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Habitants de Kobanê: « Nous réécrirons l’histoire grâce à la résistance de nos forces »

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SYRIE / ROJAVA – Des personnalités politique et des habitants de la ville kurde de Kobanê ont condamné les attaques turco-jihadistes et ont déclaré qu’ils réécriront l’histoire de Kobanê comme ils l’ont fait face à DAECH / ISIS il y a neuf ans.
 

Hier, les habitants de Kobanê ont manifesté contre les attaques de l’occupation turque et en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS). Ils ont déclaré vouloir vivre « dans une Syrie démocratique qui préserve les droits de toutes les composantes ».

 

Des personnalités politiques et des activistes de la ville de Kobanê, affiliée au canton de l’Euphrate dans le nord et l’est de la Syrie, ont parlé à l’agence ANHA des attaques qui sont menées dans le nord et l’est de la Syrie.

Hassan Mamo, membre du conseil du Parti de l’union démocratique (PYD) de la ville de Kobani, a condamné les attaques contre le nord et l’est de la Syrie et a déclaré : « L’objectif de l’État d’occupation turc et de ses mercenaires est de briser notre volonté, mais la détermination et la résistance historique de nos combattants contre les attaques de l’occupation turque continuent. »

« Voici nos combattants qui font preuve d’une résistance sans précédent »

Mamo a expliqué que les combattants opposent une résistance sans compromis et ne permettront pas à l’État d’occupation turc et à ses mercenaires de mettre en œuvre leurs plans. Il a poursuivi en affirmant : « Les combattants dans toutes les régions opposent une grande résistance et leur lutte contre l’occupation ne peut être vaincue.

 L’occupation turque et ses mercenaires doivent immédiatement cesser de lancer des attaques, car nos combattants ne permettront pas à l’occupation de mettre en œuvre ses plans. »

210 mercenaires tués et 20 drones détruits

Pour sa part, Wahida Suleiman, membre du Kongra Star de la ville de Kobanê, a déclaré que les Forces démocratiques syriennes écrivaient des épopées historiques et a déclaré : « Nos forces ont fait face aux attaques de l’occupation turque et de ses mercenaires et ont fait preuve d’une résistance sans précédent, et avec cet esprit de résistance, elles ont pu éliminer 210 mercenaires affiliés à l’État d’occupation turc, et endommager et détruire de nombreux chars, véhicules et motos, en plus de détruire environ 20 drones. »

Wahida a souligné que peu importe les efforts déployés par l’Etat d’occupation turc et ses mercenaires pour saper la volonté des combattants, ils n’atteindront pas leurs objectifs et échoueront à chaque fois qu’ils tenteront d’affronter nos forces. « Nous réécrirons l’histoire avec la résistance de nos combattants. »

Mustafa al-Damir, membre du bureau organisationnel du PYD dans le canton de l’Euphrate, a souligné que les graines de la résistance ont toujours été plantées dans leurs cœurs, et a poursuivi son discours ainsi : « Notre résistance deviendra toujours plus forte, et nous ferons face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité de notre région et à les vaincre. Elles ne peuvent pas faire face à nos forces, les forces de l’existence et de la dignité. Nous réécrirons l’histoire à nouveau avec la résistance et la lutte de nos forces. » (ANHA)

 

Un représentant du Rojava rencontre les partis de gauche au Parlement européen

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STRASBOURG – Une délégation conduite par le représentant européen de l’Administration démocratique autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (DAANES), Abdulkarim Omer, est actuellement à Strasbourg pour des discussions sur la situation en Syrie au Parlement européen.
 

La délégation, qui comprend également les représentants du DEM Europe Eyüp Doru et Fayik Yağızay et le président du HDP Cahit Kırkazak, a rencontré lundi des membres de la gauche. Le sujet de la discussion, à laquelle ont également participé les coprésidents du groupe de la gauche européenne, Manon Aubry et Martin Schirdewan, a été le nouvel équilibre des forces en Syrie après le renversement du dirigeant de longue date Bachar al-Assad par la milice islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), les attaques continues de la Turquie et de sa force mandataire SNA contre les DAANES et les problèmes politiques, militaires, humanitaires, économiques et de sécurité qui y sont associés, ainsi que la menace croissante de ce qu’on appelle l’État islamique.

Lors des discussions d’hier, le représentant du Rojava pour l’Europe, Abdul Karim Omar a exhorté l’Europe à œuvrer pour que cessent les conflits armés en Syrie et à empêcher la Turquie d’envahir le Rojava où la Turquie va commettre un nettoyage ethnique en massacrant et en expulsant les Kurdes syriens de leurs terres.
 
Le représentant de l’Administration autonome de la Syrie du Nord et d’Est en Europe a appelé le bloc des partis de gauche au Parlement européen à prendre ses responsabilités à un moment où la Turquie tente une fois de plus d’exterminer le peuple kurde et d’éradiquer l’Administration autonome démocratique du nord et de l’est de la Syrie. Il a souligné la nécessité d’adopter une résolution pour mettre fin aux hostilités dans toute la Syrie.
 
Le représentant de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie a rencontré le Bloc des partis de gauche au Parlement européen à Strasbourg, en France.
 
Le mardi 16 décembre 2024, le représentant de l’Administration autonome démocratique en Europe, Abdul Karim Omar, a prononcé un discours lors de la réunion des partis de gauche au Parlement européen à Strasbourg.
 
Dans son discours, Abdul Karim Omar a évoqué la situation en Syrie après la chute du régime autoritaire baathiste, qui a opprimé et commis des crimes contre tous les Syriens pendant des décennies, en particulier le peuple kurde. Il a souligné les mesures exceptionnelles imposées aux Kurdes, notamment l’emprisonnement de milliers des meilleurs jeunes kurdes, la privation de citoyenneté de centaines de milliers d’entre eux, les massacres systématiques, l’arabisation des noms de villes et de villages, les changements démographiques et d’autres crimes.
 
Omar a souligné la nécessité pour la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, de suivre de près la situation en Syrie afin de parvenir à un changement national et démocratique à l’avenir. Il a souligné l’importance d’impliquer toutes les composantes de la population syrienne, en particulier le peuple kurde et les communautés du nord et de l’est de la Syrie, dans le processus politique visant à construire une nouvelle Syrie démocratique décentralisée en tant que patrie partagée par tous les Syriens.
 
Omar a évoqué les attaques menées par des mercenaires de « l’Armée nationale » soutenus par la Turquie contre Tal Rifaat et Shahba, qui ont entraîné des crimes contre des civils sans défense et provoqué une nouvelle vague de déplacements forcés d’Afrin vers des zones plus sûres dans le nord et l’est de la Syrie. « Ils sont désormais exposés au froid rigoureux de l’hiver », a-t-il déclaré.
 
Omar a poursuivi en expliquant que l’occupation turque et l’attaque de ses mercenaires contre Manbij ont conduit à de nouveaux meurtres, massacres et crimes, ainsi qu’à une nouvelle vague de déplacements. Il a noté que « la Turquie se prépare maintenant à attaquer Kobané, la ville qui est devenue un symbole de liberté et de résistance contre le terrorisme de l’EI ».
 
Abdul Karim Omar a exhorté les parlementaires à assumer leurs responsabilités alors que la Turquie tente une fois de plus d’exterminer le peuple kurde et de démanteler l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. Il a appelé l’Union européenne à travailler sur les points suivants :
 
1. Faire pression sur la Turquie pour qu’elle cesse ses attaques contre le nord et l’est de la Syrie, qui, si elles se poursuivent, pourraient conduire à la fuite de milliers de membres de l’EI des centres de détention et de dizaines de milliers de leurs familles des camps. Cela aurait des conséquences catastrophiques pour la région et la communauté internationale, et déclencherait de nouvelles vagues de migration vers l’Europe.
 
2. Adopter une résolution visant à mettre fin aux hostilités en Syrie afin d’initier un dialogue politique entre les différentes composantes [minorités ethniques et religieuses] de la Syrie.
 
3. Assurer la participation kurde et l’inclusion de l’Administration démocratique autonome dans le processus politique, tout en garantissant les droits du peuple kurde et des autres composantes dans la future constitution syrienne.
 
4. Fournir une aide humanitaire et des secours aux personnes déplacées de Shahba, Tal Rifaat et Manbij le plus rapidement possible, étant donné l’incapacité de l’administration autonome à assumer seule cette charge.

Bozarslan : La question kurde ne se limite pas à un seul pays, c’est une affaire régionale

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PARIS – Le professeur Hamit Bozarslan a souligné la nécessité pour les Kurdes de parvenir à une intégration interne et a souligné que la question kurde, du fait de la colonisation supra nationale du Kurdistan, ne se limite pas à un seul pays mais est une affaire régionale.

L’agence de presse, ANF s’est entretenue au sujet de la question kurde avec Hamit Bozarslan, historien et politiste spécialiste du Moyen-Orient, de la Turquie et de la question kurde enseignant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Alors que la dynamique au Moyen-Orient est en train de changer, le professeur Hamit Bozarslan a souligné la nécessité pour les Kurdes de parvenir à une unité intra-kurde et a souligné que la question kurde ne se limite pas à un seul pays mais est une question régionale qui doit être comprise comme telle.

En Turquie, les discussions sur la résolution de la question kurde ont refait surface après que le chef du Parti du mouvement nationaliste (MHP), Devlet Bahçeli, a serré la main des députés du Parti de la démocratie (DEM) et a ensuite passé un appel téléphonique au sujet du leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné dans des conditions difficiles depuis 26 ans. À l’heure où l’équilibre des forces au Moyen-Orient est en train de changer, quelle est la signification de la déclaration de Bahçeli ? L’État turc cherche-t-il réellement à résoudre la question kurde, un sujet qu’il évite même de nommer ? Et que signifie pour Bahçeli le fait de s’adresser directement à Öcalan ? Quel avenir pour les Kurdes alors que la dynamique régionale change une fois de plus ?

 

Manque de transparence

Soulignant le manque de transparence dans les discussions sur la résolution de la question kurde en Turquie, le professeur Bozarslan a noté : « La déclaration de Bahçeli a été largement débattue en Turquie, y compris dans les cercles kurdes. Analyser ces développements est très difficile car le plus grand obstacle est le manque de transparence. Qui est impliqué dans ce processus ? Quels acteurs en font partie ? Le MHP se représente-t-il lui-même ou représente-t-il d’autres forces ? Quelles sont les tensions au sein de l’AKP concernant la question kurde ? Nous ne connaissons pas les réponses à ces questions. »

Résoudre la question kurde n’est pas le véritable objectif

Bozarslan a suggéré que les développements au Moyen-Orient pourraient avoir poussé Bahçeli à faire une telle déclaration, ajoutant : « Lorsque Bahçeli a lancé cet appel, la guerre au Liban était en cours. Le régime d’Assad n’était pas encore tombé. On craignait qu’Israël intervienne dans la question kurde, ce qui pourrait affaiblir la Turquie. Au lieu de laisser Israël gérer cette question, la Turquie a pensé qu’elle devait prendre le contrôle. Cette idée a été exprimée également dans les années 1990 et 2000. L’essence de cette approche et de ces déclarations n’est pas de reconnaître la question kurde mais de la présenter comme une question turque. L’objectif principal ici est de désamorcer temporairement les tensions existantes. 

Ce que nous voyons aujourd’hui est la continuation de cette approche. Cette position persistera-t-elle après le départ d’Assad ? Nous ne le savons pas. En tout état de cause, les Etats-Unis et l’Europe soutiendraient des négociations entre les Kurdes et la Turquie, et les Kurdes ont des attentes similaires. Cependant, il n’y a pas de réelle opposition en Turquie. »

Déni de légitimité du peuple kurde

Bozarslan a souligné que les déclarations de Bahçeli et sa position générale sur la résolution de la question kurde sont loin de reconnaître l’existence de la question kurde ou la légitimité du peuple kurde. Il a déclaré : « De mon point de vue, le problème principal n’est pas de savoir si Öcalan participera au parlement, mais si la question kurde et la légitimité du peuple kurde seront reconnues. Si cela n’est pas le cas, cela conduira inévitablement à de nouveaux problèmes à l’avenir. Ces appels ne signifient absolument pas la reconnaissance de la question kurde. La reconnaissance de la question kurde et de la légitimité du peuple kurde ne se limite pas à la Turquie. Il faut la reconnaître comme une question régionale au Moyen-Orient. De plus, ni les Kurdes syriens ni les Kurdes turcs ne cherchent l’indépendance. Si les intentions sont sérieuses, le statut du Rojava peut être reconnu. »

La volonté de soumission des Kurdes à la domination turque sunnite

Bozarslan a souligné l’insistance de l’État turc à ce que le peuple kurde se soumette à la domination de l’identité turque sunnite et a déclaré : « La position actuelle est essentiellement la suivante : « D’accord, vous existez, nous pouvons accepter votre présence, et peut-être que des injustices vous ont été faites. Mais maintenant, vous avez une représentation au parlement, vous avez un dirigeant, et nous reconnaissons tout cela. En échange, vous devez accepter l’autorité de la Turquie ou la turcité. »

C’est exactement ce qui s’est passé en 2014 et 2015. En regardant la rhétorique d’Erdoğan et de l’AKP à l’époque, l’attitude du régime était claire : « Oui, nous reconnaissons l’existence des Kurdes. Nous sommes prêts à un processus de paix. Nous dénonçons même les oppressions passées, comme l’incendie de villages, et nous admettons que vous avez raison sur ces questions. Mais maintenant, vous devez vous aligner sur les autorités turques sunnites. »

Rojava pris pour cible pour avoir refusé de se soumettre

Selon Bozarslan, le processus de paix a échoué parce que les Kurdes syriens ont rejeté cette imposition, ce qui a conduit la Turquie à adopter une politique hostile à l’égard du Rojava : « La question fondamentale est de savoir si les Kurdes seront acceptés en tant que Kurdes ou simplement comme une force subordonnée sous contrôle turc. C’est mon interprétation des récents débats. Comme je l’ai mentionné, étant donné le manque de transparence et l’absence d’informations concrètes, je ne peux pas aller au-delà de ces évaluations. »

Reconnaître l’influence d’Abdullah Öcalan

Bozarslan voit dans le récent appel de Devlet Bahçeli au leader kurde Abdullah Öcalan une reconnaissance de l’influence d’Öcalan : « Les déclarations de Bahçeli démontrent une reconnaissance du pouvoir symbolique d’Öcalan. Exiger que le PKK dépose les armes n’a aucun sens, car leur lutte armée en Turquie est désormais à son plus bas niveau depuis des décennies. Cependant, le PKK reste une force symbolique et un point de référence central pour le mouvement kurde en Turquie. De même, Öcalan est largement considéré comme un symbole parmi les Kurdes. »

La question kurde : un défi régional

Bozarslan a déclaré que la question kurde ne se limite pas à la Turquie mais est une affaire régionale : « La présence kurde au parlement et les victoires électorales répétées dans les municipalités, même sous la menace constante des administrateurs nommés par le gouvernement, démontrent que les Kurdes n’ont pas été vaincus. La communauté kurde est très consciente et sa résistance s’est déplacée vers différentes plateformes. La question kurde est antérieure au PKK et perdure à ce jour. Ce n’est pas seulement une question turque mais une question régionale. Cette perspective plus large, cependant, est absente des discussions de Bahçeli et de l’AKP. »

L’urgence de l’unité kurde

Bozarslan a souligné le besoin crucial d’unité kurde à une époque où la dynamique au Moyen-Orient est en pleine mutation et a déclaré : « La question principale n’est pas de savoir ce qui attend les Kurdes, mais ce qu’ils doivent faire. Le rôle des États-Unis, en particulier en Syrie, sera décisif, mais les Kurdes ne peuvent pas compter uniquement sur des acteurs extérieurs. Les mouvements et les acteurs kurdes doivent évaluer de manière critique leurs propres actions. La priorité la plus urgente est de favoriser l’intégration interne des Kurdes. 

L’existence du Kurdistan irakien est en soi un miracle, surtout si l’on tient compte des atrocités commises dans les années 1980, comme les opérations Anfal et les incendies de villages. Mais le Kurdistan d’aujourd’hui est divisé en deux camps : l’un craint l’Iran et l’autre se méfie excessivement de la Turquie. L’intégration entre ces factions est vitale. De même, les relations entre le Kurdistan irakien et le Rojava doivent s’améliorer. S’il est difficile de parvenir à une coopération sans faille, des mesures peuvent être prises pour renforcer les liens, comme l’ouverture des frontières, la reconnaissance mutuelle et la diplomatie commune. L’avenir de la lutte kurde dépend de la manière dont ces défis seront relevés. » 

La stratégie iranienne des milices en voie d’effondrement

Bozarslan a également commenté l’influence régionale décroissante de l’Iran, qui a des conséquences pour les Kurdes, et a déclaré : « La stratégie de l’Iran visant à maintenir sa domination régionale par le biais de ses milices s’est complètement effondrée au Yémen, en Irak, au Liban et en Syrie. Ce déclin représente une perte significative de légitimité pour le régime iranien. Même si une révolution complète ou un effondrement du régime en Iran ne sont peut-être pas imminents, de nouveaux soulèvements sont probables. » 

Dans de tels scénarios, le Kurdistan iranien jouera inévitablement un rôle majeur. Nous l’avons vu en 2022, lorsque le slogan « Jin Jiyan Azadî » (Femmes, vie, liberté) du Kurdistan est devenu un cri de ralliement dans tout l’Iran. Le Kurdistan est également devenu une référence pour le Baloutchistan. À partir de maintenant, les Kurdes doivent se préparer à divers scénarios et éventualités.

 

SYRIE. La Turquie décidée à poursuivre sa guerre génocidaire au Rojava

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SYRIE / ROJAVA – La Turquie a rejeté l’accord de cessez-le-feu pour Manbij et Kobanê proposé par les forces arabo-kurdes contrôlant le Nord et Est de la Syrie. Les mercenaires syriens sous commandement turcs ont intensifié les menaces d’invasion de Kobanê où l’État colonialiste turc veut construire une base militaire.
 
Le centre des médias des Forces démocratiques syriennes (FDS) a publié un communiqué déclarant que « les efforts de médiation menés par les États-Unis pour déclarer une trêve permanente dans les régions de Manbij et de Kobanê ont échoué en raison de l’approche de la Turquie dans la gestion des efforts de médiation et de son refus d’accepter des points clés ».
 
Les points comprenaient le transfert des combattants restants du Conseil militaire de Manbij et la résolution de la question concernant le transfert du sépulture du Suleiman Shah à son ancien emplacement d’où les Turcs l’avaient retiré lors de l’attaque de DAECH sur Kobanê en 2015.
 
Malgré les efforts des États-Unis pour arrêter la guerre, la Turquie et ses mercenaires ont intensifié leurs attaques au cours de la dernière période .

Kongra Star : Rejoignez la lutte pour défendre la révolution des femmes au Rojava et construire une Syrie démocratique

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SYRIE / ROJAVA – Le mouvement des femmes du Rojava / de la Syrie du Nord et d’Est, Kongra Star appelle à défendre la révolution féministe du Rojava initiée par les Kurdes et déclare que « si nous empêchons que l’ancienne dictature ne soit simplement remplacée par un autre régime despotique, cette nouvelle situation ouvrira la porte à un nouveau processus. »
 

Le mouvement des femmes du nord et de l’est de la Syrie, Kongra Star, a publié une déclaration écrite appelant tout le monde à défendre la révolution du Rojava et à aider à construire une Syrie démocratique.

Le communiqué souligne que « pour les femmes et les peuples de Syrie, le renversement de la dictature d’Assad est un développement important. Si nous empêchons que l’ancienne dictature ne soit simplement remplacée par un autre régime despotique, alors cette nouvelle situation ouvrira les portes à un nouveau processus pour les peuples de Syrie et de toute la région.

Le projet d’État-nation imposé aux peuples et aux sociétés du Moyen-Orient après la Seconde Guerre mondiale n’a résolu aucun de leurs problèmes sociaux. Au contraire, il a sauvegardé les intérêts politiques, militaires et économiques du capital monopoliste international, tout en niant et en détruisant la volonté des peuples, des femmes et des différentes cultures et groupes religieux. Le projet d’État-nation, construit sur le rejet du pluralisme et de la diversité, sur les fondements du sexisme, du nationalisme, du racisme et les religions d’État, a transformé le Moyen-Orient en un bain de sang. Les génocides et les féminicides sont utilisés comme outils de politiques de division et de domination par les puissances hégémoniques internationales et régionales, dont les États-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, Israël et la Turquie. La Troisième Guerre mondiale est dirigée, planifiée et mise en œuvre en premier lieu par ces acteurs.

Kongra Star a déclaré dans son communiqué que « avec la chute du régime d’Assad, l’État turc et les gangs affiliés l’ANSA / SNA et DAECH ont augmenté leurs attaques terroristes dans la région. En particulier les attaques d’invasion contre les régions de l’Administration autonome démocratique dans le nord et l’est de la Syrie qui se développent dans le cadre du plan génocidaire de l’État turc contre le peuple kurde. Alors qu’Erdoğan souligne hypocritement l’importance de « l’intégrité territoriale de la Syrie », l’armée turque envahit davantage les régions du nord de la Syrie, négligeant l’existence et la volonté du peuple kurde et de tous les autres peuples de la région. Depuis le 27 novembre 2024, des centaines de milliers de personnes des cantons Shahba, Manbij et Kobane ont été déplacées de force. Des femmes, des enfants et des personnes âgées sont morts de faim, de maladie et de froid à cause des attaques inhumaines des gangs SNA qui ont été formés et soutenus par l’État turc. Alors que l’armée turque a bombardé et tué des civils à Kobanê et Aïn Issa.

Ses bandes de mercenaires ont enlevé, torturé et massacré des Kurdes à Shahba, ainsi que trois membres du mouvement de femmes Zenobia à Manbij. Dans le même temps, HTS a massacré des chrétiens à Damas et des Alaouites à Lattaquié. On ignore toujours où se trouvent des centaines de personnes. Les femmes sont la principale cible des attaques d’invasion des gangs misogynes de l’ANS, de l’ASL et de l’EI. Les massacres, la torture et les viols sont perpétrés contre les femmes comme pour se venger de la révolution du Rojava et de la défaite de l’EI par la résistance des femmes combattantes du YPJ. Dans le même temps, des provocations et une guerre médiatique sont mises en œuvre pour détruire l’unité des peuples vivant dans la région.

Toutes ces attaques visent les réalisations de la révolution des femmes et l’Administration démocratique autonome qui a été la garantie d’une vie démocratique, égalitaire et libre pour toutes les communautés ; pour les femmes kurdes, arabes, arméniennes, assyriennes, turkmènes, circassiennes, tchétchènes, durzi, aléoutes, sunnites, chrétiennes et yézidies. Depuis 2012, le modèle d’autonomie démocratique établi et mis en œuvre conjointement par les femmes, les hommes et les jeunes de toutes les communautés, d’abord au Rojava, puis dans d’autres régions du nord et de l’est de la Syrie, a prouvé que la démocratie directe et le rôle actif des femmes en politique et dans tous les domaines de la vie sont essentiels à la vie communautaire des peuples et à la résolution des problèmes sociaux. Pour la première fois depuis des siècles, les femmes de cette région ont pu avoir librement une opinion, une voix et une action sur leur propre vie. À mesure que les femmes sont devenues libres, la société a changé et à mesure que la société a changé, les espoirs des peuples de vivre ensemble librement et sur un pied d’égalité ont encore grandi. ISIS, nous poursuivrons notre lutte de toutes nos forces, quel qu’en soit le prix, pour rendre permanents les acquis de la révolution des femmes du Rojava.

Nous ne permettrons pas aux politiques racistes et sexistes des puissances hégémoniques internationales et du capital monopoliste de redessiner notre région, notre patrie et nos terres sur la base de leurs propres intérêts. Nous sommes confrontés à la question de l’existence et de la non-existence – en particulier des femmes kurdes, arméniennes, assyriennes, turkmènes, circassiennes, tchétchènes, arabes, durzi, yézidies, biélorusses et persanes. Pour éviter que l’ancienne dictature ne soit remplacée par un autre régime despotique, il est inévitable que toutes les parties de la société, tous les différents groupes ethniques, religieux, politiques et culturels – et en particulier les femmes – soient impliqués dans la construction d’un nouveau système démocratique et d’une nouvelle constitution en Syrie. Le régime syrien est tombé, mais nous savons aussi que cet effondrement peut être utilisé par des groupes paramilitaires et islamistes néfastes pour mettre en danger la vie des gens, en particulier celle des femmes et des enfants. Le leadership des femmes est nécessaire pour nous protéger des conflits, de l’occupation et des envahisseurs. À cet égard, nous pensons que les expériences de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, ainsi que les expériences « Les luttes pour la démocratie, la justice, les droits culturels et la liberté des femmes pourraient servir de base à une nouvelle Syrie démocratique. 

Il est de notre responsabilité historique de protéger la révolution des femmes du Rojava et ses réalisations, qui ont été une source d’espoir et d’inspiration pour les femmes de tout le Moyen-Orient et d’autres parties du monde. La révolution des femmes au Rojava n’est pas seulement la révolution des femmes du nord et de l’est de la Syrie. C’est une révolution réalisée grâce aux contributions et aux luttes directes ou indirectes de millions de femmes dans le monde entier. Les attaques actuelles sont des attaques contre nous toutes. Considérant l’ampleur du danger, c’est aussi une responsabilité historique pour toutes les femmes du monde, pour les mouvements internationaux de femmes écologistes, féministes, socialistes et démocratiques, d’intensifier et d’unir nos luttes pour défendre les réalisations de la révolution des femmes du Rojava. 

En revendiquant les acquis de la révolution des femmes du Rojava, en renforçant notre résistance et en intensifiant la lutte, nous garantirons notre avenir dans la liberté et la dignité.

En tant que Kongra Star, nous poursuivrons notre lutte et notre résistance au plus haut niveau pour défendre notre terre et la révolution avec l’esprit et la philosophie de Jin Jiyan Azadi. »

ROJAVA. L’AANES lance une initiative pour construire la « Nouvelle Syrie »

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SYRIE / ROJAVA – L’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a lancé une initiative de dialogue syrien pour construire la « Nouvelle Syrie ». L’administration arabo-kurde déclare que leur coopération avec le pouvoir politique de Damas serait dans l’intérêt de tous les Syriens.
 
Lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui devant son siège dans la ville de Raqqa, l’AANES a dévoilé l’initiative de construction de la « Nouvelle Syrie ».
 
La conférence de presse, à laquelle ont assisté plusieurs médias, a comporté une lecture de l’initiative par les coprésidents du Conseil exécutif de l’administration, Hussein Osman et Avin Sweid, suivie de réponses aux questions des journalistes. L’initiative intitulée « L’Initiative de dialogue syrien pour construire la nouvelle Syrie » indique que:
 
 
« Avec la chute du régime oppressif baathiste, la Syrie est entrée dans une nouvelle phase. Pour surmonter avec succès cette période de transition, nous devons nous rassembler, nous unir et travailler à l’élaboration d’une feuille de route commune. Les politiques d’exclusion et de marginalisation qui ont dévasté la Syrie doivent cesser et tous les acteurs politiques doivent participer à la construction de la nouvelle Syrie, y compris pendant la période de transition. Par conséquent, nous appelons toutes les parties syriennes à reconsidérer leurs approches les unes envers les autres et à donner la priorité aux intérêts nationaux communs avant toute autre chose.

 
Sur la base de ce principe, nous pensons que la coopération entre l’administration autonome et l’administration politique de Damas sera dans l’intérêt de tous les Syriens et contribuera à faciliter une sortie réussie de cette phase difficile.
 
Reconnaissant notre responsabilité, en tant qu’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, envers le peuple syrien dans toutes ses composantes, et répondant aux devoirs qui nous ont été confiés par notre peuple, nous proposons cette initiative de dialogue syro-syrien pour construire la Nouvelle Syrie.
 
Nous saluons également le rôle positif joué par les pays arabes et nos amis dans le soutien au peuple syrien dans toutes ses composantes et soulignons la nécessité de poursuivre ce soutien pour construire la nouvelle Syrie, qui garantit les droits de tous les groupes et composantes sur des bases démocratiques. Cela permettra de jeter les bases du lancement d’un dialogue national syrien inclusif auquel tout le monde participe.
 
Sur cette base, nous appelons toutes les forces syriennes à travailler ensemble pour réaliser les étapes suivantes, que nous considérons comme vitales à ce stade :
 
1. Préserver l’unité et la souveraineté du territoire syrien et le protéger des attaques menées par l’État turc et ses mercenaires.
 
2. Cesser les opérations militaires sur tous les territoires syriens afin d’engager un dialogue national global et constructif.
 
3. Adopter une attitude de tolérance et s’éloigner des discours de haine et des accusations de trahison entre les Syriens. La Syrie est un pays riche de ses composantes, et cette richesse et cette diversité doivent être préservées sur une base démocratique juste.
 
4. Convoquer une réunion urgente à Damas avec la participation des forces politiques syriennes pour unifier les visions concernant la phase de transition.
 
5. Assurer la participation effective des femmes au processus politique.
 
6. Confirmer que la richesse et les ressources économiques doivent être réparties équitablement dans toutes les régions syriennes, car elles appartiennent à tout le peuple syrien.
 
7. Assurer le retour des habitants d’origine et des personnes déplacées de force dans leurs régions, préserver leur patrimoine culturel et mettre fin aux politiques de changement démographique.
 
8. Face aux développements en Syrie, nous réaffirmons notre engagement à lutter contre le terrorisme pour garantir que l’EI ne revienne pas, grâce à une coopération conjointe entre les Forces démocratiques syriennes et les forces de la Coalition internationale.
 
9. Mettre fin à l’état d’occupation et permettre au peuple syrien de déterminer son avenir tout en respectant le principe de bon voisinage.
 
10. Saluons le rôle constructif des pays arabes, des Nations Unies, des forces de la coalition internationale et de toutes les puissances internationales actives dans le dossier syrien. Nous les exhortons tous à jouer un rôle positif et efficace en fournissant des conseils et un soutien au peuple syrien et en comblant les écarts entre ses composantes, en garantissant la préservation de la stabilité et de la sécurité et en mettant fin aux interventions étrangères dans les affaires syriennes. » (ANHA)
 

SYRIE. Manbij devenue le théâtre de crimes de guerre commis par l’occupation turco-jihadiste

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SYRIE / ROJAVA – L’agence kurde ANHA signale de nombreux crimes et violations commis par l’occupation turque et ses mercenaires dans la région de Manbij et exhorte la communauté internationale à agir pour « mettre fin aux souffrances du peuple syrien ».
 
Voici la suite de l’article de ANHA (Hawar News):
 
Les mercenaires de l’« Armée nationale syrienne » (ANS / SNA) sous commandement turc ont commis des crimes de guerre et des violations flagrantes dans la ville de Manbij, notamment des exécutions sur le terrain, des tortures et des humiliations, en plus de pillages et de vols systématiques, depuis le début de leurs attaques contre la ville le 27 novembre 2024.
 
Voici une liste détaillée de certains crimes documentés selon les militants et les centres de surveillance et de suivi :
 

Premier crime : exécutions sommaires

 
Deux vidéos ont documenté des exécutions sommaires de quatre membres des forces du Conseil militaire de Manbij ou de civils qui refusaient l’entrée des mercenaires dans leur ville par quatre mercenaires de « l’Armée nationale ».
 
La première vidéo montre des mercenaires armés tirant sur les blessés.
 
Dans l’autre vidéo, un chef des mercenaires de « l’Armée nationale » apparaît en train d’ordonner l’exécution des blessés dans le coffre d’une voiture Kia.
 

Deuxième crime : torture et humiliation de civils

 
Une vidéo montre trois civils détenus insultés et humiliés, tandis que les mercenaires les forçaient à imiter des cris d’animaux.
 
Dans un autre enregistrement, on voit des détenus, dont un homme âgé. Ils ont été battus à coups de fouet et de ceinture, giflés et roués de coups de pied, sur ordre direct du chef des mercenaires, qui a décrit l’un d’eux comme un « vieux porc » et a ordonné qu’il soit torturé sans pitié.
 
Le sort de ces détenus reste inconnu, alors que l’on craint qu’ils soient exécutés.
 

Troisième crime : assaut, pillage et vol

 
Une autre vidéo montre cinq mercenaires prendre d’assaut une pièce où vivaient trois personnes, où elles ont été battues et insultées. Les mercenaires ont volé deux téléphones portables, puis ont tenté de détruire les caméras de surveillance.
 
Des centaines de maisons et de commerces à Manbij et de sa campagne ont été pillés part des mercenaires de l’Armée nationale, ce qui a poussé les habitants à manifester contre eux et à déclarer une « grève de la dignité » le dimanche 15 décembre 2024, en signe de protestation contre ces crimes.
 

Quatrième crime : la violation du caractère sacré du domicile

 
Une autre vidéo montre sept mercenaires des « Commandos Jarabulus » affiliés aux mercenaires de « l’Armée nationale », prenant d’assaut une maison dans le village d’Al-Nawajah, à la périphérie de Manbij.
 
Les mercenaires ont volé le contenu de la maison, volé deux voitures (une Mercedes 220 argentée et une Kia-Mohave noire) et retiré leurs plaques d’immatriculation pour éviter d’être traqués.
 
Le groupe de mercenaires a continué ses attaques sur d’autres maisons du village, répétant les opérations de pillage et de vol, comme l’ont montré les caméras de surveillance.
 

Crimes de guerre et violations flagrantes des droits humains

 
Les crimes commis par les mercenaires de l’« Armée nationale » affiliés à l’occupation turque à Manbij et dans ses environs constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, et comprennent :
 
Exécution extrajudiciaire : L’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949 interdit l’exécution sur le terrain des blessés et des détenus.
 
Torture et traitements dégradants : La torture et l’humiliation violent la Convention contre la torture de 1984, qui interdit strictement les traitements cruels, inhumains ou dégradants.
 
Cibler des civils : Cibler des civils et des biens constitue un crime de guerre selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
 
Vol et saccage : Le droit international humanitaire interdit le pillage et le vol pendant les conflits armés et les considère comme une violation flagrante des normes internationales.
 

La communauté internationale confrontée à l’épreuve de l’humanité

 
Les défenseurs des droits humains estiment que les violations continues des mercenaires de l’Armée nationale, qui ne rendent pas de comptes, encouragent l’occupation turque et ses mercenaires à commettre davantage de crimes. Par conséquent, les puissances et organisations internationales qui se réclament de l’humanité et des droits de l’homme, en particulier celles qui sont concernées, doivent agir de toute urgence pour mettre un terme à ces violations et crimes à Manbij et dans d’autres régions.
 
Il faut également tenir l’État d’occupation turc responsable en tant que principal soutien de ces groupes de mercenaires, et lui attribuer la responsabilité juridique et morale des crimes commis, conformément aux principes du droit international.
 
La version anglaise de l’article peut être lue ici : Myriad crimes of Turkish occupation, its mercenaries in Manbij city

IRAN. Onze activistes et civils kurdes sont dans les couloirs de la mort

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IRAN / ROJHILAT – Selon le Réseau kurde des droits de l’homme KHRN, onze activistes et civils kurdes se trouvent actuellement dans les couloirs de la mort en Iran, et au moins huit autres risquent de recevoir des peines similaires.
 
Onze militants politiques et civils kurdes sont actuellement condamnés à mort en Iran, et au moins huit autres risquent de recevoir des peines similaires, selon un récent rapport du Réseau kurde des droits de l’homme (KHRN).
 
Selon les informations, certaines des personnes condamnées ont été arrêtées lors du soulèvement « Jin Jiyan Azadî » (femme, vie, liberté) contre le gouvernement suite à la mort de Jina Mahsa Amini en septembre 2022.
 
« Ils ont été soumis à des conditions injustes, notamment le refus d’avoir accès à des avocats de leur choix, de graves tortures physiques et psychologiques et des procès inéquitables qui ont débouché sur de peines de mort inhumaines. Les familles de ces prisonniers et les organisations de défense des droits humains ont attiré l’attention sur leur situation critique, le risque de confirmation des condamnations à mort et la possible exécution des peines de mort prononcées. Elles ont demandé l’annulation de ces peines et une attention immédiate aux mauvaises conditions de détention des prisonniers. »
 

Six Kurdes condamnés à mort pour « rébellion armée »

 
Six prisonniers politiques kurdes – Pakhshan Azizi, Varishah Moradi, Hatem Özdemir, Yousef Ahmadi, Mehrab Abdollahzadeh et Hamid Hosseinnezhad Heidaranlou – ont été condamnés à mort par les tribunaux révolutionnaires islamiques pour « rébellion armée » (baghi) et « inimitié contre Dieu » (moharebe). Ils sont actuellement détenus dans les prisons centrales d’Urmiye (Urmia) et de Sînê (Sanandaj) et dans la prison d’Evin à Téhéran.
 

Özdemir et Ahmadi menacés d’exécution imminente

 
Les cas d’Azizi, Moradi, Abdollahzadeh et Hosseinnezhad Heidaranlou ont été renvoyés devant la Cour suprême en appel et attendent un nouveau procès. Cependant, les condamnations à mort d’Ozdemir et Ahmadi ont été confirmées par la Cour suprême, ce qui signifie qu’ils risquent d’être exécutés de manière imminente.
 
Cinq Kurdes condamnés à mort pour « espionnage au profit d’Israël »
 
En outre, cinq autres civils kurdes – Shahin Vasaf, Azad Shojaei, Rasoul Ahmad Rasoul, Edris Ali et Nasser Bekrzadeh – ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire islamique d’Urmiye, accusés d’« espionnage pour le compte d’Israël ». Ils sont actuellement détenus à la prison centrale d’Urmiye et leurs cas sont examinés séparément par la Cour suprême.
 

Huit autres Kurdes menacés de peine de mort

 
Pendant ce temps, huit civils et militants kurdes, Ali Ghassemi, Pezhman Soltani, Kaveh Salehi, Rizgar Beygzadeh Baba-Miri, Javanmard Mam-Khosrawi, Mohammad Faraji, Raouf Sheik-Maroufi et Soleyman Adhami, dont beaucoup ont été arrêtés par les forces de sécurité à Sine et Bukan lors du soulèvement « Jin Jiyan Azadî », restent en détention dans les prisons centrales d’Urmiye et de Bukan. Ils sont accusés de délits graves tels que « insurrection armée » (baghi), « propagation de la corruption sur terre » (Efsad-e Fil-Arz) et « inimitié contre Dieu » (moharebe). « Les accusations portées contre eux ont suscité de graves inquiétudes quant à la probabilité d’une condamnation à mort dans leurs cas », a averti le KHRN.
 
Le rapport, publié en anglais et dans d’autres langues, contient des informations détaillées sur les personnes concernées ainsi que sur les allégations et les procédures judiciaires engagées à leur encontre. (ANF)

Image: Les militantes kurdes Pakshan Azizi et Sharifeh Mohammadi

Hamit Bozarslan: L’incertitude guette la Syrie

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Le professeur Hamit Bozarslan a déclaré que la chute du gouvernement de Damas et la Syrie, qui est aux mains d’une structure djihadiste et islamiste radicale, sont confrontées à une grande incertitude.
 
L’ANF s’est entretenue au sujet de la question syrienne avec Hamit Bozarslan, historien et politiste spécialiste du Moyen-Orient, de la Turquie et de la question kurde enseignant à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
 
L’attaque d’Alep par le Hayat Tahrir al-Sham (HCT ou HTS) a entraîné l’effondrement du régime d’Assad. Comment évaluez-vous l’effondrement rapide du régime sans aucune résistance ?
 
Il est important de bien comprendre cela : le gouvernement de Damas s’est effondré presque sans aucune résistance. Nous avons déjà vu cela se produire dans certains cas. La chute de Mossoul en 2014 et de Kaboul en 2021 en sont peut-être les exemples les plus clairs. En observant les événements, il est clair que le régime syrien s’est décomposé de l’intérieur et s’est transformé en une structure creuse.
 
Parallèlement, les forces qui soutiennent le régime d’Assad ont manifestement épuisé leurs ressources dans une sorte de processus suicidaire. Parmi ces forces, le Hezbollah est le premier à figurer en tête. Sans lui, le régime n’aurait pas survécu en 2013. Le Hezbollah a perdu ses ressources dans le conflit extrêmement sanglant qu’il a engagé avec Israël.
 
D’autre part, la stratégie milicienne et la diplomatie iraniennes au Moyen-Orient ont atteint leur point culminant et ne peuvent plus se renouveler. La Russie a également dû gaspiller ses ressources humaines et militaires dans un front de guerre insensé.
 
À la lumière de tout cela, l’effondrement du gouvernement de Damas n’est pas dû à la force du HTS, mais plutôt à la décadence interne du régime.
 
Devons-nous considérer ce qui s’est passé en Syrie comme la continuation du processus entamé après les attaques du Hamas du 7 octobre ?
 
Oui, ce qui se passe en Syrie est la continuation inévitable du processus qui a commencé après les attaques du Hamas le 7 octobre. Personne ne s’attendait à ces attaques. Après ces attaques, le 8 octobre, le Hezbollah a lancé ses propres attaques, et Israël a obtenu un avantage très important. Les activités à Gaza et au Liban ont été présentées comme une forme d’autodéfense. Depuis lors, des appels répétés ont été lancés au sein de l’état-major et des cercles politiques israéliens en faveur d’une restructuration du Moyen-Orient.
 
Le point le plus critique de ce plan de restructuration a été le Liban. La rupture des relations entre le Liban et l’Iran et, dans ce contexte, la nécessité pour la Syrie de cesser d’être un pont entre le Liban et l’Iran ont été soulignées. Cependant, cela ne signifie pas que tout ce qui s’est passé est entièrement la faute d’Israël. En fait, Israël et les États-Unis n’avaient pas prévu que le régime syrien était à ce point détruit et qu’il s’effondrerait si rapidement.
 
Mais leur objectif était de créer une situation dans laquelle le régime serait extrêmement affaibli et, si possible, la Syrie serait divisée en deux ou trois régions. À cet égard, on peut dire que ce qui s’est passé a également été une surprise pour Israël. Il existe également des inquiétudes au sein d’Israël car, à terme, Israël pourrait être confronté à la possibilité de se retrouver à proximité d’une entité du « jihadistan ».
 
Il n’est donc pas correct d’attribuer tout ce qui s’est passé uniquement à Israël, mais les événements ont bel et bien eu lieu à la suite des attentats du 7 octobre.
 
Êtes-vous d’accord avec l’affirmation selon laquelle la Turquie a joué le plus grand rôle dans l’effondrement du régime d’Assad ?
 
Oui, c’est vrai. Mais la Turquie ne s’attendait pas non plus à un tel développement. Personne, y compris la Turquie, n’avait prévu que Damas tomberait sans la moindre résistance. On sait que l’attaque lancée par Hayat Tahrir al-Sham, c’est-à-dire un groupe djihadiste, est venue de la zone contrôlée par la Turquie en Syrie. Il est également clair qu’une grande partie de leurs armes, de leur équipement et de leur formation provenaient probablement de Turquie. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que HTS est une marionnette de la Turquie. Pourtant, il semble assez difficile qu’un tel scénario se produise sans la permission de la Turquie ou sans que l’armée turque ne contrôle la zone, ce qui leur permettrait d’atteindre Damas.
 
Quel scénario pourrait se dessiner en Syrie dans les années à venir ? La Syrie pourrait-elle être divisée en trois parties ?
 
Il est impossible d’évaluer précisément ce qui se passe en Syrie en ce moment, car nous ne pouvons même pas prévoir ce qui se passera dans les prochaines 24 heures. Les dangers qui nous guettent sont énormes.
 
Le premier danger est la persistance de la mentalité de milice. L’un des plus gros problèmes de la Syrie depuis 10 à 15 ans est la présence d’une mentalité de milice et la faiblesse de l’État. Le régime d’Assad lui-même s’est finalement transformé en un mouvement de milice, partageant le pouvoir avec d’autres milices. Le HTS, de son côté, a préféré rester une force de milice plutôt que d’établir un État réel et rationnel en formant son propre gouvernement. Cette situation pourrait inévitablement conduire à la création d’autres milices.
 
Le deuxième danger est la perte d’espoir d’un avenir démocratique en Syrie. Si l’on se souvient de 2011, on attendait une Syrie pluraliste et laïque. Bien que HTS tente aujourd’hui de se moderniser, il n’arrive toujours pas à se défaire de son identité de mouvement djihadiste ou islamiste radical. Cela suscite de sérieuses inquiétudes pour l’avenir.
 
Le troisième danger est le potentiel de violence en Syrie. Ce potentiel a toujours existé, mais on ne sait pas aujourd’hui ce que feront les éléments du régime Baas ou d’Assad, qui ont perdu le pouvoir. Ces éléments ont de vastes connexions internes et des sources de violence importantes. Cela augmente la probabilité qu’ils recourent à la violence à l’avenir.
 
Le quatrième point concerne le dossier du Rojava. La Turquie veut éliminer le Rojava. Il semble que les États-Unis cherchent à empêcher un tel scénario. On ne sait pas encore dans quelle mesure les États-Unis, sous l’administration Trump, interviendront en Syrie et dans la question kurde. Bon nombre des personnalités nommées sont connues pour être pro-kurdes et ont protesté contre les attaques contre le Rojava en 2019. Il n’est cependant pas possible de donner une opinion définitive sur leur position dans la nouvelle période.
 
Le dernier point est la question israélienne. Israël a pris le contrôle de l’ensemble du plateau du Golan, situé à seulement 40-50 kilomètres de Damas. Cette situation risque de créer des problèmes dans le monde arabe et notamment en Syrie. On ne sait pas encore comment le nouveau gouvernement syrien réagira à cette situation. Les attentes d’Israël vis-à-vis de la Syrie ne sont pas claires pour le moment.
 
Dans ce contexte, il faut être extrêmement prudent. Dans un contexte où il est impossible de prévoir l’avenir de la Syrie à trois ou quatre heures d’avance, il est impossible de formuler des commentaires définitifs sur l’avenir de la Syrie.
 
Au cours de ce processus, nous avons vu des groupes soutenus par la Turquie ou liés à elle attaquer les zones d’administration autonome dans le nord et l’est de la Syrie et occuper certaines régions. Dans le même temps, nous avons constaté que les États-Unis n’ont pas empêché ces attaques. Comment devrions-nous évaluer la position américaine ?
 
Oui, nous n’avons pas vu les États-Unis jouer un rôle différent au cours de ce processus, mais nous savons que des voix aux États-Unis et en Israël ont exprimé des inquiétudes quant à la protection des Kurdes. D’après ce que j’ai compris, il sera très difficile pour les Kurdes de conserver la rive occidentale de l’Euphrate. Cela fait partie d’une politique que la Turquie applique depuis 1925, et nous savons que cette politique s’est étendue à la Syrie. Les États-Unis autoriseront probablement ce scénario, mais une consolidation peut peut-être être obtenue dans la partie orientale du Rojava. Je pense que les mouvements kurdes en sont conscients. D’après les informations que j’ai obtenues des médias, on dit que les États-Unis ont joué un rôle de médiateur entre les FDS et l’Armée nationale syrienne à Manbij, ce qui a conduit à un accord. Si cela est vrai, il est clair que nous nous dirigeons vers un tel scénario.
 
Le HTS et son chef sont présentés en Occident comme des sauveurs. Pourtant, ce groupe et son chef ont des liens avec l’EI et leurs origines sont basées sur une tradition très similaire. Comment voyez-vous l’approche de l’Occident à ce sujet ?
 
Il faut d’abord comprendre que le régime d’Assad tient la Syrie captive depuis 60 ans. En 2011, les groupes qui soutiennent le régime disaient : « Soit Bachar, soit nous brûlons le pays. » On parle de 500 000 morts, de dizaines de milliers de prisonniers et de 7 à 8 millions de déplacés. Dans son discours de 2016, Assad a déclaré : « Nous avons perdu les infrastructures et notre jeunesse, dont la reconstruction aurait pris des décennies, mais nous sommes devenus une société meilleure. » En d’autres termes, nous ne devons pas oublier la dictature et la tyrannie d’Assad.
 
Il y a un sentiment d’ivresse de victoire dans le renversement de cette dictature. Le dernier dictateur qui n’est pas tombé en 2011 est tombé aujourd’hui, mais après cette ivresse de victoire, il y aura un réveil. Le régime qui remplacera le dictateur tombé est encore très loin d’une perspective démocratique, fondée sur les droits de l’homme, pluraliste et laïque pour la Syrie.
 
On l’a vu dans le cas de l’Afghanistan. Face à une telle réalité, la communauté internationale n’est-elle pas aujourd’hui en contradiction avec le fait d’accepter le HTS ? Si l’on remonte plus loin dans le temps, à l’époque de l’émergence de l’EI, peut-être que si l’EI n’avait pas exporté sa violence en Europe, son existence aurait été plus acceptable, n’est-ce pas ?
 
Oui, si l’EI n’avait pas exporté sa violence en Europe et montré des scènes aussi brutales, il aurait peut-être été mieux accepté par l’Europe et les États-Unis. De plus, il n’existe pas de communauté internationale. Si elle existe, elle semble être une communauté sans mémoire. Elle prend des décisions au quotidien, sans stratégie à long terme et sans capacité à comprendre le monde. Si ce régime continue à régner en Syrie demain et que de nouveaux processus de radicalisation commencent, nous en serons tous témoins, mais il semble que l’on ait un grave défaut de lecture de ces évolutions.
 
Un autre fait important est le vide de pouvoir qui règne actuellement aux États-Unis. Cette situation semble perdurer jusqu’en janvier. Autant que je sache, il existe des contacts très étroits entre les deux administrations. Ce vide entraîne également certains développements.
 
D’un autre côté, il ne faut pas oublier que les démocraties sont aveuglées et lâches. C’est à cause de cet aveuglement et de cette lâcheté que les démocraties ont dû payer un lourd tribut au XXe siècle. Nous l’avons vu en Espagne et pendant la Seconde Guerre mondiale. La même chose s’est produite en Ukraine au XXIe siècle. En me basant sur les élites démocratiques actuelles, je peux dire qu’il semble impossible aux démocraties de tirer les leçons de leur passé et de leurs expériences.
 
Alors que le HTS avance vers Damas et que des groupes soutenus par la Turquie attaquent les régions de l’administration autonome, nous avons également vu l’EI commencer à se mobiliser à nouveau. Dans quelle mesure le HTS sera-t-il prêt à combattre l’EI ? À quelles difficultés le nouveau gouvernement devra-t-il faire face pour empêcher sa résurgence ?
 
Je ne sais pas, car il y a eu des conflits sanglants entre HTC et Daech dans le passé. L’autonomie de Daech est le résultat de ces conflits. Après 2017, un nombre important de militants survivants de Daech se trouvaient à Idlib et dans les zones contrôlées par l’armée turque. Il y a donc à la fois un niveau élevé de tension et des relations organiques continues. Nous ne savons pas à quel genre de situation nous serons confrontés demain. Daech pourrait à nouveau chercher à obtenir son autonomie et adopter une stratégie de conflit, en essayant de s’emparer des territoires contrôlés par HTC. C’est tout à fait possible, mais nous ne savons pas combien de temps cela prendra, et nous ne disposons pas non plus d’informations définitives sur les cadres d’élite actuels de Daech et sur sa puissance de combat.
 
Il est vrai que l’EI n’a pas disparu et qu’il continue d’exister en tant que force active. Cela est vrai non seulement en Syrie, mais aussi en Irak. L’EI n’a pas non plus complètement disparu en Irak.
 
 
(version anglaise de l’article peut être lu ici: Prof. Bozarslan: Uncertainty awaits Syria)

La Russie joue-t-elle les trouble-fête en Syrie?

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SYRIE / ROJAVA – Un site kurde déclare que la Russie, lésée après la prise de Damas par HTC / HTS, tente de jouer les trouble-fête avec la Turquie dans la salle de renseignement commune établie sur la base aérienne russe de Khmeimim afin d’empêcher une éventuelle alliance entre l’Administration du Rojava et le nouveau gouvernement syrien.
 
Voici la suite de l’article publié par Lekolin org:
 
Les forces du Heyat Tahrir Al Sham (HTS), qui ont attaqué Alep le 27 novembre avec le soutien de l’État turc occupant des puissances occidentales, sont entrées dans Damas en un court laps de temps de 12 jours, et la Russie, qui n’a pas pu supporter l’effondrement du régime Baas (…). [A Himemim, base aérienne syrienne exploitée par la Russie, située dans le gouvernorat de Lattaquié] la Russie et la Turquie ont créé une salle de renseignement commune]. On déclare que la Turquie, les services secrets turcs (MIT), partagerait toutes les informations sur le HTS dans la région avec la Russie, et qu’en échange, la Russie partageant des informations sur l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie et les forces des FDS avec la Turquie.
 
L’État turc a demandé à la Russie des informations sur les emplacements des forces démocratiques syriennes (FDS), notamment à Manbij, Kobanê, Raqqa et Deir ez-Zor, et il semblerait qu’il partagera avec la Russie les coordonnées des emplacements des HTS et des responsables à Alep. campagne et Idlib.
 
On affirme que l’État turc avait précédemment demandé que les cellules dormantes du régime Baas reçoivent des instructions pour que les services de renseignement russes prennent des mesures pour créer la confusion afin de dresser les tribus kurdes et arabes les unes contre les autres, en particulier dans les régions de Raqqa et Hassakê.
 
Plans de prétextes élaborés en Turquie pour justifier l’invasion du Rojava
 
L’État turc et la Russie, qui s’apprêtent à mettre en œuvre un plan à multiples facettes visant à perturber l’éventuelle alliance entre le nouveau gouvernement intérimaire établi à Damas et l’Administration autonome, veulent créer un prétexte pour attaquer le nord et l’est de la Syrie. notamment la ligne Kobanê-Raqqa. On a appris qu’ils voulaient justifier l’attaque de Kobanê en donnant l’impression qu’elle avait été menée par les forces des FDS en menant des actions susceptibles de créer des explosions et le chaos dans des villes comme Izmir, Bursa et Istanbul, en utilisant la méthode précédemment essayée. par l’État turc occupant. Il a été rapporté que si ce plan était dévoilé, la Russie interviendrait et assumerait la responsabilité de ces actions au motif que l’État turc occupant l’a trompé lors de l’attaque de HTS sur Alep. Par, ailleurs, on affirme que la Turquie va envoyer environs 550 mercenaires de l’Etat islamique, entraînés en Turquie pendant environ un an, sur la ligne d’attaque Kobanê-Raqqa-Deir ez-Zor.
 
550 mercenaires de l’EI formés en Turquie attendus à la frontière de Kobanê
 
Parmi les informations, 550 membres de l’Etat islamique, spécialement entraînés à Samsun depuis environ un an, attendent à la frontière de Kobanê dans le cadre de tous les plans insidieux et sales. On a appris que 550 mercenaires de l’Etat islamique, sous la responsabilité du chef de gang nommé Abu Fetih, qui était auparavant en charge de la logistique de la région de Raqqa de l’Etat islamique, mèneront des activités d’infiltration contre les forces de sécurité du nord et de l’est de la Syrie dans la région de Kobanê, Raqqa et Deir ez-Zor, ainsi que des attaques à fomenter avec les cellules dormantes de DAECH dans la région.

« Une solution permanente ne serait pas possible dans une nouvelle Syrie sans les Kurdes »

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SYRIE / ROJAVA – Bedran Çiya Kurd, un cadre kurde du Rojava, déclare que « seule une solution démocratique permettra de réparer les dommages infligés à la Syrie. L’avenir de la Syrie façonnera la carte du Moyen-Orient. Avec la paix et le renforcement de nos forces de défense, la Syrie se relèvera en tant que pays fort et riche de ses richesses économiques ».

Au cours des cinquante dernières années, le peuple syrien a beaucoup souffert sous le régime du parti unique du Baas. Le régime a systématiquement ignoré la voix de son peuple, réprimant la pensée indépendante et l’action organisée. Il considérait les individus dotés d’idées et de capacités d’organisation comme des menaces. Cette approche, soutenue par la mentalité nationaliste qui soutenait le régime Baas dirigé par Bachar el-Assad, a finalement conduit à sa chute.

Aujourd’hui, les groupes islamistes extrémistes comme Hay’at Tahrir al-Sham (HTC ou HTS) et les factions liées à l’État turc continuent d’opprimer la population de la région.

La question demeure : une nouvelle Syrie peut-elle être reconstruite sans les Kurdes ? L’Administration démocratique autonome du nord et de l’est de la Syrie (DAANES) œuvre activement pour protéger les droits de tous les peuples dans la construction de l’avenir de la Syrie.

L’ancien coprésident du Bureau des relations étrangères de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie, Bedran Çiya Kurd, a évoqué les derniers développements en Syrie.

 

Bedran Chiya Kurd

 

L’héritage du régime Baas et la lutte des Kurdes

Bedran Çiya Kurd a décrit l’impact dévastateur des politiques du régime Baas sur le peuple kurde et d’autres communautés non arabes, en déclarant : « Le régime de Bachar al-Assad est tombé après des années d’oppression et d’autoritarisme. Dans le nord-est de la Syrie, nous avons toujours analysé cette vérité : le régime syrien a refusé de comprendre les réalités du pays et a ignoré les revendications de son peuple pendant des décennies. Il a nié les droits des diverses communautés de Syrie et, à la fin, il s’est effondré. » 

Pendant ce temps, l’État turc collabore avec les militants de l’EI pour lancer des attaques contre le peuple kurde. Par ses invasions d’Alep, de Tall Refaat, de Shehba et plus récemment de Manbij, il a soumis notre peuple à d’extrêmes souffrances.

Au lieu de défendre ses frontières, les forces du régime Baas ont laissé le peuple syrien vulnérable aux massacres. Sans opposition, des groupes militants ont avancé jusqu’à Damas. L’avenir du peuple reste incertain. Cependant, nous travaillons avec le peuple pour reconstruire l’avenir de la Syrie. Nous ne nous soumettrons jamais aux forces envahissantes et agressives. Nous devons vivre honorablement dans notre patrie. Le monde doit comprendre cela : une solution durable en Syrie est impossible sans les Kurdes. Le peuple kurde et l’administration autonome jouent un rôle central en Syrie, et cette réalité ne peut être niée.

Avant 2011, les Kurdes de Syrie étaient apatrides et sans droits. Aujourd’hui, si l’on cherche une solution, les Kurdes doivent participer aux négociations. En tant qu’administration autonome, nous restons déterminés à représenter notre peuple.

L’unité comme voie vers la justice et les droits

Soulignant l’importance de l’unité entre les peuples syriens, Çiya Kurd a déclaré : « En tant que Kurdes, nous devons continuer à montrer la même résistance contre les envahisseurs que nous avons depuis 2014, et avec encore plus de force. Le moment est venu de faire preuve d’unité et de solidarité. Sans justice et sans démocratie, la vie en Syrie restera difficile. Nous devons nous unir pour garantir nos droits.  

Les groupes armés comme HTS et les factions liées à l’État turc n’ont pas le pouvoir de déterminer l’avenir de la Syrie. Ces groupes sont contrôlés par le gouvernement AKP-MHP, ce qui en fait des ennemis directs du peuple kurde. Leur présence dans les villes occupées conduit à la confiscation des maisons et des biens des Kurdes. 

Les Kurdes sont le fondement de la paix et d’un État démocratique en Syrie. Aujourd’hui, nous nous trouvons à un carrefour historique et important, même s’il comporte de nombreux dangers. Depuis des années, des divisions se sont créées au sein du peuple syrien. Cependant, le peuple syrien, avec sa diversité et ses caractéristiques uniques, représente un exemple du paradigme de la nation démocratique. Nous n’accepterons ni ne nous engagerons dans des politiques qui ne donnent pas la priorité aux intérêts du peuple syrien. L’administration autonome est un modèle de gouvernance pour le peuple. »

L’avenir de la Syrie façonnera le Moyen-Orient

Çiya Kurd a souligné la lourde responsabilité de l’Administration autonome dans la reconstruction de la Syrie et a déclaré : « Après l’échec de tous les efforts pour résoudre la crise syrienne, l’Administration autonome est devenue un modèle pour tous les peuples de Syrie et du Moyen-Orient. C’est une garantie de paix en Syrie. Ce projet a été mis en place pour préserver l’unité de la Syrie et renforcer la représentation de son peuple sur la scène internationale. 

Nous espérons qu’à l’avenir, la Syrie sera un pays démocratique, juste et égalitaire qui défendra son peuple avec toute son histoire, son identité et sa culture. Seule une solution démocratique permettra de réparer les dommages infligés à la Syrie. L’avenir de la Syrie façonnera la carte du Moyen-Orient. Avec la paix et le renforcement de nos forces de défense, la Syrie se relèvera en tant que pays fort et riche de ses richesses économiques. 

Sur cette base, nous saluons la résistance du peuple syrien et réaffirmons notre engagement en tant qu’Administration autonome à travailler aux côtés du peuple. » (ANF)

ROJAVA. Administration autonome du canton de l’Euphrate : Protégeons Kobanê !

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SYRIE / ROJAVA – L’administration autonome du canton de l’Euphrate a appelé à la solidarité avec la ville kurde de Kobanê, « forteresse de résistance où l’EI a été vaincu au nom de la dignité humaine » qui est menacée d’invasion par la Turquie.
 
Dans un communiqué de presse, l’Administration autonome du canton de l’Euphrate a évoqué les attaques de l’État turc, les menaces continues contre Kobanê et les développements plus larges en Syrie.
 
La version kurde de la déclaration a été lue par Egîd Nasiro, professeur de langue et littérature kurdes, tandis que la version arabe a été délivrée par Leyla Ehmed, une responsable du PYD.
 
« Nous restons pleinement engagés dans le dialogue comme moyen de parvenir à des solutions durables aux crises en cours, en veillant à ce que les peuples syriens puissent vivre ensemble dans la liberté et la sécurité. L’Administration autonome du canton de l’Euphrate, aux côtés de ses partis et institutions, réitère sa volonté de s’engager dans toute solution constructive.
 
Ces derniers jours, les attaques incessantes contre le nord et l’est de la Syrie, ainsi que d’autres territoires syriens, se sont poursuivies. L’État occupant turc, en particulier, a mené des agressions inhumaines contre notre peuple à Shehba et Manbij, entraînant la mort brutale de nombreuses femmes, enfants et civils âgés. Ces atrocités se sont déroulées sous les yeux du monde entier. Notre peuple a subi des actes horribles tels que des décapitations, des brûlures, des tortures et d’autres crimes barbares. En réponse, les combattants des FDS, des YPJ et des conseils militaires locaux ont monté une résistance héroïque et inflexible contre les envahisseurs. »
 
L’État turc a utilisé des frappes aériennes, des drones et des technologies de pointe pour soutenir ses mercenaires, déclenchant des attaques impitoyables contre la population de la région. En conséquence, nos populations à Shehba, Manbij, Ain Issa et dans les zones rurales autour de Kobanê ont été soumises à des massacres.
 
Il est clair que l’objectif de l’État turc est l’anéantissement des peuples de cette région. Ses tentatives d’occuper le Rojava s’inscrivent dans cette vision génocidaire. Son hostilité persistante envers l’administration autonome découle de cet objectif même. Tout comme la révolution populaire du 19 juillet a commencé à Kobanê, le fasciste Erdoğan a lâché des mercenaires de l’EI pour attaquer la ville. Après leur défaite, Erdoğan a proféré à plusieurs reprises des menaces contre Kobanê car la ville reste un symbole de leur échec.
Kobanê est aujourd’hui confrontée à de graves dangers et menaces. Dans ce contexte, la communauté internationale ne doit pas oublier comment les mercenaires de l’EI ont été vaincus de manière décisive à Kobanê par les combattants de la ville, apportant espoir et soulagement à l’humanité. Ce succès est dû au peuple de Kobanê et à ses défenseurs. Il est désormais temps de se tenir aux côtés de Kobanê ».
 
L’Administration autonome du canton de l’Euphrate a appelé « tous les individus et organisations démocratiques et épris de liberté du monde entier, la coalition internationale et la communauté internationale à soutenir Kobanê et à défendre la dignité de l’humanité qu’elle représente ».