 925 milliards de dollars, a reçu un large soutien au Sénat, adoptée avec 77 voix pour et 20 contre, reflétant un consensus politique rare au milieu des divisions internes aux États-Unis sur l’importance de maintenir des partenariats avec les forces locales qui ont combattu l’EI au cours de la dernière décennie. Depuis leur engagement militaire en Syrie en 2014, les États-Unis comptent principalement sur les FDS, leur partenaire de confiance sur le terrain dans la lutte contre Daech. Malgré les changements d’administration américaine – d’Obama à Trump, puis Biden, et enfin Trump –, la relation avec les FDS est restée fondamentalement stable, même si la portée politique de l’engagement a fluctué. Selon le texte de loi, les fonds serviront à couvrir les salaires, la formation, l’équipement et le soutien logistique des forces partenaires dans le cadre du programme antiterroriste du Département de la Défense américain. Ce soutien financier indique que Washington n’envisage pas un retrait immédiat ni un abandon de son partenariat à court terme, malgré un désintérêt général pour le dossier syrien aux États-Unis. Les observateurs soulignent que l’obtention de ce financement envoie un message clair à de nombreux acteurs régionaux et internationaux. D’une part, elle réaffirme l’engagement continu de Washington à soutenir ses alliés locaux, d’autant plus que de plus en plus d’indices laissent présager la formation de nouveaux accords politiques et militaires entre Daramsuq et les FDS sous l’égide de la Russie. D’autre part, le soutien américain agit comme un contrepoids aux efforts constants d’Ankara pour exercer une pression sur l’AANES, tant sur le plan militaire que politique. Il envoie également un signal indirect à Téhéran, Moscou et Ankara : Washington demeure un acteur présent sur la scène syrienne, même s’il ne domine plus la scène comme autrefois. Sur le terrain, les FDS, avec le soutien de la coalition internationale, continuent de sécuriser de vastes zones à travers Dayro Zcuro (Deir ez-Zor), Raqqa et Hasakah, en se concentrant sur la poursuite des cellules dormantes de l’EI et en maintenant la stabilité locale grâce à la coordination avec l’AANES. Bien que ce financement n’implique pas nécessairement un engagement militaire américain à long terme, il indique clairement que Washington considère toujours le nord et l’est de la Syrie comme un espace stratégique qui ne peut être laissé vacant.

SYRIE. Cinq civils kurdes kidnappés par des gangs de Damas dans la campagne d’Alep

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SYRIE / ROJAVA – Les forces du gouvernement de transition ont enlevé cinq civils kurdes du village de Tal Aran, dans la campagne du sud d’Alep, alors que Ramadan Khaled Baba, du même village, est détenu depuis une semaine. Le mardi 6 octobre, les forces du gouvernement de transition en Syrie ont enlevé six civils kurdes du village de Tal Aran, qui appartient à la région d’Al-Safira dans la campagne du sud d’Alep, selon l’organisation des droits de l’homme d’Afrin Syrie. Selon l’organisation, trois des personnes enlevées – Khalil Muhammad Bashar, Nader Bashar et Hussein Bashar – ont été libérées, tandis que Ramadan Khaled Baba (23 ans) est toujours en détention. Enfant unique, il aurait été enlevé pour avoir écouté une chanson kurde. Sa mère a également été menacée de ne pas parler de l’incident aux médias. L’organisation a également rapporté que le vendredi 10 octobre, deux frères, Ibrahim Muhammad Ali Ahmed (55 ans), qui rendait visite à un médecin à l’hôpital de Tal Aran, et Khaled Muhammad Ali Ahmed (45 ans), qui a été enlevé de son domicile, ont été enlevés et emmenés à la prison d’Al-Waha dans la campagne d’Al-Safira, où ils restent en détention. Le village de Tal Aran est le théâtre depuis un certain temps de campagnes d’enlèvements répétées, touchant plus de 20 personnes jusqu’à présent aux mains des forces du gouvernement de transition. Selon les habitants locaux, ces actions sont menées à des fins d’extorsion financière, visant à forcer les habitants de Tal Aran et Tal Hasel à se déplacer de force afin de s’emparer de leurs biens. (ANHA)

TURQUIE. Les mères du samedi demandent justice pour Cemil Kirbayir

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TURQUIE – ISTANBUL – Lors de leur 1072e veillée hebdomadaire à Istanbul-Galatasaray, les Mères du Samedi ont réclamé justice et vérité pour Cemil Kırbayır, étudiant kurde de 26 ans porté disparu après avoir arrêté par la police à Kars en septembre 1980. Cemil Kırbayır est le premier cas connu de disparition forcée en Turquie après le coup d’État militaire de 12 septembre 1980.  Kırbayır, étudiant à l’Institut d’enseignement de Kars, a été enlevé de son domicile dans le village d’Okçu par les forces de sécurité le 13 septembre 1980, un jour après le coup d’État.  Cemil Kırbayır a d’abord été amené au 247e régiment d’infanterie à Göle, où il est resté environ une semaine, avant d’être transféré au département de police de Kars, puis à l’institut d’enseignement de Kars, qui avait été transformé en centre de détention. Durant sa détention, la famille de Kırbayır se rendait régulièrement dans les centres de détention, subvenant à ses besoins et recevant de lui des messages écrits indiquant : « Je vais bien, j’ai reçu ce que vous m’avez envoyé. »  Cependant, le 8 octobre, lorsque la famille est revenue, on lui a dit que leur fils s’était échappé. Les plaintes déposées par son père, İsmail Kırbayır, et le barreau turc n’ont donné aucun résultat et Kırbayır n’a plus jamais été revu.  Le 5 février 2011, les Mères du Samedi, dont Berfo Kırbayır, 103 ans, ont rencontré le Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, au palais de Dolmabahçe. Berfo Kırbayır a raconté son histoire à Erdoğan : « Trouvez mon fils avant que je meure. »  À la suite de cette réunion, Erdoğan a ordonné la création d’une commission parlementaire, présidée par le député Zafer Üskül, pour enquêter sur l’affaire. La commission a exhumé des documents d’époque et interrogé de nombreux témoins ayant vu Kırbayır lors de son interrogatoire, ainsi que les policiers et les services de renseignement impliqués. Après un travail approfondi, la commission a rédigé un rapport de 350 pages. Le rapport documentait que Cemil Kırbayır était mort sous la torture en détention et que son corps avait été éliminé par les autorités responsables de sa mort. Le rapport confirmait officiellement la disparition de Kırbayır en détention et une plainte pénale avait été déposée auprès du parquet de Kars.  Cependant, le gouvernement n’a pas eu le courage de s’attaquer à ce crime contre l’humanité. Après une décennie d’incertitude, l’affaire a été classée pour cause de prescription.  Les appels des avocats de l’Association des droits de l’homme demandant la réouverture du dossier et la traduction des suspects en justice ont été rejetés. Les responsables de la mort de Kırbayır n’ont été ni poursuivis ni punis. 
Depuis plus de 30 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.
 

La Journée internationale des filles célébrée au Kurdistan

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KURDISTAN – A l’occasion de la Journée internationale des filles célébrée le 11 octobre, le Réseau des droits des enfants d’Amed, au Kurdistan de « Turquie », a énuméré les principaux problèmes auxquels sont confrontées les filles et a déclaré qu’il ne permettrait pas que leur avenir soit assombri.   Le Réseau des droits de l’enfant d’Amed a tenu une déclaration au parc Sümer le 11 octobre, Journée internationale de la fille. Les membres du réseau se sont joints à cette déclaration. Büşra Eylül Özgültekin, membre de la Commission des enfants de la branche d’Amed de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), a fait cette déclaration, rappelant que l’Organisation des Nations Unies (ONU) a déclaré le 11 octobre Journée internationale de la fille. Büşra Eylül Özgültekin a déclaré : « Cette journée importante vise à attirer l’attention sur la discrimination, les inégalités et les violations des droits des filles. Cependant, malgré les années qui passent, les conditions de vie des filles ne se sont pas améliorées et les violations ont continué d’augmenter. Aujourd’hui, les violations des droits des filles sont devenues monnaie courante, et ce, d’autant plus qu’elles sont principalement dues au manquement de l’État à ses obligations. » Özgültekin a ajouté que les conditions économiques, sociales et politiques qui affectent directement la vie des filles sont restées désastreuses ces dernières années. « L’accès au droit à l’éducation devient de plus en plus difficile, la discrimination fondée sur la langue et l’identité se normalise et les filles sont rendues invisibles dans tous les aspects de la vie sociale. Cette situation est la conséquence inévitable de l’absence de politique gouvernementale efficace en matière de droits de l’enfant et de la mise en œuvre inadéquate des politiques existantes. »  Problèmes majeurs  Büşra Eylül Özgültekin a énuméré comme suit les principaux problèmes auxquels les filles sont confrontées :
L’absence d’enquêtes efficaces sur le sort des enfants disparus porte atteinte au droit des enfants à la protection. En particulier, l’incapacité des institutions publiques à assurer une communication transparente et constructive avec la société civile demeure un obstacle fondamental à la résolution de ce problème.
   
*La persistance des mariages forcés prive les filles de leurs droits à la liberté et à l’éducation dès leur plus jeune âge. L’augmentation du travail des enfants entraîne non seulement l’exploitation de leur travail, mais prive également de leur droit à l’éducation et au jeu.
*La malnutrition due à la crise économique a de graves répercussions sur le développement physique et mental des filles. Alors que la portée des transports scolaires était limitée à 50 kilomètres, la nouvelle réglementation la réduit à 30 kilomètres, privant ainsi de fait les élèves, en particulier les filles vivant en milieu rural et dans les villages, de leur droit à l’éducation.
*Le déni du droit à l’éducation dans sa langue maternelle viole le droit des enfants à apprendre avec leur propre identité. L’événement sur le thème « Une seule langue » organisé au TED College de Diyarbakır impose un état d’esprit discriminatoire aux enfants en niant l’existence de langues et d’identités différentes, notamment le kurde. La mise en œuvre de telles approches racistes et discriminatoires envers les enfants aggrave cette violation et démontre que les enseignants et les administrateurs des établissements d’enseignement privés manquent à leurs responsabilités en matière de respect de l’identité et du droit à la langue maternelle des enfants.
*Les graves problèmes du système de santé, conjugués à la crise économique, rendent l’accès aux soins de base de plus en plus difficile pour les enfants. Le dysfonctionnement du système de justice pour mineurs prive les enfants de leur droit à un procès équitable et à la protection. En particulier, les récents débats sur l’implication des enfants dans la délinquance ont entraîné des évolutions alarmantes du système de justice pénale, conduisant à l’élaboration de lois contre les enfants. Restreindre leur participation à la vie urbaine et leurs droits sociaux conduit à leur exclusion de la vie sociale.
  Büşra Eylül Özgültekin a conclu son intervention ainsi : « En tant que défenseurs des droits de l’enfant, nous réaffirmons que nous ne laisserons pas la guerre, la pauvreté et les inégalités assombrir l’avenir des enfants. Nous espérons que le climat de paix qui a prévalu l’année dernière concernant la question kurde trouvera également un écho auprès des enfants. Nous partageons avec vous, chers citoyens, que notre travail en faveur des droits continuera de se développer pour une société où tous les enfants, et en particulier les filles, vivent libres, égaux et en sécurité. »

Hommage au journaliste Vedat Erdemci tué par une frappe turque au Rojava

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KURDISTAN – Le réalisateur de documentaires et journaliste vidéo kurde, Vedat Erdemci est mort lors d’un raid aérien turc sur Serêkaniyê (Ras al-Ain) le 11 octobre 2019. Trois semaines plus tard, des gangs islamistes ont envoyé une vidéo de son corps décapité à sa famille. Le journaliste Vedat Erdemcî a été tué lors de l’attaque turque contre le Rojava le 11 octobre 2019. L’Association des journalistes du Dicle-Firat (DFG) a publié un communiqué à l’occasion du sixième anniversaire du meurtre d’Erdemci. Le communiqué de la DFG précise : « Erdemci était un journaliste qui capturait les événements au Rojava instant après instant avec son appareil photo. Erdemci, qui a fait du journalisme de vérité son fondement, est également devenu la voix du peuple. C’est pourquoi il a été pris pour cible par des forces qui craignent la vérité. (…) Nous perpétuerons son combat. »

Le Sénat américain alloue 130 millions de dollars pour soutenir les FDS

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SYRIE / ROJAVA – Le Sénat américain a approuvé le National Defense Authorization Act (NDAA) pour l’exercice 2026, allouant 130 millions de dollars en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS) et à l’Armée syrienne libre, rapporte l’agence kurde ANHA. Le Sénat a adopté le projet de loi de défense, d’un montant d’environ 925 milliards de dollars pour le prochain exercice, par une majorité de 77 voix pour et 20 contre. Ce texte prévoit une disposition spécifique allouant 130 millions de dollars à l’aide aux FDS et à l’Armée syrienne libre, témoignant ainsi de l’engagement continu de Washington envers ses partenaires locaux en Syrie. (ANHA)

La France sommée d’œuvrer pour la paix entre la Turquie et le peuple kurde

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PARIS – Le vendredi 10 octobre, lors d’une conférence de presse organisée à l’Assemblée nationale, plusieurs députés, dont le Président du groupe d’études Kurdes, Thomas Portes, Danielle Simonnet, Elsa Faucillon et Stéphane Hablot, ont exhorté la France à œuvrer pour la paix entre la Turquie et le peuple kurde. Les députés ont ensuite déposée une Proposition de Résolution (PPR) transpartisane pour exiger de la France une action diplomatique concrète en faveur d’une paix juste et durable entre la Turquie et le peuple Kurde. « Cette paix doit avoir lieu avec Abdullah Ocalan, dont je demande la libération immédiate. (…) La France doit s’engager pour soutenir le peuple kurde et le processus de paix engagé par l’auto dissolution du PKK », a déclaré Thomas Portes qui également président du groupe d’études kurdes. Le député du DEM Parti, Idris Baluken ainsi que la porte-parole du Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F), Berivan Firat, le représentant du Rojava en France, Karim Kamar, ancien maire de Van-Ipekyolu, Veysel Keser étaient également présents à la conférence organisée dans le cadre de l’anniversaire de la campagne internationale « Liberté pour Öcalan, Une solution politique à la question kurde » qui dénonce le « complot international »* ayant abouti à l’arrestation d’Abdullah Ocalan, chef du PKK, en février 1999. *Le « complot international »  En 1998, dans le cadre d’un cessez-le-feu unilatéral, la Turquie, aidée par l’OTAN, a menacé la Syrie de guerre, forçant Abdullah Öcalan à quitter le pays le 9 octobre de la même année. Ce jour-là, la conspiration internationale a commencé. Au milieu d’un cessez-le-feu unilatéral, la Turquie, aidée par l’OTAN, a menacé la Syrie de guerre, forçant Abdullah Öcalan à quitter le pays. Öcalan s’est rendu en Europe pour promouvoir une solution politique à la question kurde. Ce jour-là, la conspiration internationale a commencé. Öcalan est arrivé à Athènes en provenance de Syrie le 9 octobre 1998. Le 11 octobre, il est arrivé à Moscou. Le 20 octobre, la Turquie, la Syrie et le Liban ont signé le protocole d’Adana. Les relations turco-syriennes se sont rapidement améliorées. Le 4 novembre, la Douma, chambre basse du Parlement russe, a demandé la reconnaissance de l’asile à Öcalan par 298 voix pour et 1 contre. Le 12 novembre, Öcalan part pour Rome, mais le 16 janvier 1999, il quitte la capitale italienne pour retourner à Moscou, d’où, le 29 janvier, il s’envole pour la Grèce. Le 31 janvier, Öcalan a tenté de se rendre en Biélorussie et aux Pays-Bas ; aucun de ces deux pays ne l’a autorisé à atterrir. Le 1er février, il est rentré à Athènes. Le 2 février, des fonctionnaires grecs ont emmené Öcalan à l’ambassade de Grèce à Nairobi, en route pour l’Afrique du Sud. Mais le 15 février 1999, il a été enlevé à Nairobi, la capitale du Kenya, lors d’une opération clandestine internationale et emmené en Turquie. Depuis, il purge une peine de prison à vie sur l’île-prison d’Imrali, au large de la mer Marmara.

KURDISTAN. Décès du journaliste Demhat Akar

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KURDISTAN – Le journaliste kurde, Demhat Akar est décédé d’une crise cardiaque dans le camp de réfugiés de Makhmour, au Kurdistan du Sud.
L’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) a annoncé le décès du journaliste Demhat Akar dans un communiqué déclarant que : « Nous avons appris avec une profonde tristesse le décès de notre collègue Demhat Akar des suites d’une crise cardiaque. La Presse libre présente ses condoléances à sa famille et aux habitants de Maxmur. »

« Rojava. Femmes entre les guerres »

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Une exposition sur le rôle des femmes au Rojava a ouvert ses portes au Palau Robert de Barcelone. Elle offre un aperçu du quotidien des combattantes, des civiles et des proches de membres de Daech, immortalisé par Victòria Rovira. Le Palau Robert de Barcelone accueille l’exposition « Rojava : Femmes entre les guerres ». Cette exposition met en lumière le rôle des femmes dans le nord et l’est de la Syrie – également connu sous le nom de Rojava –, qui représente l’un des mouvements démocratiques les plus radicaux de notre époque. En pleine guerre syrienne, un système politique s’est développé dans la région, fondé sur la démocratie citoyenne, la libération des femmes et un modèle social multiethnique. L’exposition a été inaugurée jeudi soir par la journaliste, photographe et commissaire d’exposition Victòria Rovira, la présidente de l’Institut Catalan des Femmes, Sònia Guerra, et la directrice générale des relations publiques du gouvernement catalan, Elisabet Valls. L’exposition s’appuie sur un vaste travail de documentation entrepris en 2021. Elle met l’accent sur les femmes de différentes origines – kurdes, syriennes orthodoxes et syriaques – qui ont joué un rôle central dans le développement du Rojava, qu’elles soient combattantes, militantes ou civiles. La situation des femmes et des enfants associés aux membres de la milice terroriste Daech est également abordée. L’objectif de l’exposition est de mettre en lumière la contribution essentielle des femmes actrices à la transformation politique et sociale dans un contexte marqué par la violence et l’instabilité. La région est devenue un pôle de mouvements féministes, où les femmes acquièrent leur indépendance économique, remettent en question les rôles sociaux et reconstruisent leurs communautés. Exposition : « Rojava. Femmes entre les guerres » Lieu :  Palau Robert, Passeig de Gràcia 107, Barcelone Dates :  du 9 octobre au 30 novembre Entrée :  gratuite