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TURQUIE. Libération de 58 membres du Hezbollah turc condamnés pour 183 meurtres dans 3 provinces kurdes

TURQUIE – 58 membres du Hezbollah turc condamnés à la réclusion à perpétuité pour 183 meurtres dans les provinces kurdes de Diyarbakir, Mardin et Batman dans les années 1990 et dont les peines avaient été confirmées par la Cour de cassation, ont été libérés discrètement après que leurs demandes de « nouveaux procès » ont été acceptées. Ils ont été remis en liberté à différentes dates entre le 18 octobre 2019 et le 31 mars 2021.

Le compte anglais du parti politique HDP a dénoncé ces libérations inquiétantes qu’on découvre seulement maintenant, déclarant sur Twitter que: « Des militants des droits humains, des journalistes, des politiciens (environ 4000 membres du HDP) sont en prison depuis des années et le gouvernement turc libère 58 membres du Hezbollah turc responsables du meurtre de 183 personnes. L’aile politique du Hezbollah, HUDAPAR, est le nouvel allié électoral d’Erdogan. »

 

 

Selon l’article du journaliste Özgür Cebe publié sur le site Sözcü Gazetesi, 58 membres du Hezbollah turc [ou Hizbullah kurde, car il a des membres kurdes et agit contre le mouvement kurde essentiellement au Kurdistan « turc »] condamnés à la réclusion à perpétuité aggravée pour avoir « commis des actes graves dans le but de détruire l’ordre constitutionnel par la force des armes et d’établir un État islamique kurde sur le modèle iranien », qui ont été jugés à des dates différentes et devant des tribunaux différents, ont contesté leurs peines de prison. La chambre criminelle de la Cour de cassation a décidé à l’unanimité de confirmer l’arrêt séparément, rejetant les pourvois des prévenus sur le fond, puisque les preuves recueillies étaient conformes à la loi, les prévenus ont avoué leurs crimes tant en garde à vue que dans leurs dépositions devant le procureur, et lorsque les témoins oculaires et les témoignages des victimes entendues ont été évalués dans leur ensemble, il n’y avait aucune inexactitude dans les décisions des tribunaux locaux.

Après la décision de la Cour suprême, les membres du Hezbollah emprisonnés, dont les peines sont allées jusqu’au stade de l’exécution, ont saisi les Tribunaux pénaux et ont demandé un nouveau procès, affirmant qu’ils n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable car il y avait des juges militaires siégeant dans les cours de sûreté de l’État (Devlet Güvenlik Mahkemeleri – DGM) qui les ont jugés, qu’ils n’avaient pas eu d’avocat lors de leur audition en garde à vue, qu’ils avaient été détenus pendant une longue période en vertu de la loi sur l’état d’urgence, qu’ils avaient été torturés et maltraités pendant cette période, et que leurs cas n’ont pas été conclus dans un délai raisonnable, et ont demandé à être rejugés. Les Tribunaux ont accepté leurs demandes et les ont libérés à différentes dates entre le 18 octobre 2019 et le 31 mars 2021.

Parmi les victimes du Hizbullah turc commis dans les années 1990, il y avait des journalistes, imams de mosquée, enseignants, étudiants et des syndicalistes.