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Féminicide. Les femmes ont rendu hommage à Yasemin Çetindağ

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STRASBOURG – Le samedi 2 janvier, des centaines de femmes ont rendu hommage à Yasemin Çetindağ, une jeune Kurdes tuée par son ex compagnon devant ses 4 enfants le 23 décembre dernier.
 
Hier, malgré le froid et les mesures anti-Covid, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Strasbourg à l’appel des organisations de femmes pour dénoncer les féminicides et rendre hommage à Yasemin Çetindağ, une jeune femme d’origine kurde tuée par son ex-compagnon en présence de leurs 4 enfants.
 
La sœur de Yasemin Çetindağ, Leyla, ainsi que d’autres membres de la famille de Yasemin se sont joints à l’action. Leyla Çetindağ a déclaré que sa sœur était pleine de vie et qu’elle aimait beaucoup ses enfants. Elle a ajouté que sa sœur avait été brutalement assassinée sous les yeux de ses enfants.
 
Plusieurs personnes ont pris la parole lors du rassemblement et ont rappelé que les meurtres de femmes sont en augmentation dans le monde.
 
Meryem Tekiner, militante de l’association féministe kurde ZIN pour les femmes, a déclaré que les femmes étaient considérées comme des citoyennes de seconde zone par le pouvoir et l’État-nation, et qu’elles étaient confrontées aux pressions des hommes et de l’État quant elles réclament leur liberté.
 
Tekiner a déclaré que les femmes kurdes luttaient contre cette mentalité depuis des années et a ajouté: « Nous pensons que seules les femmes peuvent établir une vie juste et libre et nous nous battons pour cela. (…) »
 
Un appel a été lancé à la fin de l’action pour que toutes les femmes comparaissent devant le tribunal le jour où le meurtrier Savaş Özyanik sera jugé.
 
Via ANF

SYRIE. Les femmes de l’EI tuent une réfugiée irakienne dans le camp d’Al-Hol

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SYRIE / ROJAVA – Les femmes de DAECH ont tué une réfugiée irakienne de 17 ans dans le camp d’al-Hol tenu par les forces arabo-kurdes. Les épouses des mercenaires de l’Etat islamique détenues à al-Hol ont tué plusieurs réfugiés du camp jusqu’à présent. (Via NPASyria)
 
 
Une pépinière de jihadistes qui croît sous le regard silencieux de l’Occident
Le camp al-Hole, où des dizaines de milliers de femmes et d’enfants étrangers, dont de nombreux européens, liés au groupe État Islamique (EI) sont détenus, est sous la responsabilité de la communauté internationale. Pourtant, il n’y a aucune politique commune mise en place pour ces femmes et enfants devenus un vrai casse-tête pour l’alliance arabo-kurde dirigeant le Rojava.
En plus des menaces de sécurité que ce camp représente pour la région du fait qu’il soit devenu une pépinière pour de futurs jihadistes élevés à l’idéologie terroriste de l’EI, ce camp est également un lieu de non-droit pour des milliers d’enfants et de femmes abusés, torturés, par les femmes de DAECH qui commettent également des meurtres.
Un activiste kurde syrien rapportait récemment que certaines femmes étrangères « épousaient » des adolescents âgés de 13 à 16 ans pour une reproduction continue qui, selon elles, serait la future génération de l’ « État islamique ». Cet activiste rappelait également que la plupart de ces femmes essayaient désespérément d’entrer clandestinement en Turquie et, finalement, retourner dans leur pays d’origine.
Le camp al-Hol, le Guantanamo européen
Le camp d’al-Hol (que certains qualifient de « Guantanamo européen ») abritant plus de 70 000 femmes et enfants de l’Etat islamique (EI / DAECH) est situé dans le nord-est de la Syrie. Ce camp est l’un des camps les plus dangereux au monde où chaque mois des informations font état de meurtres violents de résidents du camp « punis » par des femmes défenseurs de l’idéologie de DAECH. Un camp devenu un terreau fertile pour le terrorisme islamiste alors que les Kurdes syriens alertent l’Occident depuis longtemps de ce danger menaçant le monde.
Le camp est situé dans le gouvernorat d’Hassaké, dont la sécurité est assurée par les forces de sécurité intérieure « Asayish », ainsi que par des combattants des FDS et des Forces d’autodéfense, qui ont libéré les derniers bastions de l’Etat islamique en 2019.
Une idéologie terroriste qui se porte à merveille
Les habitants du camp vivent conformément à la loi islamique, malgré toutes les tentatives des Forces de sécurité intérieure et des Forces démocratiques syriennes (FDS) pour limiter la propagation de l’idéologie de l’Etat islamique.
Bien sûr, les agents de sécurité déploient de grands efforts pour contenir cette « poudrière », un camp où vivent des milliers de partisans ardents de l’Etat islamique. Malgré cela, les membres de l’EI brûlent régulièrement les tentes de ceux soupçonnés de « trahir » l’idéologie de l’EI. Elles n’hésitent pas à tuer ces « traitres », avec des dizaines de meurtres commis au sein du camp.
De nombreuses femmes restent fidèles à l’idéologie de l’Etat islamique et n’ont pas l’intention de changer leurs croyances. Cependant, tous les femmes du camp ne peuvent pas être qualifiés de terroristes, dont certaines étant venues en Syrie avec leur mari pour le bien de leurs enfants.
Les pays européens ignorent le sort de leurs ressortissants détenus à al-Hol
Malgré les nombreux rapports faisant état du danger que représente ce camp et la situation déplorable de ses résidents, notamment des enfants, les pays étrangers ne se pressent pas pour rapatrier leurs ressortissants, ni pour créer un tribunal international afin de juger les membres emprisonnés de l’Etat islamique pour des crimes qu’ils ont commis en Syrie et en Irak, dont le génocide des Yézidis à Shengal en août 2014.

FEMINICIDES. 300 femmes assassinées en Turquie en 2020

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TURQUIE / BAKUR – Au moins 300 femmes ont été assassinées par des hommes en Turquie, y compris dans les régions kurdes, en 2020. Dans presque tous les cas, l’agresseur appartenait au cercle de connaissances le plus proche. 171 autres femmes ont été retrouvées mortes de manière suspecte.
 
En Turquie, au moins 300 femmes ont été assassinées par des hommes proches d’elles au cours de l’année écoulée. 171 autres femmes sont mortes dans des circonstances suspectes. C’est le résultat du rapport annuel des féminicides de la plateforme « Nous mettrons fin aux féminicides » (Kadın Cinayetlerini Durduracağız Platformu – KCDP)
 
La KCDP souligne que si les violences à l’égard des femmes ont augmenté dans le monde à l’ombre de la pandémie de coronavirus, en Turquie, l’annonce du gouvernement AKP de se retirer de la Convention d’Istanbul a en fait alimenté les violences sexistes.
 
La convention du Conseil de l’Europe vise à prévenir et combattre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Les cercles conservateurs et islamistes en Turquie avaient lancé la discussion sur le retrait, affirmant que la convention portait atteinte aux valeurs traditionnelles et faisait des hommes des «boucs émissaires». (…)
 
97 femmes assassinées par leurs maris
 
Le rapport annuel de l’organisation des droits des femmes KCDP basée à Istanbul contient des données sur tous les meurtres de femmes enregistrés par la police ou publiés dans les médias. Au cours de l’année 2020, les maris ont été les auteurs de 97 meurtres, les conjoints dans 54 cas, d’autres connaissances masculines dans 38 cas, les ex-maris dans 21 cas, les fils dans 18 cas, les pères dans 17 cas, les frères. beaux-parents, beaux-pères etc. dans 16 cas, ex-petits amis dans huit cas et frères dans cinq cas. Seules trois femmes ont été assassinées par des inconnus, selon l’organisation. Dans 23 autres cas, la plateforme a également pu établir un lien entre les victimes et les auteurs.
 
Les motifs des féminicides 
 
Dans 182 cas, le mobile des féminicides n’a pu être déterminé; 96 femmes ont été tuées parce qu’elles voulaient prendre des décisions concernant leur propre vie: demandes de divorce ou séparation d’avec les conjoints. Dans 22 cas, l’argent était le mobile du meurtre.
 

Le mythe des chèvres sacrées de Dersim

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TURQUIE / BAKUR – Pour les Kurdes alévis de Dersim, tout ce qui compose l’univers est sacré: la nature et toutes ses créatures, notamment, les chèvres des montagnes qui sont en voie de disparition à cause des chasseurs venus d’autres régions du monde.
 
Le journal Middle East Eye vient de publier un article détaillé sur le mythe des Chèvres sacrées de Dersim:
 
Ali Ekber Frik, un dede – chef spirituel alévi – de 74 ans, raconte une vieille histoire d’une voix basse et rauque, tout en manipulant un chapelet avec ses doigts potelés. Il se trouve à Ovacık, une petite ville de la province turque de Tunceli, en Anatolie orientale, appelée Dersim par ses habitants. Derrière lui, un berger surveille son troupeau de moutons près d’un cimetière alors que le soleil de fin d’après-midi enveloppe de sa chaude lueur les collines verdoyantes. « Il y a peut-être 150 ans, trois personnes venues de Kemah [une ville voisine] arrivèrent au pied des montagnes du Munzur, et ces gens avaient très faim », narre-t-il. « Voyant un feu dans une grotte, ils s’approchèrent et virent que quatre ou cinq personnes avaient dépecé une chèvre de montagne et patientaient pendant que celle-ci cuisait. Les voyageurs dirent alors : “Nous avons très faim, nous sommes venus ici pour un morceau de pain, mais nous ne mangeons pas de chèvre de montagne et si vous voulez notre avis, vous ne le devriez pas non plus.” Ils partirent immédiatement, même s’ils étaient affamés. »
 
Ali Ekber Frik explique l’importance des chèvres de montagne du Dersim
 
Comme lui, les voyageurs étaient des alévis. Formant la plus grande minorité religieuse de Turquie, ils considèrent les chèvres de montagne comme sacrées. Le Dersim est principalement habité par un peuple longtemps persécuté qui forme une minorité au sein d’une minorité. Ce sont des Kurdes zazas, autrement appelés Kirmanc, qui parlent un dialecte différent de celui des peuples kurdes que l’on trouve ailleurs en Turquie et dans la région. Leur forme d’alévisme est également différente de celle des alévis bektachi, qui sont issus de l’ethnie turque et davantage influencés par l’islam chiite. Les alévis ont été la cible d’opérations de répression, de mesures de surveillance et de massacres sous les sultans ottomans sunnites, qui les considéraient comme des hérétiques.
 
Farouchement indépendant, le Dersim n’a jamais été entièrement sous le contrôle du gouvernement jusqu’à ce qu’un soulèvement soit écrasé par l’État en 1938-1939.Ces mêmes montagnes qui protégeaient les Zazas alévis avant l’avènement des guerres modernes sont devenues le lieu de leur massacre. Les soldats jetaient les corps du haut de falaises dans les eaux du Munzur et allumaient des feux à l’entrée de grottes fermées, aspirant l’oxygène des personnes prises au piège à l’intérieur.
 
Au-delà des chèvres de montagne, les Zazas alévis considèrent tous les êtres vivants comme sacrés, ainsi que toutes les choses qui contribuent à la vie, comme le soleil et l’eau. Le système de croyance hétérodoxe et mystique des Zazas alévis, appelé Raa Haqi, a été influencé par les pratiques chamaniques anatoliennes préislamiques, le zoroastrisme, le bouddhisme, le christianisme arménien et, plus tard seulement, par l’islam chiite. Contrairement à la plupart des membres des autres communautés alévies de Turquie, de nombreux Zazas alévis rejettent l’étiquette de musulmans. Au-delà des chèvres de montagne, ils considèrent tous les êtres vivants comme sacrés, ainsi que toutes les choses qui contribuent à la vie, comme le soleil et l’eau. Ils vénèrent la nature en elle-même. Les générations plus anciennes du Dersim adressent des prières au soleil et à la lune, mais affirment que cette pratique est aujourd’hui perdue.
 
Le Dersim, en particulier dans le parc national de la vallée du Munzur, possède l’écosystème le plus diversifié de Turquie. Le parc grouille de plus de 1 500 espèces de plantes, dont 43 sont endémiques, et abrite des animaux tels que des ours bruns, des lynx d’Eurasie, des chats sauvages, des loups gris et des sangliers.« Les chèvres de montagne, les abeilles mellifères, les belettes dans la montagne sont sacrées à nos yeux. Parce qu’elles ne font de mal à personne, elles sont sacrées. Nous ne les tuons pas », explique Ali Ekber Frik. Pour montrer la valeur de la nature dans leurs croyances, il récite un vieux poème sur le caractère sacré des arbres et le rôle que le bois a joué dans les objets sacrés, comme le berceau de la Kaaba (le site le plus sacré de l’islam, à La Mecque en Arabie saoudite) ou la selle de l’imam Ali, que les alévis vénèrent. « C’est dire à quel point nous apprécions les arbres, depuis des temps immémoriaux, et les arbres nous aiment en retour. Même si nos forêts brûlent, elles ne nous abandonnent jamais », affirme-t-il. Comme le reste du monde, la Turquie connaît une hausse des feux de forêt liée aux changements climatiques.
 
Ce respect de la nature explique pourquoi les habitants du Dersim sont si perturbés par les chasseurs qui emportent parfois leurs chèvres de montagne sacrées comme trophées. Les chèvres, dont certaines espèces sont menacées, sont protégées par le ministère turc de l’Agriculture et des Forêts, mais le gouvernement affirme que les animaux plus âgés sont autorisés à être chassés en nombre limité, précisant que 60 % de l’argent gagné par le biais des appels d’offres de chasse revient aux villages locaux. L’été dernier, des activistes ont lancé une campagne visant à interdire la chasse aux chèvres de montagne dans la région et l’Initiative de conservation du patrimoine culturel et naturel du Dersim a déposé une plainte demandant l’annulation des appels d’offres. Le ministère a répondu en suspendant un appel d’offres qu’il avait ouvert pour chasser dix-sept chèvres et en promettant de mener une enquête en tenant compte des coutumes et des croyances locales.Les écologistes locaux ne se soucient pas particulièrement de savoir si la chasse est pratiquée légalement ou non : ils en sont horrifiés et veulent qu’elle soit interdite sans exception. « Nous avons vu des tueurs venir de l’extérieur de la province et de différents pays européens pour chasser les espèces les plus importantes du Dersim », affirme Hasan Şen, activiste au sein de l’organisation Munzur Protection. « Les autorités ferment les yeux sur les massacres. »« Elles appartiennent aux saints. »
 
Pour les alévis, tuer de telles créatures sacrées n’est pas seulement insensé et immoral : c’est aussi un péché terrible. Ceux qui transgressent cette règle sont traditionnellement mis au ban et considérés comme des düşkün – « déchus ». « Dans le temps, les gens qui faisaient cela étaient envoyés en exil », se souvient Zeynel Batar, un dede âgé de 68 ans, dans le village de Kedek. « Il y avait un gars dans notre village qui s’en prenait aux chèvres de montagne. Nous l’avons averti à plusieurs reprises de ne pas le faire. Un jour, il a plongé des rochers et il est mort. Ils n’ont même pas lavé son corps sur la place. »
 
Bien que les Zazas alévis considèrent tous les animaux sauvages comme sacrés, les chèvres de montagne, dont il existe plusieurs espèces locales, le sont particulièrement. « Elles appartiennent aux saints », explique Zeynel Batar. « Ces chèvres mangent de l’herbe spéciale mais quand c’est l’hiver, les montagnes sont couvertes de neige et que mangent-elles ? Leur nourriture vient de l’inconnu, elle est apportée par les saints. »
 
Les bergers qui veillent sur les chèvres seraient trois saints mythiques – Sarık Sıvan, Şıx Ahmet Dede et Düzgün BabaLes bergers qui veillent sur les chèvres seraient trois saints mythiques – Sarık Sıvan, Şıx Ahmet Dede et Düzgün Baba. Düzgün – qui pourrait être une version turcisée d’un mot zaza signifiant roches acérées ou falaises – est le plus célèbre d’entre eux. Sur le Düzgün Baba, une montagne située près de la ville de Nazımiye, Kaya Çelik, un dede de 27 ans, gravit l’escalier taillé dans le flanc de la montagne et se remémore la légende du plus saint des saints bergers. Bien qu’il existe de nombreuses versions, la plupart indiquent que le nom original de Düzgün était Şah Haydar et qu’il était le fils d’un important chef religieux, Kureyş Baba. Haydar était connu pour ses chèvres bien nourries, même en hiver lorsque la nourriture se faisait rare, ce qui suscita la curiosité de son père. « Un jour, Kureyş Baba suivit son fils et le troupeau et vit que lorsque Haydar touchait les chênes avec son bâton, ils devenaient verts. C’était un miracle ! Quand son père s’aperçut de cela, il fut fier mais aussi choqué de voir que son fils l’avait surpassé », raconte Kaya Celik.
 
La grotte sacrée de Düzgün Baba sur la montagne portant son nom

Mais alors, une des chèvres de Şah sentit l’odeur du père du berger et éternua. Şah Haydar gloussa. « Qu’est-ce qui ne va pas petite chèvre, as-tu senti mon père Kureso Khurr ? », lui demanda-t-il en utilisant un surnom qu’un fils ne doit pas employer pour désigner son père dans une culture où les anciens sont vénérés. Il se retourna et s’aperçut que son père était vraiment là. Honteux, il bondit jusqu’au sommet de la montagne et disparut. Depuis lors, on se souvient de lui sous le nom de Düzgün Baba et la montagne porte son nom.
 
« Chaque troupeau a un chef, un vieux bouc qui a une longue barbe, » déclare Kaya Çelik, chef spirituel des Zazas alévis « Quelques animaux suivirent Şah et son père fit redescendre le reste du troupeau. Nous pensons que les chèvres qui errent autour de cette montagne aujourd’hui sont celles qui ont suivi Düzgün Baba et sont donc divines », ajoute Kaya Çelik. Plus haut sur la montagne, après le sanctuaire alévi – ou ziyaret – où une fontaine verse de l’eau glacée dans la bouche de pèlerins reconnaissants, un jeune homme du nom de Murat Babayiğit escalade avec agilité la surface rocheuse irrégulière pour rejoindre une grotte très étroite, juste assez grande pour y ramper.
 
« Le lit de Düzgün Baba est dans cette grotte. C’est un lieu sacré. On se sent bien là-haut, on se sent heureux, » affirme-t-il. Plus haut encore, au sommet, se trouve la tombe de Düzgün, un grand tas de pierres grises, entouré de divers petits cairns. Le soleil et la lune – tous deux sacrés pour les alévis – trônent ensemble de part et d’autre de ce ciel de début de soirée.
 
Les montagnes sans fin et irrégulières que l’on voit d’ici protègent les habitants du Dersim et d’autres communautés marginalisées depuis des centaines d’années au cours desquelles ils ont subi diverses vagues de persécution. Dans les années 1990, des milliers de villages et de hameaux dans plus d’une douzaine de provinces de l’est et du sud-est ont été vidés et incendiés par l’armée lors d’opérations gouvernementales contre le groupe armé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).Le ministère turc de l’Intérieur a ensuite lancé un « Projet de retour au village et de réhabilitation » visant à ramener les Kurdes chez eux. Ce projet financé par le gouvernement a été déployé de 1999 à 2015 pour un coût de 200 millions de livres turques, soit l’équivalent de 72 millions de dollars à l’époque, mais a été critiqué par Human Rights Watch pour son inefficacité.
 
Selon le ministère de l’Intérieur, durant la lutte contre le PKK, 62 448 maisons ont été vidées et 386 000 personnes ont été forcées d’émigrer. Aujourd’hui, seules 28 834 maisons sont occupées par ceux qui y vivaient auparavant. Au total, 187 000 personnes sont retournées dans leurs villages dans 14 provinces, notamment dans le Dersim. (…) Mais ce long passé agité n’a fait que renforcer le lien des habitants avec la terre, les animaux, et entre eux. « Les alévis sont allés dans les montagnes pour fuir les tyrans, et lorsqu’ils y sont arrivés, ils ont vu les chèvres de montagne », raconte Ali Ekber Frik. « Chaque fois que nous y allons – quand nous y emmenons nos troupeaux, quand nous plantons de l’ail, quand nous cueillons des champignons –, nous sommes ensemble. »
 

YPJ: Nous entrons en 2021 plus fortes et plus déterminées

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SYRIE / ROJAVA – La commandante générale des forces féminines kurdes YPJ, Newroz Ehmed, a déclaré que les YPJ débutaient l’année 2021 avec plus de force politique et militaire, avec une détermination et une volonté fortes alors que la région fait face à de nouvelles attaques turco-jihadistes. 
 
La commandante générale des YPJ (Unités de défense des femmes), Newroz Ehmed, a répandu au questions de l’ANF concernant les développements militaires, politiques et sociaux dans le nord et l’est de la Syrie en 2020, ainsi que la lutte des YPJ et les plans pour 2021.

Newroz Ehmed
 
« Le désir de notre peuple est de vivre sur ses terres librement le plus tôt possible. Bien sûr, l’année prochaine est une année importante en termes de lutte. Notre espoir est de réussir », a déclaré Ehmed.
 
En tant que YPJ, vous avez eu un grand impact sur la lutte des femmes dans le monde, en particulier dans la résistance contre l’EI. Il y a eu un suivi intense et un intérêt de la part des organisations de femmes du monde entier. Cet intérêt et ce contact liés à la lutte se sont-ils poursuivis en 2020? Si oui, à quel niveau s’est-il développé?
 
Quand nous regardons chaque partie du monde, le système au pouvoir intensifie de jour en jour la destruction, le massacre et la volonté des femmes, même si cela ne se voit pas beaucoup dans nos régions, car le 21e siècle a été organisé comme étant le siècle de femmes. Aujourd’hui, nous pouvons voir plus de femmes s’exprimer dans de nombreux domaines. Pour cette raison, les attaques augmentent, bien sûr. Par conséquent, nous pouvons voir cette prise de conscience et ces développements dans de nombreuses régions du monde. Nous avions des plans pour atteindre les femmes qui luttent et résistent, s’organisent ou veulent s’organiser dans le monde. Cette situation s’est encore développée pendant notre guerre contre l’État islamique. Encore une fois, nos activités se sont poursuivies dans ce sens. La participation de femmes de nombreuses régions du monde et d’autres pays se poursuit. Elles prennent leur place dans les rangs du YPJ. Cette question suscite un grand intérêt.
 
Cette année, nous avions un plan pour atteindre ces cercles. Cependant, les attaques d’invasion en développement, les menaces qui pèsent sur la région et les maladies dans le monde nous ont également empêchés de développer ces travaux. En d’autres termes, il y avait des obstacles pour atteindre tout le monde. Celles qui voulaient venir dans notre région ne pouvaient pas venir pour les raisons que nous avons mentionnées. Bien sûr, cela posait un gros obstacle. Mais nous avons pu atteindre tous les continents du monde grâce aux message et à la technologie. Bien sûr, ce n’est pas au niveau souhaité et nous devons mener un travail plus ferme sur cette question car c’est l’un des piliers importants de notre révolution et qu’il concerne notre révolution du Rojava.
 
Le développement d’une révolution démocratique et émancipatrice est nécessaire pour le monde entier. C’est l’un des principaux domaines de devoir et de responsabilité et un travail sur lequel nous devons nous concentrer davantage. Il y a aussi des attentes dans ce sens et trop de demandes se développent. De nombreuses organisations à travers le monde expriment également cela. Dans de nombreux endroits, lorsque les femmes se sont organisées et ont rejoint la lutte pour leur liberté et leur égalité, pour défendre leur nation, elles ont révélé un grand pouvoir. Pour cette raison, nous pouvons obtenir de meilleurs résultats en maintenant plus d’organisation et d’unité. Nous y croyons également et avons des attentes dans ce sens. Nous poursuivrons nos travaux sur ces questions.
 
Un rapport sur la participation des jeunes filles a récemment été publié dans différents médias. En tant que commandante des YPJ, quels sont vos commentaires sur cette nouvelle?
 
Nous pouvons les commenter sur plusieurs aspects. Tout d’abord, les migrations subies après les attaques d’invasion de notre région ont causé de grands dommages à la société avec les conséquences de la guerre qui dure depuis des années. Les femmes en particulier souffrent de nombreux dommages dus aux difficultés économiques et à la pauvreté, aux perturbations de l’éducation dues aux opportunités limitées et à l’émergence d’une menace de déni et de destruction. Les jeunes femmes sont celles qui souffrent le plus. Bien sûr, nous luttons pour protéger les jeunes femmes qui sont soumises à de nombreuses pratiques et ne peuvent se défendre en raison de leur jeune âge. Non seulement le YPJ, d’autres mouvements et organisations de femmes luttent également contre cela.
 
À travers la lutte contre ces pratiques et abus, les jeunes femmes participent également aux rangs du YPJ afin de se protéger et de s’exprimer davantage. Nous pouvons expliquer un aspect comme ça. Bien sûr, il y a des demandes. Mais en tant que YPJ, nous avons de la détermination. Les jeunes femmes peuvent être exposées à de nombreux abus dès leur plus jeune âge. Mais ce n’est pas une raison pour nous de les amener dans les rangs des YPJ parce qu’elles sont encore jeunes et ont besoin de se connaître et de développer leur niveau de conscience. Elles ont des besoins différents. Par conséquent, nous sommes également en contact avec des organisations de femmes. Nous avons également créé des centres spéciaux de consultation. Nous avons réalisé un travail particulier afin de renvoyer ces demandes aux sections concernées. Comme on le sait, des écoles et académies spéciales ont été ouvertes pour les jeunes femmes afin de les sensibiliser dans de nombreux domaines. (…)
 
Quel est le but de la diffusion de ces nouvelles?
 
Nous pouvons le considérer comme faisant partie des attaques contre les femmes. On voit aussi avec les attaques développées, en particulier avec les attaques de l’État turc occupant, que les conséquences des YPJ et des activités d’organisation des femmes ici ne sont pas tolérées. Ils essaient de nous attaquer afin de présenter le YPJ comme une organisation terroriste dans le monde. Une guerre spéciale est menée contre la société sur cette question. De nombreuses familles ont été informées de ces informations erronées, dirigées par l’État turc et faisant partie de la guerre spéciale. Ils font pression sur notre peuple en façonnant une opinion publique sur cette question. Mais notre peuple est conscient et conscient de ce problème. Et des approches plus sensibles sont nécessaires dans ces domaines.
 
Nous avons révélé à de nombreuses institutions et organisations internationales notre volonté et notre décision de ne pas autoriser le recrutement de mineurs dans les rangs du YPJ. Personne ne nous a fait pression pour prendre une telle décision. Nous avons pris cette décision de notre propre gré car nous la considérons comme une nécessité et un besoin. Elles n’ont pas besoin de venir à un jeune âge et de mener une lutte armée, au contraire, Elles peuvent lutter pour cela dans différents domaines. Nous soutenons cela et nous continuerons notre lutte à cette fin. Néanmoins, nous demandons également à nos gens d’être sensibles à cette question.
 
Quels sont vos projets et objectifs pour 2021?
 
Bien sûr, nous traversons un processus important. L’année 2020 a produit des résultats très tristes pour notre peuple. Notre peuple a été soumis à une migration forcée. Ils ont quitté leurs maisons et leurs terres. Ils ont dû vivre comme des réfugiés sur leurs propres terres. C’est une réalité très douloureuse. Cela se produit également à Afrin, Tal Abyad, Serêkaniyê et à nouveau dans les zones où des attaques ont lieu. Les attaques et les menaces continuent d’augmenter dans toutes les régions.
 
Nous avons laissé 2020 derrière nous, mais notre lutte continue. 2021 est une année importante pour notre lutte. Nous avons dévoilé les résultats dans notre évaluation de l’année 2020. Sur cette base, nous sommes prêts pour 2021 avec plus de force, de détermination et de volonté, tant sur le plan politique que militaire. Nous voyons également la conscience, l’organisation et les exigences de notre société. À cet égard, notre devoir est de libérer les zones occupées et de faire en sorte que notre peuple retourne sur ses propres terres et vive librement. En outre, il est de notre devoir le plus fondamental et le plus important en tant que YPJ de défendre ces terres et notre peuple contre les attaques en cours. À cet égard, l’objectif est d’être préparé dans tous les sens pour l’année prochaine et de répondre aux évolutions. Nous avons achevé nos préparatifs à un niveau important. Nous nous concentrerons sur l’achèvement des pièces manquantes.
 
En ce qui concerne l’administration autonome, notre objectif est de protéger les expériences et les acquis qui ont émergé dans la sphère politique, sociale et en particulier en ce qui concerne les femmes de ces terres. Le modèle de solution qui a émergé avec la révolution du Rojava est un modèle de solution pour le Moyen-Orient, principalement pour la Syrie, car ce sont les zones où les conflits et les guerres sont le plus vécus. À cet égard, faisons de ce modèle un modèle exemplaire dans le monde entier en le renforçant et en le défendant davantage. Bien sûr, nous affirmons qu’il doit se développer sous la direction des femmes et des jeunes. Pour cette raison, nous devons faire connaître notre système existant au monde entier et le renforcer. Nous constatons que notre espoir est grand tant au niveau des acquis de 2020 que de celui de 2021. Plus les attaques sont intenses, plus la conscience et l’organisation sociale augmentent. Les attaques croissantes nous ont rendus plus forts.
 
Sous la direction des femmes et des jeunes, nous pouvons dire que les femmes du monde entier devraient réussir en intensifiant davantage cette lutte. Cette année, nous devons faire connaître cette révolution dans le monde entier en garantissant la liberté du leader Apo, du peuple kurde et de toute la région. Nous nous battrons pour cela. Nous assumerons toutes nos responsabilités afin d’être dignes de nos martyrs qui ont donné leur vie pour toutes nos valeurs. (…)
 
 

ROJAVA. Projets agricoles pour les femmes déplacées de Serêkaniyê

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SYRIE / ROJAVA – Le Comité de l’économie féminine du Mouvement kurde Kongra Star a développé des projets agricoles pour les femmes chassées de la ville de Serêkaniyê par l’invasion turque.
 
Le Comité de l’économie des femmes de la Syrie du Nord et de l’Est développe des projets tels que des ateliers, des boulangeries et des coopératives pour stimuler l’économie des femmes.
 
En plus de ces projets lancés pour permettre aux femmes déplacées de Serêkaniyê de gagner leur vie et de trouver un emploi, environ 5 km2 de terres agricoles sont réservées aux femmes.
 
Plus de 70 femmes réfugiées, dont les épouses et les mères des martyrs vivant dans les camps de Washokani et Serêkaniyê, bénéficient de ces projets. Chaque femme a 450 ares de terre et chacune paie 150 000 livres syriennes pour en bénéficier.
 
Une fois les produits agricoles vendus, 25% des gains vont au fonds associatif affilié au comité, et 75% aux femmes participant au projet.
 
Nicime Eli Hesen, du village d’El-Menacir à Serêkaniyê, qui vit dans le camp de Washokani, a déclaré; « Grâce à ces projets, nous fournissons nos propres moyens de subsistance. Nous avons été contraints de quitter nos maisons et aujourd’hui nous n’avons qu’une seule tente. »
(…)
 

La Turquie poursuit en justice 108 politiciens d’HDP pour le procès « Kobanê »

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TURQUIE / BAKUR – Il y a 6 ans, des élus d’HDP et des politiciens kurdes participaient aux manifestations de soutien à la ville de Kobanê encerclée par DAECH. Le régime turc a réprimé les manifestations dans un bain de sang, et depuis, poursuit des centaines de politiciens pour terrorisme.

Un procureur a soumis l’acte d’accusation du « procès Kobanê » concernant 108 politiciens d’HDP, dont les anciens coprésidents, Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ alors que la Cour européenne des droits de l’Homme a ordonné la libération immédiate de Selahattin Demirtaş le 22 décembre.

L’acte d’accusation prévoit la condamnation des 108 accusés pour « destruction de l’unité de l’État et de l’ensemble du pays », et les accuse également de 37 chefs d’accusation de meurtre et de dizaines de tentatives de meurtre en rapport avec les manifestations de Kobanê il y a six ans. Selon la défense, le dossier reste classé secret et sera libéré si le tribunal accepte l’acte d’accusation.

Erdoğan annonce à l’avance l’inculpation de Demirtaş

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a énuméré les accusations portées contre Demirtaş le 28 décembre : Présumé être « le principal auteur des incidents du 6 au 8 octobre 2014 », le politicien du HDP est tenu responsable de 37 meurtres, 29 tentatives de meurtre, 3777 cas de dommages matériels, 395 vols, 15 pillages, 308 fois d’intrusion dans des locaux commerciaux et résidentiels, 13 fois de brûlage du drapeau turc, et de lésions corporelles à 326 forces de sécurité et 435 citoyens.

Les « enquêtes Kobanê » à ce jour

Actuellement, 27 politiciens sont en prison suite à l’enquête menée à Ankara en relation avec les manifestations de Kobanê en Turquie.

Le 20 septembre 2019, des mandats d’arrêt ont été lancés contre les anciens dirigeants du HDP Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş, qui sont de toute façon en prison depuis novembre 2016.

Le 2 octobre 2020, les responsables politiques du HDP Alp Altınörs, Nazmi Gür, Emine Beyza Üstün, Emine Ayna, Ayla Akat Ata, Bircan Yorulmaz, Berfin Özgü Köse, Dilek Yağlı, Can Memiş, Günay Kubilay, Bülent Parmaksız, Pervin Oduncu, İsmail Şengün, Cihan Erdal, Zeki Çelik, Ali Ürküt et Ayhan Bilgen ont été arrêtés.

Le 12 octobre 2020, un autre mandat d’arrêt a été lancé contre la maire du HDP, Gültan Kışanak, qui est également en prison depuis quatre ans.

L’ancienne députée du HDP Gülser Yildirim a été envoyé en résidence surveillée, tandis que le maire du HDP déposé Ahmet Türk s’est vu interdire tout voyage à l’étranger.

Le 3 novembre 2020, l’ancien député du BDP Ibrahim Binici et les membres du Conseil du parti HDP Mesut Bağcık et Ayşe Yağcı ont été arrêtés.

Les protestations de Kobanê

Dans la soirée du 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance de la part du YPG/YPJ et du peuple, le groupe terroriste « État islamique » (DAECH / ISIS) a réussi à pénétrer au centre de la ville de Kobanê, dans le nord de la Syrie. Au vu de la situation critique, le HDP a appelé les populations du Kurdistan du Nord et de la Turquie à protester indéfiniment contre le gouvernement AKP, car il n’a pas mis fin à son soutien à DAECH. Au cours de cette manifestation, il y a eu des batailles de rue entre les forces de sécurité turques et les manifestants dans de nombreuses villes.

Des soldats, des policiers, des gardiens de village ainsi que des membres et des sympathisants du Hezbollah turc, islamiste radical, ont mené un combat commun contre les Kurdes qui participaient aux manifestations. Le nombre de personnes tuées, dont la plupart étaient des participants au soulèvement, a fluctué entre 46 et 53. Selon un rapport de l’Association des droits de l’homme (IHD), 682 personnes ont été blessées pendant les manifestations. Au moins 323 personnes ont été arrêtées. Au cours du soulèvement, il y a également eu des incendies criminels de magasins et d’installations publiques.

ANF

L’Etat turc et les Alévis : de la répression active à la négation passive

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TURQUIE / BAKUR – « Les Alévis apparaissent, aux côtés des Kurdes, comme l’une des minorités subissant en Turquie les discriminations les plus médiatisées – et, partant, les plus connus. Si la position victimaire des Alévis est quasi-systématiquement soulignée par les différents médias traitant du sujet, ces derniers s’interrogent rarement sur l’activisme politique des Alévis et leurs positions vis-à-vis des enjeux identitaires et politiques en Turquie. »
 
Deuxième des 4 volés d’un article traitant de la question alévie en Turquie écrit par le journaliste Emile Bouvier.
 
A lire sur le site Les clés du Moyen-Orient

STRASBOURG. Les femmes manifestent ce samedi pour dénoncer les féminicides

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STRASBOURG – Le 23 décembre dernier, une jeune femme kurde de 25 ans a été tuée par son ex-compagnon dans le quartier de la Montagne Verte à Strasbourg. Yasemin Cetindag était mère de 4 enfants.
 
Plusieurs organisations féministes, dont ZIN pour les femmes, vont manifester ce samedi 2 janvier à Strasbourg contre les féminicides.
 
Voici le communiqué des organisatrices du rassemblement:
 
Rassemblement contre les féminicides et femmage à Yasemin Cetindag

« Suite au meurtre de Yasemin Cetindag par son ex-conjoint le 23 Décembre à Strasbourg, rassemblons nous ce samedi 2 janvier pour dire « pas une de plus » mais aussi pour rendre femmage à Madame Cetindag, soutenir sa famille et ses proches et dénoncer ces crimes de possession machistes que sont les féminicides.
 
Rassemblons nous également en mémoire de la petite fille de 7 ans, tuée par son père « par vengeance » dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 décembre à Ostwald.
 
Nous dénonçons l’inaction de l’état pour endiguer le fléau des violences machistes.
Nous ne voulons plus compter nos mortes.
#PasUneDePlus »
 
Organisé par Zin pour les femmes
les Antidotes
Osez le Féminisme ! 67
Nous Toutes 67

RDV à 14h, Place Kléber

Janet Biehl soutient la campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » avec ses dessins

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Féminicides – L’écrivaine et artiste américaine, Janet Biehl a dessiné des portraits des 100 femmes et filles tuées par les forces turques en soutien à la campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » menée par les femmes kurdes pour lutter contre les violences faites aux femmes.
 

Parmi les portraits dessinés par Janet Biehl, on peut citer ceux de Sakine Cansiz (féministe et co-fondatrice du PKK tuée avec deux autres militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013), Havrin Khalaf (politicienne kurde du Rojava, tuée le 12 octobre 2019 par des gangs de la Turquie près de Tall Abyad), Ceylan Onkol (fillette kurde de 12 ans tuée par des soldats turcs dans la campagne de Lice/Diyarbakir le 28 septembre 2009), Kader Ortakkaya (une jeune militante kurde tuée par des soldats turcs à la frontière de Kobanê le 6 novembre 2014).

A l’occasion de la Journée mondiale de lute contre les violences faites aux femmes, le Mouvement des femmes kurdes en Europe (Tevgera Jinên Kurd li Ewropayê – TJK-E) a lancé une pétition pour traduire en justice le président turc Erdoğan en donnant 100 raisons pour lesquelles il devrait être jugé.

 

Le TJK-E a lancé une campagne mondiale sous le slogan «100 raisons de poursuivre Erdoğan». Pendant 18 ans au pouvoir, des milliers de crimes impunis ont été commis par l’État turc dirigé par le Parti de la justice et du développement (AKP).

Les femmes ont souvent été spécifiquement ciblées par le gouvernement turc, qui d’une part, normalise le féminicide dans la société avec sa mentalité et ses politiques sexistes, et d’autre part, cible les femmes politiques par la violence, la censure et l’emprisonnement.

« Malgré une mer de preuves, ces attaques n’ont pas été comptabilisées », a déclaré le TJK-E dans un communiqué, ajoutant: « Cela nous a conduit à lancer une campagne internationale contre le principal instigateur de ces crimes contre les femmes. »

La première phase de la campagne a impliqué la collecte de 100 000 signatures dans la  pétition lancée le 25 novembre. La campagne de signature s’achèvera en 2021 et constituera la première étape pour jeter les bases du travail juridique et technique, social, politique et d’action à mener pour aboutir aux poursuites et à la condamnation du chef de l’Etat turc.

 
 
 

Sakine, Fidan, Leyla: victimes d’un triple féminicide commis par l’État Turc sur le sol français

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PARIS – Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Söylemez, 3 militantes kurdes ont été tuées à Paris le 9 janvier 2013. Près de 8 ans après ce crime politique impliquant les services secrets turcs (MIT), la France n’a toujours pas fait la lumière sur cette affaire, privilégiant ses intérêts étatiques d’avec le régime turc…
 
Retour sur un assassinat politique visant des militantes kurdes en Europe
 
Le 9 janvier 2013, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Saylemez ont été abattues de plusieurs balles dans la tête dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, à Paris.
 
Le 23 janvier 2017 devait débuter le procès aux Assises d’Ömer Güney, le présumé coupable. Le suspect, qui était lié aux services de sécurité turcs à Ankara selon les informations obtenues par les avocats des familles des victimes, est décédé subitement en prison le 17 décembre, un mois avant le début du procès. (Une nouvelle enquête a été ouverte à la demande des familles des trois victimes.)

Les trois femmes ont été ciblées et assassinées pour leurs activités politiques au nom du peuple kurde. Sakine était une militante de longue date et membre fondatrice du PKK. Elle a passé de nombreuses années en prison dans des conditions terribles et a été torturée à la prison de Diyarbakir dans les années 1980 après le coup d’État militaire. Elle a dirigé le mouvement de protestation à l’intérieur de la prison et, après sa libération, s’est jointe à la lutte armée pour la libération du Kurdistan. Elle a été une puissante force d’inspiration pour le mouvement des femmes kurdes, qui demeure à ce jour un symbole d’espoir pour les femmes du Moyen-Orient. Fidan et Leyla étaient également des activistes dévouées à la cause kurde.
 
Une nouvelle enquête relancée autour du rôle des services secrets turcs

Un juge antiterroriste a été chargé en mai 2019 pour reprendre l’enquête sur l’assassinat en 2013 à Paris de trois militantes kurdes, à la demande des familles qui réclament d’approfondir la thèse de l’implication des services secrets turcs (MIT).

Le 23 janvier 2017 devait débuter le procès aux Assises d’Ömer Güney, le présumé coupable. Le suspect, qui était lié aux services de sécurité turcs à Ankara selon les informations obtenues par les avocats des familles des victimes, est décédé subitement en prison le 17 décembre, un mois avant le début du procès.

En mars 2018, les familles des trois femmes assassinées ont déposé une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la reprise des investigations sur le rôle des services secrets trucs dans ce triple meurtre.

Les familles des 3 révolutionnaires assassinés avaient fait appel en mars 2018 pour que l’enquête inclue les commanditaires qui avaient ordonné le massacre et leurs collaborateurs.

L’avocat des familles des militantes kurdes exécutées, Jean-Louis Malterre avait confirmé qu’une nouvelle enquête avait été ouverte, fondée notamment sur des révélations d’agents du MIT, et que le rôle des services de renseignements turcs aller être examiné.

Qui sont Sakine, Fidan et Leyla ?

Cofondatrice du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Sakine Cansız est née dans la province de Dersim en 1957. Après plusieurs années d’activité dans le mouvement de la jeunesse étudiante à Elazıg, elle rejoint en 1976 le mouvement révolutionnaire kurde.

Suite à sa participation au congrès du PKK, le 27 novembre 1978, la jeune femme est arrêtée à Elazıg et envoyée en prison avec un groupe d’amis. Soumise à de lourdes tortures dans la période ayant suivi le coup d’État militaire du 12 septembre 1980, elle n’est libérée qu’en 1991.

Après sa libération, elle poursuit ses activités militantes dans l’ouest et le sud du Kurdistan.

Après de longues années de lutte dans les montagnes du Kurdistan, Sakine Cansız va en Europe où elle prend la direction du mouvement des femmes kurdes. Figure pionnière du mouvement de libération kurde, elle a grandement contribué au renforcement des organisations kurdes au sein de la diaspora.

Fidan Doğan est née en 1982, à Elbistan, dans la province de Maraş. Fille d’une famille d’immigrés, elle grandit en France.

Dès son enfance, elle se met en quête de son identité kurde. À partir de 1999, elle s’engage dans les organisations kurdes en Europe. À partir de 2002, elle travaille activement dans le domaine de la diplomatie. Elle devient représentante à Paris du Congrès national du Kurdistan (KNK).

Fille d’une famille originaire de Lice, dans la province de Diyarbakir, Leyla Saylemez est née dans la ville turque de Mersin où elle passe son enfance jusqu’à ce que sa famille déménage en Allemagne, dans les années 90. Après un an d’études en architecture, elle rejoint la lutte pour la liberté au Kurdistan et s’engage particulièrement dans les activités de la jeunesse kurde.

 
En attendant que la France veuille enfin faire la vérité sur ce triple meurtre politique, les Kurdes manifesteront de nouveau le 9 janvier 2021, à l’occasion du huitième anniversaire de ce crime abject pour honorer la mémoire des trois femmes et pour demander à la France de juger les responsables ayant ordonné le meurtre des militantes kurdes.
RDV à 14h, devant la Gare du Nord de Paris.

CHANGEMENT DÉMOGRAPHIQUE: La Turquie installe des réfugiés irakiens à Serêkaniyê

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SYRIE / ROJAVA – Après avoir occupé Serêkaniyê et chassé ses habitants kurdes fin 2019, la Turquie installe dans la région des réfugiés irakiens dans le but de changer la démographie de la région.
 
Le soi-disant Conseil local de l’État d’occupation turque dans la ville de Serêkaniyê a pris la décision d’accorder des cartes d’identité aux réfugiés irakiens, dans le cadre d’efforts d’occupation pour le changement démographique de la région en y installant des personnes originaires d’autres régions et même des réfugiés irakiens.
 
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a publié un document publié par le soi-disant Conseil local de la ville de Serêkaniyê qui a pris la décision d’accorder des cartes d’identité aux réfugiés irakiens de la ville.
 
Cela s’inscrit dans le cadre des efforts visant à modifier la démographie des zones occupées grâce au processus de réinstallation aux dépens des Kurdes originaires de la région qui ont été déplacés de force.