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L’ONU demande une enquête spéciale sur les attaques de l’armée turque contre les femmes kurdes

L’ONU a appelé la Turquie à mener une enquête indépendante et transparente soutenue par la communauté internationale pour identifier les violations subies par les femmes kurdes dans la guerre de l’État turc contre le peuple kurde.

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence à l’égard des femmes et des filles, ses causes et ses conséquences, Reem Alsalem, a publié le rapport sur la violence à l’égard des femmes en Turquie dans le cadre de la 53e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève.

Reem Alsalem a fait une mention spéciale concernant la violence contre les femmes kurdes dans son rapport de 19 pages et a attiré l’attention sur les attaques des soldats des forces armées turques contre les femmes kurdes et les combattantes femmes du PKK.

Les femmes kurdes sont la cible de l’État

La rapporteuse spéciale Reem Alsalem, qui définit les femmes kurdes comme les groupes particulièrement exposés au risque de violence dans le pays, a inclus dans son rapport sa préoccupation selon laquelle les femmes kurdes sont exposées à la violence en raison de leurs identités ethniques et linguistiques. Dans son rapport, la rapporteuse de l’ONU souligne que « les femmes kurdes sont victimes de discrimination fondée sur leurs identités ethniques et linguistiques, marginalisées dans la société et jouissent de droits humains limités. En outre, nous sommes préoccupés par le nombre élevé d’informations selon lesquelles des civils kurdes, pour la plupart des femmes, ont été tués ou soumis à des violences, y compris des violences sexuelles, dans le cadre de la guerre contre le PKK. »  Elle est également préoccupée par les informations selon lesquelles des femmes et des filles kurdes sont constamment harcelées et menacées, la détention arbitraire et prolongée de nombre d’entre elles, leur accès limité à l’aide juridique et des procès inéquitables.

Enquêter spécifiquement sur les attaques contre les femmes kurdes

La Rapporteuse spéciale Reem Alsalem, qui a appelé la Turquie à enquêter sur les attaques contre les femmes kurdes par les forces armées turques, a fait les déclarations suivantes dans son rapport : « Enquêter, poursuivre et punir les actes de violence sexuelle et sexiste perpétrés contre les femmes kurdes par les forces de sécurité et de défense turques. Veiller à ce que l’article 3 des Conventions de Genève soit respecté quel que soit l’état du conflit dans les zones turco-kurdes et le PKK.

À cette fin, mettre en place des mécanismes d’enquête efficaces, impartiaux et transparents avec un soutien international pour clarifier les violences et les violations subies par les femmes kurdes et poursuivre les responsables. »

Qu’est-ce que l’article 3 commun aux quatre Conventions de Genève ?

« L’article 3 commun aux quatre Conventions de Genève est applicable aux conflits armés non internationaux et énonce en quoi consiste un minimum de traitement humain.

 

En cas de conflit armé ne présentant pas un caractère international et surgissant sur le territoire de l’une des Hautes Parties contractantes, chacune des Parties au conflit sera tenue d’appliquer au moins les dispositions suivantes :

1. Les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, y compris les membres de forces armées qui ont déposé les armes et les personnes qui ont été mises hors de combat par maladie, blessure, détention, ou pour toute autre cause, seront, en toutes circonstances, traitées avec humanité, sans aucune distinction de caractère défavorable basée sur la race, la couleur, la religion ou la croyance, le sexe, la naissance ou la fortune, ou tout autre critère analogue.

À cet effet, sont et demeurent prohibés, en tout temps et en tout lieu, à l’égard des personnes mentionnées ci-dessus :

  • a. les atteintes portées à la vie et à l’intégrité corporelle, notamment le meurtre sous toutes ses formes, les mutilations, les traitements cruels, tortures et supplices

  • b. les prises d’otages ;

  • c. les atteintes à la dignité des personnes, notamment les traitements humiliants et dégradants ;

  • d. les condamnations prononcées et les exécutions effectuées sans un jugement préalable, rendu par un tribunal régulièrement constitué, assorti des garanties judiciaires reconnues comme indispensables par les peuples civilisés.

2. Les blessés et les malades seront recueillis et soignés.

Un organisme humanitaire impartial, tel que le Comité international de la Croix-Rouge, pourra offrir ses services aux Part ies au conflit.

Les Parties au conflit s’efforceront, d’autre part, de mettre en vigueur par voie d’accords spéciaux tout ou partie des autres dispositions de la présente Convention.

L’application des dispositions qui précèdent n’aura pas d’effet sur le statut juridique des Parties au conflit. »

ANF

ROJAVA. Deux femmes yézidies libérées des mains de DAECH

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SYRIE / ROJAVA – Deux jeunes femmes yézidies libérées par les forces arabo-kurdes de la captivité de l’EI au camp al-Hol ont retrouvé leurs familles à Shengal. Il reste encore des centaines des femmes et fillettes yézidies kidnappées et dont le sort reste inconnu.

Après avoir été piégées au sein des structures de la milice terroriste « État islamique » (EI) pendant neuf ans, deux jeunes femmes yézidies ont enfin pu retourner à Shengal et embrasser leurs proches. Elles ont été libérées par les Forces démocratiques syriennes (FDS) des mains des djihadistes au camp al-Hol. Aliya et Besê ont été kidnappés au début du génocide de l’EI à Shengal le 3 août 2014. Après leur libération, les deux femmes ont été confiées aux soins des unités de résistance de Shengal (YBŞ/YJŞ). Grâce au soutien du mouvement de femmes yézidies TAJÊ à Xanesor dans le sud du Kurdistan, elles ont pu rejoindre leurs familles hier.

Les FDS ont pu libérer les deux femmes lors d’une opération dans le camp d’internement d’al-Hol. Des milliers de membres de l’EI sont toujours dans le camp al-Hol, et le gouvernement autonome du nord et de l’est de la Syrie est à peine en mesure d’assurer la sécurité. Avec des opérations à grande échelle, les FDS fouillent le camp régulièrement, elles parviennent souvent à libérer des femmes yézidies qui ont été kidnappées par l’EI et vendues comme esclaves.

ANF

 

Il y a 93 ans, la Turquie massacrait des milliers de Kurdes dans la vallée de Zilan

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TURQUIE / KURDISTAN – Il y a 93 ans, des milliers de Kurdes étaient massacrés et 44 villages incendiés dans la vallée de Zilan pendant la rébellion d’Ararat. Aujourd’hui, la Turquie construit un barrage dans cette vallée pour effacer les traces du massacre de Zilan.

Le 3 juillet 1930, sur ordre du Premier ministre turc, İsmet İnönü, et son gouvernement, 44 villages kurdes ont été brûlés et des milliers de civils massacrés (d’autres chassés de leurs terres) dans la vallée de Zilan, dans le district Erciş de Van. 94 ans après ce massacre, les Kurdes font toujours face à une politique d’extermination des Kurdes menée par la Turquie depuis les années 1920, comme on a pu le voir à Maras, Roboski, Cizre, Silopi, Afrin…

Selon les journaux officiels turcs, plus de 15 000 personnes ont perdu la vie dans le massacre, qui est connu sous le nom de «Gelîye Zilan». Alors que certains des rares témoins de la période étaient cachés, certains ont lutté pour survivre là où ils avaient été exilés de force. Aujourd’hui, l’Etat turc détruit les traces du massacre de Zilan en construisant un barrage sur le site Nihala hestîya (Vallée des os) abritant les ossements des victimes du massacre de Zilan.

Le massacre de Zilan a eu lieu dans la vallée du Zilan ou Zeylan situé au nord de la ville d’Erciş, dans la province de Van. Le massacre a eu lieu en juillet 1930, avant la troisième opération Ararat du 7 au 14 septembre 1930, qui était une opération militaire contre les rebelles kurdes du mont Ararat.

Le 13 juillet 1930 le quotidien Cumhuriyet prenait la relève d’İsmet İnönü, Premier ministre de la République de Turquie, et Sukrü Kaya, son ministre de l’intérieur qui avait été l’un des hommes-clefs du génocide arménien de 1915, pour annoncer le « bombardement extrêmement massif du mont Ararat » avant d’ajouter : « les aigles d’acier du Turc règlent leur compte aux insurgés. Le ruisseau de Zilan est entièrement rempli de cadavres ». D’autres journaux, comme le Milliyet, confirmait ces informations avant de relater les propos d’Ismet Inönü : « seule la nation turque a le droit de revendiquer les droits ethniques et raciaux dans ce pays ». Selon diverses estimations, 44 villages furent ainsi entièrement rayés de la carte et 15.000 personnes, dont la plupart de simples villageois, trouvèrent la mort lors de cette « opération de nettoyage » qui parvint ainsi à briser la résistance kurde dont cette région fut le théâtre depuis plusieurs années. (Institut Kurde de Paris)

Dans cette interview de 2019 réalisé par Barış Balseçer​, historien et universitaire kurde, Sedat Ulugana décrivait le massacre de Zilan :
 
Quelle était la situation politique des Kurdes avant le massacre de Zilan ? Pouvez-vous décrire le processus dans son ensemble ?
 
« Le massacre de Zilan, avec la proclamation de la République de 1923 à 1930, fait partie du processus d’instauration du régime kémaliste au Kurdistan. La première réaction eu régime kémaliste a été montrée à Koçgiri en 1921 et les Kémalistes ont perpétré le premier massacre des Kurdes au Kurdistan au moyen d’un outil hérité des Ottomans : La punition et le transfert de la population (« tedip ve tenkil »). Le processus après Koçgiri était la rébellion du Cheikh Sait en 1925, dont le vrai nom était le Mouvement Azadî (Liberté). Ce processus a entraîné un massacre accompagné des centaines de villages kurdes incendiés, notamment à Palu, Lice et Genç, à Diyarbakır. En fait, c’est la rébellion du Cheikh Sait qui a déclenché la rébellion d’Agri. Zilan est une région montagneuse, où il existe des tribus kurdes patriotes. Ces tribus ne se sont pas intégrées à l’État et ont des problèmes structurels avec l’État. Ces tribus apportent des fournitures aux insurgés d’Agri. Ils fournissent les combattants. En fait, la région du Zilan devient une base pour la poursuite de la rébellion. L’Etat en est conscient. Il y a un rapport des années 1920. Il dit : « Il y a maintenant trois lieux de banditisme au Kurdistan. Le premier est celui du Dersim, le deuxième est Sason et le troisième est celui du Zilan et de l’Ağrı. » Le gouvernement a fiché ces trois lieux. Donc en 1925 ; À 5 ans du massacre de Zilan, à 9 ans du massacre de Sason et 13 ans avant le massacre de Dersim, le rapport indique ces régions. Ce sont des zones que le régime kémaliste ne peut pénétrer. On dit que ces régions insistent sérieusement sur la kurdicité et qu’on doit « s’occuper » de ces régions.
 
Pour ce faire, l’État se concentre sur Zilan, en particulier pendant le processus de résistance d’Agri. Mais au début, il ne le prend pas trop au sérieux. Ils envoient un petit nombre de soldats à Zilan et pensent pouvoir briser la résistance et envoyer le 15e régiment de gendarmerie mobile. (…) Une fois dans la région de Zilan, le régiment de gendarmerie mobile fait face à une résistance inattendue.
 
Quel est le rôle de la société Xoybûn dans la résistance kurde ? Quelle est la relation entre la résistance d’Agri et Cheikh Sait avant le massacre de Zilan et le Mouvement Xoybûn ?
 
Le Mouvement Xoybûn a été fondé en 1927 dans le Rojava actuel. Deux familles en particulier, les Cemilpaşazade et les Bedirxan, sont les plus impliquées. Au Rojava, les deux familles ont été rejointes par Haco Aga. Les intellectuels kurdes, les chefs de tribus kurdes et les cheikhs, échappés à la violence du régime kémaliste, se retrouvent au Rojava après 1920 et forment une organisation appelée Xoybûn.
 
Au début, İhsan Nuri n’est pas inclus dans Xoybûn. Il prend contacte par la suit avec Xoybûn il y est intégré en tant que «général du mont Ararat», puis passe à Ağrı pour le compte de Xoybûn et entame le processus connu. Xoybûn est le Mouvement organisateur de la résistance d’Ağrı. Après la résistance d’Ağrı, il organisa la résistance e Sason de 1934. Afin d’organiser la Résistance de Dersim de 1938, ils envoient un groupe comprenant Muşlu Hilmi. Le groupe est exécuté en route, avant d’atteindre Dersim.
 
Bien qu’il y ait eu beaucoup de résistance après la proclamation de la République, ils ne réussissent pas. Quels sont les principaux facteurs à l’origine de l’échec de ces résistances ?
 
Au Kurdistan du Nord, toute la résistance de 1923 à 1938 est liée. C’est donc une tradition, des perles d’un chapelet. La rébellion de Kochgiri de 1921 reste un peu à part, mais elle a inspiré intellectuellement le mouvement de Sheikh Said.
 
Seyitxan, Seyitxane Kerr, Alican et Ferzande, membres du Mouvement Sheikh Said de 1925, c’est-à-dire la résistance d’Azadi, ont également combattu sur le mont Ararat. Ce sont les cadres qui organisent la Résistance de Zilan. (…). En fait, les initiateurs de la résistance d’Agri sont les guerriers kurdes qui ont survécu à la rébellion du Cheikh Said. Il y a une telle connexion. Le feu de la résistance allumé au triangle Genç, Lice, Palu a été éteint, mais cette fois, le même feu a été allumé sur le mont Ararat, à Zilan.
L’une des raisons pour lesquelles la résistance du Kurdistan a entraîné la défaite est le problème du leadership. A cette époque, il y avait le problème du leadership, ils n’avaient pas de leadership national. Le processus Tanzimat (« réorganisation » en turc ottoman) est appelé renouveau et modernisation de l’État, mais la raison principale en est la liquidation de la structure politique kurde et le transfert de la capitale kurde à Istanbul. A cette époque, tous les Mirs (chefs notables kurdes) kurdes ont été massacrés, exilés et jetés dans des prisons. Au Kurdistan, après la liquidation des mirs kurdes, un vide d’autorité est créé.
 
Les Cheikhs remplissent le vide de l’autorité. Ces Cheikhs disent appartenir à la « secte Khalidi ». La secte Khalidi a été fondée par Mevlânâ Khalid-î Shay Shahizizor de la ville de Suleymaniyah, dans le Kurdistan du Sud.
 
A l’instar des Mir, plutôt que d’être constructifs, rassembleurs, les Khalidis ont une mission destructrice et disloquante au Kurdistan. Mevlânâ Khalid a été formé en Inde. Pendant ses études en Inde, ses professeurs menaient une forte opposition au colonialisme britannique.
 
Avec le temps, l’opposition aux Britanniques s’est transformée en opposition et en haine des Chrétiens. Lorsque Mawlana Khalid est revenu au Kurdistan, il a en quelque sorte importé au peuple kurde l’opposions aux Chrétiens et la haine antichrétienne. Jusqu’à cette époques, les Kurdes au Kurdistan n’avaient aucun problème avec les Chrétiens ; Il y a des Arméniens, des Chaldéens, des Assyriens, des Nestoriens et des Kurdes qui s’appellent eux-mêmes des Kurdes Messiahs, sur lesquels nous ne nous attardons pas beaucoup.
 
À son retour, Mevlana Khalid forme beaucoup d’étudiants. Le titre du cheikh passait de père en fils à l’époque. L’Ordre du khalidisme emmène l’enfant du villageois kurde le plus pauvre à devenir « Sheikh » et lui dit « Toi aussi, tu peux emmener un élève, l’élever et en faire un cheikh » et l’envoyait dans les endroits les plus reculés du Kurdistan. Par la suite, en s’alliant aux Tibus, ils se sont rendus dans les endroits les plus reculés du Kurdistan.
 
J’ai trouvé un ancien livre à Ercis. C’est écrit par Mela Musa, un imam Khalidi. La date qu’il a écrite à la fin du livre était 1892 et le lieu est Zozane Elegez (Haut plateau d’Elegez). Sur le plateau, il écrit un livre. Il rend croyantes, sunnites les tribus kurdes qui n’étaient pas très religieuses jusqu’à là. S’il y a un sentiment de nationalisme, ils l’enlèvent. Ils imposent l’oumma (la communauté des Musulmans qui rejette l’origine ethnique du croyant). Si vous êtes un Kurde qui impose l’Oumma, vous vous éloignez de toute façon de la conscience nationale et de l’unité nationale. Les Sheikhs ont cet aspect sur lequel nous n’avons pas encore prêté attention.

Un autre facteur est le niveau d’éducation des Kurdes à cette époque. Ceci est lié à la désintégration du Kurdistan.
 
Combien de personnes ont été massacrées lors du massacre de Zilan ? Qu’est-ce qui se passait à Zilan ?
 
Selon les services de renseignements étrangers, environ 10 000 personnes auraient été tuées lors du massacre de Zilan. Les Français parlent de 5 000, tandis que les Britanniques disent que plus de personnes ont été tuées. Bien entendu, ces États ne disposaient pas d’un réseau de renseignement très formel au Kurdistan du Nord. Ils donnent plutôt de chiffres prédictifs. Mais il y a les chiffres donnés par la partie turque. Par exemple, le journal semi-officiel de l’époque, le Cumhuriyet Gazetsi, parle de plus de 15 000. De même, les journaux Vakit et Aksam de la même période écrivent également ce chiffre. Le journal Cumhuriyet écrit même ceci : « Notre journaliste Sabri Bey, qui est à Ercis, transmet l’information depuis la région. « La vallée de Zilan est remplie de cadavres», dit-il. Le chef de l’état-major général le dit également. Un peloton a tué plus de mille personnes en une journée. 95% des tués sont des civils. Parce que l’état-major général de l’époque parle d’environ 5 000 résistants dans la région de Zilan. Cette information est exagérée. Il n’y a pas autant de résistants. Le nombre de résistants est de mille environs.
 
C’est un génocide qui a été perpétré à Zilan. Il faut distinguer le massacre d’un génocide. C’est un «massacre» si vous tirez sur des gens et les tuez (…). Mais si, pour une raison politique, vous tuez plus d’une personne en faisant de la discrimination, en regardant sa religion, sa langue, son ethnie, c’est un génocide. (…) Ce qui a été fait à Zilan est un génocide. La deuxième différence entre le massacre et le génocide est que ce dernier est systémique.
 
Après le massacre, des dizaines de villages ont été incendiés à Zilan. Tous les habitants de ces villages ont été tués. Le nombre de personnes tuées dans ces villages est supérieur à 15 000.
 
La deuxième raison d’être un génocide est qu’après l’incendie des villages, les champs de blé ont été incendiés, les puits ont été remplis de terre et tout le matériel a été brûlé. En d’autres termes, l’espace vital a été détruit.
 
De plus, il est essentiel de ne pas laisser de témoins lors de génocide. Nous pouvons le voir [ne pas laisser de témoins] lors des génocides de Rwanda, arménien et bosniaque. La même chose est faite à Zilan. Les gens ont été massacrés à Zilan en 1930 et cela a continué jusqu’en 1938. Si l’État découvrait qu’il y avait des survivants du massacre, ils les trouvaient et les amenaient et les fusillaient. Il existe également un exemple concret de cela. Après le massacre, 15 personnes se sont réfugiées dans le village de Pertax à Erciş, qui a été renommé et transformé en village de Dinlence. Ils ont été repérés par l’Etat. On les a pris du village, emmenés dans la vallée d’à côté, les fusillés et enterrés sur place. A ce titre, il y a des dizaines d’exemples de ce genre qui avaient pour but de ne pas laisser de témoins.
 
J’ai parlé à une témoin nommée Hafize, qui était encore une enfant à cette époque. Elle vivait dans le village de Soskin à Ercis. Je ne sais pas si elle est en vie ou pas. Elle avait dit « Moi, ma sœur, mon petit frère et ma mère ont survécu au massacre. Mon petit frère venait d’être sevré. Nous avons eu une vache. Nous nourrissions mon frère avec le lait de cette vache. Nous avons pris notre vache et sommes partis. Nous avons commencé à vivre dans une petite tente près de la ville. Dès que les soldats ont découvert que nous avions survécu au massacre de Zilan, ils sont venus. D’abord, ils ont coupé les pies de notre vache, notre seul moyen de subsistance. » Celle qui me disait cela était une témoin (d’environ 90 ans) d’un massacre. Ils avaient fait cela pour faire mourir de faim le petit garçon. Mère Hafize n’avait pas voulu m’ne parler, mais j’ai appris de sa famille que les soldats avaient emmené sa sœur. Ils l’avaient violée et tuée.
 
Voici une autre raison d’être un génocide. La nécrophilie (violer un cadavre) est essentielle dans la psychologie du génocide. Ce sont des nécrophiles. Nous pouvons le voir dans l’Allemagne nazie. Il y avait un imam nommé Mela Ahmet. Je l’ai interviewé. Alors qu’il travaillait comme imam à Adilcevaz, il avait rencontré un certain Hacı Ömer. Hacı Ömer lui a dit « (…) Je livrais des fournitures aux soldats lors du massacre de Zilan. Des milliers de personnes ont été tuées à l’extérieur de la ville dans un endroit appelé Aşe Monk. Les tours étaient faites de corps inanimés. C’était l’heure du déjeuner. Je l’ai vu de mes propres yeux. Les soldats retrouvaient et violaient de jeunes corps de femmes parmi les corps inanimés.”
 
Ces informations sont dans mes archives et j’ai fait confirmer ces informations auprès de plusieurs personnes. Ce que j’ai trouvé le plus dans mes recherches, c’est que d’innombrables femmes ont été violées.
 
Zilan est un génocide car un programme politique a été mis en place. Près d’un millier de familles ont été déportées à l’Ouest [régions turques à l’ouest du pays]. Beaucoup de ces familles sont maintenant assimilées. Elles ont été exilées dans des villes comme Aydın, Sinop et Samsun. Deux familles déportées ne pouvaient vivre dans la même ville et le même quartier. En d’autres termes, un programme d’assimilation a été mis en place. Près d’un millier de familles sont jetées dans les cachots d’Adana et de Zonguldak et abandonnées à la mort.
 
A cette époque, il y a un mandat d’Atatürk. Ce mandat rédigé après 1933 ordonne exactement ce qui suit : « Sa Sainteté ordonne dorénavant la capture des bandits vivants. » En d’autres mots, il dit, « Ne les tuez pas, capturez-les vivants ». Ils ont attrapé et enchaîné les villageois qui se sont réfugiés dans les montagnes et les ont envoyés dans ces cachots.
 
75% des personnes emmenées à Adana et à Zonguldak sont tuées. Par exemple, sur un millier de personnes envoyées dans la cachot d’Adana, seules 300 personnes peuvent revenir. 30 à 40 d’entre elles sont exécutées. La plupart de ces personnes sont condamnées à des peines de prison; Ils meurent de maladies infectieuses telles que le choléra, la typhoïde. Certains sont tués avec une piqûre toxique. J’ai obtenu le bloc-notes d’un témoin qui a traversé cette période. Il les a personnellement enregistrés. Dans le cahier, il est écrit : « Celui qui recevait la piqûre, ne pouvait pas voir le matin ».
 
La plupart des personnes envoyées à Zonguldak travaillent dans des mines de charbon. La plupart d’entre eux meurent à cause de mauvaises conditions de vie. La plupart des rapatriés meurent d’un cancer du poumon dû au charbon inhalé.
 
Une zone de Zilan a été complètement détruite. La région de Zilan a été déclarée « zone interdite » de 1930 à 1950. Tous les villages ont été évacués. Dans la région déclarée zone militaire, les chiens mangeaient les corps de leurs maîtres décédés. Quelqu’un m’a dit : « Les chiens avaient mangé tellement de gens qu’ils avaient une taille énorme. Leur psychologie avait changé. Ils attaquaient les gens en meute. »
 
Nous avons vu la même chose avec Taybet Ana*. Ses enfants ont dit : « Nous avons veillé pendant des jours pour que les chiens ne viennent pas manger le corps inanimé de notre mère. » Sur le front des Kurdes, il n’y a rien de changé des années 1930 aux années 2019. »
 
*Taybet Inan, une femme kurde de 57 ans, a été abattue à Silopi le 19 décembre 2015 par les forces armées turques qui ont empêché pendant sept jours ses proches de prendre son corps resté dans la rue.

KURDISTAN. Un opposant kurde d’Iran assassiné près d’Erbil

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IRAK / KURDISTAN – Siamand Shaboi, un opposant kurde d’Iran a été assassiné près d’Erbil, la capitale du gouvernement régional du Kurdistan. La famille de la victime accuse le régime iranien d’être derrière son assassinat.

Selon le rapport reçu par l’ONGn Hengaw, vers midi le mercredi 12 juillet 2023, le corps sans vie d’un membre du Parti démocratique du Kurdistan iranien, nommé Siamand Shaboi, originaire d’Oshnaviyeh (Shno), et membre du Parti démocratique du Kurdistan iranien (KDP-I), a été retrouvé dans un bâtiment en construction dans le village de « QaderAwa » du district de Baherka, situé à 10 kilomètres d’Erbil.

L’activiste kurde a reçu plusieurs balles dans le dos.

L’un des proches parents de Siamand Shaboi a déclaré à Hengaw : « Siamand Shaboi avait disparu depuis hier soir. Il a disparu d’une manière totalement inédite. Nous tenons les équipes terroristes de la République islamique d’Iran pour responsables de cet assassinat. »

Il convient de mentionner que, selon la déclaration de Siamand Shaboi, il a été menacé à plusieurs reprises par les agences de sécurité iraniennes au cours des dernières années, et récemment ses deux frères et son fils de 14 ans, Komar Shaboi, ont été arrêtés par les forces gouvernementales iraniennes.

Le vendredi dernier, deux autres membres du Parti démocratique du Kurdistan iranien, Luqman Aji et Adel Mohajer, tous deux originaires de Piranshahr, ont été assassinés aux premières heures de la matinée, à Qaladze, dans la province de Sulaymaniyah.

Hengaw

« L’adhésion de la Turquie à l’UE dépend de la question kurde »

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TURQUIE – Le député Saruhan Oluc appelle à une solution pacifique à la question kurde pour l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne.

Vice-président du groupe parlementaire du Parti de la gauche verte (Yesil Sol) et député d’Antalya, Saruhan Oluc considère le soutien du président turc Erdoğan à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN comme une déclaration extrêmement critique. Les engagements suédois de l’UE envers la Turquie sont purement diplomatiques.

Le nouveau Conseil OTAN-Ukraine s’est réuni pour la première fois aujourd’hui, le dernier jour du sommet de l’OTAN en Lituanie. À l’approche du sommet de Vilnius, le président ukrainien Zelenskyy a appelé à plus d’armes, à une invitation à rejoindre l’OTAN et à des garanties de sécurité. Le chef adjoint du Parti de la gauche verte (YSP), Saruhan Oluç, s’est exprimé lors d’une conférence de presse au parlement à Ankara sur les relations entre la Turquie et l’Ukraine, la visite de Zelenskyy, les discussions à l’OTAN et le processus d’adhésion à l’UE.

Oluç a déclaré : « Le président Erdoğan a déclaré que l’Ukraine méritait d’être membre de l’OTAN. Ce n’est pas une situation à ignorer. C’est une déclaration extrêmement critique non seulement pour l’Ukraine et la Russie, mais aussi pour les peuples de Turquie et d’Europe et pour leur avenir. Parce qu’aucun État membre de l’OTAN n’était disposé à admettre officiellement l’Ukraine dans l’OTAN. En particulier, lors du sommet de l’OTAN précédant l’invasion, il n’était pas prévu d’inclure l’Ukraine dans l’OTAN à court ou moyen terme. Ce débat s’est terminé à ce moment-là. Pourquoi Erdoğan a-t-il relancé le débat sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ? Les risques associés à cela doivent être discutés. L’admission de l’Ukraine dans l’OTAN signifie que l’OTAN et la Russie entreront en guerre. Cela signifie la 3e guerre mondiale. »

« Les critères de Copenhague doivent être remplis pour l’adhésion à l’UE »

L’engagement de la Suède à soutenir l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est purement diplomatique et n’a pas d’équivalent, a déclaré Oluç. S’adressant au gouvernement, Oluç a déclaré : « Si vous voulez l’adhésion à l’UE, vous remplissez les critères de Copenhague. Vous souhaitez rejoindre l’UE ? Lorsque l’UE a dit que vous deviez répondre aux critères de Copenhague, cela voulait-il dire que vous deviez faire appel à des administrateurs [nommés à la place des maires kurdes destitués par l’Etat]? Vous a-t-elle dit de vous opposer à la Commission de Venise pour cette raison ? Vous a-t-elle dit de contredire le Parlement européen et le Conseil ? L’UE vous a-t-elle dit de ne pas vous conformer aux arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme ? Vous a-t-elle dit de violer la Convention européenne des droits de l’homme répondre aux critères de Copenhague? Vous a-t-elle dit de remplir les prisons pour des raisons politiques ? Vous a-t-elle dit d’arrêter des journalistes ? Vous a-t-elle dit d’infliger des amendes aux chaînes de télévision et d’arrêter les journalistes de télévision ? A-t-il dit que vous devriez être sur la liste grise du Groupe d’action financière ? La Turquie a été inscrite sur la liste grise et accusée de ne pas avoir pris de mesures préventives contre le financement du terrorisme. A-t-elle dit de ne pas empêcher le blanchiment d’argent ? Est-ce dans les critères de Copenhague? L’UE a-t-elle dit de poursuivre les attaques contre les mères du samedi et de ne pas appliquer les décisions de la Cour constitutionnelle ? A-t-elle dit que vous devriez menacer de fermer la Cour constitutionnelle ? L’UE vous a-t-elle dit interdire le HDP et empêcher la représentation politique du peuple kurde dans la politique démocratique ? A-t-elle dit de ne pas réformer le système judiciaire et de retarder les grèves ? Vous a-t-elle dit d’empêcher l’utilisation du droit de réunion et de manifestation ? Vous a-t-elle dit de vous retirer de la Convention d’Istanbul pour appliquer les critères de Copenhague ? L’UE vous a-t-elle dit que dans les rapports d’étape du Parlement européen, qui sont importants pour les négociations avec l’UE, vous devez à chaque fois être fortement critiqué? Chaque fois qu’un rapport d’avancement est publié, le Département d’État publie une déclaration disant : « Ces rapports sont nuls et non avenus pour nous. L’UE vous a-t-elle dit que vous remplissiez les critères de Copenhague, si vous vous comportez ainsi ? Que répondez-vous à ces questions ? »

Oluç a déclaré qu’à moins que la mentalité des « critères d’Ankara » ne soit abandonnée, aucune mesure vers l’adhésion à l’UE ne peut être prise : « l’adhésion de la Turquie à l’UE dépend de la démocratisation, de l’État de droit et de la résolution de la question kurde ».

ANF

TURQUIE. Des soldats turcs torturent des bergers kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Des images de la violence des soldats contre plusieurs bergers kurdes du district de Licê, dans la province de Diyarbakir (Amed) ont été publiées sur les réseaux sociaux. Hanifi Yalavuz, l’un des bergers, a déclaré : « Ils nous ont accusés de leur avoir tiré dessus. Ils nous ont jetés par terre et nous ont donné des coups de pied à la tête. »

Quatre membres de la famille Yalavuz, qui travaillaient comme bergers dans le hameau de Metmûr (Kalkanlı) du quartier rural de Bêşiştê (Türeli) du district de Licê, ont été violentés par des soldats turcs. L’incident, qui se serait produit le 3 juin, a fait surface lorsqu’un utilisateur de TikTok nommé « Sergent-spécialisé Berk » a partagé les images avec le commentaire « vengeance » sur les réseaux sociaux.

Images partagées

Dans les images, on voit que 3 personnes menottées dans le dos et sont couchées au sol, et une personne parle à un soldat en position assise. On entend un civil étendu par terre dire : « Je dors ici pour du pain », et on entend un soldat prendre des photos dire : « Que Dieu vous… ».

Un berger raconte la violence subie

Hanifi Yalavuz, qui est apparu dans les images et est menotté dans le dos, a raconté à l’agence Mezopotyama (MA) ce qui s’est passé. Yalavuz a déclaré: « Nous étions sortis avec les animaux la nuit. Des affrontements [armés] ont éclaté à 03h20, et quand ils se sont calmés, ils nous ont rattrapés. Ils nous ont accusés de leur avoir tiré dessus. Ensuite, ils nous ont jetés par terre et nous ont menottés. Ils nous ont torturés et insultés. Ils nous ont donné des coups de pied dans la tête. » 

Des responsables militaires demandent des excuses

Précisant qu’ils se sont plaints au poste de police du quartier après avoir subi des violences, Yalavuz a déclaré : « Ils m’ont appelé au poste de police le lendemain. Ils ont dit : « On ne le savait pas. Ils vous ont torturés et insultés. Nous allons les punir en conséquence. » Ensuite, ils m’ont libéré. Celui qui parle dans la vidéo, c’est moi. J’ai parlé plus mais ils l’ont coupé. J’ai dit que je travaillais jour et nuit pour gagner de l’argent. Nous gardons les animaux pour gagner notre pain. Nous y sommes depuis environ un mois et demi. »

Agence Mezopotamya

TURQUIE. Libération de 15 journalistes kurdes détenus depuis 13 mois

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TURQUIE / KURDISTAN – 18 journalistes kurdes accusés de « terrorisme » ont été libérés par un tribunal turc de Diyarbakır (Amed) après 13 mois de détention provisoire.

La première audience de l’affaire dans laquelle 18 journalistes – dont 15 sont emprisonnés – sont jugés, a repris aujourd’hui au 4e tribunal pénal de Diyarbakır.

Dans le cadre d’une enquête menée par le parquet général de Diyarbakır, 22 personnes, dont 20 journalistes, ont été arrêtées lors de perquisitions de maisons et de médias dans de nombreuses villes du centre d’Amed le 8 juin 2022. Parmi les personnes arrêtées, il y a le coprésident de l’Association des journalistes Dicle-Fırat (DGF), Serdar Altan, rédacteur en chef de l’agence Mezopotamya Aziz Oruç, rédacteur en chef du journal kurde Xwebûn, Mehmet Ali Ertaş, les journalistes Zeynel Abidin Bulut, Ömer Çelik, Mazlum Doğan Güler, İbrahim Koyuncu, Neşe Toprak, Elif Üngür, Abdurrahman Öncü, Suat Doğuhan, Remziye Temel, Ramazan Geciken, Lezgin Akdeniz et Mehmet Şahin ont été emprisonnés 8 jours plus tard pour de prétendues accusations de terrorisme.

Les journalistes emprisonnés ont comparu pour la première fois devant le tribunal après 13 mois de détention. L’audience en cours depuis hier a été surveillée par l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG), la Plateforme des femmes journalistes de Mésopotamie (MKGP), l’Union des journalistes de Turquie (TGS), l’Association des journalistes contemporains (ÇGD), le DİSK Basın-İş, le MLSA, le Comité de protection des journalistes (CPJ), des représentants de nombreuses organisations professionnelles, ainsi que des avocats des cabinets d’avocats d’Amsterdam, des organisations juridiques telles que l’Amed Bar Association, l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), des représentants de MED-DER et de l’IHD et des députés du Parti de la gauche verte, HDP, etc.

L’audience d’aujourd’hui s’est poursuivie avec la défense des journalistes qui ont protesté contre l’acte d’accusation pour les avoir qualifiés de terroristes et ont juré de continuer à faire du journalisme et de défendre leur travail.

« Nous ne sommes pas ici pour rendre compte de ce que nous avons fait, mais pour demander des comptes à ceux qui nous accusent », ont déclaré les journalistes.

Mehmet Çelik, qui a pris la parole en tant que témoin, a déclaré qu’il n’avait été témoin d’aucun crime commis dans les médias et les entreprises accusés.

Suite à la défense des journalistes, le procureur a demandé le maintien de l’incarcération des journalistes au motif des « éléments de preuve disponibles ».

Le tribunal a ordonné la remise en liberté de tous les journalistes emprisonnés qui restent soumis à un contrôle judiciaire.

#JournalismIsNotACrime
#GazetecilikYargılanamaz
#ÖzgürBasınSusturulamaz

TURQUIE. 2e jour du procès de 18 journalistes kurdes

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TURQUIE / KURDISTAN – Aziz Oruç, un des 18 journalistes kurdes jugé.e.s depuis hier à Diyarbakir (Amed): « Si vous êtes journaliste, vous êtes un terroriste ! 400 jours plus tard, nous comparaissons devant un tribunal. C’est en soi le résumé de la situation. Nous ne sommes pas prison depuis 400 jours pour avoir commis un crime. »

18 journalistes, dont 15 emprisonnés, devant le juge après 13 mois : « Le journalisme est en procès »

La première audition de 18 journalistes, dont 15 ont été arrêtés le 8 juin 2022, dans le cadre de l’enquête basée à Diyarbakır, a débuté hier matin devant la 4e Haute Cour pénale de Diyarbakır.

Le premier jour de l’audience, il a été révélé que l’épouse du procureur, qui avait préparé l’acte d’accusation des journalistes, faisait partie du jury. Les avocats ont exigé le refus du juge. Le président du tribunal a rejeté la demande.

La première audience de l’affaire dans laquelle 18 journalistes – dont 15 sont emprisonnés – sont jugés, a débuté aujourd’hui devant le 4e tribunal pénal de Diyarbakır.

L’audience se poursuit aujourd’hui. Mardi, les journalistes Ömer Çelik, Mehmet Ali Ertaş, Serdar Altan, Mehmet Şahin et Zeynel Abidin Bulut (tous en prison) ont fait leur défense en kurde et ont déclaré que la presse kurde, le journalisme kurde et les médias qui parlent de la question kurde.

Serdar Altan : C’est une opération spéciale

Après la lecture du résumé de l’acte d’accusation, Serdar Altan, le coprésident de l’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG), a pris la parole pendant 45 minutes. Il a parlé de la pression exercée sur la presse depuis la période ottomane jusqu’à aujourd’hui. Rappelant Hasan Fehmi, tué le 6 avril 1909, il dit que les journalistes ont toujours été menacés dans cette région.

« Ceux qui n’acceptaient pas l’existence des Kurdes et de la presse kurde à l’époque, ne l’acceptent pas aujourd’hui. »

Altan a déclaré qu’ils avaient été arrêtés le 8 juin 2022 et placés en détention provisoire quelques jours plus tard. Il a ajouté que lui et ses amis avaient été injustement détenus alors qu’ils préparaient la commémoration de leur ami journaliste Hafız Akdemir, tué par le Hezbollah turc le 8 juin 1992.

Altan a poursuivi : « Le fait que nous ayons été placés en garde à vue le jour où notre ami a été tué montre qu’il s’agissait d’une opération spéciale. Ce n’est pas une opération ordinaire. Ils ont désigné un procureur spécial. Notre période de détention a été prolongée à 8 jours. . Une ordonnance de confidentialité a été prononcée sur le dossier. La police est venue et n’est pas sortie des établissements où nous travaillons pendant un mois. Du matériel et du matériel de journalisme ont été saisis et considérés comme des éléments du crime. »

Altan a ajouté: « Nous sommes venus au tribunal non pas pour rendre compte, mais pour vous demander des comptes. Pourquoi nous avez-vous éloignés de notre bien-aimé, des rues, de notre occupation pendant 13 mois? »

Ömer Çelik : les programmes d’information considérés comme une infraction pénale

Le journaliste Ömer Çelik s’est également défendu en kurde. Il a dit qu’ils n’acceptaient pas les accusations et a ajouté : « Je veux parler de ce que comprend l’acte d’accusation. La diffusion d’un programme est-elle un crime ? Le procureur a pointé le terme « ethnique » liés aux discussions sur le problème kurde.

Çelik a poursuivi : « Diffuser dans notre langue maternelle est un crime, selon le procureur. Cependant, il s’agit d’un droit mondial. J’ai réalisé de nombreuses émissions, mais six d’entre elles ont été incluses dans les accusations. Turquie. C’est un programme auquel de nombreux politiciens turcs ont participé. Comment cela peut-il être une infraction pénale ? »

Bulut : les journalistes kurdes dénoncent les massacres

Zeynel Abidin Bulut s’est également défendu en kurde. Il a dit que sans les journalistes kurdes, aucun des massacres comme celui de Ceylan Önkol, Uğur Kaymaz ou Roboski ne serait connu. Tout cela a été prouvé par les journalistes kurdes, a déclaré Bulut au tribunal et a déclaré que « c’était ce qui dérangeait le gouvernement et l’État » .

Mehmet Ali Ertaş : C’est tout le peuple kurde qui est jugé

Mehmet Ali Ertaş s’est également défendu en kurde et a déclaré: « Nous sommes ici aujourd’hui à cause des programmes d’information que nous avons réalisés en kurde. Il existe un seul journal en kurde et il est jugé ici aujourd’hui. Cela signifie que c’est les valeurs des Kurdes qui sont jugées ici. On nous dit que nous ne pouvons pas défendre les valeurs de notre peuple. »

Le journaliste Mehmet Şahin, également enseignant licencié après la tentative de coup d’État du 15 juillet 2015, s’est exprimé en kurde et a déclaré : « Je parle ici la langue de ma mère. Les journalistes kurdes subissent l’oppression comme d’habitude. »

Dans la défense de la première audition de 18 journalistes, dont 15 étaient détenus à Diyarbakır, il y a 13 mois, il a été souligné que celui qui était jugé était le journalisme. Le procès, qui a débuté hier, se poursuit aujourd’hui.

ANF

TURQUIE. Une femme torturée et tuée à Mardin

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TURQUIE / KURDISTAN – Hindirun Aydoğan, une femme kurde originaire de Qamishlo, a été torturée puis assassinée par son mari à Mardin / Kiziltepe.

Hindirin Aydoğan (45 ans), vivant dans le district de Qoser (Kızıltepe) à Mêrdîn, a été assassinée par son mari Zeki Aydoğan. Selon les informations reçues, lorsque Hindirin Aydoğan a voulu rejoindre sa famille vivant dans la ville de Qamishlo, au Rojava, dans le nord de la Syrie, été torturée, puis assassinée par son mari Zeki Aydoğan qui a pris la fuite.

Hindirun Aydogan, qui a été transportée à l’hôpital, n’a pas pu être sauvée malgré l’intervention. La victime aurait des traces de torture sur son corps.

Au moins 600 femmes ont été victimes de féminicides au cours des 2 années qui ont suivi le retrait de la Turquie de la Convention d’Istanbul, tandis qu’au moins 400 autres femmes sont mortes dans des circonstances suspectes à travers le pays, y compris dans le Kurdistan de Turquie.

 

TURQUIE. Inquiétudes pour la vie de la prisonnière politique Özge Özbek

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TURQUIE – La prisonnière politique kurde atteinte de tumeur cérébrale, Özge Özbek a été hospitalisée suite à une hémorragie cérébrale. Mais elle a de nouveau été envoyée à la prison, malgré les mises en garde du médecin de l’hôpital qui voulaient l’opérer d’urgence. En Turquie, l’année dernière, plusieurs prisonniers malades sont morts en prison ou peu de temps après leur libération.

Bien que le médecin de l’hôpital ait dit à Özge Özbek, une détenue gravement malade de la prison pour femmes de Sincan, que la tumeur au cerveau avait grossi et qu’elle avait besoin d’une intervention chirurgicale urgente, elle a été ramenée à la prison.

Özge Özbek, détenue à la prison pour femmes de Sincan et opérée d’une tumeur au cerveau, s’est évanouie le 10 juillet. Ozbek, qui s’est cogné la tête contre le sol et a été transporté à l’hôpital, a été informée par le médecin de l’hôpital que sa tumeur au cerveau avait grossi et qu’elle avait besoin d’une intervention chirurgicale d’urgence. Cependant, Özbek a été ramenée en prison par les soldats malgré les avertissements des médecins.

Özgür Özbek, l’époux d’Özbek, a déclaré : « Tous les lundis, Özge nous appelait. Nous étions inquiets quand elle ne nous a pas appelés ce jour-là. Nous avons fouillé la prison vers les heures de la nuit. Il a dit qu’elle avait été emmenée à l’hôpital de la prison. Nous avons parlé à Özge plus tard, et elle a dit qu’elle s’était évanouie et s’était cognée la tête. Elle a dit qu’elle avait été emmenée à l’hôpital et qu’après l’examen et l’examen, la tumeur dans son cerveau avait grossi et qu’elle avait été emmenée en prison par les gardes, bien que le médecin ait dit qu’elle avait besoin d’une intervention chirurgicale d’urgence dans un autre hôpital. Elle a des étourdissements et des vomissements constants. »

CE QUI S’EST PASSÉ?

Özbek, qui a été condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste [PKK] » en 2011 par la 11e Haute Cour pénale d’Ankara, a subi une opération à ciel ouvert à l’hôpital Acıbadem d’Istanbul le 27 octobre 2020 en raison d’une tumeur au son cerveau. Après l’opération, la peine d’Özbek a été confirmée par la Cour suprême. À la suite de la demande de report d’exécution, le rapport du conseil de santé de l’hôpital de formation et de recherche du ministère de la Santé de Darıca daté du 24 décembre 2021 a conclu qu’Özbek ne pouvait pas rester en prison. Cependant, malgré le rapport du Conseil de la santé, l’Institut de médecine légale d’Istanbul (ATK) a publié un rapport sur Özbek selon lequel elle pouvait rester en prison.

Via l’agence Mezopotamya

 

Manifestation kurde contre le centenaire du Traité de Lausanne

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Avec le traité de Lausanne en 1923, le Kurdistan est transformé en colonie internationale. A l’occasion du 100e anniversaire de la signature, la manifestation « 100 ans de division coloniale du Kurdistan – 50 ans de lutte pour la libération » aura lieu le 22 juillet.

« Le Traité de Lausanne est la décision de génocide des peuples du Kurdistan! »

Le 22 juillet prochain, la communauté kurde défilera dans la capitale vaudoise pour dénoncer le centenaire du Traité de Lausanne. Les participants se donnent rendez-vous à 11h30 sur la place de la Navigation. Le cortège partira à 13h30. Rappelons que ce traité, résultant de la Première Guerre mondiale, a précisé les frontières de la Turquie moderne tout en sacrifiant les aspirations d’indépendance des communautés kurde et arménienne.

Le traité de Lausanne, signé le 24 juillet 1923 entre la Turquie et la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon, la Grèce, la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, redessine les frontières et définit les pays et confirme la seule revendication de la Turquie sur l’Asie Mineure. Ce faisant, il légalise l’expulsion de la population gréco-chrétienne, qui avait déjà largement eu lieu, ainsi que l’anéantissement de la nation arménienne – et approuve diplomatiquement le cantonnement du Kurdistan.

Après que les Kurdes aient obtenu le droit à l’autodétermination par le traité de Sèvres de 1920 – conclu entre les alliés de la Première Guerre mondiale l’Angleterre, la France et l’Italie et la Turquie ont ensuite établi la division du Kurdistan dans le traité de Lausanne, dont les parties anatolienne, irakienne et syrienne (mais pas la partie occupée par l’empire perse) appartenaient auparavant à l’Empire ottoman. Cela a initié la politique systématique de négation, d’assimilation et d’ethnocide contre le peuple kurde et a transformé le Kurdistan en une colonie internationale.

100 ans d’état de non-existence

En 2023, les Kurdes saisiront le centenaire du traité comme une opportunité pour fournir des informations sur son contexte et ses graves conséquences pour la société kurde dans les quatre parties de leur patrie, qui perdurent à ce jour, et pour protester contre la circonstance forcée de la politique et l’inexistence légale. Depuis des mois, divers événements se déroulent en Suisse concernant le traité de Lausanne et la demande de la communauté kurde aux États responsables de corriger et de résoudre les problèmes découlant de l’accord. Une manifestation de grande envergure est prévue le 22 juillet à Lausanne, qui portera la devise « 100 ans de division coloniale du Kurdistan – 50 ans de lutte pour la libération » et sera soutenue par la campagne internationale Défend Kurdistan.

Politique de famine, de torture, de déni et d’assimilation

« Une période sombre a commencé au Kurdistan après la signature du traité de Lausanne. De 1925 à 1938, des centaines de milliers de personnes furent victimes de massacres et d’expulsions dans la partie nord. Des politiques de famine, de torture, de déni et d’assimilation ont été introduites dans toutes les zones de peuplement kurdes. Dans le sud du Kurdistan, le traité de Lausanne a été suivi du génocide de l’Anfal dans les années 1980, qui a fait plus de cent mille morts. À Halabja, l’équivalent kurde de Guernica, l’armée de l’air irakienne a mené une attaque au gaz toxique allemande qui a tué au moins 5 000 personnes. Au moins 7 000 personnes ont été blessées, dont certaines sont en mauvaise santé à ce jour. Au Kurdistan oriental, le régime brutal et soutenu par l’Occident du Shah de Perse et, dans les années 1980, les nouveaux dirigeants islamistes ont perpétré de nombreux massacres de personnalités de premier plan de la lutte de libération kurde et des révolutionnaires de Şîno, Mahabad et Sine. Le régime nationaliste Baas en Syrie a tenté d’éradiquer l’existence kurde dans le nord du pays en expulsant des centaines de milliers de personnes du Rojava et en mettant systématiquement en œuvre un projet de colonisation pour arabiser les zones de peuplement kurdes.

Les conséquences du traité sont encore perceptibles aujourd’hui

Les conséquences du traité de Lausanne se font encore douloureusement ressentir aujourd’hui pour le peuple du Kurdistan. Les barbelés et les champs de mines qui marquent encore les frontières des quatre parties du Kurdistan 100 ans après la signature, et les nombreuses chambres de torture n’en sont que les plus visibles. À ce jour, des familles sont séparées par des clôtures et des murs, des Kurdes sont tués en tentant de franchir les frontières et des villes entières sont déchirées en deux par des frontières tracées au hasard. Le traité de Lausanne est un poignard au cœur du Kurdistan et constitue la base de la politique centenaire de négationnisme et de génocide qui se poursuit aujourd’hui dans les attaques meurtrières du fascisme turc contre les territoires libérés du Rojava, Shengal, Maxmur et les montagnes libres du Kurdistan.

Le Kurdistan est le coeur de la révolution

Cependant, au cours des 100 années qui se sont écoulées depuis le jour de sa signature, le peuple kurde a défendu son existence en résistant sans relâche à des dizaines de régimes dictatoriaux. Avec sa lutte ininterrompue depuis 1978, le Mouvement de Libération du Kurdistan a élevé la résistance dans la région multiethnique du Kurdistan au plus haut niveau. Il a créé une culture de résistance invincible, et aujourd’hui les idées de ce mouvement et de son cerveau Abdullah Öcalan montrent non seulement aux peuples du Kurdistan et du Moyen-Orient, mais aussi aux peuples du monde entier qu’un autre monde est possible. Au Kurdistan, cœur de la révolution du XXIe siècle, une nouvelle vague d’internationalisme se répand dans le monde.

Après 100 ans d’exploitation, de massacres et de résistance, les Kurdes viennent à Lausanne en Suisse cette année pour le dire une fois pour toutes : Même après 100 ans, le Traité de Lausanne ne sera pas accepté ! Après 100 ans, il est temps de tracer une ligne et de mettre fin à l’ère de la domination et de l’occupation étrangères. Le Traité de Lausanne est un traité dicté par-dessus la tête des peuples de la région et n’a aucune légitimité.

En tant qu’amis du peuple kurde, nous serons à ses côtés dans les rues de Lausanne. Nos combats sont similaires. C’est pourquoi nous, l’Initiative pour la défense du Kurdistan, appelons à une participation internationaliste à la manifestation historique de Lausanne le 22 juillet 2023. Nous invitons toutes nos structures de solidarité et nos compagnons à rejoindre le grand bloc internationaliste.

Lieu du rassemblement : Place de la Navigation / Lausanne / Suisse
Début du rassemblement: 11h30
Début de la manifestation : 13h

ANF

TURQUIE. Libération d’une personnalité salafiste de premier plan

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TURQUIE – Halis Bayancuk, également connu sous le nom d’Abu Hanzala, le chef du groupe salafiste Tavhid et Sunnah, a été libéré hier. Il est le fils de Hacı Bayuncuk, l’une des figures éminentes du Hezbollah turc créé par l’État pour écraser la révolte kurde et qui a perpétré des centaines d’assassinats ciblés dans les années 1990.

Bayancuk avait été condamné à 12 ans et 6 mois de prison pour avoir « créé ou dirigé une organisation terroriste armée ». Lors d’une audience en mai, le tribunal avait décidé de fusionner trois affaires contre lui.

La revue du groupe, Tevhid Magazine, a déclaré sur les réseaux sociaux : « Hodja Halis Bayancuk, qui est connu pour ses centaines d’articles dans Tevhid Magazine et plus d’un millier de séminaires audiovisuels (…). Sa détention en cours a pris fin avec la décision de libération d’aujourd’hui. »

L’affaire

La 16ème cour pénale lourde de Bakırköy avait condamné Bayancuk à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à l’organisation terroriste armée al-Qaïda ».

La Cour de cassation a annulé le verdict et renvoyé l’affaire devant la 16e cour pénale de Bakırköy, où le procès s’est poursuivi. Entre-temps, la 2e cour pénale lourde de Sakarya avait condamné Bayancuk à 12 ans et 6 mois de prison pour avoir « créé ou dirigé une organisation terroriste armée », faisant référence à l’Etat islamique.

Le tribunal avait acquitté Halis Bayancuk de « violation de la constitution » faute de preuves suffisantes.

La 2e chambre pénale de la Cour régionale de justice d’Istanbul avait renvoyé l’affaire au motif qu’il pourrait y avoir un lien entre le verdict de la 2e cour pénale lourde de Sakarya et d’autres affaires ouvertes contre Bayancuk pour des crimes similaires devant d’autres tribunaux en Turquie.

Après le retour, lors de l’audience tenue au 2e tribunal pénal de Sakarya, le procureur avait demandé que l’affaire soit fusionnée avec l’affaire en cours devant le 16e tribunal pénal d’Istanbul Bakırköy et que son arrestation soit poursuivie. Le tribunal avait décidé en conséquence.

Au stade du procès, le dossier a été transmis à la 5e chambre pénale de la Cour de cassation pour la fusion des affaires au 2e tribunal pénal de Sakarya et au 16e tribunal pénal de Bakırköy. La chambre avait décidé de fusionner les affaires.

Après la décision de fusion, le 2ème tribunal pénal lourd de Sakarya avait également condamné le prévenu Halis Bayancuk à 12 ans et 6 mois de prison pour « création ou direction d’une organisation terroriste armée » le 18 septembre 2020.

Le 10 novembre 2020, il a été demandé que Bayancuk soit condamné à une peine allant jusqu’à 22 ans et 6 mois de prison pour « création et direction d’une organisation terroriste armée » dans l’affaire où il a été jugé dans le cadre d’Al-Qaïda.

Bayancuk a également été condamné à 12 ans et 6 mois de prison pour « création et direction d’une organisation terroriste armée » dans l’affaire où il a été jugé dans le cadre d’Al-Qaïda le 8 février 20212.

Le dossier dans lequel Halis Bayancuk a été condamné a été infirmé lors de l’audience tenue à la Cour suprême d’appel le 28 décembre 2022.

À propos de Halis Bayancuk

Halis Bayancuk est né à Diyarbakır en 1984. Il est le fils de Hacı Bayuncuk, l’une des figures éminentes du Hezbollah, également connu sous le nom de Hezbollah kurde, un groupe armé qui a perpétré des centaines d’assassinats ciblés dans les années 1990.

Contrairement à la ligne islamique traditionnelle, il considère la relation religion-État comme une question de foi. Il croit que la règle de la charia est obligatoire et qu’elle devrait être sous la direction d’un calife. Toute autre forme officielle de gouvernement est le taghut (celui qui se rebelle contre Dieu), contrairement au tavhid.

Dans sa vidéo publiée en 2014, il a déclaré à propos de l’EI : « L’EI, ce sont nos frères musulmans. Nous considérons chaque attaque contre eux comme une attaque contre nous. Je crois que cette guerre est une guerre de foi. Je suis aux côtés de mes frères. »

Il a été détenu, arrêté puis relâché à plusieurs reprises dans le cadre d’enquêtes sur al-Qaïda et l’Etat islamique.

Le groupe Tavhid et Sunnah, dirigé par Bayancuk basé à Istanbul Bağcılar, a des publications telles que Maison d’éditions Tevhid, les sites internet tevhiddersleri.org, tevhidgundemi.com, magazine Tevhid et la chaîne YouTube Halis Bayancuk Hoca.

Bianet