Accueil Blog Page 447

JÎNA-BENDAN – Femme Vie Liberté, Recueil de poésie en soutien aux femmes du Kurdistan et d’Iran

0

PARIS – En novembre 2022, la poétesse kurde Nazand Begikhani et plusieurs autres poètes francophones rendaient un hommage poétique à Jina Mahsa Amini et toutes les femmes en Iran et au Kurdistan en lutte pour leurs droits à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Ce projet poétique baptisé « Jînabendan », un nom combiné du nom de Jîna Mahsa Amini. « Bendan » vient de Khana bendan (Henne Bendan), la fête ayant lieu la veille du mariage lors de laquelle on applique du henné sur les mains de la future mariée pour marquer la fin de la vie de jeune fille et l’entrée dans la vie conjugale.

Les poèmes lus ce jour-là ont été réunis dans un recueil publié par la maison d’Éditions L’Harmattan (collection: Peuples cultures et littératures de l’Orient) sous le titre de « JÎNA-BENDAN ».

« Ce recueil est inspiré de la résistance des femmes du Kurdistan et d’Iran qui se battent depuis le mois de septembre 2022 pour la liberté et contre l’oppression étatique et patriarcale du régime des ayatollahs. Il contient 44 poèmes de poètes français et francophones [en solidarité avec] cette jeunesse révoltée et inspirante. »

Livre à commander ici: JÎNA-BENDAN Femme Vie Liberté – Recueil de poésie en soutien aux femmes du Kurdistan et d’Iran

*Jîna-Bendan rend hommage et célèbre la vie de Jîna Amini et ces centaines de femmes, hommes et enfants massacrés par le régime iranien pour avoir voulu vivre libres.

Coup d’envoi du 34e festival de danses folkloriques kurdes

0

ALLEMAGNE – La 34e édition du festival de danses traditionnelles kurdes a lieu ce week-end (27 et 28 mai), à Hanovre, en Allemagne. Le festival est organisé par l’association Govend Europa eV.

Le plus ancien festival de danses folkloriques du Kurdistan (Mîhrîcana Govendên Kurdistan) pour célébrer la culture kurde en Europe démarre aujourd’hui à Hanovre, avec le slogan « Notre culture est notre identité ».

23 groupes folkloriques kurdes d’Allemagne, de Suisse et de France participeront au festival, qui aura lieu cette année pour la 34e fois et durera deux jours.

Des danses folkloriques kurdes de différentes régions du Kurdistan seront représentés au festival, tandis qu’un prix sera décerné dans le domaine de la recherche sur la culture kurde.

ANF

« La répression des médias en Turquie: le grand trucage des élections », RSF

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonce la couverture biaisée par les médias turcs des élections législatives et présidentielle du 14 mai et du second tour de l’élection présidentielle du 28 mai.

« Un scrutin inéquitable. Alors que la Turquie se prépare au second tour de l’élection présidentielle entre Recep Tayyip Erdogan et le candidat d’opposition Kemal Kiliçdaroglu, Reporters sans frontières (RSF) dénonce un traitement médiatique discriminatoire.

Au pouvoir depuis 20 ans, Recep Tayyip Erdogan a tout mis en œuvre pour remporter le second tour de la présidentielle prévu ce dimanche 28 mai, quitte à bafouer le droit à l’information de ses concitoyens. Au fil des années, la répression tous azimuts avec des incarcérations massives, le contrôle renforcé des médias d’Etat, le rachat du plus grand groupe de médias privés en Turquie par un milliardaire proche du pouvoir et un système de subventions vers les médias qui lui sont favorables ont permis au président turc d’avoir la mainmise sur 85 % des médias nationaux.

Cette emprise a des conséquences multiples. Au contrôle éditorial généralisé s’ajoute un déséquilibre des temps de parole : en l’espace d’un mois, entre le 1er avril et le 1er mai 2023, le président sortant a bénéficié de 60 fois plus de couverture médiatique que son principal rival sur la chaîne publique TRT Haber (TRT Info). En cumulé, cela équivaut à 32 heures d’antenne pour Recep Tayyip Erdogan, contre 32 minutes pour Kemal Kiliçdaroglu, selon des membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel (RTUK). Une chaîne publique qui se comporte non seulement en chaîne d’Etat, mais en chaîne au service d’un candidat contre l’autre.

A deux jours des élections législatives et du premier tour de la présidentielle, le 12 mai, Recep Tayyip Erdogan n’a pas hésité à mobiliser l’audiovisuel en sa faveur. Pendant près d’une heure et demi, lors d’une émission conjointe organisée par 14 chaînes de télévision (dont A Haber, 24 TV, TV100, Akit TV, etc), le président sortant a multiplié les attaques et les accusations contre son principal rival, sans que ce dernier puisse bénéficier du moindre droit de réponse. Cette tribune dont a bénéficié Recep Tayyip Erdogan est d’autant plus choquante et contraire à l’éthique journalistique qu’à aucun moment il n’a été sérieusement interrogé sur la corruption politique, la crise économique, la gestion controversée du tremblement de terre, ou tout autre sujet sensible qui préoccupe pourtant les Turcs actuellement.

« En Turquie, un système a été construit pour porter des atteintes gravissimes à la liberté de la presse et au pluralisme.On peut toujours débattre des qualités et défauts des deux candidats, de leurs programmes ou de la sociologie politique du pays : la vérité c’est que le système médiatique mis en place constitue un trucage massif des élections en privant les citoyens turcs d’une délibération démocratique. L’iniquité flagrante porte évidemment atteinte à la sincérité du scrutin.”

Erol Onderoglu, Représentant en Turquie de RSF.

Le système déloyal de hyper-présidentialisation de Recep Tayyip Erdogan a aussi été renforcé ces dix dernières années par les attaques et subterfuges multiformes du pouvoir qui ont fragilisé les médias d’opposition, et tué le pluralisme de l’information.

La justice, à la botte d’Ergodan, n’a de cesse d’emprisonner et de harceler les journalistes. Depuis juin 2022, au moins 32 journalistes et collaborateurs de médias pro kurdes ont été arrêtés pour “appartenance à l’organisation illégale du PKK”. Seuls neuf d’entre eux ont retrouvé la liberté le 16 mai dernier. Depuis 20 ans, environ 200 journalistes comparaissent chaque trimestre devant les tribunaux, sur la base de la législation antiterroriste (TMK) ou du code pénal (TCK) en raison de leur activité professionnelle. Le “délit de lèse majesté” toujours en vigueur dans le code pénal turc, a aussi permis de poursuivre quelque 200 autres journalistes depuis août 2014 pour “insulte envers le président Erdogan”. Soixante-quatorze d’entre eux ont été condamnés à de la prison ou amende.

D’après le site Bianet, partenaire de RSF en Turquie, en 2022, la justice a également censuré sur Internet pas moins de 550 contenus journalistiques (articles, éditoriaux, enquêtes), en grande partie sur la corruption et clientélisme politique et les mauvaises pratiques des cercles proches du pouvoir.

A ces pressions judiciaires s’ajoutent celles du Conseil chargé des annonces publiques (BIK) qui a modifié le code éthique de la presse qui conditionne l’accès à la publicité publique et qui peut pénaliser les quotidiens récalcitrants. Le Haut Conseil de l’audiovisuel (RTÜK) contribue aussi à affaiblir financièrement des chaînes critiques, en les sanctionnant avec des amendes astronomiques. En 2022, 75 % des amendes infligées l’avaient été aux dépens des sept principales chaînes critiques (Halk TV, Fox TV, Tele1, KRT, Habertürk TV, Flash TV et TGRT Haber)…

La Turquie a perdu 16 places au dernier Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF et se situe désormais à la 165e place sur 180 pays », écrit RSF dans son communiqué publié ici: La répression des médias en Turquie: le grand trucage des élections

 

Tempête de sable au Kurdistan d’Irak

0

IRAK / KURDISTAN – Avec l’arrivée des beaux jours, la région autonome kurde d’Irak se trouve de nouveau piégée par des tempêtes de sable qui paralysent la vie et provoquent des hospitalisations massives dues aux problèmes respiratoires.

La Direction générale de la santé de Kirkouk a signalé que 100 personnes ont été hospitalisées le 25 mai en raison de l’intensification de la tempête de sable.

Le 25 mai, une tempête de sable balayant l’Irak et la région du Kurdistan a provoqué l’hospitalisation d’une centaines de personnes, dont des malades souffrant d’insuffisances respiratoires. Dans une déclaration faite par la Direction générale de la santé de Kirkouk, il a été indiqué que 100 personnes sont arrivées à l’hôpital de Kirkouk la nuit du 25 mai en raison de la tempête de sable et de poussière.

Au lieu d’exploiter les énergies fossiles, dont le pétrole, l’Irak est les autorités kurdes de la région doivent reboiser les régions désertiques, favoriser l’agriculture vivrière et trouver une solution à la coupure d’eau du fleuve Tigre par la Turquie qui a construit de nombreux barrages en amont du fleuve et qui assoiffe ses voisins du Sud, en plus de participer à la désertification de la région… Sinon, la population sera forcée à quitter le pays, devenant les réfugiés climatiques tant redoutés.

Élections en Turquie. Dire adieu à Erdogan et à la crise économique qui secoue le pays

0

PARIS – Alors que la Turquie va se doter d’un nouveau Président à l’issu des élections de ce dimanche 28 mai, deux militant.e.s de la cause kurde expliquent pourquoi le départ du président sortant Erdogan est vital afin que la crise économique qui secoue le pays, les violations des droits humains et les politiques néocolonialiste du régime turc prennent fin.

Voici la tribune co-signée par Annick Samouelian, Solidarité-Liberté Provence et Pascal Torre, France-Kurdistan, co-coordinateurs du Collectif National Solidarité-Kurdistan (CNSK):

Faire tomber R.T. Erdogan

Pour la première fois depuis vingt ans, R.T. Erdogan ne parvient pas à obtenir la majorité pour être élu au premier tour de la présidentielle. Dans un même mouvement, la formation islamo-conservatrice (AKP) réalise son score le plus bas. Cela témoigne indéniablement d’une volonté de changement profonde dans la population.

Même si R.T. Erdogan arrive en tête et dispose d’une majorité à l’Assemblée, rien n’est joué à quelques jours du second tour. La priorité est de tout mettre en œuvre pour que le président sortant soit battu le 28 mai 2023.

Le président du chaos

Jamais depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, la question de la survie du régime n’a été posée avec autant de force. R.T. Erdogan en a pris la mesure puisqu’il a reconduit son alliance électorale avec l’extrême-droite (MHP) tout en l’élargissant à des organisations islamistes au passé criminel comme le Refah ou Hüda-Par.

Cet Etat kleptocratique, qui s’appuie sur la corruption et la prédation des bourgeoisies industrielle et financière, a entraîné le pays dans le chaos qu’a révélé l’ampleur du séisme et ses conséquences. La crise économique qui aggrave la pauvreté et les inégalités a été au cœur de tous les débats. La population dans son ensemble considère que la politique actuelle est un échec même si une partie de l’électorat d’Anatolie a encore la conviction qu’il n’y a pas d’alternatives crédibles.

Afin de faire taire les oppositions et briser toutes formes de citoyenneté, R.T. Erdogan a imposé un régime autoritaire fait de régressions démocratiques, de destructions des mécanismes de contrôle et d’équilibre et une para militarisation croissante de l’Etat. La réforme constitutionnelle, permettant au président d’agir par décrets, validée dans des conditions douteuses en 2017, a permis de restructurer les configurations politiques à son avantage. La présidentialisation a favorisé la constitution de coalitions permettant à l’AKP de gérer les déçus de sa politique en faisant glisser leurs voix vers l’extrême droite ou les islamistes de leur alliance. La colère sociale n’a pas été transférée vers l’opposition expliquant en partie les résultats très élevés des ultranationalistes dont le programme vise à déchaîner la haine contre les Kurdes et les migrants.

Cette violence s’exprime également par l’accaparement de tous les pouvoirs de l’appareil d’Etat, le contrôle quasi-absolu des médias, la privatisation des ressources publiques pour déployer une influence clientélaire qui étouffe la libre expression. A cela s’ajoute un maillage d’institutions religieuses, du Diyanet aux confréries, qui exercent un contrôle social sur les populations.

Cet ensemble a miné profondément la démocratie et a criminalisé toutes les formes d’opposition.

Comment dans de telles conditions peut-on avancer que le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions car cette brutalité extrême n’est pas sans conséquence sur les résultats ? Certes, au regard de l’ampleur de la participation, les pressions et les fraudes, le jour du scrutin, ne modifient qu’à la marge les enseignements généraux qui peuvent être tirés. Cependant il n’est pas inutile de rappeler que les forces démocratiques de Turquie et plus particulièrement le Parti Démocratique des Peuples (HDP) sont soumis depuis des années à une impitoyable terreur blanche, de Gezi à Cizré, faite d’arrestations, de condamnations, de tortures et d’exécutions. Plus de 10 000 maires, parlementaires et militants du HDP sont emprisonnés tandis que cette formation, désormais décapitée, est sous le coup d’une procédure d’interdiction. Il en va de même pour des milliers d’avocats, de journalistes, d’universitaires, de syndicalistes ou de défenseurs des droits humains. La campagne électorale a été d’une rare violence comme en ont témoigné les nombreuses délégations du Collectif National Solidarité-Kurdistan (CNSK) qui se sont rendues sur place. Celles de Grenoble ou de France-Kurdistan ont été délocalisées en dernière minute en raison de situations locales périlleuses. Celle de Bretagne, s’est vue partiellement empêchée d’exercer sa mission d’observation. Deux déléguées de Solidarité et Liberté Provence ont été expulsées manu militari ainsi qu’une parlementaire d’EELV. Le comité lyonnais, avec d’autres, a dénoncé des exactions et des irrégularités au moment du vote de la diaspora.

Le jour du scrutin, l’armée turque a établi des barrages dans les régions du Kurdistan, a multiplié les provocations et les intimidations violentes contre la population. Dans plus de mille bureaux, les voix obtenues par le HDP ont été attribuées à l’AKP ou au MHP modifiant les résultats dans des circonscriptions législatives. Et que dire de la province d’Antakya, durement frappée par le séisme, majoritairement peuplée d’alévis et dans laquelle l’AKP arrive en tête !

Enfin, R.T. Erdogan s’appuyant sur la crise a constamment irrigué la société de références identitaires. L’exaltation de la nation comme seul horizon et le souverainisme sont devenus le moteur du conservatisme social. Ce poison, nourri par une mentalité obsidionale, alimente le repli et le rejet de l’autre. Ici la force et la guerre prime sur le droit, justifie l’expansionnisme, les opérations militaires de connivence avec les djihadistes, et aiguillonne la fierté des réalisations techno-militaristes. L’anti-occidentalisme, fossoyeur de la famille traditionnelle ou promoteur du modèle LGBT selon les dirigeants de l’AKP, occupe une place de choix dans ce néo-conservatisme qui n’a rien d’émancipateur mais qui bannit toutes les perspectives alternatives, plurielles et universelles.

C’est sur ce terreau nauséeux que R.T. Erdogan, avec l’extrême-droite, a cherché à effacer son bilan calamiteux en polarisant toujours davantage la société et en y développant une violence structurelle.

Une opposition debout

Avec un immense courage, des forces sociales ont réagi pour empêcher la tyrannie. Certes R.T. Erdogan contrôle par la terreur et l’autoritarisme la société, mais il n’a pas atteint ses objectifs en ne parvenant pas à imposer la syntaxe islamo-conservatrice. Le combat engagé par la jeunesse, les femmes, les défenseurs des droits humains, les forces progressistes et plus particulièrement les Kurdes est pour beaucoup dans ce refus de l’assujettissement.

A ce stade, l’opposition qu’incarne K. Kiliçdaroglu n’est pas encore parvenue à chasser R.T. Erdogan en dépit d’une bonne campagne. Comment ne pas comprendre la déception et l’effet de sidération qui se sont emparés de ceux qui avaient espéré un retour à l’état de droit et à la démocratie. Ils ont repris le combat.

La dynamique issue de l’alliance hétéroclite de six partis allant des sociaux-démocrates mâtinés de nationalisme (CHP) en passant par des figures dissidentes de l’AKP, des islamistes et d’un parti d’extrême-droite, a créé un immense espoir qui n’a pas toujours eu l’effet escompté et qui n’a pas convaincu notamment sur le plan économique. La crainte d’une instabilité ultérieure, d’un saut dans le vide auxquels s’ajoutent les inquiétudes liées aux guerres en Syrie, en Arménie ou en Ukraine ont largement été instrumentalisés par R.T. Erdogan.

Le HDP avait fait le choix de ne pas présenter de candidature à la présidentielle. Même si cela constituait un rétrécissement du champ politique, l’impérieuse nécessité de battre R.T. Erdogan et de faire renaître l’espoir se sont imposés à eux, avec un immense sens des responsabilités. Rien n’a été épargné au HDP. Quelques jours avant le scrutin, 150 de ses dirigeants ont été arrêtés. Dans la crainte d’une interdiction, il s’est présenté sous les couleurs du « Parti de la Gauche Verte » déboussolant des électeurs et il a été concurrencé à l’ouest par le Parti des Travailleurs de Turquie (TIP), pourtant membre de son alliance, lui faisant perdre des sièges aux législatives.

Pour autant, le HDP conserve son ancrage démocratique et populaire et a présenté des candidatures renouvelées dans toutes les circonscriptions compte-tenu du fait que tous ses dirigeants, dont S. Demirtas, sont emprisonnés.

Dans ce contexte, le HDP demeure la troisième force de l’Assemblée nationale, en dépit d’une certaine érosion, et demeurera la voix sur laquelle pourra s’appuyer l’opposition démocratique. Le soutien du HDP à K. Kiliçdaroglu, dès le premier tour, a été utilisé par R.T. Erdogan pour diaboliser les Kurdes mais aussi pour accuser le candidat du CHP de disposer de l’appui des « terroristes » du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). S’il s’agit d’une constante dans le discours des forces réactionnaires turques, chacun devrait mesurer les conséquences désastreuses et contre-productives du maintien du PKK sur la liste des organisations terroristes. Cette inscription a permis à R.T. Erdogan d’accroître ses marges de manœuvres, de distiller la haine et d’exercer un chantage odieux. Ce rôle d’épouvantail a été renforcé par l’absence de discours clair d’une partie de l’opposition sur le règlement pacifique de la question kurde mais aussi sur le sort des migrants syriens.

Si le vote kurde n’a pas suffi, il pèsera encore de manière déterminante à l’occasion du second tour. Il en va de même pour celui d’une partie de la jeunesse profondément sécularisée et qui rejette les discours de ré-islamisation. Partisane d’une mondialisation ouverte, elle est entrée en rébellion contre R.T. Erdogan exprimant tout à la fois un immense désir de liberté individuelle, de solidarité tout en récusant les idéologies globalisantes. Mais ce recul de l’islam politique ne doit pas masquer qu’une partie d’entre elle demeure sensible aux discours des forces ultra-nationalistes.

L’enjeu du 28 mai

De toute évidence, l’élection de K. Kiliçdaroglu le 28 mai 2023 ouvrirait de nouvelles perspectives, celle d’un retour à l’état de droit, à une presse libre, à une diplomatie plus institutionnalisée ou à une justice assainie. Elle constituerait un immense espoir pour les dizaines de milliers de prisonniers politiques, victimes de l’arbitraire qui croupissent dans des geôles sans espoir de sortie. Elle permettrait le retour de milliers d’universitaires exilés et privés de leur poste.

Battre R.T. Erdogan par les urnes est le seul moyen d’éviter l’institutionnalisation de l’autocratie, l’accentuation d’une politique étrangère agressive notamment contre les Kurdes du Rojava mais aussi en Irak ou en Méditerranée orientale.

Battre R.T. Erdogan serait un signe qu’il est possible de faire reculer à l’échelle du monde le populisme qui débouche sur les formes les plus brutales de domination. Chacun mesure l’exigence de construire des solidarités réciproques pour l’avenir en renforçant notre soutien aux forces progressistes unies dans le HDP. Les Kurdes constituent la principale force de paix régionale. Ils portent un projet progressiste, féministe et écologiste. La France et les pays de l’Union Européenne seraient bien inspirés d’être à leurs côtés. Toute complaisance envers le régime d’Ankara encourage la tyrannie de R.T. Erdogan et l’instabilité.

Annick Samouelian, Solidarité-Liberté Provence et Pascal Torre, France-Kurdistan, co-coordinateurs du Collectif National Solidarité-Kurdistan (CNSK)

TURQUIE. Nouvelles arrestations des Mères du Samedi

0

TURQUIE – Aujourd’hui, le jour du 28e anniversaire de la veillée des Mères Du Samedi à Istanbul/Galatasaray contre les disparitions en détention, la police a attaqué le rassemblement et détenu une vingtaine de participant.e.s, dont Eren keskin, avocate kurde et présidente de l’Association des droits de l’Homme de Turquie (İnsan Hakları Derneği – IHD).

Il y a 28 ans, les mères du samedi descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus. Aujourd’hui, elles ont voulu laisser des œillets sur la place Galatasaray pour marquer le 28ème anniversaire de leur action. Mais la police a attaqué le rassemblement et détenu plusieurs mères et proches des disparus et des défenseurs des droits humains, dont l’avocate kurde Eren Keskin.

Les personnes détenues sont:

Besna Tosun
Eren Keskin
Özge Bakır Efe
Mehmet Mert Karatağ
Maside Ocak
Hanife Yıldız
Ali Ocak
Mikail Kırbayır
Leman Yurtsever
İrfan Bilgin
Hasan Karakoç
İkbal Eren
Hünkar Yurtsever
Hüseyin Aygül
Coşkun Üsterci
Ümit Efe
Cüneyt Yılmaz
Gülseren Yoleri

Depuis 28 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Il y a 28 ans, les Mères du Samedi (en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » déclarent que l’État turc n’a jamais enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

Le 25 août 2018, les autorités turques ont annoncé que le gouvernement avait interdit la réunion. Suite à cette annonce, lors de leur 700ème manifestation pacifique, les mères de samedi ont subi des violences policières et plusieurs des participants ont été arrêtés, dont Emine Ocak, une mère de plus de 80 ans. Par la suite, la cour constitutionnelle turque a déclaré que la police avait violé le droit de manifester des Mères du Samedi, en les arrêtant, mais manifestement la police d’Erdogan refuse de se conformer aux lois de son propre pays.

Le 5 mai dernier, la commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe dénonçait les violations des droits en Turquie, en attirant l’attention sur les violences subies par les Mères du Samedi : « Les autorités ne respectent toujours pas le droit à la liberté de réunion pacifique des « Mères du samedi » et des autres personnes qui manifestent ce jour-là pour demander que la lumière soit faite sur la disparition de leurs proches, alors que la Cour constitutionnelle turque a déjà conclu deux fois à la violation de leur droit de manifester. Les membres de ce groupe font même l’objet d’une procédure pénale, engagée tout récemment, pour avoir exercé ce droit. La manière dont sont traitées les « Mères du samedi » est une illustration supplémentaire des risques inhérents à un contexte dans lequel les droits humains ne sont pas protégés de manière effective. »

TURQUIE. Une politicienne kurde condamnée à 10 ans de prison

0

TURQUIE / KURDISTAN – Torturée et emprisonnée le 26 juin 2020, la politicienne kurde Sevil Rojbin Çetin vient d’être condamnée à dix ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». Çetin a déclaré que son procès faisait partie de la campagne d’annihilation de l’État turc cibalnt la politique locale kurde et le mouvement de libération des femmes. L’acte d’accusation reposait essentiellement sur le témoignage de témoins secrets.

La politicienne kurde, Sevil Rojbin Çetin a été reconnue coupable d’appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) devant le 2e tribunal de Van et a participé au procès de vendredi via une liaison vidéo depuis la prison pour femmes de Diyarbakir. Avant l’annonce du verdict, elle a de nouveau réfuté les accusations la ciblant. Pour sa défense, Çetin a déclaré que son procès faisait partie de la campagne d’annihilation de l’État turc cibalnt la politique locale kurde et le mouvement de libération des femmes. L’acte d’accusation reposait essentiellement sur le témoignage de témoins secrets.

Sevil Rojbin Çetin est une militante du mouvement des femmes kurdes TJA (Tevgera Jinên Azad) et a également été membre du comité politique local du Parti démocratique des peuples (HDP). En juin 2020, elle a été agressée dans son appartement à Amed par des forces spéciales masquées de la police turque. Avant que Çetin ne soit arrêtée, elle a subi des tortures pendant environ trois heures et demie, au cours desquelles onze officiers auraient été impliqués. Ils ont d’abord opposé deux chiens à Çetin. Elle a subi de graves blessures par morsure aux jambes. Elle a ensuite été clouée au sol et battue et frappée à coups de pied par des policiers qui pointaient un pistolet sur sa tempe. À la fin de la torture, Çetin a été déshabillé à moitié nu et photographié. La femme kurde, qui souffrait d’un cancer du col de l’utérus, a dû passer près de deux semaines en garde à vue avant qu’un tribunal n’ordonne sa garde à vue.

Çetin n’est pas en prison pour la première fois. En mars 2014, elle a été élue maire du district d’Êrdmed (Edremit) dans la province de Van lors des élections municipales. À peine deux ans et demi plus tard, elle a été démise de ses fonctions et emprisonnée avec une centaine d’autres maires. A cette époque, Çetin est restée derrière les barreaux pendant environ quatorze mois, accusée dans le cadre de la résistance pour l’autonomie au Kurdistan du Nord. En 2019, elle a de nouveau été emprisonnée, cette fois pour des activités pour le Mouvement des femmes libres démocratiques (DÖKH). Le procès initié par le procureur de la République de Mardin était lié au procès de Van.

ANF

PARIS. Action contre Iran Air suite aux exécutions de trois manifestants en Iran

0

PARIS – Le vendredi 26 mai, un groupe d’activistes a aspergé de peinture rouge la façade de la compagnie aérienne Iran Air, sur l’avenue Champs Élysées, à Paris, pour dénoncer les exécutions des manifestants en Iran et le silence complices de l’État français.

Les activistes ont exhorté la France à inscrire les Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes, comme l’ont voté les eurodéputés et la Suède jusqu’à présent. Les activistes ont également demandé le prix payé pour la libération d’otages européens détenus en Iran et affirmé que l’Iran a pu acheté le silence des Européens face aux exécutions massives, rappelant que les dernières exécutions ont eu le 19 mai en la personne de Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi accusés par les mollahs de « moharebeh » (« guerre contre Dieu »).

 

Hausse inquiétante des exécutions en Iran

Selon les données collectées par l’ONG des droits humains HENGAW, au moins 199 prisonniers ont été exécutés par le régime iranien au cours des 126 premiers jours de 2023. 51 prisonniers kurdes et 42 prisonniers baloutches figuraient parmi ceux qui ont été exécutés, ce qui équivaut à 55% de tous les prisonniers dont l’identité a été vérifiée par Hengaw. Par ailleurs, 5 des prisonniers exécutés étaient des ressortissants étrangers.

Depuis le début des manifestations anti-régime déclenchées par le meurtre de Jina Mahsa Amini à Téhéran le 16 septembre 2022, des dizaines de milliers de civils ont été emprisonnés et certains d’entre eux risquent la peine de mort, tandis que les mollahs ont intensifié les exécutions des prisonniers politiques et du droit commun.

Création de la Maison du KURDISTAN de Lyon

0

LYON – Depuis quelques années la cause du peuple Kurde est mieux connue et soutenue par l’opinion publique française et européenne mais ce sont le plus souvent à travers les évènements dramatiques comme récemment le séisme en Turquie et en Syrie, les atteintes à la liberté d’expression comme l’interdiction de parler sa langue, les violences quotidiennes à l’encontre des individus et des groupes politiques, associatifs ou artistiques au Kurdistan mais aussi en Europe, les violations des droits humains … la liste est longue des atteintes répétées contre ce peuple.

Nous savons par les articles, les reportages, les publications dans les médias et sur les réseaux sociaux, la situation difficile voire catastrophique vécue quotidiennement par les Kurdes dans les quatre parties du Kurdistan en Irak, en Iran, en Syrie et en Turquie.

Mais que savons-nous véritablement de leur Histoire millénaire ?
Quelle idée ou connaissance avons-nous du patrimoine culturel matériel, immatériel et vivant du peuple Kurde au Kurdistan hormis quelques images ou écrits glanés lorsque nous ne sommes pas des spécialistes ou des féru.e.s de littérature, de poésie ou de cinéma kurde.

En janvier 2023, un collectif de Kurdes et de non kurdes, de tout âge, horizon et profession, issu de la société civile, ont décidé de créer la Maison du Kurdistan de Lyon avec pour objectif de participer à Lyon, troisième ville de France à la diffusion de la culture du peuple kurde. Une importante diaspora y est déjà présente ainsi qu’en région Auvergne-Rhône Alpes.

Prendre connaissance de la culture de l’autre rapproche les peuples

L’association MKL qui gère la Maison du Kurdistan de Lyon s’est donnée comme objectif de faire exister un lieu culturel ouvert, indépendant et laïc avec comme credo l’universalité de la Culture.

Lors d’un pot de l’amitié en direction de la diaspora kurde et du monde associatif lyonnais, tenu le 25 mai 2023 à la Maison des Solidarités locales et internationales, la Maison du Kurdistan de Lyon a partagé les grandes lignes de sa démarche résumée en quatre objectifs :

– DIFFUSER le patrimoine culturel matériel et, immatériel du peuple kurde
– CONVERGER les regards, savoirs et connaissances
– PRÉSERVER l’identité d’un peuple par la culture
– UNIR les voix des peuples autochtones

Une soixantaine de personnes, dont de nombreuses femmes en tenue traditionnelle kurde, étaient présentes à cette manifestation qui s’est déroulée dans un climat d’enthousiasme et de partage.

Un futur lieu d’échanges

La Maison du Kurdistan de Lyon, première structure régionale à caractère culturel en France, a pour objectif de s’installer dans les mois à venir dans un lieu dédié lui permettant de mieux concrétiser sa présence et ses actions et de développer des synergies de projets avec les structures lyonnaises et métropolitaines représentant les différentes communautés.

Elle pourra ainsi offrir un « espace ressources » organisé autour :

– d’une bibliothèque ouverte à tous. Elle proposera des ouvrages, CD … en langue kurde et en français touchant tous les domaines de la culture Kurde : littérature, architecture, cuisine, arts plastiques, musique, histoire, cinéma, géographie, écologie.…
– d’un lieu d’exposition, de conférences, de projection… ouvert à des évènements et des rencontres artistiques et culturelles , mais aussi d’ateliers dont d’apprentissage de la langue kurde

ÉVÈNEMENTS 2023

Pour l’année 2023, la Maison du Kurdistan de Lyon fonctionne hors les Murs avec deux évènements :

– Le FORUM des Associations en septembre

– LA 1ERE JOURNÉE DE LA CULTURE KURDE le 25 novembre 2023 à l’Hôtel de Ville de Lyon.

Cette journée de lancement auprès du public lyonnais et métropolitain est intégrée à la Quinzaine des Solidarités Lyon et Métropole. Elle se déroulera sous la forme de courts exposés présentés par des spécialistes de la culture kurde et abordera plusieurs thématiques et éclairages sur la littérature, le cinéma, la langue, l’histoire, la musique. Un film documentaire sera présenté. Sera aussi présent à cette journée le Président de l’Institut Kurde de Paris, Kendal Nezan.

Voici les intervenants et les thèmes proposés

– ENGIN SUSTAM,
Sociologue et critique d’art – Thème : « Subalternité de la culture kurde »

– MAHA HASSAN,
Journaliste et romancière kurde de Syrie – Thème : « Identité littéraire et place des femmes dans la culture kurde »

– BORIS JAMES,
Historien, chercheur et maître de conférences à l’Université Paul-Valéry Montpellier – Thème : « Qu’enseigne-ton dans les écoles kurdes aujourd’hui ? »

– GULISTAN SIDO
Doctorante à l’Inalco, chercheuse en littérature orale et écrite en kurde, membre fondatrice de l’association écologique Keziyên Kesk « les Tresses Vertes » – Thème : « Projets alternatifs et écologiques au Rojava, entre résistance et solidarité »

– TONY RUBLON,
Géographe, université de Poitiers – Thème : « Les ressources/ la question de l’eau »

 

– Film documentaire : « Le retour du vieux guerrier kurde » Cinq parties de 10 minutes

REMI CARCELES, modérateur
Doctorant en sciences politiques, Université Aix Marseille, au sein du réseau Mesopolhis et de l’institut Convergence Migration

PROGRAMMATION DES ÉVÈNEMENTS 2024

La Maison du Kurdistan de Lyon travaille déjà à la mise en place de sa programmation culturelle pour l’année 2024 avec notamment :

– LES JEUDIS DU CINEMA KURDE. L’objectif est d’instaurer à Lyon une rencontre mensuelle avec les réalisateurs Kurdes en France et en Europe dans une ou plusieurs salles lyonnaises afin de faire découvrir aux cinéphiles et au grand public la richesse et la diversité de ce 7ème Art qu’est le cinéma kurde.

LE MOIS DU KURDISTAN. Prévu au printemps et dans différents lieux à Lyon, il ciblera le théâtre, la littérature, la musique et la danse et organisera aussi des ateliers, rencontres et conférences sur la culture du peuple kurde.

SOLIDARITÉ ET SOUTIEN

La Maison du Kurdistan de Lyon, aux côtés des aides publiques, lance un appel à soutien en direction du privé à travers la CAMPAGNE FINANCER 100 personnes engagées pour la faire vivre. Votre aide nous est précieuse.
Ce soutien ponctuel ou régulier est défiscalisé.
Voici le lien pour vos dons: https://www.helloasso.com/associations/maison-du-kurdistan-de-lyon/formulaires/1

TURQUIE. 4 jeunes ouvriers kurdes morts à Istanbul

0

ISTANBUL – 4 jeunes Kurdes qui logeaient à l’étage de la boulangerie où ils travaillaient à Istanbul, sont décédés des suites d’une intoxication au monoxyde de carbone.

On affirme que 4 jeunes, qui dormaient à l’étage de la boulangerie où ils travaillaient à Istanbul, ont perdu la vie par intoxication au monoxyde de carbone. L’incident s’est produit hier dans une boulangerie d’Istanbul. Un incendie aurait éclaté la nuit dans la boulangerie alors Mehmet Erboğa, Beşir Erboğa, Mehmet Erboğa et Abdulkadir Erboğa dormaient à l’étage.

Lors du premier examen, il a été déterminé que Mehmet Erboğa, Mehmet Beşir Erboğa et Mehmet Erboğa ont perdu la vie après avoir été empoisonnés par la fumée. Abdulkadir Erboğa a perdu la vie quelques heures plus tard. Les victimes vont être inhumées dans leur ville natale de Mardin/Kabala.

Agence Mezopotamya

 

TURQUIE. Un journaliste kurde qui a dévoilé une affaire de pédophilie poursuivi pour « diffusion de fausse nouvelle »

0

TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste Oktay Candemir qui a couvert une affaire de viol impliquant des policiers et officiers turcs dans la province kurde de Van est poursuivi par la justice turque pour « diffusion de fausse nouvelle », mais les suspects ayant violé pendant des années une fille de 16 ans sont tous libres.

Le journaliste Oktay Candemir a couvert l’affaire de viol dans le district de Bêgirî (Muradiye) en janvier dernier. Il a décrit comment la « jeune fille, 16 ans, étudiant au lycée Muradiye Nizamettin Aktaş, a été amenée à consommer de la drogue à partir de fin 2019, puis a été systématiquement violée. Elle a été renvoyée du lycée au motif qu’elle était toxicomane. Les individus qui ont pris des photos de Y., dont des policiers et des officiers, ont violé Y. pendant des années, utilisant les photos pour la faire chanter. »

Six hommes désignés par Y. comme étant ses violeurs ont été arrêtées. Deux d’entre eux ont été libérés sous contrôle judiciaire, tandis que 4 ont été arrêtés. Une ordonnance de confidentialité a été placée sur le dossier. Le journaliste Candemir s’est rendu au département de police et a fait une déclaration en raison de l’enquête ouverte contre lui.

Les violeurs présumés ont été libérés, tandis qu’une plainte a été déposée contre le journaliste Candemir en vertu de l’article 217/A de la loi sur la censure votée au  parlement par l’AKP, qui permet de poursuivre les journalistes pour « diffusion de fausses nouvelles ». Candemir, qui a révélé le crime, comparaîtra devant le tribunal le 6 juin 2023. (ANF)

Par ailleurs, le journaliste Oktay Candemir a été menacé pour avoir couvert des affaires de viols et de pédophilies impliquant des gardes de village et des membres des forces de l’ordre dans les districts de Gürpınar et de Çatak, à Van.

TURQUIE. La peine de prison de la politicienne kurde Aysel Tuğluk reportée pour des raisons de santé

0

Atteinte de démence, la politicienne kurde Aysel Tuğluk a été libérée de prison en octobre 2022. Le parquet général de Kocaeli a décidé de reporter l’exécution de la peine de prison de la politicienne kurde Aysel Tuğluk, invoquant des « raisons de santé ».

Selon l’e rapport de l’institution de médecine légale (ATK) le 22 mai, Tuğluk serait incapable de mener une vie indépendante en raison de son état de santé.

Tenant compte de ce rapport, le bureau du procureur a accordé à Aysel Tuğluk une suspension d’un an de sa peine de prison de 10 ans pour « appartenance à une organisation terroriste ».

Tuğluk a reçu un diagnostic de démence courant 2021 et sa libération est intervenue après le rapport de l’Institut de médecine légale en octobre 2022.

Malgré divers rapports similaires, dont celui d’un hôpital universitaire, au cours de ce processus, des défenseurs des droits humains ont critiqué le retard de la libération de Tuğluk.

Aysel Tuğluk, qui a fait face à de multiples affaires liées au terrorisme, a été arrêtée en décembre 2016 et emprisonnée aux côtés d’un groupe de politiciens kurdes. En mars 2018, elle a été condamnée à 10 ans de prison.

Aysel Tuğluk a été emprisonnée en 2016 pour ses activités politiques au sein du congrès de la Société démocratique (DTK), comme tous les autres politiciens kurdes dont les activités sont criminalisées par l’État turc dans le but de créer un motif d’emprisonnement et de privation de tous leurs droits en tant que représentants élus par le vote populaire. Elle a déjà été condamnée dans plusieurs procès alors qu’il y a d’autres procédures engagées contre elle. En février 2020, la cour d’appel a confirmé la plus lourde peine de prison prononcée à ce jour à l’encontre de Tugluk, soit dix ans d’emprisonnement. Elle a été reconnue coupable pour « diriger une organisation terroriste » en raison de sa fonction de coprésidente du Congrès pour une Société démocratique (DTK, Organisation faîtière de la société civile). Cette condamnation a été suivie mi-octobre d’une peine de vingt mois d’emprisonnement pour propagande terroriste. L’ancienne députée risque par ailleurs une peine de prison à vie aggravée dans le cadre de l’affaire Kobanê.

Née à Elazığ en 1965, Aysel Tugluk est diplômée de la Faculté de droit de l’Université d’Istanbul et a travaillé comme avocate indépendante.