TURQUIE – Plus de 100 réfugiés ont été arrêtés vendredi par la police turque dans le port de Marmaris. Un certain nombre de réfugiés sont des activistes kurdes et risquent d’être expulsés vers l’Iran.
Parmi ces réfugiés arrêtés se trouvent des militants politiques kurdes Hussein Minbari (Amanj) et sa femme Shawgar Mohammadi, Naser Kamangar et sa femme Arzoo Maulanaei et leurs deux enfants. En cas d’expulsion vers l’Iran, ces militants politiques risquent la peine de mort et / ou la torture en prison.
L’ONG Hengaw se dit être préoccupée par l’éventuelle expulsion de ces activistes et appelle les ONG de défense des droits humains et de réfugiés à agir immédiatement et empêcher leur expulsion.
STOCKHOLM – Des internationalistes suédois ont dénoncé les crimes de guerre de l’État turc en projetant des images du président turc Erdogan et salué la lutte contre le fascisme avec le slogan kurde « Jin, Jiyan, Azadi » (femme, vie, liberté).
Des internationalistes suédois ont attiré l’attention sur les crimes de guerre commis par l’État turc au Kurdistan en projetant un projecteur sur Gröna Lund, une arène sportive et de divertissement dans la capitale Stockholm. Un dessin du président turc Recep Tayyip Erdogan collé au drapeau du groupe terroristes Etat islamique a été utilisée dans l’action. Le slogan kurde « Jin, jiyan, azadi » accompagné d’une image d’une femme faisant le V de la victoire a ensuite été projeté par les internationaliste pour saluer la lutte antifasciste kurde.
Les militants ont diffusé des hashtags #WeSeeYourCrimes (« Nous voyons vos crimes »), Smash Turkish Fascism (« Écrasons le fascisme turc ») et « Jin jiyan azadi », déclarant que le régime fasciste turc avait accéléré la campagne du génocide kurde, utilisait toutes sortes d’armes, dont des armes chimiques.
Les militants ont également dénoncé le silence du gouvernement suédois qui a fermé les yeux sur ces crimes et a même extradé des Kurdes vers la Turquie pour satisfaire le régime turc, et qu’il est devenu partenaire d’un crime de guerre en accélérant la vente de des armes à l’État turc en échange de son adhésion à l’OTAN.
Les internationalistes suédois ont par ailleurs appelé à manifester à Stockholm le 21 janvier prochain.
IRAK / KURDISTAN DU SUD – Les femmes en Irak sont confrontées à des niveaux croissants de violence domestique. Les cas de violences basées sur le genre ont connu une augmentation de 125% entre 2020 et 2021, selon les Nations Unies.
Dans la région kurde d’Irak, les femmes victimes de violences domestiques voient souvent le suicide par immolation comme la seule issue.
Au Kurdistan irakien, les mariages précoces, les féminicides dits « crimes d’honneur » et les violences faites aux femmes sont un fléau national qui a besoin d’une politique efficace digne de ce nom. Autrement, d’autres femmes et filles victimes de violences domestiques risquent de chercher le salut en s’immolant.
Cela faisait des années que les défenseurs des droits des femmes dénonçaient la présence de l’Iran au sein de la Commission de la condition de la femme de l’ONU. Il aura fallu le meurtre tragique de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans à Téhéran par la police des mœurs pour un voile « mal porté » et les manifestations massives qui s’en sont suivies pour que l’ONU daigne enfin revenir sur son erreur monumentale.
« Le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), composé de 54 membres, a adopté mercredi une résolution visant à retirer l’Iran de la Commission de la condition de la femme (CSW) pour le reste de son mandat de quatre ans, qui prendra fin en 2026.
Les actions de l’Iran suscitent de vives inquiétudes
Les États-Unis ont présenté la résolution, qui a recueilli 29 voix pour et huit contre, 16 pays s’étant abstenus.
Le document exprime de sérieuses inquiétudes quant aux actions du gouvernement iranien depuis septembre 2022 « pour miner continuellement et supprimer de plus en plus les droits humains des femmes et des filles », et « souvent avec l’utilisation d’une force excessive ».
S’exprimant avant le vote, l’Ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré que la Commission de la condition de la femme était le principal organe des Nations Unies chargé de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
« Il ne peut pas faire son travail important s’il est menacé de l’intérieur », a-t-elle déclaré. « L’adhésion de l’Iran en ce moment est une tache horrible sur la crédibilité de la Commission », peut-on lire sur le site internet de l’ONU.
PARIS – Alors que les mollahs iraniens ont accéléré l’exécution des manifestants anti-régime, des organisations* d’avocats et défenseurs des droits humains appellent au rassemblement ce samedi 17 décembre à 15 heures, à Bastille.
Le régime iranien a exécuté plusieurs manifestants tandis que des dizaines d’autres civils, dont des kurdes et des baloutches, ont été d’ores et déjà condamnés à mort et peuvent être exécutés à tout moment. Les mollahs sanguinaires espèrent arrêter les protestations populaires déclenchées suite à la mort de Jina Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs le 16 septembre à Téhéran.
*Les organisateurs appelant à manifester sont :
– Avocats Barreau de Paris – Union internationale des avocats – Avocats ensemble – Fédération d’union des jeunes avocats – Syndicats des avocats des France – Together aginst Death penalty – Les collectifs Iran justice – Femmes Azadi (avocats ZZA – femme, vie, liberté) – Azadi for Iran – Neda d’Iran
PARIS – Hier soir, une délégation d’acteurs civils du Rojava a reçu le Prix Danielle Mitterrand 2022 au nom des habitants du Rojava / Syrie du Nord-Est qui forcent l’admiration ici en Occident en luttant pour un monde féministe et écologiste au milieu d’attaques armées de toute part.
Ouverture en musique d’une longue soirée de solidarité
groupe de musique Kêvana Zêrin, Piya Colline Ozçelik et Dida Roj (Gündüz)
Lors de la soirée d’hier qui a eu lieu dans la salle de 360 Paris Music Factory, dans le 18ème arrondissement de Paris, les membres du groupe de musique Kêvana Zêrin, Piya Colline Ozçelik et Dida Roj (Gündüz) ont fait voyager le public à travers le Kurdistan grâce aux chansons en kurde (dialecte kurmandjî et zazakî) mais aussi en arménien et en assyrien pour rappeler la richesse des cultures qui ont peuplé/peuplent encore la Mésopotamie malgré d’innombrables génocides dont ont été victimes les Kurdes, Arméniens, Assyriens… et les minorités religieuses de la région.
Membres de la délégation du Rojava avec Gilbert Mitterrand et Corinne MOREL-DARLEUX
Les membres de la délégation du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est qui ont reçu le prix des « bâtisseurs d’utopies » de la Fondation Danielle Mitterrand des mains de Gilbert Mitterrand (fils cadet de D. Mitterrand) était Berivan Omar, responsable d’écologie et de la question féminine dans la région d’al-Jazira, Suleman Khalil, coprésident du Comité des municipalité du canton de Qamishlo, Ziwer Ceikho, coprésident de l’ONG « Tresses Vertes » (Greentress – Keziyên Kesk) travaillant pour le reboisement du Rojava et Rawshen Suleman, conseillère technique de l’ONG Un Ponte Per, et spécialiste des enjeux liés à l’eau.
Étaient également présent.e.s la sénatrice Laurence Cohen, Zoé LORIOUX-CHEVALIER, conseillère municipale de Poitiers et membre du Réseau JASMINE*, Laëtitia Hamot, maire de La Crèche, Véronique de Geoffroy, directrice générale du Groupe de think-tank URD (Urgence Réhabilitation Développement) et Somayeh Rostampour, chercheuse et militante kurde d’Iran.
Alors que Zoé LORIOUX-CHEVALIER, Laëtitia Hamot et Véronique de Geoffroy se sont concentrées essentiellement sur les enjeux liés à l’écologie et la nécessité d’échanges et de solidarité entre le Rojava et les municipalités/ONG de France, la sénatrice Laurence Cohen a attiré l’attention sur le danger qui guète le Rojava, à savoir une invasion militaire turque manigancée par le président turc Erdogan dont le rêve ultime est de mettre fin à l’autonomie kurde et à ce modèle écologiste, féministe et pluraliste. Laurence Cohen a exhorté l’Europe à empêcher l’invasion du Rojava qui menacera également l’Occident car les milliers de jihadistes de DAEHC / ISIS détenus par les forces arabo-kurdes risquent d’être relâchés par la Turquie. La sénatrice à également fustigé l’Europe qui a transféré à la Turquie la gestion des réfugiés syriens qui sont finalement devenus un moyen de chantage entre les mains d’Erdogan.
La soirée fut animée par Corinne MOREL-DARLEUX, autrice et administratrice de la Fondation Danielle Mitterrand et diffusée en direct sur Youtube (à visionner ici: Remise du Prix Danielle Mitterrand).
Livres « Kurdistan, la guerre des filles » de Mylène Sauloy et « S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles » de Maryam Ashrafi étaient également en vente pendant la soiréeAffiche « Donnons vie aux utopies » de la fondation Danielle Mitterrand
*Le Réseau JASMINE (Jalons et Actions de Solidarité – Municipalisme et internationalisme avec le Nord-Est de la Syrie) a été créé en 2020 par la la Fondation Danielle Mitterrand. C’est une plateforme multi-acteurs pour faciliter et renforcer les échanges et les coopérations entre municipalités/société civile en France et acteurs locaux et municipalités au Nord-Est de la Syrie.
L’artiste kurde Asli Filiz s’est fait connaitre du public français grâce à son exposition parisienne de mars 2022 dans laquelle elle rendait hommage aux femmes kurdes victimes de féminicides d’État, dont Garibe Gezer, en plus de revisiter la mythologie mésopotamienne. Ce jeudi 15 décembre, elle inaugure sa nouvelle exposition « Femmes vivantes » à Hambourg pour laquelle elle a réalisé un tableau en hommage à Jina Mahsa Amini tuée par les mollahs en septembre dernier. L’artiste kurde déclare qu’à travers ses œuvres, elle « essaie de maintenir en vie les femmes tuées par les États et les sociétés. Des femmes sont assassinées, mais nous, les femmes, nous continuons à nous battre. J’essaie aussi de faire entendre la voix des femmes à travers l’art. Nous n’essayons pas de prendre le pouvoir. Nous essayons d’être unies pour vivre librement et avec des droits égaux. »
Jeudi soir, les portes de la troisième exposition personnelle de l’artiste Aslı Filiz intitulée « Femmes Vivantes » s’ouvriront au Neuen Amt de Hambourg-Altona. Grâce à ses toiles, l’artiste kurde veut faire vivre les femmes tuées par le système dominé par les hommes.
« Jin, jiyan, azadî », tableau d’Asli Filiz réalisé en hommage à Jina Mahsa Amini
Asli Filiz est née à Bingöl en 1983 et a vécu à Istanbul pendant 25 ans. Après avoir étudié le design graphique à l’Université de Beykent, elle s’est installée à Hamburg, en Allemagne. Elle travaille comme graphiste depuis vingt ans et peint et réalise des collages depuis plusieurs années. Elle est directrice de création et graphiste dans une agence de publicité. Son fils de 13 ans participera également à l’exposition avec deux de ses propres tableaux.
Outre l’exposition d’Asli Filiz, de nombreuses activités culturelles sont proposées dans les mêmes lieux.
Affiche de l’exposition d’Asli Filiz
Entrée libre
Vernissage le 15 décembre, à 18 heures, avec un mini-concert de la musicienne Tara Jaff
PARIS – Ce mercredi, une délégation de représentants d’organisations civils et politiques du Rojava recevra le Prix Danielle Mitterrand 2022 lors d’une soirée où des témoignages des militants seront suivis d’un concert de musique kurde et d’un cocktail.
Les membres de la délégation du Rojava / Syrie du Nord et de l’Est présents à la soirée de la remise du prix des « bâtisseurs d’utopies » sont:
– Berivan Omar: discutera du rôle des femmes au sein des institutions civils et politiques du Rojava – Suleman Khalil: expliquera le fonctionnement des communes, bases du municipalisme mis en œuvre au Rojava – Ziwer Ceikho de l’ONG « Tresses Vertes »: parlera des projets de reboisement du Rojava et d’écologie – Rawshen Suleman: évoquera les enjeux lié à l’eau et à la sècheresses qui menacent la région
La soirée animée par Corinne MOREL-DARLEUX, autrice et administratrice de la Fondation D.M. sera retransmise sur la chaine Youtube de la Fondation Danielle Mitterrand (à suivre ici dès 18h00: Remise du Prix Danielle Mitterrand)
Au 360 Paris Music Factory 32 rue Myrha 75018 PARIS
Alors que la Turquie et l’Iran attaquent conjointement les Kurdes en Irak, en Syrie (Rojava) et en Iran au milieu de protestations populaires iraniennes, et que le Kurdistan fait face à une nouvelle menace de génocide et de nettoyage ethnique, ce jeudi 15 décembre, l’Institut kurde de Washington (Washington Kurdish Institute) et l’Institut kurde de Paris organisent une visioconférence pour faire l’état des lieux au Kurdistan iranien (Rojhilat), au Kurdistan irakien et au Kurdistan syrien (Rojava).
Avec la participation d’Elham Ahmad, présidente du comité exécutif du Conseil Démocratique Syrien, Andrew APOSTOLOU, historien, expert des affaires iraniennes, Asso HASSAN ZADEH, universitaire kurde spécialisé dans le droit international, et Soma ROSTAMI, une responsable de l’ONG Hengaw.
En novembre dernier, une délégation de l’association corse Per a Pace (Pour la Paix) a acheminé un convoi de dons aux réfugiés kurdes des camps de Lavrio, en Grèce. C’est la troisième fois que Per a Pace s’est rendue au chevet des réfugiés kurdes de Lavrio abandonnés par la communauté internationale et les autorités grecques.
Dans le compte-rendu publié sur leur site, Per a Pace déclare qu’« au-delà de cette solidarité nécessaire, ce sont des femmes et hommes dignes que Per a Pace a rencontré et avec lesquels elle a pu échanger. »
PARIS – L’Institut kurde de Paris organise une exposition d’œuvres d’artistes kurdes exilés en janvier prochain à la Mairie du 10ème arrondissement de Paris.
L’exposition « Arts kurdes en exil » réunira les œuvres d’une vingtaine de peintres et sculpteurs kurdes que l’on pourra voir entre le 7 janvier et 2 février 2023.
Vernissage le 6 janvier, à 18h30
Lors du vernissage de l’exposition, on croisera au moins une partie des artistes dont les œuvres sont exposées, à savoir, Abdin Mostafa, AVAN, Eido Alhussein, Inayat Attar, Jihad Moussa (Genco), Joseph Bakir, Kaniwar Alan, Khalil Hemsork, Nesrin Mahmoud, Niaz Bayatn Nour Jaafar, Rodi Khalil, Saleh Nemr, Seywan Saedian, Srour Alwani, Tara Salih, Waleed Ibrahim, Walid Agha et Yahia Alselo (Silo).
Exposition à voir du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures
Entrée gratuite
Adresse:
La Mairie du 10ème arrondissement de Paris 72, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 PARIS
Artiste kurde Seywan Saedian avec une des ses sculptures – 2017