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La diaspora kurde d’Europe mobilisée pour les rescapés du séisme au Kurdistan

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EUROPE – Les organisations faîtières kurdes d’Europe, le KCDK-E et le TJK-E ont décrété 3 jours de deuil pour commémorer les victimes du séisme d’hier qui a frappé plusieurs provinces kurdes en Turquie et en Syrie, et ont appelé aux dons par l’intermédiaire du Croissant-Rouge kurde Heyva Sor [Soleil Rouge – Roja Sor pour la France].

Le Congrès des Sociétés démocratiques du Kurdistan en Europe (KCDK-E) et le Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) ont publié un communiqué commun concernant le séisme qui a frappé plus de 10 villes au Kurdistan et en Turquie et ont décrété trois jours de deuil en mémoire des victimes, tout en appelant à la mobilisation en faveur des sinistrés qui ont perdu leurs maisons dans le séisme.

Voici leur communiqué:

« Nous déclarons 3 jours de deuil pour commémorer ceux qui ont perdu la vie dans le séisme qui a frappé le Kurdistan du Nord, de Turquie et des villes du Rojava.

Le gouvernement fasciste AKP-MHP, qui ne fait que promouvoir la guerre et le massacre au Kurdistan, ne fait que regarder le désastre. Les opérations de recherche et de sauvetage menées jusqu’à présent sont insuffisantes. En n’autorisant que la présidence de la gestion des catastrophes et des urgences (AFAD), le gouvernement AKP-MHP cherche à empêcher les efforts d’aide d’atteindre les victimes du séisme et à donner la priorité aux groupes pro-gouvernementaux. Le gouvernement prévoit de tirer profit même d’une telle catastrophe majeure. Cela empêche même l’Association médicale turque d’envoyer du matériel médical dans la région.

La catastrophe du séisme est survenue dans des conditions de guerre

Les terres du Kurdistan, où les ressources souterraines et de surface ont été gravement détruites par la guerre en cours, font maintenant face à de grandes destructions, à un désastre matériel et moral à cause du tremblement de terre. Il est évident que l’État turc fasciste, responsable du massacre de notre peuple et de ses souffrances matérielles et spirituelles, ne prendra pas les mesures et l’aide nécessaires face à cette catastrophe. Par conséquent, nous appelons nos gens vivant à l’étranger, nos centres communautaires, nos composantes, notre peuple, révolutionnaires, démocrates et intellectuels à se mobiliser contre cette catastrophe.

Nos camarades de l’étranger partageront leur pain avec nous

Comme lors des précédents tremblements de terre à Van, Bingöl et au Rojhilat (Kurdistan iranien), il est de notre devoir national et moral d’aider notre peuple au Bakûr (Kurdistan du Nord) et au Rojava (Kurdistan de l’Ouest) sans attendre l’État, avec le soutien de notre peuple en Europe, au Canada et en Australie, des démocrates de Turquie, des institutions humanitaires européennes (…).

L’aide doit être fournie par le biais des comptes du HEYVA SOR

Nous savons que le peuple kurde de la diaspora apportera un soutien matériel et moral à notre peuple touché par le tremblement de terre en partageant son pain et ses ressources avec ses frères et sœurs. Tous les dons doivent être effectués via les comptes du Heyva Sor (Croissant-Rouge kurde). Chacun doit se mobiliser pour élargir la solidarité et la coopération.

Cellules de crise

Afin de soutenir notre peuple au Bakur et au Rojava, nous avons mis en place des cellules de crise dans le cadre d’efforts conjoints avec toutes les confédérations, fédérations, centres communautaires, institutions confessionnelles et composantes affiliées au KCDK-E. Nous devrions agir sur la base suivante par le biais des bureaux de crise :

1- Les aides doivent être coordonnées par l’intermédiaire de l’organisation Heyva Sor afin qu’elles puissent atteindre de toute urgence les familles dans le besoin.

2- Nous exhortons tous nos centres communautaires à rendre visite aux proches des personnes qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre dans leurs propres villes et leur faire savoir que nos associations partageront leur douleur et offriront leurs condoléances.

3- Nous appelons [nos compatriotes] du pays à ouvrir leurs maisons aux personnes dont les maisons ont été détruites, et à renforcer la solidarité en ces jours difficiles.

Nous exhortons nos populations vivant en Europe, au Canada et en Australie à coopérer avec les bureaux de crise mis en place par nos institutions pour gérer la catastrophe.

En tant que KCDK-E et TJK-E, nous présentons nos condoléances aux proches des personnes qui ont perdu la vie lors du séisme et souhaitons à tous nos blessés un prompt rétablissement. »

ANF

TURQUIE. Toutes les fois où les séismes étaient politiques

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Alors que plusieurs provinces kurdes sont touchées par un séisme d’une magnitude de 7,8 qui a frappé le 6 février plusieurs localités kurdes de Turquie et de Syrie, la politologue Dastan Jasim revient sur les séismes de la deuxième moitié du XXe siècle qui ont touché les régions kurdes de Turquie et leur (mauvaise) gestion à motivation politique.

Le séisme de Lice en 1975

2300-5000 Kurdes ont été tués par le séisme, 75% de la ville de Lice a été complètement détruite. Comment cela pu être possible ? Forclusion, appauvrissement et défaut d’assistance.

En 1971, pour la deuxième fois en 11 ans, il y a eu un coup d’État dans l’État militaire de l’OTAN en Turquie, un coup d’État kémaliste qui a frappé les mouvements de gauche, les Kurdes et d’autres minorités avec une sévérité particulière. Les Kurdes en particulier, qui s’organisaient de plus en plus, étaient une épine dans le pied de l’État.

La politique de confinement a poussé les jeunes Kurdes marxistes à mettre en place les premiers secours (nourriture, tentes…) tandis que l’État a d’abord nié, puis a lentement envoyé de l’aide (quand il était trop tard) et s’est davantage intéressé à affirmer qu’il n’y avait pas de Kurdes là-bas.

La longue attente et l’acceptation du nombre de morts ont été suivies d’une phase au cours de laquelle l’État était soudainement très intéressé à reconstruire la ville à un endroit différent et à créer des incitations à la réinstallation. Il y avait bien sûr des raisons politiques à cela.

Alors que les génocides du Dersim et la dévastation des villages des régions d’Amed et de Botan ainsi que la marginalisation économique poussent beaucoup vers l’Occident (…), propice à l’assimilation, les petites villes comme Lice résistent obstinément et sont les cellules germinales de la résistance kurde.

Conduire les gens dans des lotissements et des milieux urbains isolés ou simplement dans la migration de travail est le meilleur moyen de contrer la structure sociale kurde plutôt agraire et étroitement liée. Cette politique a atteint son apogée dans les années 1990.

Et c’est exactement pourquoi vous pouvez voir à partir de cet exemple et de quelques autres qu’un séisme n’est souvent qu’une catastrophe naturelle dans le contexte de nombreuses catastrophes d’origine humaine et peut très facilement être transformé en un instrument de calcul politique.

Par Dastan Jasim, politologue et doctorante à l’Institut Leibniz d’études mondiales et régionales de Hambourg (GIGA). Elle fait son doctorat à la FAU Erlangen Nuremberg sur la culture politique des Kurdes en Iran, en Irak, en Syrie et en Turquie et travaille également sur les questions de politique de sécurité dans la région.

Séisme en Turquie et en Syrie: L’OMS craint 20 000 morts

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Selon le bilan provisoire, le séisme d’hier qui a frappé la Turquie, la Syrie, dont plusieurs provinces kurdes, a fait plus de 5 000 morts et plus de 20 000 blessés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il faut redouter plus de 20 000 décès, et que 23 millions de personnes sont touchées.

«Les cartes des événements montrent que 23 millions de personnes sont potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables», a déclaré une responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Adelheid Marschang, lors d’une réunion régulière du Conseil exécutif de l’organisation.

Des centaines de localités coupées du monde

Rien que dans les provinces turques touchées par le séisme d’hier, dans des centaines de villages et localités, les sinistrés sont livrés à eux-mêmes au milieu du froid et des secousses. De nombreuses familles ont des proches sous les décombres qui attendent les secours, en vain, comme on peut le voir sur des vidéos postés sur les réseaux sociaux.

Le site Medya News a signalé quelques incidents et répertorié l’arrivée de l’aide humanitaire depuis l’étranger ainsi que la situation tendue au niveau national:

Des victimes du séisme se sont pris au gouverneur d’Adıyaman

Cet après-midi, une foule s’est rassemblée à l’intérieur du bureau du gouverneur de la province d’Adıyaman, pour protester contre l’échec de l’aide humanitaire et des efforts de sauvetage suite au tremblement de terre.

Des images partagées par plusieurs médias montrent des gens criant « Adıyaman est laissé seul, où est l’aide», tandis que le gouverneur, entouré de son personnel, riait.

Le hashtag #AdıyamanYardımBekliyor [Adıyaman attend de l’aide] est en vogue sur les réseaux sociaux turcs, ainsi qu’un hashtag similaire pour Hatay, une autre province où les efforts de sauvetage restent jusqu’à présent limités.

Les secours et l’aide humanitaire étrangers arrivent en Turquie

Des dizaines de pays se sont précipités pour aider la Turquie à répondre aux deux tremblements de terre majeurs qui ont frappé lundi le sud et le nord de la Syrie.

Le Royaume-Uni envoie une équipe de recherche et de sauvetage de 76 personnes avec du matériel et des chiens en Turquie et se coordonne avec les Nations Unies pour aider les victimes en Syrie.

Les États-Unis envoient en Turquie une équipe de recherche et de sauvetage de 79 personnes ainsi que près de 100 pompiers et ingénieurs en structure du comté de Los Angeles.

L’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et la France font partie des 13 pays européens qui envoient ou proposent d’envoyer des équipes de recherche et de sauvetage ou de l’aide humanitaire à la Turquie, tandis que l’Union européenne a activé le système satellite Copernicus pour fournir des services de cartographie d’urgence.

La Russie, Israël, le Japon, la Corée du Sud, le Pakistan, l’Inde, la Serbie, la Jordanie, l’Iran, l’Irak, l’Égypte, le Mexique et la Chine sont parmi d’autres pays qui ont offert leur main dans les efforts de réponse aux catastrophes de la Turquie.

La Turquie mobilise le deuxième commandement de l’armée

Des commandos sous le deuxième commandement de l’armée turque basés dans le séisme qui a frappé la province de Malatya ont été mobilisés pour intensifier les efforts de sauvetage, a rapporté mardi Independent Turkish.

La décision des autorités turques est intervenue après de nombreux appels de personnes sur les réseaux sociaux, se demandant pourquoi la source de main-d’œuvre la plus organisée et la plus massive du pays a été exclue des efforts de sauvetage malgré le fait que la réponse aux catastrophes est l’une des principales missions de l’armée.

Lundi soir, seuls 3 500 soldats avaient été envoyés dans la zone du tremblement de terre, moins d’un pour chaque bâtiment effondré actuellement estimé à plus de 5 700.

La réticence du gouvernement turc à utiliser l’armée pour la gestion des catastrophes est liée aux craintes du président Recep Tayyip Erdoğan concernant un éventuel coup d’État militaire qui pourrait le renverser, ont beaucoup spéculé sur les réseaux sociaux.

Incendie dans le port de la province d’Hatay continue de se propager

L’incendie qui s’est déclaré après les importants tremblements de terre de lundi sur le port du district d’Iskenderun à Hatay continue de se propager. Les habitants ont déclaré que l’incendie n’avait pas été traité à temps et qu’il était devenu trop important pour être éteint. La fumée de l’incendie dans le port couvre les montagnes d’Amanos et des explosions se produisent par intermittence.

SYRIE. Le Croissant-Rouge réclame la levée des sanctions contre Damas

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« J’appelle tous les pays de l’UE à lever les sanctions économiques contre la Syrie », car « il est temps, après ce tremblement de terre », a déclaré M. Khaled Haboubati, directeur du Croissant-Rouge syrien lors d’une conférence de presse à Damas.

Le Croissant-Rouge, qui opère dans les zones gouvernementales, a également appelé « l’Agence américaine pour le développement (USAID) à fournir une assistance au peuple syrien ». (AFP)

Les régions du Rojava sous contrôle des forces arabo-kurdes sont elles soumises à l’embargo de la Turquie et du régime syrien qui dénonce les sanctions économiques qui lui sont imposées ! A l’écouter, on croirait que l’embargo c’est bon que pour les Kurdes…

 

images rassemblées par le le journaliste kurde Hoshang Hassan basé au Rojava

Ceci n’est pas une catastrophe naturelle

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La nuit dernière, un séisme d’une magnitude de 7,8 a frappé le sud-est (principalement les provinces kurdes) de la Turquie et le nord de la Syrie, au milieu de chutes de neige et des températures glaciales. Des immeubles de plusieurs étages qui s’écroulent comme des châteaux de cartes, des dizaines de milliers de personnes piégées sous les décombres, des milliers de corps sans vie qu’on extrait des décombres en quelques heures, l’insuffisance, voir l’absence des secours dans des villages coupés du monde… les images du séisme circulant sur les réseaux sociaux sont difficilement soutenables mais est-ce qu’on est vraiment face à une catastrophe naturelle?

Une femme blessée regarde les secours fouiller les décombres de son immeuble à la recherche des survivants

Si le tremblement de la terre est bien une catastrophe naturelle, ces immeubles de pacotille de plusieurs étages construits sur une des failles sismiques les plus dangereuses au monde ne le sont pas, ni l’absence de plan séisme dans ces régions qui en ont vu pourtant tant d’autres. Comme le rappelait un journalise, il ne faut pas non plus oublier les décennies de mauvaise gestion, la corruption généralisée, le népotisme, les dirigeants politiques incompétents, les capitalistes qui jouissent de l’impunité… Ceci est un massacre qui était annoncé. Pourquoi la vie humaine n’a aucune valeur dans ces pays du Moyen-Orient où les dirigeants/dictateurs sont au-dessus des lois et les peuples sont condamnés à subir toute sorte d’injustices?

Des dizaines de corps retirés des décombres attendent dans l’hôpital de Pazarcik / Kahramanmaras

Alors que des sismologues prédisent des répliques dangereuses qui pourraient secouer ces zones sinistrées pendant des semaines, engloutissant d’autres bâtiments encore debout, des rescapés sont piégés par le froid et manquent de tout. Les Kurdes, y compris ceux de la diaspora, ont commencé à récolter des dons d’argents et de produits de première nécessité destinés aux régions touchées par le séisme.

L’ONG kurde basée en France, Roja Sor – Soleil Rouge appelle au dons pour les rescapés du séisme de la nuit dernière qui a frappé plusieurs régions kurdes de Syrie et de Turquie ayant fait des milliers de victimes et rasé des zones entières.
Vous pouvez faire vos dons par virement ou carte bancaire:
Banque : CIC TROYES HOTEL DE VILLE
IBAN : FR7630087335000002074770150
BIC : CMCIFRPP
Soleil Rouge – Roja Sor France
Association humanitaire
Franco Kurde
7 rue de la Castellane
75008 Paris
contact@rojasorfrance.com

Le maire de Hatay vient d’annoncer que des milliers de personnes piégées sous les décombres risquent de mourir de froid pendant la nuit.

Le provinces de Turquie touchées par le séisme – dont l’épicentre est la localité de Pazarcik, sont: Hatay, Adana, Maras (Gumgum), Adıyaman (Semsûr), Diyarbakır (Amed), Urfa, Antep (Dîlok), Malatya (Meletî). La Syrie également a été touchée par le séisme qui a fait des dégâts importants dans les régions d’Afrin, d’Idlib et d’Alep.

Les secousses ont également été ressenties au Liban et à Chypre.

Photos via Abdurrahman Gök et Azad Altay de l’agence kurde Mezopotamya

FRANCE. Appel aux dons pour les victimes du séisme au Kurdistan

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PARIS – L’ONG kurde basée en France, Roja Sor – Soleil Rouge appelle au dons pour les rescapés du séisme de la nuit dernière qui a frappé plusieurs régions kurdes de Syrie et de Turquie ayant fait des milliers de victimes et rasé des zones entières.

 

Vous pouvez faire vos dons par virement ou carte bancaire:
Banque : CIC TROYES HOTEL DE VILLE
IBAN : FR7630087335000002074770150
BIC : CMCIFRPP

Soleil Rouge – Roja Sor France
Association humanitaire
Franco Kurde
Tél : +33 7 81 36 27 45
E-mail : soleilrougedon@gmail.com

Plus de détails sur le site de l’ONG Roja Sor – Soleil Rouge : https://rojasorfrance.com/agir-ensemble/donnez/don-par-carte-bancaire-helloasso/

 

Séisme mortel dans les provinces kurdes en Turquie et en Syrie

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KURDISTAN – Un séisme d’une magnitude de 7,8 a frappé cette nuit plusieurs localités kurdes de Turquie et de Syrie. On annonce déjà plus de 500 morts et plusieurs milliers de blessés en Syrie et en Turquie tandis que les recherches se poursuivent au milieu de chutes de neige. Il y a plusieurs jours, un autre séisme mortel avait frappé la localité kurde de Khoye, en Iran.

L’agence gouvernementale turque de gestion des catastrophes (AFAD) a recensé 284 morts et au moins 2320 blessés dans huit régions. Pour sa part, le gouvernement syrien annonce 237 morts et 639 blessés tandis que le bilan du séisme qui également touché les régions d’Idlib et d’Afrin tenues par la Turquie et les islamistes.

Le provinces de Turquie touchées par le séisme – dont l’épicentre est la localité de Nurhak, sont: Hatay, Adana, Maras (Gumgum), Adıyaman (Semsûr), Diyarbakır (Amed), Urfa, Antep (Dîlok), Malatya (Meletî).

Les secousses ont également été ressenties au Liban et à Chypre.

IRAN. Une autre journaliste emprisonnée par les mollahs

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IRAN – La journaliste iranienne, Elnaz Mohammadi a été arrêtée aujourd’hui à Téhéran. La sœur jumelle d’Elnaz Mohammadi, Elaheh Mohammadi est emprisonnée également depuis 29 septembre pour avoir couvert les funérailles de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans tuée par la police des mœurs le 16 septembre 2022 pour un voile « mal porté ».

La journaliste Elaheh Mohammadi faisait partie des 11 journalistes qui ont publié une déclaration en 2020, critiquant l’Association des journalistes de la province de Téhéran pour avoir gardé le silence sur les agressions sexuelles contre les femmes qui travaillent dans la presse et les médias. Ils ont formé l’Assemblée pour combattre le harcèlement sexuel des femmes dans les médias.

L’Autorité judiciaire a inculpé Elaheh Mohammadi en novembre de « propagande contre le système » et « complot contre la sécurité nationale » pour avoir couvert l’affaire Mahsa Amini.

Par ailleurs, la justice a condamné à un an de prison le journaliste Hossein Yazdi, incarcéré depuis le 5 décembre à Ispahan (centre), a indiqué Shargh.

M. Yazdi était le directeur du site d’actualité politique Mobin 24 basé dans cette ville.

L’Association des journalistes de Téhéran a indiqué début janvier que plus de 30 journalistes iraniens étaient toujours incarcérés en lien avec les manifestations.

Fin octobre, plus de 300 journalistes et photojournalistes iraniens avaient critiqué dans une lettre ouverte les autorités pour avoir « arrêté (leurs) confrères et pour les avoir privés de leurs droits », notamment l’« accès à leurs avocats ».

TURQUIE. Le prisonnier politique kurde, Yakup Güneş libéré après 30 ans de captivité

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TURQUIE / KURDISTAN – Yakup Güneş, qui avait été arrêté à Varto, dans la province kurde de Muş en 1992 et emprisonné pendant 30 ans, a été libéré vendredi.

Le prisonnier politique Yakup Güneş, qui se trouvait à la prison n° 2 de type T d’Izmir Şakran, a été libéré après 30 ans de captivité.

Arrêté en 1992 pour « séparatisme » à Muş/Varto, Yakup Güneş a été condamné à la réclusion à perpétuité par la Cour de sûreté de l’État de Diyarbakır (DGM).

Güneş aurait dû être libéré le 3 novembre 2022, mais sa libération a été reportée de 3 mois par le Conseil d’administration et d’observation pour mauvaise conduite. A la sortie de la prison, Güneş, qui est entré dans la prison à 18 ans et en est ressorti à 50 ans, a été accueilli par ses proches et les dirigeants de l’Association égéenne de solidarité avec les familles des prisonniers (EGE-TUHAYDER).

ANF

Londres maintient ses conseils et soutien au Kurdistan irakien pour contrer les missiles et les drones kamikazes

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IRAK / KURDISTAN – La région autonome kurde d’Irak a été attaquée par de nombreuses séries de missiles et de drones kamikazes [iraniens] ces dernières années. Le Royaume-Uni maintiendra ses « conseils et soutien » à la région du Kurdistan pour contrer les missiles et les drones kamikazes a déclaré une diplomate britannique. [La région kurde d’Irak est attaquée également par l’armée turque, mais le Royaume-Uni étant un allié de la Turquie et les dirigeants de la région anti-PKK, cette « aide » britannique ne sera utilisée que contre l’Iran…]

Le Royaume-Uni continuera de conseiller et de soutenir la région du Kurdistan dans la lutte contre les missiles meurtriers et les drones chargés d’explosifs contre la région kurde d’Irak, a récemment déclaré la nouvelle consule générale du Royaume-Uni au Kurdistan irakien, Rosy Cave à Kurdistan 24.

« Le Royaume-Uni continuera à fournir des conseils et un soutien pour contrer ces attaques violentes et meurtrières », a déclaré la diplomate à Hakim Farhad de Kurdistan 24 en réponse à une question sur les mesures pratiques prises par son pays pour aider la région à se défendre face aux attaques.

Cave n’a pas précisé le type de soutien que son pays apporte à la région kurde.

Dans une interview exclusive avec Kurdistan 24, qui doit être diffusée mardi soir, la nouvelle consule générale du Royaume-Uni, Rosy Cave, lors de sa première apparition dans les médias kurdes, a évoqué les derniers développements concernant les relations bilatérales Erbil-Londres, le soutien de la Grande-Bretagne à la programme de réforme de l’ARK ainsi que des coopérations en matière de sécurité, d’éducation et d’économie.

La région kurde a été attaquée ces dernières années par de nombreuses séries de missiles et de drones kamikazes, dont certains sont tombés sur des zones résidentielles, faisant des victimes civiles.

Lors d’une attaque l’année dernière par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien contre des positions présumées de groupes d’opposition kurdes basés dans la région, au moins 16 personnes ont été tuées par une salve de missiles balistiques.

De plus, au début de 2022, l’armée iranienne a tiré un barrage de missiles, ciblant le domicile de l’un des principaux dirigeants pétroliers de la région, causant d’importants dégâts matériels mais aucune victime.

Le CGRI a déclaré plus tard qu’il avait frappé un « centre sioniste » en faisant référence à la maison. Les enquêtes parlementaires irakiennes n’ont trouvé aucune preuve d’affiliations israéliennes à l’endroit ciblé.

Condamnant les attaques, les responsables kurdes ont précédemment déclaré qu’ils ne permettraient pas que la région soit une menace pour ses pays voisins.

Kurdistan24

Cette année, la pomme aux clous de girofle sent la révolution femme, vie, liberté

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Piquer une pomme avec des clous de girofle et la sécher est une tradition kurde quelque peu oubliée et qui symbolise l’amour et la paix. Selon la légende, cette pomme sent bon pendant plus de cent ans lorsqu’elle est piquée de clous de girofle, puis séchée. Les amoureux s’offrent ces pommes pour symboliser leur amour qui est censé durer toute une vie.

Cette année, la fête de la pomme aux clous de girofle est dédiée à Jina Mahsa Amini, aux prisonniers politiques et aux familles des victimes de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî » (femme, vie, liberté) en Iran.

Saint Valentin kurde

« Pomme aux clous de girofle » (Sêva Mêxekrêj, en kurde), qui occupe une place importante dans le folklore kurde, symbolise la paix et l’amour dans son expression la plus générale. L’artiste kurde originaire du Rojhilat (Kurdistan d’« Iran »), Seywan Saedian travaille depuis 20 ans pour faire connaître et internationaliser cette tradition kurde.

Dans le passé, il était honteux pour les jeunes de se déclarer leur amour, c’est encore interdit et honteux dans certaines contrées kurdes. Dans ces contrées où l’amour est interdit et condamné, les pommes aux clous de girofle ont joué un rôle déterminant dans l’expression de l’amour. Supposons qu’une jeune femme aime un homme mais qu’elle ne puisse jamais le dire. Elle l’informe de son amour en lui envoyant une pomme piquée de clous de girofle.

Une autre signification est qu’elle symbolise la paix. Les personnes offensées les unes par les autres expriment leurs vœux de paix en présentant des pommes avec des clous de girofle.

Tournée mondiale pour la pomme aux clous de girofle

Cette année, des ateliers de fabrication des pommes aux clous de girofle auront lieu dans dix pays: France (le samedi 4 mai, à l’Institut Kurde de Paris), Suisse, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Suède, Norvège, Canada, Québec, Kurdistan de « Turquie». 

Gulistan Sido, universitaire kurde d’Afrin œuvrant pour le reboisement du Rojava

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PARIS – L’universitaire Gulistan Sido est originaire du canton kurde d’Afrin, le paradis d’olivier et du vivre-ensemble des peuples détruit par la Turquie lors de son invasion en mars 2018. Tout en rêvant de pouvoir retrouver ce paradis perdu, Gulistan Sido a cofondé l’association « Tresses Vertes » au Rojava pour reboiser la région et participe aux partenariats entre des associations du Rojava et des ONG et institutions européennes.

Alors que des milliers de semis d’arbres (oliviers, chênes, pins…) poussent dans des pépinières du Rojava, Gulistan est revenue en France faire une thèse en littérature orale kurde à l’INALCO, tout en continuant à travailler pour l’association « Keziyên kesk » (« Tresses Vertes ») et à tisser des liens de solidarité entre le Rojava et l’Europe.

Cette vie riche en actions de Gulistan Sido est publiée sur le site de l’INALCO:

Gulistan Sido, semer les graines de la vie et de la solidarité

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Gulistan Sido, je suis kurde de Syrie, originaire de la Montagne kurde « Afrine », une région montagneuse très fertile et fief d’oliviers qui s’étendent à perte de vue, terre de mes ancêtres à laquelle je suis très attachée depuis mon enfance. Nous la considérons comme notre petit paradis. Je suis née en 1979 et à deux ans, j’ai eu la poliomyélite. Avec une mobilité réduite, j’ai été confrontée à plusieurs difficultés dans ma vie. Mais cette situation particulière ne m’a pas empêchée de faire des études. J’ai grandi et fait mes études à Alep, où la scolarisation jusqu’au baccalauréat se déroulait en langue arabe.

Quel a été votre parcours universitaire en Syrie, puis en France ?

J’ai une formation littéraire à la base. J’ai pu lire et découvrir la littérature russe traduite en arabe qui, à l’époque, était abondamment publiée en Syrie. Ensuite, entre 1997 et 2001, j’ai suivi des études de littérature française à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, au Département de langue française de l’Université d’Alep. En 2002, j’ai obtenu un diplôme d’études supérieures littéraires. Mon premier mémoire portait sur le thème de la violence dans le roman La condition humaine d’André Malraux.

En 2006, j’ai poursuivi mes études en France où j’ai fait un Master en lettres modernes à Paris III. J’ai travaillé sur le thème de la sagesse et les figures du sage dans les œuvres d’André Gide. J’envisageais de faire un Master en littérature orale kurde à l’Inalco, mais, après un retour en Syrie en 2008, j’ai eu des difficultés pour revenir en France et ces études ont été interrompues.

Alors, durant cette période jusqu’en 2011, j’ai collecté et enregistré de nombreux textes de littérature orale dans ma région natale et dans le quartier kurde Cheik Maqsoud à Alep. J’enseignais également le français à l’université d’Alep.

Dans le sillage du « Printemps arabe », le soulèvement populaire a commencé en Syrie en mars 2011 et, sous les coups de la violente répression, il s’est transformé en une guerre civile. J’ai vécu dix ans de cette guerre qui fait encore rage dans mon pays. Un long exode a commencé pour moi, d’Alep vers Afrine, puis d’Afrine vers les régions d’Al-Jazeera et enfin le débarquement et l’exil en France en octobre 2021. Là, j’ai pu m’inscrire en doctorat à l’Inalco.

Vous êtes lauréate du programme PAUSE et poursuivez votre thèse de doctorat à l’Inalco, sous la direction de Mme Ursula Baumgardt et la co-direction de Amr Ahmed (CeRMI) Sur quels sujets portent vos recherches ?

Aujourd’hui, je suis membre de l’équipe de recherche Plidam (Inalco) et du Groupe de recherche « Oralités du Monde » (ODM). Je m’intéresse aux questions des articulations et des rapports entre les deux modalités d’expressions littéraires orale et écrite. J’étudie les représentations de l’identité et de l’altérité culturelles dans la littérature orale et écrite en kurde.

Depuis 2018, Afrine est occupée par la Turquie. En janvier 2018, la Turquie a commencé à bombarder la ville et après 58 jours de bombardements, j’ai dû partir avec les autres, le 18 mars, vers la campagne et, hélas, je n’ai pas pu sauver ma bibliothèque qui contenait des centaines de livres en plusieurs langues. Fort heureusement, j’ai pu sauvegarder l’archive de mon corpus de littérature orale. Cette archive est pour moi un trésor. Ce corpus de contes oraux constitue le terreau à partir duquel s’articule ma problématique de thèse.

Depuis toujours, je vis à la lisière de plusieurs langues et cultures. Je parle le kurde, l’arabe, le turc, que j’ai appris à Alep, et le français. Ma formation en littérature française et en traduction m’a permis de me pencher sur une œuvre d’Emmanuel Roblès, la pièce de théâtre « Montserrat » dont j’ai achevé la traduction en kurde en 2022.

Dans une interview accordée à Contretemps en juin 2021, nous découvrons que vous étiez très engagée dans la création de l’Institut de langue et de littérature kurde d’Afrine en 2013 et de la première université du Rojava. Pourriez-vous revenir en quelques lignes sur le contexte et les enjeux de l’époque ? Aujourd’hui, quel est le fonctionnement de ces universités et sur quels soutiens s’appuient-elles ?

Sous la pression des populations kurdes qui se sont soulevées, les services de renseignements et l’armée du régime se sont retirés des villes kurdes : Afrine, Kobané et Al-Jazeera. Un an après, le 19 juillet 2012, la révolution du Rojava a démarré. Cette révolution s’est traduite par la construction de nouvelles institutions alternatives sociales et l’émergence d’un vrai mouvement culturel.

En mars 2013, le régime a bombardé le quartier à Alep où je vivais. J’ai dû partir et aller vers Afrine. Les régions kurdes étaient alors sous blocus, complètement isolées. Il était aussi très dangereux de se déplacer entre ces villes et les deux grandes villes, Damas et Alep.

Avec plusieurs universitaires, dans une démarche de se réapproprier notre langue, notre culture qui, depuis toujours, était marginalisée, interdite, étouffée, nous nous sommes regroupés pour fonder, en octobre 2013, le premier institut de langue et littérature kurde « Viyan Amara » destiné à la formation des enseignants en 2 ans. Pour nous, l’enseignement du kurde était un événement important et un tournant historique. En tant que membre fondatrice, j’ai participé à la préparation des matières d’enseignement et à la planification des formations en histoire, grammaire et plus spécialement en littérature kurde, en adaptant la méthodologie acquise dans mon cursus de littérature française.

Créer des universités était un réel besoin pour que les étudiants puissent continuer leurs études. En 2015, une première université voit le jour à Afrine. Trois autres universités suivront : Rojava (2016), Kobané (2017) et Al Charq à Raqqa (2021). Des dizaines de départements offrent des formations dans différentes disciplines (la médecine, l’ingénierie civile et écologique, la pétrochimie, l’agriculture, la langue et littérature kurde, la Jineolojie « science de la femme »…). Ces universités ne sont pas reconnues étant donné le statut politique des régions de l’auto-administration démocratique du Nord-Est de la Syrie. Elles sont financées par l’administration. Plus de 2000 étudiants ont déjà obtenus des diplômes et peuvent soit travailler soit continuer leurs études en Master.

En 2020, avec plusieurs collaborateurs, vous initiez le programme écologique « Tresses Vertes » au Rojava. Pourriez-vous revenir sur la genèse de ce projet, ses objectifs et réalisations ?

L’association des Tresses Vertes est une initiative écologique populaire née en octobre 2020 dans ce contexte de guerre. Lancée par une équipe de 8 personnes issues de différentes régions du Rojava, elle est basée à Qamișlo et est active dans la région du Nord-Est de la Syrie. Le projet a commencé sur une base de volontariat, sans aucun budget, et avec juste quelques graines récupérées gratuitement. Elle vise à intensifier les efforts de reforestation en mobilisant largement la société civile, et en encourageant, à travers cette mobilisation citoyenne, l’auto-administration et les municipalités à fournir les moyens nécessaires pour faire face aux fortes dégradations écologiques de la région.

Après dix années de conflit armé et de politiques destructrices orchestrées par le régime de Bachar el-Assad dans les territoires de la Syrie, notamment dans la région du « Nord-Est de la Syrie », il a fallu trouver des solutions alternatives pour faire face à de véritables catastrophes sociales, humanitaires et écologiques.

Les investissements dans des champs pétroliers, l’imposition de monocultures intensives de céréales et l’interdiction de planter des arbres ont contribué à l’avancée du désert, à l’asséchement des cours d’eau et à la pollution de l’air. Les populations, non seulement privées d’eau potable, sont également aujourd’hui confrontées à l’augmentation de maladies respiratoires et de cancers.

* En Syrie, 80% des patientes atteintes de cancer viennent du nord/est.
* Il n’y a que 1,5% d’espaces verts au Rojava, alors que les recommandations internationales sont de 10 à 12%.
* Au moins cinq rivières au Rojava sont aujourd’hui à sec. Par conséquent, une très grande variété de plantes a disparue.

L’association des Tresses Vertes a pour vocation de tisser à nouveau des liens avec la vie grâce à la création de pépinières. C’est un acte de résistance. Par cette initiative bénévole, nous aspirons à préparer 4 millions de semis de différentes variétés d’arbres à replanter en 5 ans dans l’ensemble de la région.

Les objectifs spécifiques du projet sont :
– Consolider la capacité de reproduction de plants du projet Tresses Vertes, notamment sur la nouvelle pépinière de Qamishlo. Nous sommes épaulés et soutenus par la Fondation Danielle Mitterrand et la municipalité de Lyon.
– Renforcer la sensibilisation écologique au Nord-Est Syrie, et plus particulièrement une culture de soin des arbres.
– Contribuer à l’accompagnement technique et au renforcement des capacités du projet des Tresses Vertes à travers des échanges avec des spécialistes
– Contribuer à préserver/rétablir des écosystèmes sains et une diversité biologique.
– Atténuer la pression psychologique causée par la guerre en impliquant les habitants de la région dans le projet.

Partie d’une pépinière de 17 000 arbres cultivés sur un petit terrain prêté par l’Université du Rojava à Qamishlo, l’association a fait essaimé de nouveaux groupes de bénévoles et jusqu’à 10 pépinières dans les villes de Kobanê, Amuda, Derbasiyê, Tell Tamer, Hassakeh et Raqqa. Afin d’augmenter la couverture végétale tout en respectant les équilibres naturels, on a choisi des essences d’arbres adaptées aux écosystèmes locaux. On verra bientôt fleurir cyprès, pins de Beyrouth ou d’Alep, tilleuls et grenadiers dans toute la région d’Al-Jazeera. L’objectif, ambitieux, est de recouvrir 10% du territoire du Nord et de l’Est de la Syrie.

Accompagnée par un conseil scientifique, l’initiative se poursuit avec la création de cinq nouvelles pépinières de plus grandes capacités. En promouvant la participation des habitants et habitantes des territoires, les Tresses Vertes font de la mobilisation populaire le moteur de leur ambition : régénérer des milieux de vie sains et vivants dans le Nord-Est de la Syrie. Dans les écoles et les lycées, les organisations de la société civile, les communes, le travail collectif est favorisé à travers des campagnes de sensibilisation aux enjeux écologiques et des formations.

Ce programme est lauréat du Prix de la fondation Danielle Mitterrand 2022, avec quatre autres initiatives locales et populaires de la région du Nord-Est de la Syrie. Quel soutien représente ce prix pour les acteurs du projet ? 

Ce prix nous a été décerné dans le cadre du réseau JASMINES (Jalons et Actions de Solidarité Municipalisme et Internationale avec le Nord-Est de la Syrie) initié et conçu par la Fondation Danielle Mitterrand. Ce réseau soutient les projets démocratiques, écologiques et alternatifs menés par la société civile au Rojava et au Nord-Est de la Syrie et œuvre à construire des ponts d’amitié et de coopération. C’est grâce à ce programme que la ville de Lyon nous a offert la première aide financière pour développer et pérenniser notre projet.

Ce prix représente pour nous une reconnaissance de ces projets. Cette distinction que nous avons méritée montre l’importance et la valeur des projets réalisés. Le prix vise à les rendre plus visibles. Il nous ouvre de nouvelles portes de soutien et de solidarité et nous prouve que nous ne sommes pas seuls et abandonnés.

Quelles sont les interactions entre ces différents programmes de la région ?

Le point commun entre ces différents programmes alternatifs est le contexte de guerre et d’embargo dans lequel ils se développent. Chaque programme représente une façon d’agir et de faire résistance. Ils se complètent et sont très vitaux dans le sens où chacun d’eux essaie de trouver des solutions et cherche à améliorer la situation. L’écologie, l’émancipation de la femme et son rôle dans la démocratisation des esprits, la réorganisation de la société et la construction d’infrastructures vitales sont des besoins essentiels pour subsister et trouver des réponses collectives locales.

Aujourd’hui, comment les populations locales font-elles face aux exactions commises par la Turquie sur leur territoire ? Sur quels soutiens pourraient-elles compter pour mener à bien ces projets ?

Face aux menaces intérieures (l’existence des cellules dormantes de l’Etat islamique) et extérieures (les attaques et les exactions commises par la Turquie), l’auto-administration démocratique du Nord-Est de la Syrie et les populations qui vivent sous sa bannière « Kurde, Arabe, Syriaque et Arménien » comptent tout d’abord sur leur propre force militaire, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont pu vaincre l’EI en 2017. Leur attachement aux valeurs portées par leur projet démocratique est basé sur un nouveau paradigme : la fraternité des peuples, la liberté et l’égalité homme-femme.

Les populations comptent également sur le soutien des grandes forces internationales qui croient aux mêmes valeurs et qui défendent les droits de peuples à l’autodétermination. Elles espèrent une prise de position plus ferme de la part de ces forces contre les attaques aériennes turques qui ont ciblé les infrastructures et les ressources de vie. C’est à travers la construction des ponts d’amitié, de solidarité et par le renforcement des relations de coopération avec les organisations et les associations de la société civile que les projets peuvent être soutenus et perdurer.

Portrait publié ici: Gulistan Sido, semer les graines de la vie et de la solidarité