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Le Conseil Démocratique Kurde en France : Brisons le silence qui tue !

PARIS – Suite à la mort d’un prisonnier kurde en grève de la faim le 17 mars, le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) appelle l’Europe et le gouvernement français à intervenir auprès de la Turquie pour qu’elle mette fin à l’isolement du dirigeant kurde Ocalan, et ainsi, empêcher que d’autres grévistes de la faim meurent.
Voici le communiqué du CDK-F :
 
« BRISONS LE SILENCE QUI TUE !
 
Le 7 novembre 2018, la Députée kurde du HDP Leyla Güven a entamé une grève de la faim dans la prison de Diyarbakir pour exiger la levée de l’isolement carcéral imposé au leader kurde Abdullah Ocalan sur l’île-prison d’Imrali.
 
Par la suite, des centaines de prisonniers politiques ont rejoint le mouvement qu’elle a ainsi initié. Le mouvement s’est également étendu en dehors des prisons : à Erbil, à Strasbourg, au Pays de Galles et dans d’autres régions à travers le monde, des dizaines de militants kurdes ont à leur tour rejoint le mouvement pour porter plus haut le cri de Leyla Güven et des autres prisonniers politiques.
 

A partir du 1er mars 2019, l’action a pris une ampleur sans précédent avec l’entrée en grève de la faim de l’ensemble des prisonniers politiques kurdes, soit plus de 7000 personnes.

Le 16 mars 2019, un prisonnier politique du nom de Zülküf Gezen, en grève de la faim depuis le 1er mars, a mis fin à ses jours en se pendant, dans la prison de Tekirdag. Condamné à la perpétuité, il était détenu depuis plus de 12 ans.

 
Le CDK-F a communiqué à plusieurs reprises sur l’ampleur du mouvement de grève de la faim et fait part de ses préoccupations grandissantes eu égard à la voie irréversible prise par les grévistes. Le gouvernement français, les institutions européennes, en particulier le Comité pour la Prévention de la Torture (CPT) ont été informés des conséquences dramatiques qui pourraient résulter de ce mouvement.
 
Le mutisme et l’inaction des gouvernements et institutions européennes face à la montée du fascisme en Turquie conduisent des prisonniers politiques à mettre fin à leur vie pour briser le silence et l’isolement. Suite à l’action de Zülküf Gezen, des dizaines de jeunes détenus ont fait savoir qu’ils étaient prêts à suivre son exemple.
 
Ainsi, nous appelons l’Europe et tout particulièrement le gouvernement français à rompre le silence meurtrier et agir pour empêcher d’autres drames parmi les grévistes de la faim.
Nous exigeons par ailleurs du Conseil de l’Europe et du CPT qu’ils accomplissent, enfin, leurs missions en agissant auprès de la Turquie afin de mettre un terme au régime d’isolement que le régime d’Erdogan, encouragé par le silence des institutions européennes, fait subir depuis des années à M. Abdullah Öcalan. Il en va de la vie des milliers de personnes qui sont aujourd’hui en grève de la faim. »