IRAN / ROJHILAT – Dans sa guerre globale ciblant les Kurdes du Rojhilat, le régime iranien n’épargne pas la musique traditionnelle kurde, menaçant les artistes kurdes pour qu’ils interprètent des hymnes idéologiques d’Iran.
Dans le communiqué suivant, l’ONG de défense des droits humains, Hengaw dénonce les méthodes criminels des mollahs iraniens:
Hengaw condamne la coercition exercée par le gouvernement sur les chanteurs folkloriques kurdes pour qu’ils interprètent des hymnes idéologiques
L’art, et en particulier la musique folklorique, n’est pas seulement un élément de la culture d’une nation, mais l’un des outils les plus essentiels pour exprimer l’identité, la résistance et l’histoire. La musique folklorique kurde, profondément enracinée dans l’histoire des luttes et des souffrances d’un peuple sous l’oppression, a toujours été la voix des blessures, des espoirs et de la résistance du peuple kurde. Toute tentative d’imposer l’idéologie d’un gouvernement à cette forme d’art est non seulement une atteinte à la liberté d’expression, mais aussi une attaque directe contre l’histoire, la culture et l’identité du peuple kurde.
La contrainte imposée aux chanteurs folkloriques kurdes d’interpréter des hymnes nationaux s’inscrit dans le cadre du projet systématique de la République islamique d’Iran visant à effacer l’identité nationale et à imposer une conformité idéologique en Iran. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de politiques qui remontent à la création de la République islamique d’Iran, notamment l’interdiction de la langue kurde dans les écoles, la censure de la musique kurde, la répression des artistes et écrivains kurdes et la destruction des symboles culturels kurdes.
En vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), auxquels l’Iran est partie, chaque individu et chaque nation, en particulier ceux qui sont confrontés à l’oppression nationale ou ethnique, ont le droit de préserver et d’exprimer leur langue, leur culture, leur art et leur histoire librement et sans coercition ni censure. Forcer les artistes kurdes à adopter un contenu idéologique constitue une violation flagrante de ces obligations internationales et fait partie d’une politique plus large de répression culturelle contre la nation kurde.
La suppression d’un artiste est la suppression d’une nation
L’organisation Hengaw pour les droits de l’homme souligne que les politiques de la République islamique d’Iran constituent non seulement une violation des droits culturels du peuple kurde, mais aussi une contradiction flagrante avec ses engagements internationaux. L’effacement, la suppression et la déformation de l’identité culturelle constituent une violation flagrante de l’article 27 du PIDCP, qui souligne le droit des peuples opprimés à préserver leur culture, leur langue et leur art. De plus, en vertu de l’article 15 du PIDESC, chaque individu doit pouvoir participer librement à la vie culturelle de sa société et ne doit pas être soumis à la contrainte de l’État pour accepter une culture imposée.
La politique de la République islamique d’Iran contre les artistes kurdes est un exemple de « génocide culturel » visant à effacer progressivement l’identité kurde en imposant l’idéologie de l’État et en empêchant la libre expression de la culture de cette nation.
Condamnation de la répression contre Mohammad Sharifi, chanteur kurde
Hengaw condamne, dans les termes les plus forts, la convocation de Mohammad Sharifi, un chanteur folklorique kurde de Sardasht, au Département du renseignement, où il a été contraint de supprimer tous les messages Instagram liés à des personnalités kurdes de premier plan et contraint de chanter et de publier l’hymne *« Ey Iran »* à côté du drapeau de la République islamique d’Iran.
Hengaw soutient pleinement Mohammad Sharifi et tous les artistes soumis à une répression et à une pression similaires, soulignant que de telles actions sont une tentative vaine d’effacer l’identité culturelle et d’éteindre la résistance culturelle du peuple kurde.
Cet acte ne constitue pas seulement la répression d’un artiste, mais aussi un exemple clair de la politique systématique de la République islamique d’Iran visant à déformer l’identité culturelle et à imposer son discours officiel à la sphère artistique. Alors que l’Iran force les artistes kurdes à promouvoir son idéologie, il censure la musique folklorique kurde et réprime et arrête les artistes de ce domaine depuis des décennies.