IRAN / ROJHILAT – Le 13 juin, les commerçants kurdes ont fermé leurs commerces en réaction aux récentes profanations ou destructions des tombes de Jina Mahsa Amini et des manifestants tué.e.s et les arrestations des proches des victimes par le régime iranien.
Le mardi 13 juin, les commerçants de la ville kurde de Saqqez ont fermé leurs commerces suite aux travaux de blocage d’accès à la tombe de la tombe de Jina Mahsa Amini, au cimetière d’Aichi. Lors de la grève, il y a eu un déploiement massif des forces armées par le régime iranien à Saqqez.
Des informations faisant état de tentatives de profanation, de destruction et d’enlèvement de la tombe de Mahsa Amini, ainsi que des tombes d’autres personnes tuées lors de récentes manifestations à l’échelle nationale, ont fait surface ces dernières semaines. La tombe d’Amini reste dans le cimetière mais les travaux de modifications routières au cimetière d’Aichi l’ont rendue inaccessible au public.
Avant la grève, les commerçants de Saqqez ont lancé un appel exhortant à protester contre les changements en cours, en particulier l’enlèvement de la tombe d’Amini.
La grève a également servi de réponse unifiée aux arrestations massives et au harcèlement enduré par plusieurs familles au Kurdistan iranien.
Vendredi dernier, des familles de Dehgolan, Sanandaj, Divandareh et d’autres villes ont été arrêtées lors de la visite des tombes des victimes des manifestations à Saqqez et Bukan. Les familles se sont rendues sur la tombe de Mahsa Amini, entre autres, pour exprimer leur soutien à sa famille.
Des militants des droits de l’homme au Kurdistan ont confirmé que, ces derniers jours, un certain nombre d’enfants ont été arrêtés en tant que membres des familles et emmenés dans des lieux tenus secrets.
Un parent d’un manifestant iranien exécuté, Majid Kazemi, a reproché aux agents de sécurité d’avoir vandalisé la tombe de son Majid la veille de son anniversaire. Le 8 juin, le parent, Mohammad Hashemi, a publié une photo de la tombe profanée sur les réseaux sociaux, affirmant qu’elle avait été incendiée par des agents vers minuit.
Kazemi et deux autres manifestants, Saleh Mirehashemi et Saeed Yaqoubi, ont été condamnés à mort pour le meurtre présumé de deux membres de la force paramilitaire Basij et d’un agent des forces de l’ordre lors de manifestations à Ispahan en novembre.
Les forces de sécurité ont répondu par des répressions meurtrières aux manifestations nationales qui ont duré des mois et qui ont été déclenchées par la mort en septembre 2022 en garde à vue de Mahsa Amini.
Plus de 520 personnes ont été tuées lors de manifestations et plus de 20 000 autres ont été détenues illégalement, selon des militants.
À la suite de procès biaisés, la justice a prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, contre des manifestants.
Via Iranwire