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IRAN. Grèves et exécutions au pays des mollahs

IRAN – Plus de 100 jours après le meurtre de la jeune Kurde Jina Mahsa Amini à Téhéran, les manifestations et des grèves se poursuivent à travers l’Iran, malgré les arrestations et les exécutions des manifestants.

Des arrestations ont de nouveau eu lieu en lien avec le soulèvement populaire contre le régime iranien. À Kerman, des membres d’un « réseau » appelé Zagros aurait été arrêtés.

Selon les médias d’Etat, de nouvelles arrestations ont eu lieu dimanche en Iran en lien avec le soulèvement populaire contre le régime. Sept personnalités clés des récentes manifestations auraient été arrêtées dans la province de Kerman, dans le centre de l’Iran, selon un communiqué. Parmi eux se trouvent des « binationaux qui ont tenté de quitter le pays ». Les personnes concernées auraient des liens avec le Royaume-Uni. Le ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré qu’il s’efforçait d’obtenir plus d’informations.

Arrestations à Téhéran

Des arrestations auraient également eu lieu à Téhéran. Les gardiens de la révolution n’ont pas fourni d’informations sur l’identité ou le sexe des personnes arrêtées.

100 jours de manifestations

Exactement 100 jours se sont écoulés depuis que l’étincelle d’une révolution s’est déclenchée au Rojhilat (le Kurdistan iranien) et s’est propagée comme une traînée de poudre dans tout le pays. Le soulèvement, visant un changement du régime, a été déclenché par le féminicide de Jina Mahsa Amini originaire de ville kurde de Seqiz est décédée d’une mort violente en garde à vue en septembre après avoir été arrêtée par la police de la moralité de Téhéran pour un voile « mal porté » . Les protestations populaires représentent la plus grande menace pour le régime clérico-fasciste depuis sa création.

Plus de 500 manifestants tués

Le régime a mobilisé toutes ses forces armées qui ont tués et arrêté des milliers de manifestants, tandis que plusieurs sont condamnés à mort et certains déjà exécutés. Selon les estimations de l’organisation de défense des droits humains HRANA, au moins 506 manifestants, dont 69 mineurs, ont été tués en 100 jours. Plus de 18 500 manifestants auraient été arrêtés. Téhéran parle d’une « conspiration étrangère » et accuse les États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite d’être derrière le soulèvement populaire.

Manifestations à Bokan

Au Rojhilat, cependant, la période de deuil de 40 jours pour plusieurs manifestants assassinés par les forces du régime iranien lors de la grève générale de la mi-novembre s’est achevée dimanche par le meurtre de dix personnes dans plusieurs villes kurdes en moins de 48 heures. La plupart des victimes ont été abattus à Bokan où des dizaines de personnes ont afflué dans les rues aujourd’hui et ont visité le cimetière pour commémorer les morts. La situation est tendue, des transferts des renforts militaires ont été envoyés de Miandoab et d’Ûrmiye à Bokan. À Kamyaran, Sanandaj (Sînê) et Saqqez, où les grèves avaient fait plusieurs morts il y a près de six semaines, des manifestations ont de nouveau éclaté à la fin de la période de deuil de 40 jours.

Grève générale pour commémorer le « Novembre Sanglant »

La grève de trois jours du 15 au 17 novembre n’était pas seulement de nouvelles manifestations contre le clergé au pouvoir, mais aussi des commémorations des victimes du « novembre sanglant » de 2019. A cette époque, les manifestations ont éclaté d’abord contre la hausse des prix des carburants mais se sont rapidement retournées contre le régime des mollahs. Téhéran a répondu en réprimant violemment les manifestations. Environ 1 500 personnes ont été tuées en quelques jours seulement.

ANF