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TURQUIE. Hospitalisation de la mère de Sakine Cansiz

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TURQUIE – Zeynep Cansız, 88 ans, mère de la révolutionnaire kurde Sakine Cansız, assassinée à Paris, a été hospitalisée pour une fracture du fémur. Selon ses proches, son état est grave.

Zeynep Cansız, mère de Sakine Cansız, une révolutionnaire kurde assassinée à Paris en 2013, a été hospitalisée. Cette femme de 88 ans, qui vit à Izmir, province égéenne de l’ouest de la Turquie, a été admise samedi soir dans une clinique publique pour une fracture du fémur. Selon ses proches, son état est grave.

Zeynep Cansız souffre de diabète, ce qui peut avoir un impact significatif sur sa guérison. Les médecins qui la suivent se préparent actuellement à une intervention chirurgicale. L’opération est prévue dans les prochains jours, dès que sa circulation sanguine sera suffisamment stable.

Sakine Cansız, alias « Sara », cofondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et figure emblématique du mouvement des femmes kurdes, a été abattue à Paris le 9 janvier 2013, avec ses compagnes Fidan Doğan et Leyla Şaylemez, par un tueur à gages travaillant pour le MIT, le service de renseignement turc. À ce jour, personne n’a été tenu responsable de cet assassinat. Malgré des preuves évidentes de l’implication du MIT, la France traite l’affaire comme un secret d’État. (ANF)

ROJAVA. Célébrations de la Journée de la langue kurde

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SYRIE / ROJAVA – Pour célébrer la Journée de la langue kurde du 15 mai, des manifestations de masse ont eu lieu dans plusieurs villes du canton de Jazira, défendant l’identité culturelle et le droit à l’éducation dans la langue maternelle. La foule a également réclamé la reconnaissance officielle de la langue kurde dans la constitution syrienne.

A l’occasion de la Journée de la langue kurde du 15 mai, aujourd’hui il y a eu des manifestations de masse dans la plupart des villes du canton de Jazira pour commémorer la Journée de la langue kurde du 15 mai. Ces manifestations se sont déroulées sous le slogan « Notre langue c’est notre identité », affirmant clairement le statut de la langue kurde comme un droit culturel inhérent du peuple kurde.

 

ANHA

Une délégation française en visite au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – Une délégation française dirigée par Sylvie Jan de l’Association France-Kurdistan s’est rendue au Rojava / nord-est de la Syrie pour connaitre de près le modèle d’administration autonome, dans le cadre d’un effort politique et humanitaire visant à promouvoir le dialogue et à soutenir l’expérience démocratique, en particulier à la lumière de l’escalade des défis sécuritaires et économiques.

Afin de renforcer le dialogue politique et de comprendre l’expérience de l’AANES, une délégation française de haut niveau a visité l’Administration autonome démocratique du Nord et de l’Est de la Syrie.

La délégation française comprenait : Sylvie Jean, présidente d’honneur de l’Association d’amitié Kurdistan-France, Émilie LECROQ, conseillère départementale de la Seine St Denis et Michel Laurent responsable des projets internationaux de France-Kurdistan ainsi qu’une journaliste du journal L’Humanité.

Les coprésidents du Conseil exécutif de l’Administration autonome, Evin Swed (kurde) et Hussein al-Othman (arabe), ont accueilli la délégation française au siège du Conseil à Raqqa, où les deux parties ont discuté des développements politiques et économiques en Syrie en général, et dans le nord et l’est de la Syrie en particulier.

Les responsables de l’Administration autonome ont fourni à la délégation des informations sur les développements politiques et économiques dans la région, ainsi que sur le fonctionnement du modèle d’administration autonome.

S’exprimant au nom de la délégation, Sylvie Jean a déclaré que la mission était dans la région pour examiner de près ce modèle et a souligné que ce système offrait des avantages importants en termes de droits des femmes et de coexistence entre les composantes. Sylvie Jean a également attiré l’attention sur le rôle joué par l’Administration autonome dans la reconstruction de la région débarrassée de l’EI.

Au cours de la visite, les moyens d’accroître le soutien international à l’Administration autonome et les opportunités de coopération ont également été discutés.

L’Association d’amitié France-Kurdistan (AFK) a été créée à Paris en 2013 pour témoigner sa solidarité avec le peuple kurde suite à l’assassinat de Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez.

Les Kurdes relancent une nouvelle initiative d’unité démocratique

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TURQUIE / KURDISTAN – À la suite de l’appel lancé le 27 février dernier par le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan en faveur de la « paix et d’une société démocratique », une nouvelle structure politique kurde, baptisée Initiative pour l’Unité Démocratique, a été officiellement fondée à Amed (Diyarbakır), au Kurdistan de Turquie.

Cette annonce intervient après que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré avoir convoqué son congrès en vue de sa dissolution.

Rassemblant des partis politiques kurdes, des organisations de la société civile, des figures religieuses et intellectuelles ainsi que des représentants élus, l’initiative a présenté sa déclaration fondatrice le dimanche 11 mai lors d’une conférence de presse.

Un leadership partagé et inclusif

Les députés Gülcan Kaçmaz Sayyiğit (Van) et Mehmet Kamaç (Amed) du Parti pour l’Égalité des Peuples et la Démocratie (DEM Parti) ont été élus co-porte-paroles de l’initiative. Des figures politiques telles que les co-présidents du Parti des Régions Démocratiques (DBP), les co-présidents du Congrès pour une Société Démocratique (DTK) et des maires et parlementaires ont assisté à l’événement.

Le texte insiste sur « la lutte pour la construction d’une vie libre et démocratique » comme objectif central, et souligne la nécessité d’une réponse unie face à la crise politique et sociale que traversent la Turquie et le Moyen-Orient.

« Nous annonçons à l’opinion publique nationale et internationale la fondation de l’Initiative pour l’Unité Démocratique avec la participation de représentants de toutes les communautés, croyances et peuples du Kurdistan », déclare le texte de la déclaration.

Un contexte historique et critique

La déclaration présente la période actuelle comme une opportunité historique pour les peuples opprimés, tout en reconnaissant les risques élevés liés aux bouleversements politiques régionaux. L’initiative affirme vouloir créer un cadre d’action commun, basé sur les principes de démocratie, de pluralisme, de justice sociale et de cohabitation pacifique.

Un slogan fort : “Nous réussirons avec l’unité”

La conférence s’est tenue sous une bannière en kurde : « Em ê bi helwesta yekîtiyê bi ser bikevin », signifiant « Nous réussirons par l’unité ». Le message traduit une volonté de réorganisation profonde du mouvement kurde dans une nouvelle phase politique tournée vers des solutions démocratiques, inclusives et pacifiques.

La déclaration fondatrice énonce plusieurs axes de lutte, reflétant notamment la volonté d’une mobilisation large et inclusive :

– Défendre les droits linguistiques, culturels et politiques du peuple kurde ;– Renforcer les principes de démocratie locale et d’autonomie démocratique ;– Promouvoir les droits des femmes, l’égalité des genres et la libération des femmes ;– Protéger l’environnement et lutter contre l’exploitation des ressources naturelles ;– Créer un front démocratique commun face à l’autoritarisme croissant et aux politiques de guerre.Par Maxime Azadî

IRAN. Un kolbar kurde abattu par des gardes-frontières iraniens

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IRAN / ROJHILAT – Hier, les gardes-frontières iraniens ont abattu à bout portant le kolbar kurde Arman Rayzan, dans la région frontalière de Marivan, au Kurdistan sous l’occupation iranienne.

Selon les informations reçues par l’ONG Hengaw, aux premières heures du samedi 10 mai 2025, Arman Rayzan, âgé de 32 ans, père de deux enfants et résident du village de Gurjeh, près de Marivan, a été tué par des tirs directs des gardes-frontières.

Il transportait des marchandises dans le cadre d’une caravane Kolbar dans la zone frontalière de Doploreh à Marivan lorsqu’il a été pris pour cible.

Il semblerait que son corps ait été transféré plus tard à l’hôpital de Marivan.

Portrait d’un criminel de guerre : Ahrar al-Sharqiya

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SYRIE / ROJAVA – Le silence de la communauté internationale face à la nomination d’Abou Hatim Shaqra (chef du gang Ahrar al-Sharqiya, assassin de la femme politique kurde Havrin Khalaf et qui a commis de nombreux crimes de guerre en Syrie) par HTC est un coup porté à la justice.

Né au milieu du chaos de la guerre civile syrienne, Ahrar al-Sharqiya s’est fait connaître comme un gang armé opérant au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie, attirant l’attention internationale pour ses crimes de guerre et ses actes de terrorisme. La pire atrocité du groupe a eu lieu en 2019 avec l’assassinat brutal de Hevrîn Khalaf, secrétaire générale du Parti de l’avenir de la Syrie, et de son chauffeur, Ferhad Remedan. Abu Hatim Shaqra, chef d’Ahrar al-Sharqiya, a récemment été nommé par HTS (Hay’at Tahrir al-Sham) commandant de la 86e division, responsable de Raqqa, Deir ez-Zor et Hassaké. Depuis sa prise de Damas le 8 décembre 2024, HTS continue de semer la terreur en Syrie, adoptant des pratiques rappelant le régime Baas et au-delà.

Examinons de plus près le casier judiciaire d’Ahrar al-Sharqiya sous Abu Hatim Shaqra, nommé commandant de la 86e division.

Un gang sous le contrôle de la Turquie

Formé à Deir ez-Zor en 2016, Ahrar al-Sharqiya est affilié à l’Armée nationale syrienne (ANS), ce qui en fait un mandataire de l’État turc occupant. Bien que se présentant comme une force anti-régime, le groupe est tristement célèbre pour ses massacres de civils, ses pillages et ses violences ethniques. Son chef, Abou Hatim Shaqra (Ahmed Ihsan Fayyad al-Hayes), entretient des liens directs avec l’EI. Il a participé aux campagnes d’invasion turques en Syrie, notamment à l’assaut d’Afrin en 2018 et aux offensives de 2019 sur Tell Abyad et Ras al-Ayn. Ahrar al-Sharqiya a été désigné organisation terroriste par les États-Unis (via les sanctions SDGT) et les Pays-Bas (par une décision de justice).

Leader Abu Hatim Shaqra

Abu Hatim Shaqra est connu pour être à la fois le planificateur et l’exécuteur des crimes du gang. Malgré son implication directe dans l’assassinat d’Hevrîn Khalaf, il a été nommé par HTS en 2025 à la tête de la 86e division, supervisant Raqqa, Deir ez-Zor et Hassaké. Cette nomination a été qualifiée de scandale par les organisations de défense des droits humains et l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, dirigée par les Kurdes. De plus, Shaqra a obtenu son diplôme de l’université d’Artuklu en Turquie sous une fausse identité, ce qui laisse penser que le gang bénéficie d’un réseau de protection international. Son bilan en matière de crimes de guerre est devenu une tache honteuse qui sape la légitimité du nouveau pouvoir.

Le meurtre de Hevrîn halaf

L’un des actes les plus sauvages d’Ahrar al-Sharqiya a été le meurtre d’Hevrîn Khalaf et de son chauffeur le 12 octobre 2019, sur l’autoroute M4 entre Tell Abyad et Ras al-Ayn. Selon Amnesty International et les rapports de l’ONU, Ahrar al-Sharqiya a intercepté le véhicule de Khalaf, l’a traînée hors du véhicule, l’a battue et l’a exécutée. Son chauffeur a également été tué sur le coup. Khalaf était une femme politique kurde œuvrant pour un avenir pacifique en Syrie. Les médias turcs ont salué son assassinat, le qualifiant d’« opération réussie », renforçant les liens entre le groupe et le commandement turc. Une analyse vidéo réalisée par Bellingcat (une plateforme indépendante de journalisme et de recherche basée aux Pays-Bas) a confirmé sans l’ombre d’un doute la responsabilité d’Ahrar al-Sharqiya. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a qualifié ce meurtre d’exécution extrajudiciaire et a appelé la Turquie à enquêter. Human Rights Watch (HRW) a déclaré dans son rapport d’octobre 2019 que les exécutions du groupe, y compris celle de Khalaf, constituaient des actes de nettoyage ethnique contre les civils kurdes, qualifiés de crimes de guerre. Les États-Unis ont placé Ahrar al-Sharqiya sous sanctions en 2021, gelant ses avoirs et interdisant toute transaction impliquant des ressortissants américains.

Portrait d’un criminel de guerre Ahrar al-Sharqiya

Le silence de la communauté internationale face à la nomination d’Abou Hatim Shaqra, chef du gang Ahrar al-Sharqiya responsable du terrorisme et des crimes de guerre en Syrie, par HTS (Hay’at Tahrir al-Sham) est un coup porté à la justice.

Émergeant au milieu du chaos de la guerre civile syrienne, Ahrar al-Sharqiya s’est fait connaître comme un gang armé opérant au sein de l’Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie, attirant l’attention internationale pour ses crimes de guerre et ses actes de terrorisme. L’atrocité la plus flagrante du groupe a eu lieu en 2019 avec l’assassinat brutal d’Hevrîn Xelef, secrétaire générale du Parti de l’avenir de la Syrie, et de son chauffeur, Ferhad Remedan. Abu Hatim Shaqra, chef d’Ahrar al-Sharqiya, a récemment été nommé par HTS commandant de la 86e division, responsable de Raqqa, Deir ez-Zor et Hassaké. Depuis sa prise de Damas le 8 décembre 2024, HTS continue de semer la terreur en Syrie, adoptant des pratiques rappelant le régime Baas et au-delà.

Examinons de plus près le casier judiciaire d’Ahrar al-Sharqiya sous Abu Hatim Shaqra, nommé commandant de la 86e division.

Un gang sous le contrôle de la Turquie

Formé à Deir ez-Zor en 2016, Ahrar al-Sharqiya est affilié à l’Armée nationale syrienne (ANS), ce qui en fait un mandataire de l’État turc occupant. Bien que se présentant comme une force anti-régime, le groupe est tristement célèbre pour ses massacres de civils, ses pillages et ses violences ethniques. Son chef, Abou Hatim Shaqra (Ahmed Ihsan Fayyad al-Hayes), entretient des liens directs avec l’EI. Il a participé aux campagnes d’invasion turques en Syrie, notamment à l’assaut d’Afrin en 2018 et aux offensives de 2019 sur Tell Abyad et Ras al-Ayn. Ahrar al-Sharqiya a été désigné organisation terroriste par les États-Unis (via les sanctions SDGT) et les Pays-Bas (par une décision de justice).

Autres crimes de guerre documentés

Les crimes d’Ahrar al-Sharqiya vont au-delà du meurtre de Hevrîn Khalaf :

Après l’occupation d’Afrin, ils ont pillé des maisons, des magasins, des fermes et d’autres biens. Le rapport de HRW de juillet 2018 a fait état de vols systématiques et de saisies de biens.

-En mars 2018, HRW a confirmé le pillage de plus de 50 maisons dans le district de Mahmudiye à Afrin.

Dans les villages oléicoles d’Afrin (comme Jindires et Rajo), le groupe s’est emparé des oliveraies et a pris le contrôle de la récolte. L’OSDH a ​​rapporté que 70 % de la récolte d’olives avait été volée par des factions de l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA), en particulier Ahrar al-Sharqiya. L’huile était vendue sur les marchés turcs.

Au moins 200 magasins dans les zones commerciales d’Afrin ont été pillés. L’OSDH a ​​rapporté en avril 2018 que plus de 30 magasins avaient été vidés, certains transformés en quartier général de la SNA.

Des familles d’Ahrar al-Sharqiya et d’autres factions de l’ANS, ou des Arabes amenés d’Idlib, ont été réinstallées dans des maisons pillées. Selon un rapport de l’ONU de mars 2019, plus de 5 000 maisons ont été occupées par l’ANS, Ahrar al-Sharqiya jouant un rôle clé.

Exécutions de civils

Lors de l’invasion turque de Ras al-Ayn et de Tell Abyad en 2019, Ahrar al-Sharqiya aurait exécuté neuf civils, dont Hevrîn Khalaf, sur l’autoroute M4. L’OSDH a ​​confirmé ces exécutions.

Le rapport de l’ONU de mars 2020 a documenté l’implication du groupe dans des exécutions extrajudiciaires, des violences contre des civils et des crimes de guerre. L’ONU a utilisé des images vidéo du 12 octobre 2019 comme preuve et a tenu la Turquie responsable des actions de ses forces mandataires.

Attaques contre les chrétiens

Selon HRW et l’OSDH, Ahrar al-Sharqiya a marqué de peinture rouge les maisons chrétiennes des quartiers syriaque et arménien de Tell Abyad. Ces marquages ​​étaient utilisés pour identifier et cibler les familles chrétiennes. Le 15 octobre 2019, l’OSDH a ​​signalé que des croix ou le mot « chrétien » avaient été écrit sur les portes de 12 maisons. Les familles ont été menacées de mort si elles ne partaient pas. Environ 150 des 200 familles chrétiennes (environ 600 personnes) de Tell Abyad ont été déplacées de force, nombre d’entre elles se réinstallant à Kobané ou à Hassaké.

Le groupe a pillé des maisons, des magasins et des églises chrétiennes. L’ONU l’a confirmé dans ses rapports d’octobre 2019. L’église syriaque Saint-Georges de Tell Abyad a été pillée le 16 octobre 2019, et des icônes et des objets religieux ont été volés. Le bâtiment a ensuite servi de base à l’Armée nationale syrienne (ANS/SNA). À l’église de la Vierge Marie, l’inscription « Allahu Akbar » a été écrit sur la porte, et des symboles religieux à l’intérieur ont été détruits. Ces attaques ont été perçues comme une atteinte à l’identité chrétienne. Au moins 30 maisons et 15 magasins chrétiens ont été pillés, et des familles de l’Armée nationale syrienne (SNA) ont été relogées dans certains d’entre eux.

Amnesty International a signalé des menaces et des enlèvements visant des chrétiens. Le 14 octobre 2019, un membre d’une famille syriaque a été enlevé puis libéré contre une rançon de 5 000 dollars, après avoir été torturé et insulté pour avoir été un « croisé ».

Massacres de Druzes et d’Alaouites

En 2025, des rapports numériques et des données de l’OSDH ont documenté des massacres commis par Ahrar al-Sharqiya, sous l’égide du HTS, contre les communautés druze et alaouite. Entre le 6 et le 17 mars 2025, l’OSDH a ​​fait état de 1 383 morts civiles, dont 311 alaouites. Le 10 mars, ce chiffre s’élevait à 830, principalement alaouites ; le 12 mars, il atteignait 1 225. L’ONU a confirmé 111 de ces meurtres, mais a suggéré que le nombre réel était bien plus élevé. La question « Êtes-vous alaouite ou sunnite ? » était souvent posée aux victimes avant leur exécution, preuve évidente d’un ciblage sectaire.

Le Réseau syrien des droits de l’homme (RSDH) a fait état de 973 morts parmi les civils en mars 2025, en majorité alaouites. Il a également constaté que près de 700 de ces meurtres ont été commis par les forces gouvernementales contre les communautés alaouites. Le RSDH a ​​publié un rapport distinct sur les attaques ciblées contre les civils druzes en mars-avril 2025, reliant ces violences aux efforts du HTS pour réprimer la résistance druze à la nouvelle constitution.

Liens vers la Turquie

Ahrar al-Charqiya opère sous l’égide de l’ANS, soutenue par la Turquie. La Turquie lui fournit un soutien logistique et financier. Des organisations comme l’ONU, HRW et Amnesty International ont affirmé que la Turquie pourrait être tenue responsable des crimes de guerre commis par Ahrar al-Charqiya en raison du contrôle effectif qu’elle exerce sur le groupe.

Statut juridique international

La Cour pénale internationale (CPI) pourrait enquêter sur ces crimes en vertu de la compétence universelle, mais la pression politique a jusqu’à présent empêché toute action. L’ONU a documenté les crimes d’Ahrar al-Charqiya, mais les veto du Conseil de sécurité bloquent toute sanction concrète. Les sanctions américaines n’ont pas arrêté le groupe, et l’UE reste silencieuse en raison de ses liens politiques et économiques avec la Turquie. Nommer un criminel de guerre à un poste militaire en 2025 est un affront flagrant au droit international. Le silence de la CPI, de l’ONU et des organisations de défense des droits humains prouve que ce n’est pas la justice qui est rendue, mais les auteurs qui sont protégés.

Complicité de la communauté internationale

Bien que le meurtre d’Hevrîn Khalaf, les pillages d’Afrin et les massacres d’Alaouites et de Druzes soient bien documentés, aucune véritable justice n’a été établie. La nomination d’Abou Hatim Shaqra au poste de commandant de la 86e division est en réalité une récompense pour un criminel de guerre, et pourtant, ni la CPI, ni l’ONU, ni les gouvernements occidentaux n’ont émis de condamnation formelle. (ANF)

Y aurait-il un jour une fête pour les mères kurdes ?

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Aujourd’hui, dans certains pays, dont la Turquie, on célèbre la « fête des mères », dans un pays où tant de mères kurdes « rêvent » de recevoir, non pas de fleures, mais le corps d’un enfant tué ou porté disparu entre les mains des sbires de l’État turc.

On ne sait pas trop quand et comment la fête des mères est arrivée en Turquie et dans le Kurdistan du Nord (Bakûr), mais une chose est sûre : chaque année, le deuxième dimanche du mois de mai, on y « célèbre » la fête des mères. Ce jour-là, de nombreuses mères kurdes, dont au moins un enfant a été tué ou porté disparu entre les des sbires de l’État turc, ne peuvent s’empêcher de passer la journée en larme.

 

Les plus « chanceuses » de ces mères kurdes qui ont les tombes de leurs enfants y vont se recueillir. Mais souvent, les tombes de leurs enfants sont détruites par l’armée turque car leurs enfants sont qualifiés de terroristes pour avoir embrassé la lutte de la liberté pour vivre libres sur leurs terres colonisées. Parfois, elles veillent dans les cimetières pour empêcher les soldats turcs de détruire les tombes et parfois, à main nue, elles reconstruisent les tombes détruites d’où leur surnom « Les Antigone(s) kurdes ».
D’autres de ces mères resteront à la maison, en espérant un jour trouver les restes de leurs enfants disparus parfois depuis si longtemps. Certaines d’entre-elles sont mortes, sans que leur « voeux » soit exaucés.
 
D’autres continuent à chercher les restent de leurs enfants et à interpeller les autorités turques en se rassemblant, vêtues de leurs voiles blancs, symbole de la paix, tous les samedis à Amed (Diyarbakir) ou à Istanbul, sur la place Galatasaray, depuis 30 ans déjà. On les appelle les mères de la paix ou les mères du samedi. Alors, pendant que d’autres célèbrent la fête des mères, nous, on souhaitent que ces mères kurdes aient le d’avoir leurs enfants en vie, qu’importe si elles n’ont pas un jour de fête pour elles. Il n’y a rien de de plus sacré que la vie d’un enfant.
 
*Image des mères kurdes dont les enfants ont été tués par des paramilitaires et les forces armées turques

SUISSE. Journée de la langue kurde célébrée à Lausanne

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SUISSE – Deux associations kurdes de Lausanne ont célébré la Journée de la langue kurde.

L’Institut kurde de Suisse et le Centre culturel kurde de Lausanne ont organisé un événement pour célébrer le 15 mai, Journée de la langue kurde (Cejna Zimanê Kurdî).

L’événement, qui a réuni de nombreux participants, a donné lieu à une table ronde sur l’importance de la lutte pour la langue contre les politiques d’assimilation et sur la responsabilité des Kurdes de la diaspora dans la préservation de leur langue. Cette table ronde a été suivie de concerts et de poésie.

Après une minute de silence à la mémoire des martyrs du Kurdistan, les enfants qui suivent les cours de langue kurde proposés par l’Institut kurde suisse ont interprété l’hymne national kurde, « Ey Reqîb ».

Le programme s’est poursuivi avec un panel réunissant l’auteur et poète Mahsum Nîsebînî et le coprésident de l’Institut kurde de Suisse, Dîlber Hema.

Mahsum Nîsebînî a évoqué l’histoire et les tournants de la langue kurde, décrivant ses dialectes comme « les branches d’un même arbre ». Il a souligné la lutte continue contre les politiques d’assimilation et a insisté sur l’importance de célébrer cette journée spéciale avec une participation et un enthousiasme accrus. Nîsebînî a lu un de ses poèmes pour conclure son discours.

Dîlber Hema, coprésidente de l’Institut kurde de Suisse, a attiré l’attention sur la responsabilité des Kurdes de la diaspora vis-à-vis de la langue kurde. Elle a insisté sur l’importance pour les familles de parler kurde avec leurs enfants à la maison. Elle a également souligné que l’Institut kurde propose divers cours.

Hema a rendu hommage aux martyrs qui ont lutté pour la langue et la culture kurdes et a réaffirmé leur volonté de poursuivre leur action. Elle a également rendu hommage au journal Hawar , considéré comme une référence dans la littérature kurde, et à son fondateur, Celadet Ali Bedirxan.

L’événement s’est poursuivi par des spectacles de poésie et de musique donnés par les enfants inscrits aux cours de langue. Des danses traditionnelles kurdes  ont été interprétées par des artistes de TEV-ÇAND. (ANF)

Berne inaugure le premier cimetière alévi de Suisse

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SUISSE – Un premier cimetière alévi a été inauguré dans la capitale suisse qui accueille une importante communauté kurde-alévie.

Avec l’ouverture du premier cimetière alévi au cimetière de Bremgarten, Berne donne un exemple important de diversité et de reconnaissance religieuses : un lieu de mémoire qui est à la fois un foyer spirituel et une déclaration de foi sociale.

Le premier cimetière de Suisse pour la communauté religieuse alévie a été inauguré au cimetière de Bremgarten à Berne. Pour les Alévis de la diaspora, ce moment marque une étape historique : un lieu où leurs rituels religieux et leurs idées spirituelles trouvent un espace au-delà de la mort – ancré dans la structure multireligieuse de la capitale suisse.

Des représentants de la communauté alévie, de l’administration de la ville de Berne ainsi que de diverses communautés religieuses et initiatives de dialogue ont participé à l’ouverture vendredi. L’événement a été organisé par la Maison des religions de Berne, représentée par la cheffe de projet Özlem Duvarcı.

« Un signe dans la mémoire sociale »

Dans son discours, Duvarcı a souligné la signification profonde du projet : « Il ne s’agit pas seulement d’un cimetière, mais de reconnaissance, de visibilité et d’ancrage de notre communauté dans la mémoire sociale de cette ville. » Elle a remercié tous les participants et a invité les personnes intéressées à en apprendre davantage sur l’alévisme à la Maison des religions : « Être ici aujourd’hui signifie beaucoup pour nous », a ajouté Duvarcı.

Gulbang et Deyiş de Pir Ali Matur

Le cadre spirituel de la cérémonie a été assuré par le religieux kurde-alévi Pîr Ali Matur, qui a récité une Gulbang (prière de la rose) et des chants traditionnels Deyiş. Le champ funéraire a été symboliquement inauguré par la plantation de plants de pistachiers, suivie d’un apéritif communautaire.

Conception avec symbolisme spirituel

Selon une déclaration de la ville de Berne, le nouveau champ funéraire est unique dans sa conception : il est basé sur la forme de danse rituelle Semah, qui dans l’alévisme représente le cycle de la vie et la transition vers l’état de Devr-î-Daîm – la « transformation éternelle ». Les tombes sont disposées en cercle imaginaire, complétées par des parterres de fleurs qui symbolisent la rotation du Semah.

Le Conseil municipal de Berne a approuvé le projet l’année dernière et y a alloué environ 296 000 francs. L’ensemble du champ funéraire a été conçu de manière naturelle : le revêtement du sol a été retiré et remplacé par de l’herbe, et des arbres bordent désormais les bords. Parallèlement à la construction du champ funéraire, les canalisations existantes du cimetière ont également été rénovées depuis l’automne.

Avec le nouveau cimetière, Berne élargit ses possibilités d’enterrement ouvert à tous. Les cimetières bernois disposaient déjà d’espaces réservés aux membres des cinq religions mondiales et aux personnes non confessionnelles. Désormais, les Alévis peuvent également enterrer leurs défunts conformément à leurs croyances religieuses. (ANF) 

Scholz : « La première université en langue kurde deviendra une réalité »

ALLEMAGNE – Pourquoi un universitaire allemand prend la direction de la première université kurde en Allemagne, quel rapport entre la langue et la liberté et quelle vision se cache derrière cela – ANF s’est entretenu avec le professeur Christoph Scholz.

La fondation de l’Université internationale kurde d’Allemagne (sponsor : IKUAS eV), dont l’ouverture est prévue à Dresde en 2026, constitue une étape importante dans l’histoire éducative et culturelle du peuple kurde. Dans l’interview, le recteur fondateur, le professeur Dr. Christoph Scholz, parle de sa motivation personnelle à utiliser la langue kurde comme langue scientifique – et pourquoi la nouvelle université est plus qu’un simple lieu d’apprentissage : un lieu d’identité, d’espoir et de participation.

Qu’est-ce qui vous a motivé personnellement ou académiquement à accepter le poste de recteur de la première université kurdophone au monde ?

J’ai été profondément impressionné par le défi académique et par l’importance historique de cette fondation. L’idée de créer une université qui non seulement transmet des connaissances mais qui est aussi un symbole fort d’autodétermination culturelle m’a immédiatement fasciné. L’Université internationale kurde d’Allemagne i. Gr. est académiquement libre, indépendante et cosmopolite. À l’université, nous enseignerons et rechercherons en allemand, kurmancî et soranî.

Personnellement, je suis motivé par l’idée de mettre à profit mon expérience de professeur et de recteur. D. construire quelque chose qui permettra à des générations d’étudiants kurdes de s’épanouir. Sur le plan académique, je vois l’opportunité de développer une institution avec une excellente équipe internationale, innovante, multilingue et axée sur les valeurs – et ce faisant, d’établir de nouvelles normes dans l’enseignement supérieur mondial.

En tant qu’universitaire allemand, comment voyez-vous le potentiel de la langue kurde en tant que langue scientifique ?

Je vois un grand potentiel. N’importe quelle langue peut être une langue scientifique – si vous y investissez. L’allemand n’a pas toujours existé, et de nombreuses autres langues scientifiques n’ont pas été établies aujourd’hui. Le kurde est une langue indo-européenne, dotée d’une littérature riche, de dialectes divers et d’une culture dynamique. Ce qui manque, c’est une promotion systématique, un travail de terminologie et un renforcement institutionnel. C’est précisément là que nous intervenons : l’Université internationale kurde d’Allemagne i. Gr. investira spécifiquement dans l’infrastructure linguistique – à travers des projets de traduction, des publications spécialisées en langue kurde, le développement de matériel pédagogique et la création d’un centre linguistique.

Le peuple kurde lutte depuis longtemps pour établir ses propres institutions éducatives. Dans ce contexte, comment évaluez-vous votre rôle de recteur d’origine non kurde ?

Je vois mon rôle comme celui d’un bâtisseur de ponts. En tant que recteur a. D. et responsable de l’éducation, je ne me considère pas comme un « étranger », mais comme faisant partie d’un projet de solidarité – avec le Dr Zerdeşt Haco et le Dr Azad Ali et d’autres collègues, étudiants et partenaires kurdes du monde entier. Mon origine non kurde me permet peut-être d’apporter une contribution supplémentaire : elle montre que cette université, qui est encore en cours de création, n’est pas exclusive mais plutôt inclusive. Qu’il s’agit de participation, de reconnaissance et de coopération. Cette liberté n’est pas contre les autres, mais se réalise avec les autres.

Cette université n’est pas seulement une institution éducative, mais aussi un projet d’identité et de liberté. Comment cette prise de conscience influence-t-elle vos responsabilités académiques ?

Cette prise de conscience m’oblige à plus que l’excellence académique. Cela demande également de l’intégrité, de la sensibilité et du courage. Nous ne construisons pas seulement une institution ici – nous créons un espace où les gens peuvent vivre et développer leur langue, leur histoire et leur perspective sans crainte. L’identité et la science ne s’excluent pas mutuellement : elles s’enrichissent mutuellement. Je prends cette responsabilité au sérieux en dirigeant sur un pied d’égalité, en reconnaissant la diversité comme une force et en faisant de la liberté académique la base de toutes les décisions.

Que faut-il accomplir au cours de la première année pour que vous puissiez dire : « Nous l’avons fait » ? Quels sont vos objectifs spécifiques pour le début ?

Si nous parvenons à préparer le fonctionnement de l’enseignement dès la première année, à former une équipe fondatrice engagée, à démontrer visiblement que cette université est vivante et, surtout, à assurer les bases financières de l’université et les bourses, alors nous aurons réussi.

Concrètement, cela signifie que l’université est en processus d’accréditation en tant qu’institution, tout comme les programmes de premier diplôme. Les premiers étudiants ont été inscrits dans notre école de langues – dans le cadre de la future université. Des partenariats avec d’autres universités ont été conclus et, surtout, le premier contenu en kurde est en cours de création. Et : Nous voulons envoyer un message – contre la résignation, pour l’espoir. La première année universitaire devrait le montrer : la première université en langue kurde est en train de devenir une réalité – et elle est là pour rester.

TURQUIE. Les femmes dans la rue contre les politiques misogynes

TURQUIE / KURDISTAN – Les femmes ont protesté dans la ville kurde de Diyarbakir (Amed) contre l’ingérence politique dans leur choix de vie, y compris leur façon d’accoucher, et contre la recrudescence des violences faites aux femmes.

Par une manifestation suivie d’un rassemblement, les organisations de femmes d’Amed (tr. Diyarbakır) ont protesté contre les mesures politiques misogynes et la violence croissante contre les femmes. Sous le slogan « Les femmes ne se taisent pas – nous ne nous tairons pas », elles ont exigé l’autodétermination sur leur corps, leur identité et leur vie.

La Plateforme des femmes de Dicle Amed (DAKAP) et le Réseau de lutte contre la violence ont appelé à la manifestation. La marche de protestation a débuté devant le bâtiment administratif de la ville et s’est poursuivie jusqu’à la place Şêx-Seîd, dans le centre-ville. De nombreux militants et représentants de partis politiques y ont participé.

Protestation contre le contrôle de l’État sur le corps féminin

Au cours de la marche, les manifestants portaient des pancartes avec des slogans tels que « Les féminicides sont politiques », « Jin, Jiyan, Azadî » (« Femme, Vie, Liberté ») et « Pas la justice des hommes, mais la vraie justice ». La manifestation visait à critiquer l’ingérence de l’État dans les décisions concernant le corps féminin, notamment en ce qui concerne l’accouchement et le rôle propagé des femmes en tant que mères.

Critique de « L’Année de la famille »

Lors du rassemblement de clôture, Arzu Koç, secrétaire à la politique intérieure de la branche locale du syndicat de l’éducation Eğitim Sen, a lu un texte commun des organisateurs. Elle a critiqué l’« Année de la famille 2025 » du gouvernement, qui ne serait pas une simple mesure symbolique, mais plutôt un programme idéologique : « Ce concept ne vise pas à soutenir les familles, mais plutôt à restreindre l’autodétermination des femmes. Les femmes sont réduites au rôle de mères et d’obéissances. Les naissances sont instrumentalisées politiquement par des campagnes publiques, tandis que les droits fondamentaux, comme la liberté de choisir son propre corps, sont bafoués. »

Violences faites aux femmes : l’État détourne le regard

Le communiqué condamne notamment le fait que les joueurs de football dans les stades promeuvent « l’accouchement normal » avec des banderoles, faisant ainsi pression sur les femmes. « Il s’agit d’une définition délibérée des limites – concernant notre corps, nos choix de vie. » Un accouchement normal signifie un accouchement sans césarienne. Le ministère turc de la Santé mène depuis un certain temps une campagne contre les césariennes.

La déclaration des organisations de femmes a également souligné le nombre croissant de féminicides, de violences sexuelles et de harcèlement en Turquie. Au lieu de prendre des mesures préventives, les auteurs sont protégés et les sanctions sont trop clémentes : « L’État promeut une culture du silence et de la fermeture des yeux, tandis que les femmes subissent des violences dans tous les domaines de la vie : à la maison, au travail, dans la rue. »

Les organisateurs ont clairement indiqué qu’ils ne se laisseraient pas réduire au silence. Nous ne permettrons pas que la maternité soit glorifiée et utilisée simultanément comme un outil de contrôle. Les femmes ne sont pas faites pour donner naissance ; elles ont le droit de vivre, de se battre et de façonner la société.

« Jin, Jiyan, Azadi »

Koç a conclu sa déclaration par un engagement clair en faveur de l’autodétermination : « Nos corps, nos identités, nos vies nous appartiennent. Aucune année proclamée d’en haut ne nous représentera, surtout pas sans notre consentement. » L’action s’est terminée aux cris de « Jin, Jiyan, Azadî » et « Halte aux violences faites aux femmes ». (ANF)

ALLEMAGNE. Décès du jeune rappeur germano-kurde Xatar

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ALLEMAGNE – Le célèbre musicien germano-kurde, Giwar Hajabi (alias Xatar) est décédé subitement à l’âge de 43 ans. Il laisse derrière lui une femme et cinq enfants.

Le célèbre rappeur Xatar est décédé subitement à l’âge de 43 ans. L’artiste, dont le vrai nom était Giwar Hajabi, a été retrouvé mort jeudi dans un appartement de Cologne, a déclaré un porte-parole du parquet de Cologne à la dpa. La nouvelle de la mort du musicien a provoqué la consternation sur la scène et parmi ses fans. Xatar laisse derrière lui sa femme Farvah et leurs cinq enfants.

Xatar, né en 1981 à Sanandaj (Sînê) au Kurdistan oriental sous l’occupation d’Iran, était une figure clé du hip hop allemand. À l’âge de trois ans, lui et ses parents – sa mère musicienne de formation, son père compositeur et professeur de musique – ont été emprisonnés en Irak pendant plusieurs mois à la suite des attaques du régime Baas de Saddam Hussein contre la population kurde. Après leur libération, la famille s’enfuit en Allemagne où elle a obtenu l’asile politique.

Xatar est entré en contact avec la musique dès son plus jeune âge. Adolescent, il s’intéresse au hip-hop et est particulièrement passionné par le gangsta rap américain. Son premier album « Alles oder Nix » est sorti en 2008. Mais il a également eu des démêlés avec la justice. En 2009, Xatar s’est fait connaître à l’échelle nationale grâce à un vol d’or spectaculaire. Lui et son équipe ont braqué un transporteur d’or et volé des bijoux et de l’or dentaire. Après le vol, il a été arrêté et condamné à huit ans de prison.

En décembre 2014, Xatar a été libéré prématurément de la prison de Rheinbach. À partir de ce moment-là, il se concentre principalement sur la musique, mais est également actif en tant qu’homme d’affaires. Il a fondé le label « Alles oder Nix Records », qui produisait des artistes comme SSIO, mais possédait également un restaurant de kebab et un bar à chicha. En 2022, sa vie a été adaptée au cinéma par le cinéaste hambourgeois Fatih Akin sous le titre « Rheingold ». L’œuvre est basée sur le roman autobiographique « Alles oder Nix » de Xatar.

Le parquet de Cologne a ouvert une enquête sur le décès. L’objectif est de clarifier s’il existe des preuves de « négligence criminellement pertinente d’un tiers » dans le décès de Xatar. Une autopsie a également été réalisée à cet effet. « Aucun signe de violence extérieure n’a été constaté », a expliqué le parquet. Cependant, les enquêtes se sont poursuivies. (ANF)