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TURQUIE. Des hackers fuitent les données de toute personne vivant en Turquie

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TURQUIE / KURDISTAN – Des hackers ont volé les données de 85 millions de citoyens turcs et celles des ressortissants étrangers vivant légalement dans le pays. Ils les partagent gratuitement sur le site « Sorgu Paneli ».

En plus du partage gratuit des informations personnelles, dont le numéro de carte d’identité, le numéro de téléphone et l’adresse de toute personne résidant en Turquie, le site fournit les informations plus spécifiques (titre de propriété, compte bancaire…) contre une adhésions payantes. Les données des ressortissants étrangers résidant légalement en Turquie sont également disponibles sur internet.

Selon Free Web Turkey, le site auquel on peut s’inscrire avec un compte e-mail, contient des données personnelles des citoyens, dont les noms et prénoms, les adresses postales, les numéros de téléphone et les informations de compte bancaire. Ceux-ci sont facilement accessibles en recherchant le prénom et le nom d’une personne. On voit que le nombre total d’utilisateurs sur le site, qui publie à partir de l’adresse de domaine Sorgu.live, est de 5 195. Le site fournit également le même « service » sur Telegram et Discord.

Les informations personnelles des ressortissants étrangers résidant légalement en Turquie et enregistrés dans le système e-Government sont également disponibles sur le site. Afin d’accéder à des informations détaillées telles que les comptes bancaires ou titres de propriété, il faut acheter une adhésion « VIP ». Ceux qui gèrent le site font ouvertement de la publicité sur Twitter et sur internet.

« Un énorme risque de sécurité »

S’exprimant sur la fuite massive des données privées, le codirecteur de l’Association des médias et des études juridiques (Media and Law Studies Association – MLSA), Veysel Ok, a déclaré qu’on avait commis un crime majeur et a déclaré : « Toutes les données personnelles de toutes les personnes vivant en Turquie, les données personnelles des proches, l’IBAN et les informations bancaires, les informations sur le titre de propriété, les informations d’adresse ont été usurpées. Ceux qui ont usurpé ces données ont commis un crime majeur en vertu de la loi sur la protection des données personnelles (KVKK) et du code pénal turc (TCK). Cependant, il s’agit d’un crime commis non seulement par ceux qui volent les données, mais également par des agents de l’État qui ne protègent pas les données des personnes vivant en Turquie. À l’heure actuelle, toute personne a la possibilité d’accéder à toutes sortes d’informations sur la personne de son choix. « Il s’agit d’un crime aux conséquences graves et désastreuses », a-t-il déclaré.

Les autorités turques sont également coupables

Cependant, Ok a déclaré que cette imprudence n’était pas surprenante : « L’ancien ministre de l’Intérieur [Sulayman Soylu] utilisait une application appelée KİM sur son téléphone. Nous avons dit que c’était également illégal. Qui protégera la sécurité des citoyens dans une situation où même le ministère de l’Intérieur ne prête pas attention aux données personnelles ? Les procureurs doivent prendre des mesures immédiates contre ceux qui volent et publient ces données, et ceux qui ne prennent pas de mesures pour protéger les données. »

Via Arti Gerçek

Sauvetage de six femmes yézidies anciennes captives de l’Etat islamique

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Le 7 juin, six jeunes femmes yézidies, dont certaines étaient encore enfants quand elles ont été kidnappées en août 2014, ont retrouvé leurs proches à Dohuk, dans la région autonome kurde d’Irak. Elles avaient été sauvées des mains de DAECH, en Syrie, quelques jours plutôt. Cet événement est une lueur d’espoir pour les proches des 2 700 Yézidis encore portés disparus suite à leur kidnapping à Shengal en août 2014.

« Nous continuerons à rechercher les femmes et les enfants restants dont nous savons qu’ils sont toujours portés disparus. Dans cette entreprise, nous sollicitons l’aide de partenaires internationaux », a déclaré sur Twitter Nadia Mourad, activiste yézidie qui fut également sauvée des mains de DAECH il y a quelques années.

En août 2014, des terroristes de l’Etat islamique se sont emparés du cœur yézidi de Shengal, dans le nord de l’Irak, et ont commis un génocide. Plus de 400 000 Yézidis ont fui. Les hommes et les femmes âgées qui n’ont pas pu fuir ont été tués. Plus de 5 000 yézidis ont été enterrés dans des fosses communes. On estime que 6 417 femmes et enfants ont été réduits en esclavage.

L’ONU veut créer une archive centralisée des preuves des crimes de l’EI en Irak

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L’ONU veut créer une archive centralisée numérisée des millions de documents sur les crimes de l’État islamique (DAECH/ISIS) en Irak, y compris dans les régions kurdes / yézidies du pays, qui, « jouera un rôle clé dans la poursuite des militants pour leurs crimes dans le pays ».

Un projet de numérisation en cours par l’équipe d’enquête de l’ONU sur les crimes de l’EI en Irak a abouti à la numérisation « de la quantité impressionnante de 8 millions de pages de documents de l’EI provenant des fonds des autorités irakiennes, y compris les autorités kurdes », le l’équipe a déclaré dans un rapport.

« En Irak, les preuves sur les crimes de l’EIIL ne manquent pas, et grâce à ces initiatives innovantes, les juges irakiens ont informé qu’ils sont en mesure d’améliorer considérablement les temps de réponse en ce qui concerne les dossiers et les demandes d’informations, signifiant un changement durable à la suite de ces innovations », a-t-il ajouté.

L’Etat islamique a envahi plusieurs régions de l’Irak et de la Syrie en 2014, imposant son soi-disant régime de califat avec une violence extrême. Parmi les crimes du groupe figurent les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide des Yézidis, exécutions, torture, amputations, attaques ethnoreligieuses, viol et esclavage sexuel imposé aux femmes et aux filles… En 2017, l’Irak a demandé à l’ONU d’aider à collecter et à conserver les preuves des crimes de l’EI.

Via Rudaw

MARSEILLE. Rencontre avec la soprano kurde Mizgîn Tahir

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MARSEILLE – La soprano kurde du Rojava, Mizgîn Tahir participera au festival « Nuits Métis » les 20 et 23* juin prochains dans le cadre d’événement organisés en solidarité avec les femmes kurdes.

La première rencontre avec Mizgin Tahir, chanteuse lyrique, compositrice, cheffe de chœur et d’orchestre, aura lieu le mardi 20 juin, à 21 heures, au cinéma Le Comœdia, à Miramas.

Lors de la soirée du 20 juin, il y a aura une rencontre/débat et projection de deux documentaires: un sur les femmes yézidies et un autre sur Mizgin Tahir. La réalisatrice des documentaires, Mylène Sauloy sera également présente lors de la soirée organisée en partenariat avec l’association Marcho Doryla et le cinéma Le Comœdia.

RETOUR EN TERRE YÉZIDIE de Mylène Sauloy
France | 2022 | 24min | Documentaire
Des femmes yézidies boxent dans une salle de sport, au cœur d’un camp de réfugiés, tout au nord de l’Irak. Pour recouvrer dignité et confiance en soi, elles se forment à l’autodéfense. On les appelle les « survivantes ».

20 MINUTES AU PAYS DE MIZGÎN de Mylène Sauloy
La réalisatrice a suivi durant quelques semaines la chanteuse lyrique kurde Mizgîn Tahir sur ses terres. À l’occasion des Nuits métis, venez découvrir le portrait de cette artiste hors du commun sur grand écran.

« Accueillir, partager, créer avec Mizgîn est en soi, un engagement : Mizgîn est femme, kurde et musicienne dans un pays en guerre. Elle appartient à un peuple sans terre, nié dans ses droits culturels, opprimé tant en Iran, qu’en Turquie et Syrie et vit sur un territoire où la violence n’a de cesse, où les conflits et les guerres se succèdent : répression du régime syrien d’Assad, offensives barbares de Daesh, et depuis quelques années campagnes de bombardements, destructions et annexions turques. Son histoire personnelle est à l’image de celle des siens : cantatrice renommée, directrice d’une école de musique et d’un orchestre symphonique au Kurdistan de Turquie, elle est contrainte de rentrer au Rojava (Kurdistan de Syrie) après la destitution et l’emprisonnement de nombreux responsables politiques et culturels kurdes », déclare Mylène Sauloy.

*23 juin Festival Nuits Metis, 10h – 16h, Coopération internationale & échanges culturels, Miramas.

Par ailleurs, Mizgin Tahir participera au 6e festival des femmes kurdes, Rojbin (à Paris le 18 juin), donnera 3 concerts avec Eric Longworth, Daniel Mille et Gianna Caroni (Le premier juillet à l’Espace Culturel La Halle Dieulefit); 2 juillet au Théâtre des Aires à Die; 5 juillet à Crest Jazz festival; 8 juillet au Oisis Bizz’art Dieulefit dans le cadre du projet porté par Marcho Doryila, Passé Minuit en Accords et La Bizz’Art Nomade); le 15 juillet avec Bernard Cavanna et son trio, Lieder Schubert à la ferme du Bonheur, à Nanterre, en région parisienne.

 

TURQUIE. Discours anti-LGBT dans les médias pro-Erdogan

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TURQUIE – Le régime islamofasciste turc, qui ne rend pas compte de la corruption, viol, « mariage » d’enfants, polygamie… pratiqués et ou défendus par une bonne partie de ses sbires, tente en parallèle d’exacerber les sentiments homophobes de la société turque à travers des « fatwas » proférés à la télé, dans la presse écrite ou lors de rassemblements politiques, tandis qu’il a commencé à nommer des conseillers religieux dans les écoles publiques. Depuis les dernières élections législatives et présidentielles de mai denier, l’alliance islamofasciste réunie autour d’Erdogan a multiplié les attaques ciblant les femmes, les LGBT… et le peuple kurde (utilisé à toutes les sauces des régimes colonialistes du Kurdistan). Une de ces attaques a eu lieu hier soir sur la chaine de télé Beyaz. Dans l’émission, les intervenants ont déclaré que les parents qui acceptent leurs enfants LGBTI+ brûleront en enfer. La mère du journaliste ouvertement homosexuel, Yildiz Tar, a appelé son fils tôt le matin et lui a dit: « Si je dois brûler, que je brûle pour toi! ». (Anecdote rapporté par Yildiz Tar sur son compte Twitter.)

Face à l’offensive homophobe, la résistance s’organise en Turquie où les attaques anti-LBGT+, encouragées par la clémence de la justice islamiste, n’ont cessé de s’intensifier ces dernières années. La société turque se polarise de jour en jour par le discours haineux de ses dirigeants qui cherchent sans cesse des bouc-émissaires pour les dégâts qu’ils ont causés aux peuples de Turquie. Ainsi, on va continuer à assister à une « guerre » inégale entre les partisans du régime – qui ont la justice et l’armée avec eux – et les opposants, qu’ils soient féministes, LGBT, kurdes, membres de minorités religieuses (alévis, etc.) – qui n’ont d’armes qu’une désire de justice face à un système politique corrompu jusqu’à la moelle.

 

Écocide: En mai, les gangs de la Turquie ont abattu 2 124 arbres fruitiers à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – En mai, les gangs islamistes de la Turquie ont abattu 2 124 arbres fruitiers dans la région kurde d’Afrin qu’ils ont envahie en mars 2018.

Selon les sources locales, les mercenaires de la brigade al-Hamzat soutenus par la Turquie ont abattu 650 grenadiers dans le village d’Ain Dara, dans le district de Shera à Afrin.

Les arbres auraient appartenu au résident Mihemed Elî Hemkiro du village de Gurzêlê.

Viols, kidnappings, torture, vols, massacres, changements démographiques et destruction de la nature… l’État turc et ses mercenaires, qui ont occupé le canton kurde d’Afrin en mars 2018, continuent à commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité afin de chasser les derniers Kurdes encore présents à Afrin.

Des centaines de civils kurdes ont été assassinés et des centaines de milliers d’autres ont été chassées d’Afrin depuis son occupation en violation du droit international. Près de 500 000 étrangers et familles de mercenaires ont été installés dans la ville à leur place dans le cadre du changement démographique prévu par la Turquie.

Rien qu’en mai, les mercenaires de l’occupation turque ont abattu un total de 2 124 oliviers et grenadiers dans la région d’Afrin. De plus, environ 18 000 oliviers ont été brûlés. Par ailleurs, des incendies volontaires ont détruit de nombreux arbres forestiers, selon un bilan publié par les Forces démocratiques syriennes (FDS) le 4 juin.

ANF

Photo d’archive

Les membres de l’État islamique jouissent de l’impunité en Turquie

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La Turquie est un paradis pour les terroristes islamistes de DAECH qui ont commis de nombreux attentats dans le pays, notamment contre les rassemblements du mouvement politique kurde pendant la période électorale de 2015, en plus des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Syrie et en Irak.

« Malheureusement, notre pays est l’endroit où les militants de l’Etat islamique, qui ont commis des crimes contre l’humanité et qui ont des preuves solides contre eux, se sentent le plus à l’aise », écrit le journaliste Vecih Cuzdan dans son article publié par Bianet.

Voici la suite de l’article de Vecih Cuzdan:

Le 30 mai, [on a découvert] qu’un membre de l’Etat islamique, qui avait été expulsé après une attaque armée qui a coûté la vie à 39 personnes dans un luxueux lieu de divertissement à Istanbul le soir du Nouvel An en 2017, est rentré dans le pays et a été appréhendé à Denizli.

Cette information a suscité une attention et des critiques importantes lorsqu’elle a été diffusée sur les réseaux sociaux, car il comprenait une photo d’Abdulkadir Masharipov (également connu sous le nom d’Abu Muhammed Horasani), l’auteur de la fusillade dans la boîte de nuit Reina à Istanbul.

Naturellement, beaucoup de gens se sont demandé si Masharipov avait été libéré. Il avait été condamné à 40 peines de réclusion à perpétuité aggravée et à 1368 ans d’emprisonnement.

L’individu détenu lors de l’opération visant l’Etat islamique à Denizli a été identifié comme étant AA (32 ans), un citoyen ouzbek. En d’autres termes, cet individu était un concitoyen d’Abdulkadir Masharipov et avait été capturé lors de l’enquête sur l’attentat avant d’être expulsé.

À l’heure actuelle, nous ne connaissons pas le lien entre cet homme et Masharipov, pourquoi il a été libéré, où il a été expulsé et ce qu’il a fait depuis lors.

Cependant, selon des informations, cet individu est rentré en Turquie en utilisant un passeport kirghize contrefait et a été appréhendé lors de l’opération visant l’Etat islamique à Denizli. Il a ensuite été écroué par le tribunal pour « appartenance à une organisation terroriste ».

Naturellement, la première question qui vient à l’esprit est : cette personne n’était-elle pas membre de l’Etat islamique lorsqu’elle a été expulsée en 2017?

L’histoire de deux membres de l’Etat islamique

Voici les histoires de deux membres de l’Etat islamique qui ont été jugés dans l’affaire du massacre de Reina :

Ömer Asım et Abuliezi Abuduhamiti, tous deux d’origine ouïghoure et citoyens chinois, se sont rendus à la gare routière Esenler d’Istanbul le 15 décembre 2016 pour récupérer un colis qui avait été confié à un bus à Konya.

Cependant, le chauffeur et l’assistant sont devenus méfiants et ont ouvert le colis, découvrant une arme de poing enveloppée dans une boîte de pâtes. Ils ont immédiatement signalé l’incident au bureau du procureur général d’Afyon, qui leur a ordonné de sceller le colis et de le transporter à Istanbul.

Le but était d’appréhender la ou les personnes qui viendraient récupérer le colis. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Ömer Asım et Abuliezi Abuduhamiti ont été arrêtés de cette manière.

Il est apparu plus tard qu’Ömer Asım avait loué une maison avec Masharipov à Konya, l’utilisant comme « maison sûre ».

Naturellement, la première question qui vient à l’esprit est : si les individus liés à Ömer Asım avaient été identifiés en l’espace de 15 jours, l’attaquant de Reina aurait-il pu être appréhendé ?

Réticence à poursuivre les membres de l’Etat islamique

L’affaire du massacre de Reina n’est pas le seul exemple qui démontre la réticence du système judiciaire à poursuivre les militants de l’EI en Turquie. Malheureusement, notre pays est devenu un refuge où les militants de l’Etat islamique, qui ont commis des crimes contre l’humanité, ce qui a été prouvé par des preuves, se sentent « le plus à l’aise ».

Voici quelques exemples:

Ahmet Güneş, une figure éminente des attaques de l’Etat islamique en Turquie en 2015 et 2016, a été capturé par coïncidence en mars 2014 mais a été libéré en octobre 2014 en raison de « l’absence de soupçon de falsification de preuves ».

Qutayba Hammat Qassim, présenté comme un « officier du renseignement » de l’Etat islamique et qui disposait des informations d’environ 4 000 membres de l’Etat islamique sur son ordinateur, a été arrêté à Mersin en novembre 2019. Abu Taqi al-Shami, qui est apparu dans les vidéos d’exécution de l’Etat islamique, a été arrêté à Bursa en mars 2020. Nous ne savons pas si al-Shami a été jugé pour crimes contre l’humanité, mais nous savons que Hammat a été libéré lors de la deuxième audience du procès, car il est devenu un « répenti».

Ömer Yetek, qui a filmé et diffusé les images de deux soldats brûlés vifs par l’Etat islamique, a été libéré en avril 2020 dans l’attente de son procès.

Arkan Taha Ahmed, l’un des auteurs du massacre où l’Etat islamique a tué 1 700 soldats et élèves de l’école militaire à l’Académie aérienne de Tikrit (camp Speicher) en 2014, a été capturé à Bolu en juin 2021. Il a été condamné à deux mois d’assignation à résidence par le tribunal.

« La culpabilité des coupables est rendue invisible »

Selon Senem Doğanoğlu de la Commission des avocats de l’affaire du massacre d’Ankara du 10 octobre, « le procès des militants de l’Etat islamique est entièrement soumis à la realpolitik, et le mécanisme judiciaire le plus sûr où ils peuvent maintenir leur immunité contre tous leurs crimes se trouve en Turquie ».

Soulignant qu’une telle immunité judiciaire obscurcit les réseaux des coupables, leurs relations avec l’État, et rend finalement invisible la « culpabilité des coupables », l’avocate Senem Doğanoğlu déclare : « Alors que des milliers de crimes commis par des militants d’une organisation [ayant commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité] ont été ignorés comme s’ils n’avaient jamais eu lieu, [lors du procès] du massacre d’Ankara du 10 octobre. »

Doğanoğlu souligne que neuf personnes ont été condamnées pour leur responsabilité dans le massacre pour « violation de l’ordre constitutionnel » tandis que les 12 autres ont été condamnées pour « appartenance à une organisation », et quatre personnes qui ont purgé leur peine ont été libérées. Concernant les accusés fugitifs dans l’affaire, elle met en lumière un fait frappant : « Comme largement rapporté dans les médias, les accusés fugitifs qui sont toujours en fuite aujourd’hui ont été jugés auparavant, peu d’entre eux ont été arrêtés, et certains étaient même des militants acquittés. »

Selon Doğanoğlu, les crimes contre l’humanité et le génocide sont des crimes régis par le Code pénal turc, et les juges ont le pouvoir de juger ces individus, même si leurs crimes ont été commis au-delà des frontières de la Turquie. Cependant, elle note que malgré la reconnaissance internationale de leurs crimes contre l’humanité, la gravité de ces charges n’a été abordée à aucun moment du procès du massacre de la gare d’Ankara commis par DAECH le 10 octobre 2015 et qui a fait plus de 108 morts et plus de 500 blessés.

Article original: ISIS operatives in Turkey and impunity

TURQUIE. 44 civil, dont 21 enfants, tués par des blindés militaires et policiers dans les régions kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Le 7 juin, un blindé militaire conduit par un sergent spécialisé a tué Erdem Aşkan, un enfant de 5 ans, en le percutant à Hakkari/Gever (Yüksekova). Le sergent qui a menacé avec son arme les riverains arrivés sur les lieux du meurtre a été remis en liberté par la « justice » turque qui a affirmé que c’est l’enfant tué qui a été fautif dans l’incident et non pas l’officier turc qui roulait trop vite dans une zone résidentielle…

44 civil, dont 21 enfants, tués par des blindés militaires et policiers dans les régions kurdes

La branche Diyarbakir de l’Association des droits humains (İnsan Hakları Derneği – IHD) a annoncé qu’au cours des 15 dernières années, 44 personnes, dont 21 enfants, ont été tuées à la suite de soi-disant « accidents » impliquant des véhicules utilisés par des soldats et des policiers.

La branche Amed (Diyarbakır) d’IHD a publié son rapport sur les décès causés par les véhicules utilisés par les soldats et la police dans les régions kurdes. Le rapport note qu’Erdem Aşkan, 5 ans, a perdu la vie après avoir été heurté par un véhicule conduit par un sergent spécialisé dans le district de Gever (Yüksekova) de la province de Hakkari le 7 juin.

Dans une référence au « Rapport sur les violations du droit à la vie dues aux accidents de véhicules blindés » publié par l’IHD en juillet 2019, le rapport indique que de nouveaux décès et blessés ont été enregistrés dans la région kurde depuis.

44 personnes tuées

Le rapport poursuit : « Avec la mort d’Erdem le 7 juin 2023, un total de 44 citoyens, dont 21 enfants, ont perdu la vie dans 82 accidents impliquant des véhicules blindés et des véhicules sous le contrôle des forces de l’ordre, tandis que 94 citoyens, 23 dont des enfants, ont été blessés dans des villes kurdes au cours des 15 dernières années ».

Le rapport soulignait que les meurtres par des véhicules n’étaient pas indépendantes de la question kurde, déclarant : « En raison de l’utilisation [ne respectant pas le code de la route, ni la vitesse maximale autorisée] de blindés militaires dans les villes kurdes qui connaissent des violences et des conflits liés à la question kurde, les accidents sont devenus courants et continuent de violer le droit à la vie ».

L’IHD a énuméré leurs demandes comme suit :

*Retrait des véhicules blindés, dont l’utilisation est non conforme dans les zones habitées, conformément aux rapports scientifiques ;

* Mesures dissuasives contre les violations par les agents des forces de l’ordre en service dans la région, causées par une conduite imprudente qui met en danger le droit à la vie des citoyens ;

* Enquêtes judiciaires et administratives efficaces contre les agents des forces de l’ordre impliqués dans des accidents qui ont fait des morts et des blessés.

ANF

TURQUIE. Le chef d’un groupe jihadiste syrien diplômé d’une université turque

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TURQUIE – La politicienne kurde syrienne, Havrin Khalaf, a été assassinée par le groupe jihadiste Ahrar al-Charkiya sous commandement de la Turquie le 12 octobre 2019, lors d’attaques d’invasion turco-jihadistes contre Ras al-Aïn (Serê Kanîyê) et Girê Spî. En juillet 2021, le Trésor américain avait bloqué les avoirs et interdit toute transaction avec le groupe qui a entre autre tué Hevrîn Xelef et commis d’innombrables crimes de guerre en Syrie. Abou Hatem Shaqra, un des commandants du groupe Ahrar al-Charkiya, a été diplômé de l’Université de Mardin Artuklu, où il s’est inscrit sous un faux nom.

Abu Hatem Shaqra à la cérémonie des remises des diplômes

Abu Hatem Shaqra (ou Abou Hatem), qui s’est inscrit sous le nom d’Ahmed Ihsan Fayyad al-Hayes au Département de sciences politiques et de relations internationales de l’Université d’Artuklu, a arboré le drapeau de l’Armée syrienne libre (FSA-ASL) lors de la remise des diplômes.

Abu Hatem Shaqra, l’un des commandants d’Ahrar al-Sharqiya, connu pour de nombreuses violations des droits humains et condamné par la communauté internationale pour avoir commis des crimes de guerre, a étudié en Turquie et est maintenant diplômé du département des sciences politiques et des relations internationales de l’Université Mardin Artuklu, dans la province kurde de Mardin.

Lors de la cérémonie de remise des diplômes qui s’est tenue le 6 juin, Abu Hatem Shaqra portait une robe universitaire sur laquelle le nom d’Ahmad Ihsan Fayyad Al-Hayes, le chef d’Ahrar al-Sharqiya, était écrit en lettres arabes.

Abu Hatem Shaqra a également déployé un drapeau de l’Armée nationale syrienne (Anciennement Armée syrienne libre) le jour de la remise des diplômes avec un grand groupe de personnes.

Sur la liste des sanctions des États-Unis

Ahrar al-Sharqiya est accusé de l’assassinat de nombreux civils en Syrie, et surtout de la politicienne kurde Hevrin Xelef, secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie.

L’organisation est sur la liste des sanctions des États-Unis et Abu Hatem Shaqra est l’une des personnes qui figurent sur la liste des sanctions.

Le bureau du haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a annoncé à la même période que l’organisation avait commis des crimes de guerre.

Abu Hatem Shaqra aux réunions du SNC. Photo: etilaf.org

Shaqra a été vue en train de participer à la réunion de la Coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes soutenue par la Turquie (communément appelée SNC) le 23 novembre 2020.

Photo : Twitter

En février 2019, le compte Twitter d’Ahrar al-Sharqiya a publié une photo montrant Abu Hatem recevant un prix des forces de sécurité locales soutenues par la Turquie à Raco, dans le canton kurde d’Afrin, en Syrie, occupée par les forces turco-jihadistes.

Hevrîn Xelef

Ahrar al-Sharqiya, fondée au début de 2016 par une unité liée à l’Ahrar al-Sham, a été évoquée en relation avec le meurtre de la femme politique kurde, secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, le 12 octobre 2019, sur l’autoroute internationale de Qamilshlo.

Capturée sur l’auto-route M4, près du village de Tirwazî, entre Soulouk et Tall Tamer, la secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, a été violée et lapidée par les membres du « Bataillon 123 » de la milice djihadiste « Ahrar al-Sharqiya », allié de la Turquie. Ses bourreaux ont aussitôt diffusé sur les réseaux sociaux les images de son calvaire qu’ils ont filmé.

Une enquête de BBC Arabic intitulée « Le meurtre d’une pacifiste syrienne » a révélé qu’il existait des preuves convaincantes qu’Hevrin Halef avait été tuée lors de « l’opération Source de paix », une opération militaire menée par l’armée turque par une fraction de « l’armée nationale syrienne ». Cependant, Ahrar al-Sharqiya rejette la responsabilité du meurtre de Xelef.

 

Un rapport de Human Rights Watch (HRW), basé à New York, publié en juillet 2018, indique que certaines organisations, dont des membres d’Ahrar al-Sharqiya, sont responsables du pillage des biens des personnes.

Amnesty International, d’autre part, a déclaré que la même organisation kidnappe des personnes portées disparues, procède à des arrestations arbitraires et pille les biens des civils.

*Abu Hatem Shaqra avec deux Kurdes qu’il a pris en otage.

Une autre accusation portée contre Ahrar al-Sharqiya la construction d’une grande prison à l’extérieur d’Alep où des centaines de personnes ont été exécutées jusqu’à présent. Le groupe qui en détient également contre rançon ciblant d’éminents hommes d’affaires et personnalités de l’opposition à Idlib et Alep aurait recruté d’anciens membres de l’EI.

Bianet

TURQUIE. Six Mères de la Paix kurdes détenues à Antalya

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TURQUIE – Il ne passe pas un jour sans détentions de politiciens, journalistes, avocats, simples citoyens ou des activistes des droits humains à travers la Turquie et le Kurdistan du Nord. Le régime turc poursuit ses opérations de génocide politique ciblant le mouvement kurde.

Ce matin, la police turque a pris d’assaut plusieurs logements dans la province méridionale d’Antalya, arrêtant plusieurs femmes kurdes, Mères pour la Paix. Elles sont accusées d’avoir « fourni une aide financière à l’organisation [PKK] » pour avoir envoyé de l’argent à des prisonniers.

Les mères de la paix arrêtées sont: Fatma Gün, Emine Tekmenuray, Zekiye Alak, Hülya Ayık, Hüzna Göksel, Ayşe Arslan, Valide Kaplan et Emine Arslan.

ANF

TURQUIE. « Hakan Fidan se situe à un point crucial de la question kurde »

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TURQUIE / KURDISTAN – Bianet a interviewé l’académicien Adnan Çelik sur le cabinet et des « ministres kurdes » du nouveau gouvernement turc après les « élections » générales du 14 mai. Selon Adnan Çelik, le président Erdogan veut créer des « Kurdes gouvernables » dans la continuité de la politique coloniale centenaire mise en place au Kurdistan.

Le président et chef du Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdoğan, a annoncé le nouveau cabinet le 3 juin à Ankara.

L’académicien Adnan Çelik a répondu aux questions de Bianet sur le nouveau cabinet, son fonctionnement, son importance pour le mouvement politique kurde et les personnes clés du nouveau cabinet.

Au sujet d’Hakan Fidan, ancien chef des renseignements turcs (MIT) et qui occupera désormais le fauteuil du ministre des Affaires étrangères, Çelik déclare: « la personne qui est à la fois la plus puissante et la plus fidèle à Erdoğan soit dans une négociation à mener avec le mouvement kurde, soit dans le mouvement récemment totalement militarisé de « lutte antiterroriste » menée depuis 2015. Par conséquent, Hakan Fidan se tiendra à un point crucial par rapport à la question kurde, peu importe vers où le processus évolue. »

Combat AKP-MHP

Comment évaluez-vous les avis positifs liés au nouveau cabinet ? Ceux-ci le décrivent généralement comme « un cabinet modéré dans lequel Süleyman Soylu n’est pas inclus ». Est-ce un cabinet modéré ?

Tout d’abord, oui, c’est une « bonne » évolution que Süleyman Soylu ne soit pas au cabinet. Cependant, ce que cela nous dit est davantage lié aux préparatifs des élections locales et à la lutte entre le Parti de la justice et du développement (AKP) et le Parti du mouvement nationaliste (MHP). En revanche, ne pas inclure l’ancien ministre de l’Intérieur Soylu qui était pour beaucoup le symbole des pratiques illégales de l’AKP, semble « impliquer » un changement.

Par ailleurs, un sujet de discussion en cours était que le MHP [parti ultranationaliste des Loups Gris] menait l’AKP par le bout du nez. Comme nous savons que Süleyman Soylu est issus du MHP, ce choix nous en dit long. D’une certaine manière, l’AKP investit dans la nouvelle composition de l’arithmétique parlementaire en donnant l’impression qu’il se fait justice lui-même. Car Soylu est presque le symbole du casier judiciaire du régime, et pas seulement pour le Parti Républicain du Peuple (CHP) et le Parti des Verts et de la Gauche (HDP), mais aussi pour les partis l’Avenir (Gelecek) et Démocratie et Progrès (DEVA) qui sont des mouvements dissidents de l’AKP.

Et si nous regardons le nouveau cabinet. Il faut garder à l’esprit qu’il y a en Turquie un système présidentiel aux pouvoirs démesurés qui est très central, et qu’Erdoğan a été réélu et qu’il a lui-même formé le gouvernement. Par conséquent, je pense que nous devons examiner les plans d’Erdoğan pour la nouvelle période lorsque nous évaluons le cabinet comme « modéré » ou « dur », et en écoutant les déclarations qu’il a faites jusqu’à présent, je ne vois pas un avenir « modéré ».

Quatre axes de base

Je pense qu’Erdoğan a formé le nouveau cabinet sur quatre axes fondamentaux et quatre priorités : Une continuité sur les acteurs qui ont émergé dans les pratiques de l’économie de guerre au pays et à l’étranger, intensifiées depuis 2015 ; une attitude qui reconnaît la rationalité de la crise économique et qui apaise les milieux d’affaires internationaux ; une combinaison qui prend en compte la nouvelle arithmétique représentative au Parlement et la mobilise dans les processus de prise de décision ; et enfin une combinaison qui procédera plus « prudemment » jusqu’aux élections locales qui se tiendront au printemps prochain.

Tout d’abord, je crois qu’un cabinet d’économie de guerre a été formé. En particulier, faire de Hakan Fidan, le président du Service national de renseignement qui a été l’acteur actif des politiques expansionnistes militaristes transfrontalières menées en Syrie, au Kurdistan du Sud, en Libye et en Azerbaïdjan, le ministre des Affaires étrangères en est une indication. Encore une fois, Yaşar Güler et Ali Yerlikaya doivent être interprétés de la même manière. Et la première déclaration de Mehmet Şimşek, selon laquelle « il n’y a pas d’autre choix que de revenir à un terrain rationnel », était la première fois qu’un responsable admettait la présence d’une crise économique.

Élections locales

Avec cette expression, Şimşek veut reconstruire une relation de confiance avec les milieux internationaux des affaires/des capitaux ; mais bien sûr, il sous-entend également que ce ne sont pas les grands capitalistes mais les travailleurs qui en paieront le prix. Je pense que l’inclusion de membres du MHP dans le cabinet est liée à l’exigence de la majorité absolue de 301 députés au parlement. En réduisant l’influence du MHP au sein du cabinet, Erdoğan tente d’inclure les quelque 40 députés élus de partis politiques tels que les partis Démocratie et Progrès (DEVA), Futur (Gelecek) et Félicité (Saadet) sur les listes du CHP. Et enfin, Erdoğan tente de créer un « horizon d’attente » prudent avec le nouveau cabinet en vue des élections locales qui auront lieu dans huit mois.

Bien que ce soit une période où le PKK mène la lutte armée avec la plus faible intensité, nous voyons que la rhétorique « terroriste » se fait entendre le plus fort. Malheureusement, l’opposition emboîte également le pas. Je crois que cela s’intensifiera encore plus dans les sections locales via le parti de la Cause Libre (HÜDAPAR). Une formation liée à HÜDA-PAR-Hezbollah [parti islamiste turc sunnite à ne pas confondre avec le Hezbollah chiite libanais] a déjà commencé à annoncer que leur programme le plus important est l’élection locale. HÜDAPAR est un outil utile à cette fin. Bien que le parti ne soit pas puissant par rapport au mouvement kurde, l’AKP et HÜDAPAR feront tout ce qu’ils peuvent pour [sortir vainqueurs] des élections locales.

Hakan Fidan se tient à un point critique

Un autre membre important du nouveau cabinet est Hakan Fidan. Que signifie sa présence, en particulier pour les Kurdes ?

Hakan Fidan est le « compagnon secret » d’Erdoğan comme il l’appelait. Et un membre important du cabinet, comme vous dites, notamment en ce qui concerne la « négociation » ou la « lutte » avec les Kurdes. En fait, il a longtemps été le ministre caché des Affaires étrangères de la Turquie.

Lors des pourparlers d’Oslo de 2009 et des pourparlers d’İmralı de 2013-2015, il a été très actif. Mais il a également été très actif dans l’armée régulière et la guerre paramilitaire contre le nord de la Syrie et le Kurdistan du Sud plus tard. Il a utilisé la capacité militaire renforcée obtenue avec les drones à des fins de renseignement et a mené une grave infraction en assassinant des responsables du PKK de niveau supérieur et intermédiaire. Erdoğan a surtout protégé Hakan Fidan, contre toutes les critiques. Il a dit: « Je l’ai envoyé à Oslo et aussi à İmralı  ».

Ainsi, Hakan Fidan se trouvera à un moment crucial par rapport à la question kurde, soit dans une négociation à mener avec le mouvement kurde, soit dans la « lutte antiterroriste  ».

« Les ministres sont biologiquement kurdes »

Le nombre de ministres d’origine kurde est élevé dans le nouveau cabinet. Qu’est-ce que cela nous en dit?

Tout d’abord, permettez-moi de dire ceci, ce n’est pas quelque chose de « mauvais » en soi que le nombre de ministres kurdes soit élevé. Seulement si les gens pouvaient trouver plus de place dans le cabinet « en tant que Kurdes ».

On voit aussi que ces ministres ont des positions critiques. Cevdet Yılmaz, qu’Erdoğan a nommé vice-président, est originaire de Bingöl. L’ancien et actuel ministre de la Santé, Fahrettin Koca est un Kurde de Konya. Nous ne savons pas à quel point il embrasse cette identité mais nous savons que Hakan Fidan est un Kurde de Van. Mehmet Şimşek est de Batman et il n’hésite pas de parler kurde en public. On voit dans une vidéo diffusée hier sur les réseaux sociaux qu’il parle longuement à une mère en kurde, et chante des chansons kurdes. Cependant, ces ministres ne sont que biologiquement kurdes.

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L’académicien Adnan Çelik est né à Kulp, Diyarbakir (Amed). Il a étudié la dynamique des conflits au sein des Kurdes dans sa thèse d’anthropologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 2018.

Plusieurs de ses articles ont été publiés dans divers magazines et livres. Il poursuit ses recherches post-doctorales à l’Institut de recherche en sciences humaines (KWI) de l’Université Duisburg-Essen.

 

 

Écocide: La Turquie a abattu 4 millions d’arbres au Kurdistan irakien en 2022

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IRAK / KURDISTAN – En 2022, les forces d’occupation turques ont abattu au moins quatre millions d’arbres à Behdînan, dans la région autonome kurde d’Irak. La Turquie détruit la nature du Kurdistan et dépeuple la région en bombardant délibérément les zones habitées. Rien qu’au Kurdistan, des centaines de villages kurdes ont été vidés de leur population à cause des attaques de l’armée turque.

Les forces d’occupation turques au Kurdistan du Sud mènent une politique de pillage et de terre brûlée. Des régions entières sont contaminées par des munitions et des armes chimiques et des forêts sont abattues ou incendiées pour empêcher la guérilla de battre en retraite. Selon le ministère de l’Agriculture et des Ressources en eau de la région du Kurdistan d’Irak (KRI), 1,3 million d’hectares de terres ont été incendiés au cours de la dernière décennie, principalement en raison d’attaques turques.

Milko Bazyani, chef du Parti des Verts du Kurdistan

Mais ce n’est pas tout, les arbres coupés sont revendus en Turquie et rapporte de profit juteux aux proches du régime turc. Le parti au pouvoir au Kurdistan du Sud, PDK, totalement dépendant de la Turquie, participe à cette approche coloniale. Les entreprises tirent profit de la destruction de la nature du Kurdistan.

Milko Bazyani, chef du Parti des Verts du Kurdistan, rend compte de l’étendue des destructions. S’adressant à RojNews, il déclare : « L’année dernière, l’État turc a abattu quatre millions d’arbres à Behdînan par l’intermédiaire de la société Cengiz Holding. Certaines zones de Behdînan se sont transformées en désert. Nous nous sommes plaints auprès des Nations Unies (ONU) de la destruction par la Turquie des forêts du Kurdistan. Malheureusement, nous n’avons pas reçu de réponse. »

Cengiz Holding – Profiteur du colonialisme turc

La société Cengiz Holding a une fonction charnière vis-à-vis du PDK. Une partie des travaux de déblaiement est également effectuée par des sous-traitants, dont les conseils d’administration sont composés de responsables de la PDK qui reçoivent les fonds appropriés. Cengiz Holding fait partie de la soi-disant « bande des cinq », un groupe d’entreprises qui entretiennent des liens très étroits entre le régime AKP/MHP et les entreprises, qui bénéficient massivement de projets dits de partenariat public-privé. Avec quatre autres entreprises turques, Cengiz Holding fait partie des dix entreprises qui ont remporté le plus d’appels d’offres publics au monde en une décennie, selon les chiffres de la Banque mondiale en 2018. Que ce soit à Ikizdere, dans les monts Ida, à Wan ou dans les forêts du nord, Cengiz Holding est considéré comme le plus grand destructeur de l’équilibre écologique et social au Kurdistan et en Turquie et a également été impliqué dans l’inondation d’Hasankeyf (ku. Heskîf) par les eaux du barrage Ilisu. À Hewlêr, l’entreprise, qui opère dans des secteurs tels que la construction et l’énergie, l’exploitation minière et le tourisme, a notamment construit l’aéroport et l’autoroute Hewlêr-Pirde (Altin Köprü).

Photo de couverture: Destruction de la forêt à Çewlîg (tr. Bingöl) en octobre 2022

ANF