AccueilEuropeAllemagneUn médecin exige l'arrestation d'Erdoğan lors de sa visite à Berlin

Un médecin exige l’arrestation d’Erdoğan lors de sa visite à Berlin

ALLEMAGNE – Le médecin kurde du Rojava résidant en Allemagne, Akram Naasan a officiellement déposé une plainte demandant l’arrestation du président turc Recep Tayyip Erdoğan lors de sa prochaine visite à Berlin. Naasan reproche à Erdoğan d’avoir orchestré les violations du droit international lors de l’invasion turco-jihadiste d’Afrin en 2018.

Akram Naasan, un médecin kurde syrien vivant en Allemagne, a déposé une plainte demandant l’arrestation du président turc Recep Tayyip Erdoğan lors de sa prochaine visite à Berlin. Naasan rappelle que les forces turques d’Erdogan ont commis de graves violations du droit international après s’être emparées d’Afrin (Efrîn), dans le nord de la Syrie, en 2018.

Akram Naasan, un médecin kurde résidant en Allemagne

Dans une plainte pénale officielle envoyée lundi au procureur général allemand, Naasan a déclaré que des centaines de personnes avaient perdu la vie lors de la campagne militaire turque à Afrin et que sa famille, ainsi que des milliers de concitoyens, avaient été forcés de fuir, résidant à conditions désastreuses dans le camp de réfugiés de Shahba, près d’Alep.

Comme preuves de violations du droit international, Naasan a cité les changements de noms de villes, la fermeture des écoles kurdes remplacées par des écoles turques et la création de prisons illégales où la torture était systématique. Il a en outre raconté une tragédie personnelle, déclarant que pendant les opérations turques, une femme de 28 ans qui lui était apparentée a été kidnappée, violée et emmenée en Turquie.

Le médecin a en outre accusé Erdoğan de tenter de modifier la démographie de la région, soulignant que seulement 20% de la population kurde reste à Afrin, contre 96% avant 2018.

La plainte, soutenue par l’Association de la communauté kurde d’Allemagne (Kurdische Gemeinde Deutschland) et la Société pour les peuples menacés (Gesellschaft für bedrohte Völker), implore le parquet fédéral de prendre des mesures contre Erdoğan lors de sa visite d’État prévue lundi et de le détenir à cause des crimes contre le droit international humanitaire commis par les forces turco-jihadistes à Afrin.

Alors qu’Erdoğan a lancé des accusations de crimes de guerre contre Israël à Gaza, la Turquie est depuis longtemps sous surveillance, confrontée à des allégations de crimes de guerre pour ses attaques en cours contre le nord et l’est de la Syrie, en mettant l’accent sur les infrastructures civiles.

La prochaine visite d’Erdoğan a suscité la controverse, non seulement en qualifiant le Hamas de « libérateurs luttant pour leur terre », mais aussi en raison des attaques de la Turquie contre les zones kurdes en Syrie. Alors qu’Erdoğan a lancé des accusations de crimes de guerre contre Israël à Gaza, la Turquie est depuis longtemps sous surveillance, confrontée à des allégations de crimes de guerre pour ses attaques en cours contre l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES), en mettant l’accent sur les infrastructures civiles.

Depuis la prise d’Afrin par la Turquie en 2018, l’enclave autrefois paisible contrôlée par les forces kurdes est passée sous le contrôle de divers groupes armés affiliés à l’armée turque. Les rapports des organisations internationales de défense des droits de l’homme ont fait état de graves violations, notamment la confiscation de récoltes, le pillage de maisons, les déplacements forcés, les enlèvements et la création d’installations militaires sur des propriétés civiles.

Depuis la prise d’Afrin par la Turquie en 2018, l’enclave autrefois paisible contrôlée par les forces kurdes est passée sous le contrôle de divers groupes armés affiliés à l’armée turque.

Les autorités turques continuent d’expulser les réfugiés syriens de Turquie et de les réinstaller dans des logements nouvellement construits en Syrie, dans le cadre de ce que les groupes de défense des droits humains considère comme une stratégie visant à modifier la démographie de la région. Cette stratégie controversée comprend notamment la turquification des noms de lieux et la modification de la signalisation dans les zones anciennement kurdes sous contrôle turc.