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IRAN. Un autre prisonnier religieux kurde exécuté à Karaj

IRAN – Farhad Salimi, un prisonnier religieux kurde de Saqqez a été exécuté dans la prison de Ghezel Hesar, à Karaj, après avoir purgé 14 ans d’emprisonnement. Ses co-accusés Davud Abdollahi, Qasim Abeste et Ayoub Karimi avaient été exécutés au cours des deux derniers mois.

Selon un rapport reçu par l’ONG de défense des droits humains HENGAW, aux premières heures du mardi 23 janvier 2024, Farhad Salimi, qui a passé quatorze ans en prison, a été exécuté dans la prison de Ghezel Hesar à Karaj. Salimi avait été transféré à l’isolement dimanche et sa famille s’était vu refuser le droit à une dernière visite. Bien que la famille ait reçu pour instruction de revenir aujourd’hui pour une dernière visite, elle a été informée à son arrivée que Farhad Salimi avait été exécuté.

Condamnant fermement l’exécution de Farhad Salimi, Hengaw pour souligne que ce prisonnier politique risquait d’être condamné à mort au terme d’une procédure totalement opaque, injuste et illégale au sein du système judiciaire de la République islamique d’Iran.

Farhad Salimi, ainsi que les coaccusés Anwar Khezri, Khsraw Besharat et Kamaran Shekha, ont notamment entamé une grève de la faim le 30 décembre 2023 dans la prison Ghezel Hesar à Karaj. La grève de la faim était une protestation contre l’exécution de leur codétenu, Davud Abdollahi, et en prévision de leur éventuelle exécution.

Il convient de mentionner qu’au cours des derniers mois, trois autres personnes appartenant au groupe de coaccusés de Farhad Salimi, à savoir Davud Abdullahi, Ayoub Karimi et Qasim Abeste, ont été exécutées dans la même prison.

Davud Abdullahi, Farhad Salimi, Anwar Khezri, Qasim Abeste, Khsraw Besharat, Kamaran Shekha et Ayoub Karimi ont été appréhendés le 7 décembre 2009 par les forces de sécurité et ont ensuite été transférés au centre de détention des services de renseignement de la ville d’Urmia.

La 28e branche du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous la direction du juge Moqiseh, a prononcé la peine de mort contre ces prisonniers. Les charges retenues contre eux dans l’affaire du meurtre d’Abdul Rahim Tina comprenaient « action contre la sécurité nationale », « propagande contre le régime », « appartenance à des groupes salafistes » et « corruption sur terre ».

L’audience d’accusation contre ces 7 prisonniers religieux kurdes a eu lieu en mars 2015, les peines mentionnées leur ayant été officiellement communiquées le 25 mai 2016.

Il convient de noter que le verdict a été annulé par la 41e branche de la Cour suprême iranienne, dirigée par le juge Razini, en 2017. Un appel a été interjeté auprès de la 15e branche du tribunal révolutionnaire islamique iranien à Téhéran, où, en juin 2017, Davud Abdullahi et six autres coaccusés ont de nouveau été condamnés à mort par le juge Abolqasem Salvati.

Ce verdict a été confirmé par la 41ème chambre de la Cour suprême iranienne sous la pression répétée du département de renseignement iranien à Ourmia. Le lundi 4 mars 2020, elle a été officiellement communiquée à Mahmoud Walizadeh Tabatabai, l’avocat représentant ces sept prisonniers religieux kurdes.

Ils ont été initialement incarcérés à la prison de Gohardasht puis transférés à la prison de Ghezel Hesar à Karaj le 1er août 2023, suite à l’évacuation de la prison de Gohardasht.