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TURQUIE. Un village kurde mobilisé pour la fermeture d’une mine destructrice

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TURQUIE / KURDISTAN – des villageois kurdes de la province d’Hakkari protestent contre l’exploitation minière en cours dans la région, invoquant les dommages environnementaux. Ils ont lancé une veillée pour exiger la fermeture de la mine, invoquant la pollution et la perte de fertilité des sols et des sources d’eau.
 

Les villageois kurdes de la province turque de Hakkari (Colemêrg) se sont lancés dans une marche et organisent une veillée pour mettre fin à l’activité minière en cours dans la région. Les villageois affirment que la mine de zinc et de plomb située à proximité détruit leur nature, rapportent les agences locales. L’un des villageois, Salih Kurt, a déclaré dans un communiqué : « Nos sols ont été pollués et ont perdu leur fertilité à cause des activités minières. Nos sources d’eau ont été empoisonnées et sont devenues imbuvables ».

Les habitants du village de Marunis (Kavaklı) résistent depuis 2007 à la mine de la compagnie minière Sedex Resources Mining. Bien qu’ils se soient adressés à plusieurs reprises aux autorités, ils déclarent que la destruction de leur village et de leurs terres n’a fait que s’intensifier. Leurs revendications incluent la fermeture immédiate de la mine, la restauration de la nature locale, le reboisement de la zone et le versement d’une indemnisation pour les dommages.

Les villageois ont défilé depuis un pont sur l’autoroute reliant Hakkari et son district de Çukurca à la vallée où se trouve le site minier et ont fait une déclaration sur le lieu de la destruction. Un groupe de 40 personnes a pris le relais de la première veillée.

L’exploitation minière influence tous les aspects de la vie traditionnelle du village et des montagnes environnantes, ont clairement indiqué les habitants dans leur déclaration. « La pollution de l’air a également augmenté, provoquant des problèmes respiratoires. Les zones de pâturage des animaux ont également été détruites. La beauté naturelle de notre village a été gâchée. Malgré tous ces problèmes, les activités minières se poursuivent sans interruption », a déclaré Salih Kurt.

Visioconférence sur la situation politique au Kurdistan

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PARIS – Le 30 avril, Serhildan – France organise une visioconférence sur la situation actuelle au Kurdistan alors que le régime turc a intensifié ses attaques ciblant les Kurdes du Rojava et du Kurdistan irakien.
 
Voici le communiqué du Serhildan annonçant l’événement et la situation actuelle au Kurdistan:
 
LA TURQUIE VOLE LES ELECTIONS AU NORD ET VEUT OCCUPER LE SUD
 
En tant que réseaux de solidarité avec la révolution du Rojava et les luttes des peuples au Kurdistan, nous vous invitons à une présentation en ligne sur la situation actuelle au Kurdistan.
 
Le gouvernement turc AKP-MHP a annoncé il y a plusieurs semaines une nouvelle offensive militaire au Kurdistan du sud (nord irakien), dans l’objectif de prendre le contrôle de la région de Garê, base stratégique de la guérilla kurde du PKK. Il a reçu pour cela le feu vert de tous ses partenaires, dont l’Iraq, où le président Erdogan était en visite ce lundi 22 avril. Les deux pays y ont signé plus de 20 accords, dont sécuritaires et économiques. Erdogan annonce avoir “partagé [sa] conviction que la présence du PKK en Irak prendra fin” tandis que la construction de la “Route du développement” – axe commercial reliant le port de Faw au Sud de l’Irak à la Turquie – a aussi été actée, en présence de ministres des émiratis et qataris.
 
Pourtant, au Kurdistan du sud, les montagnes, le soutien des populations locales mais surtout l’expérience et l’inventivité militaire permettent à la guérilla de lutter depuis des années avec bravoure et succès contre la seconde armée de l’OTAN. Ce malgré un soutien matériel quasi inconditionnel à la Turquie de la part de ses alliés occidentaux et les moyens mulptiples utilisés par l’armée turque : armes chimiques, avions de chasse, drones et hélicoptères en plus de tentatives d’invasion terrestre. Lors de la nouvelle phase d’invasion de l’Ukraine par la Russie à l’hiver 2022, la Turquie s’est faite remarquée sur la scène internationale par diverse manière et particulièrement par les livraisons de drones Bayraktar-TB2 à l’Ukraine. Nous savons depuis le 21 mars dernier que les forces de la guérilla sont en capacité de détruire ces drones, représentant l’un des outils militaires phare de l’Etat turc.
 
Ce revers militaire s’accompagne d’une lourde défaite politique et électorale pour le gouvernement fasciste de l’AKP-MHP lors des élections municipales du 31 mars dernier. Celles-ci ont de nouveau été le théâtre de fraudes, d’attaques et de menaces sur l’auto-détermination de la population locale dans les régions kurdes.
 
C’est dans ce contexte que l’armée turque a amorcé ces derniers jours les premières étapes de l’invasion de Garê en bombardant la région de Mêtîna. La répression contre le mouvement de libération kurde s’étend par ailleurs jusqu’en Europe, avec l’expulsion de militants, des attaques de fascistes turcs ou récemment la perquisition de chaînes de TV kurdes en Belgique et l’arrestation de militants en France.
 
Retrouvez-nous le mardi 30 avril dès 19h pour comprendre les tenants et aboutissants de cette nouvelle offensive du fascisme turc, sur Jitsi via ce lien :
 
https://meet.jit.si/moderated/3cb05a6c3196e8cda00b9e8fc61542d5ca5da4d8a1e4957e17935271bf546587

TURQUIE. Les mères du Samedi exigent la vérité dans l’affaire de disparition de Nurettin Yedigöl

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ISTANBUL – Aujourd’hui, les mères du Samedi qui se rassemblent chaque semaine sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour s’enquérir du sort de leurs proches disparus et assassinés en détention et pour exiger que les auteurs soient poursuivis, ont demandé ce qui est arrivé à Nurettin Yedigöl, un jeune socialiste kurde porté disparu à Istanbul après avoir été arrêté par des policiers le 10 avril 1981.
 
L’action des mères du Samedi de cette semaine a porté sur le sort de Nurettin Yedigöl, arrêté et disparu lors de la perquisition de sa maison à Istanbul Idealtepe le 10 avril 1981. Le représentant de la Fondation turque des droits de l’homme (TIHV) Istanbul, Ümit Efe, a déclaré qu’il incombe aux autorités judiciaires de poursuivre les auteurs des actes commis.
Ümit Efe a rapporté qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Nurettin Yedigöl, juste après le coup d’État militaire du 12 septembre et qu’il avait été porté disparu après son arrestation par des policiers. Efe a déclaré : « Il a été emmené au département de police de Gayrettepe, le célèbre centre de torture de l’époque. Il a été interrogé par le groupe K, qui a reçu une formation en torture au Honduras dans la 1ère branche sous la direction de Tayyar Sever. Parce qu’il a refusé de parler, il a été soumis aux tortures les plus cruelles de la part de l’équipe de torture dirigée par Mete Altan. Lorsqu’il a été vu pour la dernière fois [au centre de torture], il était couvert de sang, incapable de parler et inconscient. Personne n’a revu Yedigöl depuis ce jour ».
 
Qui est Nurettin Yedigöl?
 
Nurettin Yedigöl est né dans la province kurde d’Erzincan en 1954. En 1974, il est parti à Istanbul pour étudier à la Faculté de gestion. Il était cadre de l’Association des lycéens d’Istanbul (İYÖD) en 1976-77. Il rejoint ensuite l’Unité de propagande armée marxiste-léniniste (MLSPB).
 
Comment a-t-il disparu ?
 
Le 12 avril 1981, il fut arrêté par des policiers qui l’attendait dans la maison d’étudiants dont les autres membres avaient été arrêtés la veille. Après des jours de torture, il a été tué et son corps porté disparu à jamais. La police turque a nié avoir arrêté Yedigöl qui fait partie des milliers de civils tués par les paramilitaires dans les années 1990 et dont les corps ont été éliminés.

Depuis près de 29 ans, les mères du samedi s’arment d’œillets contre la police turque

Mères du Samedi est un groupe de militants qui cherchent à connaître le sort de leurs proches disparus en garde à vue dans les années 1980 et 1990 et exigent des comptes pour ces disparitions.

En mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.

Les « mères du samedi » reproche l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.

Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.

PARIS. Libération de 7 militants kurdes arrêtés pour le « financement du terrorisme »

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PARIS – Au cours de la semaine dernière, 9 militants kurdes ont été arrêtés dans la région parisienne et dans les Bouches du Rhône dans le cadre d’une enquête du Parquet national antiterroriste (PNAT). Les prévenus sont accusés d’« association de malfaiteurs terroriste », « financement du terrorisme » et « extorsions en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ». Sept des neuf hommes mis en examen ont été remis en liberté.
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France (CDK-F), se réjouit de la libération des militants kurdes, tout en exhortant les autorités françaises à abandonner « toutes les charges et restrictions infondées imposées aux militants kurdes, et (…) à l’abandon des poursuites à leur encontre ».
 
 
Voici le communiqué du CDK-F :
 
Libération sous contrôle judiciaire des militants kurdes: un pas en avant vers la décriminalisation, mais la lutte continue
Le Conseil Démocratique Kurde en France accueille avec soulagement la nouvelle de la libération des sept Kurdes arrêtés sous de fausses accusations de terrorisme, bien que leur mise en examen continue de refléter une stigmatisation injustifiée de la communauté kurde en France. Nous condamnons fermement la persistance de cette volonté de criminalisation, qui révèle une influence inquiétante des agendas politiques étrangers sur les procédures judiciaires françaises.
 
 
Ces événements démontrent une fois de plus les manœuvres de certains segments des autorités françaises, influencés par les services de renseignement turcs, visant à satisfaire les demandes répressives du régime d’Erdogan. Cette stratégie, qui utilise la justice comme un outil de politique étrangère, menace les principes mêmes de notre république démocratique.
 
 
La mise en examen et le placement sous contrôle judiciaire des personnes concernées, sans preuves substantielles des faits qui leur sont reprochés, souligne l’absence de justice véritable et l’abus de pouvoir manifeste. Nous demandons la levée immédiate de toutes les charges et restrictions infondées imposées aux militants kurdes, et appelons à l’abandon des poursuites à leur encontre.
 
 
Nous exigeons également une enquête transparente sur les influences externes qui ont conduit à ces arrestations, pour garantir que les décisions futures soient prises librement, en dehors de toute manipulation étrangère et dans le respect total des droits humains et de la souveraineté française.
 
 
Nous restons unis pour la défense des droits de la communauté kurde en France et pour la protection de nos valeurs démocratiques.
 
 
Le Conseil Démocratique Kurde en France continuera de surveiller de près cette situation, s’engageant à soutenir ses membres affectés et à lutter pour la justice et la fin de la criminalisation politique des Kurdes en France. Nous appelons toutes les forces démocratiques et les défenseurs des droits humains à se joindre à nous dans cette cause cruciale.

TURQUIE. Un otage kurde libéré après 30 ans de captivité

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TURQUIE / KURDISTAN – Le prisonnier politique kurde, Cebrail Vural a été libéré après 30 ans passés en prison. Le prisonnier kurde avait 20 ans quand il a été arrêté dans la province de Mardin et condamné condamné à la prison à vie par la Cour de sûreté de l’État turque (DGM) pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». Il a subi la torture et des mauvais traitements pendant les 30 ans passés en captivité où il a contracté plusieurs maladies graves.
 
 
A sa sortie de la prison, Cebrail Vural a déclaré : « Nous rêvons que les Kurdes soient unis dans une vie libre et égale. Ces rêves ne sont pas des rêves impossibles ou irréalistes. A cet égard, ma lutte se poursuivra jusqu’au bout ».
 
Torture pendant 70 jours
 
La famille Vural, qui a eu sa part de l’oppression des années 90, vivait dans le village de Siyamed (village d’Akça) du district de Derik à Mardin et dans le hameau de Bozbayır. L’oppression de l’État et des gardes du village a été si intense que les deux enfants et les deux neveux de l’oncle de Cebrail Vural ont été tués par l’État turc. Leurs maisons et villages ont été incendiés et la famille a dû se réfugié dans le district de Viranşehir à Urfa où la pression de l’État s’est poursuit.
 
En mars 1994, pendant l’état d’urgence (OHAL), la police a perquisitionné le domicile des Vural à Viranşehir et Cebrail a été placé en détention durant 70 jours. La famille n’avait aucune nouvelle de Cebrail Vurak, qui a été soumis à de graves tortures pendant 70 jours et condamné à la prison à vie. Sous la torture, il a perdu du poids et ne mesurait plus que 55 kilos pour un homme qui mesure 1,90 mètre.

KURDISTAN. 4 morts dans l’attaque de drone ciblant le complexe gazier de Khor Mor

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IRAK / KURDISTAN – Hier soir, une attaque de drone (non revendiquée) ciblant Khor Mor, le plus grand le complexe gazier de la région kurde d’Irak exploité par la compagnie Dana Gaz*, a fait quatre morts parmi les ouvriers. Le site Kurdistan24 déclare que l’attaque a été menée par des groupes armés turkmènes pro-Iran.

 

Le site a été frappé plusieurs fois par le passé. Les responsables kurdes avaient accusé l’Iran d’être derrière les attaques.

« Quatre travailleurs yéménites ont été tués et le complexe a subi des dégâts importants, qui entraîneront des pénuries d’électricité », a annoncé dans un communiqué le porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan, Peshawa Hawramani.

4 ouvriers yéménites tués sur le site Khor Mor
*Dana Gaz est connue comme la plus grande compagnie gazière et pétrolière du Moyen-Orient. Créée en 2005, la société produit du pétrole et du gaz en Égypte, aux Émirats arabes unis et au Kurdistan du Sud.
 
Un contrat pétrolier et gazier a été signé en 2007 entre la compagnie Dana Gaz et la région du Kurdistan.
 
La production de gaz du Kurdistan du Sud a commencé en 2008 au puits de gaz de Kor Mor, dans la province de Suleymaniyeh.

La FEJ condamne les raids policiers ciblant les chaînes de télévision kurdes en Belgique

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a publié un communiqué concernant les raids policiers dans les locaux des chaînes de télévision kurdes Stêrk TV et Medya Haber (Medya News) en Belgique. La FEJ a fermement condamné la « démonstration de force » lors des perquisitions menées à la demande de la France et a appelé les autorités à garantir le respect de la confidentialité des sources journalistiques.
Logo de la Fédération européenne des journalistes
 
Voici le communiqué de FEJ daté de 27 avril:
 
« Dans la nuit du 22 au 23 avril 2024, la police fédérale belge a perquisitionné les locaux du bâtiment des chaînes de télévision kurdes Stêrk TV et Medya Haber (Medya News) à Denderleeuw, en Flandre. L’opération de police a été menée dans le cadre d’une décision d’enquête européenne (OEB) sur le financement du terrorisme. Les chaînes d’information ont fait état de graves dégâts matériels et de saisies de matériel. La Fédération européenne des journalistes (FEJ) s’est jointe à son affilié belge, l’Association flamande des journalistes (VVJ), pour condamner fermement la démonstration de force qui a accompagné la perquisition et a exhorté les autorités à garantir que la confidentialité des sources des journalistes soit respectée.
 
La perquisition a duré de 1h00 à 4h30 du matin, impliquant plus de 200 policiers dans les locaux de Stêrk TV et Medya Haber dans la ville de Denderleeuw. Comme le montrent les images, plusieurs portes ont été forcées et leurs poignées retirées. Dans plusieurs pièces, des faux-plafonds ont également été brisés et de grands écrans LED endommagés . Le ministère public a également saisi deux ordinateurs qui, outre les opérations comptables et bancaires, étaient principalement utilisés pour le travail journalistique, mettant ainsi en danger la confidentialité des sources journalistiques.
 
Selon le ministère public fédéral , la perquisition a été effectuée à la demande du parquet national antiterroriste français PNAT. Dans le cadre d’une enquête sur le financement du Parti des travailleurs kurdes (PKK), les autorités françaises soupçonnent les chaînes de télévision d’être liées au PKK. Le parti, inscrit sur la liste terroriste de l’Union européenne, n’est plus considéré comme une organisation terroriste en Belgique.
 
« Nous ne jugeons pas l’opportunité de l’enquête, ce n’est pas notre ligue, mais nous dénonçons la démonstration de force qui a accompagné les actes et les dégâts considérables causés. Nous espérons que toutes les garanties de la liberté de la presse auront été respectées au cours de la procédure », a déclaré Charlotte Michils, secrétaire générale du VVJ, après avoir constaté les dégâts sur place.
 
La FEJ se joint à l’Association flamande des journalistes pour demander des éclaircissements à la police fédérale belge : « La confidentialité des sources journalistiques s’applique également aux chaînes de télévision kurdes basées en Belgique. Toute violation doit être proportionnée et traitée avec la plus grande prudence », a ajouté le secrétaire général de la FEJ, Ricardo Gutiérrez.
 
Ce n’est pas la première fois que les chaînes de télévision kurdes de Denderleeuw sont la cible de ces descentes policières massives. Il y a eu deux opérations policières similaires dans le passé, en 1996 et 2010. Aucune des perquisitions n’a donné lieu à des mesures de suivi.
 
La même nuit, la police turque a arrêté neuf journalistes travaillant pour des médias pro-kurdes à Istanbul, Ankara et Urfa lors de raids soupçonnés d’activités terroristes. Selon l’Agence France Presse (AFP), les perquisitions en Belgique n’avaient « aucun lien » avec les arrestations en Turquie. »
 
Déclaration produite par la FEJ dans le cadre de la Réponse rapide pour la liberté des médias (MFRR), un mécanisme européen qui suit, surveille et répond aux violations de la liberté de la presse et des médias dans les États membres de l’UE et les pays candidats.

TURQUIE. Les journalistes kurdes arrêtés interrogés sur leurs publications

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TURQUIE / KURDISTAN – Les neuf journalistes kurdes arrêtés le 23 avril dernier à Istanbul, Ankara et Urfa ont été interrogés sur leurs publications et sur leurs conversations avec leurs sources d’information.
 
Les journalistes devraient être présentés au parquet aujourd’hui. Au préalable, les journalistes ont été interrogés sur leurs publications sur les réseaux sociaux, les informations qu’ils publiaient, leurs sources d’information et leurs conversations téléphoniques avec d’autres journalistes.
 
Lors des perquisitions effectuées à Istanbul le 23 avril, les journalistes de l’agence Mezopotamya (MA), Esra Solin Dal et Mehmet Aslan, l’employé du journal Yeni Yaşam, Enes Sezgin, les travailleurs de la presse libre Saliha Aras, Yeşim Alici, Beste Argat Balcı, Şirin Ermiş, Doğan Kaynak et Erdoğan Alayumat ont été arrêtés à Istanbul, Ankara et Urfa.
 
On a appris qu’on a demandé au journaliste Erdoğan Alayumat « pourquoi faites-vous de l’actualité politique » en lui montrant ses actualités lors de l’interrogatoire de police.
 
Selon les informations reçues des avocats, Alayumat, les policiers l’ont interrogé sur les articles qu’il écrivait et lui a demandé pourquoi il écrivait des articles politiques.
 
Alayumat a été également interrogé sur les conversations téléphoniques qu’il avait eues avec des sources d’information et d’autres journalistes.
 
Certains des appels téléphoniques considérés comme des éléments criminels sont les suivants :
 
– Tu viens à Newroz ?
 
– Oui, j’arrive, j’arrive
 
***
 
-Où es-tu?
 
-Je couvre la manifestation dans la rue Istiklal
 
-D’accord, à bientôt
 
***
 
Les journalistes devraient être amenés au palais de justice d’Istanbul pour être interrogés par le parquet.
 

TURQUIE. La police confisque le livre de la femme politique kurde Gultan Kisanak

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TURQUIE – Lors de l’arrestation du journaliste Mehmet Aslan à Ankara le 23 avril dernier, les policiers turcs ont confisqué un exemplaire du livre de la femme politique kurde emprisonnée Gültan Kışanak trouvé au domicile d’Aslan. Les policiers ont prétendu qu’il y avait une ordonnance d’interdiction du livre.
 
En 2022, la justice turque avait interdit le livre de Gültan Kışanak « La couleur pourpre de la politique kurde » (Kürt Siyasetinin Mor Rengi) et ordonné le rappel de tous les exemplaires vendus. Pourtant, cette décision prise par le deuxième tribunal pénal de paix d’Izmir avait été finalement annulé suite à la contestation des avocats de Kisanak.

Gültan Kışanak, qui était maire de la métropole kurde d’Amed jusqu’à ce qu’elle soit démise de ses fonctions et remplacée par un administrateur nommé par le gouvernement turc, a publié « La couleur pourpre dans la politique kurde » qui présente des textes de ses codétenues de la prison de Kandira. Les textes du livre témoignent de la lutte déterminée des femmes kurdes contre le système de pouvoir patriarcal en politique. Parmi les auteurs figurent des femmes telles qu’Aysel Tuğluk, Figen Yüksekdağ, Leyla Güven et Sebahat Tuncel, également incarcérées.

TURQUIE. Acquittement d’une journaliste kurde poursuivie pour « insulte »

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TURQUIE / KURDISTAN – Le 24 avril 2024, devant le 1er tribunal pénal de première instance de Hakkari, la journaliste kurde, Nimet Ölmez a été innocentée d’une accusation d’« insulte à un agent public » portée par un membre du parti politique au pouvoir en Turquie. Ölmez était jugée pour un post sur les réseaux sociaux concernant le viol d’une fillette de 11 ans à Hakkari.
 
Sa critique du président provincial du Parti de la justice et du développement, Zeydin Kaya, qui était avocat des accusés dans cette affaire, lui a valu d’être accusée d’« insulte à un agent public ».
 
En septembre 2023, Ölmez a commenté une émission télévisée de Halk TV dans laquelle il a été révélé que Kaya était l’avocat des accusés impliqués dans l’affaire très médiatisée de viol du fillette de 11 ans qui s’est suicidée suite au viol.
 
Trois accusés dans l’affaire de viol ont été initialement condamnés à 42 ans de prison en 2016 pour enlèvement et agression sur mineure, mais ont été libérés en appel. Quelques jours après leur libération, en février 2017, la victime de l’agression, Esra Yücel, s’est suicidée. L’affaire a suscité l’indignation du public face à la décision du tribunal de libérer les individus impliqués.
 
La publication d’Ölmez sur les réseaux sociaux, réalisée en réponse aux révélations de Halk TV, exprimait son choc et sa condamnation face à l’implication de Kaya avec les accusés dans l’affaire de viol.
 
Suite à son poste, Ölmez a été convoquée par le parquet général de Hakkari pour « insulte à un agent public ».
 
Ölmez a affirmé que son message était justifié dans le contexte de l’histoire controversée et relevait de la liberté d’expression et de la presse.
 
Women Press Freedom (WPF) a salué la décision du tribunal d’acquitter Ölmez, en déclarant qu’« elle n’est que l’un des nombreux journalistes en Turquie à faire face à une poursuite pour « insulte » pour avoir couvert ou commenté des informations impliquant des personnalités publiques. L’intention est de réduire au silence et de dissuader la presse de critiquer ou de commenter des questions critiques à l’égard de l’État, de ses institutions ou des agents publics. Nous félicitons le tribunal de Hakkari d’avoir abandonné cette fausse accusation contre Ölmez et espérons que cela encouragera les acquittements dans des affaires injustes similaires visant des journalistes. Les citoyens et les journalistes doivent avoir la liberté de s’exprimer sans menace d’intimidation légale ».

TURQUIE. Deux cinéastes kurdes condamnés à la prison pour « propagande terroriste »

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TURQUIE / KURDISTAN – Les cinéastes, Çayan Demirel et Ertuğrul Mavioğlu ont été condamnés à 2,1 ans de prison pour « propagande terroriste » à cause de leur documentaire BAKUR ayant pour sujet la guérilla kurde. Çayan Demirel est devenu aveugle après un AVC et ne peut subvenir à ses besoins mais la kurdophobie de la justice turque viole ses propres lois quand il s’agit des droits des Kurdes. Les avocats des cinéastes ont déclaré qu’ils allaient contester le verdict devant la Cour d’Appel.
 
Ertuğrul Mavioğlu, l’un des réalisateurs de Bakûr, a parlé de leur condamnations et des pressions exercées sur le documentaire. Il a déclaré que le documentaire Bakur avait été ciblé et censuré parce qu’il s’agissait d’une œuvre qui sortait complètement du cadre que l’État voulait montrer. Mavioğlu a déclaré : « La principale raison pour laquelle l’État est si accablé est que le PKK n’est pas vu dans ce documentaire, comme il le montre lui-même. C’est pourquoi ils qualifient le documentaire de Bakur de « propagande terroriste » et tentent de l’humilier et de le diffamer en utilisant les termes de « soi-disant documentaire ». Tout d’abord, avec ce film, nous avons supposé que les autres étaient aussi curieux et avons créé une œuvre qui satisferait leur curiosité. En tant qu’équipe de cinéma indépendante, notre travail consiste à documenter la réalité vécue sur place et à la présenter au public. En dehors de cela, il n’y a aucune autre intention ou effort. Je tiens à souligner que cette œuvre n’est pas un film de propagande. « Je l’ai également dit aux juges : s’ils recherchent de la propagande, cela ne peut être que de la propagande pour la paix », a-t-il déclaré.
 
Que s’est-il passé ?
 
Le documentaire de 92 minutes intitulé « Bir Gerilla Belgeseli : BAKUR » (un documentaire sur la guérilla), qui a été réalisé par le journaliste Ertuğrul Mavioğlu et le réalisateur Çayan Demirel et produit par Ayşe Çetinbaş Çetinbaş, parle de l’appel à la retraite lancé par Abdullah Öcalan pendant les célébrations du Newroz dans la province de Diyarbakır, le 21 mars 2013.
 
Le documentaire devait être projeté dans la catégorie des films non compétitifs au festival du Film d’İstanbul. Cependant, la Fondation pour la culture et les arts (İKSV) a annulé la projection du documentaire. Pour justifier l’annulation, la fondation s’est référée à la lettre d’avertissement envoyée par le ministère de la Culture et du Tourisme le 11 avril concernant le « document d’enregistrement » du documentaire.
 
Le jour où le documentaire devait être projeté mais empêché par la censure d’İKSV, les téléspectateurs se sont rassemblés devant le Cinéma Atlas à İstanbul et ont tenu un forum à la place de la projection du documentaire.
 
Après le forum, les cinéastes ont fait une déclaration commune à la presse et les équipes des films, « Nefesim Kesilene Kadar » (Until I Lose My Breath / A perdre haleine) et « Homo Politicus » ont mis en œuvre la décision de boycott.
 
Poursuites intentées deux ans plus tard
 
Deux ans après la projection du documentaire, un procès a été intenté contre les deux réalisateurs du documentaire Ertuğrul Mavioğlu et Çayan Demirel ainsi que Dicle Anter, responsable de la projection du documentaire dans la province de Batman, pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».
 
Dans l’acte d’accusation publié par le Procureur Ömer İlhan, il a été exigé que le journaliste et cinéaste Mavioğlu et le réalisateur Demirel et Anter soient jugés conformément à l’article 7/2 de la loi antiterroriste.
 
Aujourd’hui, la 2e Haute Cour pénale de Batman a condamné à 2 ans et 1 mois de prison le journaliste Ertuğrul Mavioğlu, qui a tourné et réalisé le documentaire Bakûr (Nord), et le réalisateur Çayan Demirel, pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste à travers la presse».

Kurdophobie et islamisme en Syrie…

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Polat Can, un commandant qui a dirigé les Unités de protection du peuple (en kurde : Yekîneyên Parastina Gel – YPG), raconte que lui et un autre combattant kurde blessé grièvement lors de combats à Alep le 25 avril 2013, avaient été emmenés dans un hôpital de Kafr Hamra contrôlé par l’opposition syrienne. Ils ont été chassés de l’hôpital au motif qu’ils étaient kurdes. Ils ont ensuite été emmenés dans un hôpital de Haritan d’où ils ont été chassés pour le même délit: être kurde. De là, ils ont été emmenés dans un hôpital de Hayyan où un médecin les a chassés car ils ne priaient pas… Ils n’ont été soignés que dans l’hôpital d’Afrin où on ne leur a pas demandé leurs origines ou s’ils priaient ou non…
 
Voici le récit de Polat Can partagé aujourd’hui sur son compte X (ancien Twitter):
 
« Parce que vous êtes…
 
En 2013, nous étions à Alep, qui s’était transformée en une masse de tirs et de balles, où les combats faisaient rage entre les factions de l’opposition (islamistes) et les forces du régime. Notre zone était au cœur des combats, les deux camps nous attaquant et essayant d’en prendre le contrôle.
 
Le 25/4/2013, mon ami et moi avons subi de multiples blessures. Notre état était extrêmement critique. Un ami nous a emmenés dans le nord d’Alep, sous contrôle de l’opposition. Au début, nous avons été emmenés dans un hôpital de Kafr Hamra, mais ils ont refusé de nous admettre, citant « PARCE QUE VOUS ÊTES KURDES ».
 
Notre ami nous a transférés dans un autre hôpital de la ville de Haritan. A notre arrivée aux urgences, un médecin nous a demandé si nous étions musulmans ou non. Après que mon ami blessé ait parlé kurde, le médecin a refusé de nous aider et a demandé à notre ami de nous faire sortir de l’hôpital.
 
Notre ami nous a emmenés d’urgence à l’hôpital de la ville de Hayyan. Un médecin à longue barbe nous a posé les mêmes questions. Notre ami a répondu à notre place. Ensuite, le médecin a demandé si nous priions ou non. Mon ami a dit « non ». À ce moment-là, le médecin a refusé de nous aider (PARCE QUE NOUS NE PRIONS PAS).
 
À ce moment-là, notre seule option était Afrin, assiégée par des groupes islamistes. Il a fallu que notre ami conduise toute la nuit pour y arriver. À l’hôpital, nous avons été emmenés directement à la salle d’opération sans nous demander notre appartenance ethnique, notre religion ou nos noms. »