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Abdi demande aux dirigeants britanniques d’œuvrer pour une Syrie inclusive

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SYRIE / ROJAVA – Un haut cadre du Rojava a transmis un message du commandant des forces arabo-kurdes au gouvernement britannique invité à faire pression sur le régime de Damas afin qu’il accepte une Syrie démocratique et pluraliste.

Un haut responsable du Conseil démocratique syrien (CDS) a déclaré mercredi avoir transmis un message du commandant en chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Abdi, au gouvernement britannique.

Masoud Kasso, membre du bureau des relations des FDS à Londres, a déclaré à North Press que le message exprimait l’engagement ferme des FDS en faveur de la paix et sa vision d’une Syrie unie et démocratique qui appartient à tous ses citoyens, libres de toute exclusion ou domination. 

Le message a été transmis lors d’une réunion tenue le 29 septembre entre une délégation du CDS et de hauts responsables britanniques en marge de la conférence annuelle du Parti travailliste britannique, à laquelle ont assisté le Premier ministre Keir Starmer et le secrétaire à la Défense John Healey. 

Kasso a déclaré que Hassan Mohammed Ali, coprésident du bureau des relations publiques du CDS, a personnellement transmis le message d’Abdi au Premier ministre britannique et au secrétaire à la Défense.

Selon Kasso, le message exhorte le gouvernement syrien de transition à respecter pleinement les dispositions de l’accord du 10 mars sans sélectivité ni mauvaise interprétation. 

Lors de la conférence, Mohammed Ali a également prononcé une conférence sur la situation syrienne, en présence de l’ancien ministre des Affaires du Moyen-Orient et de plusieurs membres du Parlement britannique. La discussion a porté sur l’accord signé entre Mazloum Abdi et le président syrien de transition, Ahmad al-Sharaa, qui, selon lui, « a ravivé l’espoir d’une solution politique ».

Il a toutefois averti que le gouvernement de transition « revient sur ses engagements et interprète mal la clause sur l’intégration des forces militaires ». 

Kasso a ajouté que le CDS prévoit d’organiser une table ronde à Londres le 2 novembre, réunissant des personnalités politiques et universitaires britanniques pour discuter de l’avenir de la Syrie et explorer le rôle du Royaume-Uni dans le soutien à un règlement pacifique et démocratique. (North Presse Agency) 

TURQUIE. 10 mois de prison pour avoir qualifié de « martyrs » 2 journalistes kurdes tués

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TURQUIE / KURDISTAN – Un civil kurde a été condamné à 10 mois de prison pour avoir qualifié de « martyrs » Nazim Daşdan et Cihan Bilgi, journalistes tués par un drone turc au Rojava / Syrie du Nord et d’Est. Il est accusé d’avoir fait de la « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».

Mithat Yılmaz, qui a assisté à la cérémonie de condoléances pour les journalistes Nazim Daşdan et Cihan Bilgin, qui ont été directement ciblés et tués par la Turquie avec un drone, et a scandé le slogan « Şehid Namirin » (le slogan kurde signifiant « Les martyrs sont immortels »), a été condamné à 10 mois de prison.

Mithat Yılmaz, qui a assisté à la cérémonie de condoléances pour les journalistes Nazim Daşdan et Cihan Bilgin, assassinés par un drone de la Turquie le 19 décembre 2024, alors qu’ils couvraient les événements du barrage de Tişrin, dans le nord et l’est de la Syrie, et scandé le slogan « Şehid Namirin », a été condamné à dix mois de prison. Un acte d’accusation a été dressé contre Mithat Yılmaz, ancien responsable provincial du Parti des régions démocratiques (DBP) à Mêrdîn, qui figurait parmi les personnes présentes à la cérémonie de condoléances, organisée dans le district de Mîdyad (Midyat) de Mêrdîn et visitée par des milliers de personnes pendant trois jours, pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». L’acte d’accusation a utilisé les termes « membre d’une organisation terroriste séparatiste » pour les journalistes assassinés et « soi-disant condoléances » pour les condoléances.

L’acte d’accusation, qui interprétait la possession de photographies de journalistes comme étant des « membres de l’organisation PKK/KCK-PYD/YPG », précisait que le slogan « Şehid Namirin » avait été scandé contre Nazim Daştan et Cihan Bilgin, décrits comme « membres de l’organisation », et que Yılmaz avait également scandé ce slogan. L’acte d’accusation, qui estimait que Yılmaz avait « tenu des déclarations qualifiant des membres de l’organisation de martyrs lors d’une cérémonie de condoléances organisée en hommage aux membres de l’organisation tués (…) », citait la décision de la Cour d’appel, arguant que le slogan scandé « faisait l’éloge des membres de l’organisation [terroriste] » et constituait de la « propagande en sa faveur ».

Une plainte a été déposée contre Mithat Yılmaz, ancien administrateur provincial du Parti des régions démocratiques (DBP) à Mardin, en raison d’un slogan scandé lors d’une visite de condoléances à la mémoire des deux journalistes, à laquelle ont participé des milliers de personnes dans le district de Midyat. Yılmaz a été accusé de « diffusion de propagande en faveur d’une organisation illégale », à savoir le PKK.

L’acte d’accusation utilise les termes « membre de l’organisation » pour les journalistes et « soi-disant condoléances » pour les visites de condoléances.

Lors de l’audience qui s’est tenue mardi au 3e tribunal pénal de Mardin, Yılmaz n’était pas présent et était représenté par son avocat, Ferhat İbrahimoğlu.

L’avocat a rappelé que les journalistes avaient été tués par une attaque de drone alors qu’ils exerçaient leur profession dans le nord-est de la Syrie. Il a souligné qu’aucune décision de justice définitive n’avait été rendue concernant les journalistes assassinés et a demandé l’acquittement de son client.

Malgré la défense, le tribunal a condamné Yılmaz à dix mois de prison. La peine a été suspendue et le prononcé du jugement a été différé.

Arrière-plan

Alors que les familles des deux journalistes ont tenté à plusieurs reprises de récupérer leurs corps et de les enterrer dans leurs villes natales du Kurdistan du Nord, le gouvernement AKP-MHP a refusé d’autoriser le rapatriement de leurs restes.

Initialement, il avait été annoncé que les corps des deux journalistes seraient transférés de Qamishlo au district de Nusaybin, à Mardin, pour être remis à leurs familles. À leur arrivée à la frontière de Qamishlo, ces dernières ont été informées que les corps ne leur seraient pas remis. On leur a ensuite indiqué que les dépouilles seraient transférées du Rojava au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak) via le poste-frontière de Sêmalka.

À la lumière des informations qui leur ont été fournies, une délégation, comprenant les familles de Daştan et de Bilgin, a pris des mesures pour traverser vers le Kurdistan du Sud via le poste frontière de Habur dans le district de Silopi à Şırnak.

Lorsque leur passage a été bloqué par les autorités turques, la délégation a entamé un sit-in de protestation. Malgré deux jours de manifestations, le gouvernement AKP-MHP a refusé le passage de la délégation pour récupérer les corps. Face à cette situation, les familles ont décidé que Nazim Daştan et Cihan Bilgin seraient inhumés à Qamishlo.

Les deux journalistes ont été inhumés au cimetière des martyrs Şehîd Delîl Saroxan à Qamishlo le 11 janvier.

SYRIE. Damas assiège les quartiers kurdes d’Alep

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SYRIE / ROJAVA – Les forces sous commandement de Damas ont érigé des barricades près des postes de contrôle des quartiers kurdes d’Alep. Il s’agit d’une énième provocation ciblant les forces arabo-kurdes alors que les accords signés entre le Rojava et Damas n’ont toujours pas vu le jour.

Au cours des dernières heures, la zone entourant les quartiers d’Achrafieh et de Cheikh-Maqsoud à Alep a connu une activité renouvelée des forces du gouvernement de transition syrien, qui ont érigé des barricades près des points de contrôle communs.

Ces actions ont entravé le travail des points de contrôle conjoints entre les Forces de sécurité intérieure (Asayish) et les forces du gouvernement de transition syrien, entraînant une confusion dans la coordination sécuritaire, en plus d’accroître les tensions autour des points de contrôle conjoints.

Par ailleurs, des sources bien informées ont rapporté mardi à l’agence ANHA que les forces du gouvernement de transition ont transformé le parc Tareq bin Ziyad, situé à la périphérie du quartier d’Achrafiyah à Alep, en caserne militaire. (ANHA)

Lyon va accueillir la 3ème Journée de la culture kurde

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LYON – La Maison du Kurdistan de Lyon organise la 3ème Journée de la culture kurde à Lyon le 29 novembre prochain où pendant une journée, on débattra littérature, histoire, cinéma, sociologie, arts… kurdes qui s’épanouissent au-delà des frontières du Kurdistan divisé entre quatre État colonisateurs du Moyen-Orient. (Entrée gratuite sur inscription jusqu’au 27 novembre 2025 via maisonkurdistanlyon@gmail.com)

 

La 3ème Journée de la Culture Kurde de Lyon se tiendra lors de la quinzaine des Solidarités 2025 à Lyon.

Programme de la 3ème Journée de la Culture kurde de Lyon (13:30 – 20:00)

13:30 – Ouverture de la journée par Nazand BEGIKHANI, poète, écrivaine, chercheuse, secrétaire générale de la Fondation Institut kurde de Paris

THEME 1. MUSIQUE – Transmission de la tradition orale du Rojava  Miço KENDES, artiste invitée  

Miço Kendes est né en 1966 dans une famille kurde du nord de la Syrie, à la frontière turque. Chanteur, compositeur et  joueur de buzuk, il dit de lui-même avoir commencé à chanter en apprenant à parler. Sensible très jeune à toute  expression musicale, il s’abreuve aux veillées de contes, de chants et d’épopées qui se tenaient dans la maison  familiale, des rencontres animées par un conteur-chanteur Dengbej. Ces récits, en majorité épiques, ont forgé  l’imaginaire de Miço Kendeş qu’il nous fera partager. Il a aussi abondamment « appris » de sa grand-mère qui chantait  des histoires fantastiques sans fin, transmettant ainsi ce qui constitue la « tradition orale ».  

THEME 2 – HISTOIRE – Héritage culturel des Tapis kurdes d’Hakkari  Nesibe ACAR invitée, docteure en Sciences du Langage 

Les célèbres tapis de Hakkari (Kurdistan de Turquie), aussi connus sous le nom de tapis de Colemêrg constituent la  véritable expression de la tradition locale, de cet artisanat, majoritairement porté par les femmes. Nesibe Acar mettra en  lumière l’univers des stran (chants traditionnels kurdes), des modes de vie, de la relation avec la nature, ainsi que la  place centrale des femmes, du travail et des émotions. Tous ces éléments, profondément enracinés, sont tissés dans le  langage symbolique des tapis kurdes, véritables porteurs de mémoire et de résistance culturelle.

THEME 3 – POESIE – Espace de liberté et de créativité  

Nazand BEGKHANI, poétesse invitée 

Elle a vécu le génocide de son peuple et connu des déchirures, des douleurs et des aliénations dans sa vie de femme,  de kurde et d’exilée. Elle a pu, grâce à l’écriture et à la créativité, se reconstruire et créer un espace de liberté qui l’a  transformée et est devenu son identité. Aujourd’hui, Nazand Begikhani est chargée de cours à Sciences-Po Paris et  chercheuse à l’Université de Bristol. Poète de renommée internationale, elle est l’auteure de huit recueils de poésie en  kurde, en français et en anglais. Polyglotte, elle a traduit Baudelaire et Eliot en kurde. 

THEME 4 – ARTS PLASTIQUES en partenariat avec Art’Situ 

Pascal BEJEANNIN, artiste plasticien invité 

DARA JIYANÊ OU L’ARBRE DE VIE : Restitution d’une expérience artistique au Rojava  C’est au Rojava, territoire syrien peuplé par les Kurdes, que l’artiste français Pascal Bejeannin et Ismaîl Ebdo,  artiste kurde ont créé et installé un sculpture de 4m de haut baptisée Arbre de vie composé de déchets de guerre.

EXPOSITION D’UNE ARTISTE KURDE – Jardin Bostan 

Floriane KISA, artiste plasticienne invitée 

Dans l’exposition Jardin Bostan, Floriane Kisa associe photographie et tapis, entre souvenirs personnels et imaginaires.  L’artiste s’inspire de paysages liés à son enfance, qu’elle transforme pour créer des tapis, mêlant gestes ancestraux et  réappropriation d’un héritage familial. Ces tapis deviennent ainsi des objets de transmission et de mémoire.

ADRESSE
Maison Ravier
5 rue Ravier
69008 Lyon
Métro : Place Jean Jaurès

IRAN. Tollé contre déclaration raciste du Barreau d’Azerbaïdjan oriental ciblant les Kurdes d’Ourmia

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IRAN / ROJHILAT – L’ONG de défense des droits humains, Hengaw met en garde contre la récente déclaration d’un barreau de l’Azerbaïdjan oriental qui cible la population kurde d’Ourmia.

L’ONG de défense des droits humains, Hengaw condamne fermement la récente déclaration de la Commission des droits de l’homme du Barreau de l’Azerbaïdjan oriental, qui adopte une perspective discriminatoire et sécuritaire concernant la présence des Kurdes dans l’ouest de l’Iran. Les Kurdes sont indéniablement et indissociablement liés à l’histoire, à la culture et à l’identité de ces régions. Réduire leur présence à une simple « migration » ou les qualifier d’« invités » ou de « personnes déplacées » constitue une distorsion flagrante des réalités historiques et sociales. Cela reproduit un discours ethnocentrique qui ne sert qu’à saper la cohésion sociale et à créer les conditions d’un conflit interne. Une telle rhétorique discriminatoire est en contradiction directe avec les principes internationaux des droits de l’homme. La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) affirment l’égalité de tous les êtres humains sans discrimination fondée sur l’origine ethnique, la langue ou la nationalité.

Aucune institution ni autorité n’a le droit de présenter une nation, un groupe ethnique ou une communauté autochtone comme une menace pour la sécurité, ni de leur refuser l’égalité des droits en matière de citoyenneté. Il convient également de souligner qu’un nombre limité de familles de réfugiés kurdes de la région du Kurdistan (Irak) – moins de cinquante ménages – continuent de vivre dans les villes iraniennes de Saveh, Karaj et Ziweh à Ourmia. Ces familles ont droit à une protection internationale égale, et tout retour forcé violerait le principe de non-refoulement énoncé dans la Convention de Genève de 1951. Même à l’égard de ce petit groupe, l’utilisation d’un langage sécuritaire ou discriminatoire est totalement inacceptable. De telles déclarations risquent d’encourager la persécution systématique et la privation des droits fondamentaux d’un groupe ethnique, ce qui pourrait constituer certains des crimes internationaux les plus graves, y compris des crimes contre l’humanité.

LHengaw met en garde contre de telles déclarations – qui prônent des idéologies fascistes et monoethniques au détriment de la dignité humaine et des droits universels – et constituent une grave menace pour la paix sociale, la coexistence et le respect mutuel entre les groupes ethniques et les nations en Iran. Hengaw souligne également que ces discours et positions s’alignent explicitement sur les discours et mécanismes sécuritaires de la République islamique d’Iran dans sa répression des Kurdes et des autres minorités.

Par conséquent:

1. Hengaw appelle l’Union des barreaux iraniens (Eskoda) et tous les barreaux provinciaux à assumer leurs responsabilités en matière de droits humains en adoptant une position claire et fondée sur des principes contre un tel discours.

 2. Hengaw exhorte la société civile et les institutions internationales à condamner ces tentatives de stigmatisation des groupes ethniques, des nations ou des réfugiés, et à émettre de fermes avertissements quant à leurs conséquences dangereuses pour la cohésion sociale en Iran. (Hengaw) 

IRAN. Grève de la faim dans 52 prisons d’Iran

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IRAN / ROJHILAT – Alors que l’ONG kurde Hengaw signal le décès d’un nouveau prisonnier privé de soins, les détenus de 52 prisons iraniennes ont entamé une grève de la faim suite à la mort de la prisonnière politique Somayeh Rashidi privé de soins médicaux.

Arman Dahmardeh, 20 ans, prisonnier baloutche incarcéré à la prison de Zabol, est décédé des suites d’une tumeur cérébrale. Son décès est dû au refus de permission de sortie pour raisons médicales, à l’absence de soins adéquats et aux retards de transfert vers les établissements médicaux, rapporte Hengaw tandis que l’ONG Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) signale la grève de la faim lancée par les détenus dans 52 prisons iraniennes.

Le mardi 30 septembre 2025, des détenus de 52 prisons à travers le pays ont de nouveau entamé une grève de la faim dans le cadre de la campagne « Non aux mardis des exécutions ». La déclaration de cette semaine a été publiée en hommage à Somayeh Rashidi, une prisonnière politique qui a perdu la vie faute de soins médicaux. La déclaration soulignait : « L’exécution de 46 personnes la semaine dernière et de 190 exécutions au cours du mois de Shahrivar – un chiffre sans précédent depuis 35 ans – dresse un tableau terrifiant de la violation impitoyable des droits humains. »

La campagne « Non aux mardis des exécutions » (No to Execution Tuesdays) déclare au sujet de la grève de la faim que :

« Cette semaine, une fois de plus, nous sommes profondément attristés et infiniment solidaires de la mémoire de Somayeh Rashidi, prisonnière politique décédée faute de soins médicaux. Sa mort injuste s’inscrit dans la politique d’« exécutions lentes » et constitue un avertissement sévère quant aux conditions de détention des détenus malades dans les prisons du pays, privés de leurs droits humains les plus fondamentaux. Les membres de la campagne « Non aux mardis des exécutions » présentent leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Parallèlement, l’exécution de Bahman Choubi Asl, accusé d’espionnage, le 29 septembre 2025, dans le cadre d’une procédure judiciaire ambiguë, la condamnation à mort de deux prisonniers politiques, Hamed Validi et Nima Shahi, par le tribunal révolutionnaire de Karaj, et la confirmation de la condamnation à mort de Peyman Farahavar par la Cour suprême témoignent de la persistance d’une politique alarmante de répression et de violence contre le peuple iranien et ses prisonniers. Ces décisions injustes constituent des violations flagrantes des droits humains et des outils d’oppression qui doivent cesser immédiatement.

Dans ce contexte, la position de Mme Mai Sato, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme, concernant les violations généralisées des droits des prisonniers en Iran, a une fois de plus attiré l’attention du monde entier sur les conditions de détention déplorables dans les prisons du pays. L’exécution de 46 personnes la semaine dernière, 190 exécutions au cours du mois de Shahrivar — un chiffre sans précédent depuis 35 ans — et 871 exécutions au cours des six premiers mois de 1404 (soit depuis le 21 mars 2025) dressent un tableau horrible de la violation impitoyable des droits de l’homme.

La campagne « Non aux mardis des exécutions », tout en condamnant ces crimes, appelle une fois de plus à l’arrêt immédiat des exécutions et à la fin de ce processus inhumain. Notre voix est un cri de solidarité avec tous les prisonniers pris au piège de l’oppression et de l’injustice. Comme toujours, nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui soutiennent la campagne dans le monde entier et soulignons que l’unité et la solidarité permettent de stopper le processus d’exécution. Chaque acte de protestation contre la peine de mort est un pas vers l’arrêt de ce processus cruel. Nous appelons tous les opposants à la peine de mort à s’élever contre ces décisions inhumaines. »

La liste des prisons où la grève de la faim a lieu peut être consultée sur le site de Iran HRM.

 

 

SYRIE. Les massacres ciblant les Alaouites et Druzes coordonnés par Damas

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SYRIE – Le directeur exécutif de l’association Syrians for Truth and Justice, Bassam Al-Ahmad, a déclaré que les massacres ciblant les Alaouites de la région côtière et à Soueïda n’étaient pas des « excès individuels » mais le résultat d’une « coordination au plus haut niveau », rapporte l’agence kurde ANHA.

« La justice en Syrie est confrontée à un dilemme fondamental. Un gouvernement accusé d’avoir commis des massacres peut-il réellement se demander des comptes ? Est-il logique d’attendre d’un gouvernement impliqué dans de tels crimes qu’il soit l’autorité chargée de veiller à la justice ? » (Bassam Al-Ahmad)

Depuis la chute du régime autoritaire le 8 décembre 2024, et surtout après la formation d’un gouvernement de transition début 2025, des violences ont éclaté dans les zones sous son contrôle, notamment dans les provinces côtières de Lattaquié et de Tartous, à Hama, ainsi qu’à Soueïda et dans ses environs. Des groupes de défense des droits de l’homme et des observateurs locaux ont documenté des massacres généralisés et des assassinats de civils. Ce rapport met en lumière ces événements et leurs implications actuelles.

Entre le 6 et le 9 mars, des massacres ont ravagé les zones côtières syriennes. Des vidéos ont montré des membres des forces gouvernementales de transition et des milices alliées se livrant à des exécutions, des pillages, des mutilations de corps et abandonnant des dépouilles devant les habitations des victimes. Des maisons entières ont été incendiées et des biens civils volés.

Plus de 1 479 personnes ont été tuées, en majorité des Alaouites, selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. Parmi les décès recensés, on compte 872 à Lattaquié, 525 à Tartous et 272 à Hama. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a indiqué que le nombre total de victimes civiles identifiées s’élevait à 1 682 entre le 6 mars et le 28 avril.

Au moins 1 200 personnes ont été arrêtées sans mandat ni procédure légale, sans aucune information sur leur lieu de détention.

Des atrocités similaires ont été commises à Sweida et dans sa campagne, dans le sud de la Syrie, à partir du 13 juillet, lorsque les forces des ministères de la Défense et de l’Intérieur du gouvernement de transition ont lancé des attaques. De violents affrontements ont éclaté dans la ville et ses environs, accompagnés de tirs d’artillerie et de barrages routiers.

Les violences ont fait plus de 2 048 morts, dont 1 592 à Soueida, dont 817 civils druzes exécutés sommairement. Au moins 20 membres du personnel médical de l’hôpital national de Soueida ont également été tués. Le nombre de Druzes disparus ou enlevés s’est élevé à 516, dont 103 femmes.

Dans un rapport conjoint publié le 23 septembre, Human Rights Watch, Syrians for Truth and Justice et Syrian Archive ont constaté que les violations se sont répandues dans au moins 24 villes, villages et quartiers, notamment Homs, la zone rurale de Hama et Sweida.

Le rapport s’appuie sur plus de 100 entretiens avec des victimes, des témoins, des acteurs armés et des journalistes, ainsi que sur des preuves audiovisuelles et des images satellite vérifiées. Les exactions documentées incluent des exécutions arbitraires, des perquisitions domiciliaires, des incendies criminels, des pillages et des attaques ciblées basées sur l’identité.

Les groupes de défense des droits humains ont souligné que le ministère de la Défense du gouvernement de transition avait joué un rôle central dans la mobilisation et le déploiement de dizaines de milliers de combattants dans les zones d’opérations conjointes. Les chefs militaires, ont-ils noté, ont continué de coordonner les déploiements même après avoir eu connaissance des massacres.

S’adressant à l’agence ANHA, Bassam Al-Ahmad a réaffirmé que les atrocités commises dans la région côtière, à Soueïda, et ailleurs sont la responsabilité directe du gouvernement de transition syrien.

Bassam Al-Ahmad a souligné qu’il ne s’agit pas simplement de quelques combattants désobéissant aux ordres : les atrocités sont le résultat d’une coordination au plus haut niveau, faisant du gouvernement de transition un partenaire principal dans les violations et les massacres.

Al-Ahmad a ajouté : « La justice en Syrie est confrontée à un dilemme fondamental. Un gouvernement accusé d’avoir commis des massacres peut-il réellement se demander des comptes ? Est-il logique d’attendre d’un gouvernement impliqué dans de tels crimes qu’il soit l’autorité chargée de veiller à la justice ? »

Il a souligné la nécessité de consulter les familles des victimes pour définir les voies vers la justice, que ce soit en poursuivant les dirigeants militaires et civils impliqués, ou en faisant appel à des commissions internationales et à des tribunaux spécialisés.

S’exprimant sur le rapport publié par Human Rights Watch, Syrians for Truth and Justice et les Archives syriennes, Al-Ahmad a expliqué que les violations généralisées s’inscrivaient dans le cadre d’une opération militaire coordonnée. Il a ajouté que la responsabilité incombait aux dirigeants civils et militaires.

En conclusion, le directeur exécutif de Syrians for Truth and Justice a souligné que les massacres n’étaient pas le résultat de combattants voyous ou de violations isolées des ordres, mais plutôt le résultat d’une coordination organisée de haut niveau, plaçant le gouvernement syrien de transition directement responsable des crimes. (ANHA)

ROJAVA. Un Yézidi kidnappé à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Les gangs sous commandement de la Turquie ont kidnappé un Kurde yézidi (êzdî) dans le canton d’Afrin. L’homme s’était opposé à la confiscation de sa maison que les mercenaires veulent transformer en mosquée.

Le Centre de documentation des violations d’Afrin a signalé que les mercenaires de l’occupation turque ont enlevé Fawzi Ahmed Ali (70 ans), un Yézidi du village de Basofan, dans le district de Sherawa. L’enlèvement a eu lieu après qu’il a refusé de céder sa maison aux mercenaires, qui cherchent à la transformer en mosquée.

Le centre a confirmé que la famille de l’homme kidnappé ne connaît toujours pas son sort, dans un contexte de violations croissantes contre la population indigène de la région ; enlèvements, confiscation de biens et déplacements forcés, tous visant à changer l’identité du village et à imposer une nouvelle réalité démographique. (ANHA)

ROJAVA. Un enfant kurde battu par le directeur d’une école à Afrin

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SYRIE / ROJAVA – Un écolier kurde a été battu par le directeur d’une école du canton d’Afrin sous l’occupation turque depuis 2018.

L’Organisation des droits de l’homme d’Afrin, en Syrie, a publié des détails concernant les abus commis sur un enfant kurde, Jowan Osman (12 ans), résident d’Afrin.

 

Selon l’Organisation des droits de l’homme d’Afrin, en Syrie, le dimanche 28 septembre, l’enfant, un élève de sixième année, a été agressé physiquement par un homme nommé Jadallah – qui serait un colon et qui est le directeur de l’école Al-Ittihad Al-Arabiya, située derrière le stade d’Afrin.

L’organisation a rapporté que le directeur a fouillé le garçon et lui a demandé : « Où est le couteau ? » L’enfant a répondu : « Je n’ai pas de couteau. » En réponse, Jadallah aurait frappé le garçon au visage et à l’épaule et l’aurait poussé dans les escaliers, selon le père de l’enfant.

D’autres détails fournis indiquent que lorsque l’enfant est rentré chez lui et a raconté à sa mère ce qui s’était passé, celle-ci s’est rendue à l’école pour s’enquérir. Le directeur lui a alors crié : « Va te plaindre à qui tu veux, je m’en fiche », selon le témoignage de la mère.

Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une série plus large de violations commises à Afrin contre la population indigène. (ANHA)

TURQUIE. Une Kurde emprisonnée avec ses deux enfants pour un crime qu’elle n’a pas commis

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TURQUIE / KURDISTAN – Pelda Elci a été envoyée en prison avec ses deux enfants de base âge. Elle a été condamnée à la prison à vie aggravée pour un crime qu’elle n’a pas pu commettre puisqu’elle ne se trouvait pas à Cizre pendant les couvre-feux de 2015-2016.

Les violations des droits humains se poursuivent dans les prisons du Kurdistan et de Turquie. Malgré des appels répétés, aucune solution durable n’a été trouvée pour remédier à ces violations, qui touchent aussi bien les enfants de deux ans que les septuagénaires.

Selon les données officielles, 759 enfants vivent en prison avec leur mère. Pelda Elci, détenue à la prison de type T de Sirnak (Şirnex) avec ses deux enfants, en fait partie.

Durant les couvre-feux de 2015-2016, une procédure a été ouverte contre Elci sur la base de témoignages, et elle a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité aggravée. Bien que son affaire soit toujours devant la cour d’appel, il a été décidé qu’elle resterait incarcérée dans l’attente de son procès.

Elci, détenue depuis mai avec ses enfants de deux et trois ans, a souligné que les difficultés auxquelles elle est confrontée sont devenues systématiques et a lancé un appel à la solidarité.

Bien qu’elle ne se trouvait pas à Cizre (Cizîr) pendant le couvre-feu, une procédure a été ouverte contre Pelda Elci pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État » en vertu de l’article 302, sur la base de déclarations extorquées sous la torture à des détenus. Au début du procès, Elci était encore mineure. Elle a eu connaissance des poursuites engagées contre elle avant même d’avoir 18 ans et a été détenue des années après le dépôt de la plainte.

Après son placement en détention, elle a été maintenue en détention pendant neuf mois avant d’être libérée et assignée à résidence. Elle est ensuite restée assignée à résidence pendant environ deux ans et huit mois. Dans cette affaire qui traîne depuis dix ans, un verdict a été rendu ces derniers mois. Elci a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité aggravée et un mandat de dépôt a été émis à son encontre.

Après le verdict, sans personne pour s’occuper de ses enfants, Pelda Elci est entrée en prison avec eux et exige l’annulation du procès, qui, selon elle, s’est déroulé de manière illégale.

Rihan Gok, l’une des avocates chargées de son dossier, a déclaré que le procès s’était déroulé du début à la fin selon des méthodes illégales et illégitimes. Elle a souligné que les déclarations des témoins utilisées contre Elci avaient été recueillies pendant la période des affrontements et des opérations militaires, soulignant que les témoins avaient été torturés et avaient nié leurs déclarations, un fait qu’ils ont répété à chaque étape du procès.

Rihan Gok a déclaré que toutes les détentions et tous les interrogatoires effectués durant cette période avaient été menés illégalement et dans des circonstances hautement suspectes. Elle a souligné que durant cette période, alors que la loi était effectivement suspendue, aucune norme légale n’avait été respectée. Elle a noté que dans les dossiers où Pelda aurait été identifiée, les procédures avaient été menées en violation des dispositions de la loi sur les fonctions et les pouvoirs de la police (PVSK).

Gok a souligné que ces documents ne devraient pas être pris comme base pour une décision, ajoutant que les personnes qui ont fait des déclarations plus tard ont expliqué qu’elles avaient témoigné sous la torture et avaient déclaré qu’elles ne connaissaient pas, en fait, Pelda.

Elci n’était pas à Cizre au moment des crimes présumés

Rihan Gok a déclaré que pendant la période des actes criminels présumés, Pelda était encore mineure et n’était pas à Cizre, un fait qu’ils ont prouvé avec des documents et des dossiers.

Gok a expliqué que Pelda faisait des courses dans une autre ville à ce moment-là et a ajouté : « Bien que nous ayons prouvé qu’elle se préparait au mariage et qu’elle ne résidait plus à Cizre depuis longtemps, le tribunal n’a pas jugé ces éléments importants. Le dossier de Pelda a été gonflé de témoignages dénués de tout fondement. Malgré l’absence de preuves concrètes justifiant une condamnation, une peine a été prononcée contre elle. »

Elci a passé deux ans en résidence surveillée

Pelda Elci a été placée en détention provisoire pendant neuf mois avant le verdict. Elle a ensuite été libérée et assignée à résidence. Durant ces deux ans et huit mois d’assignation à résidence, il a été constaté qu’elle n’avait commis aucune infraction. Cependant, le 12 mai, un mandat de détention a été émis en même temps que le jugement.

Pelda, 28 ans, mariée depuis huit ans, est mère de trois enfants âgés de cinq, trois et deux ans. Après son arrestation, sans personne pour s’occuper de ses enfants, elle a été contrainte d’emmener deux d’entre eux avec elle en prison. Elle est actuellement détenue avec ses deux enfants à la prison de Sirnak.

Le développement des enfants est affecté négativement

L’avocate Rihan Gok a déclaré qu’en raison du procès illégal qui dure depuis dix ans, Pelda et ses enfants sont soumis à une forme de punition illégitime. Elle a ajouté que Pelda a appelé chacun à la solidarité. Gok a rappelé que le gouvernement avait déclaré 2025 « Année de la famille » et a déclaré : « Une famille vit dans l’illégalité en prison et est détenue dans des conditions inhumaines. En raison de ces décisions politiquement motivées, les enfants sont contraints de vivre dans des conditions carcérales inadaptées. Leur développement personnel et leur santé mentale en pâtissent. La prison leur laisse de profondes cicatrices. Pelda demande sa libération avec ses enfants et son placement à nouveau en résidence surveillée. »

Interdiction de séjour de six mois imposée à son mari

Rihan Gok a également déclaré que le mari de Pelda, venu lui rendre visite, avait subi des sévices. Elle a ajouté : « Lors d’une visite à huis clos, la ligne téléphonique étant coupée, il a dû hausser le ton pour que Pelda puisse l’entendre. Les gardes sont alors intervenus et l’ont maltraité. Après une dispute, un rapport a été déposé contre lui et une interdiction de visite de six mois lui a été infligée. Cette famille, déjà dans une situation difficile, a été encore plus dévastée par cette décision. Ces pratiques illégales doivent cesser immédiatement. »

Tous les milieux concernés doivent répondre à cet appel

Rihan Gok a déclaré qu’en tant qu’avocats, ils avaient déposé les objections nécessaires concernant la procédure et que l’affaire était actuellement en appel. Elle a ajouté : « Nous menons les réunions et les démarches nécessaires pour que Pelda et ses enfants puissent rentrer chez eux. Nous réitérons notre appel à la sensibilité envers toutes les institutions qui œuvrent dans le respect des droits. » (ANF)

Peine de mort en Iran : le régime craint le rôle pionnier des femmes

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IRAN / ROJHILAT – La militante kurde d’Iran, Çîmen Ciwanrudî a déclaré que des menaces de mort directes sont proférées contre les femmes en Iran et qu’il est important à cet égard d’annoncer les noms des femmes détenues, de documenter les violations en prison, de mener des campagnes médiatiques et de s’adresser aux institutions internationales.

Les politiques oppressives du régime à l’encontre des femmes en Iran s’aggravent chaque jour. La prison d’Evin, située à Téhéran, est connue pour être l’une des prisons où les femmes qui résistent au régime sont le plus emprisonnées et risquent d’être exécutées. Des organisations internationales de défense des droits humains ont annoncé que la prison d’Evin détenait environ 70 prisonnières politiques, dont certaines risquent d’être exécutées. Des dizaines de femmes y sont détenues sous une forte oppression en raison de leur identité politique et de leur combat. Parmi elles figurent les femmes politiques kurdes Pakhshan Azizi et Warisha Moradi, menacées d’exécution. 

Chimen Ciwanrudi, membre du Comité central de l’Association des militants politiques et des personnes en détresse en Iran, a déclaré que le régime tente d’intimider la société en menaçant les femmes de la peine de mort et qu’il a peur du pouvoir croissant des femmes.

Çîmen Ciwanrudî a déclaré que non seulement l’emprisonnement et la torture, mais aussi la menace directe d’exécution sont désormais appliqués, ajoutant : « Cette méthode vise à envoyer un message clair au public. Les femmes sont arrêtées dès qu’elles franchissent les limites fixées par l’État, sont soumises à de lourdes sanctions, et la peine de mort vise à les réduire au silence. Cette menace ne vise pas seulement à punir individuellement ; elle vise également à limiter les libertés des femmes au niveau sociétal, à affaiblir leur rôle de dirigeantes sociales et politiques et à créer un effet démoralisant sur la société dans son ensemble. »

Ciwanrudî, soulignant que les quatre femmes menacées d’exécution sont des militantes kurdes, a souligné que le régime iranien a historiquement combiné deux lignes d’oppression fondamentales. Ciwanrudî a déclaré : « D’une part, il vise à confiner strictement les femmes à des rôles sociaux patriarcaux et à limiter, opprimer et contrôler leur leadership dans la vie sociale, politique et culturelle dans tous les domaines. D’autre part, des politiques discriminatoires, d’exclusion et de marginalisation sont mises en œuvre contre tous les groupes minoritaires, en particulier les Kurdes, restreignant systématiquement leurs droits et leurs libertés. Le ciblage spécifique des militantes kurdes aujourd’hui représente l’intersection de ces deux lignes d’oppression et de répression, révélant clairement qu’une politique systématique d’oppression et d’intimidation est mise en œuvre, fondée à la fois sur leur genre et leur identité ethnique. »

« Le régime recourt désormais à la violence pure et simple. »

Çîmen Ciwanrudî a déclaré que le régime avait tenté par le passé de contrôler les femmes principalement par le biais de restrictions « juridiques », précisant que le port obligatoire du foulard et l’interdiction de certaines professions en étaient des exemples. Cependant, elle a affirmé que le leadership croissant des femmes dans les mouvements sociaux, notamment après le meurtre de Jîna Mahsa Amînî, avait poussé le régime à recourir à des méthodes plus dures. « Le régime recourt désormais à la violence flagrante. La menace d’exécution contre les femmes démontre que les mécanismes doux se sont complètement effondrés et ont été remplacés par des formes de punition politiques et dramatiques », déclaré Çîmen Ciwanrudî.

« Les femmes ne sont pas seulement des participantes mais aussi des pionnières du mouvement ‘Jin, Jiyan, Azadî’ »

Çîmen Ciwanrudi a déclaré que les femmes étaient non seulement des participantes, mais aussi des dirigeantes du mouvement « Jin, Jiyan, Azadî », et que des personnalités comme Pakhshan Azizi et Varisheh (Warisha) Moradi étaient des symboles de ce leadership. Çîmen Ciwanrudi a déclaré : « La grave répression dont elles sont victimes n’est pas une simple attaque individuelle ; c’est une tentative de briser le leadership social des femmes et de détruire les symboles de la lutte pour la liberté dans la société. » Soulignant que la menace de peine de mort contre les militantes n’était pas une simple punition personnelle, Çîmen Ciwanrudi a déclaré qu’il s’agissait d’une manœuvre politique calculée visant à intimider la société dans son ensemble. « Ces menaces témoignent également clairement de la crainte du régime envers le pouvoir que les femmes ont acquis dans les sphères sociales et politiques et l’unité qu’elles ont créée au sein de la population », a ajouté Çîmen Ciwanrudi.

« La lutte unie est une nécessité stratégique »

Çîmen Ciwanrudî a déclaré que si la solidarité se développe aujourd’hui davantage symboliquement et par le biais des médias, l’unité organisationnelle totale n’a pas encore été atteinte entre les femmes du Kurdistan et les mouvements de femmes des autres régions d’Iran. Malgré cela, Çîmen Ciwanrudî a souligné que des femmes comme Pexşan, Werîşe, Şerife et Nergîs représentent un féminisme de résistance radical, affirmant : « La foi en la lutte unie des femmes est claire. Développer cette conviction aux niveaux stratégique et organisationnel est la tâche la plus fondamentale pour l’avenir. Par conséquent, la lutte unie est une nécessité stratégique dès maintenant. »

Ciwanrudi a noté que malgré la grave oppression dont sont victimes les femmes en prison, diverses formes de solidarité se sont développées. Il a souligné l’importance de rendre publics les noms des femmes détenues, de documenter les violations en prison, de mener des campagnes médiatiques en ligne et de faire appel aux institutions internationales. Il a également insisté sur la nécessité d’apporter un soutien juridique et psychologique aux familles, de protéger les avocats et de développer des campagnes conjointes avec les mouvements féministes internationaux. (Agence Mezopotamya)

TURQUIE. Barreau : la médecine légale bloque l’enquête sur l’affaire Rojin Kabaiş

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TURQUIE / KURDISTAN – Dans l’affaire de l’étudiante kurde Rojin Kabaiş, décédée dans des circonstances obscures, le barreau de Wan accuse l’Institut de médecine légale de négligence grave. L’enquête est au point mort malgré des preuves ADN incriminantes.

Un an après la mort de l’étudiante Rojin Kabaiş à Van, le barreau régional dénonce de graves défaillances dans l’enquête. Son président, Sinan Özaraz, considère l’Institut de médecine légale, dépendant du ministère turc de la Justice, comme un obstacle majeur à l’enquête. Malgré des demandes répétées, l’institution a dissimulé des informations médico-légales essentielles, a déclaré Özaraz à l’agence de presse MA.

Rojin Kabaiş, étudiante en première année au département d’éducation de l’enfance de l’université Yüzüncü Yıl, a disparu d’une résidence universitaire à Van le 27 septembre 2024. Son corps a été retrouvé 18 jours plus tard sur les rives du lac de Van. Selon l’autopsie, la jeune femme de 21 ans se serait noyée. Cependant, des traces d’ADN de deux hommes, ainsi qu’une trace de sang sur un vêtement, ont été retrouvées sur son corps et ses effets personnels. À ce jour, l’identité de ces traces n’a pas été déterminée.

« L’Institut de médecine légale a dissimulé des informations cruciales, notamment l’origine des traces d’ADN sur le corps de Rojin. Ces informations sont cruciales pour la procédure », a déclaré Özaraz. L’enquête est au point mort depuis des mois. « Nous attendons une réponse depuis janvier, mais malgré nos demandes répétées à l’Institut, rien n’a été versé au dossier à ce jour », a critiqué l’avocat.

Rapport de suppression de preuves

En collaboration avec le Barreau de Diyarbakır (province d’Amed), le Barreau de Van a déposé une plainte pénale contre les responsables de l’Institut de médecine légale. Cette plainte vise non seulement l’autorité d’Istanbul, mais également le Comité d’experts en biologie. Le Barreau accuse l’institut d’avoir violé les articles 257 (abus de pouvoir) et 281 (suppression de preuves) du Code pénal turc.

« L’impossibilité de retrouver des traces d’ADN sur le corps d’une victime présumée de violences ne constitue pas un simple retard de procédure : cela entrave considérablement la recherche de la vérité », a souligné Özaraz. L’enquête a également souffert du secret médical permanent qui entoure le dossier, ce qui entrave toute évaluation indépendante.

Selon le Barreau, les questions en suspens portent sur l’heure exacte du décès, la qualité de l’eau dans laquelle le corps a été retrouvé et les résultats toxicologiques du contenu de l’estomac du défunt. Ces informations n’ont pas encore été entièrement divulguées.

« La confiance sociale dans le système judiciaire est mise à mal »

Özaraz met en garde contre les conséquences sociales de tels manquements : « Dans les cas de décès inexpliqués de femmes, l’impression se fait de plus en plus sentir que les enquêtes sont délibérément retardées. » Nombre de ces affaires sont classées sans explication fiable, ce qui mine durablement la confiance du public dans la justice. (ANF)