SYRIE / ROJAVA – La Turquie grignote les territoires du Nord de la Syrie depuis que ses forces armées et ses mercenaires islamistes ont mis le pied dans la région. Cette annexation illégale des territoires du Rojava se fait à l’ombre de massacres et d’expulsions des populations kurdes/yézidie, assyrienne, arménienne qu’elle remplace par des colons, dont des Palestiniens, déportés d’ailleurs.
La Turquie étend ses frontières sur 15 kilomètres dans le nord-est de la Syrie, notamment à Ras al-Ayn, Tell Abyad et Afrin. Des mesures de sécurité, telles que des tranchées et des murs, sont en cours et ont un impact sur les zones autonomes dirigées par les Kurdes.
La Turquie a entamé le processus d’établissement de nouvelles frontières, s’étendant sur 15 kilomètres de profondeur dans les régions du nord-est de la Syrie sous son contrôle, comme l’a rapporté jeudi l’agence de presse Hawar (ANHA).
Ces régions, frontalières avec la Turquie, comprennent Ras al-Ayn (Serêkaniyê), Tell Abyad (Girê Spi), Suluk, Jarabulus, al-Bab et Afrin (Efrîn). Des sources de sécurité de ces territoires sous contrôle turc font état d’activités continues de creusement de tranchées et de construction de murs. La première phase consiste à construire ces murs et tranchés à l’est de la ville de Ras al-Ayn, avec des plans d’extension vers Tell Abyad.
L’effort de construction fait partie d’un plan plus large qui comprend des développements similaires à Jarabulus, Al-Bab, Azaz et Afrin. Les tranchées, s’étendant du nord au sud, délimitent les frontières entre les régions sous contrôle turc et les zones d’administration autonome dirigées par les Kurdes.
Selon l’ANHA, le gouvernement turc aurait confié la protection de ces tranchées à la première brigade de la soi-disant armée nationale. Ce groupe est dirigé par Abu Ahmed Zakour, un des hauts cadres du groupe terroriste Hay’at Tahrir al-Sham (HTS).
Récemment, Zakour a été accusé par Abu Muhammad al-Julani, le chef du groupe, d’avoir divulgué des informations au Sultan Murad, une organisation affiliée aux services de renseignement turcs. À la suite d’une opération militaire contre lui, Zakour s’est enfui à Azaz et s’est rendu aux services de renseignement turcs. Il commande désormais un contingent de 500 hommes qui est entré dans les zones occupées de Tell Abyad et Ras al-Ayn le 17 janvier.
Les réactions locales à ces évolutions ont été extrêmement préoccupantes. Dans le village de Daudiyeh, à l’est de Ras al-Ayn, des images ont montré des villageois exprimant leur mécontentement et leur colère envers les forces turques et les mercenaires associés.