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TURQUIE. Commémoration des victimes du massacre de Suruç

TURQUIE / BAKUR – Il y a 6 ans, un attentat visant à saboter la solidarité des peuples de Turquie avec les Kurdes du Rojava a tué 33 jeunes à Suruç et ouvert le début d’une série d’attentats sanglants visant les Kurdes, la gauche, les milieux syndicalistes et pro-paix en Turquie. 6 ans après, les familles des victimes n’ont toujours pas obtenu justice tandis la police turque attaque les rassemblements de commémoration de Suruç tous les ans…

Cela fait 6 ans que les survivants du massacre commis par l’Etat islamique (EI / DAECH) le 20 juillet 2015 à Suruç, un district d’Urfa, n’ont cessé de demander la justice mais ont dû faire face à une répression abjecte. Les survivants du massacre et leurs avocats ont été arrêtés, harcelés par la police turque tandis que les tombes des victimes ont été profanées. Le mot justice est devenu une chimère pour les victimes de Suruç et ceux de tous les attentats ayant frappé les Kurdes et les milieux syndicalistes, de gauche et pro-paix.

Le 30 octobre 2014, le Conseil national turc de sécurité a adopté un plan pour écraser le mouvement de libération kurde. L’un des massacres qui ont suivi a été celui de Suruç. Après la révolution du Rojava et les élections réussies du HDP le 7 juin 2015, plusieurs attaques sanglantes menées par DAECH / ISIS ont visé des meetings du HDP, des rassemblements pour la paix ou même un mariage kurde à Antep.

 

Le 20 juillet 2015, un attentat-suicide a eu lieu à Suruç lorsque, sur appel de la Fédération des associations de la jeunesse socialiste (SGDF), 300 jeunes se sont rassemblés au Centre culturel Amara pour tenir une conférence de presse avant leur départ pour la ville kurde de Kobanê, au Rojava. Le voyage prévu à Kobanê se voulait être un acte de solidarité. Les jeunes voulaient apporter des jouets et de l’aide humanitaire à la ville détruite par Daech. Abdurrahman Alagöz, le terroriste de DAECH, s’est fait sauter et a tué 33 personnes et blessé plus d’une centaine de personnes.

A la suite de ce massacre, l’Etat turc a utilisé le meurtre non résolu de deux policiers à Ceylanpınar comme excuse pour mettre fin aux pourparlers de paix avec Abdullah Öcalan en tant que représentant du mouvement de libération kurde et a lancé des attaques aériennes contre Qandîl, Zap, Metîna, Garê, Haftanîn, Avaşîn et Xakurkê, au Kurdistan Sud.

 

Le massacre de Suruç a marqué le début d’une période sanglante en Turquie. Le pouvoir turc a tout fait pour dissimuler le contexte du massacre. Une vague d’arrestations n’a pas commencé contre Daesh, mais contre les membres du HDP et du SGDF.