Accueil Blog Page 4

SPORT. Les supporters de Zakho élu·es « Meilleurs fans de l’année 2025 »

0

MONDE. La Fédération internationale de football (FIFA) a décerné le prix du « Meilleurs fans de l’année 2025 » aux fans de l’équipe kurde Zaxo (Zakho FC) basé au Kurdistan d’Irak. Les sympathisant·es de Zakho ont été récompensé·es pour leurs efforts visant à aider les enfants malades.

Les supporters du club kurde Zaxo SC (également orthographié Zakho SC) ont reçu le prix FIFA des Meilleurs Supporters 2025. Ce prix récompense un geste émouvant lors d’un match de Premier League en mai dernier, lorsque des milliers d’ours en peluche ont été jetés sur le terrain en signe de soutien aux enfants atteints de cancer. Cette action a suscité un émoi mondial. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, les a personnellement félicités dans un message vidéo publié sur Instagram : « Pour ce geste et les émotions qu’il a suscitées, vous méritez amplement le prix FIFA des Meilleurs Supporters 2025. »

La solidarité internationale a contribué à la victoire

Le président de Zaxo SC, Ammar Farhad, était submergé par l’émotion après l’annonce du prix : « Je suis indescriptible… nous savons maintenant que nous avons gagné. » Il a remercié la communauté kurde du monde entier, qui a largement contribué à ce succès grâce au vote en ligne.

En novembre, la FIFA a désigné le Zaxo SC comme l’un des trois finalistes. Les deux autres nominés étaient le supporter espagnol Manuel Cáceres, batteur emblématique de l’équipe nationale pendant des décennies, et le supporter argentin Alejandro Ciganotto, connu pour ses longs périples à travers l’Amérique du Sud afin de suivre son club, le Racing Club.

Le soutien politique du Kurdistan et de l’Irak

Le président de la région du Kurdistan irakien (KRI), Nechirvan Barzani (KDP), a lancé un appel public au soutien à la mi-novembre. Le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Sudani, et le président de l’Union patriotique du Kurdistan (PUN), Bafel Talabani, ont également mené une campagne active. Le Zaxo SC, fondé en 1987, évolue en première division irakienne.

PARIS. Commémorations d’Evîn Goyî, Mir Perwer et Abdurrahman Kızıl

0

PARIS – La diaspora kurde rendra hommage à Emine Kara (Evîn Goyî), au chanteur Mehmet Şirin Aydın (Mîr Perwer) et Abdurrahman Kizil assassinés à Paris le 23 décembre 2022.

Des commémorations et des actions de protestation sont organisés chaque année pour rendre hommage à Sakine Cansız, cofondatrice du PKK, Fidan Doğan militante franco-kurde et Leyla Şaylemez militante germano-kurde, assassinées à Paris le 9 janvier 2013, et à Emine Kara (Evîn Goyî), une responsable du Mouvement des femmes kurdes, au chanteur Mehmet Şirin Aydın (Mîr Perwer) et Abdurrahman Kizil assassinés à Paris le 23 décembre 2022.  assassinés le 23 décembre 2022.

Les préparatifs ont commencé pour les différents événements qui se tiendront cette année sous le slogan « Vérité pour la justice ». Dans un premier temps, une cérémonie de commémoration de masse sera organisée le 23 décembre, à l’occasion du 3e anniversaire du second massacre de Paris, à la salle Espace Venise de Sarcelles, en région parisienne. 

Dans ce contexte, les membres de TEV-ÇAND Paris se sont réunis au Centre culturel kurde Ahmet Kaya et ont lancé un appel à participer aux actions.

Dans la déclaration, l’accent a été mis sur l’importance pour le public et les cercles de soutien de s’approprier les actions de cette année afin de commémorer les personnes tuées, de dénoncer légalement les auteurs des massacres et de les tenir responsables. (ANF)

KURDISTAN. Ayşe Şan sera commémorée à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition

0

TURQUIE / KURDISTAN – Ayşe Şan (Eyşe Şan), reine de la musique kurde ayant subi la double oppression (le patriarcat et le colonialisme) en tant que femme et kurde, sera commémorée à Diyarbakir (Amed) à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition.

La municipalité métropolitaine d’Amed commémorera Ayşe Şan, figure emblématique de la musique kurde, à l’occasion du 29e anniversaire de sa disparition. Un événement de deux jours, comprenant théâtre, table ronde et concert, sera organisé par le Département de la Culture, des Arts et des Affaires sociales les 17 et 18 décembre. Durant ces deux jours, la vie, l’œuvre et l’héritage d’Ayşe Şan pour la musique kurde seront abordés sous différents angles.

Un concert avec 20 artistes 

Le programme commémoratif débutera par une représentation théâtrale le 17 décembre à 18h30 à la salle culturelle Ali Emiri. La pièce, écrite par Berfin Zenderlioğlu et retraçant la vie d’Ayşe Şan, sera présentée au public.
 
Le deuxième jour du programme, une cérémonie commémorative aura lieu sur la tombe d’Ayşe Şan au cimetière de Yeniköy, le 18 décembre à 13h00. Le même jour, à 18h00, une table ronde intitulée « La vie musicale d’Ayşe Şan » se tiendra à la salle culturelle Ali Emiri. Animée par Saliha Ayata, cette table ronde comprendra des présentations de Berfin Zenderlioğlu intitulée « Une musicienne et artiste : Ayşe Şan » et de Zeynep Yaş, directrice du département de la Culture, des Arts et des Affaires sociales, intitulée « La vie d’Ayşe Şan et sa place dans la musique kurde ».
 
À l’issue de la table ronde, un concert exceptionnel présentant des œuvres d’Ayşe Şan aura lieu à 19h30. Avec 25 artistes sur scène, la voix et la musique d’Ayşe Şan résonneront à nouveau à Amed (Diyarbakır).
 
Ayse San

Ayşe Şan (Eyşe Şan), reine de la musique kurde ayant subi la double oppression (le patriarcat et le colonialisme) en tant que femme et kurde, nous a quitté le 18 décembre 1996 à l’âge de 58 ans.
 
Née à Diyarbakır (Amed), Eyşe  est considérée comme l’une des plus grands chanteurs de la musique kurde contemporaine.
 
Le père d’Eyşe était un dengbêj (conteur kurde traditionnel). Eyşe commence à chanter à soirées de chant traditionnels, puis, à partir de 1958, malgré l’opposition de sa famille, a se produire en public.
 
Après une tentative infructueuse de mariage, qui lui avait été imposé, elle s’est installée à Antep (Dilok), où elle a commencé à enregistrer des chansons turques pour la radio locale, chanter en kurde étant alors interdit. Puis, elle est partie à Istanbul, où elle enregistre son premier album en langue kurde en 1963. La première chanson qui contribue à sa notoriété est Ez Xezalım [Je suis une gazelle]. En 1972, suite à des tracas administratifs, elle s’est installée en Allemagne. Une de ses chansons les plus connues, Qederê [Oh le destin], est écrite après la mort de sa fille de 18 mois.
 
En 1979, elle s’est rendue au Kurdistan irakien, où elle a rencontré de nombreux musiciens et chanteurs kurdes telles que Mihemed Arif Cizîrî, Îsa Berwarî, et Tahsin Taha. Le morceau d’Arif Cizîrî, Eysana Elî, lui est dédiée. À partir de années 1980, elle s’est installée à Izmir. Dans les années 1990, elle écrit en réaction à l’oppression des Kurdes des chansons telles que Werin pêsmerge [Venez les combattants kurdes]. Elle a écrit également des chansons sur la condition des femmes telles que Derdê hewîyê [Chagrin de polygamie] ou encore Hey wax dayê [Ô mère]. tout sa vie, elle a dû faire face à la double oppression (le patriarcat et le colonialisme).
 

Ayse San est décédée d’un cancer à Izmir le 18 décembre 1996, laissant derrière elle un précieux et magnifique héritage artistique pour les générations futures. Elle avait exprimé comme dernière volonté d’être enterrée à Amed. Ce souhait a été exaucé cet été, 29 ans après sa mort.

 

TURQUIE. Rafle des membres d’une association féministe à Istanbul

0

TURQUIE – ISTANBUL – Onze femmes ont été arrêtées dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet d’Istanbul pour « appartenance à une organisation [terroriste] », signale l’agence kurde Mezopotamya.

Onze femmes ont été interpellées dans le cadre d’une enquête menée par le parquet d’Istanbul contre une association féministe « Kaktüs » (Cactus). Le parquet avait émis des mandats d’arrêt à l’encontre de 21 femmes. Lors de perquisitions simultanées menées à 19 adresses, 11 femmes ont été placées en garde à vue.

Dans un communiqué publié par le parquet d’Istanbul concernant cette affaire, il a été indiqué qu’à la suite de l’examen de documents numériques saisis lors de perquisitions menées dans les locaux de l’association « Kaktüs », affiliée au Mouvement des jeunes femmes libres (ÖGK), des mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de 21 personnes pour « appartenance à une organisation [MLK-P]* ». Le parquet a précisé qu’après l’émission de ces mandats, des perquisitions ont été menées aux domiciles de 19 personnes aux premières heures du matin, aboutissant à l’arrestation de 11 personnes, à la perquisition de 8 autres et à l’identification de 2 personnes se trouvant à l’étranger.

*Le Parti communiste marxiste-léniniste (en turc : Marksist-Leninist Komünist Partisi, MLKP)

Les femmes kurdes d’Europe fondent la plateforme de l’unité nationale

0

EUROPE – Dans le but de mutualiser les ressources et de renforcer le rôle politique des femmes kurdes en exil, l’« Initiative pour l’unité des femmes kurdes en Europe » a lancé une plateforme commune lors d’une conférence récente organisée aux Pays-Bas.

Sous la devise « L’unité des femmes kurdes sur la voie d’un Kurdistan libre », plus de 150 femmes kurdes de différents pays ont participé à la première conférence de l’« Initiative pour l’unité des femmes kurdes en Europe », les 12 et 13 décembre. L’événement s’est déroulé à Diessen, aux Pays-Bas. L’initiative a depuis publié une déclaration finale détaillée présentant ses orientations programmatiques.

Selon les organisatrices, la conférence visait à promouvoir l’unité politique des femmes kurdes en exil en Europe, à élaborer des stratégies communes dans la lutte pour l’égalité et l’autodétermination nationale, et à renforcer les échanges transnationaux. Elle s’inscrivait dans le contexte de leur expérience de déplacement collectif et de migration suite à la division et à l’occupation du Kurdistan.

Programme adopté, conseil exécutif élu

La résolution centrale de la conférence est la création d’une plateforme permanente pour l’unité nationale des femmes kurdes en Europe, dont les travaux seront coordonnés par un conseil exécutif de 21 membres. « Malgré les migrations forcées et les attaques incessantes contre notre identité, nous n’avons jamais perdu espoir en un Kurdistan libre », affirme la déclaration finale. Face à l’actualité politique, les participantes soulignent la nécessité d’une réponse unie des femmes kurdes contre la répression, la militarisation et les discriminations structurelles.

Unité par-delà les frontières, défense de toutes les parties du Kurdistan

Cette déclaration réaffirme l’engagement de la plateforme en faveur d’une solution politique à la question kurde au Kurdistan du Nord (Turquie), de la protection des autonomies existantes au Kurdistan du Sud (Irak) et au Rojava (Syrie), et du renforcement de la résistance à la répression au Kurdistan oriental (Iran). L’accent est mis en particulier sur la défense collective des droits des femmes, la lutte contre les violences et les féminicides, l’action diplomatique au niveau de l’UE et le développement d’une économie kurde féministe indépendante en exil.

Multilinguisme, archives, travail éducatif

Par ailleurs, la plateforme annonce son intention d’organiser des programmes éducatifs, des séminaires et des ateliers sur les migrations, la langue, la culture et l’économie, à court, moyen et long terme. Ces événements se dérouleront dans les trois principaux dialectes kurdes (kurmandji, sorani et zazaki). La création d’archives collectives de femmes, destinées à préserver leurs expériences, documents et souvenirs, est également prévue.

Solidarité avec les victimes des inondations, appel à une conférence nationale des femmes

Dans leur déclaration, les participantes ont exprimé leur solidarité avec les victimes des inondations au Kurdistan du Sud et ont lancé un appel à l’aide. Elles ont conclu en demandant la tenue d’une conférence nationale des femmes à l’échelle pankurde afin d’approfondir le processus d’unité en cours. (ANF)

IRAN. 4 Kurdes, dont un adolescent, raflés à Oshnavieh

0

IRAN / ROJHILAT – Le 14 décembre, le régime iranien a arrêté au moins 4 civils kurdes, dont un adolescent, à Oshnavieh (Shino) et les a transférés vers un lieu tenu secret.

Selon les informations reçues par l’organisation Hengaw pour les droits humains, Siraj Elyasi, 16 ans, du village de Hasanabad (Asnawi), une zone rurale d’Oshnavieh, a été arrêté aux premières heures du dimanche 14 décembre 2025, sans mandat.

Le même jour, Shaho Ebrahimi, originaire du village d’Alkawi, également situé à Oshnavieh, a été arrêté sans mandat par des agents du ministère du Renseignement et transféré vers un lieu tenu secret. Son frère, Shawaneh Ebrahimi, est détenu depuis environ deux semaines par les forces gouvernementales.

Plus tard dans la soirée, deux autres résidents, Farhan Choopan, du village de Sargiz, et Shafie Ahmadi, du village de Balagir, tous deux à Oshnavieh, ont été arrêtés par les forces gouvernementales sans mandat et emmenés vers des lieux inconnus.

Aucune information officielle n’a été fournie concernant les raisons des arrestations, les charges retenues contre les personnes détenues, ni leurs lieux de détention. (Hengaw) 

SYRIE. Damas attaque les zones kurdes près du barrage de Tishreen

0

SYRIE / ROJAVA – La nuit dernière, les forces du régime islamiste de Jolani ont frappé des villages proches du barrage de Tishreen, signalent les forces arabo-kurdes. On n’a pas encore le bilan des attaques. Un calme prudent règne depuis ce matin aux alentours du barrage.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont déclaré mardi que des factions affiliées au gouvernement de transition syrien avaient bombardé des villages près du barrage stratégique de Tishrin, dans le nord de la Syrie, mettant en garde contre une dangereuse escalade qui menace les civils et les infrastructures vitales.

Dans un communiqué, les FDS ont déclaré que l’artillerie et les armes lourdes avaient été utilisées pour cibler les villages de Haj Hussein et de Sheikh Mahshi, ainsi que la colline de Syriatel à proximité du barrage.  

Les FDS ont tenu le gouvernement de Damas pleinement responsable de l’escalade et de ses conséquences.

Les FDS ont déclaré que les bombardements constituent une menace directe pour la sécurité de la région, mettent en danger des vies civiles et risquent d’endommager des infrastructures clés, notamment le barrage de Tishrin, essentiel à la production d’électricité et à la régulation de l’eau dans la région.

Aucun bilan immédiat des victimes ou des dégâts n’était disponible, et le gouvernement de Damas n’a fait aucun commentaire au moment de la publication.

Le barrage de Tichrine, à l’est d’Alep, est l’un des plus importants ouvrages hydroélectriques et de gestion de l’eau du nord de la Syrie. Ces derniers mois, des factions armées affiliées au gouvernement de transition syrien ont mené des attaques répétées contre les positions des FDS autour du barrage, notamment des tirs d’artillerie et des affrontements armés.

Parallèlement à l’opération « Dissuasion de l’agression » du 27 novembre 2024, qui a abouti à la chute du régime d’Assad le 8 décembre, des factions armées soutenues par la Turquie, connues sous le nom d’Armée nationale syrienne (ANS), ont commencé à attaquer des zones précédemment contrôlées par les FDS dans la campagne nord d’Alep, au nord-ouest de la Syrie.

L’opération a débuté dans des villages et des villes du nord d’Alep et s’est étendue à la ville de Manbij, à l’est de la ville. Les combats ont finalement atteint le barrage de Tichrine sur l’Euphrate à la mi-décembre 2024, suite aux tentatives répétées des factions de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenues par la Turquie, de s’emparer du barrage et de traverser vers la rive orientale de l’Euphrate.

En avril, un accord négocié par les États-Unis et impliquant Washington, Ankara, Damas et les FDS a permis une désescalade autour du barrage stratégique.

Les FDS ont averti que la poursuite des hostilités près du barrage risque de déstabiliser la région et d’entraîner de graves conséquences humanitaires et environnementales. (North Press Agency) 

Les Kurdes commémorent les martyres de Paris en janvier 2026

0
PARIS – La diaspora kurde d’Europe défilera à Paris les 9 et 10 janvier 2026 pour demander justice et vérité pour les trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier 2013*.

Commémorations sur les lieux du massacre (147 rue Lafayette), le vendredi 9 janvier, à 12h
 
Grande marche le samedi 10 janvier, à 10h, départ depuis la Gare du Nord
 
Évènements coorganisés par le Mouvement des Femmes Kurdes en Europe (TJK-E), le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F) et le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F)
 
 
*Le triple meurtre de Paris, 12 ans après, la justice se fait attendre
 
Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, Fidan Dogan, Leyla Soylemez, trois militantes kurdes, étaient assassinées ensemble à Paris par un membre des renseignements turcs (MIT) selon de nombreux éléments de l’enquête fuités dans la presse. Malgré cela, les autorités françaises n’ont toujours pas rendu justice au peuple kurde 12 ans après ce triple assassinat politique commis sur le sol français car les intérêts étatiques entre la France et la Turquie sont autrement plus importants que la quête de justice d’un peuple apatride.
 
Malgré ces obstacles de taille, les proches des 3 victimes et les organisations kurdes d’Europe, ainsi que leurs amis militent activement pour obtenir justice sur ce dossier pour le moment relevant de « raison d’État ». Après la mort en décembre 2016 d’Omer Guney, le tireur présumé arrêté en France en lien avec ce triple meurtre, quelques semaines avant le début du procès prévu le 23 janvier 2017, on croyait l’affaire close.
 
En effet, bien que la justice française s’est empressée de classer aussitôt l’affaire, les avocats des familles des victimes sont intervenus, rappelant que, même si celui qui tué les 3 femmes est décédé, les commanditaires de ce triple meurtre ne le sont pas et qu’ils sont étroitement liés aux services secrets turcs. Ainsi, les familles des trois victimes se sont constituées partie civile en 2018 et ont réussi à ce qu’en mai 2019, l’affaire soit relancée « pour les faits de complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste criminelle ». « L’enquête judiciaire a mis en évidence que l’un des mobiles les plus plausibles de ce triple assassinat pouvait être mis en relation avec les activités supposées d’Ömer Güney en France au sein des services secrets turcs [MIT], » écrivait d’ailleurs la juge d’instruction chargée du dossier.

SYRIE. Mort d’un Kurde torturé par les gangs de la Turquie

0

SYRIE / ROJAVA – Zaki Manan Faeq, un Kurde d’Afrin occupée par la Turquie, est décédé des suites de la torture subie entre les mains des mercenaires sous commandement turc.

L’Organisation des droits de l’homme d’Afrin a annoncé aujourd’hui le décès de Zaki Manan Faeq, citoyen kurde de 39 ans, originaire du village de Miska Foqani, dans la région de Jindires. Il est décédé hier des suites d’une longue maladie dans un hôpital de Damas, son état de santé s’étant gravement détérioré après une insuffisance rénale et des lésions hépatiques.

Selon l’organisation, Faeq a été soumis à de graves sévices et à des actes de torture lors de l’occupation de la région d’Afrin en mars 2018 par des groupes mercenaires qui contrôlaient le village à l’époque, dirigés par le mercenaire connu sous le nom d’« Abu Fawaz al-Deiri », originaire de la campagne de Deir ez-Zor.

L’organisation a ajouté que l’attaque a eu lieu après que Zaki a refusé de remettre aux mercenaires les biens de ses proches qui avaient été déplacés de force de la région.

Il a été noté que les effets des tortures subies par Zaki avaient entraîné un déclin constant de sa santé au cours des dernières années, conduisant finalement à sa mort après une longue période de souffrance due à la maladie. (ANHA) 

La Turquie prépare-t-elle une attaque contre le Rojava ?

0

SYRIE / ROJAVA – La Turquie a tenu des discussions avec la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie au sujet de plans visant le nord et l’est de la Syrie et le désarmement des forces arabo-kurdes.

Alors que la crise syrienne redevient un enjeu central pour les puissances régionales et occidentales, l’État turc a intensifié ses efforts diplomatiques et de renseignement visant à démanteler les acquis politiques et les capacités militaires de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES). À l’approche du premier anniversaire de la prise de pouvoir d’Ahmed al-Sharia (al-Jolani) à Damas, et alors que les trois derniers mois de la période d’application de l’accord du 10 mars sont en cours, le discours diplomatique s’est nettement durci.

Les groupes djihadistes affiliés à Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont proféré des menaces ouvertes contre l’AANES, tandis que les négociations entre les autorités de HTS et l’AANES seraient au point mort depuis un certain temps. Malgré cela, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a insisté sur le fait que toute mesure prise dans le cadre de l’accord du 10 mars devait être strictement conforme aux exigences de la Turquie.

Une intense activité diplomatique a été constatée, notamment durant les premières semaines de décembre 2025. Des réunions ont eu lieu avec la participation de délégations du Royaume-Uni, de Turquie, de France, des États-Unis et de Russie, ainsi que d’une délégation de sécurité représentant les autorités du HTS. Ce processus témoigne d’une prise de conscience internationale croissante : l’avenir de la Syrie ne peut être déterminé par la seule force militaire, et l’AANES est devenue un acteur clé du paysage politique et sécuritaire du pays. Lors de ses échanges, la Turquie a qualifié les activités politiques et sociales de l’AANES de « menace directe à sa sécurité nationale », tout en décrivant le soutien international apporté au Rojava par Israël, la France et les États-Unis comme « une atteinte à l’intégrité territoriale de la Syrie ». Il a été rapporté que la délégation turque a déclaré à la délégation française, lors des discussions, que ce soutien « permet au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d’établir un corridor sécurisé entre le nord de l’Irak et la Syrie, menaçant ainsi la sécurité des frontières turques ».

Les détails recueillis lors des discussions révèlent des positions particulièrement importantes de la part de certains acteurs internationaux, notamment les délégations britannique et française, concernant l’AANES. Selon les informations communiquées, les délégations ont déclaré que les Kurdes de Syrie ne recherchent ni la sécession ni l’indépendance ; ils souhaitent simplement rester au sein d’une Syrie unifiée, à condition qu’un modèle décentralisé ou fédéral soit mis en œuvre. Ces mêmes délégations auraient également insisté sur la nécessité de garantir les droits politiques, sécuritaires, culturels et économiques des Kurdes, ainsi que leur représentation équitable au sein des institutions gouvernementales.

Cette position équivaut à une reconnaissance implicite de la légitimité de l’AANES. Compte tenu notamment du rôle crucial joué par les FDS dans la défaite de Daech, on peut affirmer que cette position reflète une tendance occidentale plus large à considérer l’AANES comme un partenaire important pour la stabilité et dans la lutte contre Daech.

Il a été révélé que, lors des réunions, la délégation turque a cherché à restreindre la portée de l’accord du 10 mars au retrait des FDS de Deir ez-Zor, Raqqa et Tabqa, ainsi qu’à leur désarmement. De plus, la délégation aurait demandé à la partie française d’exercer une pression directe sur les FDS afin qu’elles rendent leurs armes et rejoignent les institutions de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une demande que la France aurait rejetée. La délégation turque aurait également exprimé sa frustration face à ce qu’elle a qualifié de « position inflexible de l’Europe », arguant que l’Europe continue de soutenir l’AANES dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et affirmant que ce soutien témoigne d’une certaine indépendance européenne vis-à-vis des pressions turques.

Malgré la nouvelle relation pragmatique établie entre la Turquie et les autorités du HTS après l’effondrement du régime baasiste, le HTS n’a pas pleinement adhéré à la ligne politique d’Ankara. Tout en s’efforçant de reconstruire un État centralisé, le HTS serait conscient que l’AANES et les FDS constituent une force militaire, politique et sociale importante qu’il est impossible d’ignorer ou de démanteler. Parallèlement, la délégation de Damas aurait insisté, lors des pourparlers, sur l’intégration individuelle des combattants des FDS au sein de l’armée syrienne, ainsi que sur le transfert à son autorité du contrôle des affaires sécuritaires, des ressources pétrolières et gazières, des prisons abritant des membres de l’EI et des points de passage frontaliers.

La Russie, quant à elle, agirait avec prudence dans la gestion de ses relations avec toutes les parties. Bien qu’elle demeure un partenaire clé de la Turquie sur de nombreux sujets, Moscou semble disposée à maintenir des canaux de communication ouverts avec l’AANES.

La Turquie continue de faire pression sur Hayat Tahrir al-Sham (HTS ou HTC) pour qu’elle lance une attaque contre l’AANES, tandis que Moscou aurait clairement averti que toute attaque de ce type serait en conflit direct avec ses intérêts et pourrait affaiblir son influence, notamment dans les régions côtières de Syrie. La position de la Russie reflète son analyse selon laquelle une éventuelle attaque déstabiliserait davantage le pays et relancerait les organisations extrémistes, un scénario contraire à ses intérêts actuels en Syrie.

Des sources ont également souligné que la délégation américaine a fermement et sans équivoque rejeté toute attaque contre les zones sous le contrôle de l’AANES. Washington estime qu’une guerre de grande ampleur entraînerait la résurgence de Daech et menacerait les progrès sécuritaires réalisés par les FDS ces dernières années. Il a été rapporté que la délégation américaine a fait part de ces préoccupations directement à la Turquie, insistant sur le fait que la stabilité dans le nord et l’est de la Syrie est un pilier fondamental de la stratégie régionale des États-Unis et que les FDS demeurent un partenaire indispensable.

Dans ce contexte complexe, un rôle israélien inattendu a émergé suite à des informations de sources russes selon lesquelles une délégation de sécurité israélienne aurait informé Moscou de son intention d’établir des bases permanentes dans le sud de la Syrie afin de limiter l’influence turque. Cette évolution témoigne de la multiplicité des acteurs impliqués dans la crise syrienne et indique que tout bouleversement majeur de l’équilibre des forces dans le nord du pays aurait inévitablement des répercussions sur le sud, où convergent des intérêts de sécurité régionaux sensibles.

Par ailleurs, il est apparu lors des discussions que la délégation turque affirmait qu’Israël avait bloqué l’approbation par les États-Unis d’une opération turque contre l’AANES, invoquant la crainte d’une réactivation de l’influence iranienne en Syrie. Cette situation illustrerait la stratégie israélienne visant à préserver son influence en Syrie tout en exerçant des pressions sur la Turquie.

Pris ensemble, ces développements montrent que le différend fondamental entre l’AANES et les autorités du HTS ne se limite pas aux arrangements sécuritaires, aux questions frontalières ou aux ressources pétrolières, mais touche au cœur même de l’identité future de l’État syrien. Tandis que le HTS s’oriente vers la réimposition d’un système centralisé que les Syriens subissent depuis des décennies, l’AANES reste attachée à un projet décentralisé fondé sur la répartition du pouvoir selon les réalités géographiques, ethniques et religieuses, en accord avec la complexité de la société syrienne. Dans le contexte de la lutte de pouvoir qui se dessine dans la région, les chances pour l’AANES et les FDS de consolider leurs positions sur l’ensemble du territoire syrien semblent plus élevées que jamais. En bref, il est clair qu’au cours de la dernière décennie, les Kurdes sont parvenus à s’imposer comme une force incontournable pour façonner l’avenir de la Syrie. Face à une conviction régionale et internationale croissante qu’un modèle décentralisé représente la voie la plus réaliste vers la stabilité en Syrie, le projet d’AANES continue de démontrer sa détermination à devenir partie intégrante de la future structure politique du pays, malgré les défis et les pressions grandissantes. (ANF) 

KURDISTAN. Commémorations des journalistes Bilgin et Daşdan

0

TURQUIE / KURDISTAN – Les journalistes kurdes Nazım Daşdan et Cihan Bilgin tués il y a  un an par un drone turc au Rojava seront commémorés le 19 décembre prochain par leurs collègues à Diyarbakir (Amed).

Les journalistes Nazım Daşdan et Cihan Bilgin, tués par une frappe de drone turque alors qu’ils couvraient l’actualité du barrage de Tichrine, dans le nord et l’est de la Syrie, seront commémorés à l’occasion de l’anniversaire de leur mort. L’Association des journalistes du Tigre et de l’Euphrate (DFG) et l’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG) organiseront une cérémonie commémorative au centre Çan Amed le 19 décembre. Cet événement se déroulera sous le slogan « Sur les traces de Cihan et Nazım ».

 

TURQUIE. Un athlète kurde criminalisé et victime de chantage de la part de la police

0

TURQUIE / KURDISTAN – L’athlète kurde Cumali Arslan a été interdit de voyager pour propagande terroriste tandis que la police turque a tenté de le faire chanter en lui disant « Si tu portes le drapeau turc, nous lèverons l’interdiction de voyager. »

Cumali Arslan, athlète kurde originaire de Van, pratique la marche athlétique de longue distance au niveau professionnel depuis 2017 et compte à son actif de nombreux succès. Arslan a remporté plusieurs championnats, d’abord en Turquie, puis en France et en Allemagne.

Lorsqu’on lui proposa de concourir pour l’équipe nationale turque, il refusa, déclarant : « Je ne veux pas concourir pour des colonisateurs. » Il s’installa ensuite en Allemagne et y poursuivit sa carrière sportive. Il remporta une médaille d’or au 20 kilomètres de Nancy, en France ; une médaille d’argent au 35 kilomètres de Zittau, en Allemagne ; et une autre médaille d’or en terminant premier du 5 kilomètres à Erfurt. Il se classa également deuxième en marche athlétique aux championnats de Berlin-Brandebourg.

Plus récemment, après avoir remporté la première place lors d’une compétition organisée à Erfurt le 11 janvier, Cumali Arslan a fait la déclaration suivante à la presse : « Je n’ai jamais concouru sous le drapeau turc car je veux représenter les Kurdes et le Kurdistan. Je dédie la médaille que j’ai remportée à mon peuple. »

Victime de discrimination à Antalya

À la suite de cette compétition, l’athlète kurde Cumali Arslan s’est rendu à Antalya pour participer au Championnat turc de marche Ünal Aytaç Sports Toto et à la compétition internationale de marche de niveau bronze qui s’est tenue le 23 février.

Interrogé par notre agence à ce sujet, Arslan a déclaré : « Je pratiquais le sport en Turquie et j’ai subi de nombreuses discriminations. J’ai déménagé en Allemagne pour y échapper. Pour pouvoir me rendre aux Jeux olympiques de Tokyo, je devais participer à cette course à Antalya. Je m’y suis inscrit un mois à l’avance avec mes amis allemands. Leurs inscriptions ont été acceptées, mais pas la mienne. »

Bien qu’il n’y ait pas eu de quota pour la compétition organisée à Antalya, la participation de Cumali Arslan a été bloquée au motif d’un prétendu « quota ».

Une enquête a été ouverte contre Arslan

Parallèlement, un acte d’accusation n° 2025/1360 a été dressé contre Arslan par le parquet de Gaziantep pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Dans cet acte d’accusation, retenu par la Haute Cour pénale de Gaziantep, les photographies de Cumali Arslan brandissant le drapeau du gouvernement régional du Kurdistan et celui du TEV-DEM après des compétitions où il avait remporté des médailles d’or, ainsi que ses déclarations dédiant ses médailles à son peuple, ont été considérés comme des actes criminels.

Concernant l’acte d’accusation, Arslan a déclaré : « Quelques semaines plus tard, j’ai vu qu’ils avaient préparé un acte d’accusation contre moi. En Allemagne, chaque fois que je remportais des médailles lors de compétitions, je brandissais le drapeau du Kurdistan ou je disais : +Je dédie cette médaille à mon peuple+. Ils se sont servis de ces gestes pour préparer l’acte d’accusation. »

Arslan a ensuite été placé en détention suite à l’acte d’accusation établi contre lui et a été libéré par le tribunal sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le pays.

Puni pour avoir dédié une médaille au peuple kurde

Il y a deux semaines, l’athlète kurde a comparu devant le tribunal dans le cadre des poursuites engagées contre lui et a été condamné par la Haute Cour pénale de Gaziantep à un an et six mois de prison. Cependant, le tribunal a décidé de surseoir à la prononciation du verdict. Cumali Arslan a réagi à cette décision en déclarant : « Si je dédie à nouveau ma médaille au peuple kurde et au Kurdistan, j’irai en prison. Si je commets à nouveau ce prétendu crime, ils me condamneront directement à une peine de prison. »

Chantage policier

Cumali Arslan a déclaré que, pendant la procédure judiciaire, deux policiers du commissariat d’Antalya ont exercé des pressions sur lui et ont tenté de le contraindre à devenir informateur. Arslan a décrit les agissements de la police comme suit : « Alors que j’étais à Antalya, deux policiers du commissariat d’Antalya m’ont constamment harcelé. Ils m’ont dit : “Si tu acceptes de rejoindre l’équipe nationale turque, nous lèverons l’interdiction de voyager.” Ils ont posé des conditions et m’ont même proposé de l’argent. »

L’IHD suit l’affaire.

Cumali Arslan a déposé une plainte auprès de la branche d’Antalya de l’Association des droits de l’homme (IHD) concernant la conduite de la police. Dans une déclaration à notre agence, les responsables de l’association ont indiqué : « Le tribunal correctionnel de Gaziantep a rendu une décision concernant Cumali Arslan, et ses avocats suivent l’affaire. Notre association traite actuellement sa demande d’indemnisation pour tentative de la part d’agents de police du commissariat d’Antalya de le contraindre à devenir informateur. Nous suivrons scrupuleusement la procédure légale. »

Discrimination de la part de nombreux clubs

L’athlète kurde Cumali Arslan a déclaré que pour participer à des compétitions sportives, il devait être affilié à un club. Cependant, face à l’attitude des clubs sportifs du Kurdistan à son égard, il a déclaré : « En général, où que j’aille, ils regardent mes interviews. Ils voient que je dédie ma médaille soit au Kurdistan, soit aux dirigeants. Quand ils voient cela sur mon CV, ils prennent leurs distances. C’est comme si tous les clubs m’avaient fermé leurs portes. »

(ANF)