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SYRIE. Crime de guerre à Kobanê

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SYRIE / ROJAVA – Une responsable kurde d’économie de l’AANES et son chauffeur ont été assassinés aujourd’hui lors d’une attaque de drone turc qui a ciblé leur véhicule au sud de Kobanê.

La responsable (on n’a pas encore son nom) de l’économie de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est (AANES) et son chauffeur ont été assassinés lors de l’attaque menée contre leur véhicule sur l’autoroute M4 au niveau du village de Hemdûn, au sud de Kobanê.

Les attaques contre la région autonome du nord et de l’est de la Syrie se sont intensifiées à l’approche des élections présidentielles et législatives turques du 14 mai. L’agence de presse ANHA fait état de 163 attaques aériennes et terrestres menées par la Turquie en avril, dont cinq frappes de drones, ajoutant que l’espace aérien au-dessus de la région a été constamment violé par des drones, avions de chasse et des hélicoptères de l’armée turque. Au Rojava, les drones turcs ciblent les enfants, les femmes, les soldats et les responsables politiques, sans discrimination.

Il y a 49 ans, Saddam Hussein faisait exécuter la jeune militante kurde Leyla Qasim

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Ce 12 mai, nous nous inclinons devant la mémoire de Leyla Qasim, militante kurde pendue à l’âge de 22 ans par Saddam Hussein – le boucher irakien vénéré encore par trop de monde, dont des Palestiniens… – pour avoir défendu les droits des femmes et des Kurdes.
 
Le 12 mai 1974, le régime sanguinaire du dictateur irakien, Saddam Husein, a pendu Leyla Qasim, une activiste et féministe kurde qui militait pour les droits des Kurdes et des femmes dans un Kurdistan colonisé. Aujourd’hui, 49 après son exécution, Leyla Qasim est considérée comme l’une des femmes qui ont marqué l’histoire du peuple kurde, comme ce fut le cas de Sakine Cansiz, Zarife Xatun… Son portrait orne les murs de nombreux foyers kurdes et les lieux publics au Kurdistan.
 
Qui était Leyla Qasim ?
 
Leyla Qasim est née en mai 1952 à Xaneqin, au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak). Elle est la fille de Dalaho Qasim et de Kanî qui avaient 5 enfants. Les Qasim étaient des paysans vivant dans une grande pauvreté, dépendant des rations alimentaires et des vêtements. Leyla et son frère, Chiyako, ont appris l’arabe par leur mère quand ils avaient six et huit ans. Leyla a fréquenté l’école primaire et secondaire dans sa ville natale – Xaneqin. Elle est partie s’installer à Hewler à 14 ans. En 1971, elle est allée à Bagdad et a étudié la sociologie à l’Université de Bagdad. Leyla était la membre fondatrice du syndicat des étudiants kurdes. Elle a un impact significatif sur les étudiants kurdes de l’Université de Bagdad. Leyla militait pour l’égalité, les droits des femmes et la sensibilisation à la question kurde.
 
 
Quand Leyla avait seize ans, Abdul Rahman Arif fut renversé par le chef du parti Baas, le général Ahmed Hassan al-Bakr. Leyla fut frappée par la prise de contrôle violente dans la capitale. À la fin des années 1960, Leyla et Chiyako ont écrit des brochures sur les horreurs du parti Baas, dont le nouveau chef, Saddam Hussein, qu’ils ont décrit comme étant contre l’indépendance kurde.
 
 
Leyla et ses camarades ont été arrêtés lors d’une vaste opération menée par l’armée irakienne et fut reconnue coupable de séparatisme. Pendant son incarcération, elle a été torturée et soumise aux traitements les plus inhumains. Mais elle n’a jamais rien avoué et a toujours été fidèle au mouvement de libération kurde. Finalement, elle a été pendue après un long procès, diffusé dans tout l’Irak.
 
 
Leyla Qasim fut la première femme à être exécutée en Irak et la quatrième prisonnière politique au monde à être exécutée. Leyla et ses quatre camarades Jawad Hamawandi, Nariman Fuad Masti, Hassan Hama Rashid et Azad Sleman Miran furent exécutés à Bagdad, le 12 mai 1974.
 
 
Leyla est considérée comme un symbole national et une force morale pour les nouvelles générations qui ont rejoint le mouvement de résistance kurde. Leyla a été exécutée, mais des milliers de fillettes nées au Kurdistan reçoivent encore aujourd’hui le prénom de Leyla.
 
Leyla Qasim est devenue le thème de nombreux poèmes et chansons kurdes. En exécutant Leyla et ses camarades, le régime Baas espérait l’éradication du mouvement de libération kurde, mais l’exécution de Leyla était un début pour de nouveaux Leyla. Une Leyla a été exécutée, mais des milliers de Leyla sont maintenant à l’avant-garde de la résistance kurde qui combat les puissances occupantes au Kurdistan et ne s’arrêteront pas avant de triompher.
 
Par Kurdo Challi, en hommage à Leyla Qasim

 

Le suspect qui avait attaqué le centre kurde de Paris placé en garde à vue 

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PARIS – Le 3 mars dernier, un individu a attaqué le centre culturel kurde de la rue d’Enghien, à Paris, où 3 militants avaient été abattus le 23 décembre 2022. L’agresseur neutralisé qui se serait présenté comme un ancien membre du groupe paramilitaire turc SADAT le « Wagner turc », vient d’être placé en garde à vue, écrit sur Twitter le journaliste Guillaume Perrier.

Que s’était-il passé?

Le 3 mars 2023, un individu a attaqué le centre culturel kurde de la rue d’Enghien où 3 militants avaient été abattus le 23 décembre 2022.

L’individu (un Turc, selon l’employée du centre qui était présente au moment de l’attaque) serait arrivé le matin, à l’heure d’ouverture du centre et s’en serait pris aux portraits des militants tués* le 23 décembre 2023, proféré des insultes, craché sur un autocollant appelant à la libération d’Abdullah Ocalan (chef du PKK emprisonné en Turquie depuis février 1999) et jeté une chaussure aux policiers surveillant le centre kurde qui abrite également le siège du Conseil démocratique kurde en France (CDKF). Le CDKF avait porté plainte pour « dégradations volontaires ».

*Le vendredi 23 décembre 2023, William Mallet a abattu trois militants kurdes au centre kurde Ahmet Kaya situé rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris, : Emine Kara (Evîn Goyî), M. Şirin Aydın (Mîr Perwer) et Abdurrahman Kızıl. Trois autres Kurdes ont été blessés, dont un grièvement. Pour le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) qui s’est constitué partie civile dans ce massacre, le dossier de l’affaire contient des détails troublants qui indiquent que le triple meurtre a été commandité par les services secrets turcs (MIT), (comme celui de 9 janvier 2013).

 

PARIS. L’institut kurde organise un débat sur les élections turques

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PARIS – L’Institut kurde de Paris invite le politicien et avocat Osman Baydemir pour un débat sur les élections* présidentielles et législatives turques du 14 mai.

RDV le samedi 20 mai, à 16h, au 106 rue La Fayette, 75010 PARIS.

*Lors du scrutin du 14 mai, les électeurs de Turquie devront choisir entre le président sortant Erdogan et son principal rival Kemal Kiliçdaroglu pour la présidence turque tandis que pour les élections législatives du même jour, une myriade de partis (extrême-droite, islamistes, kémalistes, kurdes, extrême-gauche…) sont en lice.

D’après les récents sondages, après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.

ROJAVA. L’artillerie turque attaque Tall Tamr: Un civil tué, 4 autres blessés

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SYRIE / ROJAVA – Ce jeudi 11 mai, la région de Tall Tamr contrôlée par les forces arabo-kurdes a été attaquée par l’armée turque et ses gangs jihadistes, tuant un civil et en blessant quatre autres. Donné perdant selon les derniers sondages à 3 jours des élections présidentielles et législatives turques, le sultan Erdogan s’en prend aux Kurdes syriens, en croyant en vain unir la nation derrière lui.

L’armée turque et ses forces supplétives djihadistes dans le nord de la Syrie ont attaqué jeudi le village de Til Leben (Tel al-Laban) au sud-ouest de Til Temir avec des mortiers et de l’artillerie. Un civil a été tué dans l’attaque et quatre autres civils ont été blessés.

Selon l’ANHA, la victime s’appelle Mihemed Ebdulfetah Hisên (38 ans), qui travaillait sur le terrain lors de l’attaque. Xalis Hec Hozeyfa (35 ans), Ebdullah Elêwî (27 ans), Îbrahîm Geraf (38 ans) et Hafiz Muhemmed Geraf (27 ans) ont été blessés et sont soignés à l’hôpital Lêgerîn.

Tel Tamer est à une bonne trentaine de kilomètres de la frontière turque et borde au nord la zone d’occupation illégale que la Turquie fait courir le long de sa frontière sud en solidarité avec les djihadistes du Rojava. Dans le village voisin d’Ain el Aabed, trois enfants ont été tués par des obus turcs le 24 avril et deux autres ont été blessés, certains grièvement.

Selon un bilan publié par l’ANHA, les attaques contre la région autonome du nord et de l’est de la Syrie se sont intensifiées à l’approche des élections en Turquie. L’agence de presse fait état de 163 attaques aériennes et terrestres en avril, dont cinq frappes de drones. Selon les données, l’espace aérien au-dessus de la région a été constamment violé par la Turquie par des drones, avions de chasse et des hélicoptères.

ANF

HRW: Le contrôle gouvernemental d’Internet menace l’intégrité des élections en Turquie

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« Les médias sociaux et Internet devraient jouer un rôle clé lors des élections du 14 mai. Mais le gouvernement cherche à faire taire les voix dissidentes en ligne, ce qui menace l’intégrité du scrutin », écrit HRW.

A 3 jours des élections législatives et présidentielles en Turquie, les ONG de droits humains HRW et ARTICLE 19 se disent inquiètes du contrôle gouvernemental d’Internet qui menace l’intégrité des élections*, déclarant que « les entreprises technologiques devraient donner la priorité aux droits, et le gouvernement devrait mettre fin à la censure en ligne ».

Voici un extrait du communiqué des ONG Human Rights Watch (HRW) et ARTICLE 19:

« Le gouvernement devrait s’abstenir de menacer ou de bâillonner les plateformes de médias sociaux en vue d’empêcher la diffusion des points de vue de l’opposition, lors de la période électorale. Les plateformes des réseaux sociaux et les services de messagerie devraient donner la priorité aux droits humains plutôt qu’aux profits, afin de respecter le droit des électeurs turcs à participer à une élection démocratique ; ces entreprises devraient résister aux pressions du gouvernement et mettre en place des plans d’urgence pour contrer toute tentative d’entraver leur indépendance.

Ces dernières années, le gouvernement a intensifié ses poursuites contre les journalistes, les opposants politiques et d’autres personnes ayant critiqué le président et le gouvernement sur les médias en ligne, ou même simplement pour avoir partagé ou approuvé (via le bouton « J’aime ») des articles critiques sur les réseaux sociaux. Le gouvernement bloque fréquemment certains sites Web, et ordonne souvent la suppression de contenus qui expriment des opinions opposées. Le gouvernement et aussi tendance à bloquer l’accès aux réseaux sociaux populaires en période de troubles politiques ou lorsqu’il anticipe des critiques, comme à la suite des tremblements de terre dévastateurs de février 2023.

En octobre 2022, de nouveaux amendements législatifs ont introduit une vague infraction de « diffusion publique d’informations trompeuses », ainsi que diverses mesures de mise en conformité, permettant au gouvernement de poursuivre sa campagne de répression en ligne pendant les élections. Les plates-formes de médias sociaux qui rejettent les demandes du gouvernement en matière de données d’utilisateurs ou de suppression de contenu pourraient faire face à de lourdes amendes et à des restrictions de bande passante qui rendraient leurs plates-formes effectivement inutilisables en Turquie. »

*Lors du scrutin du 14 mai, les électeurs de Turquie devront choisir entre le président sortant Erdogan et son principal rival Kemal Kiliçdaroglu pour la présidence turque tandis que pour les élections législatives du même jour, une myriade de partis (extrême-droite, islamistes, kémalistes, kurdes, extrême-gauche…) sont en lice.

D’après les récents sondages, après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.

Hommage à Hozan Mizgîn, la musicienne révolutionnaire kurde

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La communauté artistique kurde rend hommage à Hozan Mizgîn à l’occasion du 31e anniversaire de son martyre.

Hozan Mizgin (Gurbet Aydın) est une musicienne kurde qui faisait de l’« art révolutionnaire ». Aujourd’hui, la communauté culturelle kurde lui rend hommage à l’occasion du 31e anniversaire de son martyre.

Hozan Mizgîn, l’une des voix féminines importantes de la musique kurde, qui a marqué la lutte de libération kurde avec sa tembur (instrument à corde kurde) et son fusil, continue de vivre grâce à ses chants repris par le peuple kurde. Hozan Mizgîn, née dans le village de Bileyder, à Batman, en 1962, a rejoint le PKK avec un groupe de jeunes peu avant le coup d’État de 1980.

La commission de la culture et des arts du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) déclarait il y a 3 ans que le sens et l’esprit de résistance d’Hozan Mizgîn étaient « devenus la huitième note de la musique kurde. »

Hozan Mizgin

Hozan Mizgîn (Gurbet Aydın) est née en 1962 à dans la province kurde de Batman dans une famille conservatrice qui l’avait empêchée de faire des études. La jeune femme a rejoint le mouvement de libération kurde en 1980. Après avoir mené des activités révolutionnaires dans le nord du Kurdistan (région sous l’occupation turque) pendant un certain temps, elle s’est installée en Europe en 1982 pour des études culturelles et artistiques. Elle a beaucoup travaillé avec Hozan Sefqan (Celal Ercan) là-bas. Heval Mizgîn s’est rendue dans les montagnes du nord du Kurdistan en 1991. Elle est tombée martyre à Tatvan, dans la province de Bitlis, le 11 mai 1992.

Les Kurdes de nouveau attaqués par des « Loups Gris » à Lyon

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PARIS – Lors de votes des ressortissants turcs résidant à l’étranger pour les élections turques, les sbires du président turc Erdogan ont commis plusieurs attaques visant les Kurdes, dont le dernier en date à Lyon du 9 mai a fait quatre blessés. Il y a 2 ans déjà, le 3 avril 2012, une vingtaine de Turcs cagoulés avaient attaqué le centre culturel kurde à la Maison de la Mésopotamie avec des barres de fer cassant tout sur leur passage et blessant grièvement 4 jeunes Kurdes qui se trouvaient dans les locaux. Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) condamne les attaques répétées des fascistes turcs sur le sol français et demande « justice et protection » dans le communiqué ci-dessous.

Violences des Loups Gris à Lyon: le CDK-F Réclame Justice et Protection

Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F) exprime sa plus vive indignation et condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence commis par des membres des Loups Gris à Lyon le 9 mai 2023, à l’encontre des assesseurs et représentants du Parti de la Gauche Verte (YSP).

Depuis l’ouverture en France des bureaux de vote dans le cadre de élections présidentielles et législatives turques, de nombreux incidents ont éclaté, notamment à Marseille, des violences sur lesquelles le CDK-F n’a pas voulu communiquer jusqu’à présent afin de ne pas exacerber les tensions.

Nous dénonçons par ailleurs l’installation à Lyon des bureaux de vote dans les locaux de l’Union des affaires culturelles turco-islamique (DITIB), une organisation religieuse sous le contrôle du gouvernement turc. Il s’agit là d’une atteinte à la sécurité des élections et à leur caractère démocratique.

Dans le contexte des élections en Turquie, nous demandons instamment aux autorités françaises d’assurer la protection des associations et des membres de la communauté kurde en France. Si le régime d’Erdogan venait à perdre ces élections, nous redoutons que nos associations soient la cible de représailles de la part des Loups Gris et des cellules dormantes des organisations contrôlées par la Turquie en France.

Nous appelons les autorités à agir rapidement pour mettre fin à ces agressions et traduire les responsables en justice.

Nous exhortons l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives ainsi que le gouvernement français à condamner sans équivoque ces attaques perpétrées par les Loups Gris à Lyon et ailleurs en France, qui portent atteinte à la démocratie et à la paix sociale.

Nous réitérons notre engagement à défendre les droits et la sécurité de la communauté kurde en France et notre détermination à ne pas céder face aux tentatives d’intimidation et aux actes de violence.

Le haut conseil électoral turc interdit aux forces de l’ordre de collecter les résultats des élections turques

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TURQUIE – Le haut conseil électoral turc a décidé que les forces de l’ordre affectées aux urnes par le ministère de l’Intérieur ne pourront entrer les résultats des élections du 14 mai sur le site du Centre de coordination de la sécurité et des urgences (GAMER) du ministère demandé par le Suleyman Soylu. De nombreux analystes y voyaient une tentative de falsification des résultats électoraux par le ministre de l’intérieur Soylu au moment de leur enregistrement sur le site de GAMER.

Le haut conseil électoral turc (Yüksek Seçim Kurulu – YSK) a décidé ce 10 mai que les forces de l’ordre affectées aux urnes par le ministère de l’Intérieur ne pourront pas enregistrer les résultats des élections dans des fichiers sur la page de la Présidence du Centre de coordination de la sécurité et des urgences (GAMER) du Ministère.

La proposition du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu, rejetée par le YSK, justifiait que les forces de l’ordre seraient présentes dans les bureaux de vote, entreraient les résultats des élections sur des fichiers Excel et les enverraient au site de GAMER.

Que s’est-il passé?

S’adressant au YSK, le ministère de l’Intérieur avait demandé à recevoir les donnés liées à tous les bureaux de vote (numéros des urnes et le nombre d’électeurs etc.) lors des élections présidentielles et législatives du 14 mai prochain*.

Le haut conseil électoral turc (YSK) a rejeté la demande, déclarant que GAMER n’est pas missionné pour les élections, mais uniquement les commissions électorales.

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*Lors du scrutin du 14 mai, les électeurs de Turquie devront choisir entre le président sortant Erdogan et son principal rival Kemal Kiliçdaroglu pour la présidence turque tandis que pour les élections législatives du même jour, une myriade de partis (extrême-droite, islamistes, kémalistes, kurdes, extrême-gauche…) sont en lice.

 

D’après les récents sondages, après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.

PARIS. Vernissage de l’expo féministe « Femme, Vie, Liberté »

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PARIS – La Médiathèque Françoise Sagan accueille l’exposition féministe « jin, jiyan, azadî » des artistes kurdes Asli Filiz, Sarya Kaya et Soniya Ahmed dans le cadre de la deuxième édition du Festival culturel kurde de Paris.

L’expo « Jin, Jiyan, Azadi » (Femme, Vie, Liberté) réunissant les photos et dessins des trois artistes kurdes explore la place des femme dans la société kurde, leur lutte pour la liberté et leur rôle dans la préservation de la culture kurde.

Le tableau « la fille kurde heureuse » d’Asli Filiz

 

Qui sont les artistes?

Soniya Ahmed, une jeune artiste connectée à ses racines kurdes 

Soniya Ahmed est née au Kurdistan, Suleymanîyê et a grandi au Royaume-Uni. Elle a étudié les Beaux-Arts à la Goldsmith’s University de Londres ainsi qu’une maîtrise à l’Université de Glasgow spécialisée en art et philosophie. Les sujets de son travail sont principalement inspirés par un thème personnel, ses peintures sont basées sur l’existence et l’être culturels métaphysiques. L’être, le savoir, l’identité, le temps, l’espace et l’existence sont au centre des peintures de Soniya. Elle exprime son bagage culturel dans un espace en dehors de la réalité mais faisant toujours partie de l’existant, à travers l’art métaphysique et les êtres mythologiques.

Asli Filiz centrée sur la souffrance et la résistance des femmes kurdes

Asli Filiz est née à Bingöl en 1983 et a vécu à Istanbul pendant 25 ans. Après avoir étudié le design graphique à l’Université de Beykent, elle s’est installée à Hamburg, en Allemagne. Elle travaille comme graphiste depuis vingt ans et peint et réalise des collages depuis plusieurs années. Elle est directrice de création et graphiste dans une agence de publicité. Dans ses œuvres, Asli Filiz nous fait voir la souffrance mais aussi la résistance des femmes kurdes, les femmes victimes de féminicides d’État ainsi que les personnages féminins dans la mythologie, tels que la Reine -Serpent Shahmaran (Şahmeran ou Şahmaran) ou encore la déesse Ishtar.

Sarya Nurcan Kaya, persécutée pour avoir travaillé sur la résistance de Sur/Diyarbakir

Sarya Kaya est une jeune artiste kurde réfugiée en France depuis un an et demi après avoir été persécutée en Turquie à cause de son travail artistique autour de la résistance populaire de 2015/15 dans plusieurs localités kurdes de « Turquie », dont Sur/Diyarbakir (Amed). La jeune artiste exilée déclare que dès l’écriture de sa thèse touchant la question kurde en Turquie, elle a été persécutée, et ce, jusqu’à son exile au milieu de l’année 2021.

PARIS. Rencontre/dédicace: « Contes kurdes de Dersim – Sanikê Kirmanciya Dêsimî »

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PARIS – Peintre et maître verrier, Ziya Aydin dédicacera son livre de recueils « Contes kurdes de Dersim – Sanikê Kirmanciya Dêsimî » (livre bilangue zazakî-français) ce jeudi 11 mai à la Société des Poètes Français, à Paris. Il s’agit de 27 contes populaires que la mère de Ziya Aydin racontait en zazakî, un des dialectes kurdes parlés dans la région de Dersim.

La Société des Poètes Français accueille également une belle expo d’œuvres de Ziya Aydin et d’Annie Kouyoumdjian que vous pourrez visiter par la même occasion.

Des contes fantastiques, mythologiques ou d’amour tragique

Dans les contes racontés par la mère de Ziya Aydin, on trouve des contes mythologiques avec des combats de dragons ou de géants maléfiques inspirés de la religion zoroastrienne dualiste qui repose sur le combat entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres. On trouve également des contes rapportant des événements régionaux, des contes animaliers, des contes d’amour tragique comme le célèbre Mêm et Zîn d’Ehmedê Xanî où les deux amoureux sont victimes de manigances qui les empêchent de s’unir de leur vivant mais ils sont enterrés ensemble, avec à leur pied le corps de celui qui fut à l’origine de leur fin tragique…

Une tradition en voie de disparition

Aujourd’hui, à l’ère des écrans et des réseaux sociaux arrivés dans tous les foyers, presque plus personne ne raconte ces contes centenaires ou millénaires. Alors, on les oublie car on ne les avait pas consignés dans des livres. Certains amateurs ou chercheurs kurdes commencent à les écrire en se rendant dans les campagnes reculées du Kurdistan ou certaines personnes âgées s’en souviennent encore et les racontent volontiers. Pour les contes racontés par sa mère, Ziya Aydin a dû forcé sa mémoire, interroger ses proches pour combler les parties des contes dont il avait oubliées. Mais malheureusement, il y a quelques contes qu’il a complétement oubliés et malgré ses recherches, il n’a pas pu les trouver dans leur version racontée par sa mère.

Pour une rencontre / dédicace avec Ziya Aydin, RDV demain, 11 mai, dès 17h30, à l’Espace MOMPEZAT – Société des poètes français, 16 rue Monsieur Le Prince, 75006 PARIS

 

 

Livre publié aux éditions L’Harmattan
Traduction de l’auteur ; préface de Gérard Chaliand
Collection : Peuples cultures et littératures de l’Orient
Date de publication : 6 juillet 2021
Broché – format : 15,5 x 24 cm • 298 pages
ISBN : 978-2-343-22955-3
EAN13 : 9782343229553
EAN PDF : 9782140184703

TURQUIE. L’appli de surveillance du ministre de l’Intérieur enfreint la protection des données

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Süleyman Soylu ou une sortie, deux délits.

Au volant de sa voiture, le ministre turc de l’Intérieur a fait la démonstration d’une application sur son téléphone qui peut identifier une personne en deux secondes après la prise de la photo. Et la manipulation d’un téléphone en conduisant une voiture et une telle application qui enfreint les réglementations sur le traitement des données personnelles sont des délits passibles d’amandes/prison. Mais comme la Turquie est un pays où les sbires d’Erdogan sont au-dessus des lois, Süleyman Soylu ne risque rien, du moins, jusqu’aux élections* du 14 mai prochain…

Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu, a fait la démonstration d’une application mobile controversée appelée « KİM » (un mot turc qui signifie « qui » en français) dans une vidéo publiée sur YouTube dimanche, rapporte le site Medya News dans l’article suivant.

Soylu a affirmé que l’application pouvait identifier une personne en seulement deux secondes après avoir pris sa photo avec un smartphone. Cependant, l’application a été critiquée par des avocats et des politiciens pour avoir enfreint les réglementations sur le traitement des données personnelles.

La vidéo montre Soylu conduisant une voiture et faisant la démonstration de l’application « locale et nationale » au fondateur de la chaîne Youtube, Hakkı Alkan, qui lui demande de décrire ses fonctionnalités. Soylu dit: « C’est plus précieux que WhatsApp, et il a toutes les fonctionnalités. » Il prend ensuite la photo d’Alkan, la scanne avec l’application et, en 1,9 seconde, reçoit les informations complètes de son identité.

L’écran affiche le nom d’Alkan, sa photo supposée et son nom de famille. Le numéro de sa carte d’identité est affiché avec un point d’interrogation.

Soylu déclare que l’application « filtre tout sur les réseaux sociaux et tous les événements en Turquie ». Il explique que l’application lui est exclusive et qu’elle peut suivre tout ce qui se passe dans le pays.

L’application a été critiquée par des avocats et des politiciens en raison de violations de l’utilisation des données personnelles.

Selon Umut Zorer, spécialiste de l’informatique et du droit de la protection des données personnelles, l’application viole la loi turque car le traitement de données personnelles sensibles est illégal à moins qu’un consentement clair ne soit donné ou qu’il ne soit spécialement autorisé par la loi. Zorer a également déclaré à BBC Turkish que le ministère de l’Intérieur n’a aucune autorité en vertu de la loi turque pour traiter de telles données sensibles.

Gürsel Tekin, membre du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a critiqué le ministre pour avoir potentiellement exposé les données de tous les citoyens turcs aux États-Unis, car l’application ne fonctionne que sur les téléphones Apple. Il soutient que c’est un crime.

Veysel Ok, co-directeur de l’Association des médias et des études juridiques (MLSA), a également mis en doute la légalité de l’obtention et du stockage des données personnelles des personnes sans leur consentement. Il a demandé comment l’application avait été installée sur un téléphone non sécurisé et combien d’autres personnes avaient l’application.

Le syndicat de la police turque a déclaré qu’il n’était pas normal que l’application, conçue comme un outil de surveillance pour les agences de renseignement et la branche antiterroriste, ait été installée sur un téléphone par un membre du parti au pouvoir et soit partagée avec le public.

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*Après plus de 20 ans de règne quasi absolu, le président turc et candidat à sa succession, Erdogan est sur le point d’être « remercié » par les électeurs lors du scrutin présidentiel (et législative) du 14 mai prochain. En effet, la pauvreté galopante, la crise économique, la polarisation de la société turque, la corruption de la classe dirigeante et la mauvaise gestion du séisme du 6 février 2023 ont achevé la popularité du sultan qui rêvait d’instaurer un califat islamiste en envahissant les régions kurdes de Syrie et d’Irak cent ans après la chute de l’empire ottoman.