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Un germano-kurde fuit la Turquie où il était tenu en otage depuis juillet 2021

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ALLEMAGNE – Le pizzaiolo germano-kurde, Mahmut Güneş a fui la Turquie où il était tenu en otage depuis le 30 juillet 2021 à cause des tweets critiquant le régime turc. Son avion a atterri à Dortmund lundi où il a été accueilli par ses deux enfants et ses proches.
 
La famille de Mahmut Güneş a attendu près de huit mois pour qu’il rentre à la maison. Lundi, c’est enfin arrivé. Il n’a pas été autorisé à quitter la Turquie où on l’avait condamné à 3 ans de prison « pour propagande terroriste. » Güneş a déclaré avoir fui le pays via la Bulgarie.
 
Accueil chaleureux à l’aéroport
 
Sa famille a reçu Mahmut Güneş avec des ballons en forme de cœur à l’aéroport. Sa fille Zehlia disait être heureuse et soulagée que son père soit enfin de retour après si longtemps.
 
Güneş était détenu en Turquie
 
Güneş voulait rendre visite à sa famille en Turquie en juillet dernier. Il a été arrêté dès son entrée dans le pays à cause des tweets critiquant le gouvernement. Puis, en octobre, il a été condamné à près de trois ans de prison pour « propagande terroriste » .
 
En novembre, cependant, Güneş a été soudainement libéré de prison et a pu rester chez des proches en Turquie. Cependant, il n’a pas été autorisé à quitter la Turquie. Plus de quatre mois se sont écoulés depuis. Mais maintenant, l’homme vivant à Bochum est revenu en Allemagne. (Via le site allemand WDR)
 
 

Rojbaş: Le film racontant l’histoire de 25 ans d’une pièce de théâtre kurde interdite

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Le réalisateur Özkan Küçük a porté sur le grand écran l’histoire des acteurs kurdes qui se sont retrouvés 25 ans plus tard.
 
L’histoire de la pièce « Rojbaş » (« bonjour ») qui a été mise en scène il y a 25 ans à Tarlabaşı, un quartier cosmopolite près de Taksim à Istanbul, est devenue un film.
 
Le réalisateur Özkan Küçük a porté sur le grand écran l’histoire des acteurs kurdes qui se sont retrouvés 25 ans plus tard. Le film sera projeté dans des festivals de cinéma nationaux et internationaux.
 
Le film est également un effort pour rendre la pièce, qui a commencé dans un sous-sol et a dû retourner dans un sous-sol à cause des interdictions en Turquie, plus visible.
 
Parallèlement aux aventures des acteurs qui veulent à nouveau mettre en scène leur pièce, l’intrigue du film couvre également les événements après 2016, lorsque les acteurs kurdes de Diyarbakır ont perdu leur emploi après le remplacement du maire de la ville par un administrateur nommé par le gouvernement.
 
Acteurs : Kemal Ulusoy, Erdal Ceviz, Yıldız Gültekin, Nihat Öz, Nazmi Kırık, Cabbar Barış, Rezan Kaya, Yavuz Akkuzu, Azad Tunç, Serap Sönmez, Rugeş Kırıcı, Hilmi Demirer, Ömer Şahin, Murat Batgi, Mizgin Kapazan, Alişan, Zelal Gunduz, Welat Akdag.
 

KURDISTAN. 4 avril, un anniversaire national kurde

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Aujourd’hui, du Rojava, au Kurdistan du Nord, en passant par le Bashur, des millions de Kurdes célèbrent l’anniversaire d’Abdullah Ocalan, chef historique du PKK, qui souffle ses 73 bougies sur l’île prison d’Imrali où il est tenu en isolement depuis 23 ans.
 
Dès le matin, des milliers de Kurdes, dont des politiciens d’HDP et du DBP, ainsi que des activistes, sont arrivés dans le village natal d’Abdullah Öcalan à Ömerli / Amara, dans la province d’Urfa, pour les célébrations en musique et danse, devant la maison où il est né il y a 73 ans.
 
Dans plusieurs autres villes et localités du Kurdistan et dans la diaspora, il y a de nombreuses célébrations de l’anniversaire d’Ocalan qui est considéré par des millions de Kurdes comme le héro de la lutte kurde moderne et dont ils exigent sa libération immédiate.

 

Les Kurdes en route vers le quartier Amara (Ömerli) dans le quartier Halfeti d’Urfa pour marquer le 73e anniversaire d’Öcalan, ont commencé la célébration dès la sortie de l’autoroute Birecik-Halfeti. Les personnes qui ont réussi à arriver à Amara ont fêté l’anniversaire du leader kurde dans la maison où il est né. Amara était encerclée par des centaines de soldats et de véhicules militaires blindés.

Le frère d’Abdullah Öcalan, Mehmet Öcalan, et le député d’Urfa du Parti démocratique des peuples (HDP), Ömer Öcalan, ont accepté les vœux d’anniversaire. « Nous sommes à Amara assiégés par des soldats et des policiers turcs. Ils n’ont pas permis à notre peuple de venir à Amara. Les masses voulaient venir à Amara avec nous mais ont été illégalement bloquées », a déclaré Ömer Öcalan dans un discours devant la maison où Öcalan est né.

« Chacun peut célébrer le 4 avril dans sa maison et sa ville. La question kurde ne peut être résolue que par la médiation de M. Öcalan. La bonne chose est le dialogue et la négociation. Si le dialogue est adopté, il y aura une paix honorable en Turquie », a poursuivi Ömer Öcalan. (Via ANF)

 

 
Photo: Des fillettes kurdes dansant lors des célébrations organisées en l’honneur d’Ocalan dans le camp de réfugiés de Makhmour

CINÉMA. Le 2e Festival des Films kurdes de Paris aura lieu du 4 au 7 mai 2022

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CULTURE – Le deuxième Festival des Films kurdes de Paris (FFKP) aura lieu du 4 au 7 mai 2022 au Centre Wallonie-Bruxelles, à Paris. Plusieurs films kurdes inédits, courts et longs métrages, documentaires, animations et fictions… seront projetés lors du festival.
 
La programmation du Festival sera disponible bientôt.

STRASBOURG. Des jeunes Kurdes mènent une action de désobéissance civile au Parlement européen

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STRASBOURG – La jeunesse kurde mène une action de désobéissance civique au Parlement européen, qui garde le silence devant l’isolement aggravé imposé au chef kurde Abdullah Ocalan par l’État turc, depuis 24 ans. Des dizaines de jeunes poursuivent leurs actions dans les bâtiments du Parlement européen pour réclamer la liberté physique du leader Ocalan. certains se sont enchaînés aux barrières devant le Parlement Européens
 
Des membres du mouvement de la jeunesse kurde ont condamné « l’ignorance » des conditions carcérales, qualifiées d’inhumaines, auxquelles Abdullah Öcalan est soumis depuis 1999 sur l’île-prison turque d’Imrali. Ils ont déclaré : » Nous prenons son anniversaire aujourd’hui comme un motif pour dénoncer le silence face à l’isolement total sur Imrali et pour appeler l’Europe à s’abstenir de sa sale politique contre Öcalan. »
 
Les militants impliqués dans la manifestation ont pu passer les contrôles devant le bâtiment et pénétrer dans les locaux. A l’entrée du CoE, certains d’entre eux se sont enchaînés, tandis que d’autres ont déployé une banderole arborant, entre autres, un drapeau du PKK. « Depuis plus de 23 ans, la situation exceptionnelle au sein du système de torture d’Imrali, visant à l’isolement total, perdure. Cet emprisonnement doit devenir l’état normal de la société » , a déclaré un militant.
 
« Le mouvement de jeunesse kurde est déterminé à poursuivre ses actions en Europe jusqu’à ce que la nouvelle d’Abdullah Öcalan parvienne au monde extérieur. Cependant, la principale préoccupation reste de voir le leader kurde en liberté. Notre attachement est au chemin qu’Öcalan nous a ouvert avec son paradigme. Nous ne voulons pas nous écarter de cette voie. Le peuple kurde ne se pliera pas à des politiques injustes » , ont déclaré les militants.
 
 
Les jeunes, qui ont fait une déclaration concernant la manifestation en cours dans le bâtiment du Parlement européen: « Tout d’abord, nous célébrons le 73e anniversaire de Leader Apo. Nous existons avec le Leader Apo, nous existerons avec Leader Apo. Depuis 24 ans, le leader Apo est retenu captif dans le système de torture de la prison d’Imrali. Cette captivité est un état de captivité que l’on souhaite imposer à tout le peuple kurde. Le soi-disant « Parlement européen » ignore le traitement inhumain à Imrali. Avec cette action, nous, les jeunes Kurdes, affirmons que l’Europe devrait abandonner cette sale politique envers le Leader Apo. Jusqu’à ce que nous entendions parler du Leader Apo et que sa liberté physique soit atteinte, les États européens seront notre cible et nos actions continueront. Ici, nous l’annonçons à toute la presse et au public, quel que soit le prix, nous ne dévierons jamais de la voie que le leader Apo nous a ouverte et nous continuerons notre existence avec le paradigme du Leader Apo. Abandonnez vos politiques illégales. Le peuple kurde ne s’inclinera pas devant vous. »
 
Malgré toutes les interdictions et attaques à l’intérieur du bâtiment, les jeunes continuent leurs manifestations avec le slogan « Nous allons entendre parler du Leader Apo. »
 
En ce moment, les jeunes font un communiqué de presse en langue anglaise. Les jeunes se sont enchaînés aux murs du jardin et continuent leur manifestation malgré toutes les interventions. (Via Nuçe ciwan)

Les Mères Kurdes de la Paix solidaires des habitants de Marioupol

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« Quelle qu’en soit la raison, un pays ne peut pas entrer sur le territoire d’un autre pays, il ne peut pas l’envahir, il ne peut pas y faire un massacre. Nous, en tant que mères de paix kurdes, partageons les mêmes sentiments que vous. Vos exigences sont aussi les nôtres. Nous signons votre tribune. » C’est ainsi que la présidente de l’initiative des mères kurdes de la paix d’istanbul, Türkan Kocadag répondait au courriel envoyé par Nanou Rousseau, Présidente d’honneur de la Fédération Nationale des Mères pour la Paix. En effet, la Fédération Nationale des Mères pour la Paix a contacté de nombreuses organisations des mères de la Paix pour dénoncer ensemble le martyr de la ville ukrainienne de Marioupol soumise aux bombardements massifs de la part de la Russie depuis un mois et où la population est privée d’eau, d’électricité, du gaz, et des moyens de communication.
 
Voici le texte de la Fédération Nationale des Mères pour la Paix cosigné par de nombreuses organisations de femmes à travers le monde:
 

Appel des associations des Mères pour la Paix

Il est urgent de sauver la population martyre de Marioupol

Ainsi que toutes les populations civiles ukrainiennes tombées sous le joug de l’envahisseur russe. 

Assiégée depuis le début de la guerre en Ukraine, la ville de Marioupol résiste. Mais la situation est chaque jour plus désespérée : plus d’eau potable , ni d’électricité, ni de possibilité de communiquer avec ses  proches, l’agresseur russe ayant coupé les réseaux téléphoniques. Terribles, incessants, les bombardements ont détruit 90% de la ville : au bout d’un mois, on estime à plusieurs milliers le nombre de morts.

Les rues sont vides, impraticables, hostiles parsemées de débris dangereux dans tout l’espace public où sont abandonnés de nombreux cadavres comme c’est aussi le cas sans doute dans les appartements auxquels on ne peut plus accéder. Les quelques 160000 habitants encore présents se terrent dans les caves  en tentant de maintenir les réseaux de solidarité et de partage avec un courage inouï, en dépit du désespoir qui s’installe avec la terreur des bombardements, la douleur lancinante causée par la perte des proches, et maintenant la faim et la soif. « Même le vent est mort » écrit une habitante.

Il y a peu, les chars russes sont entrés dans la ville et derrière eux les milices tchétchènes de Kadirov, d’ autres milices et d’autres professionnels du FSB, qui, immeuble par immeuble viennent « terminer le boulot », pour les uns, leur sale boulot, qui démultiplie les occasions de commettre des crimes contre les civils : pillages, viols, assassinats…, pour les autres, le travail d arrestation et d incarcération des opposants présumés au pouvoir russe. On sait déjà que 20000 personnes ont été forcées de partir en destination de la Russie.

Il faut en avoir conscience : sur les 300 000 habitants de Marioupol, ceux restés en ville sont physiquement les plus vulnérables : des femmes, des enfants, des personnes âgées invalides ou malades. Ce sont aussi les plus modestes économiquement et socialement. Partout, toujours, les victimes qui souffrent le plus des guerres sont aussi celles qui sont le moins bien loties en temps de paix. En s’installant dans la durée, la guerre amplifie chaque jour le désastre : des enfants dont tous les proches ont été tués, errent dans le cauchemar de la ville dévastée sans savoir où aller : nombre de réfugiés dans les caves n’ont tout simplement plus d’appartement où imaginer retourner un jour. Mais sans moyens financiers, sans moyens de communication, sans réseau d’accueil, comment et où partir tant qu’il en est encore temps ? Dans la partie de la ville tombée aux mains des Russes, la seule porte de sortie offerte aujourd’hui aux assiégés l’est par l’agresseur lui-même : un corridor humanitaire en direction de la Russie, assorti de quelques distributions alimentaires devant lesquelles se forment de longues files d’attente, filmées avec complaisance par les caméras russes. 

Imagine-t-on une seule seconde que le pouvoir d’un pays qui interdit à sa population de prononcer le mot de « guerre » puisse « accueillir » dignement ses propres victimes et leurs traumatismes, laisser vivre en paix les habitants de Marioupol ?

 Pense-t-on sérieusement qu’il est prêt à prendre le risque de leurs futurs témoignages sur la plausibilité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ? 

Peut-on affirmer que rien ne présage d’un nouveau crime à grande échelle contre cette population déjà martyre ? 

Pensons aussi à toutes les populations civiles ukrainiennes dans les villes et les villages, tombés sous la domination russe. Qu’est-ce qui les attend ?

Nous, associations des Mères pour la Paix dans le monde, alertons sur le sort réservé à la population prise en otage à Marioupol et refusons sa déportation vers la Russie. 

Nous demandons instamment à la Communauté Internationale de tout faire pour ne pas la laisser aux mains d’un pouvoir qui, une fois de plus, après Grozny, après Alep, démontre que sa principale tactique de guerre est l’usage des crimes contre les civils. Si rien n’est fait pour sauver la population de Marioupol, nous aurons collectivement sur notre conscience le sort que ce pouvoir-là lui réserve.

Fédération des Mères pour la Paix

Envoyer les signatures à : federation@merespourlapaix.org

 
Les premières organisations de femmes signataires du texte:
 
Amitiés Mères afghanes (AMA)
Association franco-chilienne Cordillera
Association des femmes victimes de Guerre
Mères des enclaves de Srebrenica-Zepa, Bosnie-Herzégovine
Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA)
Fondation Panzi de Kinsasha, République Démocratique du Congo
Marche Mondiale des Femmes
Femmes en Noir – Serbie
Mères kurdes de la paix (Bakûr / Turquie)
Mariannes du Nord
Maison des Femmes de Lille
Alliance des Femmes pour la Démocratie, France

ROJAVA. « L’autodéfense est plus importante que le pain et l’eau »

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SYRIE / ROJAVA – Necat Musa est membre des Forces de défense civile (HPC) à Qamishlo. Cette femme kurde de 67 ans est une fervente défenseure de l’autodéfense et demande : « Qui d’autre devrait le faire si ce n’est nous-mêmes ? »
 
Depuis 2015, les Forces de défense civile (en kurde: Hêzên Parastina Civakî – HPC) sont une expression importante de l’auto-organisation démocratique de base au Rojava et dans le nord-est de la Syrie. Elles sont le contre-modèle démocratique des forces de sécurité de l’État. Necat Musa est membre du HPC depuis sa création et défend son pays au sein de cette structure. Elle a parlé de ses activités à l’agence ANF à Qamishlo, disant que la capacité à se défendre la rend heureuse et la calme :
 
« En commençant par nos maisons, nous protégeons nos quartiers et la terre sur laquelle nous vivons. Au Rojava et dans les autres parties du Kurdistan, les femmes doivent se protéger, protéger leur famille et leur terre avec des méthodes d’autodéfense. Nous devons nous éduquer sur les sujet de la légitime défense. Ici, nous protégeons nos résidences en tant que HPC. Nous effectuons toutes les tâches nécessaires pour cela. Qui d’autre devrait le faire si ce n’est nous-mêmes ? »
 
L’autodéfense est la base de tous les êtres vivants, selon Necat Musa. « Même la rose se protège avec ses épines. Chaque être vivant se défend, donc notre peuple doit aussi se protéger. C’est vrai pour tout le monde de 7 à 77 ans. L’autodéfense est plus importante que l’eau. La terre que nous vivre représente notre dignité. Sa défense n’est pas seulement la tâche des FDS, des YPG, des YPJ et de la guérilla [PKK]. » Elle a donné l’exemple de la tentative de prise d’assaut de la prison de Sina, à Hassaké, en janvier par l’Etat islamique et ajouté que sans l’auto-défense, ils ne pourraient faire face au terrorisme.
 
« Chacune de nos maisons est une garnison et nous sommes tous des élèves de Rêber Apo [Abdullah Ocalan] » , a déclaré Necat qui a lancé un appel à toutes les mères : « L’autodéfense commence avec nos enfants. Parlez-leur de leur pays. Nous protégeons nos enfants du feu, de l’eau, du froid et des maladies. De la même manière, nous devons protéger notre pays. La défense est plus importante que l’eau et le pain. Apprenez cela d’abord à vos enfants, puis à vos voisins et à toute la ville. En tant que femmes, nous pouvons tout accomplir. »
 

ROJAVA. Un drone turc cible le Conseil militaire syriaque à Tal Tamr

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SYRIE / ROJAVA – Hier soir, un drone turc a visé un véhicule militaire transportant Orom Maruki, membre du commandement général du Conseil militaire syriaque, à Til Tamer alors qu’il escortait un convoi russe vers la centrale électrique de la ville. L’attaque a blessé Maruki et un traducteur.
 
L’Union syriaque européenne (European Syriac Union – ESU) a condamné l’attaque turque visant le Conseil militaire syriaque (Syriac Military Council – MFS) et appelé les gouvernements américains et européens à faire cesser ces attaques visant la Syrie du Nord et de l’Est.
 
Le MFS fait partie des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), coalition militaire composée des Kurdes, Arabes, Arméniens, Syriaques, etc.
 

ROJAVA. Les YPJ célèbrent le 9e anniversaire de leur fondation

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​​​​​​​SYRIE / ROJAVA – Le 4 avril 2013, les Unités de défense des femmes (en kurde: Yekîneyên Parastina Jin, YPJ) étaient formées par les femmes kurdes et la lutte héroïque de ses combattantes face à l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes qui ont envahi la Syrie suscitait l’admiration à travers le monde.
 
Aujourd’hui, pour marquer le 9e anniversaire* de leur fondation, les combattantes des YPJ ont organisé une cérémonie à Al-Shaddadi.
 
Les Unités de protection des femmes ont organisé une cérémonie à l’occasion du neuvième anniversaire de sa fondation, dans le district d’Al-Shaddadi, à laquelle ont participé des dizaines de combattantes et de dirigeantes des Unités de protection des femmes (YPJ).
 
La membre du Commandement général des Unités de protection des femmes, Suzdar Dêrik, lors de la cérémonie a félicité le chef Ocalan, les martyrs de la révolution, les familles des martyrs et toutes les femmes combattantes qui luttent pour protéger cette terre dans les plaines, les villes et montagnes du Kurdistan, à l’occasion du 9e anniversaire de la mise en place des Unités de protection femme.
 
Elle a ajouté: « Les événements qui se déroulent au Rojava et dans le monde entier ont créé de nombreuses raisons pour nous, en tant que femmes, de lutter, nous avons commencé cette lutte à cause des attaques brutales sur nos terres, en tant que femmes, nous avons de nombreuses raisons de nous défendre et de défendre la liberté. »
 
Elle a rappelé que les Unités de protection des femmes se battent pour le bien de la société en général, pas seulement pour les femmes. Elle a souligné leur attachement à la philosophie de la vie libre et de la nation démocratique.
 
Suzdar Dêrik a ajouté: « Nous avons été inspirées par les femmes combattantes dans les rangs de la guérilla [PKK] dans les montagnes du Kurdistan.
 
Nous allons intensifier la lutte sans nous arrêter, car les femmes ont encore besoin de vivre libres, Nous sommes fières qu’aujourd’hui nous luttons ensemble contre les ennemis de l’humanité. »
 
La cérémonie s’est terminée par des slogans appelant à la liberté du chef et des femmes (Abdullah Ocalan). (ANHA)
 
*Le 4 avril 2013, les unités de protection des femmes de l’YPJ ont annoncé leur création, et après la tenue de la première conférence, ses premières brigades ont été formées. Il s’agit de la brigade des martyrs Ruken dans le district de Janders dans le canton d’Afrin, tandis que la brigade Adalat a été formée dans la ville de Qamishlo, et la brigade de Tigre a été formée à Kobanê.

TURQUIE. « Le peuple kurde ne se laissera pas évincer de l’arène politique »

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TURQUIE / BAKUR – A un an des élections législatives turques et de l’élection présidentielle du même jour en juin 2023, le parti HDP est menacé d’interdiction par un système judiciaire turc à la solde d’un régime viscéralement anti-kurde. Ainsi, le pouvoir turc veut priver les Kurdes d’élire leurs représentants, laissant le champ libre à Erdogan, son parti AKP et son allié d’extrême-droite MHP (sachant que la soi-disant opposition kémaliste anti-kurde du CHP n’a rien à envier à l’alliance AKP-MHP). Mais selon le politicien Özgür Zeydanoğlu, malgré ces basses manouvres politico-judiciaires, « le peuple kurde ne se laissera pas évincer de l’arène politique. »
 
« Le HDP est plus qu’un nom de parti »
 
Le HDP va être interdit prochainement en Turquie alors que les élections* législatives et présidentielles se profilent à l’horizon 2023. Le politicien HDP Özgür Zeydanoğlu y voit une tentative d’exclure le peuple kurde de l’arène politique.
 

Le politicien HDP Özgür Zeydanoğlu a parlé à l’ANF de l’interdiction imminente et de la stratégie de son parti. Zeydanoğlu est membre du conseil du parti du HDP et voit un message important dans les événements du Newroz de cette année au Kurdistan du Nord et en Turquie ; « Des millions de personnes ont exprimé le 21 mars que le plan de décomposition de l’État turc contre le mouvement kurde, lancé en octobre 2015, a échoué. Malgré la répression massive de ces sept dernières années, le peuple kurde a fait valoir ses revendications sans ambiguïté et a déclaré qu’il ne voulait renoncer à aucun statut.
 
Au premier plan se trouvait la demande de levée de l’isolement d’Abdullah Öcalan. Le peuple kurde a pris une position claire contre la campagne de criminalisation de ses institutions démocratiques et de sa représentation politique. Il vaut la peine que toutes les parties comprennent correctement le message du Newroz. Ce message doit être pris en compte. »
 
Le processus d’interdiction du HDP n’a aucune base légale et est exclusivement politique, a expliqué Zeydanoğlu : « Le processus de fermeture a été lancé afin d’exclure notre peuple de l’équation politique. Cela a été tenté à plusieurs reprises auparavant. Cependant, le HDP est plus qu’un nom de parti. Il compte des millions d’électeurs et des dizaines de milliers de membres actifs. Nous ne pensons pas que la fermeture changera cela. Notre peuple défend son parti partout. Il y a un débat sur ce qui se passera si le HDP est Il n’y a pas de justification légale, mais l’interdiction peut être prononcée par une décision politique. Les mesures arbitraires du gouvernement sont bien connues. Néanmoins, le peuple kurde ne se laissera pas évincer de l’arène politique. »
 
« Il ne s’agit pas d’élections, il s’agit de la lutte »
 
Zeydanoğlu a souligné que son parti ne se limite pas aux élections : « Contre la polarisation au niveau politique, il est nécessaire d’étendre les luttes sociales. La fonction la plus importante de notre parti est la lutte pour la démocratie et la participation à la construction d’une vie démocratique. important, mais pas la seule méthode dans cette lutte. Nous avons la prétention d’initier le changement social. Par conséquent, le succès électoral n’est pas notre seul objectif. Avec ou sans élections, notre lutte grandit et nous la poursuivrons. Nous nous définissons comme un « troisième voie » et s’efforcer de coopérer avec tous les cercles qui ne sont pas intrinsèques au système. De grands résultats en découleront. C’est déjà évident. » Via ANF
 
*Les élections générales turques de 2023
 
Les élections générales turques de 2023 auront lieu le 18 juin 2023. Des élections présidentielles sont organisées pour élire le président de la Turquie selon un système à deux tours. Simultanément, des élections législatives sont organisées pour élire 600 députés à la Grande Assemblée nationale de Turquie.
 
En parallèle à l’interdiction du HDP, le régime turc a modifie sa loi électorale et abaisse le seuil de 10 à 7% des voix nécessaire aux législatives pour entrer à l’assemblée. Selon les analystes, c’est une mesure destinée à aider le parti ultranationaliste (MHP) à obtenir un maximum de députés.

PEN KURDE: La Turquie cherche à détruire l’existence et le statut des Kurdes

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PEN-KURDE appelle la communauté internationale et les autorités compétentes à mettre fin aux attaques brutales de l’État turc visant le peuple kurde, après l’attaque au drone qui a visé le poète Ferhad Merdê près de Qamishlo.
 
Le Conseil exécutif central du PEN-KURDE a publié un communiqué concernant l’attaque de drones turcs de vendredi au Rojava. L’attaque contre une voiture à Tirbespiyê a tué Dirar Cuma Hemze, un membre des forces de sécurité de l’administration autonome, et a blessé deux autres personnes. L’un des blessés est le célèbre poète Ferhad Merdê.
 
Le communiqué a souligné que l’objectif de la Turquie était de détruire l’existence et le statut des Kurdes, en disant : « Nous pensons que Ferhad Merdê a été ciblé non par coïncidence, mais délibérément. »
 
Soulignant que la politique d’ignorer les Kurdes échouera, PEN Kurde a appelé la communauté internationale et les autorités compétentes à mettre fin à ces attaques brutales de l’État turc.
 

« La France ne doit pas la laisser la question kurde à la merci du Quai d’Orsay qui marchande avec la Turquie sur le dos des Kurdes »

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Le 21 mars dernier, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) organisait un diner de Newroz réunissant une centaine de personnes, dont de nombreux élus, parlementaires français et des personnalités de la société civile, autour d’un diner du Newroz (Nouvel-an kurde) à l’hôtel Lutetia, à Paris.
 
Lors de ce diner considéré comme une tentative de lobbying kurde en France où ont trouvé refuge les militants kurdes depuis les années 1980, Agit Polat, porte-parole du CDK-F, a demandé à la France « d’élaborer une politique kurde inclusive et adaptée et de ne pas laisser la question kurde à la merci du Quai d’Orsay qui marchande avec la Turquie sur le dos des Kurdes. »
 
Voici le discours complet d’Agit Polat:
 
« Monsieur le Vice-président du Sénat,
 
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
 
Mesdames et Messieurs les Maires et élus,
 
Messieurs les représentants des cultes,
 
Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations,
 
Mesdames et Messieurs,
 
Quel honneur, quelle fierté pour nous, le Conseil démocratique kurde en France, de vous accueillir ici, en ce jour du 21 mars, à cette réception du Newroz qui symbolise le nouvel an kurde, l’arrivée du printemps et le début d’un monde nouveau.
 
Profondément enraciné dans les rituels et les traditions du Zoroastrisme, le Newroz est célébré le 21 mars depuis plus de 2600 ans. C’est aujourd’hui l’une des principales fêtes traditionnelles dans de nombreux pays et régions du Moyen-Orient et d’Asie centrale.
 
D’après les traditions, le Newroz symbolise aussi et surtout la libération des peuples opprimés. Après plus de 2600 ans, aujourd’hui encore, le Newroz est perçu comme un moyen de résistance pour tisser la liberté.
 
Depuis le début du XXème siècle qui a vu la division du Kurdistan entre quatre États, division qui a commencé avec les accords Sykes-Picot pour s’achever avec le traité de Lausanne, la fête du Newroz a pris une signification bien plus politique qu’auparavant. Symbole le plus visible de la culture et de l’identité kurde, le Newroz a été interdit par trois des quatre Etats qui occupent le Kurdistan.
 
Ainsi, a-t-il été interdit pendant de très longues années en Turquie. Au fil du temps, le Newroz est devenu une manifestation de la résistance kurde.
Depuis des millénaires, cet événement qui marque l’arrivée du Printemps et le passage à la nouvelle année, symbolise aussi la détermination et la lutte pour la liberté.
 
La liberté ; chose que les Kurdes n’ont jamais cessé de revendiquer et pour laquelle ils ont toujours lutté. Ce peuple qui était en voie de disparition a su renaître de ses cendres. Hélas, cette renaissance ne signifie guère une liberté. Mais elle incarne au minimum un éveil des consciences. C’est cet éveil qui permet au peuple kurde de tracer la voie qui le mènera vers sa liberté.
 
Au cours de l’histoire proche, c’est justement le défaut de cette conscience qui a poussé certains Kurdes à commettre des erreurs graves, impensables et irréparables à l’encontre des Arméniens et des Assyro-Chaldéens, peuples frères avec lesquels les Kurdes ont vécu en harmonie pendant des millénaires sur ces terres ancestrales.
 
Ce sont ces mêmes kurdes qui, entre 1916 et 1923, ont développé multiples manoeuvres aux côtés des Turcs, contre les intérêts des Peuples de la région.
Malheureusement, de nos jours, cette tradition de soumission au pouvoir turc se poursuit chez certains kurdes, au mépris de l’honneur, de la dignité et des valeurs de la culture kurde.
 
Deux lignes essentielles se sont toujours opposées chez les Kurdes, l’une incarnant indéniablement la résistance, et l’autre, la triste et laide soumission.
 
C’est ainsi que durant ce dernier siècle, 28 soulèvements ont été réprimés de manière sanglante par le pouvoir turc.
 
C’est lors du massacre de Zilan, en 1930, que l’armée turque a complètement détruit plus de 500 villages des régions de Van et d’Agri, dans l’est de la Turquie. C’est lors de ce massacre que plusieurs milliers de Kurdes ont été tués de la façon la plus horrible, la plus barbare que l’on puisse imaginer. C’est lors de ce massacre que plusieurs milliers de femmes ont reçu les baïonnettes de l’armée de Mustafa Kemal dans leurs ventres, afin que même les enfants kurdes non nés, ne puissent pas voir le jour.
 
C’est ainsi que des centaines de milliers de kurdes ont été massacrés, torturés, emprisonnés et cruellement réprimés. C’est pendant ces massacres, en 1937, que le sang a coulé dans le fleuve du Munzur, à Dersim, pendant des semaines et des semaines. Ce sang était celui des dizaines de milliers de Kurdes alévis massacrés par la Turquie de Mustafa Kemal Ataturk.
 
La liste des massacres kurdes est longue, très longue. Elle dépasse pleinement les frontières turques. Elle s’étend à l’Irak sous Saddam Hussein, au régime Baathiste en Syrie et au régime des mollahs en Iran.
 
Des centaines de milliers de Kurdes ont été tués par la Turquie dite moderne et laïque, de Mustafa Kemal. A quel prix ? Celui de la dignité, de l’honneur et de la liberté. Ils ont tous été étiquetés de terroristes. La supposée protection de l’intégrité territoriale et l’utilisation de l’étiquette terroriste contre les Kurdes ont toujours été des arguments valables aux yeux du monde, pour garder le silence face aux occupations et aux massacres commis par la Turquie.
 
Aujourd’hui, le PKK incarne le 29e soulèvement, la plus grande et plus longue résistance de l’histoire kurde, soutenue par des millions de personnes. Pourquoi autant de soutien ? Tout simplement parce que c’est grâce à cette dernière résistance que nous avons pu parler notre langue, vivre notre culture, éveiller notre conscience, être représenté en tant que peuple libre… Les Kurdes ont gouté à la liberté… Ils sont maintenant assoiffés de cette liberté que la Turquie d’Erdogan, tout comme celle d’Ataturk autrefois, voudrait confisquer.
 
C’est au cours de ce long chemin de lutte pour préserver leur existence que les Kurdes ont de nouveau été tués, emprisonnés et poussés à l’exil. La diaspora kurde se compte par millions, avec plus de 2,5 millions vivant en Europe, dont plus de 300 000 en France.
 
C’est à partir des années 1980 que les Kurdes ont commencé à s’installer dans ce pays d’accueil qu’est la France. Deux générations de français d’origine kurde ont ouvert les yeux dans ce pays qui est dorénavant le notre. Loin d’une érosion culturelle, comme certains le prétendent, nous percevons cela comme une richesse culturelle. Nous, le Conseil démocratique kurde en France, encourageons cette intégration des Kurdes à la société française. C’est seulement ainsi que nous pourrons nous sentir pleinement français et kurdes à la fois.
 
La structuration des milieux associatifs kurdes en France a été un levier essentiel pour répondre à un besoin culturel, celui de préserver et promouvoir le patrimoine culturel kurde. Nos associations jouent toutes un rôle crucial de rempart contre toutes les formes d’extrémisme, de fanatisme, de communautarisme et de nationalisme.
 
C’est à travers les associations du mouvement des femmes kurdes, des associations de la jeunesse, des instituts de recherches, des associations culturelles et cultuelles, que nous nous efforçons de transmettre des repères, et soutenir cette communauté qui a tant souffert.
 
Il en est de même pour le monde du travail. En France, les Kurdes sont aussi connus pour leur contribution au monde du travail. Principalement investis dans les secteurs du bâtiment et de la gastronomie, les centaines de milliers de salariés et d’entrepreneurs franco-kurde représentent plusieurs milliards d’euros de contributions dans le PIB de la France.
 
Loin d’être des chômeurs, les Kurdes de France contribuent pleinement à la vie active dans leur pays d’accueil ou d’adoption.
 
J’en profite pour saluer le travail remarquable réalisé par l’Union des entrepreneurs kurdes de France, cette association qui soutient activement les salariés et les entrepreneurs franco-kurdes. `
 
C’est à travers cette institutionnalisation que la présence des franco-kurdes dans la société française contribue aux valeurs de la République.
 
Il est important de comprendre que les Kurdes ne sont plus les anciens kurdes, le PKK n’est plus l’ancien PKK marxiste-léniniste, le Moyen-Orient n’est plus l’ancien Moyen-Orient et les équilibres politiques et géostratégiques ne sont plus les mêmes. Le monde change, les acteurs politiques, militaires et géostratégiques changent avec. La résistance accrue que les Kurdes ont affichée contre Daesh prouve largement ce changement.
 
Les Kurdes sont aujourd’hui des acteurs incontournables de l’échiquier politique et géostratégique. Il est dorénavant impossible de nier leur existence et de ne pas voir ce problème qui est la non-résolution de la question kurde.
 
La résolution de la question kurde par des moyens politiques est un enjeu important à atteindre. Pour ce faire, les alliés et les soutiens des Kurdes doivent également passer à l’action. Faire le nécessaire et se mobiliser pour trouver une solution politique à cette question. La France, quant à elle, doit impérativement s’imposer, user de son influence pour être le garant et le bâtisseur d’un nouveau processus de paix entre les Kurdes et les Turcs.
 
Rappelons-nous des pourparlers qui ont eu lieu de 2013 à 2015 entre la Turquie et le PKK. Il est important de savoir que ce processus de paix a commencé à Genève et s’est poursuivi à Oslo, avant de déboucher sur des négociations directes entre les deux parties. De toute l’histoire de la République turque, ces deux années représentent le seul moment de paix véritable, tant pour les Kurdes que pour la Turquie. Au cours de ces deux années, aucun jeune turc ou kurde n’a été tué dans cette guerre qui use les deux côtés.
 
Ces kurdes porteurs de projets démocratiques, écologiques et laïques, basés sur la liberté des femmes et le vivre ensemble, ont le mérite d’être soutenus par les intellectuels, les politiques et la société civile française.
 
J’appelle ici, solennellement, les intellectuels français à jouer un rôle déterminant dans la résolution historiquement sensible de la question kurde.
 
Notons par ailleurs que la démocratisation de la Turquie et impossible sans la résolution de la question kurde.
 
Une Turquie anti-démocratique, en l’occurrence celle d’aujourd’hui, représente un danger, non seulement pour la stabilité du Moyen-Orient, mais aussi pour celle de l’Europe. Nous avons tous été témoins de l’expansionnisme panturquiste et neo-otoman de la Turquie à Chypre, en Syrie, en Irak, en Libye, dans le Haut-Karabagh, et de ses manifestations agressives en Méditerranée.
 
Que doit-il se passer encore pour que l’État Français et ses diplomates comprennent que la Turquie concurrence la France sur tous les terrains, dans tous les domaines ?
 
L’invasion des nombreux pays précités par la Turquie, ou bien celle de l’Ukraine par la Russie, nous montre encore une fois à quel point la guerre est proche de l’Europe.
 
La sécurité de l’Europe passe peut-être par la Turquie, mais elle ne passe absolument pas par le régime turc. En revanche, il est incontestable que cette sécurité passe par les Kurdes. Nous avons tous été témoins du rôle joué par les Kurdes dans l’éradication de Daesh, ou bien dans la défense des minorités yézidies et chrétiennes d’orient.
 
Encore une fois, je me dois de souligner la nécessité de la résolution de la question kurde, pour préserver la sécurité, l’avenir et les intérêts stratégiques de l’Europe. Car seule la démocratisation de la Turquie peut freiner les ambitions islamo-fascistes du régime turc, inspirées par la doctrine neo-ottomaniste.
 
Disons le clairement : sans le PKK et le leader kurde Abdullah Öcalan, la résolution de la question kurde est impossible. La criminalisation de ce mouvement soutenu par des millions de kurdes est tout simplement inadmissible.
 

N’oublions surtout pas que c’est cette criminalisation qui a causé la mort de trois femmes kurdes, assassinées par les Services de renseignements turcs au coeur de Paris le 9 janvier 2013.
 
C’est pourquoi, nous lançons un appel à la France, depuis le Lutetia, cet hôtel réquisitionné par le Général de Gaule pour accueillir les déportés à leur retour des camps de concentration nazis : nous l’appelons à l’empathie envers ces Kurdes qui sont traités de terroristes, tout comme les résistants français l’étaient autrefois, avant que la France ne soit libérée de l’occupation nazie et que les rescapés ne soient accueillis dans cet hôtel.
 
Nous demandons incessamment à la France d’élaborer une politique kurde inclusive et adaptée et de ne pas laisser la question kurde à la merci du Quai d’Orsay qui marchande avec la Turquie sur le dos des Kurdes.
 
« Si vous voulez que vos rêves se réalisent, ne dormez pas. » C’est par ce dicton juif que je tiens à conclure mon discours, tout en précisant que nous venons de très loin et que nous poursuivrons sans dormir cette longue route vers la liberté.
 
En espérant que ce Newroz soit celui qui changera l’approche de la France quant à la résolution de cette question historique.
 
Merci »