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Journée mondiale pour Kobanê commémorée sous le bruit des drones turcs

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A l’automne 2014, l’invasion de Kobanê par l’État islamique et la résistance acharnée des combattants kurdes avaient provoqué un élan de solidarité à travers le monde. On avait même déclaré le 1er novembre Journée Mondiale pour Kobanê. Après des mois de combats acharnés, Kobanê fut libérée de DAECH au prix des milliers de morts.

Aujourd’hui, même si DAECH n’a plus de territoire en Syrie, qu’une autonomie locale est mise en place par les Kurdes syriens et leurs alliés dans le Nord-Est de la Syrie, les drones tueurs du dictateur turc, ainsi que l’armée de son homologue syrien soutenu par les milices iraniens s’en prennent de nouveau au modèle démocratique du Rojava qui est une lueur d’espoir pour tous les peuples du Moyen-Orient où la guerre régionale a embrasé aussi la Palestine.

Pourquoi les Kurdes moulte fois massacrés, déportés, assimilés de forces sur leurs terres colonisées ont été éclipsés de la scène internationale alors qu’ils font face à un nouveau génocide certain et que les acquis du Rojava sont menacés ?

LE SIÈGE DE KOBANÊ

Les mercenaires de l’Etat islamique ont lancé la première attaque contre la ville de Kobanê dans la nuit du 14 au 15 septembre. Le siège durera jusqu’au 26-27 janvier 2015. Ces mois de batailles verront une défense des valeurs de l’humanité avec un esprit épique d’abnégation qui est entré dans l’histoire.

Le matin du 15 septembre, l’Etat islamique a lancé une attaque sur le front sud. Contrairement aux attaques simultanées précédentes sur les trois fronts, les gangs de l’Etat islamique ont désormais déployé des armes et des militants dans les parties sud-est et sud-ouest également, et ont lancé une offensive sur cinq fronts.

« NOUS ALLONS GAGNER CETTE GUERRE »

Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte de l’ampleur de l’offensive et de l’immense inégalité des forces en présence. Les commandants des YPG (Forces de Protection du Peuple) et des YPJ (Forces de Protection des Femmes) ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une attaque ordinaire. Ils/elles devaient combattre une armée colossale avec des moyens techniques et humains dérisoires. Les djihadistes qui avaient concentré toutes leurs forces et leurs armes autour de Kobanê comptaient occuper la ville en très peu de temps. « Ce ne sera pas une bataille ordinaire, mais une confrontation entre la sauvagerie à dominante masculine et la volonté spirituelle de la modernité démocratique. Nous allons gagner cette guerre », avait alors proclamé Meryem Kobanê, commandante des YPJ.

ARÎN MÎRKAN DEVIENT UN SYMBOLE À MISHTENUR

Après avoir attaqué avec des armes lourdes la colline de Mishtenur, au sud de Kobanê, un lieu sacré pour les habitants de la région, les gangs de l’EI en ont pris le contrôle le 5 octobre, non sans avoir affronté une résistance acharnée des combattants YPG/YPJ durant plusieurs jours. La commandante des YPJ Arîn Mîrkan était furieuse que la colline de Mishtenur soit tombée sous le contrôle des djihadistes. Convaincue qu’il fallait frapper durement les gangs qui assiégeaient Mishtenur, elle a réussi à atteindre leur point de rassemblement où elle a déclenché les explosifs qu’elle portait sur elle, tuant des dizaines de djihadistes. Les gangs de l’EI ont alors compris qu’ils ne pourraient pas prendre la ville en une semaine et qu’ils allaient vivre un enfer à Kobanê.

UN ENFER POUR l’EI

Après Mishtenur, les troupes de l’organisation terroriste ont commencé à entrer dans le quartier de Kaniya Kurda par l’est. À l’ouest, la colline Izae était tombée sous leur contrôle, et les combattants des YPG/YPJ avaient pris position dans les tranchées creusées dans la colline Til Sheir. Au sud, les gangs avaient atteint le cimetière de Martyr Dicle, près de l’entrée de la ville.

La commandante des YPJ Meryem Kobanê avait alors déclaré : « Daesh va maintenant entrer dans la ville par Kaniya Kurda. Mais cette ville sera un enfer pour lui. »

Voyant que Kobanê n’était pas tombée après une semaine, les médias turcs et le gouvernement AKP (Parti de la Justice et du Développement du président turc Erdogan) ont tenté de faire croire que la ville tomberait « automatiquement » si les terroristes atteignaient le centre. « Kobanê est sur le point de tomber », s’était d’ailleurs félicité le Premier ministre de l’époque, l’actuel président Recep Tayyip Erdoğan, lorsque l’EI a pénétré dans la ville. Alors qu’Erdoğan se frottait les mains à cette idée, la commandante générale des YPJ, Meysa Ebdo, lui a répondu : « Kobanê ne tombera que dans ses rêves. La résistance ne fait que commencer, Kobanê sera un enfer pour Daesh et ses partisans. »

La promesse de Meysa Ebdo s’est concrétisée au fur et à mesure de la résistance inouïe des YPG/YPJ contre l’avancée des hordes de Daesh.

Après deux mois de résistance, les combattants kurdes sont passés à l’offensive. À partir du début du mois de décembre, ils ont progressivement nettoyé le centre-ville de la présence des djihadiste et fini par récupérer la colline de Mishtenur, réalisant ainsi le rêve d’Arîn Mîrkan et de nombreux autres combattantes et combattants kurdes tombés dans cette lutte contre l’obscurantisme. Après Mishtenur, la seconde opération de grande envergure a été menée sur le front sud. Elle a permis d’éradiquer totalement les djihadistes de cette zone.

LE COUP FINAL

Le deuxième jour de l’opération, le commandant du front est, Mazlum Kobanê, a déclaré : « Nous annoncerons très bientôt la libération », et c’est ce qui s’est passé. Le troisième jour de l’opération, les préparatifs ont été achevés pour donner le coup final, fatal, aux bandes de Daesh. L’annonce de la libération de la ville devait avoir lieu le jour anniversaire de la déclaration du canton, le 27 janvier.

L’opération Kaniya Kurda a alors commencé. Quelques heures après le début de l’opération, des chants de victoire ont commencé à retentir, retransmis par la radio. « Bijî Serok Apo » (vive le leader apo), « Bijî Berxwedana Kobanê » (vive la résistance de Kobanê), criaient les combattants. Puis l’un d’eux a laissé échapper sa joie : « Les amis ont pris Kaniya Kurda ! »

Kobanê devait être déclarée libre après la prise de Kaniya Kurda. Les combattants étaient agités par l’excitation. Ce n’était pas facile. Pendant plus de quatre mois, ils s’étaient battus bec et ongles, le doigt sur la gâchette en permanence, dans le froid, sans sommeil, avec peu de nourriture, des munitions insuffisantes. Insistant toujours pour vivre librement, affrontant la mort, une résistance défiant presque les lois de la nature.

LE DRAPEAU DES YPG FLOTTE AU-DESSUS DE KANIYA KURDA

Les combattants kurdes se sont précipités sur la colline de Kaniya Kurda (fontaine kurde) pour y planter un drapeau géant des YPG.

« Sur la colline de Kaniya Kurda d’où ils [les djihadistes] sont entrés dans la ville, nous annoncerons au monde entier que Kobanê est un enfer pour Daesh ». Ces paroles de Meryem Kobanê sont devenues réalité au 134e jour de la résistance acharnée. La résistance kurde a marqué un tournant crucial dans l’histoire. Il y a désormais un « avant Kobanê » et un « après Kobanê ».

TURQUIE. Acquittement du père d’une militante kurde tuée à Paris

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TURQUIE – Le père de Leyla Şaylemez, une des trois militantes kurdes tuées à Paris le 9 janvier 2013, était poursuivi par la « justice » turque pour avoir assisté à la commémoration de sa fille. Il vient d’être acquitté après des mois de persécution judiciaire.

Leyla Şaylemez, membre du Mouvement de la jeunesse kurde, a été assassinée avec Sakine Cansız, membre fondatrice du PKK, et Fidan Doğan, représentant du KNK, à Paris le 9 janvier 2013. Le tueur à gages est mort en détention et les dirigeants n’ont pas été inculpés ni condamnés à ce jour.

Le père de Leyla Şaylemez, Abdulbari Şaylemez, a été jugé en Turquie pour avoir prétendument « fait de la propagande en faveur du PKK » lors d’un événement de commémoration pour les victimes du triple meurtre au cœur de la capitale française.

L’audience a eu lieu mardi au 4e tribunal pénal de Diyarbakır. S’exprimant ici, Abdulbari Şaylemez a déclaré : « Ma fille Leyla a été assassinée lors d’un attentat terroriste à Paris. Le 7 janvier 2017, j’ai assisté à une cérémonie de commémoration à l’invitation de la Mairie de Paris. J’ai assisté à l’événement pour rendre hommage à ma fille et je ne pense pas que cela constitue un crime. »

Abdulbari Şaylemez a souligné qu’il lui avait été interdit de quitter le pays pendant 5 mois en raison du procès en cours et que cette interdiction était une mesure injuste contre sa personne et sa famille alors qu’il faisait des affaires en Allemagne. Il a demandé son acquittement.

L’avocat de Şaylemez a déclaré que son client n’avait pas scandé de slogan lors de l’événement commémoratif en question, citant le rapport d’analyse vidéo comme preuve.

Alors que l’accusation exigeait que Şaylemez soit condamné pour « diffusion de propagande terroriste », le tribunal a statué en faveur de son acquittement.

Les Kurdes et le « péché originel » de la Turquie

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A l’occasion du centenaire de la République de Turquie, Geerdink souligne un « chapitre noir » de l’histoire de la Turquie : le génocide arménien. « Sans une pleine reconnaissance de cette atrocité, au cours de laquelle un million et demi d’Arméniens ont été massacrés, la république continuera d’exercer son hégémonie sur les Kurdes et les autres communautés ethniques et religieuses du pays », dit-elle.

Feux d’artifice que j’ai vu ce week-end. Photos de feux d’artifice à Istanbul et ailleurs en Turquie pour célébrer le 100e anniversaire de la République. Depuis toutes les années que j’écris sur la Turquie et le Kurdistan, le 29 octobre 2023 est une date de référence. Erdoğan parviendrait-il à rester président jusqu’à ce jour ? Dans quelle mesure aurait-il alors réformé la République ? Et maintenant, au moment où j’écris ces lignes, ce jour est passé du futur à l’histoire. Espoir inassouvi. Cela m’attriste, surtout parce que je n’arrive pas à me sortir un autre 100e anniversaire de la tête. L’autre anniversaire, auquel celui-ci est inextricablement lié.

Je ne vais pas en faire un jeu de devinettes. L’autre anniversaire dont je parle est la 100e commémoration du génocide arménien, il y a huit ans, en 2015. Nous savons tous ce qui s’est passé. Pendant la Première Guerre mondiale et à la fin de l’Empire ottoman, environ un million et demi d’Arméniens furent massacrés par des milices dans le but de nettoyer l’Anatolie d’une communauté qui y vivait et prospérait depuis des siècles.

Même si les preuves de l’existence d’un génocide sont accablantes, la République de Turquie l’a nié dès le premier jour de son existence. Le récit officiel est toujours qu’il y avait une guerre et que, oui, de nombreux Arméniens ont péri, mais qu’il n’y avait aucune intention de les effacer de la surface de la terre, et d’ailleurs, les Arméniens ont également tué des Turcs – ces choses arrivent tout simplement dans les guerres.

Chapitre noir

Dans un podcast que j’ai écouté sur le 100e anniversaire de la Turquie, l’intervieweuse Amberin Zaman a qualifié le génocide arménien de « péché originel » de la Turquie. Tant que ce chapitre noir de la naissance de la Turquie n’est pas abordé, aucun problème fondamental du pays ne pourra être résolu. C’est le problème des chapitres noirs : on peut les arracher du livre ou les retourner rapidement et faire semblant de ne pas l’avoir vu, mais cela influence quand même les événements consécutifs et l’intrigue du livre. Tant que vous ne le lisez pas, tant que vous n’y faites pas face, vous ne comprendrez pas pourquoi de mauvaises choses continuent de se produire et pourquoi les personnages du livre ne peuvent pas résoudre leurs problèmes.

Bien entendu, mon pays d’origine, les Pays-Bas, a aussi un chapitre noir. Et nous non plus ne reconnaissons pas notre histoire coloniale et la traite transatlantique des esclaves dans laquelle nous avons été impliqués. Nous savons que cela s’est produit, mais nous sommes passés à autre chose, prétendant que le chapitre noir n’a pas défini le cours de notre histoire, notre histoire depuis lors. Les Pays-Bas doivent eux aussi faire face à leur « péché originel » dans toute sa brutalité pour opérer des changements fondamentaux et s’engager dans un travail sérieux de décolonisation et d’éradication du racisme et de la suprématie blanche.

Formuler les choses ainsi est déjà insupportable pour de nombreux Néerlandais blancs. Trop radical, et n’est-ce pas il y a trop longtemps pour nous influencer encore aujourd’hui ? La prise de conscience à ce sujet ne fait que commencer et nous avons un chemin incroyablement long à parcourir.

Digranakerd

Lorsque le génocide arménien a été commémoré pour la 100e fois en avril 2015, j’ai vécu et travaillé à Digranakerd (nom arménien de Diyarbakir; Amed en kurde). Vous n’avez peut-être jamais entendu parler de ce nom, mais il s’agit du nom arménien d’Amed, qui est à nouveau le nom kurde de la ville de Diyarbakır. Digranakerd comptait une importante communauté arménienne et, après le génocide, il ne restait presque plus personne.

Je considère les semaines précédant la commémoration et le jour de la commémoration lui-même comme parmi les plus marquants de ma vie. J’ai tellement appris incroyablement. Je me souviens avoir participé à une visite que des Arméniens de la diaspora ont effectuée sur les terres où leurs ancêtres vivaient autrefois en paix jusqu’à ce que leurs vies soient brutalement déracinées et prennent fin. C’était difficile et émouvant, les gens étaient nerveux, mais il y avait quelque chose d’important qui rendait le voyage possible et qui enchâssait tout le voyage dans une certaine douceur. Et c’est que leurs hôtes ne le niaient pas.

Constantinople

Leurs hôtes étaient l’une des autres communautés présentes depuis toujours dans l’est de l’Anatolie : les Kurdes. Lors des rassemblements et des réunions précédant la commémoration du 24 avril, j’avais déjà remarqué que les Kurdes n’hésitaient pas à utiliser le mot en turc : soykırım, ou génocide. C’était remarquable, car les milices kurdes, en particulier la cavalerie Hamidiye, figuraient parmi les plus importants auteurs du génocide à l’époque. Les ordres venaient de Constantinople, les Kurdes, de mèche avec le pouvoir central, faisaient une grande partie du sale boulot.

Les Kurdes ont toujours su ce qui s’est passé, aussi bien ceux qui ont participé au génocide que ceux qui n’y ont pas participé. Ils y étaient. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Kurdes alévis du Dersim savaient dans les années 1930 ce qui allait se passer lorsque l’armée d’Atatürk commença à construire des infrastructures dans leur province : ils étaient parmi les dernières tribus kurdes qui devaient être mises à genoux et pleinement obéir à l’État, et ils savaient que cela allait être ultra violent. Ils ont résisté, mais un génocide a été perpétré contre eux.

Ce génocide est également nié par l’État turc. Ils prétendent qu’il y a eu une rébellion qu’il fallait simplement réprimer. C’est ce que les habitants du Dersim ont demandé. Tout comme les Arméniens, d’ailleurs, collectivement considérés comme des « traîtres ».

Égalité

Cette expérience historique des Kurdes et leur remarquable volonté d’affronter et d’accepter leur « péché originel » ne peuvent être dissociées de la manière dont le mouvement kurde envisage aujourd’hui l’histoire et l’avenir de la République de Turquie. Les peuples d’Anatolie et de Mésopotamie sont frères et devront vivre ensemble dans l’égalité pour s’assurer que quelque chose d’aussi horrible que le péché originel ne se reproduise plus. Une république, certes, mais non fondée sur l’hégémonie d’un groupe sur un autre, et en harmonie avec les communautés ethniques et religieuses des autres pays. Regardez comment l’Union des communautés kurdes (KCK) l’a formulé dans sa déclaration à l’occasion de l’anniversaire de la République.

Les dirigeants turcs des partis au pouvoir et de l’opposition établie ont également placé la Turquie dans le contexte des troubles qui sévissent dans la région au sens large. Mais alors qu’ils célébraient la violence et honoraient le sang, les Kurdes pleuraient ce qui aurait pu être et aspirait à l’unité. Et heureusement, il s’est engagé à continuer à se battre pour cela.

#ArmenianGenocide

IRAN. 13 ans de prison pour la mère d’un manifestant tué

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IRAN – Mahsa Yazdani, mère d’un jeune manifestant tué par le régime iranien lors du mouvement « Femme, vie, liberté », a été condamnée à 13 ans de prison pour « insulte à des entités sacrées » et « diffamation ».

Mahsa Yazdani, la mère d’un manifestant tué en 2022, a été récemment condamnée par le premier tribunal révolutionnaire de Sari pour « insulte aux valeurs sacrées » et « incitation du peuple à nuire à la sécurité nationale ». Elle a été condamnée à deux peines de cinq ans pour « insulte au Guide suprême », à une peine de deux ans de prison et à une peine d’un an de prison pour « activités contre la République islamique d’Iran », ce qui représente une peine total de treize années d’incarcération.

Mahsa Yazdani a été arrêtée par les forces de sécurité à Sari, la capitale provinciale du Mazandaran, le 22 août 2023, puis transférée à la prison centrale de Sari.

Yazdani avait été libérée provisoirement jusqu’à la conclusion de la procédure judiciaire.

Mohammad Javad Zahedi Saravi, le fils de Mahsa Yazdani, âgé de 20 ans, a été abattu à bout portant par les forces de sécurité le 22 septembre 2022, une semaine après la mort de Jina Mahsa Amini, une jeune Kurde tuée par la police des mœurs iranienne pour un voile « mal porté ».

 

Commémoration de la Journée mondiale pour Kobanê

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Depuis 9 ans, les Kurdes célèbrent le 1er novembre la Journée mondiale pour Kobanê, petite ville dans le nord de la Syrie qui était encerclée par les terroristes de DAECH. Retour sur l’histoire du choix de cette journée.

Après les attaques de l’État islamique (DAECH / ISIS) contre Kobanê en 2014, de nombreux écrivains, artistes, universitaires, militants, historiens, journalistes, représentants d’organisations de la société civile et députés ont signé une déclaration pour exprimer leur solidarité avec Kobanê et exiger une aide internationale pour ses habitants. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de nombreux pays du monde entier pour montrer leur soutien à Kobanê dans sa lutte contre l’État islamique.

La Commission civique UE-Turquie (EUTCC) et l’initiative campagne de paix contre DAECH ont lancé une pétition pour appeler à une « mobilisation mondiale pour Kobanê et l’humanité ». 130 personnalités ont signé la pétition au cours des quatre premiers jours. Les 130 signataires internationaux, dont le linguiste américain Noam Chomsky ; Adolfo Perez Esquive, lauréat du prix Nobel de la paix 1980-Argentine ; Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix en 1984 et Michel Roland, président de Médecins du Monde, ont appelé à un rassemblement mondial contre Daech pour Kobanê et pour l’humanité.

Dans la déclaration, les signataires écrivaient : « La coalition internationale de lutte contre l’Etat islamique n’a pas rempli ses véritables obligations juridiques internationales. Certains des pays de la coalition, en particulier la Turquie, font partie des soutiens financiers et militaires des terroristes de l’EI en Irak et en Syrie. Si le monde veut la démocratie au Moyen-Orient, il doit soutenir la résistance kurde à Kobanê. Nous encourageons les gens du monde entier à montrer leur solidarité avec Kobanê. Allez dans la rue et manifestez. »

Le 1er novembre 2014, des millions de personnes ont manifesté à travers le monde pour exprimer leur solidarité avec la résistance héroïque de Kobanê.

Depuis, chaque année, 1er novembre est célébré comme la Journée mondiale pour Kobanê.

TURQUIE. Mobilisation pour une élue kurde détenue illégalement

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TURQUIE – Les défenseurs demandent la libération de Gultan Kisanak, une élue kurde tenue en otage malgré l’expiration d’une période de détention maximale.

Les défenseurs des droits humains rappelle que la détention prolongée de l’ancienne co-maire de Diyarbakır, Kisanak, emprisonnée depuis le 31 octobre 2016, viole les limites légales et que sa libération immédiate est une obligation légale.

La famille et l’équipe juridique de Kisanak, ainsi que le parti HEDEP, ont tenu une conférence de presse à Istanbul pour discuter de son cas. Malgré l’expiration de la durée maximale de détention de 7 ans prévue par le Code de procédure pénale, elle reste en détention.

Gul Altay, l’avocate de Kisanak, a rappelé au public que Kisanak avait été arrêté le 25 octobre 2016 dans le cadre de l’affaire Kobani. Altay a souligné le contexte politique bien connu entourant l’affaire Kobani, dans lequel le parti au pouvoir a pris le contrôle des municipalités en nommant des administrateurs, suscitant des inquiétudes quant à l’atteinte à la volonté du peuple.

Selon Altay, la durée maximale de détention, telle que définie dans la Constitution, est généralement de deux ans, mais dans des circonstances exceptionnelles, elle peut être prolongée jusqu’à un maximum de sept ans. Même ce délai « exceptionnel » est désormais expiré et Altay a appelé la Cour constitutionnelle à prendre des mesures immédiates, ajoutant: « À ce stade, le tribunal n’a plus aucun pouvoir discrétionnaire ni aucune marge d’interprétation. La libération de Gutan Kisanak est une obligation légale. Aujourd’hui, nous vivons l’ironie de lutter pour que les tribunaux turcs se conforment même à leurs propres lois. »

IRAN. L’avocate Nasrin Sotoudeh arrêtée lors des funérailles d’Armita Geravand

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IRAN – Hier, l’avocate des droits humains Nesrin Sotoudeh a été arrêtée violement lors des funérailles d’Armita Geravand, une adolescente kurde de 17 ans battue par la police du hijab le 1er octobre et décédée après 4 semaines de coma.

Nesrin Sotoudeh, une avocate iranienne, écrivaine et ardente défenseure des droits humains qui fut emprisonnée de nombreuses fois, aurait été arrêtée et battue alors qu’elle assistait dimanche aux funérailles d’Armita Geravand.

Sotoudeh, qui ne portait pas de voile lors des funérailles, serait détenue au centre de détention femmes à Vozara, où Jina Mahsa Amini avait été emmenée avant sa mort en détention en septembre 2022.

TURQUIE. Un policier ayant torturé un enfant kurde échappe à la prison

TURQUIE / KURDISTAN – Un tribunal turc a rejeté l’appel contre le verdict controversé dans le cas d’un membre des opérations spéciales qui a échappé à la prison après avoir grièvement blessé un garçon kurde de 14 ans avec la crosse d’un fusil d’assaut.

Une affaire profondément polarisante montre de nouveau l’impunité dont jouissent les membres des forces armées turques qui tuent, torturent ou violent les femmes et les enfants kurdes. L’appel contre le verdict controversé, qui a vu un officier de police des opérations spéciales éviter la prison après avoir grièvement blessé un garçon kurde de 14 ans avec la crosse d’un fusil d’assaut, a été rejetée par un tribunal d’Hakkari.

Lors d’un incident remontant à 2009, lors de manifestations contre la fermeture du Parti populaire démocratique (DTP) à Hakkari, Bahadir Turan, un officier de la police des opérations spéciales, a frappé Seyfullah Turan, un adolsecent kurde de 14 ans, à la tête avec la crosse de son fusil d’assaut, causant des blessures graves. Seyfullah Turan a été contraint de passer plusieurs jours en soins intensifs. Le policier a été accusé de tentative de meurtre et de torture, mais sa défense a fait valoir qu’il avait agi en état de légitime défense en raison d’une détresse psychologique et a invoqué son autorité pour recourir à la force.

Lors du premier procès, un tribunal a condamné le policier à 6 mois et 7 jours de prison, peine qui a ensuite été commuée en amende. Les avocats de Seyfullah Turan ont fait appel de cette décision, ce qui a conduit l’affaire devant la Cour constitutionnelle en 2017. Bien que la Cour ait reconnu une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements, elle a jugé le recours irrecevable.

L’affaire a ensuite été rejugée et le policier a été condamné à 5 ans de prison. Insatisfaits de ce résultat, l’équipe juridique de Seyfullah Turan a de nouveau poursuivi l’affaire, demandant cette fois que le policier soit puni pour tentative de meurtre. Cependant, lors d’un nouveau procès, la court a condamné le policier à 6 ans et 3 mois de prison.

Cependant, le récent appel contre ce verdict a été rejeté, provoquant l’indignation de l’opinion publique kurde. Les critiques affirment que justice n’a pas été rendue et nombreux sont ceux qui remettent en question la décision du tribunal de ne pas arrêter le policier malgré la gravité du crime.

L’affaire va maintenant être portée devant la Cour de cassation, tandis que les avocats de Seyfullah Turan poursuivent leur quête de justice.

Gerçek News

TURQUIE. Le gouvernement refuse de rechercher les disparus du séisme de février

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TURQUIE – Le 6 février 2023, deux séismes destructeurs ont frappé 11 provinces du sud et du sud-est kurde de Turquie, faisant des dizaines de milliers de morts et autant de disparus. Près de 10 mois plus tard, de nombreux quartiers anéantis avec leurs habitants n’ont toujours pas été fouillés et le gouvernement à rejeté une proposition de l’opposition visant à créer commission parlementaire afin de superviser les recherches dans les zones sinistrées.

Une proposition présentée par le Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (HEDEP) visant à créer une commission au Parlement chargée de retrouver les corps de ceux qui ont péri sous les décombres du tremblement de terre a été rejetée avec le soutien de l’AKP au pouvoir et de son allié nationaliste MHP.

La proposition de recherche soumise par HEDEP sur la recherche des citoyens disparus après les tremblements de terre de février centrés à Maraş a été discutée hier à l’Assemblée générale.

Le député du HEDEP, Ömer Faruk Gergerlioğlu, s’exprimant lors de la séance sur la proposition, a rappelé à tous les milliers de citoyens qui ont perdu la vie dans le tremblement de terre. Faisant référence aux corps qui n’ont pas été découverts sous les décombres, Gergerlioğlu a déclaré : « À Hatay, les corps d’un millier d’individus restent inaccessibles. C’est une situation très désastreuse. Les gens veulent au moins visiter les tombes de leurs proches décédés et dire leur prières, mais il n’y a pas de tombes, pas de corps. Ils s’adressent aux autorités, posent des questions, mais il n’y a pas de réponses. Où sont passés ces corps ? Se sont-ils évaporés ? Non, très probablement, ils ont fini parmi les décombres de cette Alors, que va-t-il se passer ensuite ? Ce problème restera-t-il sans solution ?

Une commission doit être créée pour retrouver les citoyens disparus lors du tremblement de terre du 6 février. Des milliers de familles sont dans une grande détresse, et cette commission doit être formée le plus rapidement possible. Les personnes disparues doivent être retrouvées, rendues à leurs familles, identifiées , et une analyse ADN doit être effectuée pour ceux qui ont perdu la vie. »

Les tremblements de terre, mesurant 7,8 et 7,5, centrés à Maraş, ont causé la mort de plus de 50 000 personnes dans 11 villes, selon les statistiques officielles. Cependant, la dernière mise à jour du bilan des morts a été faite en avril et des milliers de personnes seraient toujours portées disparues.

L’hiver approche

Şerafettin Kılıç, député du parti Saadet, s’exprimant sur la proposition, a également souligné que des milliers de sinistrés vivent toujours dans des tentes. Kılıç a souligné les problèmes d’infrastructure, d’eau potable et d’hygiène dans les zones touchées par le tremblement de terre.

TURQUIE. Le siège militaire fait vider un village kurde

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TURQUIE / KURDISTAN – Les habitants d’un village kurde de Şırnak sont assiégés par l’armée turque depuis 3 mois, les forçant à fuir leurs foyers. Dans les années 1990, l’armée turque avait brulé près de 4000 villages kurdes et chassés leurs habitants, aujourd’hui, elle transforme leurs villages en prison pour obtenir le même résultat…

Le blocus et l’interdiction de fait imposés par l’armée turque dans le village de Bilbês à Beytüşşebap (Elkê) se poursuivent depuis maintenant trois mois.

À la suite d’attaques militaires turques contre les zones de Red, Öküzburun, Siyahçeşme et Ballı à proximité du village, le gouvernorat de Şırnak a interdit l’entrée et la sortie du village à deux reprises, du 29 juillet au 23 août.

Alors que l’interdiction restait en vigueur, les soldats ont pris d’assaut de nombreuses maisons et arrêté des villageois dans un contexte de déploiement militaire, d’attaques aériennes et d’interdiction faite aux habitants de sortir de chez eux et de faire paître leurs moutons et leur bétail.

Face à l’ interdiction de facto en cours, les habitants se plaignant d’une répression incessante et d’un siège militaire ont l’intention de quitter leur village.

S’adressant à l’agence Mezopotamya (MA), les habitants du village ont déclaré : « Les soldats sont toujours stationnés dans les zones rurales. Ils prennent d’assaut nos maisons quand ils le souhaitent et effectuent des fouilles détaillées. Il y a une interdiction dans tout le village et nous ne sommes même pas autorisés à nous occuper de notre bétail. La plupart d’entre nous ont déjà vendu leurs animaux et quitté le village, et les autres ont commencé à le faire. Nous sommes confrontés à des déplacements forcés et à l’évacuation du village. Il y avait 30 maisons dans le village et la famille de 10 personnes est déjà partie. Les autres partiront également peu avant le début de l’hiver. »

Le village d’Ormaniçi (Bana), dans le district de Güçlükonak, est également assiégé militairement depuis fin juillet après l’éruption d’escarmouches entre guérilleros kurdes et soldats turcs. Depuis, l’état d’urgence de facto est en vigueur dans le village et il est interdit d’entrer et de sortir du village. Les habitants qui vivent de l’élevage ne sont même pas autorisés à entretenir leurs jardins et ont été contraints d’emmener leur bétail dans d’autres villages.

Les habitants du village ont déclaré que leur village était assiégé militairement depuis trois mois. Ils ont déclaré qu’ils ne pouvaient pas entrer dans leurs jardins tant qu’ils n’avaient pas obtenu la « permission ».

TURQUIE. Les Mères de la Paix dénoncent le mépris généralisé envers les Kurdes victimes d’attaques terroristes

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« Des enfants kurdes sont tués depuis des années, mais aucun État ni organisme international ne réagit lorsque les enfants kurdes sont tués », ont déclaré les Mères de la Paix après que de nombreux États aient condamner les attaques israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les civils palestiniens à Gaza.

Les membres des Mères de la Paix en Turquie ont réagi à l’indifférence internationale face au nombre croissant de morts dans les attaques menées par les forces turques dans le nord de la Syrie, alors même que de nombreux États condamnent les attaques israéliennes dans l’enclave palestinienne de Gaza.

Ce mois-ci, les zones résidentielles et les infrastructures civiles du Rojava ont été la cible d’une récente vague d’attaques menées par la Turquie et qui a fait des dizaines de victimes, dont des enfants.

Deux enfants ont été tués par un bombardement contre un village le 9 octobre, et un autre enfant a été tué plus récemment par une frappe de drone, le 27 octobre.

La Turquie, dans ses attaques, cible les zones sous le contrôle de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) dirigée par les Kurdes, dont les responsables, selon les autorités turques, sont liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

S’adressant à l’agence de presse Mezopotamya (MA), Gulcin Karabuk, membre des Mères de la Paix, a déclaré :

« Des enfants kurdes sont tués dans des attaques depuis des années. Aucun État ni organisme international ne réagit lorsque des enfants kurdes sont tués, et tout le monde reste silencieux. Les États du Moyen-Orient se disent musulmans, mais ils ferment les yeux lorsque les victimes sonnes des Kurdes. Nous luttons uniquement pour nos droits, nous ne voulons pas que nos enfants soient tués.

Tous les États expriment leur point de vue sur la guerre en Israël et en Palestine, mais personne ne dit rien sur la guerre au Rojava. Nous appelons les États et les peuples à s’exprimer également en faveur des Kurdes. Nous appelons à la fin de la discrimination des victimes. »

Emine Engudar a dit :

« Ils attaquent le Rojava depuis des années, tuant des enfants, mais personne n’exprime d’objection à cette situation. Ceux qui ne parlent pas pour les Kurdes n’ont pas de conscience. Ceux qui réagissent à certaines guerres et en soutiennent d’autres en fonction de leurs intérêts sont des hypocrites. »

Les Mères de la Paix (en kurde, Dayîkên Aştiyê) est un mouvement de défense des droits et de la paix des femmes qui promeut une solution démocratique et pacifique à la question kurde en Turquie et s’efforce de mettre fin au conflit armé entre les forces turques et les combattants kurdes. Elles sont fréquemment poursuivies par la justice turque pour des allégations de « terrorisme ».

Gerçek News

EUROPE. Les restes d’un réfugié kurde retrouvés en Biélorussie

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Le corps de Mehmet Ali Okan, dont on avait perdu la trace depuis environ 3 ans, a été retrouvé dans un cimetière des anonymes en Biélorussie.

On n’avait plus de nouvelle de Mehmet Ali Okan, un Kurde de 24 ans originaire de Şirnak qui était parti en Allemagne en 2021. La famille a retrouvé son corps dans un cimetière des anonymes en Biélorussie. Après une analyse d’ADN, la famille a pris les restes d’Okan pour les inhumer dans leur ville.

Chaque année, des dizaines de réfugiés kurdes perdent la vie sur la route de la migration, soit en se noyant en Méditerranée, soit en étant abattus par des gardes frontières des pays occupant le Kurdistan.