ROJHILAT – Le rituel traditionnel consistant à prier pour la pluie, également appelé «Buke baranê (« la mariée de la pluie »)», fait partie des traditions anciennes des Kurdes du Rojhilat.
Buke Barane est une fête kurde traditionnelle célébrée en période de sécheresse, quand il n’y a pas de pluie pour étancher la soif des champs. Le terme « Buke Baranê » (prononcer : bouka baranê) signifie « la mariée de la pluie » ou « arc-en-ciel ») et représente sans doute une divinité ancienne de la pluie.
Le festival, présent surtout au Kurdistan, a plusieurs variations régionales du festival, mais en général, elles ont essentiellement les mêmes coutumes et partagent le même but.
L’ancien rituel dans les zones kurdes est basé sur un mécanisme traditionnel et vise à parer à la sécheresse. Une poupée symbolisant la mariée est utilisée par les habitants comme moyen de dialoguer avec Dieu et de remonter le moral de l’opinion publique en période de sécheresse. La poupée est faite sous la forme d’une croix. Les enfants, en particulier les filles, assistent toujours à la cérémonie.
Comme le nom du rituel l’indique, la poupée (appelée localement « mariée » ) offre la possibilité de réunir les enfants. La poupée est généralement fabriquée par une mère ou une grand-mère.
Par la suite, l’un des membres de la famille, en particulier une mère ou une grand-mère, commence à distribuer des cadeaux, notamment des œufs, de l’argent ou des noix, aux enfants. Elle verse également de l’eau sur la Bouke et attache des épingles à cheveux à ses vêtements. Ensuite, les enfants du foyer rejoignent les groupes pour rendre visite à d’autres maisons du village. A chaque porte, ils chantent la buke baranê (en kurde soranî) :
« Buke barane awî dewé.
Awî néw genmanî dewé
chorchorey soybanî dewé… ».
c’est-à-dire :
« La mariée de la pluie veut de l’eau,
elle la veut pour les champs de blé,
elle veut la voir déborder des toits… ».
Ils s’attendent à ce que les gens de la maison ouvre la porte pour verser un seau d’eau sur la mariée, et pour obtenir des cadeaux (comme butin) pour les jeunes qui accompagnent la mariée de la pluie. Ensuite, ils se rassemblent tous quelque part en dehors de la ville ou du village et prient pour la pluie. Finalement, ils se dirigent vers une rivière voisine et jettent la mariée de la pluie dans la rivière.
Appelé localement «Buke Baranê», le rituel a eu lieu il y a quelques jours dans la ville de Sanandaj (Sinê).
«Des groupes locaux des provinces du Rojhilat, Kermanshah, Ilam, Qom, Lorestan, Markazi et Hamadan ont participé au festival», a déclaré le directeur général de l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes du Kurdistan.
Il a également déclaré que les groupes participants avaient amené avec eux plus de 500 petites et grandes poupées pour effectuer des rituels et jouer des pièces de théâtre traditionnelles.
Le rituel a été inscrit au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2014. Il a toujours lieu dans certaines régions en période de sécheresse.
Le premier festival de Bouke Baran s’est tenu les 28 et 29 novembre à Sanandaj dans le but de restaurer les rituels traditionnels et anciens et de les promouvoir pour les nouvelles générations.
Via Kurdish culture et Iran front page
Image via D. Z.