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FRANCE. Huit militants kurdes arrêtés à Marseille et Marignane

MARSEILLE – Huit militants kurdes ont été arrêtés lors de perquisitions ce matin à Marseille et Marignane. Les arrestations seraient liées aux manifestations du 23 et 24 décembre qui demandaient la vérité et justice pour l’attentat du 23 décembre à Paris. Le Mouvement révolutionnaire de la jeunesse kurde (Tevgera Ciwanen Şoreşger – TCŞ) a exhorté les autorités françaises à faire la lumière sur les deux attentats sanglants qui ont visé les Kurdes à Paris en 2013 et en 2022, au lieu de criminaliser la lutte kurde.

La police a effectué des descentes ce matin à Marseille, citant des actions de protestation qui ont suivi l’attentat de 23 décembre 2023 dans la rue d’Enghien, à Paris, où Evîn Goyî, Mir Perwer, Abdurrahman Kızıl ont été tués.

Plusieurs patriotes kurdes accusés d’avoir participé à des manifestations ont été placés en garde à vue lors des perquisitions de leurs appartements au petit matin. Selon les informations fournies par les proches des personnes concernées, les détenus auraient subi des violences policières lors des arrestations.

Comme le nombre de détenus n’a pas encore été confirmé, les avocats du Centre communautaire démocratique kurde (DKTM) à Marseille ont déclaré que les forces de sécurité n’avaient pas encore partagé d’informations avec eux.

Suite aux rafles, la communauté kurde a manifesté place de Canebière où une déclaration a été faite au nom du Mouvement de la jeunesse kurde (Tevgera Ciwanen Şoreşger, TCŞ) :

« Après le massacre commis par un fasciste sur instruction de l’Etat et des services secrets turcs le 23 décembre 2022, les Kurdes vivant en Europe sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère face à cet attentat et au massacre commis il y a dix ans et exprimer leurs revendications démocratiques. La France et d’autres pays européens criminalisent depuis des années la lutte légitime du PKK et du mouvement kurde en Europe. La colère justifiée face au nouveau massacre de trois Kurdes à Paris devrait également être criminalisée selon les mêmes méthodes. Les Kurdes, qui sont descendus dans la rue immédiatement après le massacre pour protester contre les attentats de Paris qui se sont déroulés à dix ans d’intervalle, ont été réveillés à l’aube par des arrestations et des mauvais traitements (…). Il faut savoir que les États européens, et la France en particulier, ne peuvent pas diffamer notre lutte justifiée et ne peuvent pas nous intimider par des arrestations. La tâche réelle de la police n’est pas l’arrestation des Kurdes mais la résolution complète des attaques qui ont eu lieu. Nous continuerons à exiger justice à tout prix. (…) »

ANF