Le rapport sur les réfugiés d’Afrin publié

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L’administration du canton d’Afrin a publié un rapport détaillé sur les personnes déplacées du canton d’Afrin à Shehba, au nord de la Syrie, et dans les régions avoisinantes et a renouvelé ses appels à la communauté internationale pour aider les déplacés d’Afrin réfugiés à Shebha.

 
L’invasion d’Afrin par l’armée turque a commencé le 20 janvier et a conduit à un déplacement massif de la population d’Afrin. Menacés d’être kidnappés, torturés, violés ou tués par les forces islamistes alliées à l’Etat turc envahisseur, la majorité des citoyens d’Afrin ont été contraints de fuir leurs foyers.
 
Les attaques turques contre Afrin ciblent les civils
 
Depuis le début de l’invasion, la population civile a subi de nombreuses pertes, ciblées par des bombardements aveugles et des frappes aériennes. Les massacres étaient inévitables lorsque des avions turcs frappaient des bâtiments civils.
 
Le rapport énumère de nombreux exemples différents. Le deuxième jour des attaques, le 21 janvier, dans le village de Jilboul du district de Sherawa, 1 civils a été tué et 8 autres blessés dans un raid aérien. Entre le 20 janvier et le 18 mars 2018, selon un décompte officiel, 262 civils ont été tués par les forces d’invasion. Au moins 706 ont été blessés. Dans les derniers jours de l’invasion (14-18 mars), le nombre de victimes civiles a fortement augmenté, en raison de l’artillerie continuelle et des frappes aériennes sur la ville d’Afrin.
 
En outre, le rapport détaille les politiques abusives et oppressives des alliés islamistes de l’Etat turc contre les femmes, favorisées par leur idéologie misogyne. Ainsi les femmes d’Afrin avaient d’autres raisons d’avoir peur. Elles risquaient particulièrement d’être prises pour cible par les forces d’occupation pour lesquelles une femme qui a perdu son «honneur» est une cible légitime de viol et d’autres formes de violence. En outre, la ville était sur le point d’être encerclée et la population était en grave danger, car les forces d’invasion menaçaient de commettre un génocide. Les habitants d’Afrin n’avaient d’autre choix que de quitter leur foyer et de fuir vers la région de Shehba, une région voisine située entre Afrin, Azaz et Alep.
 
Le rapport décrit en détail la vie de centaines de milliers d’individus. « Ils vivent dans des conditions désespérées. » – A déclaré le rapport – En raison du grand nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire, les ressources et les infrastructures existantes dans Shehba appauvri ont été complètement inadéquats pour répondre à leurs besoins. La plupart des gens ont quitté Afrin sans aucun bien. Les vivres, l’eau, les abris, les services de santé et d’éducation font cruellement défaut.
 
Les gens ont trouvé refuge dans des maisons endommagées par la guerre et abandonnées par leurs anciens propriétaires, qui ont fui l’occupation de l’EI dans la région. L’administration locale a rapidement construit un camp de réfugiés à Fafin pour fournir au moins les besoins humains fondamentaux, mais les soins de santé sont insuffisants : il n’y a pas assez de médecins, de matériel médical ou de fournitures devant la souffrance des personnes déplacées à Shehba. Aujourd’hui, le sort des réfugiés s’aggrave de jour en jour ».
 
Une étude de terrain complète a été réalisée par l’Administration autonome du canton d’Afrin. Les informations recueillies comprenaient l’âge, la situation familiale, leur état de santé, la façon dont ils ont fui leur domicile, les conditions auxquelles ils ont été confrontés depuis leur arrivée à Shehba, les normes d’hébergement et les risques actuels pour leur santé et leur bien-être.
 
Région de Shebha
 
Shehba est la zone entre les villes de Manbij, al-Bab, Azaz, Semann, Jarabulus et Tel Rifat. La région de Shehba est maintenant largement occupée par l’Etat turc et ses alliés se battant sous la bannière de l’islam sunnite radical. La petite partie de Shehba au nord d’Alep a été libérée par les forces démocratiques en 2016, qui est ensuite devenue le canton de Shehba.
 
Le rapport fait une courte histoire du « Canton de Shehba, qui a été pris par les groupes de l’Armée syrienne libre (FSA) en 2012, puis capturé par l’Etat islamique (ISIS) en 2013. En raison du régime brutal de l’Etat islamique, la population locale a quitté la région et s’est enfuie principalement dans le havre de paix paisible du canton d’Afrin».
 
Le rapport ajoute que « la population originelle de la région était d’environ 65% kurde, 25% arabe, 5% circassienne et arnaout et 5% turkmène. Les 58 villages libérés en 2016 (y compris Tel Rifat, Kafr Naya, Ahris, Um Hosh et Fafin) sont situés dans la partie de Shehba reliée formellement à Azaz. Cette zone est récemment devenue la destination de centaines de milliers de réfugiés d’Afrin, qui ont eux-mêmes fui l’invasion de l’Etat turc, et le bombardement de la ville d’Afrin à partir du 18 mars 2018.
 
Le sol de Shehba est fertile et la région a des rendements élevés. Dans le passé, le blé, l’orge, les pois chiches et les arachides y étaient cultivés, et la région de Shehba était un contributeur important à l’économie du gouvernorat d’Alep et de la Syrie. Cependant, l’infrastructure agricole a été complètement détruite par la guerre civile ».
 
Il est important de rappeler que la création du canton de Shehba a été annoncée lors de la troisième réunion du conseil fondateur de la Fédération syrienne du nord. Shehba a été déclarée partie de la région d’Afrin. La Commission électorale du Canton de Shehba a été créée. Les élections communales prévues par la Fédération de la Syrie du Nord, ainsi que la deuxième phase des élections des Conseils locaux, ont été annoncées le 8/7/2017 au nom du Conseil du Canton de Shahba. 47 communes ont été établies selon le système de coprésidence, garantissant une participation de 50% des femmes. Pour la première fois, le canton assiste à la participation des femmes à ce ratio. Le travail s’est étendu, en particulier dans les secteurs de la santé, des services, de l’éducation et de l’agriculture.
 
La Turquie et ses mercenaires – dont l’EI, Al-Nosra, la brigade Sultan Morad et d’autres groupes extrémistes islamistes – ont commencé leur assaut sur Afrin le 20 janvier 2018, en utilisant les armes de l’OTAN et un espace aérien contrôlé par la Russie.
 
Appel à la communauté internationale
 
Le rapport souligne que « plus de 700 personnes ont été tuées. Les Forces Démocratiques Syriennes et les Unités de Protection des Peuples et des Femmes (YPG / YPJ) ont manifesté une résistance historique depuis le 20 janvier 2018. Après le violent bombardement turc contre le centre de la ville d’Afrin les 17-18 mars 2018, les Forces Démocratiques Syriennes se sont retirées du centre de la ville et sauvé des dizaines de milliers de résidents d’Afrin, après avoir eu la confirmation que la Turquie commettrait un massacre et un génocide contre les habitants d’Afrin avec le soutien de la Fédération de la Russie. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées dans le canton de Shehba, qui n’a pas la capacité d’accueillir un tel nombre de personnes déplacées.
 
Le Conseil Shehba et 62 membres de la province et 168 membres des quatre villes ont annoncé une mobilisation générale pour recevoir un grand nombre de personnes déplacées.
Environ 250 000 ont été installées dans les villages, mais des dizaines de milliers restent dans les rues sans aucune aide ».
 
Le Conseil a fait appel aux organisations internationales. L’auto-administration des cantons de Jazira et de l’Euphrate, dans le nord de la Syrie, a répondu à l’appel en envoyant des douzaines de camions de nourriture, de médicaments, de lait pour bébés, de couvertures et de matelas et plus de 10 000 tentes. Pour éviter une catastrophe humanitaire, le rapport a rappelé qu‘ »un camp appelé « Berxwedan » (Résistance) a été installé dans le district de Fafin pour abriter les déplacés afin d’éviter les maladies et la mort ».
 
Selon le rapport, « les organisations humanitaires internationales n’ont jusqu’à présent apporté aucun soutien à ces personnes déplacées, à l’exception d’une aide du Croissant-Rouge syrien ».
 
Le Canton de Shehba a réitéré son appel aux organisations internationales de secours et aux Nations Unies pour :
 
– Apporter un soutien et une attention aux personnes déplacées d’Afrin à Shehba
– Pression des principaux pays pour expulser l’occupation turque et ses mercenaires d’Afrin
– Permettre le retour des habitants d’Afrin à leurs foyers
– Empêcher la Turquie de mettre en œuvre un changement démographique à Afrin par la réinstallation des membres de l’EIIL et les mercenaires islamistes de toutes les parties du monde, ainsi que les gens déplacés de Ghouta, à Afrin.

Source

Le combat des Kurdes en Syrie : résurgence d’un passé véhément

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Quel est le rôle des Kurdes dans le conflit syrien et quel est leur programme pour l’avenir de la Syrie ?    Le conflit syrien, comme tous les problèmes du Moyen Orient, trouve sa racine dans l’histoire et spécifiquement celle du XXème siècle avec la fin de l’Empire Ottoman. Depuis la guerre civile syrienne qui débuta en 2011, grâce aux réseaux sociaux et ensuite grâce à certains médias, le monde entier est témoin de l’atrocité du gouvernement syrien envers sa population. Dans ce contexte, en face du gouvernement central d’un État totalitaire, il y a plusieurs groupes extrémistes religieux qui ont un programme pour créer un Etat théocratique. Puis, il y a des groupes kurdes qui défendent un agenda laïc et égalitaire dans un État fédéral.   Au fur et à mesure que la guerre se propage, les participants augmentent. Dans ce cas, chaque parti a son alliance pour mener et financer ses projets. Les groupes islamiques et l’armée libre sont financés par la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et certains pays Occidentaux. Le gouvernement syrien reçoit l’aide de l’Iran, des groupes chiites d’Irak et de Liban et de la Russie.   Malgré la place importante que les Kurdes jouent dans ce conflit et les valeurs humaines et démocratiques qu’ils défendent, les alliances de longue date et les intérêts économiques ne permettent pas aux différents acteurs de se rapprocher des Kurdes et ne font aucune alliance avec eux. Jusqu’à l’apparition de l’EIIL (État islamique en Irak et au Levant), en Irak et en Syrie. En 2014 la résistance kurde à Kobanê a attiré des sympathisants du monde entier. Après quoi, l’Amérique, membre de la coalition contre l’EIIL, a décidé de soutenir les Kurdes malgré l’opposition de la Turquie et des autres membres de la coalition. De nos jours, grâce à la médiatisation de la situation syrienne et d’Irak, la question kurde revient sur le devant de la scène internationale. Ainsi, il y a plusieurs questions qu’on souhaite soulever et tenter d’y répondre : quelles sont les revendications du peuple kurde ? Pourquoi la communauté internationale reste indifférente envers leurs revendications ? Pourquoi à chaque fois leurs soulèvements ont été tus ? Et quel est leur programme pour l’avenir de Syrie ?   De ce fait, l’objectif principal de ce travail est d’analyser la situation actuelle en Syrie et plus spécifiquement la cause kurde. En effet, lors de ce travail, on va avoir un bref regard sur les mouvements politiques que les Kurdes ont menés. Et puis, un regard sur la place des Kurdes en Syrie jusqu’à nos jours. De plus, on va tenter de comprendre pourquoi, malgré tous les changements politiques dans cette région, la question kurde reste un problème majeur dans les pays où ils vivent. Par ailleurs, il est nécessaire de savoir que c’est l’un des obstacles auxquels fait face la Syrie depuis sa création, étant donné que les gouvernements syriens, afin d’éliminer les mouvements kurdes, ont mis en place des lois extrêmement fermes, qui toutes sont contradictoires avec les droits de l’Homme et les lois internationales. Dans le but de mieux comprendre la question kurde, il est essentiel d’avoir un regard général sur l’histoire du XXème siècle de ce pays. De ce fait, nous pourrons examiner les demandes et les revendications du peuple kurde. Quant à la deuxième partie de nos recherches, nous allons nous focaliser d’une part sur la manière dont les gouvernements de ce pays ont agi pour résoudre ce problème et d’autre part sur le rôle et l’agenda de Parti de l’union démocratique (PYD) qui contrôle quasiment toutes les régions kurdes en Syrie.   L’origine des Kurde et du Kurdistan   Quant à l’origine des Kurdes, il y a différents avis : certains historiens présentent les Kurdes comme des descendants des Mèdes (VIIème – VIème. Av. J.-C.) qui, en battant l’Empire d’Assyrien, avaient créé le premier Etat sur le territoire actuel du Kurdistan et une partie de l’Iran d’aujourd’hui. Et puis, il y a d’autres avis qui les présentent comme les descendants de Tribu Kardoukhois qui vivaient dans cette même région à la même époque. Xénophon, historien grec au IVème av.J.C, dans son ouvrage l’Anabase, écrit sur cette tribu qui se battit contre l’armée d’Alexandre, « lors de la retraite des Dix-Mille ». Xénophon les présente comme un peuple courageux qui vivait dans la région montagneuse et qui n’a jamais accepté d’être dominé ni par Xachira Shah, le roi d’Iran ni par celui d’Arménie. Enfin, il faut ajouter que depuis l’apparition de l’État moderne au XIXème siècle, comme les Kurdes n’ont pas pu créer leur propre État, les historiens des États dominateurs ont commencé l’innovation des nouvelles théories sur leur histoire et leurs racines. Les avis de ces écrivains sont négatifs quant au futur des Kurdes, mais ils ne sont pas objectifs. En effet, ces écrivains ont été au service de ceux qui ont dominé, c’est-à-dire du nationalisme colonial. Ces théories dominatrices veulent assimiler, anéantir, effacer l’existence ce peuple, sans quoi les Etats dominateurs ne peuvent pas continuer leurs occupations. Notamment en Turquie, les gouvernements successifs, en utilisant ces idées, dans leur constitution, présentent les Kurdes comme les Turcs des montagnes, autrement dit, ils ignorent l’existence de ce peuple par la loi. En ce qui concerne l’origine du mot Kurdistan, il signifie littéralement le pays des Kurdes. L’origine de ce terme remonte au XIIème siècle. En ce temps l’un des sultans seldjoukides qui gouvernait l’Iran a baptisé Kurdistan l’une de ses provinces. Au fil du temps ce terme a englobé tous les territoires où les Kurdes vivent. Actuellement, sur le plan géographique, cette région qui est majoritairement peuplée par les Kurdes, s’étend du nord-ouest de l’Iran jusqu’au nord-est de l’Irak, au sud-est de la Turquie et au nord-ouest de la Syrie. Autrement dit la terre kurde se divise en plusieurs parties.   Les Kurdes au Moyen Âge   L’arrivée de l’Islam pendant le XIIème apporte un changement majeur dans la région, car premièrement, les peuples qui y vivaient, avaient dû se soumettre à un nouveau système non seulement sur le plan gouvernemental, mais aussi sur le plan culturel, religieux, etc. Et puis, les peuples opprimés étaient obligés soit d’embarrasser la nouvelle foi soit ils devaient payer une sorte d’impôt pour continuer à vivre sur le territoire. Quant aux Kurdes, ils n’étaient pas épargnés par ces nouveaux changements. La majorité d’entre eux s’est convertie à la nouvelle foi après quelque temps, mais certaines communautés, ont résisté, et ont continué de garder leur ancienne croyance, le zoroastrisme durant des siècles. C’est la raison pour laquelle il y a beaucoup de minorités kurdes qui, malgré tous les efforts et toutes les férocités des gouvernements des califats islamiques et des Sultans ottomans dans le but de les convertir, ont pu continuer leur existence jusqu’à nos jours. On  pourrait parler notamment des Yézidîs, qui plus de 73 fois, se sont fait déportés ou massacrés par les différents gouvernements sur leur terre, et cette cruauté continue jusqu’à nos jours. Par ailleurs, durant cette période, les principautés kurdes ayant accepté la nouvelle foi, ont pu continuer leur existence pendant des siècles, et puis certaines d’entre eux avaient pu monter dans de la hiérarchie gouvernementale du califat, allant jusqu’à diriger les armées du califat. On peut citer comme exemple Saladin qui était le fondateur de l’Empire Ayyoubide qui a gouverné durant des dizaines d’années sur l’Égypte, la Syrie et la Palestine. De plus, ce fut durant son royaume que les guerres de croisades ont eu lieu.   La première division du territoire Kurde   Jusqu’au début de XVIème, le territoire des Kurdes se trouvait sous la domination de califat islamique. Cependant, d’une part, il y avait l’Empire Ottoman et d’autre part la dynastie Séfévide, qui venait de contrôler une grande partie de l’Iran. Le territoire kurde se trouve au milieu de deux puissances en conflit de pouvoir. Par ailleurs, les Kurdes, dans le système de califat se liaient habituellement au gouvernement qui gouvernait les provinces iraniennes. Le Roi séfévide, pour montrer ses différences avec l’Empire Ottoman, voulait que toute la population qui vivait dans son royaume se convertisse au chiisme. De plus, en utilisant cette tactique que le pouvoir des principautés des Kurdes en les obligeant à obéir à l’État central. Comme les Kurdes n’ont pas accepté ces conditions, pendant la bataille de Tchaldran en 1514, entre l’Empire ottoman et les Séfévides, ils ont aidé l’Empire Ottoman. C’est pourquoi la bataille était une grande défaite pour le Roi de l’Iran et comme le sultan ottoman acceptait de respecter les autonomies des principautés, la majorité des Kurdes se sont rangés du côté de celui-ci. On doit ajouter qu’étant donné que le sentiment du tribalisme chez les Kurdes était plus fort que celui du sentiment nationaliste, en choisissant ce pacte, ils ont signé leur propre malheur car d’une part, leur territoire a été divisé entre deux puissances et d’autres part, les deux Etats ont profité de cette division pour mieux les dominer. Finalement, comme on dit : diviser pour régner !   Les révoltes kurdes   Durant le  XIXème siècel, les Kurdes se sont révoltés à plusieurs reprises contre les sultans ottomans. Cependant, leur révolte n’a pas abouti à grand chose. D’une part, la mosaïque, des religieux et du peuplement, était devenue des outils que les Sultans ottomans utilisaient pour disperser les révoltes. Et d’autre part, le tribalisme a été l’un des principaux obstacles qui empêchait la naissance d’une conscience nationale kurde et l’unité du peuple. Mais, à cause de tous ces problèmes, autant pour les Kurdes que pour les autres peuples, le XIXème  siècle est devenu le début de grands soulèvements menés par les princes, les seigneurs et les cheikhs kurdes contre l’Empire ottoman et le shah d’Iran. Certaines de ces révoltes avaient pour but de garder leur territoire et leur indépendance plutôt que de créer un Etat-nation dans lequel tous les Kurdes seraient unis., La révolte de Baban a commencé en 1806. La principauté de Baban qui a été créée au XVIème siècle, était devenue très puissante aux yeux du sultan d’ottoman. C’est pourquoi, après la mort d’Ibrahim Pacha, l’Émir de cette principauté, l’autorité ottomane voulait imposer une personne issue d’une tribu adverse de celle-ci comme Émir. Or, le neveu de ce dernier prit la tête d’une armée contre les forces turques. Après quelque temps, il y a eu d’autres tribus qui se sont joints à ce soulèvement. Leur manque d’organisation et le fait de ne pas avoir une armée régulière ont eu comme résultat la dispersion de la révolte en 1808 et la fuite des meneurs de la révoltes en Iran. Toutefois, il y eut d’autres soulèvements avec comme but la création d’un État indépendant et souverain, notamment le soulèvement de 1830 qui fut dirigé par Mir Mohammed, souverain de la principauté de Soran. En effet, celui- ci voulait créer un Kurdistan indépendant et il réussit à mettre en place une vraie armée, presque 30 000 hommes, des entreprises d’armements. Mir tenta d’unifier les grandes tribus. Cependant, certains n’ont pas fait alliance avec le Mir. Malgré cela, le Mir assura son autorité sur tout le Kurdistan méridional. Durant les combats qui se passèrent entre l’armée kurde et celle du sultan ottoman, l’armée ottomane s’est repliée sans avoir pu mener son projet. En revanche, le Mir kurde tira un avantage de ce répit pour conquérir le Kurdistan iranien. Finalement, après deux ans, l’armée ottomane attaqua le territoire de Mir Mohammed, mais comme l’armée kurde s’était bien préparée, elle  put battre l’armée ottomane. C’est pourquoi le commandant de l’armée ottomane fit appel aux sentiments religieux des Kurdes en appelant à la rescousse unmollah kurde pour arrêter la guerre. Cette ruse a bien réussi, car un mollah kurde nommé Mollah Khati donna une fatwa selon laquelle la guerre contre le calife est « Haram » (interdite). Cela eut pour conséquence d’anéantir la résistance kurde, donc Mir Mohammed n’eut pas d’autre choix que de se rendre au sultan. Après quelques mois, le Mir fut autorisé à retourner au Kurdistan, mais sur le chemin, il fut assassiné par les hommes du sultan.   Mais, comme dit le célèbre proverbe : “On peut tuer une personne mais pas ses idées”. En effet, le peuple kurde trouva dans ce proverbe la force qu’il lui manquait, car après quelques années, il y a eu d’autres soulèvements ; chacun d’entre eux marqua l’histoire kurde. Quatre ans après l’assassinat de Mir Mohammed, il y eut la révolte de Bedir Khan qui éclata en 1840. Bedir Khan, qui régnait sur sa principauté depuis de nombreuses années, réussit à mettre en place une armée régulière bien disciplinée. Suite à la défaite ottomane de Nizip en 1839 dans laquelle l’armée d’ottomane fut battue par celle du pacha d’Égypte, Bedir Khan profita de cette situation pour s’emparer d’une grande partie des régions kurdes de l’Empire Ottoman. Comme Bedir Khan connaissait bien les faiblesses de l’émirat, il essaya d’être juste avec toutes les minorités et de respecter tout le monde. De nouveau, les Ottomans essayèrent de corrompre les chefs des autres tribus contre Bedir Khan, mais cette démarche ne donna aucun résultat. Néanmoins, les chrétiens retournés par les mandataires anglais et américains à la demande du sultan, refusèrent de se battre contre l’armée ottomane. Après trois ans de guerre, trahi par son neveu, Bedir khan fut capturé en 1847 et envoyé en exil.   Après cette révolte, il y en a eu d’autres qui sont survenues au cours du siècle, qui montrera la suite du soulèvement kurde. Cependant, leur situation géographique, et le fait qu’ils étaient entourés par les puissances, a eu comme résultat plusieurs défaites récurrentes. Cependant, c’est en 1880 qu’il y eut un soulèvement commandé par Cheikh Ubaydullah. Avec celui-ci, on peut voir la naissance d’une véritable révolte nationale, car ces revendications visaient clairement l’existence d’un État indépendant et souverain afin que tous les Kurdes puissent être réunis sur le même territoire. Cheikh Ubaydullah qui était l’un des grands chefs spirituels des Kurdes, avait une influence crédible sur le peuple. En août 1880, dans une grande réunion à laquelle 220 chefs des tribus avaient participé, ils ont décidé de suivre le cheikh. Au début, ils ont réussi à battre l’armée Iranienne. Ce triomphe avait fini par susciter une grande inquiétude chez le gouvernement turc. C’est la raison pour laquelle, l’armée turque a aussi participé à cette guerre contre l’armée kurde; de ce fait les Kurdes rendirent les armes pour la énième fois. Ce soulèvement fut la dernière révolte kurde du XIXème siècle.   La Première Guerre mondiale (deuxième division)   En 1913, après plusieurs défaites, les jeunes-turques prirent le pouvoir. Comme les dirigeants turcs eurent (et ont encore) le rêve de la création de grande “Touran”, ils firent une alliance avec l’Empire Allemand. Ensuite, ils  déclarèrent la guerre à l’Entente. Quand ils avaient perdu beaucoup de batailles, ils commencèrent à massacrer les Arméniens (plus d’un million arménien et 700000 kurdes entre 1915 et 1916). Mais, les Alliés avant la fin de la guerre avec l’accord Sykes-Picot, décidèrent de se partager le Proche-Orient à la fin de guerre. Enfin avec le traité de Sèvres, qui fut conclu le 10 août 1920 à la suite de la Première Guerre mondiale entre les Alliés et l’Empire Ottoman, le territoire de l’empire devait se partager en zones qui étaient contrôlées par les membres des Alliés, en particulier, l’Angleterre et la France. De plus ils ont signé le fait que les Kurdes et les Arméniens, comme tous les autres peuples, devaient avoir leur propre territoire. Mais, trois ans plus tard avec le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923 entre les Alliés et le gouvernement turc ils ont renoncé tout simplement à l’indépendance du Kurdistan. La mise en place de ces traités et la création de nouveaux États dans cette région était un changement brusque pour les populations, car tous simplement, on n’avait pas respecté les divisions de frontière des peuples, c’est-à-dire, des pays multiculturels, plusieurs confessions et multilinguismes ont été créés. Les Kurdes jusqu’à cette date avaient été divisé entre deux pays; mais cette fois ils se trouvèrent dans cinq pays dont quatre sont des nouveaux États tels que la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Arménie. Il faut noter que les Kurdes entre les années 1918-1921 ont eu une opportunité de créer leur propre État. Cependant, l’ignorance et la confiance des hommes politiques et religieux kurdes envers ceux des Turcs, leur ont fait rater cette occasion. Dans le livre «les Kurdes et le Kurdistan» Kendal Nezan écrit :   «Le vide politique était total, les unionistes avaient pris la fuite et l’autorité du sultan et de son gouvernement ne dépassait guère les limites de la capitale ottomane. Les débris de ce qui fut l’armée ottomane se désagrégeaient, les officiers désemparés étaient surtout préoccupés par leur sort personnel… La Russie, à qui la majeure partie du Kurdistan devait être annexée en accord Sykes-Picot, était devenue soviétique, l’armée persane se trouvait dans un état aussi pitoyable que son homologue ottoman»2. Ajoutons que cette fois aussi, d’une part la naïveté des chefs kurdes a été une occasion perdue pour créer un Etat kurde et puis le comportement des Alliés qui ont trahi le peuple kurde   Les Kurdes en Syrie sous mandat français   Les Kurdes de Syrie, qui vivent majoritairement au nord du pays, se trouvent dans cette situation après une longue discussion entre la France et le gouvernement turc, de 1921 jusqu’en 1939. Malgré la division de la région kurde par le traité de Lausanne en 1923, la reconnaissance de la frontière entre les deux États était un problème non résolu. C’est pourquoi après son indépendance, la Syrie conteste les traités entre la France et la Turquie et veut changer la frontière entre ces deux pays.   «Si le mandat français a contribué au développement économique des régions kurdes, il n’a pas joué dans le sens d’une reconnaissance du fait ethnique en Syrie. La France, en effet, s’est intéressée aux Kurdes en tant que minorité sur laquelle s’appuyer occasionnellement : à l’extérieur contre la Turquie, à l’intérieur face au nationalisme syrien. Mais, contrairement à d’autres communautés, Paris ne les placera pas au cœur de sa politique coloniale»3   Mais, en ce qui concerne la question kurde, il faut noter que comme la Syrie se trouvait sous mandat français, les Kurdes de cette partie avaient plus de liberté que les autres parties qui vivaient dans les pays voisins. C’est pourquoi, ce climat donnait lieu à beaucoup d’associations culturelles dont les objectifs étaient d’avancer la cause kurde au travers des journaux et des livres dans la langue kurde et en même temps de propager leurs traditions. C’est pourquoi, à cette époque, la Syrie est devenue un refuge pour les résistants kurdes qui ont fui la Turquie et l’Irak.   Les Kurdes dans la Syrie indépendante   Après la Deuxième Guerre mondiale, la Syrie trouva son indépendance. Mais au cours des années suivantes, l’instabilité régnait dans le pays : d’une part le pays passait une période de troubles à cause de la guerre des pouvoirs parmi les dirigeants de pays, qui chaque fois se terminait par un coup d’État. D’autre part, la naissance de panarabisme a fait avancer l’idée du nationalisme arabe sur la région, spécialement en Égypte et la Syrie amenaient ce discours pour engendrer une république arabe unie. Les deux peuples, kurde et arabe avaient vécu ensemble pendant des siècles. Cependant, dans ces conditions, tout était en train de changer, car dans l’idée du panarabisme il n’y a plus de place pour les autres ethnies. À ce propos, M. Nazdar écrit «L’idée du panarabisme ne reconnaissait pas de droits aux Kurdes en tant que minorité nationale. Elle ignorait leur existence, comme le feront tous les pays arabes à l’égard de leurs propres minorités nationales ou religieuses4   Dans ces circonstances, des intellectuels kurdes créèrent le premier parti politique kurde en Syrie dans l’objectif de légitimer les Kurdes en tant que groupe ethnique et donc ils devaient avoir le droit d’étudier dans leur langue et de préserver leur propre culture et tradition. Il faut noter que jusqu’à cette date, il y avait une certaine indulgence envers les Kurdes qui faisaient des activités culturelles. Mais avec l’accroissement de l’idée de la création de la République Arabe Unie, les lois furent de plus en plus strictes contre le mouvement kurde. Dès 1962, l’État mit en place une nouvelle politique dans les régions kurdes, dans le but de toujours opprimer leurs revendications. Notamment, il déplaçait des Kurdes vers la région sud en les remplaçant par des Arabes. Autrement dit, le but était l’arabisation des territoires kurdes (“plan de la ceinture Arabe”). « La constitution syrienne affirmait que le peuple syrien était une partie de la Nation arabe par son histoire ».   «Le 23 août 1962, le gouvernement promulgue un décret-loi (n° 93) autorisant un recensement spécial de la population dans la province de la Djézireh. On prétend que les Kurdes S’infiltrent illégalement” en Djézireh à partir du Kurdistan turc, pour “détruire son caractère arabe”. Le recensement est mené en novembre de la même année ; à la suite de ses résultats quelques (entre 120000- 150000 et certains parle de 500000) Kurdes de Djézireh sont décomptés comme “étrangers” et les droits attachés à la nationalité syrienne leur sont injustement retirés. »5. Avec l’arrivée du parti Baas au pouvoir, un nommé Mohamed Taleb Hilal qui était chef de police de la  province Djézireh, dans un livre intitulé “ Étude sur la province de Djézireh” essaya tout, dans le but de faire croire que les Kurdes ne sont pas une nation mais, des tribus qui ont acquis leur culture et leur langue grâce aux peuples dominateurs. Donc il proposa un plan en douze points pour anéantir le danger que représentaient les Kurdes de Syrie « 1 – Transférer et disperser la population kurde. 2 – Priver les Kurdes de toute instruction, même en langue arabe. 3 – Priver les Kurdes de toute possibilité d’emploi. 4 – Livrer au gouvernement turc les rescapés des soulèvements dans les zones kurdes de Turquie. 5 – Dresser les Kurdes les uns contre les autres. 6 – Poursuivre la politique de la “ceinture arabe” déjà appliquée. 7 – Implanter des Arabes “pures nationalistes” dans la région des Kurdes pour les surveiller avant leur dispersion. 8 – Faire contrôler les Kurdes par l’armée. 9 – Soutenir les Arabes qui sont installés dans la région kurde. 10 – Imposer aux Kurdes l’apprentissage de la langue arabe. 11 – Priver les Kurdes de leurs leaders, en l’occurrence des hommes religieux kurdes, qui contestent la politique du gouvernement. 12 – Faire semer la panique parmi les Kurdes par les Arabes qui vivent dans cette région. »6   Nous devons préciser que des politiques semblables à celle- ci étaient déjà appliquées  dans les pays voisins où vivaient les Kurdes. Enfin, malgré toutes ces interdictions envers le peuple kurde, les Kurdes étaient obligés de faire leur service militaire.   « Si le droit à la nationalité syrienne leur fut refusé, on leur demanda par contre de faire leur service militaire, le plus souvent à la frontière israélienne. Beaucoup se battront dans le Golan en 1967 »7   Finalement, en 1970 il y a eu un autre coup d’État grâce auquel Hafiez al-Assad  prit le pouvoir. Dès qu’il devint président de la Syrie, il mis en place certains changements envers les Kurdes. Notamment en 1976, il renonça au projet de déplacement forcé. Cependant, il ne fit aucun changement dans la loi pour ceux qui furent déchus de leur nationalité. Deux menaces pesaient sur le pouvoir d’Assad. Premièrement, la menace d’une majorité sunnite. D’autre part, la menace d’une guerre avec l’Israël. De plus,le fait qu’il était membre d’une minorité alaouite, le poussa à adoucire sa politique envers d’autres minorités. Il faut noter qu’à partir de 1982, la Syrie accueillait une nouvelle fois les partis politiques Kurdes, d’Irak et de Turquie. Notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), cette collaboration continua jusqu’en 1998. Avec cette politique, le gouvernement syrien visait : d’une part affoler le mouvement kurde en Syrie et d’autre part s’appuyer sur le PKK contre la Turquie quand s’était nécessaire. Car il y avait des désaccords avec la Turquie sur la partage de l’eau d’Euphrate.   « Cette contradiction, de plus en plus flagrante, va alimenter des frustrations dont le régime aurait dû redouter l’explosion une fois le PKK «  éliminé » de Syrie. »8   Le printemps kurde   Avec l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad en juillet 2000, un nouvel air souffle sur la Syrie. Il y  eut certaines ouvertures du régime envers des associations et des nouveaux partis politiques. Donc, pour la énième fois, les intellectuelles kurdes se rassemblent en créant un nouveau parti. Ils commencent à s’organiser et à réclamer leurs droits, particulièrement à travers des manifestations qu’ils organisaient. En 2002, à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’homme, ils organisèrent une manifestation devant le Parlement à Damas pour que l’État les reconnaisse comme une minorité ethnique en Syrie. En 2003, à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’enfant, ils organisèrent à nouveau un rassemblement devant le bâtiment de l’UNESCO à Damas, afin de réclamer la nationalité pour les enfants que, comme leurs parents, sont déchus de la nationalité. Mais, les contestations deviennent de plus en plus régulières après les événements de Qamişlo en mars 2004. En effet, cette manifestation se déroule pendant un match de foot entre les supporteurs de deux équipes, l’une locale kurde et l’autre arabe de Deir ez-Zor. Quand la manifestation prise une grande ampleur, le gouverneur de l’Al-Haskah, ville majoritairement kurde, donna l’ordre d’ouvrir le feu sur les manifestants, six Kurdes furent tués. Le lendemain, lors des funérailles des victimes, des milliers de personnes défilent pacifiquement à Qamişlo.   « Les autorités ont à nouveau tiré sur la foule, ce qui a eu pour conséquence de mettre le feu aux poudres et déclencha des actes de violence tels que la destruction des statues d’Hafez al-Assad. »9   Après quoi, des contestations apparaissent dans toutes les régions où les communautés kurdes vivent. Le gouvernement syrien ne voulant pas accepter la réalité et afin de punir les responsables des violences, envoya le groupe armé, les gardiens de la République dans les villes. Cette action mit en colère les manifestants, qui attaquèrent les locaux du Parti Bass, les offices d’administrations liés à L’État. Dans certaines villes mixtes, la guerre commençait à éclater entre les Kurdes et les Arabes. Cette situation obligeait l’État à accepter la réalité. C’est pourquoi Bachar al-Assad essaya d’apaiser et de réconcilier. Finalement, Bachar al-Assad admit l’existence du problème des Kurdes déchus de leur nationalité et appela pour trouver une solution. Malgré aucun changement réel pour les Kurdes, cette déclaration du chef d’État est devenue une déclaration historique car pour la première fois, officiellement Bachar Al-Assad a reconnu l’existence du problème des Kurdes en Syrie.   Le Printemps Arabe   Le début des contestations qui ont démarré en Tunisie contre la corruption au sein de l’État, poussa le gouvernement tunisien à démissionner. Après quelques semaines, ce coup de vent souffla sur toute la région du Moyen-Orient, particulièrement sur le monde arabo-musulman. Certains de ces pays comme Arabie Saoudite et Maroc, afin d’éviter le pire, ont commencé à accepter les revendications, en faisant des réformes au sein de leurs institutions. Cependant, d’autres gouvernements voulaient éteindre les contestations par la force, comme ils l’avaient fait auparavant. C’est pourquoi, la guerre civile a commencé dans ces pays, tels que la Libye, le Yémen et la Syrie. Force est de noter que le soulèvement de la Syrie a été différent par rapport aux autres pays, car la mésentente entre la majorité de la population qui est sunnite et le gouvernement syrien qui est contrôlé par une minorité alaouite (une branche chiite) a une racine profonde. Auparavant, toutes les manifestations contre l’État ont été écrasées sans équivoque. Encore une fois les manifestations pacifiques en Syrie, ayant pour but d’avoir plus de libertés pour certains et un changement radical pour d’autres, sont réprimées par le gouvernement syrien. Elle a pour effet de pousser la population à la contestation, qui se propage très vite dans le pays. Face au comportement du régime, des groupes armés se forment et les manifestations pacifiques se transforment en une guerre civile. Il faut noter qu’il y avait en plus des divisions intérieures, des facteurs extérieurs qui ont poussé la Syrie dans cette direction : d’une part l’hostilité entre l’Iran, l’allié de longue date de Bachar al-Assad, et l’Arabie Saoudite, l’alliée de l’opposition. D’autre part, la mésentente entre la Russie, autre alliée du gouvernement syrien, et l’Otan, la première voulant garder son influence dans la région et l’autre accroître sa zone d’influence. Les Kurdes de Syrie, quant à eux, restent plus ou moins neutres, ne prenant pas clairement partie. Par conséquent, la transition dans la région kurde se passe plutôt pacifiquement car le retrait des forces armées syriennes des zones majoritairement kurdes vers des zones en conflit, laisse aux groupes kurdes une plus grande marge de manœuvre et une certaine autonomie pour diriger et administrer leur territoire. De plus, malgré des changements constitutionnels en faveur des Kurdes par le gouvernement syrien, ceux-ci restent sur leur position et n’acceptent pas de participer au conflit entre l’opposition et le gouvernement. Autrement dit, ils ont choisi la troisième voie, qui vise à la création d’un État démocratique, décentralisé et fédéral, dans lequel toutes les minorités, religieuses et ethniques, ont des droits égaux sur le plan constitutionnel. Ainsi, les zones kurdes ont pu dépasser une période difficile sans subir des répressions du gouvernement syrien.   Proclamation d’une région autonome   Alors que, depuis 2012 le Kurdistan syrien est gouverné par les partis politiques kurdes, ce sont eux qui gèrent et organisent tous les domaines tels que militaire, la sécurité, l’administration. Et puis, depuis novembre 2013, le Parti de l’union démocratique (PYD) proclame l’autonomie des cantons kurdes de Syrie : Afrîn, Djézireh et Kobanê. Pendant ce temps, ces localités sont attaquées par des groupes djihadistes comme le front al-Nosra, Ahrar al-Sham et l’État islamique. Mais ni l’opposition syrienne modérée ni le gouvernement syrien n’ont rien fait pour défendre les localités kurdes. Ainsi, le PYD, en janvier 2014, promulgue une Constitution pour le Kurdistan syrien (Rojava), sous le nom “Charte du contrat social” qui a été adoptée par les représentants des habitants du Rojava, dans laquelle ils insistent  : sur les droits fondamentaux de tous les citoyens devant la loi, sur les respects de minorités religieuses et ethniques et sur l’égalité des sexes devant la loi. Chaque canton du Rojava est dirigé par un gouvernement et celui-ci est supervisé par l’assemblée populaire où siègent les représentants de chaque région et de chaque communauté.     Les batailles de Kobanê   En août 2014 après quelques jours où l’EIIL a pu battre l’armée irakienne et envahissait la ville de Mossoul, l’EIIL a pris plus ambition pour conquérir les autres villes qu’il avait mentionnés dans leur carte d’État islamique selon laquelle le califat islamique doit être créé. Cependant les guérillas de PYD et PKK étaient les seules armées qui avaient pu bloquer l’avance des forces djihadistes lorsque celles-ci préparaient le massacrer de la minorité religieuse Ezidî. Ainsi, L’EIIL a attaqué la ville Kobané, d’une part pour venger cette défaite et d’autre part pour contrôler une centaine de kilomètres de frontière avec la Turquie, ce qui lui autorisait d’immenses facilités pour recruter les djihadistes qui viennent de quatre coins du monde et pour continuer l’import-export des marchandises et du pétrole. De plus, l’armée turque a pris la position au long de la frontière de Kobané, autrement dit la ville a été  complètement encerclée, car pour la Turquie le vrai ennemi ce sont les Kurdes. C’est la raison pour laquelle elle fermait les yeux et laissait passer les djihadistes mais, elle bloquait tout renfort vers les Kurdes en attendant que la ville tombe dans la main d’EIIL. Dès le début de la bataille, les djihadistes, grâce à leurs équipements et leurs matériels militaires ont pu prendre presque la moitié de la ville. Mais, durant ce temps, grâce à la médiatisation de la situation de combattants et combattantes d’Unités de protection du peuple (YPG) et d’Unités de défense de la femme (YPJ) qui résistaient pour empêcher la prise de la ville par les djihadistes d’EII, l’opinion des humanistes du monde entier s’est réveillée. C’est pourquoi Les États-Unis, membre de coalition contre l’EIIL, a  décidé d’aider les Kurdes de Syrie malgré opposition de la Turquie et des autres membres de la coalition comme de pays de golf notamment Arabie Saoudite. Aussitôt, les Kurdes ont progressivement repris le terrain en repoussant les djihadistes. Finalement après quelques mois de bataille acharnée, la ville de Kobanê a été entièrement libérée le 14 juin 2015. De plus, au vu de la volonté et d’autodétermination de ces guérillas, les Américains et la Russe trouvaient un partenaire crédible sur le terrain, sur qui ils peuvent compter.   Des combattantes des YPJ, les forces armées féminines du Kurdistan syrien   Les femmes combattantes   Afin des mieux comprendre le rôle de femmes dans la question du Rojava, notamment celui des YPJ, il faudrait que l’on voit un peu l’histoire des femmes qui combattent au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Car celui-ci, depuis sa création, a des combattantes qui participent activement à la vie au sein de parti. Elles occupent une place importante dans la hiérarchie du parti. Donc, comme expliqué précédemment, la Syrie avait accueil le PKK, pendant la période de conflits avec la Turquie. Et comme les Kurdes de Syrie pouvaient rejoindre les rangs du PKK, il y a eu beaucoup de femmes et d’hommes qui ont adhéré au parti et à ses idées. Ainsi, il faut savoir que ces femmes ont une place fondamentale dans la structure du Rojava : car, d’une part, dès le début de conflit, elles assument activement des rôles sur le plan militaire tant qu’administratif où elles ont une position égale à celle de l’homme au sein du système du Rojava. De plus, il faut noter que l’engagement des femmes des YPJ se fait, non seulement pour la cause kurde mais aussi pour elles-mêmes, c’est-à-dire qu’elles sont en train de combattre contre des idées selon lesquelles les femmes n’ont aucune place, ni droit, ni libertés. C’est la raison pour laquelle elles se battent contre la soumission de la loi  d’obscurantisme en espérant créer une société libre pour toutes et pour tous.   La déclaration de fédéralisme   Alors que les Kurdes contrôlent plus de 25 % du territoire de Syrie et que c’est l’un des principaux acteurs sur le terrain, qui a un programme clair et sans ambiguïté pour lequel ils se battent hardiment, ils ne peuvent pas participer à la négociation sur l’avenir de ce pays. Et la Turquie et l’Arabie Saoudite qui sont les parrains des oppositions djihadistes, et L’Iran et le gouvernement syrien font tout ce qui est en leur pouvoir, pour empêcher la participation des Kurdes aux négociations, tandis que chacun essaie d’augmenter le nombre des membres fondamentalistes qui mènent leur agenda ambigu sur le terrain. C’est pourquoi, les Kurdes et leurs alliés sur le terrain, une fois de plus, ont envie de montrer leur projet. Le 16 mars 2016, pendant un rassemblement de 150 représentants de partis kurdes, arabes et assyriens, après une discussion sur un nouveau système pour le nord de la Syrie. Finalement, les participants approuvent le système fédéral démocratique du Rojava. De plus, les représentants mettent en avant que ce projet est créé sur une base territoriale et non ethnique, étant donné que toutes les minorités qui vivent dans ces localités ont soutenu ce système. Mais, le gouvernement syrien, l’opposition syrienne, la Turquie et les pays arabes ont rejeté le fédéralisme en prétendant que ceci était une menace pour l’avenir de la Syrie. Quant à la Russie et Les États-Unis, pour ne pas offenser la Turquie et les autres acteurs présents dans le conflit syrien, ils ont refusé de reconnaître le système fédéral proposé par les Kurdes et leurs alliés tout en poursuivant leur aide militaire.   Les relations avec les autres mouvements kurdes   Le PYD est présent depuis le début du conflit ; et puis, durant l’année 2013, ses régions sont attaquées par les islamistes, notamment par l’État islamique en Irak et au Levant et le front al-Nosra. Les forces YPG et YPJ sont alors les seules qui assument la défense de la population, qu’elle soit kurde, assyrienne ou arabe. C’est pourquoi au fil du temps, le PYD profite de la situation pour prendre une position de force sur toutes les régions kurdes en Syrie. Ainsi, les majorités des autres formations kurdes syriennes acceptent la supériorité de celui-ci. Quant à la relation avec les Kurdes de la Turquie : il y a un lien étroit avec le PKK et d’autres mouvements de gauche de Turquie et ceux-ci sont reliés essentiellement par trois choses : 1- le lien historique entre la population kurde de Syrie et celle de Turquie, car malgré la frontière entre les deux pays, il existe des relations familiales qui réunissent les Kurdes de deux côtés. 2- Beaucoup de membres du PYD, avant le conflit syrien, étaient actives dans le rang de PKK. C’est pourquoi, ils ont un lien idéologique et politique très étroit. 3- Finalement, la mise en place du programme du confédéralisme démocratique grâce auquel les deux partis veulent résoudre les conflits religieux et ethniques du Moyen-Orient. En ce qui concerne les Kurdes d’Irak : la relation est plus compliquée, car le Kurdistan irakien qui est gouverné par les Kurdes eux-mêmes depuis de nombreuses années, a une situation plus stable et en profitant de richesse de pétrole. Mais, malgré cette image, en réalité les Kurdes irakiens sont divisés entre les deux grands partis politiques PDK et UPK. Le premier a un lien étroit avec la Turquie et le deuxième avec l’Iran. C’est la raison pour laquelle leur décision politique est influencée clairement par ces deux pays. Compte tenu de la situation, hormis le PDK qui a un rapprochement très étroit avec la Turquie, et donc suit la position de gouvernement turc envers le Rojava, les autres partis politique notamment UPK soutiennent clairement le PYD.   Le Rojava   Un regard sur l’histoire des 20 siècles de la Syrie, nous montre que dans ce pays, les Kurdes, bien qu’ils forment 15% de la population, sont toujours vus comme les immigrés donc ils ne sont pas reconnues par la constitution comme minorité ethnique. De plus, l’avis officiel du parti Baas qui gouverne depuis un demi-siècle ce pays, est que les Kurdes sont des immigrés non arabes qui sont arrivés par une conspiration des pays étrangers. C’est pourquoi, ils ont mis en place une politique discriminatoire envers eux pour les obliger à partir, notamment la déchéance de nationalité, le déplacement forcé et l’interdiction de parler et d’étudier dans leur langue. Mais, après les soulèvements arabes (le printemps arabe) les Kurdes de Syrie aussi se soulèvent en 2011 pour demander leur droit et une fois pour toutes d’en finir avec les politiques assimilationnistes. Et puis, le conflit a pris une direction dans laquelle les partis kurdes ont pu d’abord contrôler les régions où ils vivent et puis mettre en place un gouvernement autonome pour le nord de la Syrie. En plus, en 2013, ils ont promulgué une constitution « la Charte du Contrat social » que l’administration doit suivre. Pour bien comprendre le système du Rojava, jetons un regard rapide sur certains articles de cette constitution. D’abord, il faut noter que les thèmes plus importants qui sont cités, sont la place des femmes dans la société, la démocratie directe, le pluralisme et l’identité. Par exemple dans l’article trois pour montrer la diversité de la population : « Articles3 a- La Syrie est un État libre, souverain et démocratique, gouverné par un système parlementaire basé sur les principes de décentralisation et du pluralisme. b- Les Régions Autonomes sont composées des trois cantons libres d’Afrin, de Jazirah et de Kobané, formant partie intégrante du territoire syrien. c- Le Canton de Jazirah est composé des communautés ethniquement et religieusement différentes de kurdes, arabes, syriaques, tchétchènes, arméniens, musulmans, chrétiens et yazidis, vivant dans la coexistence pacifique et la fraternité. L’Assemblée législative élue représente les trois cantons des Régions Autonomes. La structure de la gouvernance dans les Régions Autonomes »10 Dans l’article 21 ils acceptent sans aucune condition toutes les conventions internationales relatives aux droits de l’homme : « Article 21, la charte comprend la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention internationale relative aux droits civils et politiques, la Convention internationale relative aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que d’autres conventions internationalement reconnues des droits de l’homme »11 Ou dans cet article ils précisent le droit l’individuel devant la loi « Articles 23 a – Toute personne a le droit d’exprimer son identité ethnique, culturelle, linguistique ainsi que les droits dus à l’égalité des sexes. b – Toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain, basé sur l’équilibre écologique. »12 Enfin dans une région où les femmes n’ont aucun droit « Article 28 Hommes et femmes sont égaux aux yeux de la loi. La Charte garantit la réalisation effective de l’égalité des femmes et oblige les institutions publiques à travailler à l’élimination de la discrimination entre les sexes. »13 En effet dans le préambule de « Charte du Contrat sociale » on propose ce programme pour toute la Syrie. « Par la construction d’une société libre de l’autoritarisme, du militarisme, du centralisme et des interventions des autorités religieuses dans les affaires publiques, la Charte reconnaît l’intégrité territoriale de la Syrie et aspire au maintien de la paix intérieure et internationale »14 Sachons que la constitution Rojava est la plus progressiste au Moyen-Orient en ce qui concerne de l’individu sur le respect d’individu, Homme / Femme, le respect de la nature, etc. Donc nous pouvons conclure que le mouvement kurde de Syrie est le seul qui ait suivi les vraies revendications le soulèvement dans ce pays.   Les relations extérieures   Il est difficile de parler des relations extérieures du Rojava avec les pays étrangers. Certes, il y a les représentants du PYD aux États-Unis, en Russie, en France et dans d’autres pays européens. De plus, tous ces pays sont d’accord que les combattants kurdes sont la seule armée sur laquelle ils puissent s’appuyer contre les djihadistes. Et puis sur cette confiance, les États-Unis et la Russie les aident militairement et accueillent certains dirigeants kurdes. Mais, les intérêts économiques et la géostratégique avec la Turquie, l’Iran, et le Monde arabe les empêchent d’officialiser leur relations avec le Rojava, c’est la raison pour laquelle tout lien entre les Kurdes et d’autres pays passe par les services de renseignements de ces pays. Il faut noter que les États-Unis sont l’acteur clé dans la région et les Européens suivent la plus souvent la stratégie américaine. Ainsi, on pourrait dire que le rôle est partagé entre l’Amérique et la Russie. De ce fait le Rojava essaie de collaborer avec les deux acteurs sous une forme spécifique. Certes, la Russie, a permis au PYD d’ouvrir un bureau de représentation à Moscou. Mais,il y est très peu probable que les deux puissances changent leurs stratégies régionales pour les Kurdes, c’est pourquoi l’administration du Rojava essaie de mener une relation diplomatique basée sur leur propre agenda.   Conclusion   Dès le début du conflit syrien en 2011, les Kurdes essayèrent de continuer de réclamer leur droit d’une manière pacifique. Mais en ripostant contre les groupes extrémistes qui les attaquent, les forces du PYD ont pu contrôler plus de 25% du territoire viable de la Syrie. Ensuite le PYD a mis  en place un programme dans lequel toutes les minorités ethniques et religieuses peuvent vivre sans aucune discrimination. Et cela n’est pas une chose donnée car pour chaque parcelle de cette terre ils ont combattu et des milliers des jeunes combattantes et combattants sont devenus martyrs pour leur cause en espérant qu’un jour ils puissent vivre dans la paix et la sérénité. De plus, il faut que nous sachions que ces combattantes et combattants ne se battent pas seulement pour eux mais ils se  battent contre un ennemie caché, qui d’une part menace la paix dans le monde entier et qui d’autre part, soumet à l’esclavage chaque personne qui ne pense pas comme lui.  Ainsi, nous pourrons dire que la vraie menace n’est pas l’EIIL : celui-ci tout seul ne pourrait rien si il n’était pas soutenu dans ses idées par les Etats de la région. Quant à l’origine de cette situation, qu’on le veuille ou non, il faut reconnaître que d’une part  les Américains et les Européens et d’autre part la Russie sont responsables de cette situation. En ce qui concerne les Kurdes; après la Première Guerre mondiale, les vainqueurs trahirent les Kurdes en les laissant opprimés, assimilé. Les Kurdes ont été victimes de génocide culturel et physique par les Turcs, les Arabes et les Perses  tout au long du 20 siècles. En même temps, ajoutons à cela que dans ces destructions massives contre les Kurdes, des milliers des citoyens non kurdes de ces pays, qui croyaient en la démocratie et en la liberté sont éliminées par les gouvernements d’élites en place qui sont soutenus soit par les Occidentaux, soit par l’Union soviétique. Et puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’alliance entre les gagnants fut brisée en donnant naissance aux deux blocs militaires et idéologiques: l’un dirigé par les États-Unies et l’autre  par l’Union soviétique. La rivalité entre ces deux adversaires a pris une ampleur immense durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989) qui fut occupée par l’armée de l’URSS. Les Occidentaux commencèrent à soutenir tous les groupes djihadistes qui se battirent contre l’envahisseur d’URSS. En d’autres termes, les Occidentaux dans une ignorance complète, nourrissaient un serpent en leur sein. D’ailleurs, après la chute de l’URSS, les États occidentaux continuèrent à soutenir militairement et économiquement les États totalitaires et théocrates  qui opprimèrent tous les mouvements démocratiques et les soulèvements libérateurs. En retour, les mouvements islamistes ont eu la carte blanche pour mener leurs projets et semer la graine de la haine contre toutes les valeurs proclamées par l’Occident. Les pays occidentaux se réveillèrent quand leurs villes telles que : New York,  Madrid, Paris, Nice, Bruxelles, Californie, etc. subirent des attentats terroristes. Actuellement, les forces armées du PYD luttent pour la construction d’une société plus juste qui approuve toutes les valeurs proclamées également par l’Occident.  Mais la Turquie qui, dès le début était contre les Kurdes, a récemment commencé à attaqué les Kurdes pour sauver les djihadistes. Dès lors, les Occidentaux doivent décider soit de soutenir les Kurdes clairement et sans ambiguïté pour réparer les erreurs morales et politiques qu’ils ont commises au fil du temps envers ce peuple, soit pour leurs intérêts économiques, une fois de plus, ils se soumettent aux exigences de leur allié turc et de ceux des pays du Golfe. Au vu et au su de tous, nous devons préciser qu’il faut être naïf pour déclarer que les mouvements islamistes  sont affaibli, car il y a 15 ans, le seul mouvement islamiste était Al-Qaïda qui se trouvait dans deux pays, mais actuellement il y a plus 20 groupes islamistes que se propagent dans plus de 15 pays du Moyen-Orient et des pays d’Afrique. Et puis, l’islamisme radical a une grande capacité de mobilisation sur laquelle ils peuvent compter pour menacer la vie de chaque personne dans le monde. Les combattants des YPG / YPJ sont une remarquable machine de guerre sur le plan politique et idéologique. Avec ou sans les Américains et les Européens, ils mèneront leur combat. ils sont prêts à sacrifier leur vie, non seulement pour défendre leur cause mais aussi pour défendre nos libertés, nos valeurs humaines. En dépit de l’avenir incertain du Rojava, ces combattantes et combattants sont en train de continuer de se battre contre l’obscurantisme, les régimes totalitaires et la théocratie. Alors, Nous sommes certains que le progrès de la démocratisation, qui est en train de se faire au Rojava, pourrait donner l’inspiration à tous les mouvements libérateurs de la région qui voudront créer un Etat démocratique, car sans celui-ci, la division entre les différents peuples ethniques et religieux est tellement profonde qu’il est peu probable qu’ils puissent continuer de vivre ensemble dans un seul pays. Il est certain que, jusqu’à présent, les Kurdes ne demandaient que la liberté, le respect et leur acceptation en tant que peuple, ce que les nations dominatrices ne veulent pas. C’est pourquoi, Nous croyons que les grandes puissances, au lieu d’enfoncer le couteau dans la plaie, doivent accepter la création d’un Etat kurde, sans quoi, il serait difficile de trouver la paix au Proche-Orient.   Notes  
  1. Le Dessous des cartes, l’émission diffusée  sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte
  2. Les Kurdes en Syrie, in Gérard Chaliand, Les kurde et les Kurdistan : page 61
 
  1. Syrie : le facteur kurde Outre Terre 2006/1-n°14 pages 217à231)
 
  1. . Les Kurdes et le Kurdistan pages 315
 
  1. Les Kurdes en Syrie, in Gérard Chaliand, Les kurde et les Kurdistan pages 316
 
  1. . Mohamed Taleb Hilal, Etude sur la province de Djazira. La traduction française est faite par Ismet C. Vanly, Le problème kurde en Syrie p. 27-29
 
  1. . Gérard Chaliand, Le malheur kurde cit, p.169.
 
  1. . Page. 224 Syrie la facture kurde, Julie Gauthier
 
  1. . Ibid
 
  1. la traduction du charte du Rojava  en français : https://blogs.mediapart.fr/maxime-azadi/blog/091114/le-contrat-social-de-rojava
 
  1. Ibid
 
  1. Ibid
 
  1. Ibid
 
  1. Ibid
Bibliographie   – Les Kurdes : Basile Nikitine   – Les Kurdes et Leur Histoire : Sabri Gigerli   – Les Kurdes et le Kurdistan : ouvrage collectif sous la direction de Gérard Chaliand   – CONNAISSANCE DES KURDES : THOMAS BOIS   – Géopolitique des Kurdes : Philippe Boulanger   – La question Kurde à l’heure de Daech: Gérard Chaliand   – Le Mouvement national Kurde : Chris Kutschera   Mohamed Taleb Hilal, Etude sur la province de Djazira. La traduction française est faite par Ismet C. Vanly, Le problème kurde en Syrie   Syrie la facture kurde, Julie Gauthier -https://feminact.wordpress.com/2015/06/11/turquie-un-parlement-feminin-historique/   https://blogs.mediapart.fr/maxime-azadi/blog/091114/le-contrat-social-de-rojava D. Z. Texte écrit en 2016

Lexique sur le Kurdistan

  YPJ : Unités de Défense des Femmes, c’est la branche armée autonome des femmes au sein des YPG. Elles sont auto-organisées et leurs membres sont intégrés à la fois dans des unités non-mixtes et mixtes au sein de l’armée du Rojava. Les YPG, comme le reste des institutions du Rojava, pratiquent la co-présidence : le commandement militaire est partagé à égalité entre hommes femmes comme à Kobani où la co-commandante a joué un rôle de premier plan dans les combats contre Daech.   PYD : Parti de l’Union Démocratique, fondé 2003 il est le principal parti pro-kurde de Syrie et parti frère du PKK. Il a pris le pouvoir dans les zones kurdes de Syrie et est aujourd’hui quasiment hégémonique dans ces zones. Il a pris pour modèle le « confédéralisme démocratique » que prône Öcalan pour les peuples du Moyen-Orient pour instaurer un système politique à part au Rojava basé les quatre pilliers suivant : « la démocratie, le socialisme, l’écologie et le féminisme ».   PKK : Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé dans les années 1970, aux origines d’obédience tiers-mondiste et maoïste, il s’est reconverti en 2005, sous l’impulsion de son leader Abdullah Öcalan, dans le « confédéralisme démocratique » inspiré des idées du municipaliste libertaire Murray Bookchin. Après des années noires, il est aujourd’hui la force montante du mouvement kurde qu’il influence fortement.   Abdullah Öcalan dit « Apo » : Apo signifie oncle en kurde. Öcalan a été le principal leader du PKK et il est actuellement considéré comme le principal leader du mouvement kurde depuis l’île-prison d’Imrali. Enfermé illégalement dans les geôles turques depuis 1999, il n’a cessé de prôner la paix et une solution politique pour le Kurdistan, critiquant parfois durement le passé du PKK.   HPG : Force de Défense du Peuple. C’est la principale branche armée du PKK. Organisée comme une guérilla rurale, elle est active depuis sa première campagne militaire victorieuse du 15 août 1984. Elle était la principale plaie de l’armée turque dans ces combats contre la résistance armée kurde. Beaucoup de cadres des YPG/YPJ sont en réalité issus des HPG/YJA-STAR.   YJA-STAR : Branche militaire féminine des HPG, construite sur un modèle proche de celui des YPJ, bien qu’issue d’un processus différent du début des années 1990.   PDK : Parti Démocratique du Kurdistan, adversaire farouche du PKK, il est le parti au pouvoir au Kurdistan irakien. Il maintient son pouvoir grâce au système clanique et corrompu du Kurdistan sud ainsi que par l’appui des principales puissances occidentales. Puissances occidentales qu’il a bien servies en jouant un rôle de service d’ordre dans tout le nord de l’Irak. Il contrôle la majeure partie des Peshmergas.   Peshmerga : signifie en kurde « ceux qui bravent la mort », c’est par ce nom qu’on désigne l’armée du Kurdistan autonome d’Irak.   UPK : Union Patriotique du Kurdistan est un parti affilié à l’Internationale socialiste. Il fut le principal concurrent du PDK dans le Kurdistan Sud. Pendant la guerre civile entre Kurdes qui avait frappé le Kurdistan irakien entre 1994 et 1997, il s’était allié au PKK dans l’espoir de chasser Barzani et ses hommes. Il est aujourd’hui affaibli et en perte de vitesse face à la montée en puissance du mouvement Goran.   Parti Goran : Souvent appelé mouvement Goran ou mouvement pour le changement, c’est une mouvance politique qui s’appuie sur d’anciens cadres du PDK et de l’UPK sur la base d’un programme politique anti-corruption. Mouvement récent, il a gagné de nombreux sièges au parlement autonome du Kurdistan d’Irak.   TEV-DEM : Mouvement Pour une Société Démocratique, impulsé par le PYD en Syrie, il est censé être l’organe d’auto-organisation des masses du Rojava. Organisé en assemblées de villages et de quartiers, celui-ci joue un rôle majeur dans l’organisation et la prise de décision dans le domaine civile au Rojava.   Yézidis : Les Yézidis sont un peuple kurdophone qui pratique un culte dérivé du zoroastrisme. Principalement basé dans le Shengal, ils furent victime d’un horrible génocide par les djihadistes de Daech, où les hommes étaient exécutés sommairement et les femmes et les enfants réduits à l’esclavage sexuel avant que les HPG/YJA-STAR et YPG/YPJ n’interviennent pour en sauver la majeure partie.   KCK : L’Union des Communautés du Kurdistan est un organe impulsé par le PKK, censé être la représentation du mouvement kurde. Celui-ci est tiré des concepts du « confédéralisme démocratique » où le mouvement kurde doit être représenté dans des organisations larges.   Le mont Qandil : Situé dans les confins de l’Irak, proche des frontières iranienne et turque, il est le sanctuaire du PKK. C’est depuis cette chaîne de montagne que le PKK organise sa stratégie et ses plans d’actions.   Masssoud Barzani : Leader absolu du PDK et maître du Kurdistan autonome d’Irak, Massoud Barzani a bâti son immense fortune sur l’héritage de son père Molla Mostafa Barzanî, et la confusion entre ses richesses, celles des institutions du Kurdistan autonome d’Irak et celles du PDK.   AKP : Le Parti de la Justice et du Développement est un parti issu des mouvances islamistes de Turquie. Son véritable chef Recep Tayyip Erdogan, président de la République de Turquie, a réussi à s’imposer au fil des ans comme son leader incontesté et autoritaire, n’hésitant pas à purger l’appareil d’Etat de ses anciens alliés : la confrérie Gülen. L’AKP a pris le pouvoir en 2002, quand il avait réussi à obtenir les votes kurdes dans l’espoir qu’un processus de paix puisse aboutir. Depuis 2002, il n’a subi aucun véritable revers électoral jusqu’à récemment et la montée en puissance du HDP.   HDP : parti démocratique des peuples, dans lequel sont coalisés plusieurs partis de gauche, mais qui regroupe aussi des individu-e-s. Il est issu du mouvement politique kurde, mais rassemble aussi d’autres « minorités » et des turcs, celui-ci à mis un coup de semonce dans le paysage politique turc en rentrant au parlement avec plus de 13% des voix en 2015. Il a gêné les ambitions d’hyper-présidentialisation de Recep Erdogan qui ne compte pas en rester là. Depuis, l’AKP d’Erdogan et la police mènent une répression de grande envergure contre le HDP.   CHP : Le Parti Républicain du Peuple est un parti turc, laïque et nationaliste de « centre-gauche ». Kémaliste, c’est à dire se considérant dans la droite lignée de Moustapha Kémal fondateur de la république de Turquie, il fut l’un des grands garants de l’ordre bourgeois et républicain à la sauce française épicée à la turque (les Kémalistes se réclamant de l’héritage de la révolution française). Depuis le début de leur existence politique, les kémalistes ont toujours été les garants d’une république une et indivisible très répressive envers les minorités.   MHP : Le Parti d’Action Nationaliste est un parti ultra-nationaliste, panturc et islamiste. Lié aux sombres Loup gris, mouvement néo-fasciste et anticommuniste viscéral, il a toujours été à la pointe de la répression contre les mouvements révolutionnaires turcs. Lié aux services secrets turcs, il est soupçonné d’avoir commandité de nombreux assassinat comme celui-ci des trois femmes kurdes, dont une fondatrice du PKK, à Paris en 2013.   Rojava : L’entité politique née au Kurdistan syrien à la suite de la révolution kurde du 19 juillet 2012. Il désigne en kurde la partie ouest du Kurdistan.   Kurdistan ouest : Kurdistan situé en Syrie.   Kurdistan Nord : Kurdistan situé en Turquie   Kurdistan Sud : Kurdistan situé en Irak   Kurdistan est : Kurdistan sité en Iran   Shengal : Région irakienne frontalière de la Syrie au nord de l’Irak. Elle abrite une importante communauté Yézidi.   Mont Sinjar : Situé dans le Shengal, il fut le refuge privilégié des Yézidis lors de leurs nombreuses persécutions subies à travers les siècles passés. C’est là que les Yézidis ont fui par dizaines de milliers l’invasion de Daech, et que les forces militaires liées au PKK mirent un coup d’arrêt à la politique génocidaire de Daech. C’est aussi là que les Yézidis se sont réorganisés et ont fondé leur nouvelle milice d’auto-défense, les YBS.   YBS : Unité de résistance du Sinjar est une milice impulsée par le PYD et le PKK dans le Sinjar pour assurer l’auto-défense des Yézidis. Elle s’est construite sur le modèle des YPG.   MFS : Le Conseil Militaire Syriaque est un mouvement d’auto-défense des chrétiens syriaques qui compterait 1500 combattants depuis début 2015. Il est l’un des plus fidèles alliés des YPG/YPJ dans leur lutte contre Daech et les islamistes depuis sa fondation en 2013. Les syriaques ont longtemps été divisés entre un soutien aux YPG/YPJ ou au régime. Mais aujourd’hui avec la chute du régime dans les zones du Nord-Est syrien, les Syriaques semblent avoir choisi leur camp en faveur des Kurdes.   Sutoro : le nom de la police syriaque   L’armée Al-Sanadid : c’est un regroupement militaire de tribus arabes alliées aux YPG/YPJ. Leur drapeau est rouge avec des lettres imprimées couleur or en calligraphie arabe.   Asayesh : police en kurde   MIT : Organisation du Renseignement National qui sont les services secrets turcs. Cette organisation est complexe et ses différentes branches sont sous influence de diverses obédiences politiques. Actuellement c’est principalement l’AKP qui le contrôle.   Daech : Acronyme d’Etat islamique en Irak et au Levant. Daech est considéré par les Kurdes comme une milice fasciste et barbare soutenue par les services secrets turcs. Depuis des années de nombreuses preuves s’accumulent sur les liens étroits que le MIT entretient avec Daech dans le silence quasi-total des médias occidentaux.   SAA : L’Armée Arabe Syrienne, armée régulière du régime de Bachar El-Assad   Katiba : brigade rebelle syrienne.   FSA/ASL : Armée syrienne libre, aujourd’hui c’est un morcellement de groupes rebelles fortement islamisés.   Burkan EL-Firat : Force de l’Euphrate ou Volcan de l’Euphrate est un regroupement pour faire des opérations militaires conjointes entre l’ASL et des YPG/YPJ pour combattre Daech dans le canton de Kobani.
31 Janvier 2017,  Raphaël Lebrujah   Carte via l’institut kurde de Paris
 

Le coprésident du TEV-DEM : le Congrès national kurde pourrait se tenir au Rojava

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Aldar Xelil, le coprésident du Conseil exécutif de TEV-DEM [Mouvement pour une société démocratique], a répondu à quelques questions de l’agence de presse ANHA sur sa visite au Kurdistan du Sud et sa rencontre avec Hemid Derbendi, responsable du Rojava pour la présidence du Kurdistan. Xelil a visité le Kurdistan du Sud et a proposé que le Congrès national kurde se tienne à Rojava. En déclarant que le peuple kurde a prouvé une fois de plus son leadership dans la révolution démocratique en Syrie, Xelil a déclaré : « L’établissement d’une Syrie démocratique est la tâche commune de tout le peuple syrien. Nous continuons notre lutte pour les Kurdes ainsi que d’autres questions liées à l’avenir de la Syrie. Le but de cette lutte est la solution de la situation compliquée de la Syrie et le développement d’un projet démocratique. Le but de notre projet est de résoudre la situation syrienne complexe tout en œuvrant pour l’unité nationale des Kurdes. En fait, l’unité du peuple kurde est l’une de nos cibles les plus importantes ». « L’unité nationale kurde est notre cible » Aldar Xelil a souligné que certains partis kurdes ne servent malheureusement pas les intérêts des Kurdes et qu’ils entretiennent des relations avec des partis de l’opposition dite « syrienne ». Soulignant que le TEV-DEM a proposé aux partis kurdes de tenir le Congrès national du Kurdistan au Rojava, Xelil a déclaré : «Notre objectif est de jeter les bases du Congrès national du Kurdistan, afin que nous puissions réaliser l’unité nationale kurde. » Parlant de la visite au Kurdistan du Sud, Xelil a déclaré que TEV-DEM travaillait pour l’établissement de l’unité kurde au Rojava et pour résoudre tous les problèmes qui pourraient surgir. Il a ajouté : « La réunion que nous avons eue avec Derbedi était positive. Ils ont exprimé leur soutien à l’initiative de TEV-DEM et ont également exprimé que ces négociations auront un impact sur les parties qui ont agi de concert avec l’Etat turc dans l’occupation d’Afrin. Il n’est pas possible pour eux d’avoir une alliance avec ces partis. Ils ont montré qu’ils ont trahi leur peuple une fois qu’ils ont soutenu l’Etat turc dans l’occupation d’Afrin ». Quant aux allégations publiées dans certains médias proches du PDK au sujet d’une alliance entre le TEV-DEM et l’ENKS [le Conseil national kurde de Syrie qui collabore avec la Turquie], Xelil a déclaré : « Nous n’avons connaissance d’aucune alliance entre ces deux organisations. La réunion que nous avons eue a été organisée dans le but d’évaluer la situation du peuple kurde, pas pour la formation d’alliances, comme le prétendent certains médias proches du PDK ». Source

Aperçu de l’évolution démographique à Afrin

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AFRIN – Le changement démographique opéré par l’Etat turc dans le canton kurde d’Afrin continue sous le regard complice de la communauté internationale.

Depuis le début du mois de mai, 1 139 mercenaires et leurs familles ont été installés dans la région à la suite de l’occupation du canton d’Afrin par la Turquie, dans le nord de la Syrie, en totale violation du droit international.

Selon un rapport de l’agence de presse ANHA, basé sur des données fournies par des sources d’Afrin, depuis le 5 mai 1 139 mercenaires et leurs familles évacués de la Ghouta orientale, Damas et ses environs, Qelemun, Dimer Muedemiya, Babila, Risen, Telbise et Homs ont été installés dans les districts de Jindires, Sherawa et Mabata, dans le canton d’Afrin.
 
D’autre part, certains villages et zones où sont stationnés des soldats turcs ont été déclarés « zones militaires restreintes ».
 
Les village du district de Jindires
 
Telef : Zone réservée aux militaires
 
Kefer Zeyt : 150 maisons, quatre familles de Ghouta installées
 
Kanî Gewrik : zone militaire turque
 
Qicûma : 35 maisons, cinq familles de Ghouta installées
 
Askanah orientale : 80 maisons, trois familles de la Ghouta orientale installées
 
Gewrikê : 160 maisons, sept familles de la Ghouta orientale installées
 
Feqîra : 80 maisons, 15 familles d’Homs, cinq familles de la Ghouta orientale installées
 
Bircikê : 30 maisons, quatre familles de Homs installées
 
Meska Jorîn : 57 maisons, une famille de Ghouta orientale installée
 
Dêr Belût : 100 maisons, 10 familles de Homs installées
 
Dīwan : 25 maisons, 18 familles de la Ghouta orientale et de Homs installées
 
Celeme : 930 ménages, 100 familles de la Ghouta orientale, 25 familles de Homs installées
 
Çeqala : 40 familles de la Ghouta orientale installées
 
Les village du district de Sherawa
 
Sadira : 160 maisons, six familles de la Ghouta orientale
 
Xerzawiya : 400 maisons, 200 familles de la Ghouta orientale, 15 familles de Douma, trois familles de Qibtan Cebel, situées près d’Alep
 
Birc Ebdula : 350 maisons, 50 familles de la Ghouta orientale installées
 
Basûta : 460 maisons, 110 familles de la Ghouta orientale installées
 
Basûfan : 250 maisons, 50 familles de la Ghouta orientale installées
 
Birc Heyder : 150 maisons, 30 familles de la Ghouta orientale et de Nebik installées
 
Berad : 450 maisons, 20 familles de la Ghouta orientale ont été installées
 
Birc Silêman : 30 maisons, huit familles de la Ghouta orientale installées
 
Les village du district de Mabeta
 
Mürkan : 50 familles de la Ghouta orientale installées
 
Sariya : Quatre familles de la Ghouta orientale installées
 
Habo : Neuf familles de la Ghouta orientale sont installées
 
Şeytana: six familles de Duma ont été installées
 
Gewrika Jêrîn: Trois familles de la Ghouta orientale sont installées
 
Gewrika Jorîn: Quatre familles de la Ghouta orientale installées
 
Erba: 18 familles de la Ghouta orientale installées
 
Bedîna: 23 familles de la Ghouta orientale installées
 
Dimiliya : Neuf familles de la Ghouta orientale sont installées
 

Gemrûk : 13 familles de la Ghouta orientale installées

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L’armée turque détruit un autre site historique à Afrin

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AFRIN – La mosquée d’Henan a été pillée et la tombe de l’écrivain kurde Dêrsimî a été détruite.

 
Des images de la Mosquée d’Henan, lieu de pèlerinage dans le village de Kafr Jana, à Sera, qui a été pillé par l’armée turque, ont été publiées dans les médias sociaux.
 
Les images montrent que de nombreux objets contenus dans la mosquée ont été volés alors que d’autres ont été dispersés.
 
L’armée turque a également détruit la tombe du légendaire écrivain et penseur kurde Nuri Dêrsimî, qui était inhumé sur les lieux de pèlerinage.
 
Les personnes qui ont enregistré la vidéo déclarent que les gangs ont tout volé et que rien n’a été laissé dans la mosquée d’Henan.
 
La mosquée d’Henan est l’un des sites historiques les plus importants d’Afrin.
 
Selon des sources de la région, la tombe de l’écrivain et penseur kurde Nuri Dêrsimî a également été détruite par l’armée turque.
 
Nouri Dêrsimî a soutenu de nombreux soulèvements kurdes contre l’Etat turc et a joué un rôle important dans l’organisation des rébellions.
 
L’Etat turc veut détruire le patrimoine culturel kurde
 
Les violations de l’armée turque et de ses bandes de mercenaires ne visent pas seulement des civils innocents et leurs propriétés à Afrin, mais aussi les sites historiques et culturels. L’objectif est d’éliminer le patrimoine culturel d’Afrin ainsi que ses peuples.
 
Le ciblage et la destruction des sites historiques et culturels sont strictement interdits par une série de conventions internationales.
 
Le bombardement de sites archéologiques et de mosquées à Afrin fait partie de l’attaque systématique et directe de l’armée turque, qui peut être considérée comme un acte de terrorisme selon les règles du droit international et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
 
L’armée turque a détruit de grandes parties du temple d’Ain Dara, qui remonte à des milliers d’années (12 000 ans selon certains experts). En outre, l’armée turque a ciblé la mosquée Salah Al Din et le cimetière de Jindires.

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Comprendre le système interne des communes du Rojava

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La commune est l’unité la plus fondamentale de l’organisation politique et de la gouvernance, principalement mise en œuvre dans les zones centrales sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la Syrie du Nord. Les communes existent au niveau des hameaux, des villages et des quartiers. Les documents présentés dans ce post décrivent la structure interne et le fonctionnement des communes. Le document date de 2014 et a été publié par le TEV-DEM (Mouvement de la société démocratique), une coalition dont le Parti de l’Union démocratique (PYD) est la principale composante. Toute personne âgée de plus de 16 ans et résidant sur le territoire d’une commune est considérée comme membre de cette commune. La structure de base d’une commune est la suivante : – Présidence conjointe – Commission administrative – Comités Le nombre et le type de comités varient selon les régions. Par exemple, une commune d’un quartier urbain sans production agricole n’aura probablement pas de comité agricole. Certains comités d’une commune donnée peuvent former leurs propres sous-communes pour participer à la commune générale de leur région. Outre cette structure de base, voici quelques observations notables : Bien que les documents soulignent à plusieurs reprises l’absence de discrimination contre la participation dans les communes sur la base des affiliations (même politiques), le TEV-DEM est le « premier parmi les égaux » dans la supervision du système. Par l’intermédiaire de ses comités, la commune touche à la plupart des aspects de la vie dans la région où elle fonctionne. Il est donc tout à fait logique de s’attendre (par exemple) à ce que tout nouveau projet et toute nouvelle entreprise dans ce domaine doivent être approuvés et réglementés par la commune. Les concepts d’éducation idéologique, de formation et d’éveil sont un aspect clé du fonctionnement de la commune. Ce document présente des principes idéologiques clairs, tels que l’accent mis sur l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que sur la nécessité de la participation des femmes à la vie commune. Vous trouverez ci-dessous les documents traduits dans leur intégralité. Le système interne des communes du Rojava Publications de TEV-DEM 2014 Préface L’homme s’est civilisé et a utilisé son esprit et sa pensée s’est développée et il est allé de l’avant pour découvrir les premiers moyens de l’agriculture et de les développer à travers la femme. Avec l’avancée de la première société agricole développant l’art et le folklore, la formation des premiers villages et la composition des groupes ont vu le jour. La vie de l’homme est devenue plus stable pour que la société naturelle se forme avec elle et que la communication apparaisse entre les membres du village. De là, l’homme est devenu une personne civilisée et développée, constituant les premières racines de la civilisation humaine – « La civilisation de la société naturelle » : la civilisation néolithique issue de la Mésopotamie au Kurdistan. A ce stade les contingents humains commencent à vivre sous forme de groupes et à construire les premiers villages (vers 12 000 avant Jésus-Christ). Et ce fut ainsi avec la découverte de l’agriculture et son implantation par la femme. Avec cela, commence le processus de domestication des animaux en Haute Mésopotamie et dans un village où les relations entre les membres étaient libres sur la base d’une production et d’un travail conjoints, avec une division et un bénéfice conjoints. Cette étape représente le développement d’un état d’esprit sociétal très important parmi les gens. Dans cette étape, il y a une relation communautaire naturelle dans laquelle ils se divisent le travail entre eux et travaillent ensemble. Et tout le travail et il n’y avait pas besoin de l’existence de la tromperie et de l’envie. Ces sociétés ou ce village étaient appelés « comme » ou « commune » ou « kilan » : c’est-à-dire la première famille ou premier peuple, et les membres de la commune ou kilan travaillaient ensemble et produisaient et vivaient ensemble : c’est-à-dire qu’ils se voyaient comme une seule famille unie, car il n’y avait pas de propriété privée, car la vie reposait sur la participation à tout. Et l’homme, à ce stade, traitait tout dans la nature comme ayant une valeur et une sainteté – tout comme l’âme de l’homme a une valeur et une sainteté – et considérait tout autour de lui comme un partenaire pour lui et dans une relation mutuellement et conjointement bénéfique s’appuyant sur un état d’esprit de relations sociales communautaires dans lesquelles il vivait parmi son kilan (peuple), fondé sur l’état d’esprit de la mère-femme. Les relations de l’homme à ce stade avec le kilan ont été puissantes et sacro-saintes, la raison étant le travail en commun, ainsi que la production et la défense en commun, car défendre le kilan et son unité signifie défendre tout ce qui est présent, chaque être et chaque membre de la société du kilan. Le kilan était considéré comme une raison principale et une garantie pour la survie et le développement de l’homme, car il n’était pas possible pour une personne isolée d’obtenir suffisamment de produits par elle-même, car il n’était pas non plus possible pour elle de se développer et de se protéger ou de produire quoi que ce soit sans le kilan ou comme, pour le kilan et l’individu en tant qu’entité unique et unie, rendant difficile la séparation entre les deux. Tous ont travaillé, tous ont produit et tous ont participé à la vie, au bénéfice, à la défense et à la production. Et en effet, la proximité de cet état d’esprit était telle que tout avait un esprit qui créait l’équilibre mutuel et fermait le chemin avant le sabotage et la tromperie, et ainsi la société naturelle prenait la forme d’un système communautaire. A l’apparition de la propriété privée et de son développement, la femme a été dépossédée de ses droits et de sa place sociale avec l’établissement de la société sumérienne et l’individualisme est apparu et s’est développé. Avec l’implantation de cet état d’esprit individualiste, la place spéciale de l’égalité et de la liberté entre les hommes a été détruite. Cela a conduit à l’arrivée de l’autocratie alors qu’on entrait dans l’ère libérale capitaliste, jusqu’au plus haut niveau de risque en menaçant l’unité et l’existence de la société humaine dans son ensemble, car l’homme s’est rapproché du cannibalisme et a violé la nature, car dans ce système, l’individu passe avant la société, de sorte que chacun pense d’abord à lui-même et ne pense pas à ceux qui l’entourent et considère tout pour lui-même et pour son bien. C’est l’égoïsme qui tue le sentiment sociétal, donc l’homme doit défendre les valeurs de la société naturelle dans la liberté et l’égalité et dans cette étape pour que nous puissions construire une société éthique, politique, écologique qui doit revenir aux valeurs de la société naturelle et aux fondements du système communautaire : dans lequel tout travail pour le bien de l’un travaille pour le bien de tous, et tout travail, produire, défendre, protéger et participer sans discrimination. Nous – les gens du Rojava – croyons que l’homme possède de grandes capacités d’innovation et que ces capacités d’innovation ont une qualité riche et variée au sein de la structure sociétale et que ces structures sociétales peuvent préserver leur existence en s’appuyant sur la vérité précieuse et pour qu’ils puissent réaliser leur développement, ils ont besoin d’exemples libres et démocratiques. Ainsi, l’administration autonome et le système communal est le meilleur exemple pour réaliser ce besoin, car il réalise l’intégration dans ce qui est entre les structures, les unités et les organisations sociétales sur la base de la réalisation de la division conjointe et du travail avec la préservation de toutes les composantes sociétales dans leur diversité et leurs spécialités. Chapitre un Principes généraux Article premier Nom de l’institution : la commune ou commune sociétale. Article deux : Sa nature : La commune est une institution sociétale, économique, politique et de services du système démocratique communal, établie sur le principe de la démocratie directe, de la liberté de la femme et de l’écologie entre les peuples. Elle s’organise de manière horizontale et pyramidale, loin de l’autorité ou de l’État. Elle adopte la réalisation des choix démocratiques qui se développent au niveau de la fondation. Tous ont le droit de participer à tous les niveaux et toutes les composantes, individus et organisations ont le droit d’y participer et le droit de ratifier, de discuter, d’offrir des opinions et d’établir des communes qui leur sont propres. Ils possèdent le pouvoir et des décisions autonomes, visant à construire une société politique libre, démocratique et éthique en s’appuyant sur elle-même pour s’administrer par elle-même et prendre des décisions et résoudre les problèmes qui s’y rapportent. Article deux : Définir la Commune : La commune est la plus petite unité sociétale de la société et la plus efficace, établie sur la base d’une participation directe dans les villages et les quartiers et soucieuse d’organiser et de résoudre les problèmes de la vie quotidienne de la société, et s’engageant à développer des comités s’occupant de toutes les questions sociétales et cherchant à mettre en place des solutions aux problèmes politiques, sociétaux, économiques, culturels et de sécurité, ainsi qu’à l’autodéfense. Elle est considérée comme l’une des composantes les plus importantes du système de la société démocratique afin de relancer la démocratie directe et s’appuie sur le principe de la participation collective et commune. Les communes des quartiers et des villages sont composées de la participation de tous les citoyens qui y vivent et des représentants des comités, des partis politiques et des institutions démocratiques sans discrimination entre ethnicité, religion et affiliation. Ils adoptent leurs décisions publiquement et avec la participation de tous les citoyens de la commune âgés de plus de 16 ans. Leur légitimité s’étend du peuple directement par le biais de la démocratie directe. La commune sociétale est le noyau de l’organisation et sa fontaine. Elle est établie en fonction des circonstances et des conditions sociétales dans les villages, les quartiers et les municipalités, et même au niveau des rues et des petits centres résidentiels. La commune représente un mini conseil pour le quartier ou le village. Le nombre de membres de la commune d’un village ou d’un quartier est de 7 à 300 personnes, et si ce nombre est dépassé, la commission administrative peut le diviser en deux communes. Article quatre : Adhésion : Tout individu et tout citoyen habitant avec les frontières géographiques de la commune dans les villages ou les quartiers est considéré comme membre de la commune, quelle que soit sa religion, son appartenance ethnique ou son affiliation. Article cinq : Objectifs des communes : 1. Développer la conscience culturelle démocratique et la coexistence pacifique dans la société. 2. Construire des canaux pour traiter et coopérer avec toutes les composantes de la société. 3. Développer conjointement une conscience économique participative et coopérative parmi les membres de la société. 4. S’efforcer de réaliser la coexistence mutuelle entre toutes les composantes et tous les groupes de la société dans le cadre de l’administration autonome démocratique au Rojava. 5. Rechercher la concordance entre toutes les composantes du Rojava sur la base de l’unité de la diversité et en respectant leurs désirs particuliers. 6. Organiser toutes les composantes de la société culturellement, socialement et économiquement pour répondre à tous leurs besoins et leur vie commune sur des bases sociales naturelles. 7. Entreprendre le renforcement des liens de fraternité, d’affection et de séries entre les habitants de ce quartier, de cette rue ou de ce village, sans distinction de sexe, d’appartenance ethnique ou de religion. Article Six Principes des communes : 1. Construire le membre libre et démocratique de la commune dans la société et lutter contre toutes les formes d’autocratie. 2. Travailler à la construction d’associations et de coopératives propres aux communes qui participent au développement de l’économie des moyens de subsistance des membres des communes. 3. S’efforcer de bâtir une démocratie sociétale et une coexistence mutuelle entre toutes les composantes et tous les groupes de la société ainsi que les cultures et les religions. 4. S’appuyer sur l’organisation de la société depuis les plus petits groupements résidentiels dans le village et l’organisation jusqu’aux conseils d’organisation dans les quartiers, les municipalités et les villes. 5. S’efforcer d’inclure tous les groupes de la société des ethnies, des écoles de pensée, des groupes culturels, des travailleurs, des femmes et des jeunes, et de résoudre toutes les questions qui les concernent. 6. Appliquer un ratio de 50% pour les deux sexes dans tous les domaines et à tous les niveaux. 7. S’efforcer de raviver la démocratie directe qui conduit la société à construire une politique démocratique et à y participer. 8. L’existence de discriminations et de patronages dans les communes ne doit pas être acceptée. 9. L’égalité entre l’homme et la femme dans tous les domaines de la vie. 10. La commune est chargée de prendre des décisions et de suggérer des lois dans les frontières de la région géographique qui lui sont affiliées. 11. La commune travaille selon le système des comités. 12. La commune peut dissoudre ou modifier les commissions administratives qu’elle a désignées selon les principes lorsqu’il y a relâchement dans l’exécution de ses obligations. Article sept : La demeure de la commune (Komingeh): Ceci représente le centre et l’adresse officielle de la commune et fonctionne comme le lien entre les institutions démocratiques, sociétales et officielles pour faciliter les questions officielles et de service pour les citoyens habitant dans les frontières géographiques de cette commune et travaille pour résoudre tous les problèmes sociétaux de la commune. Toutes les communes des villages et des quartiers doivent ouvrir leur propre demeure commune (komingeh) ou selon les circonstances, il est possible que plusieurs petites communes proches les unes des autres dans un quartier ouvrent un komingeh, car il est également possible de l’ouvrir dans les zones limitrophes des villages et des quartiers dans les villes et les municipalités. Les komingehs sont les domaines d’organisation dans lesquels la culture sociétale démocratique et les valeurs morales sont produites sur le principe de la démocratie et de la liberté et ils sont transmis à la société par des individus libres et ils portent la qualité d’écoles de démocratie et de centre de renforcement de la culture communautaire dans la société comme des académies des quartiers et des villages. Ils s’efforcent de réaliser la coexistence mutuelle entre toutes les composantes, cultures, religions et groupes sociaux dans le cadre de la nation démocratique. Chapitre deux Article huit : Mécanisme de formation de la commune : En entreprenant de former la commune dans un village ou un quartier, les étapes suivantes doivent être mises en œuvre : 1. La partie mandatée doit informer tous les citoyens qui vivent dans ce village ou ce quartier âgés de plus de 16 ans pour assister à la réunion tenue pour établir la commune. 2. Tous les citoyens qui habitent dans le village ou le quartier désigné par la partie en charge doivent être considérés comme membres de la commune, avec des tentatives en cours pour inclure toutes les personnes du village ou du voisinage dans ce système communal ou cette commune. 3. Tous ceux qui assistent à la réunion, des femmes et des hommes, ont le droit de vote et de candidature à tous les niveaux dans la commune et au scrutin secret. 4. Le citoyen qui ne prend pas sa place dans la commune de son village ou de son quartier ou d’une autre commune n’a pas le droit de postuler à un autre poste dans les conseils de la société démocratique et dans l’administration autonome. 5. La commune, lors de sa réunion de fondation et d’ouverture, doit élire la présidence commune et la commission administrative pour celle-ci, qui doit être considérée comme responsable et supervisant tous les travaux de la commune, avec des comités également à former en fonction des besoins. Ainsi la commune est composée de : a) La présidence conjointe. b) La commission administrative (composée de la présidence conjointe et des représentants des commissions). c) Les comités. d) Les membres. 6. Tous les membres de la commune ont droit à la participation et à la candidature à la présidence conjointe et à la commission administrative, indépendamment de leur appartenance politique, religieuse, ethnique ou de genre. 7. Les membres de la présidence commune de la commune sont considérés comme étant directement membres du conseil des quartiers et des lignes.
8. La commune représente la volonté du village ou du quartier donc tous les citoyens doivent participer pour exprimer leurs opinions sur les sujets fondamentaux qui les concernent parce que la commune est la source de la prise de décision.
 
9. Chaque commune d’un village ou d’un quartier a sa nature particulière qui doit être prise en compte dans la formation des comités. Il n’est pas nécessaire de former tous les comités de la commune, c’est-à-dire chacun selon ses besoins.
 
10. En formant et en établissant les communes, un ratio de 50% pour chaque sexe doit être appliqué.
 
11. Lorsque la présidence commune ou la commission administrative se trouve confrontée à un vide, la commune peut élire de nouveaux membres pour combler le vide.
 
12. Les comités des communes doivent être formés en fonction de leurs particularités et de leurs besoins. Ces comités sont les suivants :
 
1. Comité des femmes.
2. Comité de la jeunesse.
3. Comité des familles des martyrs.
4. Comité des partis.
5. Comité de conciliation.
6. Comité des langues.
7. Comité de santé.
8. Comité de protection.
9. Comité des services.
10. Comité de formation.
11. Comité d’agriculture.
12. Comité économique.
 
Il n’est pas nécessaire de former tous ces comités dans toutes les communes mais plutôt selon les besoins. Et le nombre de membres des comités est également fonction des besoins, et il n’est pas nécessaire que tous les membres de la commune prennent place au sein des comités.
 
13. En formant la commune générale pour le village ou le quartier, les femmes, les jeunes, les familles de martyrs, les partis politiques, les langues etc. peuvent constituer leurs propres communes et envoyer leurs représentants dans la commune générale.
 
14. La commission administrative de la commune est élue parmi les représentants des comités, des partis et des institutions démocratiques présents dans la commune.
 
15. Tous les membres de la commune du village ou du quartier doivent travailler pour inclure de nouveaux membres dans la commune.
 
16. Chaque membre peut prendre place dans plus d’une commune selon la nature et les circonstances de son travail.
 
17. Parallèlement à l’organisation des villages et des quartiers au sein de la commune, toutes les fondations sociétales doivent s’organiser selon le système communal.
 
Chapitre trois
 
Article Neuf :
 
Droits de la commune :
 
1. Tous les citoyens de la commune sont égaux devant la loi.
 
2. Chaque individu de la commune a le droit de participer à la vie politique et sociétale.
 
3. Nul ne peut être victime de dégradation ou de discrimination en raison de son identité, de sa religion ou de son appartenance ethnique.
 
4. Chaque individu de la commune a la liberté d’expression, d’opinion et d’organisation.
 
5. Toute personne dans la commune a le droit de participer aux élections et à la candidature à tous les niveaux.
 
6. Chaque individu de la commune a le droit de vivre dans l’équilibre écologique au sein de la société écologique et toute personne a le droit de bénéficier des ressources naturelles.
 
7. Toute fondation ou organisation ou composante sociétale a le droit d’établir des communes qui lui sont propres et de participer par l’intermédiaire de ses représentants dans la commune générale du village ou du quartier.
 
8. Protéger les droits individuels des membres de la commune et exiger la comparution de toute violation contre l’individu en s’adressant aux comités supérieurs et aux partis concernés.
 
9. Chaque membre a le droit de participer et d’organiser des activités et des événements démocratiques.
 
10. Toutes les composantes ont le droit de constituer des communes qui leur sont propres et de participer aux communes générales.
 
11. Les droits de l’individu pour le membre dans la commune sont protégés dans toutes les institutions du Mouvement de la Société Démocratique (TEV-DEM).
 
12. Le droit d’être officiellement reconnu par toutes les institutions et commissions sociales de l’Administration autonome.
 
13. Tous les établissements de service, de sécurité et administratifs et toutes les institutions de la société doivent établir leurs relations avec la commune à travers le centre communal (komigeh) et lui accorder une reconnaissance officielle.
 
14. Le citoyen qui ne prend pas sa place au sein de la commune de son village ou de son quartier ou de l’une des autres communes n’a pas le droit de postuler à un poste au sein des conseils de la société démocratique et de l’administration autonome.
Chapitre quatre
 
Obligations fondamentales
 
Article dix :
 
Missions et obligations de la commune :
 
1. Chaque membre de la commune doit assumer des obligations et des missions d’éveil et participer à la vie démocratique et aux élections.
 
2. Participer à la construction de la société ethnique, coopérative et communautaire.
 
3. La commune doit avoir des programmes de formation spéciaux et il est de la responsabilité de chaque individu et membre de la commune d’entreprendre une formation idéologique et de réflexion.
 
4. Chaque individu de la commune doit traiter avec le peuple et la société sans discrimination entre l’appartenance ethnique, la religion et l’affiliation.
 
5. Lutter contre le rejet de la femme ou la violence contre elle.
 
6. Chaque individu dans la commune doit payer ses souscriptions mensuelles au trésor communal.
 
7. Protéger les valeurs et les gains des habitants du Rojava et les défendre.
 
8. En cas de guerre, chaque individu de la commune doit participer effectivement à la défense mandatée pour protéger sa patrie.
 
9. Protéger tous les centres publics et privés aux frontières de sa commune.
 
10. Organiser les questions de la vie quotidienne, qu’elles soient sociales, économiques ou de services, selon les capacités autonomes disponibles.
 
Chapitre Cinq
 
Cadre organisationnel de la commune
 
Article 11 :
 
a) La présidence conjointe
 
La présidence commune de la commune est élue directement par les urnes lors de la première session du conseil général de la commune. La présidence paritaire est réélue tous les deux ans lors de chaque élection. La présidence commune n’a pas droit à plus de deux mandats consécutifs pour la présidence conjointe de la commune.
 
La coprésidence est chargée d’entreprendre les procédures pour tenir toutes les réunions de la commune, administrer ses travaux et coordonner entre tous ses comités qui travaillent à l’intérieur des limites de la commune par l’intermédiaire de leurs représentants. Elle est responsable de tous les travaux de la commune et de la tenue des réunions de la commission administrative de la commune sous une forme régulière sur une base mensuelle et d’évaluer les travaux et les activités des comités et de les documenter dans un rapport au nom de la commune, en soumettant son rapport au conseil du Mouvement de la Société Démocratique (TEV-DEM) dans le quartier ou la région.
 
Article Douze
 
b) La Commission administrative
 
La commission administrative de la commune est composée de la coprésidence, des représentants des comités, partis et organisations démocratiques, et des représentants des communes spéciales issues de ce quartier ou village comme les communes de femmes, de jeunesse, de partis, de langue, de familles des martyrs etc. La commission administrative pour la commune est élue à travers la tenue d’élections générales pour la commune une fois par période électorale par la commune. La commission administrative soumet son rapport à la présidence commune de la commune. La commission administrative et la présidence paritaire se réunissent régulièrement tous les 15 jours.
Article treize :
 
c) Comités
 
La commune s’organise et fait son travail à travers 12 comités dans tous les domaines de travail et chaque comité est administré par son représentant. Chaque commission soumet son rapport mensuel sur ses projets et activités à la commission administrative et à la présidence conjointe de la commune et de ces comités mettent en œuvre les décisions de la commune et les déclarations de distribution de la commission administrative en fonction des programmes administratifs et des lois.
 
La commune est composée d’un certain nombre de comités selon la nature particulière de chaque commune dans les villages, les quartiers et les centres résidentiels. Il n’est pas nécessaire de former tous ces comités dans toutes les communes. Les comités doivent être formés en fonction des besoins, et les comités sont :
 
1. Comité des femmes :
 
Ce comité est composé de personnel féminin et organise et sensibilise les femmes de ce quartier ou village. Elle s’occupe des affaires concernant les femmes, en assure les nécessités, résout tous les désaccords parmi toutes les femmes présentes dans la commune, sans discrimination ni partialité. Ce comité peut constituer sa propre commune et participer à travers ses représentantes dans la commune générale de ce village ou quartier.
 
2. Comité des jeunes :
 
Formé à partir des jeunes hommes et des jeunes femmes vivant dans la commune du village ou du quartier, il organise, éclaire et active les jeunes dans la communauté car ils constituent la force dynamique la plus importante de la société. Le comité supervise également tous les événements de jeunesse dans cette commune et aide à organiser les jeunes hommes et femmes présents dans la commune, à résoudre leurs désaccords et leurs problèmes et à assumer le rôle d’avant-garde parmi les fils de la commune en coordination avec le mouvement de jeunesse de la ville, municipalité ou quartier. Il peut également constituer sa propre commune et participer avec ses représentants à la commune générale de ce village ou quartier.
 
3. Comité des familles des martyrs :
 
Tous les membres des familles des martyrs sont considérés comme membres de ce comité, embrassant les valeurs morales et éthiques des martyrs. Le comité organise les familles des martyrs dans ce village ou quartier et active leur rôle dans tous les domaines de la vie au sein de la société. Il développe également la conscience et la culture démocratique et la coexistence pacifique dans la société, organise les familles des martyrs, et sécurise les besoins des familles des martyrs dans cette commune en coordination avec la fondation des familles des martyrs dans cette région. Il suggère également des projets caritatifs et productifs pour les mettre au service des proches des martyrs. Il organise les archives des martyrs dans ce village ou quartier et l’engagement des obligations envers les martyrs en toute confiance et sincérité.
 
4. Comité des partis et organisations politiques :
 
Composé des membres des partis politiques et des organisations, il entreprend la supervision des questions politiques dans la commune de ce village ou quartier. Ce comité organise également l’élément politique pour le peuple démocratique et développe des activités politiques dans tous les domaines de ce village ou quartier afin de construire la société démocratique politiquement éthique et écologique. Chaque parti ou organisation politique peut constituer sa propre commune et constituer un comité paritaire composé des représentants des partis politiques et organisations présents dans ce village ou ce quartier et participer par l’intermédiaire de ses représentants à la commune générale du village ou du quartier.
5. Comité de conciliation sociétale :
 
Un comité sociétal civil élu par les membres de la commune dans les quartiers ou villages d’expertise et de savoir juridique et sociétal. Le nombre de ses membres est défini en fonction du besoin avec le respect du taux de représentation des femmes dans celui-ci.
 
Les commissions de conciliation examinent tous les désaccords et les plaintes et s’appuient dans leurs travaux sur le principe que la conciliation est le maître des décisions, du dialogue et de la persuasion pour résoudre les désaccords entre les parties en conflit par le compromis et en cas d’impossibilité de parvenir à une solution mutuellement acceptable pour le désaccord ou le refus de l’une des parties d’y assister, le comité de conciliation organise un document comprenant l’objet du désaccord et ses causes en plus de l’avis du comité, puis le renvoie au tribunal spécialisé en la matière de la région.
 
6. Comité des langues :
 
Ce comité supervise les programmes éducatifs relatifs à la langue maternelle et enseigne les enfants de la commune, le village ou le quartier dans la langue maternelle et ouvre des cours d’éducation et de qualification pour les élèves et les étudiants de la commune. Ceci est fait en coordination avec les centres de langues de la région dans le but d’élever le processus éducatif et de le développer sous une forme démocratique dans un cadre éducatif complet et l’enseignement de la langue kurde comme langue principale dans les régions kurdes aux côtés d’autres langues locales.
 
Le comité peut créer sa propre commune indépendante et participer par ses représentants dans la commune générale pour ce village ou quartier.
 
7. Comité de santé :
 
Sa mission est de servir la société en matière de santé et de prendre soin de la santé publique à travers des programmes et des plans de sensibilisation et de protection contre les maladies et maladies transmissibles et infectieuses. Le comité supervise les questions de santé dans la commune et enregistre les noms des patients dans cette commune et leur fournit les médicaments, les soins médicaux et de santé nécessaires auprès des centres de santé du Croissant-Rouge kurde et de l’organisation Médecins Sans Frontières. Il donne également des conférences sur la santé, l’environnement et les maladies transmissibles. Le comité donne des cours sur les soins infirmiers pour les fils de cette commune, et cela se fait en coordination avec le conseil de santé de la région.
 
8. Comité d’autodéfense :
 
Ce comité protège les villages, les quartiers et les libertés sociétales fondamentales des peuples du Rojava. Il est chargé de protéger les acquis de la révolution du Rojava et de développer l’organisation et la conscience tout en protégeant toutes les propriétés publiques et privées sans discrimination et en protégeant la nuit, sous la forme de patrouilles en coordination avec l’administration générale pour l’auto-défense et les Asayish dans la région.
 
9. Comité des services :
 
Ce comité est un organisme de services qui offre les services fondamentaux aux citoyens de la commune et assure le suivi des services d’électricité, d’eau, de pain et d’assainissement en coordination avec les centres municipaux et dans les quartiers.
 
10. Comité de formation :
 
Ce comité est chargé de former les membres de la commune, de les sensibiliser et de les éduquer, dans la pensée et l’idéologie. Il donne également des conférences culturelles, sociétales et historiques aux membres de la commune sous une forme régulière.
11. Comité agricole
 
Ce comité est principalement formé dans les villages agricoles. La mission de ce comité est de s’occuper des questions agricoles et de sécuriser leurs besoins – de semences, pesticides, engrais, machines agricoles et la moissonneuse – en plus de les superviser en coordination avec le secteur agricole et l’institution dans la région.
 
12. Le Comité économique et social
 
Ce comité développe le régime économique et une mentalité économique démocratique et communautaire. Elle crée également des associations et des coopératives commerciales, agricoles, de consommation et de production dans les villages ou les quartiers selon les besoins, sur la base du principe de la participation collective pour répondre aux besoins de la société. Le comité applique et développe également des projets de production qui visent à élever le niveau de vie et à améliorer la situation matérielle des membres de la commune en coordination avec le centre de développement économique de la région, en augmentant la production et la capacité de l’activité économique et en développant l’économie coopérative et l’économie de participation conjointe.
 
Beaucoup d’autres comités peuvent être formés comme le comité d’art et de culture, le comité de travail et des ouvriers, le comité de professionnels etc., selon le besoin.
 
Chapitre Six
 
Système de réunions et de travail
 
Article quatorze
 
Moyens de travail dans la commune :
 
1. Les membres de la commune se réunissent à la majorité une fois par mois.
 
2. Le mandat électoral pour la commune est de 2 ans, et la présidence conjointe, la commission administrative et les comités à chaque mandat électoral.
 
3. La présidence commune de la commune doit être élue pour deux mandats consécutifs seulement.
 
4. La commune peut changer l’un des membres de la présidence commune, de la commission administrative ou des commissions dans les cas suivants :
 
a) Le relâchement et le manque d’engagement de ses obligations.
b) Exploiter la position administrative pour des questions personnelles ou familiales.
c) Violer le système interne de la commune.
 
5. La présidence conjointe est l’organe qui gère les travaux de la commune et leur préparation, tout comme elle supervise l’avancement des travaux de la commune selon les plans mis en place et supervise l’avancement du travail de coordination.
 
6. En cas de manque de participation de la présidence conjointe, leurs assistants peuvent diriger la réunion.
 
7. Selon son travail et ses besoins, la commune forme les comités nécessaires pour elle-même : de 5 à 12 comités.
 
8. Le nombre de membres des comités est de 3-7 membres et plus.
 
9. L’administration communale est composée de la présidence commune et de représentants (la coordination).
10. Tous les membres de la commune, et selon leurs conditions, doivent être soumis à des stages de formation fermés ou ouverts.
 
11. La présidence commune de la commune soumet son rapport mensuel au conseil de quartier ou de région.
 
Article quinze
 
Système de réunions :
 
1. L’administration communale – composée de la présidence mixte et de la commission administrative (représentants des commissions) – tient ses réunions deux fois par mois de façon régulière.
 
2. Chacun des comités de la commune tient ses réunions séparément et deux fois par mois.
 
3. L’administration communale (la présidence commune et la coordination) se réunit régulièrement avec les commissions une fois par mois.
 
4. La présidence commune organise une fois par mois une réunion des communes formées dans l’un des quartiers ou dans l’une des lignes des villages, puis rédige son rapport mensuel au conseil de quartier ou de ligne.
 
5. Tous les quinze jours, la réunion des comités de la commune est tenue et une fois par mois ils présentent leur rapport à la réunion de l’administration communale.
 
6. Toutes les communes doivent recevoir une formation idéologique et de réflexion au moins une fois par semaine.
 
7. En cas d’urgence, et en cas de décès d’un des membres de la présidence mixte ou de la commission administrative ou d’un certain nombre de membres de la commune, une réunion d’urgence pour la commune peut être organisée.
 
8. La commune tient sa réunion annuelle avec la participation de la plupart de ses membres une fois par an pour évaluer ses événements et activités au cours de l’année écoulée.
 
Article seize
 
Moyens d’adoption des décisions :
 
1. Les sujets d’action de la réunion de la commune sont définis par la commune elle-même en fonction des besoins et des nécessités.
 
2. La présidence commune de la commune peut définir entre elle les questions d’action de la réunion et les soumettre sous la forme d’une suggestion à la réunion de la commune, et si elles sont acceptées par la majorité, elles peuvent être acceptées.
 
3. Chaque membre est libre de soumettre son idée à la réunion et ceci en fonction des valeurs démocratiques et en soumettant des opinions et des suggestions.
 
4. Les moyens de prendre des décisions seront pris par la majorité présente à la réunion et ils seront adoptés par des discussions et persuasion.
 
5. Tous les membres sont tenus de mettre en œuvre les décisions adoptées dans la commune.
 
6. Toutes les actions concernant la commune doivent être discutées par celle-ci avec la décision qu’elle juge appropriée pour leur résolution, car elle possède le pouvoir et la décision finale de les appliquer et de les mettre en œuvre.
 
7. La commune de l’un des villages et des quartiers n’a pas le droit de prendre des décisions décisives concernant d’autres communes.
 
8. En ce qui concerne les actions et les questions liées aux institutions en dehors de la commune, elles prendront la forme de suggestions, de consultations et de coordination avec elles.
 
9. Chaque commune doit avoir un centre officiel au nom d’un komingeh.
 
10. Chaque commune doit avoir son propre timbre et nom.
Chapitre sept
 
Rendre la commune active
 
Article dix-huit
 
Moyens de rendre la commune active
 
Pour que la commune puisse être active dans la société, les mesures suivantes doivent être prises :
 
1. Chaque commune doit avoir un nom clair, nommant de préférence les communes après les noms des martyrs, avec une adresse définie comme l’adresse du komingeh, afin que toutes les institutions et les membres puissent s’en occuper officiellement.
 
2. Pour que la commune soit active et officiellement reconnue par toutes les institutions du TEV-DEM et les centres de l’Administration autonome, les droits de ses membres doivent être protégés par ces institutions et centres.
 
3. Chaque commune doit avoir son propre programme de formation. S’il n’y a pas de système de formation, la mentalité sociétale démocratique et la liberté ne peuvent être comprises et mises en œuvre.
 
4. Les communes devraient avoir des relations officielles avec les offices municipaux, les Asayish et les conseils des villages et des quartiers, et de même ces institutions et centres doivent reconnaître le caractère officiel de ces communes.
 
5. Chaque commune sociale doit avoir une association coopérative spéciale, de sorte qu’il puisse y avoir une organisation de l’économie sociale pour la société et que les situations économiques et de vie des membres de la commune puissent être améliorées.
 
6. Toutes les commissions de l’Administration Autonome Démocratique et de ses institutions doivent reconnaître officiellement les communes et traiter avec elles comme les autres institutions.
 
7. Chaque commune doit avoir ses propres timbres, documents d’identité, registres de système et déclarations officielles pour être référés à toutes les institutions et centres comme le Dawr al-Sha’ab, les bureaux municipaux, le recrutement militaire et l’Institution d’Agriculture et d’Elevage et les carburants etc.
 
8. Chaque commune doit avoir ses propres archives dans lesquelles elle documente tous les renvois et les questions qui lui viennent des institutions, des membres et des questions qu’elle entreprend et documente dans des registres spéciaux.
 
9. Toutes les commissions, la coprésidence et les commissions administratives des communes doivent se conformer aux horaires officiels d’ouverture des centres komingeh dans les quartiers et villages en rotation.
 
10. Les commissions administratives pour les communes, lors de la tenue des réunions des conseils généraux dans les villages ou les quartiers, doivent déclarer leurs activités et événements au peuple durant la période écoulée.

IRAN – Un poète kurde de Khorasan condamné à 74 coups de fouet

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IRAN – Un journaliste et écrivain du nord du Khorasan a été condamné à 74 coups de fouet pour avoir « insulté les fonctionnaires judiciaires ». Selon le Kurdistan Human Rights Network (KHRN), Alireza Sepahi Lainê, célèbre journaliste et poète kurde du Nord du Khorasan, a été condamné à 74 coups de fouet par la Cour pénale de Kalat qui l’accuse d’avoir insulté les fonctionnaires judiciaires. Le verdict ci-dessus a été rendu alors qu’il avait été précédemment détenu pendant neuf jours fin 2017, pour avoir « répandu des mensonges et troublé l’opinion publique ». La décision finale de cette affaire n’a pas encore été rendue publique. Après lui avoir annoncé le verdict, l’auteur a publié une déclaration intitulée « Fouetter, selon le poème de Rumi », sur les détails de l’affaire déposée contre lui et a nié les accusations d’insultes à l’encontre des responsables judiciaires. « Le tribunal de Kalat n’a pas de branche spéciale pour traiter des affaires de presse, de sorte que les juges de cette cour ne sont pas spécialisés dans ce domaine. Le juge N, qui m’a appelé, se référait initialement à un autre texte quand il m’interrogeait. J’ai dû me présenter plusieurs fois avant [qu’ils] trouvent mon dossier et il était évident qu’il ne l’avait pas lu. Quand il a vu le texte, il m’a posé une question générale à ce sujet. J’espère que ma déclaration ne sera pas considérée comme une insulte à la magistrature, mais comment un juge qui n’a aucune expertise en littérature peut-il me juger alors que même lire le texte littéraire lui est difficile ? L’honorable juge n’a pas été capable de lire correctement le poème Rumi et ce poème a joué un rôle clé en me condamnant à 74 coups de fouet, » a-t-il écrit dans une partie de sa déclaration. Sepahi a publié un article sur les réseaux sociaux intitulé « L’ignorance, plus puissante qu’une inondation », qui n’était pas adressée à une personne en particulier. L’article était simplement une protestation contre l’ignorance du grand public. Mais le ministère public  de Kalat le considéraient comme un exemple de propagande qui troublait l’opinion publique. Il a été libéré sous caution de la prison de Vakil Abad à Mashhad le samedi 09 décembre sous caution de vingt millions de tomans. Alireza Sepahi Lainê avait également été arrêté par les forces de sécurité le 30 juillet 2011, accusé d’avoir coopéré avec un parti kurde d’opposition. Il a passé sept mois dans la prison de Vakil Abad avant d’être libéré sous caution. En février 2013, il a été condamné par le tribunal révolutionnaire de Mashhad (branche 3) à 11 mois d’emprisonnement et de paiement d’amendes en plus de cinq ans de privation d’activité culturelle. Il a interjeté l’appel à la 20e chambre de la Cour d’appel (province de Khorasan) qui l’a acquitté des charges en juillet 2013. Après avoir été acquitté des accusations, le prisonnier politique a adressé une lettre touchante à l’opinion publique concernant sa longue attente pour la justice et les obstacles qu’il avait rencontrés en annonçant qu’il avait été acquitté des accusations. source

Un médecin italien à Shehba pour les enfants d’Afrin

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ROJAVA – SHEHBA – Le pédiatre italien Marino s’est rendu à Shehba pour soigner les enfants et appelle tous les médecins à aider les réfugiés d’Afrin.

 
Les habitants d’Afrin ont fui vers Shehba en raison des attaques génocidaires de l’Etat turc envahisseur et de ses bandes alliées. Le pédiatre italien Marino est allé à Shehba avec son équipement médical et travaille pour les enfants d’Afrin avec le croissant kurde Heyva Sor et les unités kurdes.
 
Marino a déclaré que de nombreux médecins des pays comme le Canada et le Royaume-Uni voulaient aller à Shehba pour aider les habitants d’Afrin et a ajouté qu’ils étaient incapables de le faire parce que les routes en Syrie sont fermées à l’heure actuelle. Il a remercié le Heyva Sor a Kurd d’avoir pris en charge les blessés.
Le pédiatre italien a déclaré qu’il avait été dans de nombreuses zones de guerre à travers le monde où il avait fourni une aide médicale et qu’il était prêt à aller partout où le besoin s’en faisait sentir. Le pédiatre a demandé à tous les médecins d’aller à Shehba pour offrir leurs services.
 
Marino a critiqué les politiques de l’Europe contre les habitants d’Afrin en déclarant qu’il devrait y avoir des politiques sensibles à la population d’Afrin, Marino a ajouté : « C’est la guerre la plus sale que j’ai vue de mon vivant, et maintenant les gens d’Afrin paient pour cette négociation mondiale. »
 

Marino a appelé les institutions internationales à fournir aux enfants les conditions nécessaires pour mener une vie paisible et à protéger les enfants perdus.

Les élèves de Kobanê reçoivent leurs bulletins scolaires

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ROJAVA – KOBANÊ – Le comité d’éducation du canton de Kobanê a annoncé que 21 000 élèves de 112 écoles ont reçu leur bulletin scolaire.

 
À la fin de la saison, les élèves qui ont été brillants ont également été récompensés.
 
Les enseignants ont noté que les élèves de cette année ont enregistré des notes plus élevées que l’année dernière.
 
L’une des priorités de la reconstruction de Kobanê après la libération de la ville des mains de l’État islamique, en janvier 2015, a été de veiller à ce que les enfants puissent retourner à l’école.
 
La résistance héroïque des YPG et des YPJ (Unités de défense populaire et unités de défense des femmes) qui ont réussi à libérer leur ville en livrant une bataille acharnée contre Daech, dès septembre 2014 à Kobanê, est un exemple de résilience et de volonté pour le monde entier.
 
Dans la ville de Kobanê avant la guerre, il y avait 18 écoles primaires, qui ont été complètement détruites par l’Etat islamique. La plupart des écoles ont été reconstruites ou du moins restaurées pour que les élèves puissent à nouveau recevoir une éducation.
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