PARIS – L’écrivaine danoise d’origine kurde, Sara Omar a remporté le Prix Lorientales 2021 pour son roman La laveuse de mort, qui dénonce les violences masculines et les crimes d’honneur dont son victimes les femmes et les filles dans la société conservatrice kurde.
Le Prix Lorientales est décerné chaque année par l‘association culturelle Les Lorientales, crée en 2010 à Lorient, qui est axée sur la culture orientale, du Maghreb au Moyen-Orient.
Les mots du jury Lorientales:
– Un roman puissant, fort et vibrant, avec des histoires poignantes et même percutantes qui nous plongent dans un torrent tumultueux
– Touchée par le personnage du grand-père, un lettré tendre et attachant
– Beaucoup aimé et très bien écrit, un excellent roman
– L’auteure semble parler de ce qu’elle connait, peut-être l’a-t-elle vécu
– Jeune auteure de 34 ans, courageuse et qui écrit un remarquable premier roman, fort et puissant
– Un condensé de tous les crimes que peuvent perpétrer les extrêmes qui questionne et interroge, un livre essentiel
– Un ouragan d’émotions, de souffrance mais aussi de joie et de tendresse à travers les personnages du grand-père et de la grand-mère
– Un texte qui nous prend à témoin
– Il s’agit d’un premier livre d’une série de trois, nous attendons les deux suivant avec ferveur »
La poète et romancière danoise d’origine kurde, Sara Omar est devenue mondialement connue après son best-seller « La laveuse de mort”, un roman coup de poing contre l’oppression des femmes kurdes sorti en novembre 2017 et qui a été traduit dans plusieurs langues par la suite.
Dans ce premier roman, Sara Omar nous envoie en pleine figure l’horreur que trop de femmes et filles kurdes vivent encore aujourd’hui dans de nombreuses régions kurdes marquées par une tradition conservatrice puisant sa force dans l’islamisme le plus rigoriste qui soit. En effet, dans la laveuse de mort, les femmes et les fillettes ne sont que l’ombre d’elles-mêmes et leur vie ne tient qu’à un fil de coton qui peut rompre à tout moment, tant la société kurde dominée voit toutes les malheurs qui lui arrivent sortir droit du sexe féminin.
Son dernier roman, « La danseuse de l’ombre » (Skyggedanseren) (2019), se concentre sur les droits des femmes et s’appuie sur l’histoire de Frmesk, qui vit dans la société dominée par les hommes qui l’entoure au Kurdistan.
Jusqu’à présent, Sara Omar a reçu de nombreux prix pour « La laveuse de mort” (Dødevaskeren) mais aussi pour son roman « La danseuse de l’ombre ».
Parmi les récompenses obtenues par Sara Omar, on peut citer le Prix De Gyldne Laurbær (les lauriers d’or), le plus grand Prix de littérature du Danemark, qui lui a été remis le 18 novembre pour son roman « La danseuse de l’ombre » et le Prix des droits humains 2019, remis par le Conseil des Droits de l’Homme des nations unies ainsi que le Laesernes bogpris (prix des lecteurs) pour « La laveuse de mort”.
Qui est Sarah Omar?
Survivante du massacre d’Halabja commis par le dictateur irakien Saddam Hussein en mars 1988, Sara Omar s’est réfugiée au Danemark avec sa famille à l’âge de 15 en 2001. Mais, Sara est devenue rapidement une femme à abattre pour ses écrits dénonçant les crimes d’honneurs, des mutilations sexuelles, l’insecte … dont sont victimes les fillettes et les femmes dans le Kurdistan du Sud.
Aujourd’hui, Sara Omar vit sous la protection policière mais elle n’a pas pour autant renoncé à combattre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle s’est même engagée auprès des organisations des droits des femmes et des enfants comme le Comité des Nations Unies pour les femmes et l’ONG danoise Mino Denmark ainsi que dans des campagnes d’Amnesty International relatives à la protection des femmes. Elle participe à de nombreux événements et actions de sensibilisation en intervenant sur des sujets relatifs aux droits des femmes, des crimes d’honneur, la libération sexuelle et les violences masculines.